Curtis Mayfield, ombre musicale portée de Martin Luther King
« Interdit aux Noirs et aux chiens », cette pancarte honteuse accrochée à la vitrine d’un bar de la Nouvelle-Orléans m’avait profondément choqué.
Durant l’été 72, au sortir du lycée, avec mes meilleurs potes, nous nous étions envolés pour New York dans une totale improvisation. Une échappée belle dans un grand pays que, naïvement, nous imaginions libéré de ses démons ségrégationnistes.
Empruntant des chemins assez inédits pour l’époque, au cœur de l’Amérique profonde, nous avions été saisis par les poches de misère frappant les populations noires, le long des rives du Mississippi. Une musique avait alors bercé et marqué à jamais ce périple : celle de Curtis Mayfield.
S’il est une tonalité soul aisément reconnaissable entre toutes, c’est bien la sienne. Avec sa voix haut perchée, sensuelle, Curtis Mayfield délivre dans les années 60-70 un phrasé de guitare délicat (flowing) rehaussé de textes aussi ciselés qu’engagés, tranchant avec la mièvrerie caractérisant bon nombre d’artistes de chez Motown.
Né en 1942, dans un ghetto de Chicago, de parents pauvres, l’enfant est très tôt nourri et bercé au gospel par sa grand-mère. A l’âge de 7 ans, il se familiarise avec la guitare, pour ne jamais la lâcher, au point de dormir avec... parfois.
Dans le bouillonnement qui accompagne les années 60-70, sur fond de revendications sociales des ghettos noirs, le grand mérite de Curtis Mayfield aura été de réussir à faire passer pour politiquement correct auprès du grand public ses protests songs grâce à sa science du verbe et du rythme.
Des titres comme Ghetto Child ou Power to the People suffisent à décrire son inclinaison politique, des textes engagés qu’il discipline sous une voix suave, sa marque de fabrique pour appeler à plus de justice sociale.
En alternant textes aux inclinaisons poétiques sur l’amour, le respect, et paroles empruntant à la "liturgie" de Martin Luther King, invitant à la lutte pour les droits civiques autant que contre la drogue et les dealers, Curtis Mayfield ne fait là que se montrer fidèle aux préceptes du pasteur et aux prêches de sa grand-mère.
Producteur et compositeur, guitariste adepte de la pédale WhaWha (il aurait inspiré Jimmy Hendricks), Curtis Mayfield se signale par des chorus sophistiqués et des arrangements innovants, parfaitement accordés à son falseto.
Bien qu’il ait marqué les années 60-70 de son empreinte grâce à des hits surpuissants qui ont fait le tour de la planète comme Soul Music, Move on up, Ghetto Child, Freddie’s Dead, Pusherman, People get Ready, Keep on Pushing, sa carrière en France fut relativement discrète.
A l’instar d’Isaac Hayes et son fameux Shaft, on retiendra surtout le succès de composition de la bande originale de Superfly, qui marquera son apogée. Superfly est ce film qui a permis de révéler au grand public l’univers sordide des ghettos noirs d’Harlem, sur fond de drogue, de misère sociale et de crime.
La mode du disco a probablement précipité sa chute de popularité, tout autant que les idéaux blacks considérablement affaiblis après l’assassinat de Martin Luther King en avril 68.
L’homme restera cependant très actif dans les années 70-80, en continuant de se produire sur scène, suivi par d’indéfectibles fans, malgré une baisse de régime.
En 1990, alors qu’il se produit sur scène, il est sévèrement touché par l’effondrement d’une rampe d’éclairage. Paralysé de la tête au pied, il survit péniblement, aidé en cela par une poignée de fidèles du show-biz, dernière source de réconfort pour un homme qui tentera un ultime sursaut éprouvant, en enregistrant un dernier album, allongé sur le dos.
Sa santé décline brutalement après une amputation causée par un diabète tenace. Il s’éteint très discrètement le 26 décembre 1999 à l’âge de 57 ans, entouré des siens et sans avoir vu le nouveau siècle.
