mardi 25 août 2009 - par Vincent Delaury

« Inglourious Basterds » : « On n’a pas le droit de faire ça à l’Histoire » ?

Vu le dernier Tarantino, vraiment pas mal, même si c’est loin d’être mon préféré de lui (du 4 sur 5 pour moi).

 Je lui préfère par exemple, et de loin, Jackie Brown, parce que c’est un film au charme fou qui se bonifie avec le temps, et ce d’autant plus qu’il repose justement sur l’écoulement temporel (« Le visage de Robert Forster est son passé. » (Tarantino, [1]), et Boulevard de la mort, parce que c’est certainement son film le plus Pop Art le plus conceptuel, virant quasiment à l’abstraction du fait de son aspect coupé en deux (deux parties distinctes).

Bon, sur Inglourious Basterds, que dire qui n’ait déjà été dit depuis son passage à Cannes en mai 2009 ? Je ne vais pas vous faire le coup du pitch - vous commencez, je pense, à en connaître l’histoire de par les nombreuses bandes annonces et teasers qui ont annoncé la sortie du blockbuster à 70 millions de dollars ; je ne vais pas non plus rappeler tous les films qui font référence dans ce film gigogne car ça risque d’être sans fin ! ; et j’éviterai de saluer banalement le burlesque réjouissant de Brad Pitt dans le rôle du Lt. Aldo Raine (on savait déjà qu’il pouvait être drôle depuis au moins Snatch, 2000) ou de louer à l’extrême les mérites du formidable Christoph Waltz en officier nazi polyglotte et sanguinaire.

Non, j’ai plutôt envie de parler du style Tarantino, pop et postmoderne à souhait, dans sa relation – confrontation ? - à l’Histoire, en l’occurrence la Seconde Guerre mondiale. Est-ce que ça marche ? Bon, j’ai vu ce film de 2h30 dans le Sud de la France, au cinéma Pagnol de Sainte-Maxime, près de Saint-Trop’. Vous le savez comme moi, Tarantino est un cinéaste… star. Ce qui veut dire qu’il a ses aficionados mais également ses détracteurs patentés. Dans la salle obscure, d’un côté, il y avait pas mal de « jeunes à casquettes » américanophiles, genre nerds ou geeks, qui commentaient en direct le film (à la manière d’un Besson, Quentin Tarantino joue beaucoup sur les clins d’œil et autres private jokes adressés à ses fans) et qui ont applaudi à tout rompre à la fin du film - d’ailleurs, je crois savoir que le dernier Tarantino a pris la tête du box-office nord-américain dès le week-end de sa sortie. Et, de l’autre côté, j’ai vu un vieux monsieur fort énervé sortir de la salle lors de la scène du tabassage du crâne d’un sergent nazi par le Bâtard Donny Donowitz en affirmant, visiblement très remonté, « On n’a pas le droit de faire ça à l’Histoire. » Bon, que les choses soient claires, j’aime le cinéma de Tarantino (surtout Jackie Brown et Boulevard de la mort) mais je n’en suis pas non plus fan à 100%. Pour moult de ses admirateurs, « Kwentine » pourrait faire absolument n’importe quoi à l’écran, je crois qu’ils pourraient TOUT lui pardonner et le suivre, aveuglément, dans n’importe laquelle de ses digressions filmiques – ce qui n’est pas mon cas.

Il y a des choses que je n’aime pas dans Inglourious Basterds. Par exemple, malgré son jeu de qualité, je trouve que la jolie Mélanie Laurent (Shosanna Dreyfus) a un minois de « fille actuelle » qui ne correspond pas trop à l’ambiance « années 40 » du film ; par contre Diane Kruger, en Bridget Von Hammersmark, me semble vraiment avoir, avec sa silhouette classieuse d’agent double et son visage rétro de Blonde glamour, la tête de l’emploi. Autre chose décevante, la voix off du narrateur m’apparaît par moments trop balourde, trop didactique. Elle commente des actions à l’écran alors qu’on les devance, ou devine, aisément. En outre, le jeu de l’acteur noir (Jacky Ido) qui joue Marcel, l’assistant de Shosanna, est vraiment faiblard, on n’y croit pas du tout à son personnage. Erreur de casting ? Par ailleurs, j’aurais pu me passer aisément de la scène du crâne fracassé du Nazi par le Sergent Donny Donowitz dit « l’Ours juif » : on y sent trop un Tarantino qui veut faire plaisir à certains de ses fans, amateurs d’ultra-violence façon Reservoir Dogs. A ce moment-là, on se dit que le nom Tarantino, ou sa signature, est écrasé par l’adjectif « tarantinesque », rentré dans le langage courant. On n’est pas star pour rien, OK, mais attention, cher Quentin, à l’effet de style qui peut vite virer au simple procédé fastoche. On le sait bien, le danger pour une star est de finir vampirisée, voire phagocytée, par son propre succès.

Voilà pour mes quelques réserves. Pour le reste, il y a des choses admirables dans Inglourious Basterds. Le « On n’a pas le droit de faire ça à l’Histoire. » du spectateur énervé du cinéma Pagnol se comprend, certes, mais ne tient vraiment pas la route. Depuis quand le cinéma serait-il le simple décalque de la réalité ? Le cinéma n’est pas la vie. Le 7e art n’est pas le réel, c’est une projection, dans tous les sens du terme, une métaphore. Le cinéma est un art, un langage, qui n’a pas à être servile quant à l’Histoire. Un cinéaste comme Tarantino ne se veut pas prof d’Histoire, c’est par contre un formidable raconteur d’histoires. D’ailleurs, le réalisme n’a jamais été son affaire - n’aime-t-il pas citer Godard disant de Pierrot le Fou « Il n’y a pas de sang dans mon film, mais il y a la couleur rouge. » ? Inglourious Basterds commence par un « Il était une fois en France occupée par les Nazis » : on entre d’emblée dans un conte et ce n’est point nouveau concernant cette tranche de l’Histoire. Par exemple, De l’Or pour les braves de Brian G.Hutton (1970), qui n’est certes pas un chef-d’œuvre (!), était déjà une fantaisie, ou pulp fiction (récit à sensations), autour de la Seconde Guerre mondiale : une histoire de magot à voler et à partager une fois la guerre terminée. Et, concernant la personnalité artistique de Tarantino, on sait très bien qu’il va faire de l’Histoire, et de la Seconde Guerre mondiale, son terrain de je(u) afin d’y ramener ses propres obsessions, à savoir son goût pour le séquençage en chapitres, la déréalisation de la violence, la gourmandise des mots, l’étirement du temps à la Leone (par exemple le Chapitre Un du western-spaghetti, séquence étirée à la manière d’un élastique) et sa passion dévorante pour le cinéma.

