lundi 14 avril - par Vincent Delaury

Êtes-vous déjà resté enfermé dans une Tesla d’Elon Musk ?

Allez-y, c'est vraiment rigolo (même si, c’est vrai, Piégé(s), nous ne le sommes... qu’à moitié) : c'est du survivalisme dans une bagnole dernier cri, avec plein d'options à la clé (dont certaines des plus cruelles). C'est l'histoire d'un jeune mec, et père, qui aime sa petite Sarah (campée par Ashley Cartwright, mignonne comme un cœur, comme toutes les petites filles), mais qui ne sait pas trop le lui montrer, et qui truande (vols à l'étalage, de voitures, etc.) à tout-va, et à vau-l'eau, pour s'en sortir, en errant dans la ville au p'tit bonheur la chance. Soudain, l’œil aux aguets, Eddie - c'est son nom - décide (mauvaise pioche !) de s'engouffrer dans une belle berline noire (un énorme SUV blindé, autrement dit « véhicule de loisir, haut et spacieux »), plus précisément dans une DOLUS (marque inventée ? PS : j'y connais rien aux bagnoles), reposant paisiblement sur un parking pluvieux. Mal lui en a pris !

Pauvre bougre, elle est piégée de l'intérieur (attention, claustros s'abstenir !), en tant qu’habitacle fermé à double tour ouvert à tous les tacles, pour lutter, sans vergogne, contre les sales lascars dans son genre. Il a une tête d'Antoine Griezmann (blondinet, il en a le rose pastel, pas sur ses cheveux comme Grizou, mais sur son survet à capuche qui aide à se fondre dans la masse, et il est tatoué comme les footballeurs à la mode). Le propriétaire, des plus énigmatiques, de la voiture n'est autre qu'un gros richard revanchard, interprété (vocalement, l'acteur n'apparaissant en chair et en os que dans le dernier quart d'heure) par le grand Anthony Hopkins, toujours à l'aise dans les rôles retors foutant grave les chocottes (genre Hannibal Lecter) : là, il interprète un propriétaire obséquieux, et fier de l’être, qui a le contrôle total sur sa voiture de luxe.

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22, v’là un film qui fait peur ! Mais, hélas, pas assez

Ce riche, ce cher William, sapé comme un milord (« Je n'aime pas les riches », et si Hollande, pour une fois, avait raison ?!), a bel et bien décidé de se venger de la société actuelle - on voit souvent des pubs néolibérales, courant après la performance et l'argent, sur un grand écran neutre - qu'il juge trop permissive (trop de bandits qui courent les rues crépusculaires ou aveuglantes de lumière crue de la Grosse Pomme), et il va donc, car c'est pas la première fois, figurez-vous, qu'on s'en prend à sa putain de voiture hautement luxueuse, exercer une vengeance diabolique sur sa « proie », afin, que cet Eddie bouc émissaire assume, par la violence orchestrée à son encontre, les conséquences de son acte (le vol). C’est le jeu pervers du chat et de la souris, en se faisant justice soi-même - Charles Bronson, le justicier de New York, sors de ce corps ! En plus, dans le passé, des salopards, d'après ce que j'ai compris, ont tué sauvagement sa propre fille (cela fait écho avec sa victime enfermée, fou de sa petiote), donc il est remonté à bloc pour faire payer à ce « salaud de pauvre » - de voleur - TOUS les méfaits du monde, lui rappelant tous ses souvenirs poisseux : s'en prendre à sa voiture ultra-perfectionnée chérie, gage de sa réussite sociale - cet ultra-friqué, au profil de control freak, vit dans les hauteurs, dans un building, écrasant de sa toute-puissance, les laissés-pour-compte, à proximité du parking isolé, juste en bas de chez lui, « lieu du crime (et châtiment) » -, eh bien ça, il ne le lui pardonne pas et il est donc farouchement déterminé à lui servir sur un plateau noir ivoire l'enfer automobile, mi-mécanique, mi-hi-tech. Le maraudeur est coincé, soudain ça sonne !, c'est pas cette coquine de Siri, un brin collante, mais c'est le téléphone intérieur du véhicule, bien décidé à lui parler : « Je m'appelle William, dit Mister Hopkins à l'autre bout du fil, avec une voix suave faussement amicale. Ceci est ma voiture. Vous êtes le septième à tenter de voler mon véhicule. Je veux seulement vous offrir un petit avant-goût de l'enfer.  » Ainsi, l'Enfer confiné, sous tension hypnotique, peut commencer !

