vendredi 25 août 2017 - par olivier cabanel

Le Folk... et vous trouvez ça beau ?!

Le folk, résurgence vivante d’une musique nommée folklore, méritait depuis longtemps un solide dépoussiérage, ce qui commença peu après les évènements de mai 68, à grands coups de sabots.

Il faut reconnaitre que ces groupes musicaux folkloriques, enrubannés, pour ne pas dire déguisés, dont l’authenticité laissait souvent à désirer, semblaient plus proches d'une l’image d’Epinal qu’à celle d’une musique vraiment vivante.

Il s’agissait donc alors de faire revivre ce genre, en utilisant autant les instruments d’alors, que ceux d’aujourd’hui, invitant même dans la noce des instruments venus d’ailleurs : dulcimer, banjo 5 cordes, guimbarde, etc... Certains groupes allant jusqu’à inventer de nouveaux instruments.

Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut s’intéresser à un certain Woody Guthrie, qui fut l’inspirateur de Bob Dylan, (lien) et de quelques autres, s’intéresser aussi aux protest songs, aux chants de travail, de prison, de fête, parsemés de légendes plus ou moins authentiques. écoutez

Certains artistes prestigieux furent invités en Europe : Derroll Adams et son légendaire banjo, par exemple et tant d’autres.

D’ailleurs, aux USA, un festival folk avait lieu dès 1962, « l’American Folk Blues Festival », dont il reste au moins les LP 33T.

On pouvait y entendre John Lee Hooker, Memphis Slim, Sonny Terry, Brownie Mc Ghee, et beaucoup d’autres. écoutez

Il serait anormal de passer aussi sous silence le folk sud-américain, notamment celui du Buena Vista Social Club, qui, par le plus grand des hasards, remis en scène d’authentiques artistes oubliés, porteurs de la mémoire musicale de leur pays. écoutez

Ils ont été non seulement les acteurs d’un certain renouveau d’une mouvance folk, mais se sont aussi retrouvés dans celle du Jazz...

Hélas oublié dans mon dernier article, cette musique afro-cubaine est l’une des composantes essentielle qui a aussi permis l’évolution du jazz...

Mais en France, on partait de plus loin, il fallait d’abord puiser dans le répertoire louisianais, québécois, qui avait gardé très vivantes beaucoup de musiques, de chansons.

Mais il fallait aussi faire du « collectage », visitant les fins fonds du Berry, ou d’ailleurs, afin de trouver des musiciens, des chanteurs, du cru, qui avaient gardé un peu de cet héritage, et qui, pour certains, avaient continué à le pratiquer.

Le folk américain avait déjà débarqué lors de la 2ème guerre mondiale…à l’image du héros de Morris, Lucky Luke, lequel entonnait un chant de cow-boy, provoquant la panique à un troupeau de vaches. Voir page 24

Puis le temps a passé.

Des clubs de folk s’étaient ouverts ci et là...

Le premier hootenanny parisien s’était tenu au célèbre Café de la Gare, en décembre 69, et son créateur, Romain Bouteille, avait accepté de le louer tous les lundis, puisque ce soir-là, c’était relâche, d’autant que Bouteille avait demandé le concours des Wright, Masson, et Waring, qui donnaient des intermèdes musicaux, entre les sketchs de Miou-Miou, Coluche, Dewaere...

L’un des acteurs français du renouveau du folk reste aujourd’hui encore assez méconnu, il s’appelle René Zosso, et ce vielleux contemporain avait, en territoire genevois, lancé un hootenanny, dans la droite ligne du hootenanny parisien, dans lequel tout le monde pouvait faire acte de création, en chansons, en texte, en musique : je l’ai déjà évoqué dans un article ancien

Ainsi Zosso allait nous faire découvrir Roger Masson, Steve Waring, mais aussi Alan Stivell, Derroll Adams, Tucker Zimmerman, Grand-Mère Funibus Folk ...écoutez

L’un des 1ers à chanter en France «  travailler c’est trop dur »...écoutez

On y trouvait Ben, (Jacques Benhaïm) une sorte de clochard céleste, au violon, guitare, Christian Leroi-Gourhan au dulcimer, Michel Hindenoch, violon, banjo, guimbarde.... lien

Plus tard, Zosso m’avait transmis le flambeau du Hootenanny genevois…et petit à petit, au fil des complicités, je découvris deux musiciens qui m’accompagnaient parfois dans mes chansons…d’autres allaient s’y joindre plus tard, et Aristide Padygros était né, chaque lettre du nom étant la première de chacun de nos prénoms.

