mardi 26 septembre 2006 - par Patrick Adam

« Indigènes » : remplacer une amnésie par une autre


La sortie du film Indigènes mercredi prochain ne manquera pas de relancer le débat qui agite notre pays à propos du passé colonial de la France, débat qui nous fait patauger chaque jour un peu plus dans une repentance glauque, où l’on confond allègrement "colonisation" et "colonialisme". D’après son auteur, le film prétend réparer une double injustice : celle de notre mémoire présupposée défaillante concernant un passé que l’on s’obstine à présenter comme douloureux alors qu’il fut, somme toute, assez glorieux, et celle de notre rapinerie pour ne pas avoir indemnisé les supplétifs restés dans leur pays d’origine après les indépendances, à un taux identique à celui des combattants de l’ex-métropole.

Laissons de côté pour l’instant la question des indemnisations qu’il faut déconnecter de l’aspect "remembrance" (à moins d’avouer que la mémoire doit toujours avoir un prix), pour signaler quelques travaux qui semblent avoir été négligés par le réalisateur d’un film conçu avant tout pour émouvoir, et non pour rendre compte fidèlement d’un fait historique. Puisés dans une documentation plus spécialement orientée sur l’histoire du Sahara, les documents que je verse au dossier concernent davantage les goums marocains que leurs homologues algériens. D’autres intervenants pourront donc les compléter avantageusement.

Créés au début de 1908, les premiers goums marocains ont montré rapidement des défaillances, notamment à propos de l’esprit de discipline des effectifs. Une de leurs premières missions fut d’ouvrir un passage au sultan Moulay Abdelaziz qui désirait de se rendre de Fès à Rabat (160 km) peu après les émeutes qui avaient ensanglanté Casablanca. Contesté dans son pays par Bouhmara, un usurpateur désigné sous le nom de "Rogui", le sultan pouvait alors difficilement sortir de son palais de Fès, sans le soutien de troupes étrangères assurant sa protection rapprochée (le Protectorat n’a été mis en place qu’en 1912). L’aventure montra que les nouvelles troupes composées pour une large part de Berbères pensaient plus à piller les villages traversés qu’à honorer leur mission

Fort de cette expérience, voici les instructions données par le général d’Amade, le 5 novembre 1908 : "Le recrutement des goums s’effectuera dans chaque région. Il y aura lieu d’apporter à cette opération toute la circonspection désirable pour éviter les mécomptes du début qui seraient susceptibles d’entamer la réussite de cette création. Les nouveaux auxiliaires devront être initiés avec la plus grande patience et la plus grande douceur aux règles diverses et de la discipline. On tiendra compte de la personnalité de chaque goumier dont le sentiment individualiste et le caractère propre sont particulièrement développés chez le Marocain. Après les exercices simples, après les appels journaliers, les goumiers doivent avoir la plus grande liberté pour vaquer à leurs affaires d’intérêts de famille". On est loin des hommes arrachés à leurs champs...

Pour ce qui est du "travail de mémoire" qui nous ferait défaut, rappelons l’excellente étude de Jean Saulay, Histoire des Goums marocains (tome 1), Le Maroc, pacification et unification du pays (1908-1934), Paris, La Koumia - Public-Réalisations, 1985. Suivie du tome 2 La Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre (1934-1956), de Yves Salkin et Jacques Morineau, Paris, paru en 1987. Vaste travail d’érudition traitant de l’organisation et des différentes opérations menées par ces troupes, on peut extraire du premier tome, le passage d’un texte écrit en 1986 par le Lieutenant Guy de Mareuil qui avait été en poste en 1937 à Aouïnet Torgoz (cercle d’Assa). Cinquante ans après avoir servi, voici ce que cet ancien officier écrivait : "Mais tout cela est vieux et oublié et une seule idée demeure : que les "ouled Koumia" (fils des goums) prennent leur plume pour faire revivre leurs souvenirs. Sans eux, les enfants et petits-enfants qui vont venir, useront leurs dictionnaires en vain, pour essayer de dessiner une France "non hexagonale" et pourquoi tant de gens de couleurs, de langues, de religions et de moeurs différentes ont eu une notion particulière de la France et des Français".

A l’intention des nostalgiques et de ceux qui aiment se frotter à la rigueur de l’histoire et pas seulement se badigeonner de bons sentiments (notamment pour ce qui est de tout ce qui touche à la colonisation et à ses "bienfaits" honnis), on peut ajouter qu’à Aouïnet Torgoz, minuscule oasis de l’oued Draâ demeurée en dehors des circuits touristiques, il subsiste aujourd’hui encore un bordj construit par les Français. C’est une étonnante bâtisse plantée dans un nulle part de Dino Buzzati, d’où surgissent les têtes de quelques palmiers (les seuls de la région). Elle abrite l’ébauche d’un musée géologique et botanique qui peine à fonctionner. Avis aux amateurs de bonnes résolutions...

Mais le thème des supplétifs n’a pas intéressé que les spécialistes. Dès l’année 1955, les éditions France Empire publiaient un ouvrage grand public, intitulé Tabor, nom donné à l’ensemble des régiments composés de différents goums. Jacques Augarde, secrétaire d’Etat aux affaires musulmanes de la IVe République, ancien maire de Bougie (l’actuelle Béjaïa en Algérie), ancien député de Constantine, y relatait dans un style sobre et alerte son extraordinaire "équipée" à la tête d’un régiment de goumiers, depuis la Corse jusqu’à Berlin, pour délivrer l’Europe du joug des nazis. Citons un extrait de la préface du général Guillaume : "L’étonnante épopée des goumiers de l’Atlas, vêtus de leur djellaba de laine devenue légendaire, va se dérouler à partir de 1943, à travers la Corse, l’Italie, l’ïle d’Elbe, la France et l’Allemagne, pour aboutir aux rives du Neckar et du Danube. Au cours de ces campagnes, plus de vingt-deux mille goumiers seront engagés, et plus de huit mille d’entre eux, officiers, sous-officiers et goumiers, tomberont, tués ou blessés. Je garde l’immense fierté d’avoir présidé à l’organisation des goums marocains, puis de les avoir menés aux combats de la Libération. [...] Pour les goums, le combat continue. Au-delà des mers, en Extrême-Orient, depuis 1948, les tabors, au Tonkin, luttent pour la sauvegarde de l’Union française. Les noms de Cao-Bang, Tat-Khe, Hoa-bing, s’inscrivent sur leurs fanions trop étroits pour contenir tant de gloire amassée presque sans arrêt depuis 1911, sur tous les champs de bataille de l’Armée française".

L’ouvrage remet bien des pendules à l’heure. Bourré d’anecdotes rapportées dans un style plaisant, il rend compte de l’intérêt pécuniaire que représentait alors pour nombre de Marocains ou d’Algériens la possibilité de servir la France. Car les goumiers étaient payés et même plutôt bien payés, si on considère la misère qui collait à leurs semelles et dont ils cherchaient à s’extraire, sinon ils ne se seraient jamais autant pressés sous les drapeaux pour servir une République dont ils ne pouvaient imaginer qu’elle puisse leur apporter autre chose que de faire bouillir la marmite. Croire que les goumiers se seraient battus pour une "Liberté Egalité Fraternité" mythologique, tient du fantasme pur et dur.

Au Maroc, ils habitaient avec leur famille (femme et enfants) à proximité et parfois à l’intérieur des casernes, dans des installations en tous points semblables à celles des douars où ils étaient nés. Plus tard, engagés dans la campagne d’Italie, ils ont obtenu le droit de faire du butin sur l’ennemi. Et, à la grande surprise des troupes américaines qui les encadraient, ils ont traversé une bonne partie de la botte mussolinienne en traînant des poules, des chèvres ou des moutons, ou en tenant ces animaux vivants (puisque devant être égorgés) serrés en travers de leur monture. Un chapitre de l’ouvrage de Jacques Augarde intitulé Chikaya, terme qu’on peut traduire par "discussion", "dispute" ou "procès", raconte l’étrange cérémonie qui, environ une fois par mois, réunissait les officiers à leur troupe, afin de régler différents litiges d’intendance et d’atténuer les frictions qui ne manquaient pas d’agiter régulièrement des gens issus de tribus qui entretenaient souvent un passé riche en contentieux. Deux anecdotes méritent d’être rapportées.

La première concerne un jeune homme "au visage d’enfant" qui a tout au plus seize ans. Il a été convoqué par l’officier car un courrier est arrivé de son village pour savoir ce qu’il était advenu. Apparemment le jeune homme n’a donné aucun signe de vie depuis plus de six mois. L’officier l’interroge :

- "Comment en es-tu venu aux goums ?

- Il y avait au souk des Aït Isschak des askers [recruteurs locaux pour toute sorte d’activités]. Ils demandaient des hommes pour le baroud [combat entre tribus]. Ils disaient "On part tout de suite avec l’tomobile". Alors je suis allé avec eux. J’étais jamais monté dans l’tomobile, mon lieutenant.

- Tu n’as pas demandé à un ami de prévenir la famille ?

- Non, allach... [pourquoi ?]

- Vous êtes extraordinaires !!!..."

La seconde rapporte le dialogue de l’auteur avec un dénommé Moulay ben Hamadi. L’homme a envoyé plusieurs fois de l’argent au bled, mais il affirme que, là-bas, ils n’ont rien reçu. L’officier interroge : " Raconte-moi ta petite affaire." L’homme s’explique avec des gestes sobres, dont chacun veut dire : " Moi, je n’y peux rien !" mais dont le dernier signifie : "Tout s’arrangera si tu le veux !". Un sous-officier précise que quatre mandats ont bien été envoyés de Bizerte, représentant des prises de guerre, et qu’ils n’ont jamais été payés à sa famille. L’homme a effectivement versé à la poste aux Armées vingt-quatre mille francs et il peut montrer les talons. La somme est rondelette. L’officier ne peut s’empêcher de commenter :

- "Tu es grand riche".

Et le goumier de répondre avec toute la finesse des Berbères quand ils doivent s’adresser à un supérieur :

- "Non, mon lieutenant : le caïd [au village] grand riche, moi pauvre"...

*

* *

Ces deux anecdotes montrent, s’il en était encore besoin, qu’il n’est pas sain de reconstituer l’histoire selon nos critères actuels, juste pour faire pleurer dans les chaumières. Les "Indigènes" n’ont pas été râflés pour servir l’armée française. Bien avant de partir pour l’Europe, ils avaient participé de bon coeur à la "pacification" du Maroc, puis à la conquête saharienne (bien que dans ce cas les tirailleurs sénégalais aient été jugés plus efficaces et dignes de confiance par leurs supérieurs), mais aussi au maintien de l’ordre intérieur à travers tout le Maghreb. Et si le recrutement de ces supplétifs s’est fait parfois au moyen d’une campagne de "promotion" frisant l’intoxication dont les petits chefs locaux ont largement profité, il en a toujours été ainsi dans toutes les armées du monde (hier pour les engagés à qui l’armée promettait les meilleures formations technologiques, aujourd’hui pour les GI qui combattent en Irak) : "Engagez-vous ! Engagez-vous ! Qu’ils disaient !"... Ils sont toujours aussi fous ces roumis...

Il est évident que ces quelques éléments ne prétendent pas englober un débat qui n’en est encore qu’à ses prémisses. S’ils pouvaient l’aiguiller vers des voies moins simplificatrices que celles qui sont empruntées par les "touristes équitables" de l’histoire, on ne pourrait que s’en réjouir. Les deux photos jointes à cet article méritent autant de publicité qu’une affiche de cinéma conçue comme un étendard de la "beuritude" (au sens qu’Aimé Césaire a donné jadis à la "négritude") qui se vend si bien dans nos médias : l’une montre des goumiers traversant les Apennins avec leurs prises de guerre, façon d’illustrer un des aspects "économiques" de cette page d’histoire qui ne manquera pas d’être récupérée par les agitateurs professionnels ; l’autre témoigne de la reconnaissance "politique" de la France pour l’engagement de ces hommes, puisqu’on y voit le Général de Gaulle serrant avec solennité la main d’un goumier...

Patrick Adam



954 réactions


    • Bulgroz (---.---.14.99) 2 octobre 2006 18:49

      @ Cambronne,

      Je trouve que tu éxagères :

      Un : Je réserve mon vote, donc je ne sais pas encore.

