samedi 26 décembre 2009 - par Voris : compte fermé

Diane et la beauté éternelle

La belle Diane qui inspira peintres, sculpteurs et poètes, maîtrisait-elle les secrets de l’éternelle beauté et de l’éternelle jeunesse ? Ses contemporains en étaient persuadés et surtout ses contemporaines, ses rivales, dont la reine elle-même, Catherine de Médicis, qui l’enviait. Des découvertes scientifiques viennent confirmer ce que l’on savait sans en avoir la preuve : la favorite du roi Henri II, Diane de Poitiers, avalait des breuvages à base d’or pour prolonger l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté tant admirées. Cette méthode entraîna son décès vers l’âge de 66 ans.

 
(Tableau de François Clouet. Portrait présumé de Diane de Poitiers)
 
Elle fut la maîtresse du roi Henri II. De 20 ans son aîné, elle rayonna cependant par sa jeunesse et sa beauté et put ainsi maintenir la passion du monarque.
 
Comment faisait-elle cette diablesse ? C’est surtout Catherine de Médicis, reine de France, qui devait se poser la question. Le chroniqueur de l’époque, Brantôme, assure que Diane était encore exceptionnellement préservée à sa mort, à 66 ans : "aussi fraîche et aussi aimable" dans ses dernières années qu’en l’âge de 30 ans", et dotée d’"une très grande blancheur"
 
Diane de Poitiers est morte en 1566 à l’âge de 66 ans, lentement empoisonnée par l’or qu’elle absorbait afin de rester jeune. C’est ce que prouve une étude menée par des équipes de chercheurs françaisde l’AP-HP et publiée vendredi dans le British Medical Journal. Si c’est une chose que l’on savait déjà depuis longtemps grâce à Brantôme qui relate dans ses chroniques que Diane prenait quotidiennement de l’or en boisson, comme élixir de jouvence, elle est désormais établie scientifiquement.

C’est en 2008 qu’une fouille archéologique permet de mettre au jour des restes dont les caractéristiques physiques ne laissent aucune doute : ce sont ceux de Diane de Poitiers. Qu’est-ce qui permet de l’affirmer ? Surtout la trace d’une fracture consolidée du tibia et de la fibula. Cette fracture réparée est la marque du chirugien Ambroise Paré. Mais aussi la concordance parfaite lorsqu’on superpose la mandibule et le maxillaire supérieur gauche sur le dernier portrait de Diane exécuté par François Clouet.
 
La Diane du château d’Anet
 
 
Le Château d’Anet fut réalisé à la demande d’Henri II pour sa favorite en 1552. Aujourd’hui il ne reste rien du château, par contre demeure ce portrait de Diane, en Diane chasseresse exécuté par Jean Goujon et qui surplombait le portail d’entrée du château.
 
C’est aussi au Château d’Anet que fut conservée une mèche de cheveux de Diane qui vient de révéler une concentration élevée d’or (500 fois la valeur de référence). La même constatation a pu s’opérer sur des restes tissulaires (des restes momifiés de Diane ont été mis au jour là où il avaient été enterrés en 1795, après la profanation de son cercueil par les révolutionnaires, au pied de son monument commémoratif à Anet).

Un joli film sur le sujet est visible sur le site de la revue BJM
 
Hommage de Joachim du Bellay à Diane de Poitiers :
 
De vostre Dianet (de vostre nom j’apelle
Vostre maison d’Anet) la belle architecture,
Les marbres animez, la vivante peincture,
Qui la font estimer des maisons la plus belle
Les beaux lambris dorez, la luisante chappelle,
Les superbes dongeons, la riche couverture,
Le jardin tapissé d’eternelle verdure,
Et la vive fonteine à la source immortelle :
Ces ouvrages (Madame) à qui bien les comtemple,
Rapportant de l’antiq’ le plus parfait exemple,
Monstrent un artifice, et despence admirable.
Mais ceste grand’ doulceur jointe à cette haultesse,
Et cet Astre benin joint à ceste sagesse,
Trop plus que tout cela vous font esmerveillable
 
(Du Bellay, Les Regrets (1559), CLIX.)
 
