jeudi 4 janvier 2007 - par Emile Mourey

La pérégrination d’Abraham

Pour cette fin d’année 2006, Arte et la 5 ont offert à leurs téléspectateurs un très beau documentaire intitulé « la Bible dévoilée ». Images magnifiques, ambiance mystique, musique envoûtante, technique cinématographique excellente, on suit l’enquête pas à pas. Archéologues de renom, spécialistes en tout genre se succèdent à la barre. Tout converge. La révolution archéologique est en marche et le théologien conclut : « Il n’est plus possible de lire et d’appliquer la Bible à la lettre. »


Abraham, Jacob, Isaac, ces patriarches ont-ils vraiment existé ? Réponse du documentaire : des petites peuplades nomades sans lien entre elles qui n’ont laissé dans une histoire très ancienne que le souvenir d’une existence éphémère. Mais voilà qu’au VII ème siècle avant J.C., le roi de Juda, Josias, veut donner à son peuple une grande histoire. La merveilleuse épopée des patriarches, ensuite de Moïse et Josué, il va l’inventer. Conclusion non formulée mais implicite : nos trois religions monothéistes trouvent leur origine dans des fables.

Disons tout de suite que cette thèse est loin de faire l’unanimité du public averti. La recherche ne peut être crédible, en effet, que si elle s’appuie, dans l’ordre, sur les trois piliers traditionnels que sont : la compréhension des textes anciens, la logique notamment militaire - trop souvent oubliée - l’ interprétation archéologique, ensuite.

Premier pilier : bien comprendre les textes.
Extraits de mon Histoire de Bibracte, Dieu caché, publié en 1995, interprétation libre mais explicative.

Citation : Abraham se trouvait à Harân lorsque Dieu lui dit : « Sors de ton pays ! Laisse-là ta “famille”, la maison de ton père, et va vers les territoires que je te montrerai ! Je ferai de toi une grande nation, je te protègerai et ton nom sera grand. Je bénirai ceux qui te béniront et ceux qui te maudiront seront maudits (Gn 12,1). »

A l’époque où le clan d’Abraham sortit de la cité d’Harân, il était âgé de soixante-dix ans (Biblia dixit : Abraham était âgé de soixante-dix ans), ce qui signifie, aurait dit M. de la Palisse, que “ce clan” s’était formé soixante-dix ans plus tôt. Ce clan - car c’était un clan de prêtres, à la fois prêtres et chefs - rassembla sa troupe militaire
- car chaque clan avait sa troupe militaire propre, en toute propriété. La troupe militaire du clan d’Abraham s’appelait Sarah. Pour ainsi dire, Sarah était, en quelque sorte, la femme du clan d’Abraham... pour être plus concis : la femme d’Abraham (Biblia dixit)... Lorsqu’au petit jour, Abraham sortit d’Harân pour obéir aux ordres de Dieu, il se retourna, il appela Sarah et il l’attendit.

Sarah sortit, et c’était un spectacle éblouissant. Les paysans à demi nus, les enfants, les voisins, bref la foule, tout le monde était venu voir Sarah, pour la dernière fois avant son départ. Et Sarah sortait toujours d’Harân. Les armes blanches étincelaient au soleil. Les lances pointaient, menaçantes, vers le ciel. Les étoffes scintillaient de couleurs. Oui, Sarah était belle à voir. Impeccablement rassemblés par escadrons sous les ordres de leurs chefs, ne sont-ils pas beaux, ces jeunes gens casqués, resplendissants de santé, prêts à se lancer dans la grande aventure de la conquête ?

Et Abraham regarda Sarah, les yeux dans les yeux, comme le font encore aujourd’hui les chefs militaires quand ils passent la revue des troupes... leurs yeux dans mille yeux. Et entre Abraham et Sarah, il y eut comme un courant qui passe, quelque chose d’inexplicable, une sorte de sentiment d’appartenir au même Dieu, d’avoir été choisis ensemble par ce Dieu même pour aller porter au monde la bénédiction divine.

