jeudi 15 mai 2008 - par Abolab

Changer, tout simplement

A l’occasion de la réédition numérique du symposium de mai 1996 sur « la vision du monde de Krishnamurti » par le Groupement de recherche sur l’enseignement de Krishnamurti (GREK) de l’université Paris 8 en sciences de l’éducation, voici un essai de présentation non exhaustive de ce penseur assez méconnu, et pourtant d’une acuité remarquable, dont le questionnement est encore de nos jours tout à fait d’actualité, comme l’indique l’ouverture récente de la Chine à la diffusion de son œuvre sur le territoire.

Krishnamurti ou la construction de l’image

Jiddu Krishnamurti est né le 12 mai 1895 à Madanapalle, au sud de l’Inde, dans une famille de brahmanes très modestes. Huitième enfant sur dix, il est nommé Krishnamurti en l’honneur de la naissance du Dieu Krishna, huitième enfant mâle lui aussi, selon la culture hindouiste. Chétif et peu intéressé par l’école, il sera déconsidéré par ses professeurs qui voient en lui un attardé mental. Dans nos sociétés modernes occidentales, un tel enfant pourrait être considéré comme atteint d’un trouble envahissant du développement (TED), et écarté d’un parcours scolaire normal vers des centres plus spécialisés. Mais, comme sa mère en avait eu l’intuition, il fait preuve très tôt de qualités humaines exceptionnelles et d’un sens du don hors du commun. A la mort de sa mère, il sera adopté par des cadres de la Société théosophique, pour laquelle travaillera alors son père. A 13 ans, le jeune Krishnamurti est alors pressenti pour devenir une haute figure spirituelle et sera désigné par Annie Besant et Charles Webster Leadbeater comme le nouvel Instructeur du monde ou un nouveau messie. Sous l’égide de la Société théosophique, organisation comptant plusieurs milliers de membres dans le monde, et prônant un syncrétisme Orient-Occident de la spiritualité sous l’égide de « Grands Maîtres », il suivra alors à la fois une éducation religieuse intensive et un mode de vie à l’occidental tranchant avec ses origines brahmaniques. Voyageant dans plusieurs pays, et bien que peu porté aux études, il suivra des cours à Londres puis à Paris, à l’université de la Sorbonne (1), où il sera alors appelé le « Petit Prince » par ses collègues étudiants. En 1925, à la mort par tuberculose de son frère Nityananda, qui avait été adopté avec lui par la Société théosophique, Jiddu Krishnamurti subit une grave crise de conscience, dont les prémices s’étaient déjà fait sentir quelques années plus tôt alors qu’il était en Californie, par un détachement de plus en plus marqué avec la Société théosophique. Cette crise se résoudra cependant très vite et marqua une rupture toujours plus prononcée avec l’organisation. En 1929, à la veille de prendre la tête de l’organisation internationale qui s’était constituée autour de sa personne : « L’Ordre de l’Etoile d’Orient », il déclarera dans un discours d’une lucidité assez remarquable, que la Vérité est un pays sans chemin, et que nulle organisation, nul système de croyances organisé ne peut amener l’homme à la Vérité. Devant plus de 3 000 membres venus de différents pays pour l’écouter, à Ommen (Hollande), et en retranscription radiophonique locale, il annonça la dissolution de l’Ordre de l’Etoile d’Orient dans un discours sans concession (2). Dès lors, il continuera son rôle d’orateur dans des discussions publiques à travers le monde, développant de manière saisissante et souvent profonde, les questionnements qui l’amenèrent à rompre avec toute forme d’organisation spirituelle, de gourouisation ou de leadership dans le domaine psychologique, démontant avec lucidité les fondements sur lesquels reposent les principales religions organisées, ainsi que les principales idéologies sociétales ou politiques, constituant un bruit perpétuel masquant les questionnements fondamentaux intéressant l’humanité et les individus quels que soient leur nationalité, leur langue, leurs croyances, leur sexe ou leur positionnement social. Le mécontentement devant le monde tel qu’il est, à la base de l’interrogation de Krishnamurti, se traduisait dans ses interventions par un questionnement radical de la possibilité de changement chez l’homme : ni la révolte violente ni les systèmes politiques ni les religions ni la science ni les idéologies quelles qu’elles soient n’ont apporté de changement fondamental de l’humanité, constate Krishnamurti, et cette question du changement est l’un des points centraux de son œuvre, avec celui de l’investigation sur la pensée, en tant qu’objet et sujet d’observation.




L’essence de la pensée de Krishnamurti et sa portée éducative


L’essence de l’enseignement de Krishnamurti, terme qu’il contestait volontiers lorsqu’il était interrogé sur la nature de son discours, a été décrit dans un petit texte qu’il a lui-même revu et corrigé, et intitulé « The Core of The Teachings »(3) ; mais ses discussions constituent une œuvre abondante, qui a été retranscrite dans plus de quarante livres et dix-sept volumes, en plusieurs langues, et dont le patrimoine est géré notamment par la Krishnamurti Foundation of America (KFA). Plusieurs livres très empreints de spiritualité théosophique et de poésie lui sont également attribués, sous le pseudonyme d’Alcyone, lors de sa jeunesse au sein de cette organisation religieuse, mais des historiens et des biographes de Krishnamurti restent très sceptiques sur le vrai rôle qu’a joué le jeune Krishnamurti dans leur production. Après la dissolution de l’Ordre de l’Etoile d’Orient, en 1929, son discours s’épure très vite de toute référence à un imaginaire religieux, qu’il soit oriental ou occidental, et devient de plus en plus précis. Yvon Achard, membre du GREK, a d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat à l’évolution du langage de Krishnamurti (4), qui se décrit comme un simple orateur. Krishnamurti sera d’ailleurs considéré par ce trait comme un véritable Socrate du XXe siècle, bien que, dans son œuvre, il insiste sur le caractère superficiel de toute comparaison entre les personnes, processus dévastateur en éducation, chez les jeunes enfants. Afin d’éviter la déformation de ses propos, la plupart de ses discussions publiques ont également été enregistrées sous bandes vidéo, constituant une bibliothèque d’archives audiovisuelles assez impressionnante, dont les revenus commerciaux servent aujourd’hui à consolider le réseau éducatif des écoles pédagogiques Krishnamurti. En effet, l’émulation engendrée par ses activités d’orateur amena très vite la fondation Krishnamurti à la création d’écoles, en Inde, aux Etats-Unis et en Angleterre, placées sous le signe d’une pédagogie libérée le plus possible des contraintes idéologiques, religieuses et nationales, dans une optique de développement entier de la personne, loin de la compétition, du conformisme et de l’endoctrinement des systèmes éducatifs nationaux, qu’ils soient occidentaux, orientaux ou autres. Pour Krishnamurti, l’homme et la femme forment une seule humanité, divisée par l’activité conflictuelle de la pensée, créatrice de groupes, de communautarismes, de nations, d’idéologies, de systèmes de croyances, qui viennent se surimposer à la complexité du vécu, en créant du désordre. La séparation entre l’individu et la société est de même, selon lui, illusoire : « Nous sommes le monde et le monde est nous  », et c’est la peur et l’insécurité psychologique qui poussent les hommes à se conformer, à obéir, et à se rassembler autour de constructions idéologiques, de groupes particuliers, qui se confrontent les uns les autres à l’échelle collective, mais aussi à l’échelle individuelle. La portée éducative de la pensée de Krishnamurti est sans contexte un élément majeur de son œuvre, et celle-ci figure d’ailleurs depuis plusieurs années dans les programmes de cursus universitaires anglo-saxons. Un cours unique en France sur ce penseur, au niveau universitaire, a été réalisé sous l’impulsion de René Barbier, professeur émérite de l’université Paris 8 en sciences de l’éducation, et actuel directeur du tout récent Institut supérieur des sagesses du monde (ISSM). C’est dans ce cadre que le symposium du GREK d’avril 1996 vient d’être réédité en version numérique ce mois-ci. Mais la pensée de Krishnamurti n’est pas appréciée que dans les milieux occidentaux, son œuvre devient également populaire en Chine, popularité qui est amenée à se développer, car les autorités chinoises viennent tout récemment d’autoriser la publication de 25 titres de son œuvre, en ce début d’année 2008 (5).