Autre écueil concernant l’art de la variation de Tarantino : on croit bon l’accuser de n’être qu’un plagiaire de plagiats ou un sampler. Vain débat selon moi, il est homme de cinéma, occupant tous les postes : de gérant de vidéoclub au statut de cinéaste via les démarches de projectionniste, de cinéphile, de critique de cinéma et accessoirement d’acteur. En tant que cinéaste postmoderne (posture qui marque la fin de la croyance aveugle dans les idéologies et grands récits), ce « bâtard » se nourrit forcément des autres films tout en y apportant son grain de sel et sa musicalité. A la façon d’un William Burroughs en littérature, la « Tarantino tape » est de l’ordre du cut up (faire une création à partir d’éléments disparates, de fragments et d’emprunts d’œuvres originales). C’est le cinéaste du cut up par excellence : il parvient à se nourrir de mille & un films et BD tout en gardant sa ligne de fuite. C’est ça qui est fortiche chez lui. On arrive à le suivre dans ses délires d’uchronie et de révisionnisme de l’Histoire - des Juifs Yankees scalpeurs de Fritz ! tous les œufs pourris de l’état-major allemand (Adolf Hitler, Joseph Goebbels, Martin Bormann, Hermann Goering) réunis dans un même panier (un cinéma parisien) ! - parce que sa foi en le cinéma est inébranlable.

Franchement, elle est très belle la fin de son film. C’est un formidable éloge du cinéma, un « voyage en utopie ». C’est l’idée godardienne de croire au pouvoir des images et aux puissances du cinéma. A la toute fin, le Cinéma, via la pellicule 35 mm en nitrate hautement inflammable, vient cramer le IIIe Reich, la tyrannie nazie et sa propagande audiovisuelle nauséabonde (Leni Riefenstahl, Joseph Goebbels, Veit Harlan...). Certes, c’est une utopie, c’est de l’ordre du fantasme d’Artiste (cette idée, en partie naïve, de penser que l’art peut changer le monde [2]) mais, perso, je préfère, via ce finale cathartique d’Inglourious Basterds faisant du cinéma une arme de séduction massive devenant une arme de destruction massive, suivre Quentin Tarantino dans son rêve d’idéaliste plutôt que d’avoir à me taper des visions étriquées d’idéologues à la petite semaine qui tenteront vainement d’enfermer la vie, l’art et l’Histoire dans leur sectarisme et leurs interdits à deux balles. Oui, je préfère très nettement les idéalistes aux idéologues. Bref, Tarantino, malgré quelques facilités (par exemple, son film n’a rien en soi de subversif, ce « bad boy » (?) d’Hollywood est là où on l’attend : antinazi, sans jamais se risquer à frôler une « fascination » pour l’esthétique nazie façon Portier de nuit ou Les Bienveillantes), fait un cinéma LIBRE, et c’est très bien ainsi.

[1] Acteur américain qui tient le rôle de Max Cherry dans Jackie Brown (1997).

[2] Toutefois, il arrive qu’une œuvre puisse avoir une conséquence sur le réel : en 2006, le président Chirac, suite au film de guerre Indigènes, avait harmonisé les pensions des anciens combattants coloniaux.



51 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 25 août 2009 10:04

    c’est dingue comme deux critiques du même film peuvent être différentes ! lol !
    Tarantino , on aime ou on aime pas , mais c’est que du cinéma , faut pas se prendre la tête avec , juste regarder et passer un bon moment , le cinéma est une distraction avant tout !


    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 25 août 2009 10:14

      salut le chat,

      je l’ai vu hier, je l’ai trouvé pas terrible du tout, avec ces quelques scènes vraiment fun, mais l’ensemble est mou sans le coté lécher de sa mise en scène habituelle qui fait supporter les lenteurs, on passe son temps à attendre l’acteur qui joue l’allemand ou une scène d’action,

      brad pitt est invisible, sa team fun mais pas assez fouillée dans un délire pas toujours au rendez vous,

      amicalement, barbouse.


    • LE CHAT LE CHAT 25 août 2009 10:26

      salut Barbouze ,
      moi j’attends avec impatience pour les effets spéciaux 2012  ,
      on vera bien si la bande annonce tient ses promesses

      amicalement


    • franck2010 25 août 2009 10:39

      Ce que vous êtes bon public LE CHAT , ça fait plaisir à voir ....


  • A. Nonyme A. Nonyme (Trash Titi) 25 août 2009 10:19

    Morice qui avait descendu le film en flèche sur Avox m’a incité à aller le voir ! Et je me retrouve plus dans votre critique que dans celle du muppet (mais ça c’est pas dur).
    Il y a bien la « patte » de Tarantino, cette façon très personnelle de conter une histoire, et une bande son parfois joyeusement décalée. Bref, si ce n’est pas un chef d’œuvre, c’est à voir pour peu que l’on ne soit pas allergique au cinéaste.
    Une critique ? Brad Pitt m’a moyennement convaincu. Pas facile de jouer les gros durs tout en ayant des répliques humouristiques, mais c’est peut-être le fait de la VF.
    Quant à Christoph Waltz, il est énormissime !


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 25 août 2009 12:32

      le fait de la VF

      Sacrilège ! Horreur et maladiction ! Ce film est une oeuvre polyglotte et il FAUT le voir en VO peut-être plus que n’importe quel autre film.

      Typhon


    • A. Nonyme A. Nonyme (Trash Titi) 25 août 2009 14:07

      Ach ! Zerdainement ein Kolossal error...


    • Cascabel Cascabel 30 août 2009 03:43

      « Bref, si ce n’est pas un chef d’œuvre, c’est à voir pour peu que l’on ne soit pas allergique au cinéaste. »

      Merci de prévenir, je m’épargne ainsi un ticket de cinéma sans regrets.


    • franck2010 25 août 2009 10:36

      J’aime beaucoup la façon dont les américains ont évolué face à l’histoire par exemple. Soit on sent un gros travail de mise en perspective ( Tarantino ), soit on sent qu’ils sont parfaitement libres de leur sujet ( Oliver Stone dans World Trade Center ).