Les prises d’armes les plus émouvantes sont bien souvent celles qui marquent les adieux avant de partir en campagne. Pour son départ, Sarah s’était faite belle. Et combien émouvante, elle qui savait dans son cœur que beaucoup ne reviendraient jamais. Derrière tous ces jeunes gens ardents et juvéniles, voici les chariots de bagages avec le service de l’intendance. Voici les troupeaux qui suivent l’armée en marche. La ville ambulante s’est ébranlée. Elle s’est engagée sur le chemin poussiéreux de la gloire. Voilà qu’elle a quitté les murs d’Harân pour se lancer dans l’aventure hasardeuse de la colonisation. Oui, Sarah était belle à voir ainsi. Fin de citation de mon ouvrage.

Deuxième pilier : la logique notamment militaire.

Cela se passait en l’an 2090 avant J.C. si l’on suit à la lettre le texte biblique (certains exégètes disent : plus tard, au XVIII ème siècle). Dans le pays de Sumer, la colonie sémite d’Ur, suivant mon interprétation « militaire », a été décimée et ce qu’il en reste s’est replié avec Abraham et Lot sur la cité mère d’Harân (aujourd’hui en Turquie). Dans le pays de Canaan, des villes et des tribus montent en puissance et se font la guerre. Abraham ne pouvait rêver de meilleure occasion. Rétablir l’ordre dans le pays de Canaan était une opportunité providentielle qui lui permettait d’assurer la subsistance de ses troupes et de retrouver un avenir politique tout en gardant une base arrière à Harân.


La puissance militaire d’Abraham étant dissuasive, l’occupation du territoire semble s’être faite sans combat. Mais à la première famine, quand se posa le problème du ravitaillement, le patriarche dut replier le gros de son armée en Egypte. C’est là que le pharaon désira Sarah car c’était une très belle femme (une très belle troupe). C’est là qu’Abraham renforça ses effectifs. C’est à partir de ce moment-là que ses troupes devinrent mercenaires chargées de maintenir l’ordre égyptien en pays de Canaan tout en protégeant l’Egypte sur sa frontière orientale (toujours suivant mon interprétation).

Agathe {Windows Media}

En 2028, soit 62 ans après, la mort de Sarah à Hébron signifie que la forteresse sémite est tombée aux mains des envahisseurs hittites venus du nord et que la troupe d’Abraham y a été vaincue et décimée. Le patriarche qui a établi son siège à Bersabée monte alors à Hébron. En signe de soumission, il se prosterne aux pieds de ses vainqueurs hittites et passe avec eux un accord.

Troisième pilier : l’ interprétation archéologique.

Alors que l’existence de villes fortifiées, comme Megiddo, est attestée avant et après la date que donne la Bible pour la migration d’Abraham, on comprend la réticence des archéologues à imaginer une peuplade nomade de pasteurs qui se serait déplacée comme en terrain conquis à cette époque. Cet argument ne tient plus dès lors que l’on comprend que ces nomades sont en réalité des troupes d’occupation qui tiennent garnison dans des forteresses situées sur les points forts du terrain. Car l’autel qu’Abraham a dressé à son arrivée dans le pays est tout simplement la forteresse d’Hébron, une forteresse qu’il a construite de ses mains mais dont les Hittites se sont emparé par la suite. Si, après sa défaite, Abraham a acheté le champ de Makpela, près de cette forteresse, c’est pour y enterrer ses soldats morts au combat. C’est dans ce champ qu’il se fera enterrer, ensuite Jacob puis Joseph.

Autre réticence des archéologues, la présence de chameaux au milieu du petit et gros bétail de Jacob. Cet argument ne tient plus dès lors que l’on comprend que ces boucs, béliers, chèvres, brebis, chamelles, taureaux, sont des noms pour désigner des unités de combat.

Autres réticences qui ne prouvent rien : les démêlés d’Abraham avec les Philistins dont l’archéologie ne détecterat la présence qu’au XII ème siècle. Le nom d’Abraham qui perdure dans les textes mésopotamiens, celui d’Israël qui n’apparaît que tardivement dans les documents égyptiens. Mais la principale difficulté réside dans le fait que les Egyptiens ne désignaient pas leurs adversaires ou amis, ainsi que les localités, avec les mêmes noms que nous donne la Bible. Pour eux, les Sémites d’Abraham ne pouvaient être que des Amorites ou des gens du pays d’Amourou... ou bien des troupes mercenaires, donc égyptiennes.

Le temps des patriarches a-t-il été pour le pays de Canaan une période d’essor économique, de relative prospérité ou de combats ? Les vestiges archéologiques peuvent nous donner la réponse à condition de bien les interpréter, de bien les situer, les uns sur le terrain du combattant, les autres dans des villes sécurisées, et de ne pas se tromper d’époque.

