mardi 15 décembre 2020 - par Pale Rider

Beethoven, sublime depuis 250 ans

 

Ce 16 décembre 2020 marque le 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven. Le plus grand génie musical de tous les temps fut aussi un humaniste étonnamment moderne. Hommage absolu.

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Musica Dei

Voilà plusieurs décennies (je ne vous dirai pas combien…) que je découpe des articles et que je lis tout ce que je peux sur mon musicien préféré, celui que je place absolument au-dessus de tous les autres : de toutes les nations, de tous les styles et de tous les temps, peut-être même ceux à venir. Je n’ai heureusement plus pour lui la dévotion quasi religieuse que je lui vouais, mais mon admiration pour lui n’a jamais fléchi. Il me touche même de plus en plus, et quand je l’écoute, il me bouleverse aux larmes. Est-ce parce que l’audition de mélodies familières rappelle les jeunes années, qu’elle a le côté rassurant de la nostalgie ? Peut-être. Mais il y a autre chose, et qui va bien au-delà de la majesté, de la puissance, de la splendeur beethovéniennes. C’est quelque chose de spirituel, à un niveau très profond. Quand on parle du « divin » Mozart, l’adjectif sent la musique de chambre entre nobliaux à dentelles ; c’est « divin » comme on dirait que « c’est exquis, très chèèère ! » Je ne parlerai pas du divin Beethoven, ce qui serait par trop idolâtre ; mais qu’il y ait du divin dans sa musique, que lui-même ait été le vecteur d’une transcendance qui, comme le dit ce mot, l’a dépassé, ça j’en suis de plus en plus persuadé. Ce compositeur nous « parle » de Dieu en musique, ou plutôt il en est la voix. Beethoven crache ses tripes, avec une franchise absolue, assez comparable en cela aux Psaumes de la Bible où il y a des appels de détresse, des phases de déroute, des colères prodigieuses, des moments de sérénité, des actes de foi. À cet égard, même si Beethoven a composé une messe, même s’il lui est arrivé d’évoquer le Christ, il ne fut pas un chrétien professant et c’est ce qui le rend si moderne. L’Ode à la Joie de Schiller qu’il mit en musique dans l’Hymne à la Joie (on confond souvent les deux) évoque un Père qui est celui de tous les humains, sans plus de précision. « …le chant écrit par moi sera exécuté à la gloire du Tout-Puissant, de l’Éternel, de l’Infini ! »(1) Ce n’est pas le Père de Jésus-Christ, ce n’est pas le Dieu des Juifs. Beethoven l’évoque comme « Brahma » dans quelques notes sur la nature de Dieu. Il ratisse large ; depuis une Europe peu pénétrée par les religions non-bibliques, il est consensuel avec deux siècles et demi d’avance, il convient très bien à l’Hymne européen. La Neuvième Symphonie ne sera pas réquisitionnée pour fomenter des guerres de religion. Finalement, la Providence divine fait bien son travail. Beethoven, contrairement à Bach, ne témoigne pas précisément de l’Évangile, même s’il en est proche. Il a pour vocation de réconcilier et non de prêcher. Luther pour cliver quand il le fallait ; Beethoven pour réconcilier. Chacun son job.

« Faire tout le bien qu’on peut »

 Beethoven, qui avait pris Bonaparte pour un révolutionnaire avant de s’apercevoir que Napoléon était un dictateur sanguinaire (trajectoire lucide que beaucoup de mes compatriotes n’ont hélas pas effectuée) fut le premier musicien démocrate. Il ne lèche pas le cul des puissants, mais il leur fait écouter ce qu’il veut : « Beethoven n’écrit pas ce que le public veut entendre, mais ce qu’il veut que le public entende », est-il écrit sur une fiche musicale que j’ai depuis la Sixième. Cette fiche reproduit aussi la devise que le jeune Ludwig s’était donnée dès l’âge de 22 ans : « Faire tout le bien qu’on peut/ Aimer la liberté par-dessus tout/ Et quand ce serait pour un trône/ Ne jamais trahir la vérité. » Force est de constater que ce mot d’ordre a été tenu jusqu’à l’intransigeance. On se demanderait presque comment il a pu devenir célèbre de son vivant, tellement il était devenu asocial, atypique, presque infréquentable. La seule explication est toute simple : ce pianiste avait un talent fou, ce compositeur faisait tout exploser ; c’était démentiel mais tellement sublime. Littéralement, Beethoven s’est imposé par son génie. Il a sa légende, il est véritablement un héros, mais certainement pas un génie incompris. Il était vraiment trop bon pour ne pas être reconnu. Cela n’empêcha pas qu’il mène une existence de plus en plus solitaire.

Sourd !

 Car j’allais oublier un fait d’importance qui explique cet isolement : ce musicien était sourd. Il le devint progressivement, mais on sait qu’il n’a rien capté de ses plus grandes symphonies, et probablement pas un son de la Neuvième. S’imagine-t-on que cet homme n’a pas entendu une grosse part de la musique qu’il a léguée au monde ?! C’est, étymologiquement, inouï. Les musicologues affirment que, à un certain niveau de technique, il est tout à fait possible de composer en étant sourd (ce fut le cas de Smetana). Mais le faire avec un tel degré de complexité et un tel degré d’innovation, c’est invraisemblable. Beethoven a-t-il entendu, dans sa tête, la même chose que nous qui écoutons le résultat de ses inventions ? A-t-il composé ce qu’il avait prévu ? S’il avait retrouvé l’ouïe, aurait-il été satisfait ou effrayé ? Nous ne le saurons jamais. Cet homme nous a fait un immense cadeau dont il n’aura pas profité.

