jeudi 15 février 2007 - par Emile Mourey

Elle court, elle court, Gergovie !

Depuis que Napoléon III a débaptisé l’insignifiant village de Merdogne pour lui donner le nom prestigieux de Gergovie, tout le monde pensait que la cause était entendue. On s’était fait à l’idée que le plateau, qui domine au sud Clermont-Ferrand, était bien le siège de la ville gauloise dont parle César dans ses Commentaires. Eh bien non ! Comme la Gorgone de Corfou, elle court, elle court, sur le réseau internet, elle court, elle court, Gergovie !

Arguant du fait qu’il n’existait pas sur le plateau de sources ou de puits pouvant alimenter en eau une ville gauloise, qu’aucune trace de fortifications ne ceinturait entièrement le plateau et parce qu’enfin, la bataille ne pouvait pas s’expliquer correctement sur ce terrain, Paul Eychart proposa une autre explication de la bataille sur les Côtes de Clermont, au nord de la ville. Cette thèse a séduit nombre de médias au point de s’imposer à une partie de l’opinion, de la même façon que la thèse d’une Alésia en Franche-Comté (voyez le site de l’Institut Vitruve). L’Association pour la sauvegarde des Côtes-de-Clermont-Chanturgue présente sur son site Internet http://www.gergovie.fr un petit film animé et en couleur de cette interprétation de la bataille de Gergovie sur les Côtes de Clermont.

Dans son César et la Gaule, l’auteur, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, avait écrit en 1990, à la page 288, que la localisation de Gergovie n’était pas assurée... et qu’il ne prennait pas parti. Pour défendre leur terroir, les maires de la région se regroupèrent dans une association du pays de Gergovie ([email protected] ; http://www.ot-gergovie.fr). Dans leur maison de Gergovie, on y projette sur grand écran l’interprétation traditionnelle de la bataille de Gergovie sur le plateau de Merdogne.

En laissant planer le doute sur la Gergovie officielle, on se rendit vite compte du danger que cela pouvait représenter, non pas pour la crédibilité du site d’Alise-Sainte-Reine qu’aucun archéologue sérieux ne conteste, mais bien plutôt pour la thèse de Bibracte au mont Beuvray chaque jour de plus en plus fragilisée. On lança une campagne de fouilles en se fixant deux objectifs, d’une part confirmer les interprétations de Napoléon III, d’autre part démontrer comment une archéologie moderne et scientifique pouvait redécouvrir l’histoire en allant au-delà des textes, et même en n’hésitant pas à les corriger.

C’est ainsi que des archéologues accrédités auprès du ministère de la Culture et de la Direction régionale des affaires culturelles ont élaboré une nouvelle thèse - extrêmement curieuse et très discutable - d’une Gergovie éclatée à trois oppidum, un oppidum sur le plateau dit de Gergovie, un second sur le plateau de Corent, un troisième à Gondole. C’est dans ce triangle de 7 km de côté que se serait déplacé le centre politique arverne. Je cite : À un habitat de plaine au IIe siècle avant J.-C. réparti entre de multiples villages, se substitue au Ier siècle un regroupement massif, d’abord sur le plateau de Corent, puis sur le plateau de Gergovie qui devient le principal centre de peuplement en Basse Auvergne au milieu du Ier siècle avant J.-C., tandis que Gondole pourrait n’avoir été occupé que brièvement à la période charnière. L’épisode des oppida se clôt enfin avec la fondation d’Augustonometum, nouvelle capitale des Arvernes gallo-romains (cf. http://gergovie.free.fr).

Elle court, elle court, Gergovie ! Car ce n’est pas fini. En 1993, je publie mon deuxième ouvrage intitulé "Histoire de Gergovie". Dans cet ouvrage, j’explique pourquoi je situe la ville gauloise de Gergovie, non pas à Merdogne, non pas sur les Côtes de Clermont, mais sur l’éperon du Crest, à environ 12 km au sud de la ville. Comme l’ont fait mes prédécesseurs, j’explique comment je comprends la bataille de Gergovie, mais autour de la montagne de la Serre. Malheureusement, comme je ne fais pas de fouilles, ni autorisées, ni sauvages, je ne suis pas en mesure de prouver mes dires par des tessons de poterie, d’où la condamnation implacable de ma thèse. A (mes) savantes interprétations, les archéologues (du mont Beuvray) opposent mille faits objectifs (extrait du catalogue de l’exposition de Bibracte "sur les traces de César" site internet http://gergovie.free.fr/).
Et pourtant,
Il y a les textes.

D’abord celui de César dans lequel il fait une description très précise du terrain : la ville du Crest perchée sur son éperon (DBG VII, 36), le plateau plat, étroit et boisé de la montagne de la Serre avec ses deux versants (DBG VII, 44), la distance de 1 800 mètres à vol d’oiseau de la montée jusqu’à la porte de l’oppidum, les lacets de cette route (DBG VII, 46). Cette description est confirmée une première fois par Polyen : une très haute montagne (l’éperon de la montagne de la Serre), sise au bord d’une plaine (la plaine de la Limagne) qui portait Gergovie (Le Crest) à sa cime (sur l’éperon)... un plateau...un versant gauche...un versant droit... une montée au milieu des fourrés. Cette description est confirmée une deuxième fois par le grand seigneur arverne Sidoïne Apollinaire. Le plateau étroit et boisé décrit par le poète, c’est, là aussi, la montagne de la Serre avec ses deux versants qui se redresse en éperon, au Crest (Lettres, tome II, livre II, lettre II et poème XVIII)... bref, un éperon barré.

Il y a la logique, notamment militaire.

Parmi les sites proposés, Le Crest est en effet le seul endroit qui dispose d’une eau abondante, le meilleur endroit pour l’assiette d’une capitale qui veut se défendre et observer la plaine, le seul endroit où l’on peut expliquer correctement la bataille (voyez le site italien Battaglia di Gergovia et certains extraits de mes ouvrages sur mon site internet cité en bas de page).

Et puis, il y a des vestiges qui crient leur authenticité, des murs écroulés à foison, des vestiges de tours, des restes de porte antique qui sont toujours là ou qu’on retrouve dans des vieux dessins ou dans d’anciennes sculptures...

Que faut-il de plus ? Non, vraiment, c’est à désespérer !

E. Mourey, cet article est un extrait de mes ouvrages.

htttp ://www.bibracte.com



67 réactions


  • 6-3 (---.---.49.63) 15 février 2007 12:27

    Habitant justement à l’autre bout du plateau de La Serre, je ne connaissais pas cette face cachée de l’histoire... Intéressant ma fois... je me renseigne... Merci d’avoir porté ces faits à ma connaissance...


    • La mouche du coche La mouche du coche 15 février 2007 13:11

      Cet article est beaucoup plus clair que le précédent du même auteur . La position et les intérêts de chacun sont présentés comme on expose une bataille militaire. Fond et forme coincident : c’est parfait. smiley


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 13:34

      @ La Mouche

      Bien content de vous retrouver. En effet, j’ai eu peur qu’Agoravox ne publie pas mon article précédent « Bibracte, capitale gauloise » s’il avait été trop polémique. Par ailleurs, il n’est pas dans mon intention d’enlever au mont Beuvray son aura « d’olympe béni des dieux » qu’il a très certainement été, à mi-distance entre Bibracte (le Mont-Saint-Vincent) et Gergovie ( Le Crest). Et puis, dans tout combat, il faut parfois varier de stratégie.