Considéré par certains comme le père de la soul moderne, il laisse un héritage essentiel. Des chanteurs comme Prince n’ont sûrement pas été insensibles à son influence. Nul doute qu’il revivra bientôt dans le cœur des prochaines générations.
Curtis Mayfield est un grand monsieur, talentueux et modeste, qui a fait rayonner la musique populaire afro-américaine pendant une bonne décennie et qui de ce fait et de par son engagement personnel mérite une place à part dans nos cœurs.
MLK & CM Best memories
78 réactions
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morice
14 avril 2008 10:25
Pas un mot sur son séjour à Ostende, en Belgique ? on reste coi.
L’Ami ostendais de Marvin Gaye :
En 1981, Marvin Gaye, le géant de la soul music, jeta l’ancre à Ostende, ville de bord de mer en Belgique, à l’invitation de Freddy, " l’ami ostendais ", curieux colosse qui tenait avec sa femme Frida une pension de famille vétuste non loin de la digue . De la rencontre et amitié avec Richard Olivier seront issu un documentaire et un libre.
Plus d’infos sur http://users.skynet.be/fa064676/francais/genfilmsmarvin.htm-
SANDRO
14 avril 2008 12:35
Bonjour, excavateur des gisements oubliés.
Je ne connaissais pas Mayfield. J’ai donc appris ce matin, ce qui n’est tout de méme pas le cas tous les jours, avouons le...)
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Yohan
14 avril 2008 12:45
Ils ont en commun le même musique et les destins tragiques. Pourquoi faut-il que les grands musiciens meurent tragiquement ??
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nostromo
14 avril 2008 22:36
Faut ajuster vos lunettes cher Morice, l’auteur parle de Curtis mayfield et non pas de Marvin Gaye, c’est donc normal qu’il ne mentionne ni Ostende , ni Lille. et si c’est du second degre , je vois vraiment pas ou vous voulez en venir , a part un gros troll velu sorti des bois ???
@l’auteur : merci pour cet hommage , mais il n’est pas complement mort, de nombreux producteurs de la scene house entretiennent la legende regulierement comme Louie Vega, Blaze, King Britt, Maurice Joshua, il sera copié, samplé , remixé pour l’eternité et pour notre plus grand plaisir.
Personellement si je dois n’en prendre qu’une c’est "Move on up", et comme curiosité la reprise de Freddie’s Dead par Fishbone
soul powa
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Yohan
14 avril 2008 22:46
J’aime bcp freddy’s dead, mais j’ai un faible pour Pusherman qui me fait toujours penser à Starsky et Hutch
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morice
14 avril 2008 10:55
j’ai même pas donné de points au vote : ni négatif, ni positif... en 81 on pouvait même croiser Mayflield à Lille, avec son pote Freddy !! dommage de ne pas en parler, c’’est tout... ou même l’écouter à la radio locale !!
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sven
14 avril 2008 11:20
Hello,
Merci pour l’article.
Comme autre poête afro américain, il y a aussi l’inoubliable Gil Scott Heron qui décrit très bien la condition des noirs américains dans ses oeuvres musicales et ses romans (le vautour est un vrai chef d’oeuvre)
--- Sven
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Pierre Gangloff
14 avril 2008 11:25
Merci pour cette évocation, aux racines, de la musique qui continue à nous accompagner. A quand un article sur Eric Burdon et son groupe War ?
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Yohan
14 avril 2008 14:27
@Gazi Borat
Il suffit de regarder ce qui s’est passé après le passage de l’ouragan Katrina qui a permis d’entrevoir la précarité des populations noires qui était déjà la leur avant le désastre
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Yohan
14 avril 2008 19:55
@ Gazi Borat
Génial ce Blackula. Franchement, on se demande ce que font les programmateurs de télé. Il y aurait de quoi proposer un programme alléchant avec tous ces nanars chouettes
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armand
14 avril 2008 21:11
Merci Gazi !