 Pourquoi faut-il que la souffrance soit un moteur important du talent, de la beauté ? La musique de Beethoven est celle d’un homme qui, venant de ne pas céder à la tentation du suicide, expliquait à ses frères, dans son poignant Testament d’Heiligenstadt, qu’il était un être tout à fait sociable mais que la surdité l’avait obligé à se couper de la société. Que de renoncements imposés par la vie à cet homme très sentimental, qui fut bien souvent amoureux mais jamais heureux en amour : « Ne sois plus homme que pour autrui, renonce à l’être pour toi-même ! Pour toi, il n’est plus de bonheur, hormis en toi, par ton art. Oh Dieu ! donne-moi la force de me vaincre ! Rien, désormais, ne doit plus m’enchaîner à la vie. De cette façon, tout est fini avec A. » (Probablement la cantatrice Amalia Sebald.) Et comment ne pas se laisser émouvoir par cette simple prière : « Mon Dieu, mon Dieu, abaisse Tes regards sur le malheureux B. » La croix est si lourde à porter. Beethoven ne se dérobera pas sous son poids.

 Par rapport à Mozart, Beethoven ne fut pas très prolifique. Moins de 200 œuvres au catalogue contre plus de 600 pour Mozart qui vécut beaucoup moins longtemps. Mais on n’imagine pas Beethoven en musique de fond, ce qui, il faut le reconnaître, est tout à fait possible pour une partie de l’œuvre mozartienne pour la bonne raison qu’elle fut composée largement pour distraire une élite. Beethoven on ne l’entend pas, on l’écoute. Que ce soit un quatuor, une sonate, un concerto, une ouverture (« Egmond » et « Coriolan » sont d’une intensité dramatique suffocante !) ou autre, ce n’est jamais anodin. Quant aux symphonies, même les deux premières tranchent déjà par leur originalité. Avec la Troisième, l’« Héroïque », on est dans le grandiose en quelques mesures. C’est la première symphonie au monde à occuper deux faces de 33-tours ; on n’avait jamais rien entendu de pareil. Et cette Marche Funèbre qui en constitue le deuxième mouvement, je ne peux pas l’écouter sans pleurer du début à la fin (rien que d’y penser). Quand elle fut diffusée sur France Musique après les attentats du Bataclan, j’avais ouvert les portières de ma voiture, poussé la radio au maximum avant distorsion, et imposé à tout le quartier d’entendre cet hommage qui transcende les époques. La Marche funèbre de Chopin, certes très belle, n’est à peu près rien en comparaison.

Frissons mystiques

 Comme je ne veux pas faire un livre sur Beethoven, je bâcle avec quelques poncifs. Cinquième Symphonie : c’est véritablement celle-là, l’héroïque. Ce musicien qui a environ 35 ans pense au suicide parce qu’il devient sourd et que sa vie est fichue. Le destin cogne à la porte (le fameux « pom-pom-pom-poooom ! ») mais l’artiste décide de « le saisir à la gorge ». Tout ce qui ne le tue pas le rend plus fort. Parallèlement, il a composé la Sixième Symphonie, cette « Pastorale » par laquelle il me fut révélé et dont l’orage, là encore je radote mais que dire d’autre, ne sera jamais égalé (celui de Wagner est tonitruant et presque risible en comparaison). Car cet orage beethovénien est non seulement « visuel », mais il ne dérape pas dans le bruit, c’est de la musique au sens le plus mélodieux du terme. Et que d’astuces, entre ces explosions de cuivres dans lesquelles on voit des éclairs et ces contrebasses qui font passer sur vous le souffle de la tempête ! Puis le calme revient progressivement ; encore quelques roulements de tonnerre lointains, le soleil qui perce, les oiseaux qui se remettent à chanter, et l’allégresse de la nature célébrée par celui qui disait : « J’aime mieux un arbre qu’un homme. »

 Je termine par la Neuvième Symphonie qui, avec le temps, est devenue ma préférée. Là, ça dépasse tout. C’est le frisson mystique du début jusqu’à la fin, cette montée progressive vers la lumière, cette philosophie en musique qui débouche sur la joie et la fraternité alors que tout s’est ligué pour que l’artiste sombre dans la détresse la plus noire et la misanthropie. « Ô vous, qui pensez que je suis un être haineux, obstiné, misanthrope, ou qui me faites passer pour tel, combien vous êtes injustes ! Vous ignorez la raison secrète de ce qui vous paraît ainsi. » Ces mots qui ouvrent le Testament d’Heiligenstadt en 1802 trouvent leur réponse vingt-deux ans plus tard dans la Symphonie avec Chœurs. Il faut inverser le sens des adjectifs « haineux » et « misanthrope » ; en revanche, « obstiné » est à multiplier par 100, vers le positif.

Après lui…

C’est peut-être Wilhelm Fürtwangler qui aura eu les mots les plus justes au sujet de Beethoven : « C'est dans la recherche de l'humain que se révèle le véritable Beethoven que nous vénérons comme un Saint. » Moi, je ne sais pas si Beethoven fut un saint ; mais ce que je vois, c’est que, contrairement à Wagner, la puissance de sa musique n’est pas récupérable par les méchants. Les nazis ont essayé mais c’est curieux, cette mauvaise mayonnaise ne prend pas.

« Comment faire de la musique après Beethoven ? », demande André Comte-Sponville.(2) En fait, il a écrit sur Beethoven un texte beaucoup mieux informé et beaucoup plus pertinent que ma prose, et je veux en citer quelques extraits. Philosophie en musique, disais-je. La musique de Beethoven est « comme une pensée qui avance, comme une musique en prose », écrit le philosophe. Musicien non récupérable par les dictateurs : « C’est peut-être ce qu’il y a de plus extraordinaire chez Beethoven : cette capacité de s’adresser à tous, […], d’emporter, et presque toujours vers les sommets, de réveiller en nous ce qu’il y a de meilleur… »

Voilà. Beethoven a traversé quelques siècles, quelques révolutions, et même quelques civilisations. Il est aimé jusqu’en Chine et au Japon. On n’aurait même pas l’idée de dire qu’il a fait de la musique allemande : il transcende toutes les cultures, toutes les frontières, il pulvérise les classifications. Employé à tort et à travers, le mot « génie » ne devrait s’appliquer qu’aux êtres incomparables, qui ne seront jamais remplacés, jamais interchangeables, peut-être imités mais alors de façon dérisoire. Beethoven est un génie parce qu’il n’y a qu’un Beethoven comme il n’y a qu’une grotte de Lascaux. En un temps où les musiques nuisibles et glauques ne manquent pas, lui, il nous tire vers le haut, il nous sanctifie. Il nous invite à ne jamais nous résigner, et à faire de notre vie quelque chose qui laisse un héritage bienfaisant pour l’humanité. Pour moi, il restera un géant, un héros. Et un ami.