      Amicalement


    • La mouche du coche la Mouche du coche 15 février 2007 14:09

      Oui, j’avais bien senti dans votre précédent article que vous ne disiez pas ce que vous vouliez dire. smiley Vous vous modériez, j’ai cru lire du Finkelstein et Silberman ! smiley Je préfère de loin celui-là.

      Ceci dit vous n’avez pas forcément tort de louvoyer avec la rédaction d’Agoravox. Elle m’a à moi-même refuser un de mes articles, assez polémique d’accord, mais enfin smiley ( pas grave je l’ai publié ailleurs smiley ).

      je crois que je vais me rendre cet été pas loin de l’endroit dont vous parlez ici. Un détour pour voir en vrai tout ce dont nous parlons m’enchantera. smiley


  • Thucydide (---.---.101.8) 15 février 2007 12:37

    On partage votre désespoir, et en même temps, on aimerait comprendre : quelles sont les objections de vos contradicteurs à votre argumentaire ? Y en a-t-il d’exprimées, ou se contentent-ils de ne pas accorder à vos thèses un crédit suffisant pour en débattre ? Ainsi, la tour que nous présente la dernière photo est-elle réellement un vestige d’avant notre ère ? Non seulement sa résistance sur deux millénaires serait une surprise, mais les Gaulois construisaient-ils des édifices si élevés ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 13:18

      @ Thucyde

      A mon avis, aucun doute sur l’ancienneté de cette tour, peut-être même antérieure au Vème siècle avant J.C.. Je sais que c’est difficile à croire. Mais il faut remettre à plat toutes les origines de notre histoire. Il faut comprendre que deux types de sociétés se cotoyaient, une population de campagne que l’on connaît assez bien grâce aux vestiges qu’ils ont laissés et une population noble dont il faut aller chercher les vestiges dans leurs oppidum/capitales, à condition de ne pas se tromper de site et à condition de ne pas les confondre avec ceux de l’occupation romaine ou franque. Lorsque je faisais mes recherches, il y a trente ans, j’ai bien sûr ausculté tous les murs maçonnés au mortier de chaux. J’ai le souvenir que parfois, ce mortier était fiable et qu’à d’autres endroits, il était très dur et à prise rapide.

      Quant au débat, même les journalistes qui ont essayé de l’ouvrir n’y sont pas arrivés. On leur répond seulement qu’il ne faut pas recommencer pour Bibracte et Gergovie la polémique qui a eu lieu au sujet d’Alésia.


  • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 13:33

    « ...qu’aucune trace de fortifications ne ceinturait entièrement le plateau... »

    Monsieur Mourrey, permettez moi de réagir à cela, juste cela.

    Il ne peut y avoir de traces de fortifications gauloises. Le seul peuple qui construisait en pierre, à cette époque, ce sont les Romains. Les gaulois construisaient leurs habitations en bois, chaumes etc... toutes des matière bio-dégradables.

    Les « seules fouilles » ne pourraient rien rapporter en ce qui concerne les gaulois, si ce ne sont des objets usuels, pas beaucoup d’armes (ils connaissaient la technique de la nitruration de l’acier mais le fer se conserve nettement moins bien que les épées de bronze romaines) ou encore la faïence (technique qu’ils connaissaient aussi parfaitement bien).


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 13:38

      @ Pierrot

      Merci. Vous avez très bien résumé le point de vue de l’archéologie officielle.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 13:39

      « Arguant du fait qu’il n’existait pas sur le plateau de sources ou de puits pouvant alimenter en eau une ville gauloise »

      Ce qui réduit à zéro la thèse de Napoléon III. Nos ancêtre n’étaient pas plus stupides que nous au XXIème et lorsqu’une ville était construite, à tout coup l’eau était présente.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 13:42

      @ Emile Mourrey,

      ...je ne sais pas comment je devrais le prendre smiley


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 13:50

      ...et comme vous êtes un militaire...

      Les épée romaines, quoique qu’en bronze, furent certainement décisives en ce qui concerne la bataille de Gergovie (non pour le siège). Quoique nettement moins résistantes que les épées gauloises, elles étaient surtout plus courtes, ce qui en combat rapprochés était un avantage face aux longues épées gauloises, certes plus solides, avec un tranchant extrèmement coupant, ...mais plus longues et moins maniables dans ce cas de figure. Handicap certain en combat rapproché.

      Si je me souviens bien, César n’a jamais compris pourquoi ils faisaient des sorties (c’est de mémoire, il faudrait que je relise)


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 14:28

      @ Pierrot

      Vous avez tout à fait raison concernant les épées gauloises et les glaives romains. Les premières étaient conçues plutôt pour des combats individuels alors que les seconds l’étaient pour un combat collectif au corps à corps dans le cadre d’une armée mise sur pied pour être une machine de guerre combattant en lignes de bataille. J’ai expliqué toute cette technique dans mes ouvrages.

      Tant mieux si des fouilles mettent à jour des épées mais - c’est mon point de vue - si leur présence peut prouver une thèse, leur absence ne peut pas l’infirmer. Voyez certains champs de bataille de César dûment identifiés comme celui de l’Aisne, combien d’épées retrouvées ? Aucune.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 15:42

      « ...si leur présence peut prouver une thèse, leur absence ne peut pas l’infirmer.... »

      Certes, mais si nous allons par là, autant cesser de gloser sur le sujet et devenons romancier. Au moins l’affaire sera claire.

      Pourtant nous pouvons partir du connu et du certain et extrapoler. Lorsque vous dites que l’on ne retrouve pas plus d’épées gauloises que romaines, c’est un fait. Que l’acier se décompose plus vite que le bronze, c’est aussi un fait certain qui a pour avantage d’être premier (au sens de l’argumentation). Et de plus le fait que l’on ne retrouve ni l’une ni l’autre peut parfaitement s’accorder avec les coutumes de l’époque : on récupère tout ce qui est récupérable, comme tribut ou comme utilitaire. (le bronze était particulièrement apprécié, surtout sous sa forme « native ». Pas besoin de mine d’étain, de cuivre...).

      Le seul fil conducteur reste les écrit des anciens, et un parmi tous les autres ceux de César, en tant que témoin direct, qui constituent la seule preuve objective.

      Pour le reste cela tient du Napoleonisme troisième du nom, qui pêche en méconnaissants les plus élémentaires causes.


    • (---.---.30.109) 15 février 2007 16:06

      argh !!!

      « César, en tant que témoin direct, qui constituent la seule preuve objective. » un texte qui peut très bien être une propagande, une preuve objective ! voyons pierrot, non bien-sûr que non même un témoin direct ne peut pas être qualifié d’objectif et encore moins de preuve !

      pour le reste je ne suis pas compétent...


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 16:37

      @ IP:xxx.x70.30.109

      Il serait pour le moin stupéfiant d’attribuer à César les tares des hommes modernes. smiley

      Qu’il glose sur sa propre valeur soit. Qu’il parle de lui-même à la troisième personne soit aussi.