Forts des rencontres que nous avions faits, nous allions mêler à mes protests songs des thèmes du folk, cajun, français, voire québécois…un spectacle assez improvisé, parfois délirant, largement inspiré de l’humour des Monthy Pyton, et à nos débuts, nous étions peu prisés des fervents purs et dur du Folk...

Notre première apparition dans un festival Folk fut à Lenzburg, en Juillet 74... lien

La même année, Coluche, que nous avions rencontré alors qu’il n’était qu’en devenir, lors d’une TV genevoise, (lien) se lia d’amitié avec nous, et nous invita dans son « Caf Conc’ des Champs Elysées  », nous proposant une première partie...lien

La boucle était bouclée... Coluche, celui qui, avec d’autres, avait essuyé les plâtres du café de la Gare, lequel invitait les « folkeux » d’alors à faire d’originales transitions, nous avait proposé un sympathique tremplin.

Devant le succès grandissant (nous avions joué à Cazals devant 40 000 personnes) (lien), la TV suisse nous proposa un budget pour réaliser un long métrage.

Hélas, devant la pression, le groupe, par une majorité de 4 contre 3, décida de laisser tomber notre stratégie basée sur la complicité et l’improvisation, et se mit en tête d’écrire un scénario de gags...l’échec, prévisible, du film mit fin à ma collaboration au groupe, et je décidais de quitter la Suisse par la même occasion, reprenant mon bâton de pèlerin...

Bien m’en pris car le groupe cessa bientôt les concerts, n’ayant plus la même adhésion du public...

Mais revenons au Folk.

A part Genève, un club de Folk s’était ouvert à Nyon en 1974 et aller faire parler de lui, jusqu’à aujourd’hui, car son animateur, un certain Daniel Rosselat, allait donner naissance quelques années plus tard, à l’un des plus gros festival européen, (230 000 visiteurs cette année) le Paléo Festival, dont Padygros fut fier d’avoir été l’un des invités, aux côtés de Marcel Daddi, François Béranger, et de quelques autres (lien) en 1977, devant, à l’époque, 17000 spectateurs. lien

Le 1er festival de Folk en France se déroula à Lambesc, en aout 1970, puis l’année suivante vint celui de Malataverne, co-organisé par un certain Pierre Toussaint en mai 1971… j’en garde un souvenir ému…lien

J’y avais découvert Malicorne, la Bamboche, la Chiffonie, Roger Masson, François Béranger, Catherine Perrier et John Wright, René Zosso, Bill Deraime, Christian Leroy Gour ’han, Deroll Adams, Steve Waring, Valérie Lagrange et quelques autres

L’année suivante, ce fut le festival de Vesdun, festival, organisé conjointement par les clubs du Bourdon et de la Chanterelle, où l’on trouvait côte à côte, les nouveaux folkeux, et les anciens, notamment un certain André Dubois, à la vielle à roue, un sancerrois producteur aussi de Crottins de Chavignol.

On assista ce soir-là à un mémorable et improvisé duo de guimbarde entre John Wright et Tran Quang Haï, intitulé Haï and me. écoutez

Aujourd’hui il est trop tôt pour faire le bilan de l’évolution actuelle ...les instruments électrifiés utilisés par de nombreux acteurs de la scène folk... Malicorne, et bien d’autres, ont sans doute fait encore évoluer la musique dite « folklorique »...écoutez

Et puis la mondialisation a fait surgir la musique indienne, voire chinoise, voire d’Europe de l’Est. Ecoutez Gadji-Gadjo, ces québécois très inspirés par les tziganes.