Sa voiture va donc servir de réceptacle et de caisse de résonance à la torture tous azimuts : sa Doluxe, au toit rétractile (décapotable, métaphore d’un plafond de verre, recevant les gouttes de pluie/larmes, à dégommer fissa par le voleur endetté pris au piège ?), devient une chambre des horreurs ambulante. Et, là-dedans, le jeune crétin (inculte, à ses yeux — il se trompera, car il connaît sur le bout des doigts Crime et Châtiment, 1866, de Dostoïevski), il en chie ! Il doit même, à un moment donné, se risquer à boire son urine dans une bouteille en plastique parce que profondément déshydraté (et son caca, lui, on ne le voit jamais - puritanisme américain grand public oblige ?). Sévices subis, à l’insu de son plein gré (eh oui, pauvre type !, il s’est plongé lui-même dans la merde de la machine du piège redoutable) : alternance chaud et froid (clim à fond, quoi), pas de quoi boire, de manger (en tout cas si peu) ou se couvrir, coups de taser dans les sièges en cuir et musique assourdissante (une espèce de tyrolienne ou yodel lancée dans les baffles) quand il s'avère vulgaire et irrespectueux à l'égard de son « hôte » classieux, et tout le toutim ; accrochez vos ceintures, ses parois sont blindées et le réseau est brouillé (pas le moindre Wi-Fi), en outre, last but not least, cette voiture-bunker tout terrain, à l'insonorisation parfaite, bénéficie d'une carrosserie entièrement personnalisée, avec des vitres pare-balles, des portes en acier et un système de caméras de surveillance en six points. Bref, c'est un véritable bijou, dérivé de Fort Knox, à quatre roues !

Pour la petite histoire, concernant cette Dolus, Deluxe pourrait-on dire, il ne s'agit pas d'un vrai modèle de voiture mais d'une Land Rover modifiée pour les besoins du long-métrage. Par ailleurs, après vérification sur les « Secrets de tournage » d'AlloCiné, trois voitures ont été fabriquées, l'une une pour les scènes extérieures, une autre avec des parties amovibles pour les scènes à l'intérieur de l'habitacle, et encore une autre, bien plus robuste !, pour les cascades.

Un film hollywoodien marxiste dénonçant le capitalisme dominateur écrabouilleur des plus faibles !

Bref, le pitch, sur le papier, est parfait : cela donne un film marxiste sur la lutte des classes, mâtiné d'une réflexion (très courte) sur la nature humaine et son ambivalence (cf. du Dostoïevski pour les nuls) et, de manière plus poussée, s’y trouve une référence, à la fois politique et philosophique, bienvenue au Contrat social (1762) de Rousseau. Aux yeux de William "Big Brother", roi de la vidéosurveillance, qui l’interprète à sa façon, en en faisant une sorte de viatique existentiel de la vengeance « autorisée » : si tu joues au hors-limites avec ce contrat public (bien se tenir en société et ne pas faire à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’il te fasse — on retrouve, en parallèle, histoire d'enfoncer le clou, le biblique « Tu ne voleras point  »), alors tu dois en payer les conséquences et souffrir au centuple, quitte à crever, car tu n’es qu’un vulgaire parasite nuisible. Rien que ça !

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Anthony Hopkins, alias William, l’énigmatique propriétaire, et invité mystère du récit, de la Dolus, sonnant comme Dollars, du « Piégé » (2025) griffé David Yarovesky

En fait, pour tout avouer, c'est un film de série, qui pourrait tout à fait sortir en DVD, ce serait loin d'être une perte pour le 7ᵉ art. Pour autant, ce « petit » film - comme il existe de petits tableaux, en taille, savoureux (la monumentalité d'apparat ne fait pas la grandeur) - est intéressant à plus d'un titre. Inspiré d'un long-métrage argentin (4x4, 2019, de Mariano Cohn), produit tout de même, pour ce « remake » américain, par Sam Raimi, loin d'être un simple tâcheron (au fait, Arte a rediffusé dimanche soir dernier, toujours disponible sur Arte.tv, son western postmoderne Mort ou vif (1995), et je pense qu'il faut revoir à la hausse cette parodie de Sergio Leone, lui-même parodie (amoureuse) de John Ford, d'autant plus qu'il joue bien avec les codes et fantasmes de l'Ouest américain et qu'il bénéficie de deux atouts-charme : la présence de feu Gene Hackman et celle de Sharon Stone, alors à l'acmé de sa beauté solaire et taquine), ce long métrage-concept, s’il est savoureux dans son idée fixe (le riche qui se sert d’un produit de luxe, la sacro-sainte voiture, objet canonique de la réussite et de la liberté aux States et pas seulement au pays de l’oncle Sam, pour dézinguer tous les ripoux qu'il trouve sur sa route, au Boulevard de la mort), s’avère plutôt déceptif et inégal à l’arrivée. Dommage.