–––––––––––

1- Cette citation et les suivantes : extraites des Carnets de Beethoven. Buchet/ Chastel, 1977.

2- André Comte-Sponville, C’est chose tendre que la vie – Entretiens avec François l’Yvonnet, p.350. Albin Michel, 2015.

3- André Comte-Sponville, L’inconsolable et autres impromptus, « Beethoven », p.96, 103-104. Presses Universitaires de France, 2018.



121 réactions


  • sylvie 15 décembre 2020 17:48

    Superbe article Philippe, merci


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 15 décembre 2020 18:10

    Non . Le plus grand génie musical de tous les temps est Bach. Épicétout.La messe en Si est dite .


  • MKT 15 décembre 2020 18:15

    Là cela vaut le coup de lire un article sur Agoravox.

    Oui la musique de Beethoven est magnifique. Je n’en connaissait que quelques bribes mais cette année qui lui est consacrée m’en a fait découvrir tellement d’autres.

    Bel article, merci.


  • Gollum Gollum 15 décembre 2020 18:30

    Bah les goûts et les couleurs...

    Beethoven je l’ai quasi mis au placard il me saoule. Sauf pour les concertos au piano.

    Mozart c’est souvent monotone et je vous rejoins assez sur votre jugement acerbe. Exception : le Requiem et quelques autres..

    Mon préféré c’est Bach bien évidemment. Insurpassable Bach et lui je ne m’en lasse pas.

    J’ai un faible pour Vivaldi.

    J’aime Gustav Malher et Shostakovich. Ravel, Gershwin.. 

    J’aime bien Schumann et déteste assez Schubert..

    Bon on va pas faire le tour complet non plus hein..


    • binary 15 décembre 2020 19:46

      @Gollum
      Même avis.
      Beethoven n est pas un musicien que l on réécoute à l infini.
      Et même pour le 19e, il est loin du podium du piano.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 15 décembre 2020 20:26

      @Gollum

      pour Bach que dire ...


    • Gollum Gollum 16 décembre 2020 09:15

      @Aita Pea Pea

      Qu’il est nettement devant ?

      En voilà un capable de vous convertir à Dieu bien plus qu’un Pascal L avec ses crétineries...


    • arthes, Britney for ever arthes 16 décembre 2020 14:08

      @Gollum

      En voilà un capable de vous convertir à Dieu bien plus qu’un Pascal L avec ses crétineries...

      Vous ne croyez pas si bien dire...Figurez vous que c’est en entendant ceci, dans une cathédrale, un 25 décembre :
      https://youtu.be/gnYTqBoKNHw

      Que le jeune Paul Claudel , subjugué, se convertit au catholicisme !!!
      D’ailleurs, c’est encore le Magnificat qu’il demanda pour son enterrement.

      Ce Bach est décidément terrible smiley


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 décembre 2020 14:22

      @arthes

      Et sa capacité à exploiter les instruments... Flute Partita la mineur

      Youtube.


    • Gollum Gollum 16 décembre 2020 14:55

      @arthes

      Magnifique ! Mais Claudel, en toute logique, aurait dû devenir luthérien... smiley

      J’ai un faible pour l’adagio de la toccatta BWV 564 ici : 


      https://www.youtube.com/watch?v=WNZ1AEuJ3lM&t=301s

      Un dialogue de béatitude entre l’âme et son Dieu.


    • Pale Rider Pale Rider 16 décembre 2020 15:03

      @Gollum
      La preuve que la musique réconcilie, c’est que Bach est, en France, souvent associé aux orgues des cathédrales catholiques, au point que, vous avez raison de le rappeler, tout le monde oublie que c’était un luthérien.


    • arthes, Britney for ever arthes 16 décembre 2020 19:01

      @Gollum

      Mais Claudel, en toute logique, aurait dû devenir luthérien...

      Ah ! ah !

      Très juste.

      Claudel n’aura donc jamais traité Bach de « saucisse » comme il l’a fait avec Goethe, lequel, même si né dans un milieu luthérien ne se revendiquait pas lui même comme tel, d’ailleurs c’est assez compliqué de savoir ce qu’il en était, une sorte de « chrétien païen » peut être.


    • Pierre 16 décembre 2020 20:58

      @Gollum
      Faudrait au moins écouter ses quatuors ! Tous les compositeurs quasiment sans exception (Brahms, Bruckner etc...) qui ont suivi ont été très intimidés par le grand sourd, mais sans doute avaient-ils une oreille moins musicale que vous. Bizarre par contre pour Vivaldi qui a composé mille fois le même concerto...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 décembre 2020 21:03

      @Pierre

      N’ est ce pas la le blocage initial du romantisme ? Un siècle d’ennui teuton .


    • JC_Lavau JC_Lavau 16 décembre 2020 21:27

      @JC_Lavau. Avec partition en lieu d’images :
      https://www.youtube.com/watch?v=bX_IjA3x_rw


    • Pierre 16 décembre 2020 23:43

      @Aita Pea Pea
      Désolé et même désolant si Brahms, Schumann, Bruckner et autres pointures vous ennuient......


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 décembre 2020 23:49

      @Pierre ...ben voui . .... Et j’ajoute la musique russe de l ’epoque qui me file des boutons.


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 09:33

      @JC_Lavau

      Mouais quelques bons passages en effet... mais dans un océan d’ennui...

      J’avais essayé ses lieders aussi. Ennui mortel.