Le continent africain n’est pas à la traîne, loin s’en faut, et Tiken Jah Facoly en est la preuve vivante...et il est loin d’être le seul...écoutez

La facilité des déplacements, le brassage des cultures, boostés peut être par le changement climatique, ou le niveau de l’oppression politique de certains citoyens, sont en train de faire renaître des musiques, des cultures, qui étaient sur le point d’être oubliées.

Nous n’en sommes probablement qu’aux prémices d’une nouvelle évolution de ces musiques, ce que l’avenir confirmera, ou pas...

Le groupe ill-river, avec son Urban folk en est peut-être la preuve...écoutez

Et quid d’Alexandre Kinn, avec son bio-folk que certains nomment déjà « le nouveau prince du folk français »... ? écoutez

Connaissez-vous Pep’s, qui après son Liberta, propose d’autres pistes ? écoutez

Il sera le 26 août prochain au Zic Off festival de Passins, en Isère. lien

Mais comme dit mon vieil ami africain : « c’est toujours au bout de la vieille corde qu’on tisse la nouvelle ». 

L’image illustrant l’article vient de http://anotherwhiskyformisterbukowski.com

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

Articles anciens

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Coluche, la mort d’un mec bien

 

Albums cultes

1er festival folk de Lambesc 1970

Musique populaire d’expression française

C’est la fête à Malataverne 1971

1er festival de musique traditionnelle 1972

3ème folk festival auf der Lenzburg 1974

Festival de Mamirolles juin 1976

 



40 réactions


  • Cateaufoncel 25 août 2017 13:29

    Le déracinement boboïsant musical de la France est un symptôme attristant, quand on constate que la Volksmusik germanique (D, CH, A) est perpétuée par une quarantaine de radios émettant 24 heures sur 24, avec leurs tubes, leurs hit-parade, leurs classiques*...

    Exemple :

    * Aus die Böhmen kommt die Musik

    A noter le chanteur en veste jaune et chemise noire. Il se nomme Karel Gott, et il fut porte-parole des artistes acquis à la « normalisation » communiste consécutive au printemps de Prague.


    • olivier cabanel olivier cabanel 25 août 2017 13:33

      @Cateaufoncel
      mais ce n’est pas parce que le plus grand nombre prend une piste qu’elle est fatalement bonne.

       smiley

    • Fergus Fergus 25 août 2017 13:39

      Bonjour, Cateaufoncel

      Sans oublier le groupe... alsacien Geranium dont je regrette de n’avoir pu trouver de lien sur « Die fahrt ins heu » ou « Kumma geh spela ». A défaut, voici « Nach grüner Farb » sur une musique de Praetorius.



    • Cateaufoncel 25 août 2017 14:46

      @Fergus

      « ...
      le groupe... alsacien Geranium... »

      Je ne connaissais pas. A part Der Hans im Schnokeloch, et encore, rien ne parvient au grand public, parce que rien n’est fait pour assurer une audience nationale à la musique de péquenots.

      Et je crains que le folklore dépoussiéré de Cabanel, ne doive être compris comme « débouseuïsé ».


    • Fergus Fergus 25 août 2017 16:09

      Bonjour, Robert Lavigue

      Toujours aussi sarcastique !

      Merci d’avoir évoqué Die Gedanken sind frei. Un chant de dimension patrimoniale qui dépasse largement le cadre de la musique folk. Vous en avez très bien parlé, je n’ai donc rien de plus à ajouter. smiley


    • Cateaufoncel 25 août 2017 17:28

      @Robert Lavigue

      " C’est difficile de faire passer passer aux Vosges un folklore germanique !"

      J’imagine, mais je n’ai parlé de l’Alsace qu’incidemment : C’est un folkore de France, avec vingt ou trente autres, peut-être plus, dont la pérennité devrait être assurée, ni plus ni moins que tous les autres.

      Mais à part, Jean-Pierre Pernaut, sur LCI, dans Au coeur des régions, qui s’en soucie ? Cette émission m’aura fait découvrir le chant pyrénéen, dans sa spécificité, dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Ce qui est assez triste, tout de même...