      Mais la troisième personne n’implique à priori qu’une seule chose : le détachement par rapport à soi-même.

      Les intérêts de César, en tant qu’il visait (ou était soupçonné) la royauté sur Rome ne pouvait en aucun cas tenir de l’écrit. Il ne faut oublier que seul les individus constituants son armée pouvait le faire par proclamation. (comme plus tard sous l’Empire et même bien avant l’Empire à Rome).

      Càsar était un guerrier, pas un politique.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 16:41

      @ (IP:xxx.x70.30.109)

      ...Et en plus je passe à côté. pfff smiley

      Preuves objectives pour nous. Savoir si lui était objectif...il n’y a plus de témoins depuis longtemps. Donc je ne m’y risquerais pas.


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 16:44

      @ Pierrot

      Il n’est pas dans mon esprit de minimiser l’importance de l’archéologie. Le nombre d’émissions consacrées à cette discipline sur nos chaînes de télévision prouve l’intérêt que nos contemporains portent à cette discipline. Notre pays peut être fier des archéologues qui, à l’étranger,découvrent et mettent en valeur de véritables trésors, j’oserais dire spirituels, car nous révélant ce que nous avons été, en ce moment d’aujourd’hui où nous nous demandons ce que nous sommes.

      Et c’est bien pour cela que je ne suis pas le seul à ne plus accepter cette archéologie bloquée telle qu’elle existe en France. A quoi cela sert-il de dire que les Gaulois n’étaient pas des sauvages comme on le disait jadis si on leur refuse toujours l’usage de la chaux, et donc du mortier et donc de la construction en pierres. Les peuples de la Gaule auraient-ils été les seuls dans le monde antique à ne pas connaître cet usage ? Non, ce n’est pas logique.

      Constructions en pierres donc romaines, constructions en bois donc gauloises est une classification absolument arbitraire qui a faussé toutes les interprétations archéologiques jusqu’à ce jour.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 16:58

      « Les peuples de la Gaule auraient-ils été les seuls dans le monde antique à ne pas connaître cet usage ? Non, ce n’est pas logique. »

      Evidemment non ! Le fait que les mongols d’aussi loin qu’on les connaissent vivaient dans des « yourtes » n’impliquent pas qu’ils ne connaissaient pas la pierre ou les demeures en pierres. Ce serait un raccourci pour le moins stupide. Il vivaient dans des yourtes parce qu’ils étaient nomades.

      Il n’y a aucune relation de cause à effet entre la yourte et la civilisation. Ils en avaient une de civilisation.

      Ceci est un exemple, car il n’y a aucune commune mesure entre les gaulois et les mongols.

      Ce que nous savons en ce qui concerne les gaulois est que la construction « en dur » ne date que de la période romaine, c’est à dire le moment ou Rome avait « pacifié » la région. Les tribues gauloises, et il faut bien parler de tribues étaient semi-nomades. Ce qui explique non pas leur manque de technicité, mais des besoins autres que ceux de Rome.


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 17:07

      @ Pierrot

      Merci encore d’exposer ici le point de vue de l’archéologie officielle en disant : Ce que nous savons en ce qui concerne les gaulois est que la construction « en dur » ne date que de la période romaine, c’est à dire le moment ou Rome avait « pacifié » la région. Les tribus gauloises, et il faut bien parler de tribus étaient semi-nomades. Ce qui explique non pas leur manque de technicité, mais des besoins autres que ceux de Rome.

      Il s’agit là d’un malentendu absolument fondamental, d’un dogme qui ne repose absolument sur rien. En plus, tout à fait contradictoire avec d’autres affirmations telles que les Gaulois étaient de bons agriculteurs souvent en avance dans ce domaine sur les autres peuples. Ils chaulaient les terres etc...


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 17:22

      Monsieur Mourrey

      C’est exactement ce que je dis :

      le fait que nous ne connaissons pas, qu’il n’y a aucune preuve concrète, n’implique absolument pas un manque de technicité, de savoir faire ou d’art (au sens du mot « ars » en latin ou « technè » en grec).

      Absolument pas, je le répète. Le fait qu’une thèse soit officielle ou pas, est indiffèrent. Simplement, il faut faire attention, à mon sens, à l’interprétation que l’on donne à certains faits connus, car quoique l’on dise ou pense, ce ne sont que des interprétations. Et tant qu’à interpréter nous ne le faisons jamais qu’à notre aulne, c’est certain.


    • (---.---.30.109) 15 février 2007 17:25

      @pierrot vous fantasmez les auteurs antiques ! ils étaient tout comme nous subjectifs et partiaux !

      et dire de César qu’il était plus militaire qu’homme politique est véritablement absurde ! de gaulle était-il plus militaire que politique ?

      César était un très fin politicien et certainement un bon militaire (l’un allait rarement sans l’autre à cette époque)

      pour ce qui est de l’usage de la chaux et des mortiers, les idées changeront dans le monde archéologique quand des découvertes prouveront qu’ils en utilisaient

      par exemple dans de nombreux ouvrages, on nous montre qu’il existait des contacts à l’âge du bronze avec les pays baltes car on retrouvait des morceaux d’ambre et qu’à l’époque on ne connaissait pas de gisements autres, or l’analyse chimique et la découverte de gisements en france montrent que cette construction était fausse ! comme quoi ce qui est dit n’est pas figé comme vous l’insinuez

      comme pour toute théorie nouvelle il faut des preuves, des preuves !!


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 17:37

      @ Pierrot

      Il n’en reste pas moins qu’il y a un fossé IMMENSE entre votre représentation d’une Gaule de tribus semi-nomades et ma conception d’une Gaule pré-moyenâgeuse composée de cités florissantes, dotées de capitales fixes bardées de fortifications en pierres solidement maçonnées.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 17:41

      @(IP:xxx.x70.30.109)

      vous fantasmez les auteurs antiques ! ils étaient tout comme nous subjectifs et partiaux !

      Mais bien sur, enfin ! Les seules choses qui diffères ce sont leurs valeurs, ou mieux encore leurs principes.

      César était un très fin politicien.. J’aimerais assez que vous rappelliez son assassinat dans ce cas. Si c’était un fin politicien, il est sûr que sa fin eut été meilleure, hier comme maintenant.

      Et en ce qui concerne les techniques, il est certain que les gaulois les connaissaient. Seulement, nous, nous n’utilisons jamais les techniques que dans nos besoins fondamentaux ou que nous estimons fondamentaux.

      Un exemple, que certains soient allé sur la lune m’indiffère totalement. Que certaine des techniques qui ont permis cela me soit utiles, ne serait-ce que la couverture thermique (mi-alu, mi-dorée) qui me permet de réchauffer une personne en état de choc m’est utile.

      Qu’en reste t’il ?

      C’est exactement pareil dans ce cas. Dans 2000 ans, que retrouvera t’on de nous. Pas grand chose et certainement pas les écrit du net. Et alors ?

      Cela signiefiera t’il que nous ne connaissions pas le net ou le bétons armé ?


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 17:43

      Emileeeeu !

      Je ne vous parle pas de ma conception, pas plus que la votre...m’enfin.


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 17:47

      @ Pierrot

      Rectification : entre la conception de l’archéologie française qui a cours actuellement et celle que je propose dans cet article, un fossé ENORME.