      Deux : Contrairement à ce que tu racontes, DW dit des choses intéressantes, rien qu’aujourd’hui, j’ai noté toutes ces belles pensées et encore j’ai arrété le décompte à 17H40 :

      par demian west (IP:xxx.x14.255.57) le 1er octobre 2006 à 23H43

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 08H14

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 08H22

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 08H30

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 08H52

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H04

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H08

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H13

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H20

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H26

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H30

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H36

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H50

      par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 09H59

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 10H32

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 10H37

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 10H42

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 10H46

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 10H49

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 10H54

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 11H13

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 11H17

      par demian west (IP:xxx.x49.154.191) le 2 octobre 2006 à 11H26

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 11H35

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 11H42

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 11H53

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 12H04

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 12H12

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 12H24

      par demian west (IP:xxx.x21.116.37) le 2 octobre 2006 à 12H25

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 12H42

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 12H44

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 12H50

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 12H59

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 13H11

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 13H15

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 13H22

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 13H44

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 13H47

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 13H57

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H09

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H15

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H17

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H21

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H24

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H29

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H30

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H36

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 14H49

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 15H11

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 15H29

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 15H50

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 16H14

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 16H24

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 16H54

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 17H01

      par demian west (IP:xxx.x21.251.90) le 2 octobre 2006 à 17H30


  • Bulgroz (---.---.14.99) 2 octobre 2006 19:00

    Laïque, mais pas trop ! par demian west (IP:xxx.x21.126.192) le 2 octobre 2006 à 08H22 115,

    Ce que vous ignorez, c’est qu’à partir du niveau DEA : on est censé pourvoir s’enseigner à soi-même toutes disciplines : c’est la porte vers l’interdisciplinarité.

    Et votre mépris des doctorants signifie bien que vous n’avez pas une once de culture.

    Il faut apprendre à apprendre : ça ne se fait pas sans maîtres.

    Il faut étudier avant de pouvoir s’exprimer sur un sujet en le maîtrisant : sinon vous dites votre opinion, ce qui est votre droit et votre devoir. Mais ce n’est qu’une opinion parmi d’autres, et qu’elle ne saurait faire école.

    Sauf, pour quelques exceptions qui savent confirmer la règle.

    DW


  • Patrick Adam Patrick Adam 2 octobre 2006 19:22

    Salut Cambronne

    T’as raison concernant le fou furieux de la bav’langue bifide bimachin, il est obsédé par l’article qu’un rédacteur de talent lui a consacré. Du coup, il croit que c’est lui qui a du talent. C’est franchement comique. Il en est devenu mesquin comme une vieille fille qui compte les trous dans ses dentelles et qui a toujours peur d’en avoir perdu un. Il s’imagine que j’ai fait monter les interventions sur ce fil pour égaler le sien... C’est un malade. Je n’ai qu’un souhait, c’est de voir effacer tous ses posts et ceux de ses comparses, ça ferait un bon nettoyage et ça nous permettrait de respirer nettement mieux.

    Il s’est auto-proclamé défenseur de l’islam, comme un minable chevalier à la face frippée de vieilles rides. Il croit épater la galerie alors qu’en dehors de quelques illuminés il est rejeté par tous les intervenants. De l’islam, il ne connaît rien. D’ailleurs, il ne connaît rien à rien. De quoi l’a-t-on entendu parler ? De rien. Quand il pond un article, la plupart du temps, il ne fait que reprendre quelques colonnes de la presse anglo-saxonne et il malaxe ça dans sa bav-langue glaireuse.

    Bien sûr, c’est un porteur de valises idéologiques. Et, comme les autres, il ne sait pas ce qu’il y a dedans, si c’est du lard ou du cochon. Après avoir insulté Bulgroz, puis toi, puis moi, puis Marsu, il s’en prend maintenant à Wrysia et à Ka. La boucle est bouclée. On est à la fin de la mue de la chrysalide, la chenille était déjà pas très pimpante mais pour ce qui est du papillon, on n’est franchement pas gâtés. Ailes fripées, ventre boursouflé par un nombril hideux, antennes vert-de-grisées, pattes couvertes de croutes de gale. Beurk ! Un vieux dromadaire sur le retour. Il devrait aller se planquer dans un camp d’entraînement en Afghanistan. On l’accueillerait à bras ouvert. Là-bas, on mange à peu près tous les insectes, même les plus hideux.

    A part ça, as-tu vu l’émission « Arret sur images » de dimanche. Sinon, essaie de mettre la main dessus. Passionnant. Mais black-out sur toute la ligne. Trop dérangeant pour les âmes sensibles. Pourtant, il n’a fait qu’énumérer des vérités. Plus dures les unes que les autres pour le réalisateur et les acteurs de ce film de propagande estampillée « beur équitable ». A mon avis, il avait quelques comptes à régler avec eux, car il semble évident qu’il a été récupéré. Je suis persuadé que le travail qu’il a fourni a été détourné pour ne retenir que ce qui confortait la thèse du film. Tout le contraire de la façon de faire l’histoire.

    Bien à toi. Patrick Adam


  • CAMBRONNE (---.---.233.253) 2 octobre 2006 19:35

    Salut à toi frappé comme moi d’anathème !

    Moi je suis à la retraite donc en principe j’ai du temps libre ; DW bénéficierait il d’une AAH ( Allocation adulte handicapé )qui lui permettrait de vivre et de consacrer son temps à l’édification de ses concitoyens ?

    Sinon quelles seraient ses sources de revenu ? vit il aux crochets d’un vieillard généreux et amoureux des éphèbes , un vieux satrape turc par exemple ce qui expliquerait son gout pour l’islam .

    Mystère , mystère ..

    Sinon , arrète de te tater pour ton vote , ça donne de maucaises habitudes .

    Salut et fraternité .


  • Patrick Adam Patrick Adam 2 octobre 2006 19:49

    @ zen

    Tu nous fais une crise d’urticaire ou t’as bouffé des huîtres du bassin d’Archachon ? T’as rien d’autre à faire que d’emmerder les autres ? Tu fais que ça depuis que t’es à la retraite ? Pour un ex prof de philo, m’est avis que t’as peut-être pas assez appris de choses de la vie. C’est généralement le défaut de tous les profs. Vous ne pouvez vous empêcher de donner des leçons à la terre entière... Et j’en connais un bon paquet. (oulà - je sens que je vais pas me faire beaucoup d’amis sur ce coup-là). Quand j’étais vendeur, j’avais appris à les repérer avant qu’ils aient le temps de refermer la porte du magasin... Après, on en rigolait avec les collègues.

    Tu vois, en ce moment, je suis en train de faire de la pub à Gabriel Blanchard. Un historien qui a montré plus d’aspects négatifs du film « Indigènes » que le peu que j’en avais évoqué dans mon article. C’est te dire ma délicatesse. Alors j’en jouis, et jai envie que d’autres en jouissent aussi. Les importuns, qu’ils aillent se faire voir dans les lingeries à Pigalle.

    J’ai fait aussi pas mal de pub à Chahdortt Djavann sur un autre fil. Tu vois, je suis plutôt du genre partageux. (j’ai pas l’air que ce soit ton cas).Tu crois que j’ai l’ego aussi boursouflé que le tien et celui des tarés que tu mets un point d’horreur à justifier ou à défendre. Ca t’emmerde ce que je fais ? Je m’en fous ! En fait non, j’en serais plutôt ravi. Parce que de te voir venir poser un peu de ton fiel (tu vois, je te ménage, car je pense plutôt à autre chose) par-ci par-là, sur la quasi totalité des sujets qui sont abordés comme si tu étais la science que nous attendions tous, ça me donne envie de me marrer. T’as la retraite plutôt mauvaise on dirait. Moi quand je me lève le matin, j’ai tojours l’impression d’avoir toute la vie devant moi.

    Bien à toi bien sûr - en toutes zeniteries de rétroviseurs de bazar.

    Patrick Adam


    • ZEN zen 2 octobre 2006 20:15

      « Ce forum est un espace de débat civique et civilisé »

      dixit Agoravox...


    • ZEN zen 3 octobre 2006 02:23

      @PAdam

      Voila ce que je suggérais plus haut trés courtoisement à Vigie,dont j’apprécie le plus souvent les interventions, plus haut :

      "Pour nuancer tes jugements tout en faisant un peu d’histoire et quelques distinctions, je me permets de te conseiller la lecture d’un livre que je viens de terminer, d’un intellectuel franco-tunisien,Abdelwabad Meddeb, trés éclairé sur ce problème Un livre juste. Pourtant j’excècre les mollahs et les rabbins...Pour un survol :

      http://remmm.revues.org/document2447.html

      Donc, cet intellectuel serait un « taré » ? Prends le temps de le lire mon vieux, de consulter au moins le lien, avant d’éructer des propos de bistrot.Athée comme je le suis, antiislamisque, mais non pas stupidement anti- islam, j’ai admiré le travail historique de ce Tunisien qui va chercher de manière trés érudite l’origine des dérives fondamentaliste, sans proférer ni insultes ni invectives,mais avec une intelligence lumineuse...

      Autrement ma retraite se passe bien,dans la bonne humeur et la plus complète zènitude.Merci de te soucier autant de moi, mais ma petite personne ne compte guère, seule m’importe le débat d’idées entre personnes civilisées.

      Si tu as une minute ,fais un tour par mes articles, tu verras comment je « fonctionne ».


  • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 2 octobre 2006 20:25

    Une petite bande de nostalgiques de l’OAS + quelques islamophobes tendance extrême FN + quelques caméléons(nes) sionistes = conglomérat de fiottes ravagées par l’intolérance et la haine de l’autre.

    Bravo DW d’avoir levé la hase triple face de françoise-wrysia, fausse musulmane et vraie agent d’intox sioniste.


  • vigie (---.---.61.103) 2 octobre 2006 20:34

    Au moins sur ce fil on n’a pas le temps de s’ennuyer, mais avec ca mes affaires n’avancent pas, bref, je reprends. Demian me fait dire "Vigie dit, ici, que l’islam rend débile et il en avoue son islamophobie et qu’il en remercie aussitôt PA et Wrisya.

    " Tsuuu, tsuuu, tsuuu, c’est pas beau de déformer mes propos, demian tu me feras deux paters, et trois avés pour la peine, et tu as de la chance que je ne t’excommunie pas !

    Wrisya ,relis-moi SVP, je ne parle pas par ma bouche je fais référence à une citation, qui s’il est vrai que dans son ensemble je ne la désavoue pas, ce n’est pas moi qui l’ai dite. Je respecte celui qui vit sa foi dans le respect des autres, y compris pour l’islam. Le problème n’est pas la. mais quand on met en exergue la violence, la manipulation, les menaces, les fatwas etc....

    Mon devoir est de critiquer l’islam, et si la religion catholique faisait de même je le crirait haut et fort. Je ne comprends pas qu’il n’y ai pas davantage de musulman qui dénonce ses propos vengeurs, comme l’on l’a vu avec ce professeur de philo Robert Redeker. On peut critiquer la religion chrétienne ca ne me dérange pas c’est ca le devoir démocratique, c’est sain et hygiénique. autres exemples, morceaux choisies :

    " Opéra autocensuré, enseignant menacé pour ses écrits, discours du pape critiqué, les manifestations d’intolérance se multiplient.

    Par Pascal RICHE QUOTIDIEN : Samedi 30 septembre 2006 - 06:00

    C’est une première à Berlin : l’un des trois opéras de la ville, le Deutsche Oper, a décidé cette semaine de son propre chef de censurer une production, Idoménée de Mozart, jugeant qu’une scène pourrait lui attirer des ennuis. Dans la mise en scène de Hans Neuenfels, le roi de Crète, naufragé, dépose en sacrifice quatre têtes sur des chaises : celles de Poséidon, de Jésus, de Bouddha et de Mahomet. Un opéra pourtant monté sans encombre il y a à peine trois ans en Allemagne. Cache. C’est une première en France : un professeur de philo, cette semaine, a été mis sous la protection de la police à cause d’un article qu’il avait signé dans le Figaro et qui lui a valu des menaces de mort. Robert Redeker, 52 ans, n’est pas retourné dans son lycée de Saint-Orens-de-Gameville, près de Toulouse. Il se cache. Dans son article, il qualifiait le Coran de « livre d’inouïe violence » et campait Mahomet en « maître de haine », « pillard, massacreur de Juifs et polygame ».