  • ASINUS 25 août 2009 10:34

    détesté de bout en bout mais absolument pas pour les meme raisons
     que le professeur Morice hein , pas retrouvé la patte tarantino pas accroché l histoire
    pis l actrice française pas credible et l endive Pitt, mais attention hein moi
    je vous dis pas que c est de la daube hein pas professeur moi juste j ai pas aimé
    yep
    asinus « ne varietur »


  • cathy30 cathy30 25 août 2009 11:04

    Vincent Delaury (je n’ai pas vu le film)
    c’est toujours du plaisir de vous lire.
    Je reste persuadée que quand un film est bon, alors il peut tout se permettre, même une révision de l’histoire et surtout quand il n’est pas dupe, il a tout simplement raté son film vu les réactions.

    Bon Tarantino, franchement il devient terne. Pour le casting je pense comme vous mélanie Laurent, c’est un peu léger, contrairement à Kruger qui a tout à fait le physique de l’emploi et plus de coffre.

    D’accord avec vous pour Jackie Brown. IL est le plus émouvant,et attachant, des films de Tarantino, un coup de maitre. Il y a du pétage de plomb constamment, la situation échappe à tout le monde, mais Tarantino aime son héroine sur le retour, bon souvenir.


  • Céphale Céphale 25 août 2009 11:05

    Tous les réalisateurs de films, même les plus médiocres, ont leurs fans. Il ne faut pas les empêcher de pousser leurs cris d’admiration.

    Ceci étant, ce film est pour moi une injure personnelle car plusieurs de mes parents et amis ont fait partie de la Résistance et en sont morts, notamment mon oncle Robert, mort à Buchenwald. C’est une fiction certes, mais une fiction orientée. On y voit des Américains (qui parlent parfaitement notre langue, of course) faire de la Résistance au milieu de Français lâches et cons.

    Tarantino, qui a été hué à Cannes à la sortie de son film précédent, n’aurait-il pas des comptes à régler ?


    • mrdawson 25 août 2009 11:34

      Vous êtes sur d’avoir vu le film ?
      Parce que :
      1 - les américains ne parlent qu’anglais, c’est d’ailleurs une des blagues du film
      2 - les américains ne font pas actions de résistance, ils tuent pour le plaisir
      3 - les français sont plutot décrit comme occupés (cf. chapitre 1), et si la moitié des français du film sont collabos, l’autre moitié est clairement résistante

      Après, il est clair que dans la France occupée il y avait des résistants, mais il y avait aussi des collabos. Je ne vois pas en quoi un film qui montrerait ces deux cotés (ce qui n’est absolument pas le but de inglourious basterds par ailleurs) serait une injure ?

      Par ailleurs, voir le film en VF doit fortement réduire l’intérêt d’entendre les différentes langues et accents du film, et donc une partie de l’intérêt du film.


    • arturh 25 août 2009 11:48

      On peut noter au passage qu’il est extêmement rare de voir un film américain où ont parle trois ou quatre langues dans la VO.

      Ce qui veut dire notamment que le filmest abondamment sous-titré aux USA, où il fait un carton.

      Ce n’est pas vraiment le premier, mais en raison de son statut, Tarentino vient peut-être de faire un des tout premier grand blockbuster occidental à fort caractère européen d’origine américaine...


    • Céphale Céphale 25 août 2009 12:39

      Vu la pub d’un quart d’heure complaisamment étalée sur le NYTimes.com (en VO naturellement). Il n’y en a que pour les Américains et les Allemands, et les Français passent pour des cons. C’est tout. Et je n’irai pas voir le film.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 25 août 2009 12:47

      Evidemment que Céphale n’a pas vu le film, sinon, il n’en parlerait pas en disant que les basterds sont les personnages principaux, ou que les français y sont dépeint comme lâche (alors qu’on en voit presque pas).

      Ce qui est une injure envers vos parents et amis, Céphale, c’est votre propension à vous couvrir de ridicule en disant du mal d’un film que vous n’avez de toute évidence PAS VU, et dont vous ne savez de toute évidence RIEN, tout en censurant les message qui vous expliquent que c’est une attitude risible.
      Typhon


    • sisyphe sisyphe 31 août 2009 09:53

      Ce n’est pas vraiment le premier, mais en raison de son statut, Tarentino vient peut-être de faire un des tout premier grand blockbuster occidental à fort caractère européen d’origine américaine...

      Wowwww !!
      Ca, c’est du concept !

      AVox abrite en son sein un des tout premiers critiques cinématographiques occidental à fort caractère américain d’origine européenne

      On ne sait même pas la chance qu’on a !


  • franck2010 25 août 2009 11:08

    « A la façon d’un William Burroughs en littérature, la « Tarantino tape » est de l’ordre du cut up (faire une création à partir d’éléments disparates, de fragments et d’emprunts d’œuvres originales). »

    A ce compte là tout ce qui est ’ cut up ’ c’est du William Burroughs ? Je dis çà parceque pour l’avoir lu je me souviens pas avoir pensé à Tarantino en particulier...Moi quand j’évoque Tarantino je penserais plutôt à une bande dessinée américaine à « deux balles » vendue sous le nom de « pulps ».

    « C’est l’idée godardienne de croire au pouvoir des images et aux puissances du cinéma »

    Si vous avez compris avec Tarantino ce qu’entendait Godard à propos de ce qu’il nomme ’ le cinéma ’, alors là évidemment on boxe pas dans la même catégorie...chapeau bas Mister Delaury .

    « antinazi, sans jamais se risquer à frôler une « fascination » pour l’esthétique nazie façon Portier de nuit ou Les Bienveillantes), fait un cinéma LIBRE, et c’est très bien ainsi. »

    Ben voyons....vous n’avez donc pas été saisi par l’aspect idéologique de ce naveton ... :)...

    Au passage ’ Portier de nuit et ’ Les Bienveillantes ’ sont des tentatives réussies de mettre à mal l’historiquement et le politiquement correct. C’était comme celà qu’il fallait les déchiffrer . Et, Tarantino est effectivement comme vous le dites vous même un ’ bad boy ’ d’Hollywood...

    C’est un peu la faillite de la pensée le gauchisme revu et corrigé par libération. Quand je vous lis je me dis qu’une génération a été carrément lobotomisée.

    « ...parce que sa foi en le cinéma est inébranlable. »

    Ca tombe bien, car son cinéma je m’en ...... !





  • jakback jakback 25 août 2009 11:19

    60 ans de cinéma, des dollars a gogo, a GOGOS ; sans oublier la TV, qui quotidiennement évoque la seconde guerre mondiale.

