samedi 19 septembre 2020 - par rosemar

Guidés par le hasard...

Le hasard d'une rencontre espérée, le bonheur entrevu, alors que les âmes sont "grises", un bonheur que l'on sent fragile, tels sont les motifs de cette chanson de Mouloudji : Un jour, tu verras...

En même temps, une sorte de certitude transparaît, à travers l'emploi du futur : "tu verras, on se rencontrera, nous nous regarderons, Et nous nous sourirons... nous irons... Il y aura un bal."

Le poète s'adresse à quelqu'un qu'il ne connaît pas, mais la force de l'espoir le conduit à affirmer une rencontre prochaine : le tutoiement, "tu verras" marque une familiarité, une proximité évidentes...

La réunion des deux amoureux semble assurée, quel que soit le lieu, ou le moment.

Regards, sourires, gestes identiques scellent une union de deux âmes... Le pronom "nous", utilisé à plusieurs reprises, marque cet accord.

Une inquiétude se fait jour, pourtant, avec l'évocation du temps qui passe "si vite."

Il faut presque "cacher" son bonheur dans le soir qui tombe, pour le préserver : on perçoit, là, toute la fragilité de ces instants volés dans une vie de doute, de douleurs...

L'évocation du bal qui suit est pleine de mélancolie : brume, pauvreté sont au rendez-vous.
 
Seuls, les pavés sont "doux", l'air du bal musette est "le plus beau", des termes élogieux qui atténuent la tristesse du paysage.


 
L'aveugle qui joue de l'orgue de barbarie complète ce tableau, empreint, à la fois de joie et de mélancolie.
 
La danse est, enfin, l'occasion de se réunir, loin du monde : il s'agit de "danser l'amour, les yeux dans les yeux", mais le poète évoque aussi "une fin du monde", "une nuit profonde", symboles, sans doute de l'oubli du monde extérieur, de ses angoisses.
 
La certitude de la rencontre est, ensuite, réaffirmée dans le refrain : "Tu verras, on se rencontrera"...
 
Le texte oscille entre mélancolie, tendresse et bonheur rayonnant...
 
On perçoit, là, toute l'ambiguité de la vie : dureté du monde, pauvreté, ciel gris, joie rêvée, douceur espérée.
 

La mélodie restitue cette ambiance de douce mélancolie.
 
Poème plein d'émotions, de sensibilité, cette chanson réveille en nous des sentiments nuancés de tristesse, et de bonheur...

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-guides-par-le-hasard-124181403.html

 

Vidéo :



11 réactions


  • Rantanplan Carabosse 19 septembre 2020 22:13

    Pauvre Mouloudji.


  • eau-mission eau-pression 20 septembre 2020 18:24

    En amour, jouons au pile ou face, qu’importe si le lot est petit ou gros.

    Les baisers volés s’envolent, pourquoi ?


  • Esprit Critique 20 septembre 2020 20:58

    Le Talent ,c’est ça : « Un jour tu verres .... » , un Melodie, ..

    Et on y croit !

    J’adore Mouloudji, mais je ne peux m’empêcher de penser a sa réaction, cet homme amoureux fou de la France et du français, s’il voyait les ravages de la pourriture islamique sur cette nation qu’il aimait.


  • Sozenz 20 septembre 2020 21:49
    Guidés par le hasard...

    cette phrase n a aucun sens .

    le hasard est le jet de dé ; donc on peut se laisser mené par le hasard ( si on croit au hasard ).mais pas guidé.

    on est guidé par ses intuitions , par un maître . etre guidé c est etre emmené dans une direction précise .


    • vesjem vesjem 21 septembre 2020 09:06

      @Sozenz
      on peut également dire que « guidé par le hasard » est une phrase géniale ;
      c’est une métaphore de « guidé par la providence », sans faire allusion à une quelconque religion


  • vesjem vesjem 21 septembre 2020 09:01

    merci rosemar, j’adore mouloudji

    pour qui a connu de grandes peines, écouter « un jour tu verras » peut être un remède passager à la nostalgie d’un instant


  • Francis, agnotologue Francis 21 septembre 2020 09:25

    « La nostalgie c’est le désir d’on ne sait quoi... » Antoine de Saint Exupéry
    « La nostalgie n’est plus ce qu’elle était » Simone Signoret
     

    J’ai choisi ces deux citations, parce qu’elles se complètent bien, et disent quelque chose de notre époque.

     

    Peut-être ça : « La pente naturelle de la machine consiste à rendre impossible toute vie humaine authentique » (Orwell)


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