Un penseur dérangeant et inspirateur, ne laissant pas indifférent

Par ses nombreuses discussions et son œuvre abondante, Krishnamurti inspira directement et continue d’inspirer un nombre croissant de personnes, en recherche spirituelle ou philosophique. Et pourtant, Krishnamurti balaie et la spiritualité et la philosophie, en tant que constructions intellectuelles : « Le mot n’est pas la chose » explique-t-il, et ce que Hippolyte Taine avait explicité dès 1876 sur la pensée et les mots, dans son étude sur l’acquisition du langage (6), Jiddu Krishnamurti l’approfondissait jusqu’à se demander, avec les auditeurs, si ce processus mécanique qu’est la pensée, basé sur la mémoire et le temps psychologique, si tout ce processus peut prendre fin au sein du cerveau, pour que s’opère un changement radical dans son fonctionnement. En effet, la fascination que l’homme a pour les symboles et les constructions de la pensée, ainsi que l’emprise de la mémoire et de l’accumulation héritée de l’expérience au niveau psychologique, empêchent, selon Krishnamurti, le cerveau d’être créateur. La mémoire psychologique (contrairement à la mémoire technique et usuelle, qui est nécessaire) est selon lui génératrice de conflits et de divisions dans le monde, par la formation d’images mentales. Proche de la nature, il invitait d’ailleurs souvent ses auditeurs à regarder une fleur, un arbre, sans les nommer, et demandait si cela était possible. Car s’il est impossible de regarder un arbre sans le « bavardage » de la pensée, comment peut-on regarder vraiment un autre être humain, c’est-à-dire sans tout le cortège d’idéologies, d’étiquettes en tout genre (nation, communauté, ethnie, couleur de peau, parti politique, religion, etc.), et toutes ces images surimposées, génératrices des conflits et des guerres dans le monde ? La recherche de la vérité ou plutôt l’abandon des faux-semblants est la démarche ontologique et existentielle de ce penseur, qui invite chacun à trouver par soi-même la source ou les fondations communes de l’humanité au-delà des apparences et des constructions superficielles de la culture. D’Eric Clapton (et notamment sa chanson Change the World) au groupe de rock Live, de Bruce Lee à Jack Nicholson, de Georges Bernard Shaw à Aldous Huxley, qui fut pendant quelques années le secrétaire de Krishnamurti, de Bruce Lee à Beatrice Wood, d’Alan Watts au Dalaï-Lama, de David Bohm, ami d’Albert Einstein, à Georges Sudarshan, de nombreuses personnalités de tous milieux sociaux et de toutes nationalités ont déclaré avoir été influencé par son discours, relevant d’une pensée inclassable, et d’un humanisme loin de toute idéologie ou de tout système intellectuel ou philosophique. Sur internet, outre les sites officiels des fondations et associations culturelles, on trouve des pages sur Krishnamurti aussi bien sur un site athéiste, que sur un site à tendance spirituelle ou new-age. Mais, hors de tout mouvement organisé de pensée, l’œuvre de Krishnamurti demeure indivisible et unique. Critiquant sévèrement la psychanalyse, il rencontra et discuta néanmoins avec Sigmund Freud et Karen Horney, hors de tout dogmatisme. Avec l’avènement de la Guerre Froide, Krishnamurti ne put cependant mener des discussions en URSS, et il n’a pu bien sûr se rendre par ailleurs dans de nombreux pays hostiles à toute pensée remettant en cause un ordre établi, qu’il s’agisse d’un ordre politique ou d’un ordre religieux. L’Eglise catholique romaine, représentée par le pape, refusa également de le rencontrer. Très critique à l’égard des religions organisées et des gourus, Krishnamurti a porté de manière radicale un questionnement sur l’autorité psychologique ; et conscient d’en être devenu une aussi par l’énergie déployée en tant qu’orateur, il mettait en garde ses auditeurs contre la tentation de faire de l’image « Krishnamurti » une nouvelle autorité, et invitait ces derniers à questionner également en dernière instance leur propre autorité individuelle, souvent mise à l’épreuve ou à contribution par les systèmes de pensée traditionnels qu’ils soient religieux ou autres, sous forme de l’idée du devenir, de l’évolution psychologique ou de la promesse, flattant la paresse intellectuelle et exaltant le conditionnement et l’absence d’esprit critique. Observant de manière lucide les mécanismes de la croyance et des cultes, Krishnamurti, rejetant les « cages » des religions organisées n’en demeurait pas moins aussi intransigeant envers les idéologies humanistes comme l’athéisme. Selon lui, l’athée comme le croyant s’en réfèrent à une notion créée et imagée par la pensée qui est celle de Dieu. Les deux modes de pensée reposant l’un sur l’acceptation de cette idée, l’autre sur son refus, n’en demeurent pas moins limités par la pensée elle-même, qui est l’objet, et le sujet de son interrogation. Il invitait d’ailleurs ses auditeurs à voir par eux-mêmes, non seulement intellectuellement, mais aussi émotionnellement, corporellement et avec toute leur identité, les mécanismes s’y rapportant, mais sans aucun mysticisme, et sans proposer de méthode ou de technique particulière de méditation, terme qu’il récusait et employait dans un sens entièrement différent de son acceptation habituelle.

Par son rejet de toute autorité au niveau de la connaissance de soi, on peut comprendre que le psychiatre Jacques Vigne, spécialisé dans la psychologie de type « spirituel » et immergé dans la culture maître-disciple, ait été tenté de nommer Krishnamurti le « gourou des gourous » (7) ; cependant, l’homonyme de Jiddu et penseur explosif Uppaluri Gopala Krishnamurti a été aussi l’un de ses adversaires les plus actifs sur le plan des idées, tout en s’en rapprochant à sa manière par une personnalisation unique de sa propre pensée et leur rejet commun de toute forme de gourouisation. Tous deux refusèrent également quelque cérémonie que ce soit à leur mort (8). Un souvenir de discussion entre les deux penseurs indiquaient qu’alors que Jiddu insistait que ce qui était nécessaire était un changement radical de l’esprit humain, UG répondait que ce qui était nécessaire, c’était un meilleur approvisionnement en pétrole pour tout le monde, ce dernier rejetant toute idée de transformation individuelle (9). Dans un registre plus idéologique, Martin Gardner, l’un des fondateurs du scepticisme aux Etats-Unis, ayant par ailleurs déclaré croire en un Dieu et être théiste, a sévèrement attaqué dans un article du Skeptical Inquirer, le physicien David Bohm de par son amitié avec Jiddu Krishnamurti, assimilé à tort à un mystique, et dont la méconnaissance de la part de l’auteur va jusqu’à déformer le nom. Krishnamurti n’a jamais déclaré être un saint et, pour lui, la perfection humaine n’existe pas, seule une action juste et intelligente dans la relation est potentiellement réalisable, notamment par la compréhension des mécanismes égocentriques, individuels et collectifs, constituant la pensée, commune à tous les humains. Quelques mois avant sa mort, Krishnamurti était invité d’honneur à l’Organisation des Nations unies pour le quarantième anniversaire de la naissance de l’organisation, lors de la Journée mondiale pour la paix dans le monde. Récompensé par la médaille du mérite de l’ONU, à la fin de son intervention, l’orateur se montrera visiblement embarrassé de cette décoration ressemblant plus à une « patate chaude » qu’à un trophée honorifique : étranger aux honneurs et à la superficialité du symbole, il aura toute sa vie tenté d’éveiller ses semblables à la beauté de la vie et à la compréhension fondamentale des mystères de l’existence et de la pensée humaine, en appelant à une mutation fondamentale de l’esprit humain. Habillé à l’occidentale en Occident, à l’indienne lorsque qu’il se rendait en Inde, Krishnamurti était un être humain tout simplement d’exception, à la fois penseur et éducateur, par-delà les cultures et les idées de nations. Quelques semaines avant sa mort (le 17 février 1986), il était en Inde pour plusieurs journées de discussions, malgré son grand âge ; et quelques mois auparavant, à 90 ans, il s’exprimait à la tribune de l’ONU : c’est le document rare de cette intervention que je vous propose de visionner pour conclure l’article, en version française sous-titrée (quatre parties), merci d’avoir lu et écouté ;-)


partie 2 (intervention - suite),
partie 3 (questions),
partie 4 (questions - suite)


(1) Jiddu Krishnamurti - 2 - Parcours, Le Grenier des Mots-Reflets

(2) La Dissolution de l’Ordre de l’Etoile, une déclaration de Jiddu Krishnamurti, 1929.