    Programme du jour,

    http://www.programme.tv/les-rescapes-de-sobibor-2148266.php

    http://www.programme.tv/la-fureur-dans-le-sang-2149435.php

    http://www.programme.tv/hope-and-glory-2149382.php

    http://www.programme.tv/ils-ont-filme-la-guerre-en-couleurs-2148265.php

    C’est pas un devoir de mémoire, juste une mémoire , la Mémoire, la seule qui vaille, plus jamais ça !
    Ils nous prennent pour des jambons, les Madoff de cinémathèque, a leurs décharge, le public suit, pourquoi se priver d’un si juteux retour sur investissement.


  • morice morice 25 août 2009 16:07

    c’était pas la peine de me mettre en scène sous le thème de la vengeance perso, cher collègue : moi, j’étais à Courtrai et non à St-Trop. Que vous vous rangiez du côté des encasquettés mangeurs de pop-corn « bruyants » n’a rien de surprenant : leur manque de recul rejoint le vôtre.


  • Philou017 Philou017 25 août 2009 16:12

    Bref, Tarantino, malgré quelques facilités (par exemple, son film n’a rien en soi de subversif, ce « bad boy » (?) d’Hollywood est là où on l’attend : antinazi, sans jamais se risquer à frôler une « fascination » pour l’esthétique nazie façon Portier de nuit ou Les Bienveillantes), fait un cinéma LIBRE, et c’est très bien ainsi.

    Cinéma LIBRE de quoi ?

    Tarantino ne fait que mettre en scène ses obsessions et ses inventions cinématographiques. Il n’a rien a dire sur le fond, rien à montrer, rien à suggérer.

    Un réalisateur certes talentueux, mais superficiel et sans vision particulière, comme les aiment nos médias décérébrés.
    J’ai rien contre Tarantino, quoique que son exploitation de la violence est choquante, mais ca m’énerve de voir qu’on on fait une vedette du cinéma. Il faut dire que la concurrence se situe à peu pres sur le même plan.

    Les « penseurs » du cinéma comme Sydney Lumet, Stanley Kubrick, Orson welles, Fritz Lang, Robert Aldrich et d’autres n’ont pas trouvé de succession, sans doute bouffés par les exigences de rentabilité facile de l’industrie du cinéma, qui a accru ses bénéfices comme elle perdait toute velleité de subversion.
    Le cinéma raconteur de l’humain a été remplacé par une industrie du divertissement.

    Je voudrais demander aux gens qui ont vu le film : qu’avez-vous appris en le regardant ? (je ne l’ai pas vu).


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 25 août 2009 16:50

      Les « penseurs » du cinéma comme Sydney Lumet, Stanley Kubrick, Orson welles, Fritz Lang, Robert Aldrich et d’autres n’ont pas trouvé de succession, sans doute bouffés par les exigences de rentabilité facile de l’industrie du cinéma, qui a accru ses bénéfices comme elle perdait toute velleité de subversion.
      Le cinéma raconteur de l’humain a été remplacé par une industrie du divertissement.

      J’ai une autre hypothèse : vous êtes un vieil aigri. Le cinéma artistique et le cinéma commercial ont toujours coexisté, et la frontière entre les deux est moins nette que vous ne le croyez. Stanley Kubrick, qui était un authentique génie, a commencé sa carrière avec un film de commande, si mes souvenirs sont bons.

      De même, Francis Ford Coppola n’aurait jamais réalisé « Apocalypse Now » sans l’immense succès du « Parrain ».

      Je voudrais demander aux gens qui ont vu le film : qu’avez-vous appris en le regardant ? (je ne l’ai pas vu).

      Mais qu’avez vous appris en regardant la Joconde ?

      Il y a des œuvres d’art qui portent un message, et d’autres qui sont purement gratuite. Je ne vois pas au nom de quelle doctrine surrannée on pourrait jeter aux orties la seconde catégorie.

      Je trouve que notre époque cherche trop de sens partout. On a plus guère le sens de la beauté, alors on cherche du « message » dans le moindre pétale de rose, du « politique » dans chaque plan de film.

      Je ne place pas Tarantino sur un piédestal, mais je trouve que ses contempteurs en ces lieux ont une vision étroite et risible du cinéma, et des conceptions qui sentent le renfermé.

      Et des « penseurs » du cinéma, il y en a toujours. Si aucun nom ne vous vient à l’esprit, soit vous êtes inculte, soit vous êtes de mauvaise foi.

      Typhon


    • mrdawson 25 août 2009 17:24

      Je rejoint mon collègue Hermann, il faudrait peut être arrêter de chercher du sens partout, quoique je suis sur qu’après une deuxième vision il y a moyen de vous sortir quelque chose si nécessaire (notamment le fait dérangeant que tous les personnages du films sont prêt à mourir sans même y réfléchir pour la cause qu’ils défendent, mais la il faudrait vraiment que je le revois).
      Après je suppose q’il faut voir le film pour apprécier la montée continue en tension des différentes scènes, tension basée quasi uniquement sur les dialogues ce qui donne un aperçu de la qualtié d’écriture et du jeu des acteurs (encore une fois, à voir en VO). Transformer la france de 1940 en western n’a pas forcément de sens, mais ça n’en reste pas moins intéressant et vaut (à mon sens) la peine de voir le film. Accessoirement, ne serait-ce que pour donner une critique constructive, ça vaudrait la peine :)


    • Philou017 Philou017 25 août 2009 18:06

      Hermann Rorschach "Il y a des œuvres d’art qui portent un message, et d’autres qui sont purement gratuite. Je ne vois pas au nom de quelle doctrine surrannée on pourrait jeter aux orties la seconde catégorie.

      Je trouve que notre époque cherche trop de sens partout. On a plus guère le sens de la beauté, alors on cherche du « message » dans le moindre pétale de rose, du « politique » dans chaque plan de film."

      Vous ne me comprenez pas. Je ne dis pas que j’attends du sens partout. Je dis que le cinéma d’aujourd’hui manque complètement de sens. Des œuvres gratuites, tres bien. Mais il n’y a plus que cela aujourd’hui au cinema. Je veux dire que le cinéma a perdu toute hauteur de vue au point de vue politique.
      Il y a bien sur des analyses sociologiques dans certains films, mais ca s’arrête là.

      J’ai une autre hypothèse : vous êtes un vieil aigri
      Le cinéma actuel m’emmerde, c’est tout. Les grands réalisateurs avant savaient distraire tout en nous faisant réfléchir. De plus l’omniprésence d’un cinéma américain superficiel, articficiel, souvent inutilement violent et/ou manichéen, me revulse. Je trouve bcp de films tres artificiels, loin des gens.