    Ces deux affaires interviennent quelques jours après la polémique sur le discours théologique du pape à Ratisbonne, en Allemagne. Une autre première : les propos de Benoît XVI une réflexion savante sur les rapports entre raison et foi avaient déclenché des manifestations hostiles dans plusieurs pays musulmans. Le pape avait en effet suggéré, en s’abritant derrière les propos d’un empereur byzantin des XIVe et XVe siècles, que l’islam s’accommodait de la violence. La controverse de Ratisbonne est venue réveiller les passions soulevées par l’affaire des caricatures du Prophète. La publication de celles-ci, il y a exactement un an, dans un journal danois, avait conduit, elle aussi, à des manifestations violentes voire meurtrières dans divers endroits de la planète.

    Deux phénomènes. Tous ces épisodes témoignent d’une tension de plus en plus vive, en Europe, autour de la question de l’islam et de ses valeurs. Depuis quelques années, on constate deux tendances : la critique de l’islam, passe-temps prisé autrefois à l’extrême droite, est devenue plus virulente et plus répandue sur le spectre politique ; symétriquement, les réactions à ces critiques sont de plus en plus violentes et elles s’internationalisent. Le premier phénomène est lié au terrorisme, à la montée de l’islam « radical » et des peurs. Le second est attisé par la révolution des moyens de communication (télévision, Internet), qui permet de lier les minorités extrémistes à travers le monde, de démultiplier la colère. L’ensemble forme un cocktail explosif. Vendredi, l’organisation Reporters sans frontières mettait en garde con« une confiscation du débat sur l’islam », jugeant intolérable que « le recours à la menace, à la censure, se substitue à la controverse et au débat ». Selon les plus alarmistes, la liberté d’expression en Occident serait menacée. Est-il encore possible aujourd’hui, demandent-ils, de critiquer l’islam ou de parler de son prophète ? Les journaux, les auteurs, les éditeurs n’ont-ils pas commencé à s’autocensurer ? Peut-on encore jouer sur une scène le Mahomet de Voltaire ? Mais d’un autre côté se multiplient, dans l’édition ou la presse, les attaques polémiques contre l’islam. Une forme d’instrumentalisation des tensions actuelles : « Critiquer l’islam, pourquoi pas ? Mais il faut toujours se demander : à quoi cela sert ? » estime ainsi Thomas Deltombe, auteur de l’Islam imaginaire (éd. la Découverte).

    Dans l’affaire Redeker, l’article du philosophe, membre du comité de rédaction des Temps modernes, est une provocation manifeste. Les menaces dont il a fait l’objet n’en sont pas moins inadmissibles. L’enseignant a évoqué des messages haineux, avec sa photo, son adresse et un plan pour s’y rendre, et le parquet de Paris a confié vendredi une enquête à la DST. C’est un peu maladroitement que le gouvernement a pris sa défense. Le ministre de l’Education, Gilles de Robien, s’est déclaré « solidaire », non sans ajouter un bémol bizarre sur l’obligation de « prudence » des fonctionnaires (lire ci-contre). Vendredi, Dominique de Villepin a réagi lui aussi en deux temps : « Nous sommes dans une démocratie, chacun doit pouvoir s’exprimer librement dans le respect, bien sûr, des autres. C’est la seule limite qui doit être acceptée à cette liberté. » Depuis son refuge, Robert Redeker continue sa croisade, accusant le ministère et les syndicats enseignants de l’avoir « lâché ».

    Non au terrorisme intellectuel, oui a la liberté d’expression, et au droit de se tromper. Ce n’est pas la peine d’être au siècle des communications, si l’on doit replonger dans un obscurantisme d’un autre temps, il faudrait peut être supporter le débat contradictoire.


    • wrisya (---.---.1.82) 2 octobre 2006 20:38

      Ne t’inquiète pas Vigie : je n’ai pas dit que tu avais écrit l’article en question, je me contentais de répondre à un propos dans ce que tu as cité. Voilà !

      P.S. : Lost adooooorre le mensonge me concernant, alors un conseil si je peux me permettre : Let him talk to himself !


  • Patrick Adam Patrick Adam 2 octobre 2006 21:41

    @ zen

    « Ce forum est un espace de débat civique et civilisé » Mais bien sûr, très cher zen et comme disait Jean de Laf. « nous l’allons montrer tout à l’heure » et même derechef...

    Toujours bien à toi pour toujours plus de leçons de civisme et de savoir paraître, parce que pour ce qui est du savoir être, j’attends toujours.

    Patrick Adam


  • lyes (---.---.166.44) 2 octobre 2006 21:57

    sabah

    Je suis allée voir le film hier soir et j’en suis encore fortement troublée. Je suis sortie de la sallle de ciné la gorge serrée et les nerfs gonflés à bloc.

    Ce film est dur, il fait mal car essentiellement VRAI. Nos ancêtres (je suis d’origine marocaine) ont été les grands oubliés des livres d’histoire, je ne me souviens pas avoir étudié ces faits pendant toute ma scolarité, tous les livres scolaires que j’ai pu ouvrir semblaient tous avoir perdus la mémoire ou peut être n’avais je peut être pas prêté attention à une astérix à peine visible !!!

    Je ne peux taire ma révolte face à tant d’injustice et de mensonges, cette non reconnaissance de nos pères je la ressens comme une blessure en plus, une trahison car il n’y a pas d’autres mots pour décrire cette ignominie de l’Etat français.

    Merci à JAMEL et à toutes les équipes du film pour ce film qui d’ailleurs est plus qu’un film pour moi, je conseillerais à tous les professeurs enseignant dans leur programme la 2ème guerre mondiale d’emmener leurs élèves au cinéma cette semaine.

    L« émotion » de Chirac après la diffusion de ce film ne me touche en rien, je la trouve fausse, vu sa position et son attachement à De Gaulle il ne pouvait ignorer ces faits historiques, il aurait dû agir AVANT, les tirailleurs africains ont pour beaucoup vécus dans la misère et sont de vieux messieurs aujourd’hui, ça ne coûtera donc pas beaucoup à notre chère France.

    Je suis en colère et le mot est faible, La France se doit de demander Pardon à tous ces hommes vivants ou morts aujourd’hui, Pardon à leurs enfants et à leur famille pour les avoir utiliser comme de la chair à canon, comme une arme stratégique dont on se débarrasse une fois usée.

    J’ai Honte aujourd’hui pour ce que l’Etat Français à fait à nos ancêtres, un devoir de mémoire s’impose à la France....


    • citadelle (---.---.178.174) 3 octobre 2006 00:28

      Qui sait aujourd’hui qu’une poignet de resistant avec un courage sans faille avaient empeché par deux fois les nazie de produire la bombe nucléaire dans les montagnes glacé de la Norvège ?

      C’est toute l’histoire de cette guerre qui est à revoir maintenant que la guerre froide est fini . L’Amerique aujourd’hui se comporte en racketteur, elle se fait des attentats pour piller les richesses d’un pays.

      Qu’est-ce qu’un héros aujourd’hui ???


    • Yann (---.---.13.39) 6 octobre 2006 07:38

      Et bien c’est que ce pamphlet filmique à atteint son but. Le but c’était de réveiller la haine des paumés mahométans à l’égard de la France et des Français, de touiller la rancoeur et la frustration, d’exacerber la haine naissant de l’expatriation (le meilleur remède serait d’aller vivre ailleurs), de caresser dans le sens du poil des épidermes vaincus d’avance, l’inculture aidant, on se fait plaisir à peu de frais, en crachant sur la mère qui vous a nourri et qui a torcher votre cul merdeux, cette mère assez généreuse pour acceuillir des millions de loqueteux du tiers monde, voilà qu’on la flagelle, qu’on la traine dans la boue.. Allons messieurs, songez à ce que vous seriez sans la patrie nourrissière et aimante, fermez un peu vos gueules et allez bosser, vous avez le devoir de participer à l’enrichissement de la France, cessez d’être un poids pour le pays, chantez la Marseillaise et baissez la tête, car c’est le sort des apatrides.


  • Patrick Adam Patrick Adam 2 octobre 2006 22:37

    @ Cambronne et à d’autres sur la même ligne de front

    Tu vois à la réaction de la dénmmée « lyes » comme le film a bien fait son boulot. Instiller un poison et on obtient toujours des réactions putrides. Même Chirac en a pris plein la gueule. C’était pas la peine qu’il se décarcasse autant, le pauvre vieux.

    La bêtise n’a pas de frontière. Ce film fera un grand tort à notre société. Il faut continuer de démontrer quel est son taux de manipulation et son potentiel de nuisance car il fait pour attiser la haine. NOUS ALLONS ASSISTER A UNE VASTE OFFENSIVE POUR NOUS FAIRE CLOUER LE BEC. La vérité dérange. Les propos de l’historien Pascal Blanchard (pourtant conseiller officiel du film) sont censurés.

    Il faut détailler le contenu et la nature du post de lyes. Je ne parle pas de commentaire, puis qu’elle ne se réfère pas à l’article. Je pense même qu’elle ne l’a pas lu. Elle a été en service commandé poster ses vocifération d’abord larmoyantes, puis qui se veulent « raisonnables » avant de devenir menaçantes. Du pur produit islamo-je-te-fais-peur et tu la fermes.

    Dommage que les bonnes âmes fuient et nous laissent faire le sale boulot. C’est qu’ils ne veulent pas le salir les mains les chéris. Ils préfèrent rester dans leur zénitude ou dans leur taverne à l’ambiance tamisée où tout le monde est beau et gentil.

    « Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épique », ça c’est de mon grand guru, l’anar immense et toujours vivant : Léo Ferré.

    Bien à toi. Patrick Adam


    • John (---.---.167.26) 3 octobre 2006 00:11

      @ Patrick

      En parlant de chirac, le film distille effectivement assez bien son poison. Christophe avait rapporté une remarque de P. Attali sur la décision de Chrirac de revaloriser les pensions d’anciens combattants d’outre mer à la sortie d’une projection privée et sans débat parlementaire. Nous n’avions pu aborder la question trop occupés à nous débarrasser d’un poison d’un autre type :

      "par Christophe (IP:xxx.x95.119.22) le 1er octobre 2006 à 11H40

      La décision de Chirac de revalorisation des pensions d’anciens combattants d’outre mer à la sortie d’une projection privée et sans débat parlementaire commence à ouvrir d’autres débats qui dépassent le simple cadre historique :

      « Vous avez dit « démocratie » ?

      La facon dont la sortie d’un film (magnifique) sur un sujet essentiel a conduit le pouvoir politique à prendre une décision qui aurait du l’etre depuis des decennies (la revalorisation des pensions d’anciens combattants d’outre mer) devrait conduire à s’interroger sur la nature de notre démocratie : Est-il normal qu’un film soit nécessaire pour que soit prise une décision qui aurait du s’imposer à tous depuis des décennies ? Est-il normal qu’une décision qui entraine des dépenses de plusieurs centaines de millions d’euros par an, pendant de longues années, soit prise par le président de la République à la sortie d’une projection privée sans débat parlementaire, pendant que le parlement débat du 30.000ème amendement sur un texte de loi qui passera de toute facon ? Peut on encore appeler démocratie un pays où un film est nécessaire pour qu’un pouvoir découvre un problème ? Un pays où un président peut décider à sa guise de l’usage du budget de la nation ?

      A croire qu’aujourd’hui, il faut devenir scénariste pour influer sur le cours des choses, président de la république pour dépenser l’argent public à sa guise et parlementaire, pour avoir la certitude de ne servir à rien. »

      Jacques Attali, samedi 30 septembre 2006 à 11:26 "


  • (---.---.60.49) 2 octobre 2006 23:16

    C’est un bien mauvais film qui travestit la vérité et attise la haine.

    Au début des années 60, l’Etat Belge a passé des accords avec l’Etat Marocain portant sur le recrutement de travailleurs Marocains pour la Belgique. La Belgique à payé le Maroc pour faire la pub, organiser le recrutement et l’envoi des volontaires pour la Belgique. Arrivés en Belgique, ces travailleurs Marocains ont fait le sale boulot que les Belges ne voulaient plus faire, mais tous ces travailleurs Marocains, crevaient de misère dans le pays et la Belgique ne leur a pas menti sur le trvail qui les attendait et leur a fait payer le salaire promis. Qui a été roulé ? Faudrait-il en plus s’excuser, témoigner de la repentance...d’avoir fourni du travail à des misérables qui mourraient de faim ???