(3) Le Cœur des enseignements de Krishnamurti, traduction de Marc Marciszever (GREK) de The Core of the Teachings (Copyright ©1980 Krishnamurti Foundation Trust Ltd.)

(4) ACHARD (Yvon), 1970, Le Langage de Krishnamurti, Paris, Le Courrier du livre, 252 p.

(5) J. Krishnamurti Is Growing In Popularity In China, New Post India, 23/01/08

(6) "Comment s’exécute cette œuvre spéciale de l’intelligence humaine, je veux dire la formation et le maniement des concepts ? Les concepts sont-ils possibles ou, du moins, y a-t-il jamais des concepts effectués, sans une forme extérieure et un corps ? Je réponds décidément non. Si la linguistique a prouvé quelque chose, elle a prouvé qu’une pensée conceptuelle ou discursive ne peut se dérouler que par des mots. Il n’y a pas de pensée sans mots, pas plus qu’il n’y a de mots sans pensée. Nous pouvons, par abstraction, distinguer entre les mots et la pensée, comme faisaient les Grecs quand ils parlaient du discours (logos) intérieur et du discours extérieur, mais nous ne pouvons jamais séparer l’un de l’autre sans les détruire tous les deux. Si je puis expliquer ma pensée par un exemple familier, ils ressemblent à une orange avec sa peau. Nous pouvons peler l’orange, mettre la peau d’un côté et la chair de l’autre, et nous pouvons peler le langage et mettre les mots d’un côté, et la pensée ou le sens de l’autre ; mais nous ne trouverons jamais dans la nature une orange sans peau, ou (page 18) une peau sans orange, et nous ne trouverons jamais dans la nature une pensée sans mots ou des mots sans pensée" "Note sur l’acquisition du langage chez les enfants et dans l’espèce humaine." Revue Philosophique de la France et de l’étranger, 1, 5-23., par Taine, H. (1876), p. 13 et 14 : Bibliothèque numérique de psychologie.

(7) Krishnamurti était-il un gourou ?, Jacques Vigne, revue Troisième Millénaire.

(8) « Krishnamurti a demandé à être incinéré immédiatement après sa mort et ses cendres ont été dispersées dans trois régions du monde, sans qu’aucun lieu ne puisse être sanctifié  », Transversalité de la compassion par René Barbier, Journal des chercheurs.

(9) "There is nothing to be transformed, no psyche to revolutionize, and no awareness you can use to improve or change yourself," says U.G. notes de l’éditeur, in Mind is a myth, disquieting conversations with the man called U.G.

Photo Abolab
Chêne vert de plus de 300 ans, Parc de Branféré, Bretagne.


45 réactions


  • jako jako 15 mai 2008 11:07

    Merci bel oiseau ! il y a de la matière je devrais y revenir à plusieurs fois sur ce bel article fort bien documenté.

    La photo de l’arbre est magnifique , il n’y a rien de plus beau qu’un arbre et celui-ci te ferait une belle maison.

    Cordialement


    • Abolab 15 mai 2008 12:38

      Je ne suis pas un oiseau, ce n’est qu’une image illustrative smiley


    • bj33 15 mai 2008 21:01

      Searit ce le cèdre sis dans le l’ancien jardin de l’archevêché de Tours ?


    • Abolab 15 mai 2008 21:08

      Non il s’agit d’un vieux chêne tricentenaire dans le Parc de Branféré dans le Morbihan, voir en milieu de page :


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 mai 2008 06:41

      J’ai suivi quelques cycles de conférences de Krishnamurti à Gstadt. C"est certainement le message le plus intelligent que j’aie entendu de ma vie, mais je ne pense pas qu’il puisse être massivement véhiculé. A consommer seul

      Sur un autre registre, j’ai toujours été fasciné par ce paradoxe du maitre annoncé par une secte qui se dit presciente et qui, ayant la conscience de dénoncer cette préscience et de se refuser comme maître... en apporte involontairement la corroboration, en devenant sans doute celui, à notre époque, qui s’en rapproche le plus !

      Pierre JC Allard


    • Jean Keim Jean Keim 16 janvier 07:47

      @Abolab

      Un chêne tricentenaire n’est pas si vieux que cela, il est même simplement dans la force de l’âge.


  • Yannick J. Yannick J. 15 mai 2008 11:27

    tout simplement étonnant !!!!!

    mais combien d’entre nous sont à même de renoncer à cette identité qu’il remet en cause ?

    cette matérialisation et nommination de tout et rien...

    combien d’entre nous ?....

    bien peu en vérité, pour l’instant tout du moins.

    cordialement


  • Abolab 15 mai 2008 12:40

    Une petite coquille dans l’article : figure deux fois Bruce Lee

    J’ai également oublié d’indiquer le lien de référence pour Jack Nicholson :


    • Abolab 15 mai 2008 14:33

      Concernant Eric Clapton, plus particulièrement :


    • Abolab 15 mai 2008 22:20

      Krishnamurti a complètement rompu avec la Société Théosophique dès 1929 lors de son discours de dissolution de l’Ordre de l’Etoile d’Orient, et il a d’ailleurs dans le même temps abandonné tous les biens, les propriétés et facilités financières provenant des membres de cette organisation.


    • Abolab 15 mai 2008 22:29

      Il semble qu’il ait vécu de l’hospitalité du réseau qui s’est créé par la suite, au niveau international et de sa fondation/maison d’édition de livres. Mais il est facile de constater que l’argent ne l’a jamais intéressé, ni les propriétés, ni le bling-bling que l’on nous vend de nos jours à la télévision : il a vécu de la passion qui l’animait de discuter et partager ses questionnements sur la pensée humaine et le quotidien de chacun, dans un monde chaotique de guerre, de marchandisation à tout va, de conflits en tout genre, comme il l’est encore aujourd’hui. Et il était ainsi spécialement intéressé par les questions éducatives.


  • Gracian Gracian 15 mai 2008 16:06

    Merci de ce brillant article, merveilleusement complet grace à tous ces liens et la video des Nations Unies.
     

    En effet on ne peut commenter du Krishnamurti, on ne peut que ressentir l’impact, la profondeur de ce qui est dit. 

     

    Trouver le silence intérieur dans notre univers de gadgets, telephoniques, wi-fi et tout le reste ! Quelle gageure...... et pourtant nous voyons bien que c’est la seule solution.

     

    Merci encore.


  • ilias 15 mai 2008 16:37

    J’ai cotoyé les oeuvres de krishnamurti pendant plus de 20 ans et j’ai fait un parallèle avec les enseignements du soufisme individuel ( à différencier des pratiques formelles des multiples confréries se disant versées dans l’initiation à la voie soufie) ; et j’ai trouvé la constante fondamentale qui les relie .

    Elle est simple dans son énonciation et même commune, mais rarement trouvée ; elle s’appelle l’authenticité de l’être. Et si l’on veut en faire un parallèle en philosophie, je dirais la mise en cohérence de l’étant avec son être en usant des catégories heideggeriennes .