      Quand au cinéma Français, il ne vole pas bien haut, entre les éternelles comédies plus ou moins réussies et les analyses de mœurs.
      Il ne s’agit pas de nostalgie, mais quand on a connu le meilleur, on devient exigeant. Le cinéma actuel ne me parle pas , car il est souvent accessoire.

      mrdawson Je rejoint mon collègue Hermann, il faudrait peut être arrêter de chercher du sens partout, quoique je suis sur qu’après une deuxième vision il y a moyen de vous sortir quelque chose si nécessaire (notamment le fait dérangeant que tous les personnages du films sont prêt à mourir sans même y réfléchir pour la cause qu’ils défendent, mais la il faudrait vraiment que je le revois).
      Votre valse-hésitation me suffit.

      Accessoirement, ne serait-ce que pour donner une critique constructive, ça vaudrait la peine.

      Je reconnais que je ne suis pas tres constructif. Mais l’enthousiasme de certains pour des films sans doute bien réalisés et animés mais tellement creux m’énerve.

      C’est la même démarche qu’à la télé, on privilégie le contenant au mépris du contenu. J’y vois une tentative des puissances financières d’endormir le bon peuple avec du divertissement sans relief. Une sorte d’endormissement sans rêves. Dormez citoyens, il y a plus rien à réfléchir, plus qu’à gober les scenes d’action en bouffant du pop-corm avachi sur le canapé.

      Je refuse de rentrer là-dedans et je déplore que tant de cinéphiles soient peu exigeants. Ils font le lit d’un cinéma sans envergure.


    • sisyphe sisyphe 31 août 2009 10:04

      Par Philou017 (xxx.xxx.xxx.245) 25 août 18:06


      "C’est la même démarche qu’à la télé, on privilégie le contenant au mépris du contenu. J’y vois une tentative des puissances financières d’endormir le bon peuple avec du divertissement sans relief. Une sorte d’endormissement sans rêves. Dormez citoyens, il y a plus rien à réfléchir, plus qu’à gober les scenes d’action en bouffant du pop-corm avachi sur le canapé.

      Je refuse de rentrer là-dedans et je déplore que tant de cinéphiles soient peu exigeants. Ils font le lit d’un cinéma sans envergure."

      Entièrement d’accord avec ça. 

      Tarentino, c’est la culture série B + Gore ; cinéma de la dérision, avec références ringardes et flots d’hémoglobine  ; vite filmé, vite avalé ; tout pour la forme, rien pour le fond.

      Du cinéma de salles multiplex pour ados ou ados attardés amateurs de gore et de trash ; ça a un public, c’est sûr.

      Et pas étonnant que ça cartonne aux states.

      Un film à regarder à la télé, entre une pizza et un jeu video, bien arrosé de bières.

      Du fast-ciné


  • jakback jakback 25 août 2009 17:55

    Un talent , un vrai, avec un avantage conséquent, il parle de ce qu’il vu, vécu, pas de ce que nous enseigne l’Histoire Officielle.

    Vivement qu’on ne se souvienne plus de rien. J’ai la mémoire en horreur. On va quand même faire un petit effort, à cause de l’anniversaire, des présidents sur les plages, de la vente des objets souvenirs qui a si bien marché, de tout ça.

    Nous autres, enfants du quatorzième arrondissement, on peut dire qu’on a été libéré avant tous les autres de la capitale, cela en raison d’une position géographique privilégiée. On n’a même pas de mérite. Les Ricains sont arrivés par la porte d’Orléans, on est allé au-devant d’eux sur la route de la Croix-de-Berny, à côté de chez nous. On était bien content qu’ils arrivent, oui, oui, mais pas tant, remarquez bien, pour que décanillent les ultimes fridolins, que pour mettre fin à l’enthousiasme des « résistants » qui commençaient à avoir le coup de tondeuse un peu facile, lequel pouvait – à mon avis – préfigurer le coup de flingue. Cette équipe de coiffeurs exaltés me faisait, en vérité, assez peur.

    La mode avait démarré d’un coup. Plusieurs dames du quartier avaient été tondues le matin même, des personnes plutôt gentilles qu’on connaissait bien, avec qui on bavardait souvent sur le pas de la porte les soirs d’été, et voilà qu’on apprenait – dites-donc – qu’elles avaient couché avec des soldats allemands ! Rien que ça ! On a peine à croire des choses pareilles ! Des mères de famille, des épouses de prisonnier, qui forniquaient avec des boches pour une tablette de chocolat ou un litre de lait. En somme pour de la nourriture, même pas pour le plaisir. Faut vraiment être salopes !

    Alors comme ça, pour rire, les patriotes leur peinturlurait des croix gammées sur les seins et leurs rasaient les tifs. Si vous n’étiez pas de leur avis vous aviez intérêt à ne pas trop le faire savoir, sous peine de vous retrouver devant un tribunal populaire comme il en siégeait sous les préaux d’école, qui vous envoyait devant un peloton également populaire. C’est alors qu’il présidait un tribunal de ce genre que l’on a arrêté l’illustre docteur Petiot – en uniforme de capitaine – qui avait, comme l’on sait, passé une soixantaine de personnes à la casserole.

    Entre parenthèses, puisqu’on parle toubib, je ne connais que deux médecins ayant à proprement parler du génie, mais ni l’un ni l’autre dans la pratique de la médecine : Petiot et Céline. Le premier appartient au panthéon de la criminologie, le second trône sur la plus haute marche de la littérature.

    Mais revenons z’au jour de gloire ! Je conserve un souvenir assez particulier de la libération de mon quartier, souvenir lié à une image enténébrante : celle d’une fillette martyrisée le jour même de l’entrée de l’armée Patton dans Paris.

    Depuis l’aube les blindés s’engouffraient dans la ville. Terrorisé par ce serpent d’acier lui passant au ras des pattes, le lion de Denfert-Rochereau tremblait sur son socle.

    Édentée, disloquée, le corps bleu, éclaté par endroits, le regard vitrifié dans une expression de cheval fou, la fillette avait été abandonnée en travers d’un tas de cailloux au carrefour du boulevard Edgard-Quinet et de la rue de la Gaïté, tout près d’où j’habitais alors.

    Il n’y avait déjà plus personne autour d’elle, comme sur les places de village quand le cirque est parti.