Blackula est d’autant plus intéressant qu’une lecture fructueuse de Dracula de Bram Stoker fait apparaître la peur de la ’colonisation à rebours’. La grande terreur des chasseurs de vampire est que le comte transylvanien ne vienne essaimer en Grande Bretagne et s’emparer de leurs femmes (je me souviens d’une citation du roman, où Dracula lance à ceux qui veulent le détruire : ’Toutes les femmes que vous aimez m’appartiennent déjà !)
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morice
14 avril 2008 15:19
Yohan s’amuse au descriptif lourdingue et salopard de Maxim, ex-militaire facho ? Très bien, on retient. Et on lui rappellera au moment opportun : quand on s’en prend ainsi aux individus ,c’est qu"on a rien à dire. Ça tombe bien, c’est comme pour cet article sur Mayfield, qui n’est qu’une vague nostalgie sans analyse aucune. Mais il y a pire encore : celle de ne pas être fichu de citer Gill Scott Heron, à côté duquel Gaye fait bien petit... Minuscule, même serait -on tenté de dire... Rien sur Butler non plus. Mais c’est bien ça la culture : on s’entiche d’un seul truc en croyant tout savoir. Finalement, Yohan a aussi peu de culture que Maxim ou Snoopy 86 : ce qui n’est pas peu dire il est vrai... Finalement, je vais mettre un moins, à tout peser...
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armand
14 avril 2008 15:34
Yohan :
Merci pour cette belle évocation d’un grand musicien ! Merci Gazi pour les liens et commentaires supplémentaires.
Quant à la pancarte que vous citez, je me rappelle que la première fois que j’ai traversé la "Mason-Dixon Line" avec mes parents au milieu des années soixante ma mère m’a expliqué le sens véritable du panneau d’apparence anodine qui trônait sur le comptoir d’une cafet’ : "Le patron se réserve le droit de servir qui il veut". Euphémisme glaçant, bien entendu.
Les cinéphiles se souviendront que ce même panneau provoque la bagarre homérique entre Rock Hudson et le patron de la cafet’ à la fin de "Giant".
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Yohan
14 avril 2008 20:00
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Yohan
14 avril 2008 20:06
Oups erreur : voici le lien : http://fr.youtube.com/watch?v=9bE5sfDNZKM
Dr Black Mr Hyde
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armand
14 avril 2008 21:19
Oh my Gosh, Gazi, Pam Grier... !!!!
Vous voulez que je n’arrive pas à m’endormir ! Une des actrices les plus bandantes que la Terre ait jamais portées. Et qui s’est bonifié avec le temps - dans Jackie Brown je la trouve encore plus irrésistible !
Pour la question des armes, je crois que la réponse c’est plutôt le désir de s’affranchir des références typiquement américaines. Comme le cognac à la place du bourbon. Quoique... quand j’étais môme aux USA à la fin des années ’60 le pistolet (en réplique, quand même) que tous les petits garçons préféraient c’était le Luger...
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armand
14 avril 2008 21:29
Salut Snoopy,
Le Sud est plein de contradictions. Je lève un voile sur mes antécédents, mon père était originaire du coin où se rejoignent Virgine de l’Ouest et Kentucky, là où on passe son temps à fabriquer du ’moonshine’ ... Puis il a émigré à New York dans les années ’50 après des ennuis qu’il a eus lors des gros conflits syndicaux dans les mines de charbon. Il était absolument dépourvu de préjugés, et la plupart de ses amis étaient noirs. Mais il faut reconnaître qu’il n’était pas un ’redneck’ typique (même s’il a fait le ’Marlboro Man ’dans la pub de l’époque... non je ne plaisante pas) !
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armand
15 avril 2008 10:01
Snoopy :
Bizarrement (mais est-ce vraiment si bizarre) ceux qui arborent le drapeau sudiste sont souvent les plus violemment opposés à l’Administration Bush. En fait ils font un parallèle qui n’est pas idiot : Lincoln a fait comme Bush (républicain aussi) : il a envahi, ravagé, mis à sac un pays sous prétexte que ses institutions étaient injustes, en réalité pour casser son économie et la mettre sous tutelle.