    LPour ce qui est des soldats Marocains qui ont servi dans l’armée française durant la guerre 39-40, c’est la même chose. L’Etat Français représenté par de Gaulle a convaincu les responsable politiques et religieux Marocains de faire la pub et de recruter des soldats pour faire la guerre en Europe. Ces soldats ont fait plus ou moins bien le travail proposé et on été payés comme prévu. Qui a été roulé ? A l’époque, il n’a pas été question de pensions d’anciens combatttants et ces soldats étaient des volontaires. Qui doit quelque chose à quelqu’un ?

    Mon beau père qui a été mobilisé en 39 à l’âge de 19 ans à fait la bataille de Belgique et a été fait prisonnier fin mai 40. Il est resté 5 ans en captivité. Quand il a été libéré, il a touché les arriérés de sa maigre solde, mais n’a jamais touché de pension d’ancien combattants....


  • (---.---.21.80) 3 octobre 2006 01:10

    @ Armand

    Tchoss khoré gharb zadé ! Baz to bargashti sokhanané tohié oune bi namouss va bicharafé Patrick Adam o ghérghéré koni ? Boro daré to bézar martikéyé pof youz.


  • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 07:10

    @ john

    Effectivement, l’article de J. Attali pointe le doigt sur une pratiqueme régalienne qui ruine notre démocratie. D’autant que le travail de compensation des pensions a commencé il y a déjà plusieurs années.

    Le père d’un ami de la région de Guelmim (Anti-Atlas) qui a été goumier s’est vu gratifié, il y a 3 ans, d’envrion 60 000 € au titre du rattrapage de ses pensions. Il lui suffisait pour cela de se rendre à Bordeaux récupérer la totalité de son dossier. A noter qu’il a été immédiatement contacté par un « cabinet » d’avocats véreux de Rabat qui lui suggéraient de leur confier ce dossier. Certains pensionnés se font délester ainsi de 70 % de leur pension par ces requins locaux... C’est une pratique locale courante...

    Il faut aussi souligner un aspect du problème qui n’a pas été abordé. Plusieurs anciens combattants m’ont raconté qu’au retour de la guerre, quand ils ont regagné le bled, de même qu’ils avaient été souvent engagés par un « recruteur » local, nombreux se sont vus confisqués par ces mêmes « autorités » locales tous les papiers qui détaillaient leurs états de service. Deux d’entre eux, guerriers de la vallée des Aït Bouguemez, m’ont rapporté que certains caïds disaient que ces papiers étaient « haram », c’est à dire impurs, parce que établis par des chrétiens. Il est évident que derrière ces pratiques il y avait un puissant sentiment de jalousie qui existe encore et qui va se développer avec les nouvelles directives. Il faut imaginer ce qui va se passer maintenant dans le bled, quand les « autorités » locales, (caïd, etc.) verront certains de leurs administrés disposer de revenus quatre fois (minimum) supérieurs aux leurs. Ca risque de chauffer dans la montagne...

    Bien à vous. Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 07:21

      @ kasba nostalgique

      « Qu’est-ce qu’un héros aujourd’hui ??? » Qui sait, peut-être que pour toi c’est Jamel Debbouze, celui qui est passé directement de la sinistre zone de banlieue parisienne aux plus luxueux palais de Marrakech, la ville qui, en quelques années, a été transformée par des bobos et des « artistes équitables » venus du monde entier en un immense lupanar de la branchitude...

      L’histoire de la résistance en Norvège, est bien connue. J’ai vu d’excellents documentaires sur le sujet. Tu attends peut-être un film de Bigard ou de Smaïn pour t’apprendre l’histoire ?....

      Et tu en es toujours à écrire des débilités du genre « l’Amérique se fait des attentats ». Tu concours pour la palme du plus nul sur Agora, avec ton copain de la bav’langue ?

      Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 07:40

      @ IP:xxx.x7.60.49

      Bon commentaire. Je connais pas mal d’anciens mineurs de Denain qui passent confortablement leur retraite dans la région de l’Anti-atlas. Quand je suis invité chez eux, ils ne manquent jamais de me parler du recruteur (j’ai oublié son nom mais eux s’en souviennent encore) qui venait dans la montagne leur proposer des contrats d’embauche. Aujourd’hui, ils vivent comme des nababs au milieu d’une population misérable. Leurs fils sont devenus avocats ou fonctionnaires diplomés. Ils ne regrettent rien. Bien au contraire.

      Pour ce qui est des goumiers, ainsi que je l’ai précisé dans l’article, ils étaient volontaires et ils ont été payés. Sans parler du droit au butin qui a permis à certains de se constituer une petit capital. A l’indépendance, les gouvernements ont traité du problème des pensions des anciens combattants. Si les différents gouvernements français ne se sont pas montrés particulièrement enclins à faire une fleur à nombre d’entre eux qui, après avoir combattu pour la France, venaient de la combattre, les gouvernements locaux ne tenaient absolument pas à ce que dans le bled, on voit fleurir des tas de petites principautés tenues par des pachas disposant (pour l’époque) de revenus bien supérieurs à celui des nouvelles autorités locales.

      A noter, comme je l’ai signalé à John, que beaucoup d’anciens combattants se sont vus « délestés » de leurs papiers...

      Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 07:46

      @ zen

      « Nobody is perfect... »

      De platitude en platitude... Ca me rappelle vaguement une chanson des années 70. Je me demande si c’était pas Serge Lama qui chantait un truc comme ça... Comme quoi, la philo mène à tout...

      Patrick Adam


    • citadelle (---.---.209.94) 3 octobre 2006 10:02

      J’avais lu l’histoire de ces resistants norvégien incroyablement fort surtout un d’eux, à croire que c’est le destin qui a voulu qu’ils soient là pour ces missions. Imaginez à quoi ressemblerait le monde aujourd’hui si Hitler avait us la bombe. Ils meritent aussi a étre beaucoup plus connu que ça aujourd’hui.

      Moi non plus j’aime pas le choix des acteurs. Jamel le comique toujours à sortir des vannes a deux balles et Naceri le toxico. En meme temps il n’y a pas beaucoup le choix et c’est pas les meilleurs qu’on risque de trouver dans les écrans

      Pour les indigénes, la France doit pouvoir regarder son histoire. La guerre est bien finie, les colonisations aussi et on est bien au vingt et unième siècle. Ce pays qui se veut un exemple dans ce petit monde doit etre capable de revoir l’histoire des goumiers sans attendre la sortie d’un film à la « soldat Rayane » elle n’en sortirait que grandi. J’ai des fois l’impression que de plus en plus, tout est affaire de fric et d’intéret, on va vers le modèle Americain qui est pour moi comme un bordel a ciel ouvert et ou la seul vraie valeur est celle du dollar...


  • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 3 octobre 2006 07:55

    Tu parles tout seul adam ? fais gaffe c’est le début d’un mal être profond nommé schizophrénie...t’as l’âge ! Content que ton fil se meurt dans la platitude de tes auto-délires

    Combien de temps avant la censure adamesque ?


  • ZEN zen 3 octobre 2006 08:37

    @P.Adam

    Pourquoi mon commentaire de cette nuit ne te fait pas réagir ? curieux de ta part...

    par zen (IP:xxx.x03.196.235) le 3 octobre 2006 à 02H23


  • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 09:28

    @ zen

    Pour ce qui est de tes articles, pas besoin de tes conseils, j’ai déjà fait un tour et j’ai trouvé le dernier particulièrement intéressant. D’autant que c’est un sujet pour lequel j’entretiens d’excellents points de vue avec des amis Américains qui sont de plus en plus écoeurés des idéologies qui balaient leur pays. Pour te situer le « niveau » de ces « intellectuels » que je suis supposé vomir, le mari a été fondateur et rédacteur en chef de l’un des plus grands quotidiens texans. Le couple était des amis intimes de Lyndon Johnson et de plusieurs anciens présidents mexicains. Ils ont même été décorés par l’un d’un pour leur travail de rapprochement et d’intégration de la communauté hispanique dans la région de Houston. Je ne vais pas ici m’étaler sur mes relartions avec d’autres « intellectuels ». Pour le débile autodidacte que je suis, il se trouve que j’en connais quelques-uns qui éprouvent un certain plaisir, ou un plaisir certain, à discuter avec moi.

    Voilà pour le mépris que je peux ressentir pour les intellectuels. Aurais-tu l’habitude de prendre ainsi tes désirs pour des réalités...

    Pour ce qui est de l’homage que tu fais et des couronnes delphines que tu poses sur la tête du Tunisien qui, pour toi, a cherché « de manière trés érudite l’origine des dérives fondamentaliste, sans proférer ni insultes ni invectives, mais avec une intelligence lumineuse... » on n’est franchement pas sur la même longueur d’onde. Car pour moi le temps n’est plus à jouer les érudits. Tu crois que c’est ce dont a besoin à Clichy-sous-Bois. Il y a des décennies qu’on explique, qu’on essaie de comprendre, qu’on analyse, qu’on décortique, pour finir toujours par justifier et déresponsabiliser. Maitenant il faut agir, et comme je l’ai dit dans le premier article que j’ai publié sur Agora, il est indispensable de dessiner le plus rapidement des frontières claires et nettes et d’avertir, sans circonvolution, la limite à ne pas dépasser.

    Je souhaite la crise le plus rapidement possible. Je suis aux antipodes de ta réflexion ou de celle de Reboul ou de la Taverne des poètes, sur les années à venir. Je veux la crise aujourd’hui, car d’évidence, elle sera moins grave que celle qui nous pend au nez dans le futur. Et je prends date en disant ça. Il est impossible que je me trompe. Ca te surprend qu’un mec de bistrot comme moi parle ainsi. Alors sache que je ne mets jamais les pieds dans un bistrot, sauf à Smara quand j’ai envie de discuter avec une bonne bande de fonctionnaires marocains avec lesquels j’entretiens les meilleures relations du monde. C’est Sartre qui fréquentait les brasseries. Moi pas.

    Je ne connais pas cet intello tunisien dont tu parles et si j’ai le temps j’irai faire un tour sur son site, mais je vais te dire un truc dont j’ai jamais voulu me glorifier sur ce forum parce que ça fait partie de mon parcours personnel : en 82, j’ai créé la seconde radio pour immigrés en France. Elle s’appelait « Fréquence Atlas » et elle émettait à Nice en louant des heures d’antenne à une autre radio locale dont j’ai oublié le nom. Parmi les participants à cette radio, il y avait un certain Abdellatif Kechiche, lauréat du César du meilleur film en 2005 pour « L’Esquive »...Ca te dit peut-être quelquechose. Si tu le rencontres, tu peux lui parler de moi... C’est pour te dire les mauvaises fréquentations de « bistrot » que j’ai pu avoir dans ma petite vie minable de scribouillard sans diplôme. Tu vois, je n’en ai jamais parlé au cours des différents échanges où je me suis vu traité de « raciste » ou de mec du FN, alors que j’en ai eu mille fois l’occasion. Mais je me suis toujours retenu, parce que la pub, j’ai horreur de ça, surtout en ce qui me concerne. Question d’éducation. On m’a toujours appris à ne pas se mettre en avant. Et il est significatif (prends-le dans le sens que tu veux - tu as le choix) que ce soit toi qui me fasses enfreindre ce principe dans lequel je me contenais.

    Alors les raisons du doute, puis de la non-intégration des fils d’immigrés en France, j’ai peut-être autant le droit d’en parler que ton intellectuel estampillé « érudit ». Moi, mon érudition, je la trouve dans la rue, dans les cafés de Smara, parmi les ouvriers avec lesquels je travaille, les chauffeurs de taxis, les conducteurs de camion, les mécaniciens, les menuisiers, les soudeurs, les épiciers, les bouchers, avec les fonctionnaires, les policiers, les gendarmes, les militaires, avec des journalistes, des réalisateurs de film, avec des gouverneurs de province, avec leur chef de cabinet, avec des procureurs, des responsables de la DST, des avocats, des banquiers, et même avec des détecives privés (si, si), avec d’anciens goumiers, d’ancien émigrés, d’anciens travailleurs dans nos mines ou nos usines, et je la complète avec quelques lectures.... D’ailleurs, j’aimerais bien comparer aujourd’hui ma bibliothèque personnelle avec celle de bon nombre d’intellectuels que tu dois fréquenter. A la différence que moi, les bouquins, je les paye avec mon argent. Je ne collectionne pas les ouvrages des services de presse ni ceux qu’on « détourne » des bibliothèques universitaires.