    Les soufis appelle cette station finale du mourid  (l’initié)  EL-FANA (l’extinction)   amoureuse parfois précédée à son premier avènement par le SUKR ( l’euphorie saoule), dans l’Un qui est en même temps l’aimé et l’amour en lui-même.

    C’est pour cette raison que krishnamurti et les soufis n’aiment guère l’ostentation , le puéril, le superflu, l’égocentrisme, les idéologies et la politique, mieux vaut dire « politicardie » ( celle non adossée à la sagesse et au protocole de la parole donnée) et tout ce qui a trait à la publicité non informative (utilitaire).

    Dans leur esprit, une croyance dés qu’elle se transforme en une croyance collective avec ses rites et son organisation, elle devient suspecte et même pousse à l’hypocrisie et la corruption institutionnalisée des individus.

    Pour le commun des hommes l’authenticité consiste à toujours ajuster dans le commerce sociétal  de tous les jours son comportement (externe) et son discours à sa conscience(interne) qui doit être tendue vers le bien commun du genre humain et de toute créature de l’Un.  


    • Abolab 15 mai 2008 21:25

      De nombreux parallèles ont été tentés entre la pensée de Krishnamurti et des systèmes de pensée traditionnels comme l’Advaita Vedanta, le bouddhisme Zen ou Chan (Robert Linssen, L’éveil suprême bases pratiques du CHAN du ZEN et de la pensée de Krishnamurti) ou encore le bouddhisme vajrayâna (méditations du Kalachakra), mais quels qu’ils soient, ils sont incompatibles :

      entrer dans la compréhension de ce que dit Krishnamurti nécessite une perception non descriptive, non intellectuelle de ce qu’est la pensée et ces mécanismes.

      Aussi toute tentative de conceptualiser, ou de systématiser le discours de Krishnamurti est vouée à l’échec, par son processus même. C’est pourquoi d’ailleurs il réfutait catégoriquement toute proximité avec quelque système de pensée traditionnel ou philosophique quel qu’il soit, intrinsèquement basé sur l’outil pensée et ses processus d’accumulation et de mémorisation psychologique.


    • Abolab 15 mai 2008 22:00

      Désolé, je ne connais quaisment rien à la religion chrétienne, je n’ai pas fait de catéchisme.


    • Abolab 15 mai 2008 22:09

      « Il est plus intéressant de la lire comment un »manuel technique« expliquant le mode de fonctionnement des relations humaines »

      Justement, ce que dit l’orateur présenté dans cet article est que toute technique, toute méthode de connaissance du fonctionnement des relations humaines est basé sur un leurre. Car la fin de la technique est inscrite dans la technique elle-même, la fin est dans le moyen. C’est ainsi d’ailleurs que fonctionne les hiérarchies religieuses, qui fonctionnent par étapes. Pour Krishnamurti, il n’y a pas de chemin qui mène à la Vérité (« Truth is a pathless land »). Les méthodes, les cheminements préconçus contiennent en eux-mêmes leurs résultats, comme dans un programme informatique, et ce résultat préprogrammé n’est pas la Vérité (sous-entendu ce qui touche et qui concerne la religion, ou la transcendance, d’un point de vue philosophique).


  • DACH 15 mai 2008 19:17

     

    Bonjour à l’auteur, et merci pour cet article que j’aurais aimé être capable d’écrire. Votre connaissance et approche de K me semblent fidèles à l’essence même de sa démarche. Si je devais qualifier d’un mot l’essence même de sa démarche : je dirais qu’elle est basée sur le questionnement, et au-delà sur la recherche d’une prise de conscience qui donne prise à un peu plus de lucidité. Le questionnement renouvelé, avec méthode et des moyens, constitue un des socles de notre société occidentale qui ont permis les développements de la science, des technologies et des techniques.

    2 champs ‘’d’application’’ des ‘’enseignements’’ de K : l’éducation des jeunes générations, et la lutte contre le « fanatisme idéologique » dont l’islamisme du 11/9 n’est qu’un des visages. K est un éveilleur à devenir un peu plus humain ! Namasté DACH


    • Abolab 15 mai 2008 21:30

      La pensée de Krishnamurti n’est pas un outil ni une méthode. L’islamisme, le capitalisme, le catholicisme, le communisme, le bouddhisme appartiennent tous au champ de la pensée, et c’est la pensée qui est questionnée par Krishnamurti.


    • Abolab 15 mai 2008 21:48

      Concernant le terrorisme, il répond à une question s’y rapportant dans la quatrième partie à 9min48 :


  • Avatar 15 mai 2008 22:40

     

    bonne retranscription de ce que fut la vie et l’oeuvre de krishnamurti.


  • La Taverne des Poètes 16 mai 2008 09:40

    Changer tout, simplement.


  • omar omar 17 mai 2008 11:59

    Jamais je n’aurais pu penser un seul instant trouver un article sur Jiddu Krishnamurti dans Agoravox.

    Quelle ne fut pas ma surprise et aussi ma joie de le lire.

    Ma découverte de cet éducateur universel débuta il y a 22 ans avec "se libérer du connu", puis le reste des ouvrages.

    Depuis la lecture (et la relecture incessante de ce petit ouvrage qui est un non-livre vivant) ma vie à changé radicalement, et malgré mes tentatives de retrouver une vie plus "normale", il m’est impossible depuis de penser ou même de vivre comme avant.

    C’est comme passer de la vue d’aigle à la myopie de la taupe, le changement de perspective est par trop radical. Impossible donc de revenir en arrière vers l’insouciance et la simplicité des bienheureux, et la volonté la plus trempée ne pourra rien pour vous.

    Pendant de nombreuses années, j’ai été confronté à l’ignorance et la misère intellectuelle de nombre de personnes qui s’envisagent comme une élite de la pensée et qui ne voyait dans l’enseignement de K. que les ressorts d’une secte.

    J’ai fini par éviter de parler de son enseignement pour préserver le peu d’amis qu’il me restait, quand aux plus aptes à appréhender les mots simples et ciselés de K. dans leur acception la plus large, ils m’ont toujours dit que s’il y avait un auteur dont la recommandation leur fut salutaire c’était celui là.

    Je suis extrèmement étonné et content en même temps de la diffusion de cette oeuvre intemporelle en chine.

    serait-ce le signe que l’intelligence véritable commence à gagner du terrain sur l’obscurité ?


    • Dimetrodon Dimetrodon 18 mai 2008 15:29

      Même réaction que toi, OMAR, je suis agréablement surpris de voir sur AgoraVox un article rendant hommage à mon vieil ami Jiddu, moi qui commençait à désespérer en voyant AgoraVox, avec ses articles insipides et inutiles, cette politique du moinsage et du plussage exaltant la mesquinerie et le nivellement par le bas, un AgoraVox se transformant en une poubelle, comme l’est d’ailleurs Internet.

      Mais il est vrai que la sagesse nous apprend que, même dans une poubelle, on peut trouver un trésor.

      Sans doute la raison qui me pousse à visiter de temps en temps AgoraVox, histoire d’y dénicher la perle rare.

      Mais en permettant à des internautes de visionner des vidéo de Jiddu, en faisant des commentaires sur son Enseignement libérateur, ne serait-ce pas justement en totale contradiction avec ce que toute sa vie durant, Jiddu n’a eu de cesse de dénoncer : l’esclavage de la mémoire.

      Sentant sa mort prochaine, Jiddu ne voulait pas que l’on "honore sa mémoire" car c’était encore un piège du mental.

      En somme que dire ?

      Que Jiddu Krishnamurti est mort et que lui rendre réellement hommage consisterait plutôt à l’oublier et à oublier son enseignement. Ça fait 22 ans qu’il est mort et vous ne vous en êtes pas encore rendu compte ?