Plus généralement, on découvre depuis quelque temps que les sudistes de base se battaient simplement parce que les Yankees venaient faire la loi chez eux.
Le cinéaste Ang Lee transpose cet état d’esprit dans son film ’Chevauchée avec le Diable’ ; dans un interview il a dit qu’en tant que chinois il pouvait prendre du recul, et tracer le parallèle entre l’interventionnisme yankee au XIXe siècle et celui de nos jours.
Le seul problème c’est que bien souvent les néo-confédérés essaient d’évacuer la question de l’esclavage en affirmant qu’il y avait plus de noirs dans l’armée sudiste que chez les fédéraux - un mensonge grotesque. Ou que les esclaves étaient moins à plaindre que les ouvriers irlandais dans les usines du Nord - une demi-vérité car même les esclaves les mieux-traités affirmaient qu’ils se passeraient de toute cette ’sécurité’ pour être libres.
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armand
15 avril 2008 10:08
Merci Yohan,
Surtout que mon pater a pas mal fréquenté la bande à Kerouac dans les bars du Village - on a célébré mon deuxième anniversaire au ’Kettle of Fish’ de McDougall Street. Et le Minetta Bar de l’autre côté de la rue a eu une influence directe sur ma naissance prématurée.
Hélas, les lieux ont bien changé : envahis par les étudiantes de NYU, or ces charmantes personnes, souvent plutôt jolies, ne boivent pas, ne fument pas (c’est interdit de toute façon) et se laissent difficilement baratiner...
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Yohan
15 avril 2008 10:15
@ Gazy Borat
Nous allons te nommer documentaliste archiviste en chef du service culture, musiques du monde d’AVOX
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SANDRO
15 avril 2008 10:50
Méme remarque que Snoopy.
Dommage de constater que la musique (méme la bonne ) n’adoucit pas -toutes- les moeurs...
Mais Yohan est du bois qu’on n’abat pas. Il nous fera d’autres articles comme cela.
"On the road again, again...."
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fouadraiden
14 avril 2008 18:52
"
« Interdit aux Noirs et aux chiens », cette pancarte honteuse accrochée à la vitrine d’un bar de la Nouvelle-Orléans m’avait profondément choqué"
pas besoin d’aller si loin ni de remonter les années pour se sentir encore choqué.
en 2007, dans les pays des droitsmachins , on ns chie tjrs dessus qd on se présente en boîtes de nuit ou partout ailleurs évidemment et qu’on appartient pas à la société majoritaire.
et contrairement à vous j’ai fini par trouver ce type de pancarte au moins bcp plus "courageuse" car signifiant en fait une pensée relativement partagér par les individus de meme" couleur" , et que j’explicite à mes compatriotes.
" vous les Nègres vous n’êtes pas chez vous ici et si vs souhaitez vous détendre vous n’avez qu’à bâtir chez vous ce que nous avons réussi à faire pour nous les Blancs."
qui peut croire que les Noirs américians ou les Maghrébins d’Europe sont chez eux chez les autres ?
la pancarte est peut- etre honteuse mais elle ns dit quelque-chose de vrai que les sociétés occidentales partagent.
prétendre le contraire revient à desservir la cause des Noirs et autres minorités exclues comme les chiens.
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armand
14 avril 2008 21:38
Cher Fouad,
Je vois que le coup des boîtes de nuit te reste au-travers de la gorge ! Moi avec le look que j’ai je ne risque pas d’y rentrer, et d’ailleurs je n’en ai aucune envie.
Mais tu sais bien que dans tous les bons restaus et cafés dignes de ce nom à Paname, il n’y a pas de chasse au faciès.
Et que les gaulois n’ont pas l’exclusivité du communautarisme.
Je te rappelle quand même que la France est encore vue comme la Mecque (pardonne-moi l’image) de la bonne entente raciale par les Afro-Américains. Il y a même des visites organisées pour touristes blacks des hauts-lieux chers aux écrivains et musiciens noirs des années ’50 à Paris.