    • (---.---.30.109) 15 février 2007 17:58

      @pierrot « J’aimerais assez que vous rappelliez son assassinat dans ce cas. Si c’était un fin politicien, il est sûr que sa fin eut été meilleure, hier comme maintenant. » presque tous les empereurs sont morts assassinés, est-ce pour cela qu’ils étaient nuls ? JFK ou Lincoln n’étaient pas de finc politiciens ? cela ne démontre rien...

      « Et en ce qui concerne les techniques, il est certain que les gaulois les connaissaient. »

      comment pouvez vous en être si sûr ? sinon pourquoi n’avaient ils mis en place des fortifications plus imposantes en pierre ?

      "Seulement, nous, nous n’utilisons jamais les techniques que dans nos besoins fondamentaux ou que nous estimons fondamentaux.

      Un exemple, que certains soient allé sur la lune m’indiffère totalement. Que certaine des techniques qui ont permis cela me soit utiles, ne serait-ce que la couverture thermique (mi-alu, mi-dorée) qui me permet de réchauffer une personne en état de choc m’est utile.

      Qu’en reste t’il ?

      éC’est exactement pareil dans ce cas. Dans 2000 ans, que retrouvera t’on de nous. Pas grand chose et certainement pas les écrit du net. Et alors ?

      Cela signiefiera t’il que nous ne connaissions pas le net ou le bétons armé ?"

      non vous confondez un peu les choses, c’est l’inverse ! dans 2000 ans il n’y aura peut-être plus de trace de béton armé ou de net mais cela ne permettra pas d’affirmer que nous les connaissions ! sinon les celtes ont marché sur la lune il y a 2000ans ! on ne peut rien prouver il n’y a pas de traces, on ne sais pas ! donc il l’ont fait ! c’est un peu votre raisonnement ! on ne peut pas dire quelque chose sans le démontrer, même si cela peut paraître évident sans preuve on ne peut rien dire à part notre ignorance !

      et que notre vision ne soit pas conforme à la réalité est évident seulement elle est conforme à ce que l’on peut prouver ! il faut se soucier des biais et toujours avoir un avis critique sur ce qui est affirmé sans preuve


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 18:17

      Monsieur Mourey,

      Permettez moi de ne pas considérer le fossé, qui n’est qu’un trou.


    • vraitravailleur (---.---.241.9) 16 février 2007 09:31

      A Pierrot

      Absolument faux. César décrit minutieusement les fortifications gauloises en pierre avec des traverses en bois imputrescible comme armature, pour les rendre plus résistantes aux coups de bélier.

      vraitravailleur


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 10:14

      @ Vraitravailleur

      Très juste. Mais le problème, il est bien là, dans la traduction que l’on fait du texte de César. César précise en effet que les pierres étaient « coagmentis ». Jusqu’à maintenant, on a suivi la traduction de Constans qui parle de pierres encastrées entre elles, ce qui est absolument contraire au sens du mot. Il faut traduire par « pierres cimentées entre elles ». Par ailleurs, cette description que donne César des « murus gallicus » l’a été au moment où il assiégeait la ville de Bourges, ce qui signifie que les murailles de cette ville étaient construites ainsi. Cela signifie qu’il s’agissait d’un type de construction spécifique aux Gaulois, construites à une époque où le pays s’appelait la Gaule. Mais en ce qui concerne la Gergovie de mon article, il est logique de penser que ses murailles ont été construites à la façon des Grecs, donc au temps où le pays ne s’appelait pas encore la Gaule mais seulement le pays des Celtes. Voilà pourquoi, il ne s’y trouve pas de poutrage en bois. Voilà pourquoi elles sont antérieures à celles de Bourges.

      Cet exemple montre bien comment le « tourner en rond » est une spécialité bien française. Comme les archéologues disent que les Gaulois ne connaissaient pas la chaux, le traducteur écrit qu’ils encastraient les pierres entre elles, et comme le traducteur écrit que les Gaulois encastraient les pierres, les archéologues en déduisent qu’ils ne connaissaient pas l’usage de la chaux.


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 10:33

      @ vraitravailleur

      je ne parlais pas du fossé réel ou non. C’estait juste une pointe ironique au mail de monsieur Mourrey (17H47 ) smiley Je voulais dire que le fossé entre la science officielle et officieuse, n’était pas le propos.

      @ Emile Mourey

      Jusqu’à maintenant, on a suivi la traduction de Constans qui parle de pierres encastrées entre elles, ce qui est absolument contraire au sens du mot. Il faut traduire par "pierres cimentées entre elles.

      Ceci est nettement plus intéressant.

      Quand au dernières lignes de votre commentaires. Le processus du serpent qui se mord la queue que vous décrivez est tout à fait vrai.


  • jean-christophe (---.---.123.2) 15 février 2007 13:44

    La seule question que l’on peut se poser, c’est pourquoi ne pas essayer - tout simplement - d’engager un petit chantier de fouilles, histoire de voir... Il y a un précédent célèbre pour ceux qui l’auraient oublié, la découverte de Troie par un gars que tout le mode prenait pour une parfait déjanté, un certain Schilemann... Alors, qui peut affirmer que c’est impossible si personne n’est allé voir... ?! Bref, avant de réfuter, on se prend par la main et hop, on va jeter un oeil (et même deux...)... !


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 14:14

      @ Jean-Christophe

      Il y a plus de 30 ans que je ne suis pas allé sur le site. A ce moment-là, on voyait encore sur une hauteur d’environ un mètre l’entrée de la porte de l’oppidum que les légionnaires de César avaient essayé d’enfoncer par surprise, sans succès, tout cela pris dans les ronces et le lierre. En 1973, toute la maçonnerie était encore en place puisque G. Fournier en a fait une photographie. Aujourd’hui, il est probable que tous ces vestiges ont disparu. C’est absolument lamentable. J’avais prévenu la DRAC en son temps mais on ne m’a jamais répondu. Faire des fouilles, peut-être. Conserver aurait été bien mieux.


    • Michael (---.---.112.30) 15 février 2007 14:46

      Et si justement c’était les ’gens’ de l’officiel qui les avaient fait disparaître ces fameuses ruines restantes...si dérangeantes pour leur version.

      On est maintenant au courant de si infâmes manips de tous ordres que l’on est en droit de poser la question, c’est même un devoir indispensable.


    • pierrot (---.---.141.25) 15 février 2007 15:53

      @ Michael

      On peut effectivement se poser la question ! Depuis près de 300 ans, on sait que l’histoire « est modifiée » au gré des « idéologies », au gré des « intérêts purement pécuniers » (ne serais-ce que le tourisme) pour ne pas dire que l’homme du XXIème siécle est aussi « crédule » si ce n’est plus que ceux des siècles avant notre ère.

      Personnellement (Monsier Mourrey n’y voyez pas une attaque), indépendament de la connaissance scientifique (je ne dis pas scientiste) qui conjugue exclusivement le verbe « avoir », je continue à me poser la question suivante : qu’est ce que cela peu bien apporter si je conjuge le verbe être.