Relisons maintenant le texte biblique.

Genèse 14, 14. Abraham lance trois cent dix-huit soldats à la poursuite d’une armée de coalisés venue de Babylone. Il s’agit d’une contre-attaque avec des éléments portés. Les prêtres de Jérusalem le remercient d’avoir écarté le danger.

Genèse 29. Jacob chez Laban. Opération de recrutement, Jacob lève et met sur pied deux troupes qu’il épouse, Léa et Rachel.

Genèse 32, 23. Jacob franchit le Yabboq et lutte contre Dieu (Pharaon). Franchissement de frontière. Coup de main de nuit contre une position égyptienne.

Genèse 33. Jacob et Esaü s’étreignent et s’embrassent. Grande bataille entre les troupes araméennes de Jacob et la petite troupe pro-égyptienne d’Esaü. Face aux quatre cents hommes d’Esaü, Jacob déploie toute une avant-garde, puis trois lignes de bataille. Vaincu, Esaü se retire.

Genèse 34. Après le massacre de Sichem par ses soldats, ce qui suscite l’indignation des populations locales, Jacob se retire momentanément sur ses positions pour restaurer la discipline.

Conclusion : il fut un temps où les responsables de la Recherche tenaient compte de l’avis des militaires quand il s’agissait de comprendre des stratégies ou des tactiques (colonel Stoffel pour Alésia). Et puis, il s’est produit une rupture... dommage !

E. Mourey, ancien officier de carrière.

Site internet : http://www.bibracte.com



17 réactions


  • Forest Ent Forest Ent 4 janvier 2007 12:58

    Je me demande quand même si cet article ne sur-interprète pas des textes qui n’en demandent pas tant. Ainsi, la seule référence à la Mésopotamie dans toute la Genèse est le nom de Ur, qui est aussi un terme générique pour désigner une ville.

    Il est certain que l’essentiel de la Genèse se déroule entre les deux puissances de l’époque, l’Egypte et la Mésopotamie, où devaient coexister une foule de petits peuples, philistins, iduméens, ...

    Ce qui est vrai, c’est que tout cela décrit en partie des opérations militaires, comme toute histoire. De là à préciser les détails tactiques et stratégiques...


  • Bill Bill 4 janvier 2007 13:14

    Eh ben !Il n’y a plus personne pour écrire sur agiora vox ? Tout cela est affligeant ! Tiens, réjouissez vous ! Je crois bien que je vais quitter ce site pour ne plus y revenir si cela continue !!!

    Mais allons-y ! Alexandre le grand était en vérité une blonde... Ben oui, on le décrit blond... Suite à une erreur de traduction, le mot « croupe » a été traduit par celui de « troupe », car en effet Alexandre était la femme d’un bordel et on appréciait particulièrement sa croupe, dont elle fit usage dans la majorité du monde antique, le nom du bordel ? Alexandre le Grand, en hommage au client qui l’a lancée. On ne se rappelle pas de son prénom tant on était subjugué par son immense croupe, capable de réjouir plusieurs corps d’armée. Ce qui fit dire qu’elle a « vaincu » des armées entières, de fatigue.

    Ainsi s’explique la légende d’Alexandre dont on a jamais eu rien d’autre que des fables ! Les pièces frappées à son effigie ? L’effigie du bordel, tout simplement...

    Bill


    • schroen (---.---.202.60) 4 janvier 2007 17:50

      Bah alors bill, ça va pas ?

      T’inquiete j’étais full today mais dès demain, je serai là !!!

      Au fait à tu vu ma réponse à ton commentaire sur mon post sur les bavarois ?

      A plus

      Schroen


    • Bill Bill 4 janvier 2007 18:58

      Oui cher Schroen,

      J’ai vu ta réponse à mon post sur les Bavarois, et je comprends bien mieux ta position ! Les Bavarois que j’ai connu étaient moins obtus que ceux que tu as rencontré, mais j’avoue que je n’ai pas sillonné le pays non plus...

      Je me porte bien, merci, j’ai juste décidé de limiter mes interventions, les articles me déplaisent de plus en plus, les conditions changent, certains commentaires disparaissent... Bref, je ne retrouve plus ni la qualité, ni la convivialité d’autrefois sur ce site et la liberté que je pensai y trouver...