    Pour moi, il n’est plus temps d’aller chercher les orgines des dérives fondementalistes. Elles sont multiples et tout le monde le sait depuis les années 80. J’ai vu monter le FIS en Algérie. J’ai vu des amis pleurer devant leur hôtel incendié par Ali Beladj le bras « intellectuel-armé » d’Abassi Madani. Le travail qu’il indispensable de faire aujourd’hui est de tenter d’enrailler par tous les moyens le discours de haine et de revanche qu’un grand nombre d’imams déversent dans nos sociétés et celles du Maghreb. Pour se faire, il faut accepter un combat de mots. Oui à la dérision, oui au blasphème, oui à la critique, oui au chacun-chez-soi religieux. Oui au fous-moi la paix avec ton Dieu, quel qu’il soit. A cela il faut ajouter, oui à la paix en Palestine, oui à l’amancipation des femmes à travers le monde, oui à la justice sociale, oui à un monde sans tribalisme ni communautarisme.

    C’est pour ça que je combats. Que ça te plaise ou pas, je m’en fous. Je constate seulement que j’ai une sacrée longueur d’avance sur toi. C’est tout. Et c’est toujours frustrant d’avoir raison avant les autres. Je n’en tire aucun orgueil.

    Patrick Adam

    PS Te force pas. Je n’attends aucune réponse, j’ai déjà appris à apprécier, comme il se doit, ta politesse d’intelletuel civique et « équitable ».


    • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 09:35

      @ Zen

      Et en plus d’être régulièrement à côté de la plaque, tu es mesquin. Tu vois, je viens de poster ma « réaction » assez fournie, et sur quoi je tombe ? : «  »Pourquoi mon commentaire de cette nuit ne te fait pas réagir ? curieux de ta part..."

      Décidément, tu seras toujours en retard d’un wagon, ou d’un train...

      Patrick Adam


    • ZEN zen 3 octobre 2006 09:59

      PAdam

      On s’est croisé, c’est tout..Es-tu toujours aussi irascible ?

      Je m’incline devant ta science ...Mais arrète tes procès d’intention.

      Je voulais seulement dire qu’il y a pas mal d’intellectuels musulmans’(pas seulement intellectuels) qui raisonnent et qui souffrent de ce qu’est devenu l’islam qu’ils revendiquent, sous l’influence notamment de wahhabisme et des Frères Musulmans.L’écrivain dont je te parlais (regarde sa biographie) doit même craindre pour sa vie..J’en connais d’autres.Evidemment, je ne partage pas leur foi et je ne suis pas prêt de faire un pélérinage à La Mecque...Ma capitale intellectuelle, c’est Athènes.

      Il vaut mieux le répéter pour éviter les grossières assimilations frisant la haine que l’on rencontre parfois sur ton fil. Salut


  • CAMBRONNE (---.---.72.162) 3 octobre 2006 10:35

    PATRICK

    Je répopnds à ton post d’hier soir et je vais te parler d’arrét sur image .

    J’ai vu cette émission qui est une des meilleures de l’équipe depuis longtemps .

    Il est vrai que l’historien Blanchard a bien précisé certains points en particulier que les troupes indigènes n’étaient pas utilisées comme chair à canon .

    Si l’on veur vraiment parler en professionels de l’utilisation des troupes indigènes il faut remonter à la guerre de 14 18 où elles ont été utilisées pour la première fois .

    L’Etat major avait des scrupules a envoyer face à des soldats européens des soldats indigènes mais le rapport de force démographique étant tellement défavorable à la francele 40 millions contre 80 millions le gouvernement a décidé de faire intervenir aprés recrutement des troupes noires . C’est surtout là que le bat blessait avec les allemands qui considéraient qu’on leur opposait des sauvages .Réactions qu’ils n’avaient pas à l’égard des troupes nord africaines régulières .

    Tout le monde connait l’histoire des sénégalais qui collectionnaient les oreilles des allemands .

    Pendant les années d’occupation aprés la guerre le gouvernement français pour humilier l’allemagne a beaucoup utilisé les troupes noires . Les Allemands en ont gardé un trés mauvais souvenir car leur comportement n’a pas toujours été sans reproche et la france ne s’est pas grandie .

    Au cours de l’émission il a été fait allusion aux viols perpétrés par nos troupes en Italie et malheureusement cela fait partie de l’histoire . L’Historien l’a bien expliqué en parlant des traditions du rezzou et du droit aux femmes .

    Dans la conquête del’Allemagne les mêmes faits se sont reproduits et là aussi nous qui parlons d’oradour à tout bout de champs nous n’avons pas été trés biens .

    L’utlisation des troupes coloniales en Allemagne ou contre l’armée allemande tient la même place dans les mémoires allemandes que les exactions des SS chez nous .

    Cela aussi il ne faut pas l’oublier .

    Ach gross malheur la guerre .

    Salut et fraternité .


  • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 10:40

    @ zen

    D’accord pour arrêter les « procès d’intention » à l’instant même où j’ai le plaisir de me rendre compte qu’il y a peut-être quelques chances pour que ce soit enfin réciproque.

    Ma capitale intellectuelle est aussi Athènes, sachant que Pythagore a beaucoup emprunté aux Egyptiens. J’aime tout ce qui est interpénêtrable. Il y a d’excellents intellectuels musulmans. Je cite souvent Al Asiouty (que personne ne semble connaître - j’ai eu une fois un écho d’Ibraluz qui m’a dit qu’il allait se renseigner....). Pour moi il est, au niveau de l’exégèse, la référence absolue, tant pour les origines de l’islam que pour celles du christianisme. Un arabe qui m’apprend des tas de choses sur les origines du christianisme et je trouve ça de haute volée... C’est peut-être pour ça que je vois rouge dès qu’on me traite de sectaire, surtout quand ce sont ignares qui n’ont jamais ouvert un livre ni sur l’islam ni sur toute autre religion (je ne parle pas de toi).

    Je ne me suis jamais adressé à quelqu’un au moyen de « grossières assimilations frisant la haine ». Je ne m’en prends jamais à un intervenant pour ce qu’il est ou ce à quoi il croit. Je réagis à des comportements systématiquement agressifs qui sont très précisément les mêmes que ceux qu’on utilise pour clouer le bec et terroriser le prof de philo à Toulouse. A ce propos, j’ai entendu le Rédac en Chef de Charlie Hebdo être très explicite sur le sujet ce matin. Le film de Mathieu Kassovitz nous a montré que la haine est une marque de fabrique de pas mal de quartiers dans nos banlieue. C’est un fait. Le pire c’est quand on comence à vouloir faire du fric avec ça, comme le font bon nombre de rappeurs encensés par des bobos (je ne parle pas de toi..) totalement inconscients.

    Je critique l’islam de la même façon que la nombre d’intellectuels (petits ou grant) de la III ème République ont critiqué le christianisme. On a bouffé du curé. C’était peut-être indigeste, mais sans doute nécessaire. Il n’est que temps de se mettre à bouffer de l’imam chez nous et du rabbin en Israël.

    Va faire un tour sur un forum accessible par Yahoo qui parle de l’émission « Arrêt sur Image ». Tu y verras si le film « Indigènes » a réparé une injustice, ou s’il n’a pas plutôt attisé des sentiments de revanche poussant à demander toujours plus pour des réparations et de la repentance. Nous sommes là dans le même cas de figure que celui de la famille Lipietz demandant des réparations à la SNCF... Il va bien falloir qu’on sache dire non.

    Salut. Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 11:09

      Salut Cambronne

      Heureux de te retrouver au front.

      Blanchard a fait du bon boulot. J’ai même eu l’impression qu’il avait envie de régler quelques comptes avec le réalisateur du film. Comme s’il avait ressenti qu’on l’avait utilisé pour cautionner un esprit de revancher avec lesquel il n’était pas d’accord.

      Il a parfaitement resitué la question dans son contexte historique et dans la réalité du terrain. Chair à canon ? Sa réponse a été claire. NON ! Mais si tu as l’occasion va voir sur yahoo le site de l’émission. Tu verras comment se comportent la quasi totalité des beurs qui interviennent. C’est qu’ils en veulent, eux, de la chair à canons. Ils ont enfin d’en bouffer jusqu’à l’indigestion. D’ailleurs, c’est bien le message de Debbouze et Cie.

      J’apprécie ce matin le commentaire de citadelle qui montre une certaine distance. Enfin !... Allah soit loué. Il n’est peut-être pas totalement irrécupérable. (Mais je l’ai déjà dit et il a replongé à la première occasion).

      Pour ce qui est des troupes noires, il faut lire ce qu’a préconisé Mangin, sur le sujet, peu avant 14. L’armée française a toujours eu une attitude différente envers les Tirailleurs et les Goumiers. Question d’hommes et de culture. Les missions quileur étaient confiées n’étaient pas les mêmes. Les officiers ont toujours fait davantage confiance aux troupes noires qu’aux troupes du Maghreb. Je ne cherche pas à juger, bien sûr, mais c’est une tendance qui se dégage nettement des rapports militaires de l’époque.

      A noter aussi qu’une des obsessions de l’Angleterre a été d’empêcher de faire monter trop rapidement les troupes africaines jusqu’aux rives de la Méditerranée. La peur de perdre Gibraltar a toujours été le cauchemar de nos cousins perfides. A la signature de l’acte d’Algésiras, ils avaient exigé que les futurs chemins de fer que la France pouvait construire au Maroc ne puissent être qu’à voie étroite. Plus tard, ils n’ont rconnu l’accord de Protectorat franco-espagnol qu’à la condition expresse que cet exigence soit maintenue. Il existe toujours dans la très belle vallée désolée de la Moulouya (oriental marocain) les restes de viaducs de très belle facture d’une de ces voies de chemin de fer.

      Salut à toi. Et gazons copieusement l’ennemi avec le gaz de la documentation historique. Ils ne supportent pas. Ils sont sans munitions et ils ne peuvent même pas compter sur l’Iran pour s’en procurer.

      Patrick Adam


    • ZEN zen 3 octobre 2006 11:27

      @ Adam

      J’ai cherché « Assiouty »:beaucoup d’ouvrages, souvent épuisés.Cela parait effectivement intéressant.Quel est celui qu’il faudrait lire en priorité ?


  • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 12:05

    @ zen

    Il existe 4 volumes concernant ses « Recherches comparées sur le Christianisme Primitif et l’Islam Premier ». J’ai la chance de les posséder tous les quatre et de les avoir lus et relus, depuis des années. Les premiers sont sortis entre 87 et 89, le dernier en 94.

    J’en ai un autre qui s’intitule « Civilisations de répression et forgeurs de livres sacrés ». C’est un ouvrage plus élargi puisqu’il aborde aussi les mythes indiens, germaniques et autres. Difficile de te conseiller l’un ou l’autre. Le tome III des Recherches comparées me paraît fondamental : il s’intitule « Origines Egyptiennes du christianisme et de l’Islam ».

    Tous ont été édités par Letouzey & Ané. Je pense effectivement qu’ils doivent être épuisés.

    Bien à toi. Patrick Adam


    • wrisya (---.---.231.251) 3 octobre 2006 12:19

      Bonjour Patrick,

      Apparemment Zen peut jeter un oeil sur Chapitre.com ou bien encore Amazon.fr : Certains sont encore disponibles en VF.

      A bîentôt.


  • CAMBRONNE (---.---.164.218) 3 octobre 2006 16:39

    SALUT PATRICK

    Pour revenir à l’emploi des troupes indigènes j’ai entendu de mes profs d’histoire militaire que les tirailleurs sénégalais étaient d’excellentes troupes d’assaut mais trés mauvaises en défensive . L’armée Mangin aprés l’assaut était relevée par des unités européennes qui tenaient le front .

    La qualité essentielle de la Légion étrangère est de tenir une position jusqu’à la mort sans esprit de repli selon la tradition du combat de Camerone .

    Les Unités régulières composées de maghrébins étaient peu différentes des unités européennes . Quand je parle d’unité régulières je parle des Tirailleurs algériens , marocains , tunisiens , des spahis , des chasseurs d’afrique dont la troupe était mixte . Peu de gens savent en effet que les militaires du rang de ces unités pouvaient être français de souche ou FSNA ( français de souche nord africaine ) C’est pourquoi les auteurs du film ne nous ont parlé que des Goumiers et tabors qui n’étaient pas des unités régulières .