      Je suis émerveillé au point de vue historique dés lors ou l’ingéniosité et le simple bon sens me rappelle celui que je dois avoir dans le monde qui est le mien. C’est bien la seule leçon que, tout bien considéré, je puisse tirer du monumental corpus de connaissances d’aujourd’hui.

      Ceux d’avant n’étaient pas différend de ceux d’aujourd’hui, la civilisation d’aujourd’hui étant en détriment par rapport à la leur.


  • LE CHAT LE CHAT 15 février 2007 14:50

    merci emile de nous parler de Gergovie , ça nous change de la bataille du 22 avril 2007 que les historiens auront bien du mal à décrypter tellement les programmes des belligérants sont flous smiley

    dommage pour tes recherches que les celtes n’étaient pas un peuple d’écriture et que la seule base est la version sans doute un peu revisitée de la puissance romaine occupante !

    bien à toi , le chat du pays des morins et des atrébates !


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 17:54

      @ Le Chat

      Atrébates, peuple illustre dont les combattants firent preuve d’un immense courage lors de la bataille de Bavay et de celle d’Alésia.


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 février 2007 18:25

      @ Le furtif

      Eh bien, voilà une bouffée d’air pour les archéologues pictons ! Un peuple gaulois picton aussi puissant qui n’aurait laissé aucun vestige gaulois, impossible ! Tout est à réinterprêter. A César, ce qui est à César, aux Gaulois ce qui est aux Gaulois.


  • Larzac (---.---.74.98) 15 février 2007 19:35

    Merci de votre passionnant article. Décidément, la localisation des cités gauloises ont toujours eu un intérêt pour les politiciens régionnaux.

    Cela me rappelle la négation de l’évidence en ce qui concerne la localisation d’Alésia. L’oppidum de Chaux des Crotenay (thèse Berthier) est minutieusement décrit par César... eh bien non ! On continue de parler du site d’Alise Ste Reine... qui bien qu’important, ne soutient pas la comparaison avec le site jurassien.

    encore merci. votre article est une bouffée d’air pur dans ce monde d’inculture.


  • Antenor (---.---.139.27) 16 février 2007 09:10

    Un petit lien pour démonter quelques clichés.

    http://www.boisforet-info.com/bfi2/contenu.asp?art=1748

    En résumé, les Celtes n’étaient pas des semi-nomades, mais vivaient dans des grosses fermes espacées en moyenne de 750 mètres, la part de la forêt était probablement plus réduite qu’aujourd’hui. En gros le mode de vie des habitants d’Europe de l’Ouest ne semble pas avoir fondamentalement évolué de la période celtique à la révolution industrielle.

    Ségusiavement


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 10:40

      @ Antenor

      Ou d’ailleurs dans votre lien, je relève :

      La forêt est malgré tout très présente dans les fermes gauloises du fait de la prédominance de l’emploi du matériau bois.

      François Malrain : En fait, par négatif, elle est omniprésente. Pratiquement tous les objets usuels de l’époque Gauloise sont fabriqués en bois.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 10:53

      @ Antenor

      J’ai regardé le site que vous indiquez. Très intéressant. On ne peut pas être plus clair. Le pays était déjà cultivé au temps de la guerre des Gaules. C’était, comme je l’ai dit dans un commentaire précédent, une situation prémoyenâgeuse. Qu’on rajoute maintenant dans ce paysage les vieilles forteresses/capitales dont on a un peu trop vite attribué la construction aux Romains et on retrouvera la logique de l’Histoire. Car il est bien évident que ces fermes gauloises ne pouvaient prospérer que si leur sécurité était assurée par des « seigneurs », comme cela le sera par la suite.

      Les auteurs/archéologues cités ont raison mais ils ont tort de dire que César dit autre chose. C’est absolument faux. Non ! ce n’est pas l’archéologie qui peut réécrire l’Histoire. Ce sont les traducteurs qui ont, bien souvent, mal traduit le texte césarien. Ce sont les historiens qui ont mal interprété. Et puis, il y a d’autres textes antiques comme la géographie de Strabon dans lequel il est écrit que partout en Gaule, la terre était cultivée, évidemment en dehors des bois et des forêts. Ce sont, là encore, des historiens qui racontent des « histoires » en prétendant que cette richesse agricole n’est apparue qu’après la conquête, ainsi que les villes/champignons, à l’image d’une explosion coloniale... absurde !


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 11:34

      @ Pierrot

      Sur ce point, vous avez raison. Il suffit de se reporter aux textes. Les Gaulois étaient d’habiles charpentiers. Qu’ils aient construit de nombreuses maisons en bois, Strabon l’a dit. Les artisans du Moyen-âge ne sont que leurs continuateurs. Voyez tous ces quartiers médiévaux que l’on peut encore admirer au centre de nos vieilles villes ! Mais il faut aller encore plus loin. Il faut accepter que ces Gaulois aient construit de véritables ponts de bois, un peu à l’image du pont de Lucerne. Et il faut accepter que les seigneurs aient construit de véritables forteresses en pierre à la façon des Grecs.


  • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 11:26

    @ Monsieur Mourey

    Pour terminer un peu l’échange de points de vue sur votre article, il ne s’agit pas de dire que les gaulois étaient incultes, mais tout de même de remarquer que la guerre des Gaules n’est pas une invasion, qu’elle est requise à Romme par eux-même car certains peuples gaulois se sentaient menacés.

    Qu’est-ce que cela implique ? Que la Gaule était déjà romanisée en partie (César néchouera qu’en Bretagne plus tard) et qu’à cette époque les échanges « culturels » avaient déjà eu lieu.

    A ce point, il devient hasardeux de ne se baser que sur des ruines qui probablement bénéficiait déjà de la technicité romaine. La guerre des Gaules fut une une guerre de pacification dans un contexte déjà existant qui était gallo-romain.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 12:30

      @ Pierrot

      Je connais cette nouvelle théorie qui, en se basant sur les monnaies, développe la thèse d’une Gaule déjà pénétrée par la romanisation avant une conquête qui n’aurait été qu’une marche de pacification. Là encore, c’est une hypothèse tout à fait gratuite qui est en contradiction avec les textes, contraire à la logique de l’histoire, contraire au raisonnement militaire et qui s’appuie sur une interprétation archéologique erronée.

      Bien sûr, il n’est pas question de dire que Rome n’a rien apporté à la Gaule. La question de savoir ce que Rome a apporté à la Gaule et ce que la Gaule a apporté à Rome est une question toujours d’actualité et qui a récemment évoluée dans un sens plutôt en faveur de la Gaule et je pense que cela peut encore aller plus loin.

      Mais pour commencer, il faudrait d’abord traiter de mon article. Les archéologues et les historiens acceptent-ils de placer Gergovie au Crest, comme je le propose ? Acceptent-ils que cette Gergovie « gauloise » ait été fortifiée comme le montre le dessin de Guillaume Revel ? Acceptent-ils que cette Gergovie gauloise ait joué un rôle important face à la cité-mère d’Athènes ? L’enjeu est d’importance pour la compréhension des origines de notre histoire et pour ce qu’on enseigne dans les écoles. Pour le moment, je ne vois pas beaucoup de réactions.


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 13:16

      « ...à la logique de l’histoire... »

      S’il vous plaît, quelle logique de l’histoire. Le simple fait des monnaies et qu’elles existent indique une « romanisation » de fait.