J’avais une étudiante haitienne qui m’a raconté que quand elle séjournait à Harlem et qu’elle affirmait qu’à Paris noirs et blancs vivaient ensemble dans les mêmes immeubles, on ne voulait pas la croire.
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Yohan
14 avril 2008 21:58
@ Armand
j’ai également entendu qq chose du même ordre venant de new yorkais
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nostromo
14 avril 2008 22:51
"No, I’m not an American. I’m one of the 22 million black people who are the victims of Americanism. One of the 22 million black people who are the victims of democracy, nothing but disguised hypocrisy. So, I’m not standing here speaking to you as an American, or a patriot, or a flag-saluter, or a flag- waver-no, not I. I’m speaking as a victim of this American system. And I see America through the eyes of the victim. I don’t see any American dream ; I see an American nightmare.... "
Malcom X
C’etait en 1964, 44 ans, tu peux transposer en USA=Europe/France & black=maghrebins comme le dit Fouadraiben, il n’y a absolument rien qui a changer.
... et ceux qui l’ont moinsser sont des cretins et des hypocrites
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fouadraiden
15 avril 2008 19:59
auteur,
je jure que non d’autant que j’essaie simplement de comprendre les règles du jeu sans meme les juger.
si on ns refuse aujourdh’ui encore l’entrrée en boîte( endroit qui illustre parfaitement la pensée que vous lisiez sur la pancarte) de nuit , c’est pas de ma faute qd meme ! il doit bien y avoir une explication profonde que partagent les membres d’un meme groupe donné.
ou est le progrès ?
ah oui ! la discrimination positive qui a vu Dati et consorts exister publiquement.
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fouadraiden
15 avril 2008 20:06
Armand,
-si tu ne comprends tjrs pas les raisons pour lequelles la société francaise, et autres, refuse les Maghrébins à l’entrée des boîtes le Vendredi ,le Samedi ou le Jeudi , c’est pas mon problème.
- que tu choissisent délibérement de te réfugier ds des musées en guise de plaisir , c’est aussi pas mon problème.
sinon va expliquer à des mecs qui veulent se faire de la meuf ( ce qui est légitime )que toi , Armand, une promenade au parc te suffit... et bonne chance !
en ns refusant les boites de nuit , on ns refuse la compétition.et ça c’est inadmissible !
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armand
16 avril 2008 12:43
Fouad :
Pas besoin de boîtes pour ’me faire de la meuf’.
Et puis compare ce qui est comparable. Un restau ou une cafet’ c’est une chose - normalement il n’y a jamais de filtrage d’aucune sorte. On y va pour bouffer tranquille. Une boîte, où l’alcool, la musique tonitruante, la présence de groupes de jeunes qui sont là pour exacerber les sens, ç’en est une autre, c’est pourquoi elle fait l’objet de contrôles laissés au bon vouloir des gérants et de leurs vigiles. Quand on concentre en un lieu un tel condensé de stupre et de fornication, le potentiel de violence entre rivaux est un souci majeur.
les critères portent sur la ’dargerosité’ potentielle ou, tout simplement, le look quand un établissement à une certaine image qu’il veut faire passer.
Pourquoi est-ce moins grave qu’on me refuse l’entrée parce que je ne ’fais’ pas branché, ne suis pas célèbre dans le showbiz, ou suis plus âgé que la plupart des gens qui vont en boite ? C’est également une discrimination
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fouadraiden
16 avril 2008 19:09
explication paresseuse, et tjrs la même je note.
1. pour bcp de mecs , d’un certain âge , la boîte de nuit, c’est un très bon plan pour se faire....
