jeudi 18 octobre 2018 - par Theothea.com

« La Ménagerie de Verre » Tennessee Williams au Théâtre de Poche Montparnasse

Première pièce de Tennessee Williams, c’est aussi celle qui est la plus proche d’une autobiographie décalée permettant en quelque sorte de susciter l’empathie voire la compassion d’un public en pleine osmose poétique et affective.

Quatre personnages tout en nuances existentielles s’offrent au regard en un tableau où le quotidien peine à trouver son équilibre au long cours.  

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LA MENAGERIE DE VERRE
© Pascal Gely

  

Ainsi dans la famille « métaphorique » des « Williams », il y a tout d’abord Amanda (Cristiana Reali), la mère qui n’en finit pas de se remémorer sa propre jeunesse où elle fut tellement courtisée qu’il a fallu, au bout du compte, qu’elle fasse le mauvais choix d’un mari avec lequel elle fut le plus souvent en disputes et qui l’a finalement quittée la laissant sans ressources avec deux enfants à charge.

Pour Tom (Charles Templon), son fils souvent ulcéré par le comportement de sa mère, mais désormais jeune homme et, de fait, soutien de famille, il s’est imposé de prendre un travail sans perspective autre que celle de leur permettre de survivre à trois.  

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LA MENAGERIE DE VERRE
© Pascal Gely

  

Pour sa sœur Laura (Ophélia Kolb), subissant le contrecoup de leur enfance sans cesse perturbée, les premiers troubles mentaux affleurent au point de rendre celle-ci introvertie, tout en cristallisant ses affects sur une « ménagerie de verre » qu’elle surprotège à l’envie.

Reste un quatrième protagoniste, Jim (Félix Beaupérin), ami de Tom qui va, plus ou moins à son insu, accepter le rôle d’appât pour tenter d’ouvrir les fenêtres de Laura en tentant de l’intéresser au monde extérieur. 

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LA MENAGERIE DE VERRE
© Pascal Gely

  

Amanda voit d’emblée ce garçon à l’image des galants qui jadis se pressaient autour d’elle, comme un espoir tangible, cette fois, pour sa propre fille, d’une histoire d’amour à écrire…

Cependant, rattrapée peut-être par l’inconscient collectif, il semblerait que Laura ait connu Jim dans leur vie scolaire et qu’attirée par lui, elle se soit interdit délibérément de toute approche… jusqu’à ce jour.

Telle une esquisse impressionniste, c’est à coups de pinceaux brossés à fleurets mouchetés que la mise en scène de Charlotte Rondelez compose tour à tour les portraits des protagonistes en situation de quête plus ou moins désenchantée. 

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LA MENAGERIE DE VERRE
© Theothea.com

  

Cette situation relationnelle force les quatre comédiens à être en phase avec la subtilité des sentiments où chaque parole, chaque geste se doit de sonner juste au risque de rompre le charme tacite de la frustration mais aussi peut-être quand même celui de l’espoir.  

En outre, Tom est le narrateur de ce récit mémoriel que sa famille a vécu alors en si grande affection que l’étouffement général pouvait fort bien être le seul résultat tangible de leurs efforts communs.

Toutefois, son goût pour le cinéma devait le protéger des ondes négatives et il pourrait fort bien trouver une échappatoire opportune pour réussir sa vie d’adulte. 

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LA MENAGERIE DE VERRE
© Theothea.com

  

Idem pour Jim qui, lui, au final, annonce qu’il est sur le point de convoler avec l’amour de sa vie.

La destinée rebattra-t-elle les cartes d’Amanda & de Laura ? A chacun d’en décider au Poche Montparnasse.

photos 1 à 3 © Pascal Gely
photos 4 à 6 © Theothea.com
  
LA MENAGERIE DE VERRE - ***. Theothea.com - de Tennessee Williams - mise en scène Charlotte Rondelez - avec Cristiana REALI, Ophélia KOLB, Charles TEMPLON & Félix BEAUPÉRIN - Théâtre de Poche Montparnasse

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LA MENAGERIE DE VERRE
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