      Patrick Adam n’est plus, mais on peut lire Demian West et ses élucubrations, un esprit d’intolérance règne ici de plus en plus ! Il y a des petites bètes à piquant qui insultent tout un chacun de raciste, on est bien loin de la finesse de René Job !

      Bref, chez les contradicteurs il manque de la finesse d’antan...

      Et donc bien que je sois toujours heureux de te lire, je crois que je vais me limiter au strict minimum ! Et me consacrer un peu plus à mon travail, cela me fera du bien !

      Je suis très heureux de t’avoir rencontré dans l’espace virtuel, je te souhaite un tas de bonnes choses pour plus tard ! Et j’ai pu voir dans tes post que tu es quelqu’un de bien.

      Je reviendrai peut-être pour mettre les points sur les i des « inquisiteurs » (bien qu’eux au moins pesaient le pour et le contre !) qui répondront à mes anciens post.

      Je te salue très amicalement et sincèrement.

      Bill


  • Briseur d’idoles (---.---.168.245) 4 janvier 2007 14:28

    T’as pas de sujets plus passionnants que ce mythe !

    Je sais pas, : « La vie des doriphores » (sans analogie aucune avec ton sujet !)

    Comme si toute référence devait remonter à « Abraham » !


  • Odal GOLD (---.---.183.155) 4 janvier 2007 15:02

    Cela fait longtemps que l’on connaît les mensonges de la bible

    Sinon, de tout ça, j’en pense exactement Cela.

    Odal GOLD www.odalgold.com


  • (---.---.162.15) 4 janvier 2007 15:19

    Euh, je ne comprends pas tout et je ne crois pas que le lecteur moyen d’Agoravox puisse vraiment se prononcer. Comme Forest Ent, j’ai tout de même l’impression qu’il y a des sur-interprétations. Les premiers lecteurs - et même les rédacteurs - de la bible n’étaient tout de même pas tous cultivés au point d’entrer dans de telles circonvolutions...

    De plus un point particulier ne passe pas :

      Autre réticence des archéologues, la présence de chameaux au milieu du petit et gros bétail de Jacob. Cet argument ne tient plus dès lors que l’on comprend que ces boucs, béliers, chèvres, brebis, chamelles, taureaux, sont des noms pour désigner des unités de combat.

    Comment voulez-vous appeler une unité de combat « chameau » si on ne sait pas ce que c’est qu’un chameau ?

    Quoiqu’il en soit, merci à l’auteur d’avoir prolongé en cet article une interrogation forte qu’a soulevé cette intéressante émission de télévision.

    Am.


    • Emile Mourey Emile Mourey 4 janvier 2007 15:27

      @ (IP:xxx.x28.162.15)

      Vous dites : Comment voulez-vous appeler une unité de combat « chameau » si on ne sait pas ce que c’est qu’un chameau ?

      Ma réponse : les archéologues disent seulement qu’on ne trouve nulle part des représentations de chameaux utilisés comme bêtes de somme en pays de Canaan, mais le chameau n’était pas inconnu.


    • Forest Ent Forest Ent 4 janvier 2007 17:16

      « Comment voulez-vous appeler une unité de combat chameau si on ne sait pas ce que c’est qu’un chameau ? »

      Ben c’est simple. Il s’agit très probablement d’une reformulation ultérieure du texte, pour adapter le vocabulaire à celui de l’époque. Le chameau n’était - quasiment certainement - pas utilisé par les égyptiens ni les babyloniens. C’est une preuve parmi d’autres du fait que ce texte a subi moultes reformulations, et la ville de « Ur » peut en faire partie. C’est en tout cas le point de vue de Rachi, qui suggère qu’elle a pu être ajoutée pendant l’exil babylonien pour faire plus couleur locale.


    • ZEN zen 4 janvier 2007 17:57

      Ce mythe fondateur d’Abraham ( non pas une « légende ») demande une interprétation bien sûr. Mais l’émission d’Arte est trop allusive .

      Le livre de Finkelstein et Silberman :« La Bible dévoilée » (pas cher en folio/histoire) est beaucoup plus précis. Historiens et archéologues israëliens (juifs croyants, je précise) ,ils ont fait un travail de synthèse remarquable et des recherches trés longues et trés pointues. Une synthèse provisoire sûrement , mais tellement intéressante et méthodique.Je crois qu’il ne faut pas en rajouter pour l’instant.Bien qu’athée, ces questions me passionnent car elles déterminent encore les mentalités.