2. les raisons que tu invoques me font rire et ta petite sociologie au secours des tenanciers n’autorise en rien l’amalgame suivant qui est à la base del’exclusion des Maghrebins de tous ces endroits : un arabe, vaut potentiellement tous les autres arabes , et pour ne prendre aucun risque tenons-les tous à l’écart.
c’est inacceptable de defendre l’idée quil est normal voire légitime de confondre un magrhébin quelconque avec tous les autres délinquants ou meme l’inverse.
au Maroc , j’entre partout et ,crois-moi , en boîte on ne sen sent pas moins en securité qu’en Europe.
faut trouver autre chose ou mieux défendre vos minoriés...
ps. à Bruxelles, on a un quartier réservé à la prostitution en vitrine , à la Gare du Nord.la clientèle est majoritairement représentée par la jeunesse maghrébine( tu peux interroger les prostituées).j’imagine donc quil existe un lien etroit entre mon propos et ce constat facile à faire,non ? la jeunesse belge autochtone, elles baisent où ?
tant que vos Maghrébins continueront à se faire exclure de vos boites de nuits, vous vous condamnez à les considérer comme des parias.
ce problème est capital. c’est dire combien la pancarte associant les "Nègres" avec les chiens habite encore chaque esprit occidental.meme les mieux disposés.
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Argo
14 avril 2008 19:24
La découverte d’un artiste que je connaissais pas, des liens pour aller plus loin, un fil sans Hihihihi. C’est bon quand c’est simple comme un billet AgoraVoxien.
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armand
15 avril 2008 09:46
Bonjour Gazi,
Le Honkytonk c’est mon style préféré. Bien sûr il y a les chansons de Hank Williams qui combinent souvent avec le style et le rythe cajun (’Honkytonkin’", By the Banks of the Old Ponchartrain’, et aussi ’Never again Will I Knock at Your Door’ avec un rythme de valse typiquement cajun (et qui reprend sans le savoir le thème et même la phraséologie d’un ghazal ourdou de Mirza Ghalib... non, je ne blague pas).
Clint Eastwood est magnifique comme chanteur tubard dans ’Honytonk Man’ (1981) - un de ses films les plus émouvants. Pour la petite histoire, quand il s’effondre avant de pouvoir terminer sa chanson-phare, il est relayé par un musicien joué par le chanteur country Marty Robbins - lequel est décédé d’une crise cardiaque avant la fin du tournage. Connaissez-vous le film d’Eastwood ’Un Monde Parfait’ où Kevin Costner joue un fugitif qui enlève un petit garçon, sympathise avec lui, et finit sous les balles de la police quelques jours avant l’assassinat de Kennedy ? A un moment, dans une famille noire qu’il prend en otage il écoute une valse cajun qui lui rappelle sa mère, qui se prostituait - l’émotion est à son comble et le petit garçon obtient qu’il libère la famille. A mon sens, le plus beau rôle de Costner.
Mais il y a surtout Billie-Joe Shaver, qui a composé le magnifique ’Honkytonk Heroes’ en l’honneur de sa mère qui l’élevait seule et chantait dans un bastringue qui s’appelait ’Green Gables’ :
Where does it go, the good Lord only knows,
seems like it was just the other day,
I was down at Green Gables, a-hawkin’ them tables,
and generally blowin’ all my hard-earned pay.
Pianny roll blues, I danced holes in my shoes,
ain’t no any other way to be,
for them lovable boozers and no luck cain’t losers,
and Honkytonk heroes like me ! Yeah !
On connaît surtout la version chantée par Waylon Jennings. Je l’ai fait écouter à des étudiants à moi férus de Blues, et ils ont tout de suite saisi la parenté.
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armand
15 avril 2008 10:16
Gazi :
On a de la peine à le croire, mais la connaissance (un peu folklorique) de l’Orient islamique était bien plus répandue aux USA entre 1900 et 1950 que maintenant. Il y a bien sûr le phénomène Omar Khayyam, adapté (je n’ose écrire ’traduit’) par Fitzgerald au XIXe siècle. Plusieurs films hollywoodiens lui étaient consacrés - l’un par Albert Lewin, auteur de ’Pandora’ - (avec Ava Gardner- dont l’action tourne autour du mythe du Hollandais Volant, de Pandora et aussi... d’une citation d’Omar Khayyam.)
Aussi la popularité des Mille-et-une-Nuits.
Mais quand on se souvient que Bradley se prénommait Omar, on se marre en entendant tout le tintouin autour du dexième prénom d’Obama.