      @Pierre

      Les quatuors ? Ben ennui... 

      Bon je n’ai pas tout écouté non plus hein je ne suis pas un spécialiste comme l’auteur du texte et comme Fergus donc mes avis sont très partisans..


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 09:44

      @Pierre

      mais sans doute avaient-ils une oreille moins musicale que vous.

      Ce n’est pas une question d’oreille musicale mais de goût tout simplement.

      Si j’ai fini par mettre Beethoven de côté c’est que bien souvent il ne peut s’empêcher de conclure une phrase musicale par une espèce d’excitation combative comme un coup de tonnerre, que je trouve assez lourdingue...

      Le célèbre passage de la symphonie n°7 qui commence très lent pour monter progressif je ne le kiffe pas. Alors que beaucoup s’extasient devant.

      Par contre j’aime bien ses passages adagio dans ses symphonies, notamment la 5..

      Et si j’aime Mahler, alors que beaucoup ne peuvent pas le blairer c’est que je le trouve difficile, créatif... et que cela m’intéresse. Tout dépend de ce qu’on recherche. 

      Il y a l’aspect trop écouté qui joue aussi. Beethoven je l’ai écouté et réécouté jusqu’à l’usure et la lassitude.


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 09:46

      @arthes

      C’est plus facile de traiter de « saucisse » un écrivain, qui véhicule des idées et donc une vision du monde, qu’un musicien qui a l’avantage de pouvoir ratisser plus large..


    • JC_Lavau JC_Lavau 17 décembre 2020 09:48

      @Gollum. Ludwig Van Beethoven n’en finissait pas d’annoncer qu’il avait une solution. Jamais Schubert n’a rien annoncé de tel ; il n’a pas de solution.
      https://www.youtube.com/watch?v=DEXDQGPuSOY à 4:06:03

      Piano Sonata No. 21 in B flat major, D. 960
      4:06:03 - I. Molto moderato
      4:26:55 - II. Andante sostenuto
      4:37:44 - III. Scherzo & Trio, Allegro vivace con delicatezza
      4:41:30 - IV. Allegro ma non troppo


    • Fergus Fergus 17 décembre 2020 11:17

      Bonjour, Pierre

      Mieux vaut lire cela qu’être aveugle !

      Il y a en effet une extraordinaire disparité mélodique dans l’oeuvre concertante de Vivaldi, même si certaines structures sont analogues dans de nombreux concertos. 


    • Pierre 17 décembre 2020 11:48

      @Gollum
      Le Ludwig a tout de même totalement renouvelé le discours mais, évidemment, si vous n’avez pas tout écouté...Par contre, assez d’accord pour le rabâchage pouvant user l’oeuvre, notamment ses symphonies et concertos, même si leur richesse est quasiment inépuisable.


    • Pierre 17 décembre 2020 12:02

      @Fergus
      Fergus, je reconnais avoir été un brin provocateur et que Vivaldi a pondu de très belles pages mais admettez que pour ses (trop ?) nombreux concertos pour violon notamment, il a déjà inventé le photocopieur par l’abus de ses mêmes « trucs » de compositeur...suffit de comparer avec la densité de ceux de Bach..


    • Pale Rider Pale Rider 17 décembre 2020 12:06

      @Fergus C’est comme dire que Brassens ou Status Quo, c’est toujours la même chose. Il faut ne pas les avoir écoutés...


    • Pierre 17 décembre 2020 12:08

      @Gollum
      ps j’ai oublié de vous signaler qu’on trouve même du quasi jazz dans son opus 111 pour piano, c’est vous dire !


    • Pierre 17 décembre 2020 12:11

      @Aita Pea Pea
      Même Boris ?


    • Pierre 17 décembre 2020 12:41

      @Pale Rider
      Zut, j’avais cru qu’on parlait Musique...


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 13:22

      @Pierre

      Le Ludwig a tout de même totalement renouvelé le discours

      Argument sans intérêt. On n’est plus à l’époque et l’aspect révolution n’existe plus. Depuis on a eu plein de révolutionnaires... Et, sincèrement il est encore bien dans la lignée de ce qui le précède malgré ses incontestables apports.

      évidemment, si vous n’avez pas tout écouté...

      Je connais l’intégrale symphonique et pas mal de concertos.. des quatuors.. mais je n’aime pas le genre quatuor déjà.. 


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 13:25

      @Fergus

      Bien d’accord avec vous. Perso je ne me lasse pas de Vivaldi.. pour l’instant.. smiley


    • Fergus Fergus 17 décembre 2020 13:30

      @ Pierre

      « suffit de comparer avec la densité de ceux de Bach »

      Un Bach qui, pourtant, reconnaissait le génie de Vivaldi dont il a transposé au minimum une dizaine de concertos !


    • Fergus Fergus 17 décembre 2020 13:33

      Bonjour, Pale Rider

      Evidemment d’accord avec votre commentaire de 12 h 06.

      A propos de Brassens, il suffit d’écouter les multiples reprises de ses oeuvres dans des genres très différents pour constater à quel point sa musique était infiniment plus riche que le croient ceux qui s’arrêtent aux seules sonorités de la guitare.


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 13:38

      @JC_Lavau

      Sincèrement je n’adhère pas du tout.. Au bout de 5 minutes du 1er mvt, je décroche... Zzzzz... Le reste est peut-être bien mais comme le début est hyper chiant...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 décembre 2020 13:52

      @Fergus

      Brassens en jazz ...avec ce gras du bide de Moustache a la batterie.


    • Pierre 17 décembre 2020 14:05

      @Gollum
      Autant dire que vous le connaissez assez peu, ce qui vous autorise un jugement sans faille !


    • Gollum Gollum 17 décembre 2020 14:07

      @Pierre

      C’est exactement ça.