      Enfin, pour ceux qui ont découvert JK au travers de ses livres (moi j’ai eu la chance de le cotoyer) et qui pourraient regretter de ne pas avoir vu et entendu ses Enseignements, qu’ils sachent que celui-ci a fort heureusement un successeur ou continuateur, bien vivant et encore assez jeune pour poursuivre le difficile combat contre les obscurantismes et les obscurcissements du mental.


    • Abolab 18 mai 2008 16:45

      « Enfin, pour ceux qui ont découvert JK au travers de ses livres (moi j’ai eu la chance de le cotoyer) et qui pourraient regretter de ne pas avoir vu et entendu ses Enseignements, qu’ils sachent que celui-ci a fort heureusement un successeur ou continuateur, bien vivant et encore assez jeune pour poursuivre le difficile combat contre les obscurantismes et les obscurcissements du mental. »

      N’importe quoi... Merci d’arrêter votre propagande pour un gourou n’ayant aucun rapport avec JK.


    • Abolab 18 mai 2008 16:51

      On peut retrouver sur Dailymotion des « maîtres » se proclamant de Krishnamurti, attention aux charlatans, car les gourous et « maîtres spirituels » proclamés sont très nombreux, mais cela n’a aucun rapport avec Krishnamurti.

      Là où il y a maître, il y autorité et soumission d’un élève ou disciple. Cette dialectique maître-disciple est un enfermement et n’a rien à voir avec la liberté dont parle l’orateur dont il est question.

      Pour écouter Krishnamurti parler en français, une petite vidéo sur la « souffrance » :


    • Abolab 18 mai 2008 19:07

      Cela dit : oui JK est mort, et le culte de son oeuvre n’est pas une voie intelligente, tout comme le culte de n’importe quelle oeuvre ou de n’importe quelle personnalité.

      Seule la compréhension, dans le sens non pas d’une intellection, mais d’un « changement », par la perception unitaire, est importante.

      Cette perception unitaire est une « image conceptuelle » désignant ce processus en question de la compréhension lorsqu’il n’y a pas de division ; lorsque « l’observateur est l’observé » pour reprendre une citation de JK.


  • ilias 17 mai 2008 14:08

    L’auteur semble ne pas avoir saisi la notion de pensée chez krishnamurti.

    Avant tout , qu’est ce que la pensée dans son sens générique ?

    J’estime que la pensée peut avoir lieu sans l’existence d’un cerveau développé comme celui du primate et elle peut se suffire  d’un quasi-système nerveux comme c’est le cas chez certains végétaux. Toute tactique ou stratégie de survie de l’être vivant animal ou végétal est une résultante de la pensée.

    Mais me diriez-vous de quelle pensée s’agit-il ?

     Eh bien je vous répondrais qu’il est question de la pensée paradoxalement instinctive. Pour moi, tout être vivant qu’il soit un végétal ou un animal monocellulaire s’adonne à la pensée. La pensée à ce niveau est dite instinctive, parce qu’elle est conditionnée par l’instinct et la puissance  de sa perception est proportionnelle à l’étendue de l’aire de déploiement de l’instinct concerné.

    Beaucoup d’animaux et plus particulièrement les primates usent d’une pensée appelée pensée de l’intuition. Cette pensée procède de l’intrication( et non l’imbrication) de  l’instinct , l’expérience et la mémoire. Ce type de pensée a été déterminant  à l’espèce humaine dans sa phase de groupe de chasseurs cueilleurs , où la rapidité de l’action face au danger permanent est de mise, et quelque écart à ce niveau aura des conséquences vitales coûteuses.

    Avec le temps et l’expérience et le développement de la mémoire face aux changements de tous ordres de l’environnement, le cerveau  de l’homme a commencé à se détacher des autres primates et à prendre de l’avance sur eux en se transformant  pour répondre aux exigences nouvelles par le biais de son auto-apprentissage de se mouvoir dans la vie.  

    Ce que je veux dire, c’est que la pensée est co-substantielle à l’être humain et on ne peut s’en débarasser, et krishnamurti lui-même en convient [ cf. ses ouvrages Tradition et révolution ainsi que ses différents dialogues avec le grand physicien David bohm].

    Les concepts krishnamurtiens  de révolution du cerveau, de conditionnement par la pensée via la mémoire sont mal compris.

    Quand il parle de révolution du cerveau, il a en vue les gachis et les massacres dont a été l’instigatrice la civilisation matérialiste dont le dieu n’est autre que les sciences formelles, la technologie pour la technologie, le vide existentiel  et narcissique et la culture de la puissance pour la puissance. C’est tout un mode de vie avec sa civilisation, son système politique et ses relations internationales qui sont à révolutionner.

    La notion de conditionnement  par la pensée signifie que la pensée tronquée réductionniste des spécialistes ne peut appréhender correctement et humainement la détresse de l’espèce humaine et la bonne hygiène sociétale de vie. Seule une pensée « holiste » non fragmentée ( dixit krishnamurti et bohm)usant naturellement de l’ensemble des ressources de perception du cerveau humain peut percevoir la réalité ultime du monde, qui est amour, reconnaissance d’autrui, et extinction de l’égocentrisme sous toutes ses formes.

    On peut errer via un parmi d’innombrables chemins vers une quête spirituelle , et après être arrivé à celle-ci le chemin lui-même s’évapore, et là il n’y’a  place ni aux systèmes et modèles ni  à la technique /technologie ni à la pensée « réductionniste » et » fragmentée ».

    La « plénitude  de l’univers » de bohm , la « révolution du cerveau »  de krishnamurti et la station « El-fana » (l’extinction individuelle dans l’aimé) du soufisme sont une et même destination, malgré que les chemins soient différents.


    • Abolab 18 mai 2008 13:00

      Est-ce un jeu intellectuel, une synthèse livresque, ou une analyse conceptuelle de votre part ? Ou est-ce une perception instantanée, vécue, de ce qu’est la pensée à partir de vos propres observations ?


  • Dimetrodon Dimetrodon 18 mai 2008 15:43

    à Abolab, l’auteur

    Sur 27 réactions comptabilisées ci-dessus (non comprise celle-ci ni les prochaines) seules 14 viennent des lecteurs, 13 étant de vous…

    Oui, même si, à juste raison, JK refusait d’être considéré comme un Maître Spirituel, la spiritualité (la vraie, évidemment, donc surtout pas celle des religions, sectes et autres mythes-délires de l’humanité) ne fait guère recette, ni ici sur AgoraVox ni dans le monde réel.

    Oui, JK a donné les moyens à l’homme de se liébérer : de l’égoïsme, de la haine, du mental. Et pourtant, où en sommes-nous aujourd’hui ?

    Son successeur, AK, pose les mêmes constats… L’homme est-il incorrigible ? La libération est-elle réservée à une minorité ?

    Ceci dit, j’ai une remarque à faire. JK, dans son vocabulaire personnel désignait le noyau dur de l’obstacle intérieur sous le vocable de "spirit" que les traducteurs français de l’œuvre de JK traduisent bien maldroitement par "esprit". C’est une erreur. Le "spirit" de JK n’est autre que ce qu’en français nous désignons par mental ou ego.

    Encore une remarque ; vous dites ceci, je cite : « Très critique à l’égard des religions organisées et des gourus, Krishnamurti a porté de manière radicale un questionnement sur l’autorité psychologique ; et conscient d’en être devenu une aussi par l’énergie déployée en tant qu’orateur, il mettait en garde ses auditeurs contre la tentation de faire de l’image « Krishnamurti » une nouvelle autorité (i.e. un nouveau fétiche, une nouvelle figure de dévotion ou d’admiration).

    N’est-ce pas exactement ce que vous faites en écrivant SUR JK, A PROPOS DE JK, admiratif a posteriori ?

    Pourquoi ne pas être vous-même et rendre compte de votre propre vécu, au lieu de ne faire qu’une N-ième hagiographie dont on devrait tout oublier, précisément pour mettre en pratique son Enseignement et ne pas être esclave de la mémoire.