    Le mauvais comportement en défensive s’est malheureusement concrétisé à Dien bien phu où les unités africaines se sont terrées dans la rivière nam youn . Les seuls qui se sont vraiment battus étaient les européens et les viet namiens .

    Salut aux braves !

    A propos DW serait il mort aux pluches ?


  • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 16:42

    @ wrysia

    bonjour. Effectivement, il y a quelques titres sur amazon. Pour moi, Al Assiouty est le René Girard du monde musulman. J’apprécie de les lire autant l’un que l’autre. Ils ont ouvert des piste de réflexion incroyablement étendues.

    Je suis heureux de voir que ce fil s’est calmé une fois vidé des importuns habituels, on a pu revenir au sujet du débat. Dommage toute cette pollution verbale. Je pense qu’il faudra peut-être un jour que la rédaction d’agora envisage quelques modificitations sur la manière dont les intervenants peuvent poster plusieurs dizaines de ramassis d’injures sans qu’il soit possible d’intervenir.

    Patrick Adam


    • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 17:11

      Salut Cambronne

      Je pense qu’il est difficile de faire des généralités sur l’emploi des troupes indigènes. D’autant que, comme dans la plupart des groupements humains, le comportement des subordonnés dépend de celui ou de ceux qui les commandent.

      J’ai beaucoup étudié le rapport du colonel Mouret qui a atteint Smara en 1913, et qui a combattu quelques jours plus tard à l’oued Tagliatt, lors d’un combat resté légendaire dans la région. Le rapport décrit l’ensemble des opérations de façon parfaitement explicite et il est complété par des « propositions d’inscriptions » à diverses promotions ou à divers honneurs. Sur un effectif d’un peu plus de 400 hommes, on relève le nom de 44 Tirailleurs sénégalais ou supplétifs. C’est dire le « peu d’estime » dans lequel ces hommes étaient tenus...

      Je voudrais aussi profiter de l’occasion pour témoigner toute ma reconnaissance pour le Lt colonel Jean D’Arbaumont qui m’a guidé dans mes recherches. Quand je me suis intéressé à l’histoire de cette partie du monde, j’ai contacté divers « intellectuels », de ceux dont parle Zen dans un de ses posts. Notamment Sophie Caratini, auto-proclamée spécialiste « mondialement reconnue » de la région. J’attends toujours sa réponse. Idem du côté de l’Institut du Monde Arabe. Edgard Pisani qui le dirigeait à l’époque m’a envoyé un accusé de réception courtois, mais sans plus. Les seuls qui m’ont accueilli chaleureusement et aidé sont d’anciens militaires regroupés au sein de l’Amicale des Sahariens, « la Rahla », ainsi que certains memres de l’académie de Sciens d’Outre-Mer. Jean D’Arbaumont qui s’était passionné pour l’histoire de Smara m’a ouvert tous ses dossiers et nous sommes devenus amis. C’était le seul à avoir échangé des courriers avec les habitants de la région.

      J. M. G Le clézio qui a gagné une petite fortune avec « Désert » puis avec « Gens des nuages », (ouvrages qui traitent de Smara et sur lequel il serait trop long de s’étendre ici) n’a jamais jugé utile de prendre contact avec la municipalité de la ville pour leur faire cadeau d’un seul exemplaire de ses bouquins.... A croire qu’il n’existe pas encore de « littérature équitable »...

      Bien à toi. Evite désormais toute allusion à l’immonde. Pas la peine de le réveiller. Patrick Adam


    • wrisya (---.---.1.82) 3 octobre 2006 17:30

      Je suis d’accord avec cette idée qu’il faille des règles quand même plus « dissuasives ».

      Malheureusement, je crains qu’il se soit mit en tête de faire ma chasse aux sorcières : Du coup, j’hésite à poster non pour moi, mais pour éviter aux autres d’avoir à supporter ses posts d’obsédé...

      Cdt


  • CAMBRONNE (---.---.164.218) 3 octobre 2006 18:36

    PATRICK

    Bravo pour ton érudition , il est évident que tu connais bien ton environnement qu’il soit social ou historique .

    Je suis moi même trés intéressé par les pionniers et j’admire le courage de ces hommes qui souvent seuls européens se sont lancés à l’aventure . Parmi eux René Caillé est peut être le plus extraordinaire .En plus ces gens là avaient une réelle connaissance de leur milieu et en particulier des hommes .

    Pour revenir aux troupes , à leurs valeurs et à leurs chefs je ne peux que t’approuver à cent pour cent .

    Cependant il est des troupes qui même avec des chefs moyens font des prodiges et d’autres qu’il faut tirer à bout de bras pour les faire avancer .

    Ayant commandé à des légionnaires et à des appelés je peux te dire que la différence est là .

    Ce n’est pas que le commandement soit plus facile loin de là mais quand tu accélère tu as un turbo qui fait la différence . Cela tient beaucoup à la tradition et à un mode de fonctionnement qui se perpétue de génération en génération .

    Ce fil a l’air de s’être calmé et il est dommage que le cuistre de service fasse le même travail de sape à chaque fois .

    Salut et fraternité ..


  • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 3 octobre 2006 19:51

    Le fil est mort...Une épitaphe est de rigueur :

    « Ci-gît l’innomable bêtise coloniale et sa mata-hari »


  • Patrick Adam Patrick Adam 3 octobre 2006 21:04

    @ Cambronne

    Salut l’ami et merci pour tes encouragements.

    Je pense qu’il faut s’imposer un mode d’opérer consistant à ignorer définitivement et radicalement tous ceux qui n’interviennent que pour polluer les conversations. Ils n’apportent rien et il ne faut pas qu’ils nous empêchent d’échanger des points de vue qui peuvent être intéressants.

    Des intervenants semblent faire concours d’indigence. Je ne comprends pas qu’à la rédaction on ne s’en préoccupe pas davantage...

    Concernant tes commentaires à propos de l’armée, je suis moi-même surpris de tenir le discours que je tiens aujourd’hui avec toi. Il a fallu que je m’intéresse le plus sérieusement que j’ai pu le faire à l’histoire du Sahara pour comprendre des tas de choses qu’on ne m’avait jamais apprises. L’histoire du Sahara est une aventure particulière car elle s’étale sur un demi siècle, sur des distances prodigieuses et dans des contrées très différentes les unes des autres tant en ce qui concerne la géographie que les populations concernées, et surtout c’est une conquête gratuite, sans aucune valeur d’exploitation mais avec un fort potentiel de rêve.

    Les différents projets de tanssaharien racontent à eux seuls une aventure humaine et un condensé d’utopies aussi bien sociale, qu’économique, ou politique au sens le plus beau du terme c’est à dire quand la politique s’intéresse à redessiner le monde.

    Le désert m’a appris que la France n’avait pas à rougir de son histoire, et crois-moi, le désert ne se trompe jamais. Alors les braillards qui s’époumonnent un peu partout ne m’impresionennent pas.

    Bien à toi. Patrick Adam


  • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 3 octobre 2006 21:24

    Encore quelques soubresauts......les nerfs sûrement !


  • CAMBRONNE (---.---.87.215) 4 octobre 2006 10:45

    SALUT PATRICK

    Bravo pour ce fil qui malgré les polueurs a bien fonctionné ;

    Salut et fraternité . Vive la coloniale !


  • debase (---.---.215.199) 4 octobre 2006 12:56

    Grand Bravo à Patrick Adam et tous ceux qui l’ont soutenu.

    La vérité, dans toute sa complexité, aura été dite !

    Oui, ce film caricatural et au parti pris simpliste ne vise qu’à intoxiquer le ’grand public’ français afin qu’il ne puisse qu’accepter sans réagir l’immigration massive et l’envahissement.

    Heureusement, il semble bien que cette entreprise de sape relayée par tout ce tapage médiatique est en train, en définitive, d’avoir un effet totalement opposé à celui voulu par ses auteurs (voir les réactions dans les nombreux forums internet consacrés au film).

    Cordialement


  • Patrick Adam Patrick Adam 4 octobre 2006 13:03

    @ debase et Cambronne

    Merci pour ce coup de main. Effectivement, il faut encore travailler et renverser la vapeur. C’est bien quand les adversaires en font trop en se croyant plus malins que les autres, ils finissent toujours par se planter.

    Patrick Adam


  • Zepekegno (---.---.209.164) 4 octobre 2006 18:53

    Excellent article, malgré quelques intervenants habitués à se vautrer dans l’ordure et désireux d’entraîner tout le monde avec eux, le débat a eu lieu sans langue de bois et c’est le principal.


  • bagando (---.---.166.87) 5 octobre 2006 12:29

    Les soldats d’Afrique Un déficit de reconnaissance

    Que ce soit après 1918 ou 1945, les soldats issus des anciennes colonies n’ont jamais obtenu une parfaite égalité de traitement avec leurs frères d’armes de nationalité française.

    Par Claude d’Abzac-Epezy

    Toulon, 15 août 2004. Devant quinze chefs d’Etat africains rassemblés à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, Jacques Chirac décerne la Légion d’honneur à 300 combattants d’Afrique. Parmi eux Abdelhadi Ben Rahalat, ancien goumier marocain âgé de 81 ans. Avec deux de ses frères, dont l’un est mort à la bataille du Monte Cassino, il a participé à la campagne d’Italie, puis il a débarqué en Provence. Durant la bataille des Vosges, un tir de mortier lui a arraché la main droite. Il n’est revenu au Maroc qu’en 1946, après presque quatre ans de combats. Aujourd’hui, sa retraite de combattant est de 225 euros par trimestre soit un tiers de celle touchée par un Français ayant les mêmes états de service, selon la Ligue des droits de l’homme. Pourquoi cette différence ? Les soldats africains et nord-africains ont été soumis pendant longtemps à un statut distinct de celui des militaires français. Jusqu’en 1912, leur recrutement s’effectue exclusivement par engagement volontaire. Ils reçoivent solde et prime d’engagement mais ils ne peuvent dépasser le grade de lieutenant et, à grade égal, le commandement revient toujours à un Français. En 1912 et 1913 des décrets augmentent la durée des services ainsi que la prime d’engagement et le taux des retraites. Par ailleurs, la conscription est étendue au continent africain, mais seule une petite fraction de la classe d’âge est appelée en temps de paix, généralement par désignation ou tirage au sort effectués par les chefs de village. Pour les jeunes Africains désignés, le service est de trois ans alors que les Français de métropole sont soumis à deux ans seulement. Après la Première Guerre mondiale, l’importance de l’effort militaire africain amène une évolution très lente du statut de ces soldats. Des chefs militaires et des parlementaires souhaitent la stricte égalité devant les obligations militaires et veulent ouvrir la citoyenneté française aux musulmans d’Algérie qui se sont battus pour la France. Mais l’égalisation des statuts se heurte aux pressions des colons d’Afrique du Nord, et les soldats n’obtiennent que quelques avantages : les primes d’engagement sont augmentées et, surtout, les pensions de retraite sont alignées sur celles des soldats français. Cependant, les musulmans ne peuvent accéder à la citoyenneté française que s’ils renoncent à leur « statut personnel », c’est-à-dire s’ils acceptent les règles du droit civil français concernant en particulier la condamnation de la polygamie et la réglementation du divorce. Après la Seconde Guerre mondiale, le GPRF et les gouvernements de la IVe République poursuivent officiellement dans cette voie d’unification des statuts : la citoyenneté française peut enfin être obtenue sans renoncer au statut personnel. Théoriquement, soldats d’Afrique et de métropole disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs. Pourtant l’après-guerre amène de nombreuses désillusions. A la fraternité d’armes se substitue très vite une certaine méfiance : les musulmans, dont certains sont restés prisonniers après la défaite de 1940 dans des Frontstalag (camps de prisonniers), ont été la cible de propagandes diverses, entre autres celles orchestrées par le IIIe Reich. Leur loyauté est parfois remise en cause et ils doivent subir interrogatoires et brimades. Puis viennent des nouvelles de désobéissances collectives, voire de soulèvements : le 11 novembre 1944, des soldats africains du camp de Monshire (banlieue de Liverpool) protestent par une grève collective contre la ségrégation dont ils sont victimes. Le 1er décembre à Thiaroye (banlieue de Dakar), des tirailleurs sénégalais qui n’ont reçu ni arriéré de solde ni prime de démobilisation se soulèvent. Le commandement français ouvre le feu, faisant 35 morts et 35 blessés graves (Historia n° 711). A Sétif, le 8 mai 1945, une cérémonie à la mémoire des morts de la guerre tourne au massacre. A Madagascar, les premiers troubles de la guerre d’indépendance sont le fait d’hommes fraîchement rapatriés. A Oran, des soldats séquestrent leurs officiers. Le ministre des Armées Edmond Michelet tente d’accélérer le rapatriement, allant jusqu’à réquisitionner l’armée de l’air. Le 1er juin 1946, il reste encore 25 450 soldats indigènes à rapatrier. Les conditions du retour sont désastreuses : ils sont regroupés de longs mois dans des camps de démobilisables où règnent sous-alimentation et promiscuité. Une note du ministère signale qu’au lieu de la tenue prévue, les démobilisés perçoivent pour tout habillement « des effets de rebut pour les Français, les loques pour les indigènes ». Le transport en train d’Allemagne vers les ports méditerranéens dure de trois à six jours. Les hommes sont installés dans des wagons de marchandises non chauffés. Le rapport souligne : « Nourriture insuffisante. Peu de paille, les hommes gèlent. Encadrement insuffisant. » De plus, leur rôle dans la victoire est autant que possible passé sous silence. Et s’ils allaient réclamer le prix du sang en termes de droit à l’autonomie, voire à l’indépendance ? Enfin, ils n’ont guère leur place dans une mémoire nationale en recomposition. Alors que les Français se rassemblent autour du mythe d’une mère patrie « libérée par son peuple » dans le grandiose soulèvement de la Résistance, quelle place leur accorder ? Les officiers qui auraient été les plus enclins à célébrer l’épopée des soldats musulmans étaient ceux de l’Armée d’Afrique, suspectés à la Libération pour leur appartenance à l’armée de Vichy et rejetés par une France qui ne voulait voir que des Français libres ou des résistants de l’intérieur. Même si, à la Libération, la loi leur reconnaît les mêmes droits à pension, les militaires africains démobilisés ressentent alors amèrement l’oubli qui les entoure. Au moment des décolonisations, une loi - dite de cristallisation - votée le 26 novembre 1959 décide que leurs pensions ne seront plus indexables. Dès lors, l’écart avec les anciens combattants français ne cesse de croître. Même si un arrêt du Conseil d’Etat du 12 décembre 2001 contraint la France à procéder à la revalorisation, l’égalisation réclamée par beaucoup est encore loin d’être atteinte : le versement de l’arriéré de ces pensions coûterait à la France près de 1,83 milliard d’euros ! L