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armand
15 avril 2008 18:51
Merci du lien, Gazi.
Je me souviens d’avoir lu quelque chose à propos de la danseuse dont la carrière connut un lancement spectaculaire lors de l’Expo internationale de Chicago en 1893. Le pavillon égyptien arborait d’ailleurs un grand panneau sur lequel on lisait ’The Oldest People of the World’ ou quelque chose de cet ordre.
Par le ’boucher de Chicago’ vous parlez du pseudo-médecin Holmes qui avait ouvert un hôtel pour gens seuls venus visiter l’expo, et qu’on crédite d’environ 200 meurtres ?
Il y a un livre fabuleux sur le sujet sorti il y a deux ou trois ans "The Devil and (ou ’in’) the White City".
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armand
16 avril 2008 12:53
Gazi :
ça ne m’étonne pas ce genre de jugement sur Hillary - à tort ou à raison - elle concentre sur elle plus de haine (et plus de dévouement aussi) que les autres candidats. Disons qu’elle ne laisse pas indifférent. Le problème avec Obama c’est qu’il y a un côté ’trop beau pour être vrai’ - ceci dit, compte tenu des moeurs politiques aux USA s’il arrive jusqu’aux élections sans qu’on ait réussi à lui coller la moindre casserole, alors ça voudra dire qu’il est, effectivement, quelqu’un d’exceptionnel. Il est bon aussi que les gens puissent rêver...
Pour le sinistre Holmes, je ne savais pas qu’il avait déjà été mis en fiction. En fait il est tombé pour escrocquerie à l’assurance-vie, le délit le plus courant aux USA où l’on pouvait (et on peut encore) changer d’identité à volonté.
Petite note sur le genre ’blaxploitation’ - si vous êtes fan de la série ’Urgences’, il y a eu un épisode voici quelques années où le beau et ténébreux médecin Benton vient chercher à l’hopital sa nouvelle girlfriend-l’Anglaise Elisabeth- grimé exprès en Shaft avec la voiture et la musique qui vont avec. Un moment de grande rigolade.
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rocla (haddock)
15 avril 2008 08:39
Super articles et succulents commentaires des personnes y ayant été .
Queques pollutions diurnes nasocomiales .
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maxim
15 avril 2008 09:40
salut Yohan ....
j’aime bien ton billet ,il parle de musique de qualité ,l’authentique musique Black ,dans les années 70 ,mon épouse m’avait offert un coffret sur l’histoire du Blues ,on me l’a piqué ou "emprunté ",j’ai eu la bonté à l’époque de faire des soirées musique ,sans me vanter ,j’ai une collection de vinyls digne d’une discothèque de l’époque ,ainsi qu’une platine de niveau professionnel .....( celle ci ,je l’ai toujours )
ma collection a certainement suscité quelques convoitises ,les "amis" mélomanes et siffleurs de Chivas s’étant copieusement servis en disques et en Whiskys ......
j’espère que mon voleur profite bien de cet album ......
salut à tous les amis qui se réunissent chez Yohan ,hier je n’étais pas libre ( affaires personnelles obligent )
je constate que le Semaphore de Tourcoing est venu débloquer ,son fidéle roquet est venu lever la patte à son tour ,mais bon ........
que celà ne trouble pas notre rencontre .
à bientôt ( ce matin j’ai rencard avec mon percepteur ......)
si je rentre à poil ,je vous enverrai la photo !
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maxim
15 avril 2008 12:59
salut Capitaine ...
le pire ,c’est que mon agent du recouvrement c’est vraiment une femme encore baisable ( je vais me faire incendier par les lectrices ....)
pour l’instant ,c’est elle qui me dépouille ,mais pas dans le sens que je voudrais .....
qui sait ;des fois que ????.........
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Yohan
15 avril 2008 14:51
@ Gazi Borat
Pas mal celle là. Question tournage, ils ne s’embarrassaient pas des conditions méteo (tempête derriere et chapeau du flic qui s’envole)
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