    Si du côté de mon ego, j’éprouve un certain plaisir à lire sur JK, du côté de mon âme profonde, ça me désole de voir la mise en pratique CONTRAIRE de ce qu’il nous a enseigné.

    Car lorsque vous parlez de JK, au fond, vous ne faites que remuer du souvenir et vous perdez le contact avec le réel qui est l’instant présent.


    • Abolab 18 mai 2008 16:43

      @Dimétrodon,

      Premièrement, je ne vois pas le rapport avec le fait qu’il y ait « recette » ou pas.

      D’autre part, c’est mécomprendre JK que de dire qu’« il a donné les moyens pour libérer l’homme », étant donné qu’il n’a cessé de faire valoir qu’aucune méthode ou technique (qui sont présentes dans les religions, les spiritualités et autres) n’est utile, en ce qui concerne la libération de l’homme, se mouvant avec un « vieux cerveau ».

      Ensuite, AK, je ne connais et n’en ai jamais entendu parler. Krishnamurti n’a aucun successeur, car n’étant pas un gourou, ni ne représentant aucune école ou mouvement de pensée.

      Enfin, le but de cet article est établi dans son introduction, et il ne s’agit nullement de faire une apologie d’une personne particulière, mais bien de présenter une vue d’ensemble sur un penseur assez méconnu en occident.


    • Abolab 18 mai 2008 16:53

      @dimétrodon, il n’y a aucune pratique de l’« enseignement » de Krishnamurti, seulement dans votre imagination maître-disciple.


  • ilias 18 mai 2008 17:46

    C’est tout à la fois tout ça, c’est à dire un travail de synthèse nécessairement assaisonné d’une reflexion personnelle nourrie par l’expérience, l’intuition et la catalyse d’une double culture scientifico-mathématique et technologique ainsi que philosophico-littéraire.

    Est-ce que vous savez que la taxonomie systématique des espèces hésite à faire figurer les champignons et les algues, ainsi que d’autres créatures quasi-végétales parmi la famille des végétaux de par leur usage de capture de leur proie eminemment tactique, c-à-d devant faire appel à un traitement d’information même rudimentaire, ce qui nécessite une mémoire en interaction avec l’environnement et constituer ainsi une expérience de survie.J’ai appelé ce déploiement tendu vers un objectif une pensée dont l’horizon(fort réduit d’ailleurs) épouse l’aire instinctive.

    On ne peut s’en passer de la pensée ; même la non-pensée est une pensée parce que l’individu dans son déploiement vital ne peut s’en passer de l’usage de son cerveau, de son système nerveux et des métabolismes biochimiques.

    Krishnamurti quand il exhorte les gens à s’en défaire de la pensée et du savoir, c’est en quelque sorte faute de mieux une allégorie. Il veut dire qu’il faut sortir des croyances actuelles et du cadre de la pensée et du savoir tronqués et fragmentés pour se projeter dans un nouvel horizon sans frontières de communion avec l’univers et par là-même d’intercession entre les humains dans leur quête ou commerce de tous les jours.Cette communion déplace le niveau de conscience de l’individu et le met en position de percevoir des réalités que le commun des hommes ne peut voir parce que sa perception est brouilléée par la culture de l’égo et de l’illusion.

    Ainsi la phase d’illumination dont parle à plusieurs reprises krishnamurti est -elle la phase d’extinction El-fana des soufis.

    Je vous parle en connaissance de cause et on ne peut relater de telles expériences dans les catégories du monde des ombres.

    Le taoisme use d’une expression de non-action pour prescrire la bonne gouvernance aux apprentis rois.L’appréhension commune littérale va directement à sa saisie par l’indolence et l’apathie. alors qu’il n’en est rien, bien au contraire celle-ci renvoie à l’action intelligente en rapport de cohérence avec les principes de respect sacré de la Nature.

    Ainsi le roi est à l’image du bon jardinier s’occupant sans violence ni brutalité de l’épanouissement en toute liberté de ses plantes et en usant de beaucoup de patience en respectant l’advenue des saisons. Les plantes alors seront fortes et belles.


    • Abolab 18 mai 2008 18:59

      Cher Ilias,

      Je suis assez d’accord avec vos trois premiers paragraphes. Par la suite, il me semble que vous vous perdez en conjectures et comparaisons, qui n’ont plus lieu d’être dès lors que vous vivez réellement cette sortie « des croyances actuelles et du cadre de la pensée et du savoir tronqués et fragmentés ».

      Cordialement


  • omar omar 18 mai 2008 19:30

    C’est extrêmement difficile de parler de l’enseignement de JK (puisque s’en est un assurément) car à la différence de nombre d’autres, on commence cet enseignement en abandonnant les principaux outils dont nous usons chaque jour, l’égo et la pensée. Ce n’est pas que l’un et l’autre ne soient nécessaires, bien au contraire, mais ils ont leur domaine de prédilection bien déterminé qui exclu la sphère psychologique pour laquelle ils ne sont d’aucune utilité.

    Lorsque j’ai découvert ses écrits j’était émerveillé puis j’ai rapidement déchanté au point d’en éprouver du ressentiment. En effet, JK avait été formé dans les meilleures écoles, avait cotoyé les maïtres de l’ésotérisme de l’époque et avait aussi eu la possibilité de vivre l’influence boudhiste jusque dans sa chair. Et voilà qu’il nous assénait des vérités intemporelles, de celles que l’on sait en son for intérieur qu’elles sont irréfutables, pour ensuite nous dire qu’il n’y avait pas de méthodes, ni de chemin pour parvenir à cette compréhension, à cette lumière.

    C’était un peu comme grimper à une falaise et retirer l’échelle en disant aux suivants qu’ils pouvaient y arriver par leur propre moyens. Bref, une frustration envahissante et le besoin de comprendre ce qu’il voulait signifier par "sans méthodes ni chemins", me donnèrent la ténacité de poursuivre l’exercice de lecture et d’observation. De plus, je me doutais un peu que JK devait avoir fait une découverte d’ampleur pour qu’il puisse affirmer qu’on pouvait laisser tomber les béquilles et voir avec nos propres yeux, écouter avec nos propres oreilles et se faire notre propre idée de la réalité, sans nous en remettre aux avatars et aux synchrétismes de la connaissance accumulée.

    J’ai fini par comprendre qu’il fallait faire la distinction entre deux sphères qui s’entremêlent et s’interpénètrent sans jamais se mélanger, le domaine du réel, du concret, de l’ici et maintenant et la nébuleuse psychologique, l’immense fourre-tout de la pensée que de tout temps on porta aux nues sans jamais oser la remettre en question, alors qu’elle n’est qu’un cadavre mort dès lors qu’elle ne contient que des choses du passé.

    Le concept d’observateur et d’observé qui ne font qu’un et que nous persistons à dissocier fut le premier éclairage, la première clarté jetée sur les ombres d’un égo que je croyais dominer mais dont je n’était à l’évidence que la pâle marionette.

    La prise de conscience de l’ampleur des conditionnements oeuvrant en moi depuis l’enfance, ainsi que la palette des sentiments induits que je pensait mien mais qui n’étaient en fait que des réflexes, une machinerie certes complexe mais rien qui n’est pu faire rougir de honte les chiens de Pavlov.

    Inutile ici d’être exhaustif puisque chaque relecture des écrits de JK, malgré l’extrême simplicité des mots qu’il employait, vous fait découvrir des aspects différents et pertinents que l’on avait à peine envisagé (la plupart des personnes auxquelles j’ai prêté un ouvrage de JK ne me l’on jamais rendu, j’ai fini par offrir des formats de poche bon marché en sachant que je les reverrais jamais).

    Ce que j’en retiens aujourd’hui c’est la notion d’éducation et l’importance de s’adresser aux enfants et aux étudiants ainsi qu’aux personnes qui n’ont pas encore un esprit sclérosé. Une nouvelle idée de la mort, de la fin qui permet de s’affranchir définitivement des pseudos religions. Une nouvelle façon d’agir sans même bouger un cil, en mettant à contribution un être qui s’est longtemps caché derrière de nombreux voiles, de nombreux masques, mais qui finit par se manifester lorsque on lui laisse le champs libre et que cesse les bavardages intérieur, moi-même tout simplement...


  • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 19 mai 2008 00:01

    A quoi sert de vouloir suivre l’enseignement d’un maître mort ?

    N’êtes-vous pas déjà dans le culte de la personnalité, ce que précisément JK combattait ?

    Et si JK s’était trompé, ayant par la même occasion trompé tous ceux qui le suivaient aveuglément ?

    JK a passé sa vie à refuser d’être considéré comme un gourou. Curieuse pirouette verbale ! JK n’était pas autre chose qu’un gourou, puisqu’il se comportait comme tel, tout en disant "je ne suis pas un gourou"… Peut-être était-ce de l’humour… Il pouvait tout aussi bien dire "je ne suis pas homme"…

    Jolie tentative qui n’effacera pas quelques bizarreries : sa peur de la mort, sa conviction d’une vie post-mortem (conviction qui ne pouvait engager que lui), sa profonde amertume d’un monde incapable de le comprendre, le fait de n’avoir eu, à ce que je sache, ni compagne, ni enfants…

    Arrêtez de diviniser l’homme. Sinon, je ne donne pas 30 ans au monde pour créer des temple et faire de JK une icône que l’on ira idolâtrer.

    D’ailleurs le crétino-mécanisme est déjà à l’œuvre ! En effet, quand je lis qu’il existe un "Groupement de recherche sur l’enseignement de Krishnamurti" (le Grek), je ne peux que m’écrouler de rire. Ha ha ha ha ha ha…

    Groupement de… "recherche" ! Ah bon ! Parce qu’il y aurait quelque chose à trouver ? Quelque chose que JK n’aurait pas dit ? Ho yesssss !

    Le piège est évident : il suffit que le gourou soit mort pour que les exégèses pullulent et dépassent en peu de temps en nombre ce que le maître a lui même enseigné. Combien d’articles, de livres, de thèses sur Krishnamurti ? Certainement plus que les 41 livres qu’il a légués… Et ça ne fera qu’empirer, permettant ainsi de bien brouiller les pistes. C’est ainsi que naissent les religions ou les sectes (ça fait 2000 ans que jésus est mort, si tant est qu’il ait existé et on peut constater dans quel état de dislocation se trouve le christianisme ; je vous laisse imaginer ce qui restera du krishnamurtisme d’ici 2000 ans)…

    En définitive, le meilleur moyen de refuser l’enseignement de JK ou de se fermer à lui, c’est d’en parler, n’est-ce pas Omar, n’est-ce pas Alboab ?

    JK est mort, le maître est mort, ses livres ne sont que lettre morte. Passons à autre chose et comportons nous comme des vivants parmis les vivants.

    Amen


    • Abolab 19 mai 2008 12:18

      Votre commentaire est d’une stupidité effarante, monsieur, je suis que vous en êtes conscient smiley


    • Abolab 19 mai 2008 12:46

      « Arrêtez de diviniser l’homme. Sinon, je ne donne pas 30 ans au monde pour créer des temple et faire de JK une icône que l’on ira idolâtrer. »

      Sans doute vous trompez-vous de cible : allez le dire au pape, aux gurus et aux diverses autorités morales religieuses, bien installées dans la société.

      Construire des temples à K n’a tout simplement aucun sens, et c’est pourtant un mécanisme que nous voyons à l’oeuvre pour les personnes marquant l’histoire : l’homme est tellement vide et apeuré psychologiquement, qu’il vit dans le symbole et qu’il a besoin de crééer des autorités en matière de psychologie, de manière de vivre, de penser...etc

      K critiquait avec raison toutes les formes de personnification, de héorification, et de manière générale, tous les cultes liés au passé. En cela il était un véritable révolutionnaire, ce qui est tout à fait différent de l’esprit de révolte (toujours en réaction à quelque chose).


  • omar omar 19 mai 2008 08:14

     @ Méric de St-Cyr

    Vous avez tout à fait raison cher monsieur, d’ailleurs les commentaires que je soumet à Agoravox sur cet article concernant Jiddu Krishnamurti sont les seules fois ou j’aurais évoqué ce personnage depuis 10 ans.

    On ne peut pas à proprement parler dire qu’il s’agisse de divinisation ou de suivisme quand on sait les tonnes et les tonnes de papier, de pellicule et de mémoire numériques gavés par les déchets relatifs à l’Islam, au christianisme, au judaïsme, au marketing, au libéralisme, à la scientologie, à la politique politicienne, aux différentes stratégies de guerre et de conquêtes dont nous abreuvons les enfants dès le plus jeune age, sous couverts de ce que l’on désigne par "éducation".

    C’est là qu’il faut vous opposer et dire clairement qu’il faut tirer un trait sur le passé et les choses mortes. Cela procède juste de l’honnêteté intellectuelle, mais peut-être que le dogmatisme et le formalisme porté par des connaissances qui n’en sont pas moins fausses mais partagées par des millions de personnes avec le résultat que l’on connait, vous défend de vous opposer de front ou ne vous en donne même pas l’occasion.

    Souffrez cher monsieur que l’on évoque cette personne, qui bien que morte, a apporté dans l’esprit de quelque uns une façon de voir la vie radicalement différente, détachée de tout intérêt matériel à court terme et dénuée de toute violence ou prosélytisme.

    Bien sur Krishnamurti n’était qu’un homme, et il l’a dit mieux que personne à son niveau n’aurait su le dire lors de la dissolution de l’ordre de l’étoile, tandis que des chefs d’états, des chefs spirituels, des stars du show biz et des nouvelles technologies continuent de défiler en se parant de vertus qu’ils n’approchent même pas en rêve. Laisser moi rire doucement...

    Pour ce qui est de passer à autre chose, ça tombe bien, la aussi Krishnamurti était et reste le meilleur éducateur possible, comprendre ce qu’il avait vécu et que nous vivons tous permet très précisément de passer à autre chose, n’est-ce pas lui qui enseignait comment mourir à la peur, à la jalousie, à l’ambition et autres golems morbides de la stupidité humaine. C’est le premier à avoir clairement énoncé le concept de mort psychologique que des hordes de psychiatres et de psychologues revisitent à coup de Tranxen et Prozac. Excusez du peu...

    Bien à vous cher monsieur.


  • kitchoum kitchoum 19 mai 2008 08:50

    Ceci n’est qu’un copier-coller, ce n’est pas de moi :

    « Mais à mon humble avis, c’est une catastrophe, car tous les nouveaux Krishnamurtiens, les disciples de Krishnamurti deuxième manière, sont d’un fanatisme et d’une étroitesse d’esprit à rendre des points même à l’évêque Georges de Nantes. »

    Mais ça illustre parfaitement l’attitude de l’auteur qui, chacun l’aura noté, est le principal contributeur de tous les commentaires ci-dessus, jouant à la fois le "savant krishnamurtien", le "moi je sais, vous ne savez pas", bref rien de plus que ce qu’explique François Brousse : un suiviste fanatique.

    « Quiconque partage un délire collectif ne le reconnaît jamais pour tel. » C’est ainsi que Freud définit les religions de l’humanité.

    Curieux que Freud et Krishnamurti ne pouvaient s’encadrer, alors que leurs visions avaient de nombreux points communs. Ils disaient exactement les mêmes choses, simplement n’employaient pas les mêmes mots.


    • Abolab 19 mai 2008 12:30

      Quiconque désirant faire de JK est un courant de pensée et s’en réclamant, n’a tout simplement pas compris cet orateur. Se déclarer « krishnamurtien » n’a tout simplement aucun sens.