      Pour les mordus, ne pas oublier aussi l’excellente synthèse de Jean SOLER :« L’invention du monothéisme » (Pluriel).Je suis preneur de toute étude sérieuse sur ces questions...

      A lire aussi , pour les mordus


    • Emile Mourey Emile Mourey 5 janvier 2007 12:31

      @ Le Furtif

      Vous dites : Je ne suivrai pas la virulence excédée de Bill...mais sans vous offenser : je ne vous suis pas.

      Ma réponse : mais vous ne m’offensez pas du tout. Bien au contraire. Et même Bill quand il rappelle ce passage de la Genèse « Dieu (l’esprit de Dieu) planait au-dessus des eaux » pose en fait la question du comment se fait-il que l’homme ait eu conscience, dès sa naissance, d’un Dieu qui le dépassait, et cela dans pratiquement toutes les civilisations dignes de ce nom.

      Vous dites : Vous mettez le peuple Juif __ au centre__.

      Evidemment, puisque j’essaie de comprendre cette histoire dans l’esprit des auteurs qui ont écrit ces textes. Mais quand des textes extérieurs existent, je ne manque pas d’en faire état, en particulier quand les versions diffèrent.

      Pour éviter tout malentendu, je vais être clair parce que votre question pose en réalité une question d’actualité concernant les premiers occupants du pays. La réponse est extrêmement complexe et très aléatoire. Au temps d’Abraham, à la population locale s’ajoutaient déjà des colonies étrangères (hittites, araméennes, égyptiennes etc....) tandis que des peuples venus de la mer commençaient à s’installer sur les rives de la Phénicie. Au temps de l’empire assyrien et babylonien, il y a eu des déplacements de populations, probablement dans les deux sens. Au temps d’Alexandre le Grand et de ses successeurs, l’hellenisme a failli prendre le dessus sur le judaïsme et au temps des Maccabées, les populations des villes se partageaient entre juives et originaires des nations (le monde grec et au-delà, donc occidental). La conquête du pays par l’islam a renforcé, évidemment, l’arabisation du pays, en particulier par la conversion des populations locales judaïsées, et a stoppé momentanément le retour de la diaspora juive. Mais tout cela est brouillé par les conflits, les exodes, les récentes migrations et l’explosion démographique. Les fils du tissu de l’histoire se sont embrouillés. Et puis, l’historien ne voit - ou essaie de voir - que les fils qui bougent, c’est-à-dire l’évolution de la partie de la population qui fait l’histoire.

      Vous me dites : Vous admettez vous même qu’il ait pu aller chercher l’essentiel de ses mythes fondateurs chez les autres...

      Exact. Tout a commencé à Sumer (titre d’un ouvrage d’un très grand auteur), mais Abraham est un Sémite d’Ur en Chaldée. Les vestiges archéologiques qu’on trouve, faut-il les attribuer aux Sumériens ? aux Sémites ?

      E. Mourey


  • ZEN zen 6 janvier 2007 14:17

    « comment se fait-il que l’homme ait eu conscience, dès sa naissance, d’un Dieu qui le dépassait, et cela dans pratiquement toutes les civilisations dignes de ce nom. »

    Non, mr Mourey, je ne vous suis pas. L’idée d’un dieu unique est d’apparition fort tardive dans l’histoire de l’humanité. Je ne parle pas de la préhistoire....Le peuple juif ,qui fit lui-même souvent retour au polythéisme dans son histoire, arriva difficilement à l’idée d’un dieu national fédérateur qui n’excluait pas les autres. Ce ne fut qu’assez tardivement qu’un dieu unique , excluant les autres, fit son apparition. Je vous renvoie à ma bibliographie ci-dessus.

    Cordialement.


  • (---.---.31.196) 7 janvier 2007 22:38

    Dans un désert ont à tres vite la conscience d’un dieu qui nous dépasse.


  • (---.---.31.196) 7 janvier 2007 22:42

    Je dirais meme plus, ça vous coupe le soufle !? par Allah ou Yahvé


  • Briseur d’idoles (---.---.168.49) 10 janvier 2007 10:16

    Les « Abrahamomanes » ont-ils compter le nombre de pets de leur idole ?


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