    Professeur agrégé, chargée de recherches au Centre d’études d’histoire de la Défense, Claude d’Abzac-Epezy est l’auteur de L’Armée de l’Air des années noires (Economica, 1998) et de La Seconde Guerre mondiale (Armand Colin,

    Xxxxxxx

    Les soldats d’Afrique Une armée black-blanc-beur

    En août 1944, l’armée de terre française compte environ 550 000 hommes, dont plus de la moitié originaire d’outre-mer : 134 000 Algériens, 73 000 Marocains, 26 000 Tunisiens et 92 000 d’Afrique noire. Comment ont-ils été recrutés, quelles sont leurs motivations ?

    Par Dominique Lormier

    Sa composition L’armée française compte en 1939 seize régiments de tirailleurs algériens, cinq de tirailleurs tunisiens et cinq de tirailleurs marocains ; dix-huit régiments de tirailleurs sénégalais ; treize régiments de spahis ; cinquante-sept goums marocains (voir tableau page 52). Recrutés, encadrés et administrés par des officiers du Service des affaires indigènes, les goumiers demeurent cependant des guerriers supplétifs du roi du Maroc, organisés suivant une structure tribale. Ils jouissent d’un statut particulier, recevant notamment non pas une solde, mais des indemnités couvrant leur subsistance et celle de leurs familles. Le tirailleur ou le spahi algérien est un Français de statut coranique, ce qui le place à l’état de soldat indigène, sous la totale dépendance de la France. Ce n’est qu’en renonçant à sa religion qu’il peut devenir citoyen français à part entière. Le tirailleur ou spahi sénégalais est un soldat indigène au service de la France : lui aussi ne peut obtenir la citoyenneté française que sous certaines conditions. Le tirailleur ou le spahi marocain demeurent sujets du roi du Maroc. Idem du tirailleur ou du spahi tunisien, placés cependant plus étroitement sous la dépendance de la France. Aux côtés des tirailleurs, goumiers et autres spahis, l’armée française compte également des régiments de chasseurs d’Afrique, formés dès 1831 en unités de cavalerie. Les régiments de zouaves deviennent un corps exclusivement occidental sous le Second Empire. La Légion étrangère, fondée en 1831 par Louis-Philippe afin de recevoir les étrangers en instance de naturalisation, comprend depuis 1919 des régiments d’infanterie et de cavalerie. Le taux d’officiers et de sous-officiers indigènes est plus élevé dans les troupes algériennes, marocaines et tunisiennes que dans celles d’Afrique noire. On compte quelques lieutenants et capitaines sénégalais, mais la proportion des officiers et sous-officiers européens de l’Armée française d’Afrique, en 1943-1945 est en moyenne de 80 % : le Blanc continue de commander. Son recrutement En théorie, le recrutement de l’ensemble des troupes africaines repose sur l’engagement volontaire. Ce n’est pas toujours le cas en Afrique noire. « Les indigènes à la carrure d’athlète étaient ramassés et attachés par une corde autour des reins avec comme lieu de destination ad patres la boucherie nazie », raconte Théodore Ateba Yene dans Cameroun, mémoire d’un colonisé (L’Harmattan, 1998). Le Malien Bakari Kamian rappelle, dans Des tranchées de Verdun à l’église Saint-Bernard, (Karthala, 2001), « le drame de ces jeunes gens transplantés de la brousse et obligés d’aller se battre des années durant dans des pays et sous des climats totalement inconnus d’eux, dans des sociétés dont ils ignorent totalement la langue, la culture et l’environnement. On imagine toute la tragédie vécue par ces hommes à 98 % analphabètes, parachutés sans transition de la brousse dans la civilisation de l’écriture et jetés en pâture à un ennemi dont le savoir, l’instruction et le développement matériel en font un des peuples pilotes du monde ». Pendant toute la durée du conflit, la conscription, avec possibilité de remplacement, est en vigueur en Tunisie : sont surtout enrôlés les paysans et les plus pauvres des villes. Au Maroc, le volontariat demeure : s’engagent en priorité les paysans et les montagnards berbères. En Algérie, les classes sont mobilisées. Le contingent d’instituteurs d’Afrique du Nord, officiers de réserve habitués à ces populations, sera très efficace pour les encadrer, aux côtés des volontaires de la France libre. Ses motivations L’amour de la France, la solde, le prestige du combattant en uniforme, l’appartenance à un clan sont les motifs essentiels de l’engagement des troupes africaines. Avec l’armée française, ils trouvent une organisation propre à mettre en valeurs leurs qualités guerrières. De nombreux Africains s’engagent en 1943-1944, non seulement pour libérer la France, mais pour que l’Afrique retrouve également sa liberté, tout en restant liée à la « mère patrie colonisatrice ». Issa Cissé, président de l’Office national des anciens combattants du Sénégal, n’affirme pas autre chose : « Si la France est libre, l’Afrique allait être libre. C’est pour cela qu’on s’est enrôlés dans l’armée française. » Son objectif Ce n’est qu’après le débarquement des Alliés sur le sol africain, au cours de l’opération Torch d’octobre 1942, que l’Armée d’Afrique fidèle jusqu’alors au maréchal Pétain se rallie au général de Gaulle. La réunion enfin acquise des forces françaises vers un même objectif, la défaite de l’Axe, ne se passe pas sans heurts : de chaque côté, on se renvoie les combats fratricides de Dakar, du Gabon et de Syrie. Les soldats de l’Armée d’Afrique, fidèles pour l’heure à Vichy présentent les gaullistes comme des « déserteurs », des « aventuriers » et des « mercenaires ». Les FFL leur envoient volontiers du « planqués » ou du « collabos ». Les soldats africains refusent généralement d’entrer dans cette polémique. Ils demeurent fidèles à leurs officiers, qu’ils soient gaullistes ou giraudistes. La nouvelle armée s’articule autour de cinq divisions d’infanterie et trois divisions blindées : 1re division de la France libre, 2e division d’infanterie marocaine, 3e division d’infanterie algérienne, 4e division marocaine de montagne, 9e division d’infanterie coloniale, 1re, 2e et 5e divisions blindées. Il convient d’y ajouter des unités spécialisées comme les parachutistes, le bataillon de choc, le groupe des commandos d’Afrique, des tabors marocains, des commandos de fusiliers marins, ainsi que des régiments d’infanterie non endivisionnés. La 2e DB du général Leclerc représente ainsi un étonnant amalgame de Français libres, d’évadés de France, de soldats de l’Armée d’Afrique. Français de souche ou pieds-noirs, Libanais, Algériens, Marocains, Noirs d’Afrique équatoriale, Indiens des comptoirs, catholiques, protestants, juifs, musulmans, libres-penseurs, anciens combattants des brigades internationales en Espagne, tous possèdent la même volonté de délivrer le territoire national (lire page 52, « Leur campagne de France »). Le bilan des combats sera lourd. L’Armée d’Afrique perdra 60 000 soldats (Occidentaux et Africains), sur les 260 000 soldats et résistants français tombés durant la Seconde Guerre mondiale. Mais cette même Armée d’Afrique peut revendiquer la mise hors de combat de 600 000 soldats de l’Axe (allemands ou italiens), tués, blessés ou prisonniers.

    Membre de l’institut Jean-Moulin, Dominique Lormier est spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Il vient de faire paraître C’est nous les Africains. L’Epopée de l’armée française d’Afrique 1940-1945 (Calmann-Lévy).


  • Patrick Adam Patrick Adam 6 octobre 2006 07:02

    @ bagando

    Votre raisonnement est un raisonnement d’aujourd’hui, pas resitué dans contexte d’alors. Il ne faudrait pas passer son temps à revisiter l’histoire. Vous dites : « les soldats issus des anciennes colonies n’ont jamais obtenu une parfaite égalité de traitement avec leurs frères d’armes de nationalité française ». Mais c’est exactement comme les fonctionnaires d’Algérie n’ont jamais reçu le même traitement que ceux de la métropole.

    Vous parlez d’égalité ? Beau principe. Vous croyez que les Français, après avoir perdu tant d’homes dans les Aurès et un peu partout dans le Maghreb (quelques-uns en Afrique Noire) avaient envie de faire une fleur à ceux qui venaient de les rejeter, pour en faire des nababs ? Vous l’auriez fait vous ? A voir... Facile de se donner bonne conscience avec cinquante ans de distance, surtout avec l’argent des autres.

    Patrick Adam


  • mohand (---.---.166.49) 8 octobre 2006 12:15

    J’ai enfin découvert qui était le soldat inconnu de l’imaginaire français !

    C’est mon père, ce soldat « indigène » qu’on est allé chercher dans son village, là-haut sur le piton kabyle, - là où même le bon Dieu a la flemme de grimper -, où il faisait le guet depuis des millénaires.On lui a mis un uniforme avec un écusson comme le drapeau qui flotte sur la mairie du chef-lieu de la commune mixte.

    On lui a balancé une pétoire entre les mains, quelques maximes bien senties sur la « mère-patrie » généreuse et on lui a dit, en alexandrins semble-t-il : « Bicot, va te battre contre le nazisme, oui, because/ il menace l’existence même de la France ; c’est ta cause ! » Il y est allé dare-dare, mon vieux ! Je ne sais pas s’il les a crus, ces bonimenteurs de recruteurs, mais il est parti plein de vaillance, impavide (sans doute, être né dans la misère et n’avoir eu qu’elle comme perspective a fait de lui un homme qui n’avait pas peur de la mort, car avec une gousse de fatalisme, elle valait mieux que sa non-vie de tous les jours), fonçant tête baissée contre l’ennemi, crapahutant entre les balles qui sifflaient et les obus qui pétaient sur les pentes de Monte- Cassino.