      Donc je réitère ma question : quelle logique ? En tenant compte du prémisse, du moyen terme, et de la conclusion.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 14:25

      @ Pierrot

      Vous dites : Le simple fait des monnaies et qu’elles existent indique une « romanisation » de fait.

      Ma réponse : Constatez, en premier lieu, que je ne cherche pas à éviter les difficultés puisque j’ai évoqué tout de suite le principal argument de la thèse d’une romanisation avant la conquête. Il est vrai qu’il y a eu une pénétration commerciale romaine en Gaule avant la conquête (comptoirs romains à Chalon-sur-Saône, à Orléans...), ce qui laisse supposer des échanges monétaires. Il est très probable, comme je l’ai expliqué dans mes ouvrages, que ces Romains « infiltrés » aient soutenu un courant opposé au pouvoir des « seigneurs » celtes. Mais il n’en est pas moins vrai que ce fut un échec (massacre des marchands romains à Orléans, résistance d’Alésia etc...).

      Pour en revenir aux monnaies, sur quelles preuves objectives peut-on dire que les monnaies gauloises sont le signe d’une romanisation ? Je n’en vois pas. Je ne vois dans les monnaies gauloises qu’une influence grecque (Alexandre) voire phénicienne. Comme je l’ai expliqué dans une lettre à Mme Gruel (voir mon site internet), le développement du monnayage gaulois illustre très clairement l’évolution des trois mini-empires que cite César dans ses Commentaires : arverne, Héduen et belge.


  • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 13:11

    @ Emile Mourey

    « Là encore, c’est une hypothèse tout à fait gratuite qui est en contradiction avec les textes, contraire à la logique de l’histoire, contraire au raisonnement militaire et qui s’appuie sur une interprétation archéologique erronée. »

    Là non ! Je ne cautionne pas. Aucune preuves concrètes.


  • Antenor (---.---.222.110) 16 février 2007 13:27

    Comparer directement Rome et la Gaule me semble une mauvaise approche, on ne se situe pas sur la même échelle. La première est une ville et la seconde une vaste région aux contours flous. Il serait à mon avis plus juste de comparer Rome à Gergovie, les Arvernes aux Latins et les Celtes aux Italiques.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 13:49

      @ Antenor

      Très juste. Mais il faut que la communauté scientifique et les médias commencent à se poser la question de Gergovie car si ce présent article disparaît demain dans les archives d’Agoravox et qu’on continue comme avant, c’est sûr que j’aurais toujours les mêmes difficultés pour faire connaître les livres dans lesquels j’ai exposé le résultat de mes recherches, mais le plus grave, ce sont des vestiges qui disparaissent dans l’indifférence générale, une histoire erronée qu’on enseigne, un patrimoine qui pourrait être source de devises supplémentaires venant du tourisme étranger. Quand on voit comment un pays comme l’Egypte fait valoir ses pyramides, quand on se rend compte de l’extraordinaire patrimoine - Vézelay etc.- que les Anciens nous ont légué, reconnaissons que nous ne sommes pas à la hauteur.


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 14:22

      @ Antenor

      Il ne s’agit pas de comparer, mais tout au plus d’observer l’interpénétration de deux civilisations, l’une plûtôt méditarranéenne et l’autre plûtôt du Nord de l’Europs.

      Pas plus la civilisation romaine que la civilisation Gauloise ne peut se comprendre autrement. Ces différends mondes étaient loin de vivre en vase clos. La réalité de ces peuples n’est pas sectaires. La vision « nationale » de la chose est totalement indifférente ou tout au plus romantique.


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 14:26

      @ Mourey

      ... j’aurais toujours les mêmes difficultés pour faire connaître les livres dans lesquels j’ai exposé le résultat de mes recherches, mais le plus grave, ce sont des vestiges qui disparaissent dans l’indifférence générale, une histoire erronée qu’on enseigne, un patrimoine qui pourrait être source de devises supplémentaires venant du tourisme étranger...

      Ah quand même !

      Je m’en doutait un peu tout de même. Mais bon nous ne parlons alors plus d’histoire, mais d’un truc à la « Code da Vinci » en remplaçant Vinci par Gauli.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 février 2007 14:50

      @ Pierrot

      Dommage que vous ayez cette réaction. Toujours cette suspicion de laisser entendre que si j’ai écrit des livres, c’est pour faire du fric et raconter n’importe quoi.

      C’est vrai que je me refuse à écrire des livres indigestes sous la forme de thèses scientifiques destinées à être lues et comprises par les seuls initiés.

      Mais c’est vrai aussi que je ne peux justifier ce que j’avance que dans un ensemble de faits et de réflexions que je ne peux présenter que dans un livre.

      Le livre, Monsieur, c’est cela l’important. Beaucoup plus important que quelques articles ou débats à l’emporte-pièces. Je crois au livre. J’ai du respect pour le livre. Je sais le travail que cela représente. Toutes ces années que j’ai passées pour écrire mes ouvrages, il faut y penser. Cela mérite le respect.


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 16:00

      « Toutes ces années que j’ai passées pour écrire mes ouvrages, il faut y penser. Cela mérite le respect. »

      Ce n’est certes pas cela que je mets en cause.


  • Anténor (---.---.168.247) 16 février 2007 16:16

    @Pierrot

    C’est vrai qu’il faut se méfier des raccourcis nationalistes nés au 19ème siècle. Cependant il existait des entités politiques durables, les Cités et il n’est pas exclu que le sentiment national ( Arverne, Samnite, Ligure...) fut aussi fort à la période de la conquête romaine qu’il l’est aujourd’hui dans nos Etat-nations. Les anciennes cités gauloises correspondent bien souvent aux duchés/comtés du Royaume de France.

    Quelqu’un sait-il si les légionnaires romains portaient réellement un uniforme règlementaire ou est-ce encore une image d’Epinal ?


    • pierrot (---.---.141.25) 16 février 2007 16:24

      @ antenor

      Pour l’armée régulière oui, pas forcément celui popularisée par Cecil B. de Mill. Cet uniforme était probablement plus simple.

      Pour les mercenaires, ils portaient le costume et l’armement qui leur était coutumier.

      Ceci ne veut pas dire qu’il n’y aie aucune exception.


  • Le Crest (---.---.123.24) 17 février 2007 03:30

    « Il y a plus de 30 ans que je ne suis pas allé sur le site. A ce moment-là, on voyait encore sur une hauteur d’environ un mètre l’entrée de la porte de l’oppidum que les légionnaires de César avaient essayé d’enfoncer par surprise, sans succès, tout cela pris dans les ronces et le lierre. En 1973, toute la maçonnerie était encore en place puisque G. Fournier en a fait une photographie. Aujourd’hui, il est probable que tous ces vestiges ont disparu. C’est absolument lamentable. »

    Superbe et fertile imagination. Pour information, ces vestiges sont encore en place. Les internautes non loin de Clermont Ferrand peuvent le vérifier par eux-même, sinon on peut en voir des aspects sur http://www.dimanchedupieton.com/index.php?2006/06/12/269-plus-de-2550-marcheurs-au-crest

    « Et puis, il y a des vestiges qui crient leur authenticité, des murs écroulés à foison, des vestiges de tours, des restes de porte antique qui sont toujours là ou qu’on retrouve dans des vieux dessins ou dans d’anciennes sculptures... »

    Jolie description des ruines médiévales du site.