Elle continue d’inspirer des artistes, ainsi Thomas Fersen dont une chanson lui rend hommage :
 
Je lui dis à l’oreille :
"T’es belle comme Diane de Poitiers,
Veux tu prendre la moitié
De mon lit si t’as sommeil ?"
Elle me répond, je cite :
"Il faut pas que tu t’excites,
Ce n’est pas c’que tu penses,
Je suis restée vieille France."
 
 
 
 
Sur ce tableau, Diane est représentée en chasseresse par le peintre florentin Luca Penni (Musée du Louvre).
 
 
 
Le "bain de Diane" de François Clouet, représente de façon symbolique, cryptée, Diane de Poitiers en déesse au croissant et parée de bijoux. Tandis que la reine Catherine de Médicis, porte le deuil de son époux, mort au tournoi des noces de sa fille. (source : Musée de Rouen)
 
Cette découverte en viendrait presque à faire oublier que Diane de Poitiers ne rayonna pas seulement par sa beauté qui inspira tant d’artistes mais aussi par son intelligence qui influença la politique du roi Henri II. Devenue conseillère du prince à 32 ans, elle gardera une place de premier plan dans le royaume jusqu’à la mort accidentelle du roi (elle est assise dans la loge près de la reine lors du tournoi fatal) . A la mort du roi, elle devra rendre les bijoux royaux et le château de Chenonceaux à son ennemie la reine Catherine de Médicis.
 
 
 


10 réactions


  • Fergus Fergus 26 décembre 2009 10:06

    Salut, Voris.

    On oublie en effet trop souvent que Diane, femme intelligente, a été une conseillère avisée de son amant.

    Quant à sa mort, il n’est pas certain qu’elle soit due à l’or ingurgité, mais plus probablement à un ensemble de causes dont l’or n’a été qu’une composante, malgré son importante concentration dans l’organisme de la belle Dame, et cela d’autant plus qu’on y a également trouvé du mercure, un ingrédient pas spécialement sain non plus.

    Enfin, à titre personnel, je n’aime pas du tout la statue de Goujon, parfaitement ringarde à mes yeux, et où seul le cerf est à son avantage. Question de goût...

    Bonne journée. 


  • JoëlP JoëlP 26 décembre 2009 10:47

    Le mercure est utilisé pour amalgamer l’or... et il est probable que les décoction aurifères que prenait chaque jour la belle (plus très belle d’ailleurs) contenait pas mal de mercure.

    Pour la statue de Goujon, je suis d’accord, le cerf est très beau.


  • Halman Halman 26 décembre 2009 13:50

    Vous la trouvez belle vous ?

    Franchement pas terrible du tout, on la croise dans la rue on ne la remarque pas.

    La beauté à ses modes selon son époque.


  • Georges Yang 26 décembre 2009 16:10

    Henri II avait fait gaver les initiales C H D enlaces C pour Catherine et D pour Diane
    L eRoi dit a sa royale epouse, que de fait le D, m’en etait pas un , mais un C a l’envers pour une meilleur harmonie de l’inscription dans la piere> Catherine de Medicis ne devait pas etre dupe, cependant>


  • claude claude 26 décembre 2009 17:39

    bonjour,

    et joyeuses fêtes à tout le monde. qu’elles soient pleine de paix et de bonheur pour vous et les vôtres . (je profite du petit hâvre de voris pour envoyer une petite pensée aux posteurs que j’apprécie...)

    j’aime beaucoup le portrait exécuté par clouet.

    il m’a semblé lire quelque part que diane de poitier se soumettait à une stricte discipline : elle prenait un bain froid tous les jours, s’astreignait à l’exercice physique quotidien...

     voir aussi l’article du figaro .


    • claude claude 27 décembre 2009 13:57

      @ chantecler,

      bien sûr, car il est toujours possible de discuter avec vous, même si nous avons parfois des points de vue opposés.

      je n’ai cité personne car, j’en oublierai certainement...
       smiley


  • kitamissa kitamissa 26 décembre 2009 22:58

    ben moi dans ma famille y’a une dénommée Diane,elle est moche et con !


  • kitamissa kitamissa 27 décembre 2009 11:08

     smiley smiley


  • chris 27 décembre 2009 21:36

    la peinture de clouet est expose at the National gallery of art in Washington. Elle est magnifique, cependant apres de nombreux debat, il semble que ce ne soit pas un portrait de Diane de Poitier

    http://www.nga.gov/collection/gallery/gg41a/gg41a-45829.0.html


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