    Ce n’est qu’un peu plus tard que nous avons appris, par les commerçants du coin, comment s’était passée la fiesta : un escadron de farouches résistants, frais du jour, à la coque, descendus des maquis de Barbès, avaient surpris un feldwebel caché chez la jeune personne. Ils avaient – naturlicht ! – flingué le chleu. Rien à redire. Après quoi ils avaient férocement tatané la gamine avant de la tirer par les cheveux jusqu’à la petite place où ils l’avaient attachée au tronc d’un acacia. C’est là qu’ils l’avaient tuée. Oh ! Pas méchant. Plutôt voyez-vous à la rigolade, comme on dégringole des boîtes de conserve à la foire, à ceci près : au lieu des boules de son, ils balançaient des pavés.

    Quand ils l’ont détachée, elle était morte depuis longtemps déjà aux dires des gens. Après l’avoir balancée sur le tas de cailloux, ils avaient pissé dessus puis s’en étaient allés par les rues pavoisées, sous les ampoules multicolores festonnant les terrasses où s’agitaient des petits drapeaux et où les accordéons apprivoisaient les airs nouveaux de Glen Miller. C’était le début de la fête. Je l’avais imaginée un peu autrement. Après ça je suis rentré chez moi, pour suivre à la T.S.F la suite du feuilleton. Ainsi, devais-je apprendre, entre autres choses gaies, que les forces françaises de l’intérieur avaient à elles seules mis l’armée allemande en déroute.

    Le Général De Gaulle devait, par la suite, accréditer ce fait d’armes. On ne l’en remerciera jamais assez. La France venait de passer de la défaite à la victoire, sans passer par la guerre. C’était génial.

    Michel Audiard
    Le Figaro-Magazine, 21 juillet 1984


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 25 août 2009 18:06

      Oui, les résistants de septembre 44 se sont comportés comme des ordures. Mais je ne vois pas le rapport avec la choucroute...

      Typhon


    • Cascabel Cascabel 30 août 2009 05:42

      @ Jackcback

      Merci d’avoir posté ce texte poignant.

      @ Typhon

      C’est en rapport avec les « inglorious bastards » j’ai cru comprendre.


  • L'enfoiré L’enfoiré 25 août 2009 18:04

    @L’auteur,
     Tout de go, je n’ai pas vu le film et je n’irai pas le voir au cinéma. J’ai vu la bande annonce. Cela me parrait assez « fracassant ». Je ne sais si c’est le mot juste.
     Il y a un film que j’ai aimé et qui était aussi décallé. Dans ce cas, c’était un fable.
     Je veux parler de « La Vita e bella » de Roberto Belnigni. 12 ans déjà. Je le reverrais avec plaisir. 
     Est-ce que celui-ci pourrait se revoir ?


  • Vincent Delaury Vincent Delaury 25 août 2009 19:07

    L’enfoiré : Il y a un film que j’ai aimé et qui était aussi décallé. Dans ce cas, c’était un fable.
     Je veux parler de « La Vita e bella » de Roberto Belnigni. "

    Oui, vous avez raison de parler de ce film par rapport à Inglourious Basterds. Parce qu’il se voulait lui aussi conte, ou plutôt fable, autour d’un épisode tragique de l’Histoire, la Shoah. Un père juif veut faire croire à son enfant que le camp de concentration où il se trouve n’est en fait qu’un grand voyage organisé avec des défis à relever.
    Ce film, malgré quelques beaux moments tragicomiques, m’avait gêné pour deux choses : primo, son côté chantage à l’émotion, tire-larmes, m’avait laissé vraiment sceptique. Et, deuxio, d’un point de vue moral, je n’aime pas cette idée de cacher la vérité à un enfant en lui faisant subir un gros mensonge.
    Dernière chose, l’acteur-histrion Roberto Benigni, j’aime bien (par exemple dans son film à tendance burlesque Le Monstre), mais, en tant que cinéaste, il ne me passionne guère, courant loin derrière la maestria visuelle et narrative d’un... Tarantino, par exemple.
    Bien à vous,
    Et merci, aux internautes, pour les divers commentaires. 


  • morice morice 25 août 2009 19:12

    . Et, deuxio, d’un point de vue moral, je n’aime pas cette idée de cacher la vérité à un enfant en lui faisant subir un gros mensonge.


    vaux mieux mentir aux jeunes spectateurs : « ah , tu savais que les nazis de faisaient dézinguer à la batte de baseball ? Ouais, sur la vie de ma mère, je l’ai vu dans un film : c’est VRAI ».

    • franck2010 25 août 2009 20:03

      Moi je diffère de morice en ce sens que je crois que l’histoire est complétement réinterprétable par un ’ artiste ’....Mais Tarantino n’est pas un ’ artiste ’. C’est un réalisateur hollywoodien à visée sensationnaliste et idéologique. La propagande ne marche jamais aussi bien que lorsque l’oeuvre cherche à faire oublier qu’elle est aussi politique. Je vise ici l’entièreté du cinéma américain , le plus pernicieux qui soit. Autrement j’aimerais voir ’ Les Bienveillantes ’ adapté au cinéma. Je sais que l’oeuvre serait revendiquée comme réinterprétation subjective de l’Histoire. Chez Tarantino : Les juifs ( les bons ) tuent les SS ( les mauvais )....comme les bons GI tuent les mauvais terroristes...Propagande la plus réactionnaire actuelle et qui fonde le mythe américain à l’intérieur comme à l’extérieur. Tarantino est un agent de la politique américaine la plus rétrograde.


  • franck2010 25 août 2009 20:53

    Pour Hermann Rorschach les contempteur de Tarantino sont des ’ esprits étroits’ . J’imagine que par là il entend qu’il est un esprit large et ouvert. Probablement large et ouvert jusqu’à la béance.... Cet homme est à vocation universaliste. Il est ouvert à tout sauf aux esprits étroits. Ce qui se comprend.

    Par exemple je n’aime ni Coppola , ni Kubrick...bien que Kubrick ait réalisé ’ Les sentiers de la gloire’ et hélas ’ Full Metal Jacket ’ du même niveau que ’ apocalypse now ’ de Coppola....C’est à dire des films qui dénoncent et réconcillie l’Amérique avec la guerre...je n’aime pas non plus Scorsese qui réconcillie les américains avec leur guerre intérieure : Le gangstérisme. La guerre étant le gangstérisme américain appliqué au reste du monde.

    L’esprit étroit que je suis préfère ’ il portiere dela notte ’ et ’ Salo ’ de Pasolini comme dénonciation de la guerre...préfère ’ Gomorra ’ comme dénonciation de la guerre intérieure....préfère par avance ’ Les Bienveillantes ’ qui pourrait-être adapté au cinéma à ’ La liste de Schindler ’....