Ses qualités ?

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Rouge sang comme l’enfer ! Le vétéran Anthony Hopkins, en mode lac placide, et le jeunot Bill Skarsgård, un tantinet voire carrément sur les nerfs

Primo. La société individualiste du dehors est particulièrement bien filmée : tout le monde se fout de ce qui se passe dans la voiture de l’horreur, d’autant plus que ses vitres sont teintées, noires comme un tombeau, et qu’on n’y voit donc rien à l’intérieur, le supplicié Eddie Barrish (Bill Skarsgård, 34 ans, Nosferatu, 2024) y est seul au monde. On voit donc, à l'extérieur, souvent la nuit, les pubs commerciales pseudo accrocheuses défiler mécaniquement, et froidement, dans l’indifférence, vendant du rêve inaccessible pour la plupart des quidams, et riches et pauvres continuer, dans une triste société à deux vitesses, leur petit bonhomme de chemin, pendant que le jeune délinquant déguste à mort, le tout dans une société profondément clivée : grand fossé entre les quartiers de pauvres à l’abandon et ceux des riches, de « haute sécurité », avec protection technologique rapprochée.

Secundo. Le film joue bien, c’est-à-dire habilement, sur la présence-absence d’un grand acteur (la star du long). Présent, pour les trois quarts du film, que par sa voix (off), Anthony Hopkins (87 printemps au compteur), avec ses silences qui en disent long, ses signes d’irritation (raclements de gorge) et ses rires sardoniques de tortionnaire guindé et doucereux, prend un vif plaisir (contagieux) à camper ce rôle quasi théâtral – il est dans les loges, comme superviseur manipulateur (metteur en scène tirant les cordes), ou sur le terrain, à l’écran, comme comédien guest star – de vieux vengeur psychopathe, riche comme… Donald Trump. Ou Musk, au choix. John Wayne est résolument dans son atavisme, donc les jeunes cons punks décervelés – il y a d’ailleurs une référence explicite à Dirty Harry et à sa réplique culte adressée à des malfrats prenant en otage une cafétéria : "Go Ahead ! Make my Day !" ("Vas-y, allez ! Fais-moi plaisir !") – et mal fagotés vont en baver, c’est moi qui vous le dis ! Et, tout de même, quand il apparaît physiquement à l’écran, quel plaisir pour le spectateur. De par la qualité extrême de son je(u), charisme retors à l’œuvre, entre non-dits et gourmandise des mots prononcés (cassants) qui font mouche, il parvient à hisser le niveau du film.

Maintenant, ses faiblesses, au film, et tout de même de taille...

Premièrement, Piégé ne va pas assez loin dans le poisseux machiavélique et l'humour méchant, façon « cheval de Troie » détonant à la Paul Verhoeven qui viendrait, par le filtre du grotesque mettant les pieds dans le plat, faire vriller la machinerie hollywoodienne de l’acceptable et du préétabli, se montrant, malheureusement dans ses grandes lignes, beaucoup trop bien-pensant à l’arrivée. Forcément, le méchant richard - attention, SPOILER - va crever, brûlé dans les flammes rougeoyantes, comme s’il se trouvait en enfer : sa vengeance malsaine, et mal placée – s’en prendre à un démuni sans le sou qui vole pour survivre et faire plaisir à sa petite – se retrouverait-elle in fine, alléluia !, surpassée et surtout châtiée par la vengeance divine toute-puissante ? Après tout, on est en terres yankees, au catholicisme bon teint. Et le jeune voyou, alors que paraît-il ce personnage-titre (antihéros notoire) l’est beaucoup moins dans la version d’origine, à la sauce argentine, est trop facilement pardonnable et excusable. Comme par hasard, façon deus ex machina, il gagne à un jeu d’argent à gratter 500 dollars, somme pour lui hénaurmissime, le sauvant honnêtement de sa mélasse quotidienne, et la chute du film est tout de même cousue de fil blanc, via un regrettable happy end hollywoodien, plutôt téléphoné : il arrive juste à l’heure, monté sur un joli vélo providentiel tout rose trouvé dans un garage, pour récupérer sa petite fille portant un sac à dos Bisounours à la sortie de l’école. Youpi Tralala ! Bref, c’est un finale gentillet me laissant quelque peu sur ma faim.