      Mais comme tout auteur publique, l’interprétation, la distortion et la récupération sont affaires courantes. C’est pourquoi une fondation a été créée pour préserver le message original, de manière copyrighté, c’était un « choix » de la part de JK, où plutôt une décision logique suite à son passé même et le cadre où il a grandi (organisation religieuse). Un autre comme UG Krishnamurti n’ayant pas connu un tel cadre (il était universitaire) a quant à lui opté pour le déni de tout copyright sur son oeuvre qu’il laissait à quiconque le droit de déformer ou d’interpréter.

      Dans une logique de tiers-inclus, qui a refusé toute autorité, on peut inclure JK dans son propre discours :« Le plus grand des mystères, c’est vous-même, votre histoire dont vous êtes seul à pouvoir lire le livre. Les interprètes, ceux qui vous expliquent ce dont vous parlez, se projettent eux-mêmes avec leurs problèmes et leur confusion. Votre histoire, c’est l’histoire de toute l’humanité. Lire ce livre tel qu’il est vraiment écrit, sans l’interpréter, sans motif et sans but, est le seul défi à relever. »

      En ce qui concerne UG Krishnamurti, il a choisi une différenciation singulière :«  »Mon enseignement, si c’est le mot que vous souhaitez utiliser, n’a pas de copyright. Vous êtes libre de reproduire, distribuer, interpréter, mal interpréter, tordre, déformer, faire ce que vous aimez, même réclamer les droits d’auteur, sans mon consentement ou la permission de quiconque«  »


    • Abolab 19 mai 2008 12:38

      Comprendre Krishnamurti n’est pas s’attarder sur quelques idées qu’il a exprimé, et les catégoriser ou les comparer avec des idées semblables d’autres penseurs.

      Il y a une différence énorme entre Freud et Krishnamurti : Freud a créé un mouvement de pensée et d’analyse de la psyché. JK dénie toute forme d’autorité dans la connaissance de soi. La pensée de JK et la psychanalyse sont foncièrement incompatibles. Dans ses discussions, il démonte d’ailleurs le mécanisme de l’autorité dans la psychanalyse : l’autorité du psychanalyste et la soumission dans ce cadre de l’analysé. La connaissance de soi ne peut être socialisée, encadrée, elle dépasse nécessairement tous les cadres théoriques et intellectuels élaborés par la pensée. Et il va encore plus loin en montrant que cela est identique dans l’auto-analyse, en questionnant la propre autorité de l’individu, qui se divise entre un penseur, et sa pensée, entre l’objet analysé (soi-même) et celui qui analyse (l’observateur). Cette division qui peut être extérieure et sociale dans la psychanalyse, ou intime et introspective (auto-analyse), est basée sur les mécanismes d’autorité et de division qu’il critique et questionne.


    • Abolab 19 mai 2008 12:40

      En d’autres termes, la psychanalyse est une méthode, JK détruit l’idée de l’utilité de méthodes dans la connaissance de soi.


    • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 16 janvier 08:59

      @Abolab

      Salutations, à propos de méthode, à notre niveau humain, je vois que une méthode est l’apanage de ce que j’appelle le processus analytique, la pensée.
      Celle ci analyse le passé, son passé avec une méthode dont la pensée ne sait plus rien ou si peu, sauf quelques trucs de surface pour manipuler, ce passé inclut mon futur désiré où je refuse que naître = mourir, car ce processus ne peut analyser l’inconnu, l’analyse ne concernant que ce qui est mémorisé, fusse t’il la dernière micro seconde mémorisée, cette vitesse donne l’illusion que nous serions mentalement par la pensée dans le présent or pas du tout, sauf de manière mécanique dans ce qui est pratique et encore...là aussi il y a un délais entre réflexion, recherche dans ma base de données et action, ..
      où est donc le présent ? là ou tout est.
      Attention la pensée analytique est vitale pour vivre physiquement..
      mais re-attention, elle est inapte dans tous les autres champs non pratiques..présent inclus.
      or étant devenue totalitaire sur le cerveau suite à nos choix mauvais il y a des millénaires, sa domination , « je » domine tout, car « je » suis ma propre référence, sa domination qui se veut aussi bien sur planétaire , tout contrôler, nous ne sommes plus apte à regarder l’inconnu, par rapport à notre pensée-mémoire..qui au regard de ce que nous saurions et savons réellement apparaît dès lors comme infini..l’est t’il ?
      ce processus analytique ne marche que dans les champs pratiques...c’est son rôle défini , certes mais par ???? je analyse avec cette machine programmé et en sort des choses pratiques pour vivre physiquement, abris, nourritures, vêtements etc
      hélas par ignorance entre autre d’elle même, ce qui est logique très très jeune et une catastrophe très vite et très jeune aussi, 
      la pensée fait l’erreur monumentale d’analyser, moi et l’objet de MON analyse d’essayer d’analyser ce qui n’est pas du champs pratique et inconnu, pour ce faire elle va imaginer ce qui n’existe pas dans ces champs non pratiques= illusion.
      quand « je » rencontre sa (ma) fin, sa (ma) mort...ne sachant plus que l’inconnu ne le concerne absolument pas en tant que analyseur de mémoire-désirs inconnus etc , ce « je » mental illusoire, non réel, se prenant pour une personne alors que c’est un programme, va alors essayer d’agir sur ce qui lui est inconnu ce qui est impossible et ce en le réduisant à quelque chose d’ imaginaire non réel que « je » vais alors pouvoir analyser car je l’a mémorisé, sans savoir que « je » analyse son imaginaire désiré..
      lorsque je essaye d’analyser la souffrance, et tout ce qui n’est pas analyse pratique ( moi analyse pas moi...) de vie physique déjà il sépare « je » de la souffrance et voit deux éléments là où il y a un élément qui est « je souffre »..
      en coupant en deux ce qui est unitaire...le chemin du désastre mental est alors grand ouvert..c’est un choix d’ignorance..
      bien sur l’analyse dans ces cas va donner des réponses, x , y z, a, b j l etc qui n’auront aucun lien avec le cœur où les problèmes non résolus sont créés..ces problèmes ne seront pas réglés..
      Si , bien sur par total hasard, smiley en plus quelque chose comme la souffrance mentale voir physique mais là c’est ??? ( rien de concret encore quoique  ?) était symptôme d’erreur et catalyseur de résolution de ces erreurs, ce qui veut dire qu’il faut laisser être sans y toucher et sans rien en attendre du tout en ce faisant, la pensée ou je est donc vaincue, le voit et l’accepte, ce qui serait en fait un processus , le fait d’essayer d’analyser ça, ce qui est une tentative de fuir ce dont je ne sais rien et ne connaît pas, ne va non seulement pas résoudre ce qui doit l’être voir ne rien résoudre si ça ne peut pas l’être mais sera vu comme tel, mais va augmenter la dose de problèmes non résolus et le niveau de la souffrance , jusqu’à très rapidement être totalement perdu dans ce dédale (Dédale,-la pensée issu d’une lignée royale, est un architecte inventeur qui se distingue dans de nombreux épisodes de la mythologie grecque. Perspicace et un tant soit peu manipulateur, il met son inspiration au service des plus grands.)

      ...père de Icare ( Icare -tentative de fuite du réel de la pensée, est le fils de l’architecte athénien Dédale et de Naupacté, une esclave crétoise. Il est connu principalement pour être mort après avoir volé trop près du Soleil alors qu’il s’échappait du labyrinthe avec des ailes créées par son père avec de la cire et des plumes.

       ) ..= désastre !!
      tout le reste de ce que nous sommes devenus et voulons suit cette direction..

      enfin etc sujet d’une vie + 3 jours..
      mes respects, si si !!
      Je rejoins aussi Pierre JC Allard sur le sujet de k et autres personnes présentes ici..


  • Abolab 1er mars 2009 14:47

    "il rencontra et discuta néanmoins avec Sigmund Freud et Karen Horney,"

    Attention, ces deux informations semblent fausses : recopiées de wikipedia english et non vérifiées par mes soins. Elles ont également été retirées de wikipedia.


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