    ...Comme je préférais en tant qu’esprit étroit le terme ’ extermination ’ au terme ’ shoah ’

    Ne me demandez pas pourquoi en tant qu’esprit étroit je n’applique pas aux victimes de régimes de faveur. Si, vous êtes victimes de la bombe H, des bombardements de Dresde, des mitraillages de Madagascar, de la répression au Chili, de Dashau ou de Guantanamo, je pense que vous êtes égaux....égaux devant la connerie des peuples élus et souverains .


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 25 août 2009 23:16

      Pour Hermann Rorschach les contempteur de Tarantino sont des ’ esprits étroits’ . J’imagine que par là il entend qu’il est un esprit large et ouvert. Probablement large et ouvert jusqu’à la béance.... Cet homme est à vocation universaliste. Il est ouvert à tout sauf aux esprits étroits. Ce qui se comprend.

      Vous savez, ce n’est pas la peine de m’insulter et de me prêter des pensées que je n’ai pas.
      Je constate que vous êtes le genre de personne qui commence ses messages par des attaques personnelles gratuites. Qu’est ce que cela nous dit à propos de votre pensée, et de votre personnalité ? Qu’est-ce que cela nous dit à propos de vous ?

       Par exemple je n’aime ni Coppola , ni Kubrick...

      Moi, ce sont les courgettes que je n’aime pas. Je trouve qu’elles ont mauvais goût. Ou plutôt, elle n’ont aucun goût. Devinez qui d’autre n’a pas de goût ?

       La guerre étant le gangstérisme américain appliqué au reste du monde.

      Vous êtes au courant que la guerre existait avant la découverte de l’Amérique ?

      L’esprit étroit que je suis préfère ’ il portiere dela notte ’ et ’ Salo ’ de Pasolini comme dénonciation de la guerre...

      La meilleure dénonciation de la guerre que je connaisse, c’est « Le Dormeur du Val » de Rimbaud. Ran et Kagemusha d’Akira Kurosawa sont bien, mais la guerre n’est pas leur thème principal.

      ...Comme je préférais en tant qu’esprit étroit le terme ’ extermination ’ au terme ’ shoah

      Je ne vois pas le rapport, en dehors du fait que votre tête de marteau vois des clous partout, pour reprendre une expression anglaise.

      Typhon


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 26 août 2009 00:09

      Vous êtes injuste avec les courgettes.
      Relevées d’épices en cuisson à la vapeur ou farcies selon le goût plus ou moins végétarien, elles sont irréprochables.


  • lolo 25 août 2009 23:17

    tout le monde parle du nouveau tarantino, les critiques presse et spectateurs sont unanimes ; il fallait donc que j’aille le voir pour « ne pas mourir bête » comme on dit

    et puis c’est vrai qu’un dimanche après - midi, en plein mois d’aôut, sur la cote d’azur, si on ne veut pas se carboniser sur la plage il ne reste plus que le ciné.

    donc décision prise avec mon chéri pour la séance de 14h30.
    bonne surprise puisque le film est en vo

    20 min de pub plus tard.... le film commence enfin....
    les premiers plans rappellent un bon vieux navet francais qui annonce beaucoup de longeurs...

    cette idée de couper le film en actes ou en scénettes a la maniere d’une pièce de théâtre permet a tarantino de faire de nombreuses ellipses mais saccade le rythme du film.

    bref, quelques longueurs plus tard, la guest star apparait !!!!

    dans un look et avec une manière de s’exprimer(franchement je vous assure je me suis retenue de rire) a détroner un acteur des anciennes series de ab !!!!

    et avec ca des scènes de violence, beaucoup trop realistes, a en faire froid dans le dos ! (était ce vraiment nécessaire ?) et d’ailleurs je n’ai pas vu de sigle interdisant a des enfants de voir le film, or cela aurait été plus que conseillé !

    donc des longueurs, des scènes improbables, des acteurs et des situations loufoques (mais pas drôles)...

    et pour faire court, une fin qui n’aurait même pas pu être autorisée !
    COmment peut on revisiter a ce point un tel moment de notre histoire ?!!!!
    une happy end a la sauce hollywood on en a l’habitude (même dans titanic ils nous ont fait le coup !)

    Mais que vont penser et les jeunes qui vont aller voir ce film ?!!!!
    que la plus grande guerre de la décennie passée s’est terminée ainsi ?!!!!
    je plains déjà les pauvres professeurs d’histoire qui vont devoir démentir cette transformation de l’Histoire ! ou qui verront apparaitre un certain lieutenant Raine dans leurs dissertations !!!!

    heureusement, et ca sera mon seul point positif. La magnifique interprétation de christoph Waltz ! Parfait.

    Donc vous aurez compris que ce film est plus proche pour moi du navet que du chef d’oeuvre
    .et ne me dites surtout pas qu’il s’agit d’un film de guerre !!! comment pourriez vous le comparer « au jour le plus long », « au pont de la rivière kwai », à « la bataille de midway »...


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 25 août 2009 23:52

      Mais que vont penser et les jeunes qui vont aller voir ce film ?!!!!
      que la plus grande guerre de la décennie passée s’est terminée ainsi ?!!!!
      je plains déjà les pauvres professeurs d’histoire qui vont devoir démentir cette transformation de l’Histoire ! ou qui verront apparaitre un certain lieutenant Raine dans leurs dissertations !!

      Vous savez, tout les jeunes n’ont pas votre calibre intellectuel et sont donc parfaitement capable de de distinguer leur cours d’histoire d’une oeuvre de fiction.

      Typhon


    • lolo 29 août 2009 01:11

      je suis moi même plus proche du berceau que de la tombe (22ans) et pourtant cela ne m’empêche pas de me sentir révoltée par certaines choses

      et je ne pense pas être plus intelligente que la normale ;peut être plus sensible...


  • morice morice 26 août 2009 00:34

    Vous savez, tout les jeunes n’ont pas votre calibre intellectuel et sont donc parfaitement capable de de distinguer leur cours d’histoire d’une oeuvre de fiction.

    on voit que vous n’avez jamais corrigé de copies, vous... le nombre de personnages de fiction qui y apparaît est effarant.... sur le Moyen-Age, Jacquouille la Fripouille arrive régulièrement depuis la sortie du film.. ou le « seigneur de Ouille »....

    au fait, pour piger il faut aussi avoir eu des cours d’histoire... passionnants. Pour les 3/4, l’histoire est barbante et « ne sert à rien monsieur » (c’est ce que leur racontent leurs parents, à qui on a dit qu’il n’y a que les maths qui comptent)... avec ça, creusez-vous la tête....

    votre vision des enfants et des enseignants est pathétique....