    • Pierre 17 décembre 2020 14:20

      @Fergus
      Il ne s’agit pas de rayer Vivaldi de la liste des compositeurs et il n’est pas surprenant que Bach, tenu à un grosse production, lui ait rendu hommage, mais force est de remarquer que sa musique est faite aussi de beaucoup de recettes et de clichés.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 décembre 2020 14:36

      @Pierre

      Je me pose la question de savoir si Vivaldi peut être considéré comme compositeur baroque...


    • Pierre 17 décembre 2020 20:35

      @Aita Pea Pea
      Du coup une question baroque ! Ses Quatre saisons en sont le sommet le plus connu.....


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 décembre 2020 20:50

      @Pierre

      le problème des classifications ... Perso en jazz c’est pareil avec le bop que j’adore. Qui a tiré le premier ? Question idiote certainement.


    • Pierre 17 décembre 2020 22:41

      @Aita Pea Pea
      Il n’est pas à l’origine du baroque mais il a tout de même été l’initiateur du concerto avec soliste.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 décembre 2020 23:09

      @Pierre

      je vous rectifie ...a l’origine du classique . C’est bien ça avec Vivaldi.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 décembre 2020 23:29

      @Aita Pea Pea

      Pour faire chier de grands mélomanes comme Fergus : Quid de la révolution qu’a été la tempérance en musique ? De l’influence de Bach ? Pourquoi l’émergence du « classique » suite à cette rupture profonde ? Z’avez trois heures.


    • Pierre 18 décembre 2020 01:54

      @Aita Pea Pea
      Ouais, mais pas tout à fait.


    • babelouest babelouest 18 décembre 2020 08:52

      @Gollum curieusement, je connais la musique de Mozart, et rien à faire, je dis, c’est beau, mais je n’aime pas. Ce n’est pas faute d’avoir essayé !


    • Gollum Gollum 18 décembre 2020 09:48

      @babelouest

      Pareil. Mozart je ne suis pas très fan... 

      Quelques bons morceaux mais sa musique révèle un tempérament, disons léger, qui ne m’emballe pas...

      On m’avait offert un disque de quatuor pour hautbois, quel ennui... 

      Mais à côté de ça, d’autres pages valent le coup.. 

      Mais je n’ai pas tout écouté loin de là et je reconnais que mes jugements sont très subjectifs et personnels... (pour faire plaisir à Pierre, lol, et d’autres sans doute)

      Je réagis en introverti aussi. Il faut que la musique corresponde à ce que j’en attends, à ma psychologie intime. 

      Les extravertis sont beaucoup plus ouverts, les introvertis plus restrictifs. 


    • Pierre 18 décembre 2020 11:34

      @Gollum
      Sa Jupiter a enthousiasmé tous les autres compositeurs et ceux qui n’ont pas une oreille distraite, ses opéras font partie du meilleur, écoutez aussi ses quintettes pour cordes tout à fait savoureux, bref, chez Mozart, on n’est jamais dans le banal car une étincelle finit toujours par surgir.Sinon, tentez votre chance avec d’autres comme Casella par exemple.


    • Gollum Gollum 19 décembre 2020 10:11

      @Pierre

      Non mais la Jupiter est bien. smiley

      Les opéras je suis pas fan du genre en général. Je connais les Noces de Figaro et la flûte enchantée. Je préfère nettement cette dernière.

      Et Mozart peut être banal et ennuyeux. Quatuor pour hautbois.. smiley

      Par contre son concerto pour piano et orchestre N°21 est sublime.


    • Pierre 21 décembre 2020 12:59

      @Gollum
      Faudrait quand même essayer le Don Juan, sommet parmi les sommets. Le quatuor pour hautbois n’est effectivement pas son oeuvre la plus élaborée tout en restant très agréable.


    • Gollum Gollum 21 décembre 2020 13:11

      @Pierre

      Ouch ! Je disais une connerie c’est dire si j’ai été marqué par les œuvres en question...

      Le Don Giovanni je connais aussi. Du coup je suis allé voir Wiki pour savoir si j’en connaissais d’autres et j’ai trouvé encore : 

      Cosi fan Tutte et aussi : Thamos roi d’Egypte.

      Voilà. Mais aucune envie de réécouter aucun d’entre eux. Désolé.

      Mon meilleur souvenir opéra c’est la reine de la nuit dans La flûte enchantée. Le reste j’ai oublié..


    • Pierre 22 décembre 2020 11:57

      @Gollum
      Hélas, trop sont incapables de déceler la subtile beauté d’oeuvres et je suppose qu’il doit bien y en avoir qui n’aiment pas la Romanée Conti....


  • Fergus Fergus 15 décembre 2020 19:00

    Bonjour, Pale Rider

    Un grand merci pour cet hommage ô combien mérité à Beethoven.

    Beethoven est à mes yeux au sommet de l’art musical au même titre que Bach et Mozart, chacun s’étant pleinement exprimé dans des registres différents.

    Mais jamais aucun compositeur n’a atteint une telle puissance que Beethoven dont les symphonies et les concertos sont des monuments indépassables. A tel point qu’il a durablement inhibé ses successeurs sur le plan symphonique.

    J’ai eu la chance d’entendre quelques-uns des plus formidables opus de Beethoven, interprétés par de très grandes formations dans des salles mythiques, notamment à Amsterdam, Berlin, Londres et Vienne. Et je garde de ces moments des souvenirs fantastiques.

    J’ai consacré trois articles à ce géant, en y prenant un immense plaisir tant les oeuvres de cet homme m’ont profondément marqué : 

    Beethoven et la 5e symphonie (2017)

    22 décembre 1808 : un concert de légende (2013)

    « Eroica », ou la révolution symphonique (2011)


    • Pale Rider Pale Rider 15 décembre 2020 20:03

      @Fergus
      Merci ! smiley


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 09:31

      Bonjour, Pale Rider

      « Quant aux symphonies, même les deux premières tranchent déjà par leur originalité. » 
      Ce n’est pas mon avis. Ces deux-là sont encore bâties sur le modèle de Haydn et leur inspiration mélodique n’est pas spécialement innovante. La rupture, spectaculaire, vient effectivement avec l’« Héroïque » qui, subitement, renouvelle complètement l’univers symphonique.