    Son courage au feu a fait reculer les lignes de défense fascistes et voilà la France, dont les caporaux le cravachaient un peu comme les gardes-chiourmes fouettent les galériens qui font avancer l’embarcation dans la tempête hostile, revenant à la vie, recouvrant son honneur perdu dans la décomposition pétainiste et la chorégraphie collaborationniste car, comme le chantait le chanteur Renaud dans « L’Hexagone », check-up au vitriol de la France amnésique, « tout le monde n’était pas Jean Moulin ».

    Je n’en reviens pas, dis donc ! Pour que la France, qui nous « civilisait » en nous traitant de bougnoules tout juste bons à obéir au maître et en nous spoliant de nos terres qu’elle nous savait incapables de travailler, recolle les morceaux après la débâcle, se ramasse un tantinet en redressant la colonne vertébrale, il a fallu aller chercher mon pauvre berger de père, analphabète dans toutes les langues de la création, cantonné dans le premier décan du néolithique, méditant tout seul, et comme un grand, sur la barbarie qui agressait l’autre barbarie, plus familière, qui lui faisait croire qu’elle le sortait du trou noir de ses origines en l’enfonçant dans l’humiliation coloniale.

    Et, le soir, après avoir rentré son malingre troupeau dans adaynine, il s’asseyait sous le frêne d’Agouni et, fixant l’étoile du berger, la sienne, plutôt pâlotte, il songeait à la drôlerie de ce monde : depuis plus d’un centenaire, on lui ressassait que s’il avait été vaincu, colonisé, parqué dans le « deuxième collège », c’était parce qu’il était un sauvage, un barbare, le Vendredi dont le Robinson Crusoé était l’Europe. Les voilà précisément ces pays d’Europe, l’Allemagne, pays des philosophes, l’Italie, celui des poètes et des peintres, l’Autriche, paradis des musiciens, l’Espagne, qui a vu naître Cervantès, constituant l’axe qui allait mener une guerre dont la barbarie aurait fait pâlir d’horreur le Moyen-Age.

    Et c’était lui, mon pauvre berger de père, pensif sous son frêne, qui n’aurait pas fait de mal à une mouche, qu’on soupçonnait d’être un barbare, une sorte d’entité animale qui fonctionnait à la violence parce que de régulateur de celle-ci, l’âme, il n’en avait point. Il ne comprenait plus rien ! Le GMC est venu. Personne n’a jamais été fichu de me dire ce que mon père, jeunot de dix-neuf ans dont le voyage le plus lointain se limitait au chef-lieu de la commune mixte, avait pensé de cette expédition tumultueuse face à un ennemi qui le fera héros.

    Il sauta dans la ridelle, fit un signe de la main de son burnous, puis disparut au tournant. On présuma qu’il avait pris conscience que l’enjeu qui le conduisait à la guerre, c’était cette liberté pour laquelle sa lignée s’était battue depuis le premier homme, même si la dignité ne venait pas toujours à bout de la force. En voyant « Indigènes », le film de Rachid Bouchareb, qui raconte les héroïsmes et les désillusions des hommes du 7ème RTA, j’ai pu mettre un itinéraire sur son combat et des raisons sur ses colères. Sauf au feu où ils avaient plus que leur part, les « indigènes », à qui on demandait toujours plus de gages patrioti-cocardiers, étaient partout ailleurs victimes des inégalités.

    Ils n’avaient pas les mêmes rations alimentaires que leurs « frères » d’armes blancs, ni le même barda, pas plus que la même solde. Les permissions, ils n’en avaient pas du tout. Quant à la promotion dans la hiérarchie militaire, elle obéissait à l’appartenance ethnique plus qu’aux règlements militaires. 130 000 « indigènes », d’Afrique du Nord et d’Afrique noire, ont mis dans la cagnotte leur sang pour acheter cette liberté qui leur sera refusée, une fois que le nazisme aura reçu l’estocade. La « patrie », peu reconnaissante, commencera par massacrer les leurs en mai 1945.

    Puis, elle leur attribuera des pensions qui représentaient jusqu’à dix fois moins celles de leurs « frères » d’armes blancs. Même s’il avait la même couleur, le sang n’avait pas la même valeur. Des millions de Français découvrent cette histoire nulle part écrite grâce au film. Les plus sensibles d’entre eux regarderont sans doute d’un œil un peu plus respectueux ces vieux immigrés qui rasent les murs.

    Dans leur jeunesse, une arme à la main, aux premières lignes face aux nazis, ils ont été de superbes héros d’une guerre perdue sans eux. Le film s’invite naturellement dans un débat féroce et manipulatoire sur l’intégration. Rappeler, comme le fait consensuellement le film de Bouchareb, que ces hommes qu’on accuse aujourd’hui de tous les maux ne sont pas venus, pour beaucoup, par hasard en France est une évidence à verser au dossier.

    Invité pour la promotion de son film à une émission culturelle sur F3, Rachid Bouchareb s’entend dire par l’animateur « qu’est-ce qu’on en prend, nous les Français ! ». Mis sur la défensive, le cinéaste tempère l’effet supposé de son film. Compte tenu des rapports prouvés entre les « indigènes » et l’encadrement français dans l’armée coloniale, il aurait fallu répondre que la France aurait dû en prendre davantage. La France coloniale, s’entend, car c’est bien d’elle qu’il s’agit. Ce qui, imperceptiblement, a conduit Bouchareb à diluer son propos dans le consensus, c’est cette perfide confusion des temporalités. Il est probable que dans la bouche de l’animateur, les temporalités historiques soient amalgamées.

    La réhabilitation des soldats « indigènes » discriminés en 1943 en raison de leur origine est assimilée, inconsciemment, à une critique de la France d’aujourd’hui. Dans un débat mené sur le fil du rasoir où tout se mélange, les « bienfaits de la colonisation », « les harkis », « la situation en Algérie comme point culminant de l’échec de la décolonisation », « l’immigration choisie », « la repentance », « les sans-papiers », nul doute que ce film clarifie un peu mieux la généalogie des tensions. Les critiques américains, rodés à ces choses, ne s’y sont pas trompés en voyant dans « Indigènes » un film en faveur des droits civiques.

    Un ami algérien, dont le père était aussi un « indigène », me racontait qu’un jour, invité pour animer un débat dans l’est de la France, un militant déclaré du FN, xénophobe comme il se doit, lui avait dit : « Pourquoi n’êtes-vous pas resté dans votre pays ? ». Réponse de mon pote : « Mon père a été blessé en Alsace, où son sang a coulé pour libérer la France du nazisme. Il y a au moins quelques centimètres carrés de la terre de France irrigués de son sang. Je veux m’y tenir. Dites-en autant ! ».

    Ce qu’il n’ajouta pas, c’est que son père a été, par la suite, l’un des premiers maquisards de l’Algérie réveillée à son destin. Il a payé de sa vie l’indépendance de son pays. Un soldat doublement inconnu, trois fois hélas !

    Arezki Metref


  • tchoutchou (---.---.4.88) 8 octobre 2006 12:21

    @ Mohand:enfin,tu as trouvé !


  • Serpico Serpico 12 octobre 2006 15:42

    Patrick, raciste couleur muraille.

    « On est loin des hommes arrachés à leurs champs... »

    RIEN mais alors RIEN dans votre citation n’indique qu’ils n’étaient pas recrutés de force.

    « Car les goumiers étaient payés et même plutôt bien payés, si on considère la misère qui collait à leurs semelles et dont ils cherchaient à s’extraire, sinon ils ne se seraient jamais autant pressés sous les drapeaux pour servir une République dont ils ne pouvaient imaginer qu’elle puisse leur apporter autre chose que de faire bouillir la marmite. Croire que les goumiers se seraient battus pour une »Liberté Egalité Fraternité« mythologique, tient du fantasme pur et dur. »

    Il suffit de leur donner un pois-chiche et ils ouvrent un super marché. Bien payés : aussi bien payés que les soldats « de souche » ?

    Patrick, dites-le : Ce n’étaient finalement que des mercenaires.


  • ALBERIC (---.---.240.237) 14 octobre 2006 23:40

    Envoyé aux éditeurs du forum : Si vous ne sanctionnez pas les textes injurieux et racistes qui occupent plus de la moitié de votre blog, vous déshonnorez l’ensemble des contributeurs (dont une minorité est de qualité) - il est honteux et indécent de parler d’argent au sujet des 400 000 engagés Africains de l’Armée d’Afrique dont 60 000 sont morts au combat sans qui la France ne serait pas membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. Il n’y a qu’une attitude possible : l’hommage, le respect et la joie de voir une star comme Djamel Debbouze partager sa fierté et son enthousiasme d’être héritier de nobles combattants de la France, fier d’être Français légitime par le sang ancestral versé et l’émotion et l’émerveillement devant ce dévouement de l’Empire envers la France. Nous devrions fleurir toutes les rues qui portent les noms de leurs officiers ou de leur régiment (Juin, De Lattre, 150è RTS ou RTA etc pour Régiment de Tirailleurs ou Tabors etc...) le 8 mai prochain. Il n’y a pas de place pour un autre sentiment que la Gratitude envers les soldats de l’Empire, ce qui n’empêche pas une étude historique approfondie sur la complexité de l’époque. En tant que petit-fils d’un combattant de l’intérieur qui, après la clandestinité, a rejoint l’armée régulière, c’est à dire l’armée d’Afrique, avec 130 000 autres FFI, je souhaite que les historiens se penchent sur cette Fraternité d’armes à partir de laquelle nous pourrons forger la France. Reconnaissons avec humilité que les Français de métropole furent minoritaires dans l’armée régulière en 1943 et 1944 jusqu’à l’Amalgame entre les résistants anciens, les FFI « de la dernière heure », et l’armée d’Afrique composée en majorité d’Africains, avec un tiers ou un quart de cadres pieds-noirs et 30 000 évadés de France qui les ont rejoint en Afrique du Nord. Les Américains ont exigé des unités logistiques non combattantes qui ont été composée plutôt par des Blancs. Avec humilité reconnaissons notre Dette envers l’Empire qui a permis le redressement de la France. 20 000 FFI sur 200 000 sont morts dans les combats de la Libération, pour 60 000 Africains sur un total de 250 000 soldats Français tués. Plus d’un cinquième des soldats tués sont Africains. Rendons leur hommage sincèrement et avec humilité : que leurs héritiers soient fiers et désirent s’épanouir dans notre France qui est un Empire Replié qui doit assumer sa diversité avec une humilité respectueuse comme condition d’une fierté nouvelle partagée. Pour que mon Grand-Père maternel puisse finir la guerre comme capitaine d’occupation en Allemagne, il fallait qu’il puisse intégrer une armée Française. Or en 1944 il n’y a plus d’armée Française en France : sur les cinq millions de mobilisés en 1939 deux millions (! ! je suis pétrifié de honte en l’écrivant) sont en prison en Allemagne, 100 000 sont morts, et les trois millions restants sont dispersés. Sans Félix Eboué qui a ouvert le chemin de l’Empire à De Gaulle pour le Redressement, quelle aurait été la contribution Française à l’armée d’Eisenhower qui comptait trois millions d’hommes ? Avec l’Empire on a pu débarquer en Provence en force avec un appui des forces de l’intérieur qui ont bien aidé les Américains dans le sud et les Alpes. 130 000 FFI amalgamés à 300 000 hommes venus d’Afrique et prenant plus ou moins le relais dans le froid et la neige d’Alsace ont pu poursuivre la guerre en Allemagne avec une partie des forces d’élite d’Afrique pendant que les plus fatigués et les blessés pouvaient enfin rentrer au pays pour goûter un repos bien mérité. Les Français auraient dû être trois millions à combattre en 1944-1945 mais dans leur magnanimité Churchill et Eisenhower ont forcé Roosevelt et Staline à considérer que la maigre contribution Française de 10% méritait tout de même un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Canada, la Pologne, la Yougoslavie, et même l’Italie « retournée » méritaient peut être autant que la France, en sang versé, une place permanente au Conseil de Sécurité. Désormais la France doit servir l’Afrique avec humilité et reconnaissance en souvenir de sa glorieuse contribution.


  • Le péripate Le péripate 23 octobre 2006 19:10

    J’ai bien aimé le film. Aussi, quand j’ai vu un article sur Indigenes, je suis venu voir. Aïe, l’auteur est Patrick Adam, qui insulte quiquonque n’est pas d’accord avec lui (Voir Haussmann....). J’ai quand même lu. Une chose est certaine : l’auteur n’a pas vu le film. Point à la ligne.


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