lundi 2 novembre 2020 - par CHALOT

La laveuse de mort

 

« La laveuse de mort »

roman de Sara Omar

éditions Acte Sud

373 pages

octobre 2020

Editions Acte sud

 

 

Ma fille m'avait dit : « C'est dur, très dur mais c'est aussi, inoubliable. »

J'étais loin de penser que j'en arriverais à rester rivé au livre avec deux sentiments:l'épouvante devant les monstruosités faites aux femmes et l'admiration devant l'attitude de deux héros positifs.

 

L'histoire se déroule à Zamua dans le Kurdistan, sous domination irakienne.

Les kurdes subissent dans la fin des années 80 l'assaut et les exactions irakiennes....

 

Les bombes tombent sur les villages et le gaz fait de nombreuses victimes.

La guerre est la toile de fond de ce livre qui raconte l'histoire d'un village, d'une famille prise en étau entre une répression irakienne et l'obscurantisme islamique, féodale.

 

Quand Frmesk nait, elle n'est pas bien accueillie, son père n'en veut pas....

Elle est maudite car c'est une fille !

 

Sa grand-mère, laveuse de mort, n'accepte pas que ce petit être soit voué à souffrir.

Des petites filles ont été enterrées vivantes...

 

La grand-mère, musulmane pieuse et son mari « mécréant » car n'appartenant pas à la religion dominante vont essayer de protéger ce bébé.

Ils vont l'élever après avoir obtenu l'accord du père.

 

Elle et son mari vivent dans deux mondes de pensée différentes. « Mais il lui avait bâti un îlot de paix au milieu d'un monde brutal, ce dont elle lui était reconnaissante, car elle savait mieux que quiconque qu'il était rare de trouver la sécurité auprès d'un homme. »

Il vit dans les livres et la culture, alors qu'elle est une réelle humaniste qui ne comprend ni n'accepte la violence faite aux femmes : la lapidation, le viol....

Gawhar, cette grand-mère maternelle respecte les coutumes ancestrales comme le mariage arrangé, voire forcé mais ne supporte plus de laver tant de femmes tuées par leur mari ou leurs familles....

Personne ne veur enterrer ces femmes, « maudites » et assassinées... Gawhar est là pour rendre une dignité à ces femmes abandonnées y compris par leurs propres familles.

 

Son mari, colonel à la retraite la soutient avec toute sa force et ensemble, malgré leurs différends sur l'islam, ils apportent du réconfort et veillent, tant qu'ils le peuvent.

 

Ce roman est violent comme l'est la vie de ces hommes et de ces femmes pris entre la guerre, le génocide et des coutumes rétrogrades.

 

Jean-François Chalot



3 réactions


  • velosolex velosolex 2 novembre 2020 22:58

    Conclusion : Sarah Omar m’a tuer !

    300 mots à tout casser. On n’en fera pas un roman. 

    Pour les avis de lecture, allez sur « Babelio ». Critiques indépendantes et nombreuses, que vous pourrez enrichir


  • zygzornifle zygzornifle 3 novembre 2020 12:49

    Les boules et dire qu’il y en a qui croient que l’enfer est ailleurs ....


  •  C BARRATIER C BARRATIER 3 novembre 2020 19:59

    Un ménage avec des époux antagonistes mais vivant en paix et s’occupant de ce bébé fille dans un monde où la fillette serait condamnée, c’est un exemple de laïcité...les romans, plus que les prêches, peuvent finalement sortir des millions de malheureux de l’obsurentisme ...si malgré l’obscurentisme ils ont appris à lire.


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