      Entièrement d’accord avec la citation de Fürtwängler sur la dimension « humaine » de la musique beethovénienne. Ce grand chef d’orchestre a mis le doigt sur l’essence de l’oeuvre du compositeur allemand : l’humanité dans toutes ses dimensions, de la joie absolue au tourment le plus redoutable.

      « Pour moi, il restera un géant, un héros. Et un ami. »Une conclusion que je partage, et que je vous sais gré d’avoir exprimé ainsi.


    • fabrice68 fabrice68 17 décembre 2020 07:16

      @Fergus Beethoven appartient encore à l’univers classique, et concernant ses symphonies, il me semble que Bruckner a été son continuateur. Quand on écoute les 1ères mesures de sa 9è, il y a une nette ressemblance avec celles de la 9è de Beethoven, en quelque sorte la formation d’un monde musical, mystérieux d’abord, puis qui se développe. Mais il a renouvelé l’univers des symphonies, des quatuors, des sonates pour piano, c’est lui la charnière entre classicisme et romantisme.


  • Clocel Clocel 15 décembre 2020 20:17

    Le point de vue de Tina S.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 15 décembre 2020 20:24

      @Clocel

      tu l’aime la gamine... Mais bon trop d’effets.


    • Clocel Clocel 15 décembre 2020 20:36

      @Aita Pea Pea

      A 16 ans, elle a mis d’équerre les plus grands pros de la gratte avec cette performance, même sa majesté, Steve Vai hymself, relaie ses vidéos, il suffit de mater les scores de vues.

      Mais bon, faut avoir sué et mouillé de ses larmes une guitare pour comprendre la performance.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 15 décembre 2020 20:51

      @Clocel

      je comprends très bien la performance

      ...mais c’est une performance. Et Vai n’est pas une référence gratteuse pour moi . Faudra que je retrouve le nom d’une autre gamine en improvisation jazz .


    • Eric F Eric F 16 décembre 2020 12:11

      @JC_Lavau
      Beethoven n’entendait plus les sons extérieurs, mais c’est cela qui peuplait son monde sonore intérieur. Il est parfois difficile pour nous d’entrer dans ce monde des « derniers quatuors », il m’a fallu des décennies avant d’y parvenir.


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 13:39

      Bonjour, Eric F

      En réalité, il semble que Beethoven n’ait pas été totalement sourd ; il aurait conservé une certaine acuité auditive de l’oreille gauche.

      C’est d’ailleurs la thèse qu’a développé il y a quelques années le musicologue américain Theodore Albrecht en s’appuyant sur le contenu des nombreux carnets qu’a laissés le compositeur (plus d’une centaine, de mémoire). A différentes reprises, le compositeur y fait référence à des échangés avec des contemporains qui montrent que sa perte d’audition n’était pas totale. 


    • Pale Rider Pale Rider 16 décembre 2020 14:20

      @Fergus
      J’ai lu ça, et ça me laisse un peu sceptique. Quand il a dirigé la 9e symphonie, il a fallu le retourner vers le public : il s’était trompé dans les mesures, il ne savait pas que c’était fini ! Donc, il était vraiment sourd (il avait 54 ans).
      En revanche, les vibrations passent toujours, forcément. D’ailleurs, il s’était fabriqué un système pour capter les vibrations de son piano.
      Je pense qu’on ne s’imagine pas ce que cet homme a souffert...


  • Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS Bendidon 16 décembre 2020 10:12

    et WAGNER ?

     smiley


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 13:52

      Bonjour, Bendidon

      La musique de Wagner a été d’autant plus facilement récupérée par les nazis qu’elle avait trois grandes qualités :

      D’une part, cette oeuvre fait une large place aux héros de la mythologie germanique.

      D’autre part, il s’agit d’une musique empreinte d’un lyrisme puissant, caractérisée par de grands développement à la hauteur des ambitions du IIIe Reich. 

      Enfin  cerise sur le gâteau pour les nazis —, le compositeur était un antisémite assumé comme en attestent différents documents dont un essai sans ambiguïté.


    • Pale Rider Pale Rider 16 décembre 2020 14:26

      @Fergus
      Vous répondîtes mieux que je n’eusse pu le faire. Wagner a un parfum de pangermanisme qui n’a rien à voir avec la profonde humanité de Beethoven. Il y a de la grandeur chez lui, mais pas ce que j’appellerais de la grandeur d’âme. La puissance quand elle n’est pas au service de l’âme est redoutable.
      Voilà pourquoi Beethoven aima Bonaparte et haït Napoléon.


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 15:10

      @ Pale Rider

      « La puissance quand elle n’est pas au service de l’âme est redoutable. »
      Evidemment d’accord avec vous sur ce point. 

      « Voilà pourquoi Beethoven aima Bonaparte et haït Napoléon »
      En effet, et ce n’est pas la moindre qualité de Beethoven : détester ce qu’on a profondément admiré n’est pas à la portée de tous.


    • Pale Rider Pale Rider 16 décembre 2020 15:19

      @Fergus
      Et vous vous souvenez qu’il déchira la dédicace de la 3e Symphonie, qui était adressée à Bonaparte. Il écrivit : « Ce n’est donc rien qu’un homme ordinaire. Maintenant, il va fouler aux pieds tous les droits des hommes, il ne songera plus qu’à son ambition ; il voudra s’élever au-dessus de tous les autres et deviendra un tyran. » Il avait évidemment vu juste.
      C’est l’ONU avec 150 ans d’avance. Les « droits des hommes » étaient une notion quasiment inexistante en 1803-1804.
      Comme je l’ai laissé entendre, je m’étonne qu’en France on considère encore Napoléon comme un homme admirable.


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 19:03

      @ Pale Rider

      « je m’étonne qu’en France on considère encore Napoléon comme un homme admirable »

      Son appétit de conquêtes et sa mégalomanie impériales ne méritent effectivement pas l’admiration qu’il suscite encore.