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Bill Skarsgård/Eddie, dans un New York interlope craspingue, caviardé de graffitis, de junkies et de cafards

Deuxièmement, ce film-concept, reposant sur les films « autistes » d’enfermement (films de prison ou de sous-marin, autrement dit montrer la vie ardue et complexe en vase clos, difficile également en le voyant de ne pas penser au genre du thriller claustro-téléphonique à la Phone Game (cabines téléphoniques), 2002, et autres Buried (cercueils irakiens), 2010), manque souverainement de virtuosité. Certes, son réal David Yarovesky est loin d’être un manchot (on lui doit auparavant un certain Brightburn : L'Enfant du mal), il filme selon tous les axes possibles (cadrages variés et filmage à 360 degrés de l’objet de convoitise, cet obscur objet du désir qu’est la voiture rutilante sacralisée, noire et classe comme un Soulages, pièce unique en tout cas rare !, pilotage automatique, alternance intérieur/extérieur, à l’arrêt/en marche ; c’est un bolide surpuissant qui peut aller très vite, et qui peut broyer - j’applique ici la logique manichéenne du film - tous les fumiers de brigands nocturnes !), pour autant sa mise en scène ne décolle pas trop, faisant vite, malgré quelques secousses « dégénérées » tout à fait acceptables, et de trop, du surplace.

Par exemple, je me demande bien ce qu’aurait donné ce script (pas assez) malicieux s’il était tombé entre les mains de deux cadors, ou maîtres, du cinéma contemporain mondial : John Carpenter (Christine, 1983) et David Fincher (Panic Room, 2002). Et, au fait, pourquoi pas entre les mains gantées de son producteur Sam Raimi, toujours chic en étant tiré à quatre épingles (en costard-cravate à la Hitchcock), cinéaste de genre talentueux (Mort ou vif mais aussi Un plan simple et la saga Evil Dead) ? Franchement, on n’aurait rien perdu au change !

Bizarrement, alors qu'on est à l'heure de la haute technologie et de « l'intelligence des machines » (IA et ChatGPT génératif), Yarovesky ne donne aucune autonomie à sa voiture-vedette ; elle est complètement soumise au bon vouloir de son propriétaire humain (William). Dommage car, au tout début – je crois pendant le générique – une espèce de point rouge réfléchissant, issu du tableau de bord de la bagnole... de rêve (et bientôt de cauchemar), apparaît et laisse entendre en filigrane, selon moi, que le fameux Hal 9000 de 2001 – souvenez-vous de cette intelligence artificielle ultra-performante et apparemment infaillible, qui développait un comportement paranoïaque menaçant l’équipage du vaisseau spatial Discovery One ; on peut aussi bien sûr penser au Terminator – pourrait entrer dans la danse (macabre). Carpenter, avec sa Christine (nom de la voiture bling-bling rouge, parfaitement pimpée par son jeune propriétaire, provenant de l'univers de ténèbres et de lumières de Stephen King), faisait de celle-ci un véritable personnage, prenant concrètement vie sous nos yeux, comme mystérieusement « douée de raison », et des plus vivifiantes, si ce n’est jouissives, pour s'en prendre à des petits connards de crâneurs plastronnant leur suffisance insultante en s'en prenant lâchement au propriétaire, longtemps penaud (timide et introverti), de LA christique Christine, dont la fureur mécanique, étrangement érotique - Julia Ducournau s'en souviendra pour son pétaradant Titane en 2021 ! -, n'était déjà pas sans lorgner du côté du camion mystère effrayant du Duel (1971) de Steven Spielberg.

Puis, avec Panic Room, montrant les alentours, intérieur/extérieur, tirés au cordeau, d’une grande maison à New York équipée d'une chambre de sûreté (ou « panic room », chambre forte de survie, résistant à toute épreuve), David Fincher en 2002, secondé par David Koepp au scénar ainsi que par un casting de rêve (Jodie Foster et la toute jeune et pourtant déjà si grande Kristen Stewart, jouant Sarah (encore ce prénom féminin !), une diabétique insulino-dépendante, sans oublier Forest Whitaker et Jared Leto), déployait tout le génie de sa caméra furtive et pénétrante, dopée au tout-numérique (prouesse technique stupéfiante), qui participait pleinement, et ce de manière virtuose, à la tension, sous-jacente puis maximale, découlant d’un récit on ne peut plus prenant, naviguant sur plusieurs étages et niveaux de lecture, comme dans un jeu vidéo immersif pour adultes consentants, en huis clos et en eaux troubles, sans trop appuyer, au passage, sur la rhétorique de la réussite du riche s’opposant à la lose abyssale du pauvre.

