mardi 7 mai 2013 - par CHALOT

La mort des « grands » hommes

La médecine a fait d'énormes progrès et la mort n'est plus ce qu'elle a été.

Je ne suis pas du tout un adepte des essais mais celui écrit par PELLOUX sort de l'ordinaire par l'originalité du thème....

Il nous plonge dans l'histoire et la fin souvent très douloureuse, insoutenable de nombreux "grands" hommes, victime de l'incurie de la médecine de l'époque ou de l'attitude des institutions.....

JPEG« On ne meurt qu'une fois et

c'est pour si longtemps

Les derniers jours des grands hommes »

livre de Patrick Pelloux

Editions Robert Laffont

mars 2013

223 pages

 

 La mort ! Comme si vous y étiez

 

Certains trouveront ce livre morbide. Ce n'est pas mon avis.

Il est instructif et documenté et nous livre des informations historiques intéressantes, voire utiles.

La mort vous va si bien....Pas toujours.

Le célèbre urgentiste troque sa tenue de médecin pour celui d'historien....

Il ne quitte pas totalement son domaine de prédilection puisqu'il raconte les derniers instants des grands de ce monde.

JPEGLes médecins et notamment ceux de l'ancien régime n'ont pas le beau rôle et pour cause : ils saignent et purgent à tout va leurs malades ... Ce qui affaiblit le patient et n'a aucun effet thérapeutique.

Le lecteur est invité à visiter le château de Versailles, la cour, ses fastes et aussi le reste :

La cour ? : «  Vue d'en haut , elle ressemble à un élevage de cockers en rut qui cavalent après des perruches en chaleur. Vue d'en bas, sous les perruches, il y a des poux, et sous les fringues, c'est la foire à la crasse, aux mycoses, aux infections avec petite vérole, gonocoque, chlamydia, tuberculose... »

Quant à la sexualité... « A cette époque, la bisexualité est banale. Tous les trous sont permis.... »

L'Eglise est toute puissante et sans pitié pour les mécréants. Lorsque Voltaire est à l'agonie, «  la religion se venge. Il ne lui est prodigué aucun soin, il n'est même pas lavé, lui qui était si propre. »

Le livre commence par l'agonie de Jésus et se termine, presque, sur la mort de Churchill....Je dis presque puisque le dernier mort c'est Saturnin le canard !? Il s'agit pour l'auteur d'évoquer dans un ultime chapitre la vie difficile et parfois même le calvaire qu'ont subit nombre d'animaux héros de cinéma ou de télévision.

C'est à une promenade historique et médicale que nous convie Patrick Pelloux.....

Nous y rencontrons des monarques assassinés , des rois abandonnés à leurs médecins, des révolutionnaires guillotinés, des auteurs, des femmes et des hommes célèbres et des anonymes massacrés comme les soldats de Napoléon à Waterloo ou ceux qui débarquent sur le sol normand un certain 6 juin 1944 .

Le sujet est grave mais traité avec des pointes d'humour qui « égaillent » le récit sans en défigurer le sérieux.

Prenons par exemple la mort de Staline : il agonise et personne n'ose faire quelque chose, ni ses « proches » ni les médecins qui craignent en le sauvant être exécutés...C'est « une ultime ironie su sort, il agonise dans les pires conditions, à l'image de toutes celles et ceux qu'il a fait torturer ou exécuter »....Ne traitez pas Pelloux d'être anti communiste, Staline était la négation du socialisme...

 

Jean-François Chalot



4 réactions


  • asterix asterix 7 mai 2013 14:51

    Bonjour Chalot,

    Avant-hier est mort à l’âge de 94 ans le professeur De Duve, notre seul prix Nobel scientifique belge. Il est parti de plein choix ( euthanasie ) entouré de l’affection des siens.

    D’accord et pas qu’un peu sur ce que tu écris à propos de Staline. Le PC ne deviendra vraiment communiste que s’il se penche sur ses erreurs du passé.


  • soi même 8 mai 2013 01:33

    Ah, je vois venir la future réforme entré dans la danse, deuxième ballon sur la mort !


  • L'enfoiré L’enfoiré 9 mai 2013 12:44

    Bonjour Chalot,

     Vous en parlez, alors qu’en avez-vous pensé de cette présentation ?
     Je vous direz ensuite mon opinion. smiley

Réagir