      En revanche, l’organisation administrative et judiciaire du pays ont été des avancées remarquables dont on a gardé une grande partie de l’esprit et des structures. Et cela vaut également pour l’Allemagne qui, elle aussi, doit beaucoup à Napoléon sur ces plans.


    • fabrice68 fabrice68 17 décembre 2020 07:02

      @Pale Rider d’ailleurs Nietzsche en a bien parlé, du « cas Wagner », symbole pour lui de la « maladie de l’ame allemande », ce philosophe qui mettait bien au dessus Mozart, et meme Bizet dans sa « Carmen », qui ont fait des « musiques du Sud », pétillantes, classiques, bien loin du romantisme malade de musique de Wagner. 


    • Fanny 19 décembre 2020 09:24

      @fabrice68

      Nietzsche se piquait de composition.

      Une de ses œuvres pour piano entendue sur FMusique ou Classique ne disait qu’une chose : Nietzsche n’avait aucune idée musicale, creux, le vide.

      Alors ses opinions sur les grands compositeurs, je pense qu’on peut se les mettre où je pense.


    • Gollum Gollum 19 décembre 2020 10:13

      @Fanny

      Alors ses opinions sur les grands compositeurs, je pense qu’on peut se les mettre où je pense.

      Et on peut faire pareil de votre opinion si vous ne composez pas vous même non plus, non ? smiley


    • Gollum Gollum 19 décembre 2020 10:18

      @fabrice68

      J’ai lu Le cas Wagner. Je m’attendais à y découvrir que des arguments de mauvaise foi tant les liens entre les deux hommes furent étroits et donc la rupture ne pouvait entrainer que du ressentiment.

      En fait j’ai découvert avec surprise des arguments qui tenaient la route. Arguments sans doute contestables pour beaucoup mais qui m’ont interpellé.

      J’ai trouvé que ses arguments contre Wagner tenaient mieux la route que ceux pour Bizet d’ailleurs.


    • Fanny 19 décembre 2020 10:43

      @Gollum
      Tout à fait : faites pareil.
      Je m’attendais à ce type de réponse : Nietzsche est devenu une sorte d’idole de « l’honnête homme » occidental à prétention intellectuelle. Il a remplacé une autre idole dont la lumière s’est éteinte : Karl Marx.
      Il y a 60 ans, dézinguer Marx comportait un risque mortel pour un universitaire. Aujourd’hui, vaut mieux être prudent quand on parle de Nietzsche.


  • Nowhere Man 16 décembre 2020 12:54

    « Beethoven était tellement sourd que, toute sa vie, il a cru qu’il faisait de la peinture. » (Cavanna)


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 13:40

      Bonjour, Nowhere Man

      Au delà de l’amusante boutade, voir plus haut mon commentaire à Eric F.


  • Eric F Eric F 16 décembre 2020 13:43

    Je partage le point de vue que Beethoven est le plus grand parmi les plus grands, mais je comprends que certains puissent considérer que c’est Bach ou un autre. L’Himalaya a plusieurs sommets.

    Je partage aussi le point de vue « métaphysique » de l’auteur, que sa musique est en quelque sorte la voie de l’Esprit, en ce qu’il a de plus élevé ; plus « inspirée » que la plupart des prophètes ou théologiens.


  • fabrice68 fabrice68 16 décembre 2020 13:44

    Pour moi les 3 grands sont Bach (c’est Dieu le père), Mozart, (l’ange, entre Dieu et l’Homme), Beethoven, l’Homme , avec toutes ses passions. Bel article, mais je mets Mozart au meme niveau. Il a écrit son Héroique, avec sa 41è symphonie, ses concertos pour piano sont insurpassables au point de vue équilibre piano orchestre, et que dire de sa Grande Messe en ut et son requiem, plus émouvants que la Missa Solemnis ?Et au niveau opéra, les 4 ou 5 principaux de Mozart c’est quand meme mieux que Fidelio.Beethoven, c’est ce qui se fait de mieux en tant que « musique transmettant un message positif, de liberté », Mozart c’est ce qui se fait de mieux au niveau « musique pure, musique pour la musique en tant que telle ».


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 14:17

      Bonjour, fabrice68

      On ne peut, à mon avis, pas comparer la symphonie 41 de Mozart avec l’« Héroïque » de Beethoven. Ce dernier opus symphonique du compositeur de Salzbourg  magnifique !  reste en effet dans la ligne des précédentes oeuvres du genre qu’a composées Mozart si l’on excepte son final fugué. Personnellement, je ne considère d’ailleurs pas qu’elle soit supérieure aux symphonies 25 (extraordinaire intro en mineur !), 29, 35, 39 et 40, tout aussi sublimes à mes oreilles.

      Au plan de la musique sacrée et de la musique d’opéra, je suis d’accord avec vous pour reconnaître la supériorité de Mozart.

      J’ajoute que Mozart a été indépassable au niveau de la musique de divertissement, pas toujours très connue à l’exception notable de la 13e sérénade (Petite musique de nuit). Sa Gran partita pour 13 instruments à vents est un pur chef d’oeuvre, Et l’on écoute également avec ravissement ses 11e et 12e sérénades. Si cela vous intéresse, j’ai consacré un article à ce volet de l’immense génie de Mozart en 2015 : Mozart et la musique de divertissement.


    • Pale Rider Pale Rider 16 décembre 2020 14:23

      @Fergus
      Très intéressant. ça confirme ce que j’ai écrit pour moi-même :
      « Mozart : Célèbre musicien de variétés du XVIIIe siècle. »


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 15:18

      @ Pale Rider

      Houla ! Voilà une affirmation que je réfute. Même dans certaines de ses sérénades et de ses cassations, Mozart a été capable de mettre une étonnante profondeur émotionnelle. 

      Et que dire de ses concertos ? Les 3 et 5 pour violon ainsi que son concerto pour flûte et harpe, son concerto pour clarinette et ses concertos pour piano 9, 17, 20, 21, 23 et 27 sont des oeuvres géniales qui comportent des mouvements d’une grande élévation.