Vous me direz – « Oui, mais tout le monde n’est pas en mesure de signer un film-signature minimaliste manifestant la puissance formaliste et dramaturgique de son auteur ». Et, certes, vous n’aurez pas tort, mais quand, en tant que cinéphile, on est tant marqué, voire fasciné, par des films malicieux réussis d’importance, comme complices avec le spectateur, et qui font l’Histoire du cinéma et de ses sortilèges, via sa poignée de magiciens d'exception aux manettes, on est en droit d’être exigeant, non ?

Mais je persiste et signe, à pied ou en Tesla de pointe (cependant, attention à sa mise à feu possible !), Piégé, en tant que « thriller psychologique », est suffisamment rigolo (du 3 sur 5 pour moi), mais hélas, insuffisamment électrique, barré et retors, pour valoir tout de même le détour, en restant – volontairement, c’est toute la différence ! – enfermé pendant une heure et demie dans une salle obscure de cinoche, propice à toutes les rêveries, à toutes les divagations fantaisistes et, a contrario, quand c’est pleinement réussi et que le genre abordé s’y prête volontiers, à moult supplices infernaux.

Piégé [Locked], 2025, 1h35, États-Unis. Couleur. De David Yarovesky. Avec Bill Skarsgård, Anthony Hopkins, Ashley Cartwright, Michael Eklund, Navid Charkhi. Musique (inexistante, hélas) : Tim Williams. En salles depuis le 9 avril 2025.

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6 réactions


  • armand 14 avril 12:00

    Bonjour et merci de votre article

    Cela me rend triste que ce formidable personnage (Anthony) soit toujours associé à des personnages « méchants »


    • Vincent Delaury Vincent Delaury 14 avril 13:46

      @armand Merci à vous pour ce retour. « Cela me rend triste que ce formidable personnage (Anthony) soit toujours associé à des personnages « méchants ». » Oui, très souvent. Dont le fameux Hannibal Lecter, rôle qui lui a valu un Oscar, dans « Le Silence des agneaux » (1991), ou son personnage imbu de sa caste, Henry Wilcox, dans « Retour à Howards End » (1992), de James Ivory. Mais parfois, au ciné, Anthony Hopkins trouve des rôles de... « gentils », ou plus ambivalents (à savoir des figures doubles - c’est d’ailleurs là qu’il excelle : dans sa capacité à incarner des personnages très nuancés), par exemple chez James Ivory encore et toujours aux côtés d’Emma Thompson (« Les Vestiges du jour », 1993), ou bien chez Florian Zeller (« The Father », 2020) : il y campe un vieil homme âgé atteint de démence, performance qui lui a valu un deuxième Oscar ! (même si, dans sa suite, « The Son » (2022), il se montre particulièrement retors et cassant). Et, dans les rôles, on va dire, « sympathiques », on peut penser au docteur humaniste (Dr Treves) prenant en charge l’homme-éléphant sans le réduire à sa monstruosité dans « Elephant Man » (1980, Lynch), au père Benedictus des « Deux Papes » (2019, de Fernando Meirelles - en Benoît XVI, il s’y montre plutôt empathique et réfléchi), à Odin, qui n’est autre que le père de Thor dans l’univers Marvel (un personnage noble, bien qu’autoritaire), ou encore à son rôle profondément humain dans « Les Ombres du cœur » (1993 - il y est un universitaire réservé, un brin guindé), signé Richard Attenborough. Bref, une palette de jeux infinie, façon « Je est un autre », pour cet acteur britannico-américain de classe mondiale. smiley


    • Seth 14 avril 14:08

      @armand

      C’est plus rigolo de jouer les méchants que les jeunes premiers tout d’abord et puis les barbons l’âge venant.  smiley


    • Vincent Delaury Vincent Delaury 14 avril 14:13

      @Seth Tout à fait ! smiley


  • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 14 avril 22:04

    Ce film me fait penser à un autre : à l’intérieur de Vasilis Katsoupis (2023) avec William Dafoe qui se retrouve coincé dans un appartement high tech après avoir tenté de voler un tableau.

    Il n’y a pas de torture, mais il se retrouvé piégé sans nourriture, sans eau, sans possibilité de sortir.

    Par contre, dans ce film, l’horreur est plutôt la solitude, l’enfermement et comment survire ainsi. 

    C’est remarquable.


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