    Gabriel Fournier a justement écrit plusieurs livres, dont : Châteaux, villages et villes d’Auvergne au XVe siècle, d’après l’armorial de Guillaume Revel, Paris, 1973 et Le Crest au Moyen Âge, Le Crest, 2003.


    • Emile Mourey Emile Mourey 17 février 2007 09:33

      @ pseudonyme Le Crest

      J’ai regardé votre site piéton. A part la tour, je n’y ai pas vu tous les autres vestiges qui existaient encore il y a quelque trente ans. Dans son ouvrage que vous citez, Gabriel Fournier montre en photo un porche en entier. La dernière fois que je suis allé sur le site, le porche avait disparu mais sa base existait toujours. Non loin de la tour, on pouvait encore voir dans les ronces un reste d’habitation sans toit avec un carrelage que je n’ai pas pu examiner de près. Sur la face sud, de très anciennes habitations dont il ne restait que des pans de murs ; dans la partie ouest, des constructions anciennes plus ou moins en ruines que le lierre et les arbres sauvages continuaient à désagréger. Beaucoup de murs anciens et deux niches oratoires. Sur mon site internet, se trouvent quelques photos de ces ruines qu’apparemment vous ne semblez pas avoir remarquées.

      A cette époque, la municipalité envisageait de construire au milieu de la ville ancienne une maison du peuple en parpaings de ciment. J’ai vu les magnifiques pierres noires des maisons se recouvrir de mortier bâtard et d’enduits modernes, des villas modernes s’élever sur les flancs de la ville, des hangars agricoles couverts de tôles non loin de la source captée. Sachant que le site est classé monument historique, permettez-moi d’être étonné.

      J’ai prévenu la Drac en lui envoyant un exemplaire de mon « Histoire de Gergovie ». N’ayant pas eu de réponse, je n’ai pas insisté. Je sais également par un membre du conseil municipal que la municipalité ne souhaitait pas, à cette époque, que Le Crest soit Gergovie. Je pense que c’est également votre opinion.


    • (---.---.30.109) 17 février 2007 12:19

      tiens on vous dit que c’est médiéval mais vous préférez dire que c’est parce que la municipalité ne veut pas que ce soit gergovie, belle argumentation !


    • Emile Mourey Emile Mourey 17 février 2007 12:48

      @ P:xxx.x70.30.109

      Ma réponse est parfaitement claire. Mon contradicteur ne me demande pas des arguments. Il reprend tout simplement la position que la municipalité du Crest et le Journal La Montagne ont prise à la sortie de mon ouvrage « Histoire de Gergovie » que je leur avais gracieusement envoyée. Et comme mes arguments ne l’intéressent manifestement pas et comme il ne veut même pas prendre connaissance de ceux que j’ai exposés dans mon article, je ne vois pas pourquoi je lui ferai tout un cours dont manifestement il n’a rien à foutre.

      Vous prétendez que je ne donne pas d’arguments. Autrement dit, vous voulez dire que la description du terrain que donne César, confirmée par Polyen, reconfirmée par Sidoïne Apollinaire, comme je l’explique dans mon article, est sortie de mon imagination. Vous voulez dire que le site italien qui a repris mon explication de la bataille de Gergovie , autour du Crest, est un site d’imbéciles.

      Bravo ! Vous êtes un Français comme on les aime.


    • (---.---.30.109) 17 février 2007 21:20

      non et non je ne vous permets pas !!

      1. l’argument donné par la mairie ou n’importe qui d’ailleurs est un argument : les ruines sont manifestement médiévales pour les spécialistes consultés, qu’est-ce qui vous fait dire que ce n’est pas vrai, quels sont vos arguments ?

      2. vous savez on trouve de tout sur internet même sur les sites officiels des plus grandes institutions on trouve des bêtises ! alors ce n’est pas un argument que d’être repris sur un site internet ....

      3. c’est assez navrant de constater que dès qu’il y a une petite contradiction dans ce que vous dites vous ne voulez rien entendre et encore moins argumenter

      PS si on devait croire tout ce que César a écrit et plus généralement tout ce que les auteurs antiques ont écrit, la neige ne serait que des plumes d’oie (Hérodote), il existerait des cyclopes et le terre serait plate..... bref il faut une lecture critique des textes, ce que manifestement vous ne faites pas


    • Emile Mourey Emile Mourey 18 février 2007 12:16

      @ (IP:xxx.x70.30.109)

      Le malentendu qui existe entre nous trouve son origine et son explication dans l’irruption récente dans le domaine de la recherche historique d’une archéologie dite scientifique que l’archéologue Israël Finkelstein qualifie de révolutionnaire. C’est ainsi qu’à partir de vestiges, dits israëlites, retrouvés sur les montagnes de Judée, il réécrit l’histoire d’Israël jusqu’à remettre en question tous les textes de Pentateuque et au-delà. Cette nouvelle méthode donne en effet au vestige archéologique un rôle de juge de paix et de point de départ à toute réflexion, alors que la méthode traditionnelle avait plutôt comme principe de partir des textes.

      Le but de toute méthode de recherche étant de rechercher la preuve, ou tout au moins de s’en approcher au plus près, la démarche classique consistait à rechercher des indices et en les confrontant les uns avec les autres, à arriver à une probabilité puis à une certitude. C’est la méthode du recoupement du renseignement bien connu des militaires. Les trois descriptions du terrain, telles que je les ai expliquées, de César, de Polyen et de Sidoïne Apollinaire s’inscrivent dans cette logique. La découverte d’objets archéologiques datables peut être, en effet, un indice supplémentaire mais non nécessaire.

      L’archéologie dite scientifique, que cela soit en Israël ou en Gaule, a commis une monumentale erreur en voulant écrire l’histoire en corrigeant les textes alors qu’il aurait fallu essayer de mieux les comprendre. Les écrits de César ont été critiqués dès son époque. On lui a reproché certes d’avoir fait preuve d’inexactitudes pour se mettre en valeur mais pour le reste, tout le monde s’est accordé jusqu’à un passé récent pour reconnaître ses grandes qualités d’écrivain, sa précision et son souci du détail.

      Pour en revenir maintenant au témoin archéologique. Premièrement, je n’ai pas dit qu’il n’y avait pas au Crest des vestiges, murailles et autres, datant du Moyen-âge. Je dis seulement ceci. En appliquant le texte de César sur le terrain du Crest, je localise l’endroit où aurait dû se trouver la porte de l’oppidum que les Romains ont essayé d’enfoncer et je trouve à cet endroit un porche d’entrée. Je détermine le tracé de l’oppidum tel que je peux le placer sur le terrain du Crest d’après le texte de César et je trouve une enceinte fortifiée dont il reste une tour. Compte tenu de l’ancienneté de Gergovie et de son statut de capitale, compte tenu par ailleurs que les tours résistent mieux au temps que les murailles, je dis dans un commentaire que cette date peut être du Vème siècle avant J.C.