    • Pale Rider Pale Rider 16 décembre 2020 15:24

      @Fergus Oui, je vous le concède. Quand je suis méchant, je dis que son Requiem était génial parce que l’approche de la mort lui donnait de l’inspiration et que, en plus, ce n’est pas lui qui l’a fini.
      Plus sérieusement, le jour où, en classe de 6e, la prof de musique nous fit écouter la Symphonie Pastorale, Mozart passa définitivement à l’arrière-plan : il était devenu pâlichon. Et c’est moi qui introduisis les disques de Beethoven à la maison. Une de mes soeurs vient de me dire que, les cloisons étant fines, je l’ai convertie à Beethoven sans le savoir.
      J’ai réécouté la Pastorale aujourd’hui sur un 33-tours qui doit avoir 52 ans et qui fonctionne toujours...


    • Eric F Eric F 16 décembre 2020 17:13

      @Fergus
      Le concerto pour clarinette est effectivement une oeuvre « inspirée » de Mozart.
      Ceci étant, la plupart de ses oeuvres suivent le style de son temps, d’autres compositeurs d’alors, même peu connus, ont écrit des oeuvres très proches.
      Beethoven a été un novateur, apportant un « relief sonore » sans précédent. Il développait à partir de thèmes parfois simples voire simplistes, pour les sublimer. Une note, et déjà un monde surgit....


    • Fergus Fergus 16 décembre 2020 18:58

      @ Eric F

      « Ceci étant, la plupart de ses oeuvres suivent le style de son temps, d’autres compositeurs d’alors, même peu connus, ont écrit des oeuvres très proches »

      « Proches » plutôt que « très proches », et rarement aussi inspirés dans leur répertoire, même si quelques-unes de leurs oeuvres ont pu se hisser au niveau de Mpzart. 

      Dans Le siècle d’or de la musique tchèque, j’ai mentionné plusieurs des contemporains de Mozart pour lesquels j’ai une très grande estime. Mais je l’affirme ici : aucun n’a égalé le compositeur de Salzbourg ! Et cela vaut également pour Kraus dit « Le Mozart suédois », Saint-George« dit »Le Mozart noir« , ou bien encore Gossec et les fils de Bach, autant de noms auxquels je suis pourtant très attaché.

       »Beethoven a été un novateur"
      Ô combien ! La musique n’a plus été la même après lui sur bien des plans.


    • Fanny 17 décembre 2020 14:32

      @Pale Rider

      La Pastorale, plus efficace que le Donormil.


    • Pale Rider Pale Rider 17 décembre 2020 15:21

      @Fanny
      Grâce à vous, je viens de découvrir ce qu’est le Donormyl.
      Mais moi qui m’endors assez souvent devant mon ordinateur ou sur un livre, je ne me suis jamais endormi avec la Pastorale, même si elle est très relaxante.
      Pour me tenir en éveil, rien de tel que la Petite Musique de Nuit ou, pire, la Marche turque de Mozart : elles m’exaspèrent tellement que je ne dors pas !


    • Fanny 17 décembre 2020 20:15

      @Pale Rider
      Dans la catégorie exaspérant comme la marche turque, la lettre à Elise (ou à Thérèse) fait pas mal non plus. Si c’était ça la relation de LvB avec les femmes, je comprends qu’il soit resté célibataire.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 décembre 2020 20:26

      @Fanny

      Pour parler aux dames faut être Erik Satie .


    • Fanny 17 décembre 2020 21:05

      @Aita Pea Pea

      Erik a perdu sa maman à l’âge de 6 ans.

      A part sa maman, on dit qu’il ne connut qu’une seule dame, et quelle dame, Suzanne Valadon.

      Ce cœur simple, compositeur génial mondialement connu, ne reçut aucune médaille de sa patrie, sauf peut-être la médaille de la ville d’Arcueil si toutefois elle existe.



    • Fanny 20 décembre 2020 00:36

      @fabrice68

      Bien vu.

      Seul défaut, ces trois-là sont Allemands. Dieu, l’ange … au paradis je serais en difficulté, je parle très mal Allemand (2ème langue).

      Il faut absolument adjoindre un Français à ce podium, mais lequel ?


  • Fanny 16 décembre 2020 23:02

    Inatteignable pour moi, au contraire de Bach et Mozart.

    Mais pas pour des raisons philosophico-esthétiques. Etudiant violoniste, j’ai coincé techniquement au niveau de son concerto, alors que j’avais passé l’obstacle Bach (double concerto, sonates et partitas pour violon seul, pas toutes - pas la chacone trop dure - ainsi que l’obstacle Mozart dont la sonate pour violon et piano que j’affectionnais est beaucoup plus abordables techniquement que la Kreutzer ou la Printemps). Passé 20 ans, on a divorcé mon violon et moi, je ne sais pas pourquoi.

    Même mésaventure dans mes études. J’ai coincé sur la mécanique ondulatoire, j’ai rien compris à l’équation de Schrödinger. Je me suis alors rabattu sur la technique basée sur la mécanique classique, plus abordable.

    Comme l’aspect humain m’a toujours intéressé, la relation de LvB avec son neveu, jusqu’à la tentative de suicide de ce dernier, m’a troublé : qui était réellement LvB, lui-même épris de liberté mais que l’on devine assez pesant avec son neveu.

    Dans un registre moins dramatique, j’admirais (à défaut de comprendre ses équations) le mode de vie de Schrödinger qui se déplaçait en train, pour se rendre dans les congrès, accompagné de femme et enfants dans son compartiment, sa maîtresse voyageant dans le compartiment adjacent. Cela lui a d’ailleurs valu quelques ennuis dans sa communauté des physiciens de l’époque, mais il s’en fichait.

    LVB et Schrödinger, deux génies germaniques épris de liberté (pour eux-mêmes surtout, pas forcément pour neveu et épouse).


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