    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 26 août 2009 12:33

      Je suis plus proche du berceau que de la tombe, moi, et me sens visé quand on dit que les jeunes sont bêtes ou incultes, ou que sais-je.

      Certes, les jeunes sont une horde de crétins. Mais les non-jeunes sont tout aussi idiots. Comme chantait Brassens..

      votre vision des enfants et des enseignants est pathétique....

      Je ne vois pas ce qui vous permet de dire ça. Pour vous aider, je vais maintenant donner ma vision du monde scolaire, ce qui vous permettra de comprendre que vous avez critiqué quelque chose que vous avez tiré de votre chapeau :

      L’école, c’est une bande de feignasse à laquelle une autre bande de feignasse peu imaginative tente d’inculquer vaguement, mollement et sans trop y croire, toute sortes de connaissances plus ou moins utiles et vraies, et ce, malgré l’inertie et la passivité de la première bande de feignasse.

      Typhon


  • Halman Halman 26 août 2009 09:37

    Dans tous les médias on parle du « dernier Tarantino », sans même souvent donner le titre ni le sujet du film.

    Quand on rentre de vacances c’est : « mais de quoi ils parlent tous ! »


  • Halman Halman 26 août 2009 09:40

    "Il y a des choses que je n’aime pas dans Inglourious Basterds. Par exemple, malgré son jeu de qualité, je trouve que la jolie Mélanie Laurent (Shosanna Dreyfus) a un minois de « fille actuelle » qui ne correspond pas trop à l’ambiance « années 40 » du film "

    N’importe quoi, la chasse gardée des clichés.

    Bien sur qu’en 1940 des filles comme elles il y en avait aussi !!!


  • bluebeer bluebeer 26 août 2009 10:38

    Bonjour.

    J’ai pas vu le film, et je ne suis pas sûr de le voir un jour, parce que je suis un fan très mitigé du grand Kwentin. J’avais vu Reservoir Dogs à sa sortie, et avais aimé le décalage personnages, situations. J’avais été bluffé par Pulp Fiction, à la structure narrative éclatée et aux contre-emplois brillants. Je me souviens peu de Jackie Brown – trop classique, sans doute. J’avais été sidéré par une nuit en enfer (acteur et scénariste) tant je trouvais le film – et le scénario - ringard. Mais je suis un fan éternel de True Romance (scénariste, réalisation de Tony Scott). D’autres trônent sur mes étagères, mais je ne me suis pas encore penché dessus. Bref, je suis pas un exégète du maître.

    J’avais lu sur le net que True Romance était finalement une resucée/adaptation de Badlands, de Terence Malick. Très plausible, en fait, le fun en plus. J’ai compris aussi pourquoi la bande musicale, envoûtante, m’étais familière. Une pièce musicale de Orff et Keetman, extraite de Musica Poetica, et exploitée dans Badlands. Mais aucune référenciation dans True Romance. Bref, odeur de plagiat. Dans le sens, emprunt sans intention de rendre.

    C’est pas très grave, et accommoder les restes des autres peut-être un art complexe et légitime. Non, ce qui me dérange, chez Tarantino, c’est la recherche effrénée des effets narratifs, et la fascination pour l’ultraviolence, qui va toujours de pair avec un besoin d’affirmation de soi et de domination. Et qui flatte, soit dit en passant, un fantasme profondément ancré dans l’imaginaire américain. Au point de banaliser et légitimer cette ultraviolence gratuite, désormais normale et attendue.

    Ça plus le fait que toute cette débauche d’agitation scénaristique et narrative capte l’attention, certes, mais reste bien en deçà de l’intensité de la vie vraie. Sans être bégueule, j’ai un peu de mal avec les comédies hype sur fond de tragédie historique, non pas que je tienne au respect des icônes, mais je me méfie de l’effritement de la mémoire, ou des mémoires, comme si ces grands cataclysmes n’avaient jamais eu lieu et ne nous avaient rien appris, qu’il s’agissait seulement d’histoires et pas d’Histoire. Quoi que, les enfants juifs entassés dans les wagons à bestiaux auraient peut-être été heureux, voire soulagés, d’apprendre que 70 ans plus tard, leur infortune inspirerait à Hollywood des comédies enlevées et déjantées. Dommage qu’ils ne soient plus là pour en profiter.

    Et puis je me méfie du bradage systématique, à grands renforts d’effets spéciaux, de la réalité. Laquelle, jusqu’à preuve du contraire, nous procure encore les émotions les plus tangibles.


    • Cascabel Cascabel 30 août 2009 06:48

      Reservoir Dogs...un film sadique et dépourvu d’intérêt si ce n’est de montrer que la torture fait rire une salle de cinéma.


  • arturh 30 août 2009 10:21

    Comme on reproche beaucoup au film de Tarentino de ne pas respecter l’Histoire de la seconde Guerre Mondiale, je rappelle qu’elle a rarement été respecté, surtout l’Histoire Officielle.

    Exemple :
    .... Ultimes faits d’armes, ce sont les soldats français de Leclerc qui s’emparent du Kehlsteinhaus, le « nid d’aigle » d’Adolf Hitler à Berchtesgaden en Bavière, quelques jours seulement avant l’armistice du 8 mai 1945....

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Leclerc_de_Hauteclocque

    Au moins, Tarentino, lui, ne se cache pas de travestir les faits...


  • Le Bordelleur Le Bordelleur 30 août 2009 19:57

    Très grand film, inversement proportionnel aux critiques pour ou contre que j’ai pu lire !


  • Redakman 30 août 2009 23:44

    C’est un film avec de la violence gratuite pendant 2h30.
    Il faut prendre cela au 12e degré pour rigoler.
    Tarantino fait du tarantino, c’est surfait.
    Je me suis ennuyé et pas rigolé.
    Pourtant j’ai bien aimé ce qu’il a fait jusqu’à KillBill exclus (qui est de la copie du cinéma asiatique)


  • rory 14 septembre 2009 19:24

    c’est long,c’est très long et très bavard ! 

    pourtant la scène d’intro est formidable ,l’allemand polyglotte est formidable et la leçon d’italien avec l’accent redneck est à hurler de rire !
     sinon le reste n’est vraiment pas aussi bien, moins travaillé alors qu’il y a des rôles formidables(allemand muet et l’ours juif) et les filles sont nettement intéressantes que d’habitude !

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