      Comment peut-on dater l’âge d’une muraille ? Par examen du ciment à la chaux, j’en doute, mais il faut le faire. Par référence à d’autres sites ? Oui, si vous choisissez le site de Mont-Saint-Vincent. Non si vous choisissez le site du mont Beuvray et ses maisons dites gauloises construites sans mortier. Par examen des bois de charpente ? Oui, il faut le faire, mais il faut savoir que les charpentes, ça se répare et ça se remplace plus souvent que les murs.

      Trouver des objets ? Oui, si on veut bien les chercher. C’est ce que j’ai proposé à la DRAC d’Auvergne. Et pour commencer : repérer l’emplacement d’une conduite en plomb que j’ai localisée sur le terrain en suivant la description que donne Sidoïne Apollinaire. Pas de réponse, je n’ai pas insisté et pourtant il y avait beaucoup d’autres sondages qu’on aurait pu faire.

      Trouver des objets ? Oui, si on ne se moque pas des gens qui trouvent ou qui croient trouver quelque chose (voyez un article « l’homme du Crest » dans lequel le journal « la Montagne » se foutait de la gueule des habitants qui avaient découvert un squelette qu’ils croyaient ancien). J’habite moi-même sur un site historique. Les gens ne disent pas ce qu’ils trouvent. En fait, ce n’est qu’en discutant que l’on apprend qu’untel a trouvé une monnaie, un autre de vieilles armes, un autre une poterie, un autre une galerie pouvant être un aqueduc. Et puis, même si vous le signalez, à partir du moment où cela ne rentre pas dans le schéma, on s’en fout.

      Hier, on s’émouvait, on débattait quand Schlieman cherchait la ville de Troie. Aujourd’hui, on s’en fout.

      On s’en fout. C’est le mot qui convient.


    • Antenor (---.---.47.33) 18 février 2007 16:18

      Sur le dessin de Guillaume Revel, il est indéniable que les murailles sont médiévales, même les Romains ne savaient pas les bâtir si haut. Il est cependant possible qu’elles aient été construites sur d’autres plus anciennes comme c’est souvent le cas, pratiquement toutes les fortifications sont « mises à jour » au fil des siècles. La réponse se situe peut être dans les fondations.


    • (---.---.30.109) 18 février 2007 19:13

      antenor c’est mis au jour et pas à jour ! (ce n’est pas de l’informatique)


    • (---.---.30.109) 18 février 2007 19:28

      M. Mourey nous ne seront décidément pas d’accord, sur les méthodes dans un premier temps : vous partez de textes et critiquez ceux qui préfèrent les fouilles pourtant ce sont ces dernières qui peuvent apporter les seules preuves objectives et vérifiables dans ces domaines ! seule une fouille et l’interprétation des vestiges sur le site vous permettrais de d’approcher la réalité (les textes ne sont écrits que par des hommes qui n’ont pas le soucis de l’exactitude et de la réalité mais seulement de leur gloire en ce qui concerne César, comme je le faisait remarquer à pierrot les hommes même antiques sont nos semblables mus par les mêmes désirs et la même subjectivité que nous ! hérodote considéré comme le premier historien n’a pas toujours le soucis de la réalité et de la cohérence, il ne fait que rapporter ce que d’autres lui ont dit, certes il a voyagé et décrit beaucoup mais avec son propre filtre si j’ose dire, avec sa propre conception, il n’y a pas de recul, d’analyse critique, bref ce que dois faire tout historien moderne....)

      ensuite sur votre démonstration : il existe de nombreuses méthodes pour approcher la réalité de ces vestiges en premier sur la connaissance des techniques utilisées pour leur construction et la comparaison avec les autres sites, ensuite les monnaies retrouvées en contexte, puis des méthodes scientifiques de datations (de concrétions calcaires, de bois, par thermoluminescence etc...), bref il existe un arsenal de méthodes directes et indirectes qui permettent d’apprécier des ruines, ce que vous ne pouvez pas faire seul (on ne peut être spécialiste de tout et avoir les moyens de tout réaliser) or vous ne voulez pas entendre les argumentations de vos contradicteurs en disant qu’ils se protègent entre eux et restent sur leur pré-carré mais ce n’est pas comme cela que marche la recherche !! si vos arguments avaient le moindre poids, croyez moi, les archéologues spécialistes se battraient pour prouver vos dires (avec la renommée et le poids médiatique qui va avec ! et ce serait une très bonne manière de devenir calife à la place du calife !!)


  • Anténor (---.---.95.65) 18 février 2007 22:40

    @ IP:xxx.x70.30.109

    Je n’avais pas vu que ma formule pouvait prêter à confusion.

    Je voulais dire que les fortifications sont souvent rénovées au cours du temps pour être adaptées au nouvelles menaces de destruction. En France on a par exemple pas mal de châteaux bâtis au Moyen-âge qui ont été ensuite remaniés à la sauce Vauban pour mieux résister à l’artillerie. Les châteaux-forts et les villes fortifiées médiévales ne sont pas sortis de nulle part, l’évolution a été progressive. Il est très probables que plusieurs d’entre eux ont été construits dans le prolongement d’oppidum gaulois.

    La puissance des fortifications du Crest montre au moins que c’était un lieu de pouvoir important. Il ne parait pas plus incongru de placer Gergovie ici plutôt qu’à Merdogne (où les vestiges ne semblent pas antérieurs à -52 ) ou sur les Côtes de Clermont. De plus c’est en face du plateau sanctuaire de Corent.

    La frilosité de l’archéologie celtique est à mon avis dûe au manque de moyens. Sûrement craignent-ils de se décrédibiliser en suivant des théories qui sortent des sentiers battus et par là de perdre des subventions. Ce serait compréhensible, mais qui ne risque rien n’a rien...


  • Emile Mourey Emile Mourey 19 février 2007 07:35

    @ Antenor

    En effet, il y a très certainement des inquiétudes concernant l’attribution de subventions, mais aussi la crainte de ne pas être inscrit au tableau d’avancement si on conteste.

    En outre, il est bien évident que, dans le contexte de nos institutions, la nomination d’un ministre de la Culture est beaucoup plus motivée par le souci de calmer les manifestations que par celui de faire avancer la connaissance, de conserver notre patrimoine et de le faire connaître pour développer le tourisme étranger, source de devises.


    • (---.---.30.109) 19 février 2007 18:44

      M. Mourey, vous mélangez beaucoup de choses !

      1. il n’y a pas de tableau d’avancement dans la recherche (ce n’est pas l’armée !) 2. un ministre n’a aucun poids sur la recherche et encore moins sur les financements de cette recherche, d’ailleurs l’archéologie dépend du ministère de la culture (pour les autorisations de fouilles) et du ministère de la recherche (pour l’administratif des labo. etc...)

      Antenor je n’avais pas compris ce que vous vouliez dire exactement, pour vous répondre, certes des fortifications sont reconstruites etc... mais il existe de nombreuses méthodes pour attribuer les reconstructions, si les archéologues ne vont pas dans le sens de M. Mourey, ce n’est pas par peur du changement ou par manque de moyens mais parcequ’ils n’accordent pas de crédits aux arguments de M. Mourey au vu des vestiges et de leurs interprétations, ils peuvent se tromper mais seules des fouilles peuvent donner une idée de la réalité des choses.

      cordialement


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