    • Fergus Fergus 25 août 2017 17:29

      @ Robert Lavigue

      « Elle se chante debout, RESPECTUEUSEMENT, EN COMMUNION, à la fin des concerts, lors de la représentation annuelle d’une chorale ou des fêtes de collèges"

      Précisément ! C’est bien pour cela, entre autres, que j’ai parlé de « dimension patrimoniale » tant ce chant fait profondément partie de la culture. Une simple mélodie folk n’est pas ressentie de cette manière.

      Cela me fait penser à Waltzing Matilda, un vieil air du folklore australien qui raconte la pérégrination d’un modeste « swagman » (un vagabond). Une simple chanson passée au fil du temps du folk à l’état d’hymne officieux, au point d’avoir obtenu en 1977 un score intermédiaire entre l’Advance Australia Fair et le God Save The Queen pour désigner par référendum l’hymne officiel du pays. J’ai évoqué cela dans un article de 2009 intitulé « Waltzing Matilda » ou l’enfer des Dardanelles. Aujourd’hui encore, ce chant est toujours considéré comme un hymne officieux de l’Australie.



    • olivier cabanel olivier cabanel 25 août 2017 22:02

      @Cateaufoncel
      j’ai bien connu le groupe géranium, croisé dans plusieurs festivals,

      de bons musiciens... sympas et drôles... je ne sais pas ce qu’ils sont devenus ?...

  • Fergus Fergus 25 août 2017 13:31

    Bonjour, Olivier

    Malicorne qui a donné son dernier concert sur la grande scène de Paimpol 2017 il y a une dizaine de jour en ma présence. L’occasion pour moi de leur tirer mon chapeau pour l’ensemble de leur carrière.

    Le folk, terme générique très large, voilà un genre qui me convient très bien tant il est riche d’inspirations variées et de groupes de très grand talent.

    La Nuova Compagnia di Canto Popolare par exemple, à laquelle j’ai récemment (2 mai) rendu hommage dans un article intitulé Formidable NCCP : tout le soleil du sud de l’Italie ! L’un de mes groupes préférés depuis des années.

    Autre groupe pour lequel j’ai une très grande admiration : Steeleye Span (GB). Sans doute leur consacrerai-je un jour un article tant leur talent est immense. Encore devrais-je citer de nombreux autres groupes de différentes nationalités, injustement méconnus du public français.

    Un mot pour finir sur la musique klezmer pour laquelle j’ai un goût très marqué. J’ai consacré à ce genre un article en avril 2011 : Musique klezmer : de Pitchi Poï à New York.

    Le folk, un sujet inépuisable. Merci de l’avoir abordé ici.


    • olivier cabanel olivier cabanel 25 août 2017 13:34

      @Fergus
      et merci à toi d’avoir contribué à élargir ma réflexion...

      tout de bon, comme on disait en Suisse !*
       smiley

    • Fergus Fergus 25 août 2017 13:53

      @ Olivier

      A propos de Suisse, une légende des Alpes germaniques : le Bavarois Franzl Lang, ici dans un grand classique « Das Kufsteiner Lied  ». Bon, c’est plus du folklore que du folk, mais ne va surtout pas dire cela dans une Bierstube du Tyrol ou de l’Oberland Bernois, au risque d’être balancé dans l’Inn ou dans l’Aare ! smiley 


    • Cateaufoncel 25 août 2017 17:14

      @Fergus

      Je crains que la Suisse n’ait que peu à y voir :

      Kennst du die Perle, die Perle Tirols,
      Das Städtchen Kufstein, das kennst du wohl ;

      Pour la petite histoire : cette chanson est au répertoire de Hansi Hinterseer, qui s’est reconverti, avec succès, dans la chanson après avoir été skieur professionnel (médaille d’argent au championnat du monde de slalom géant, en 1974, coupe du monde de slalom géant, en 1973, et 3e de la Coupe du monde en 1974), et dont le père avait été médaillé d’or en slalom, lors des J.O. de 1960.


    • Fergus Fergus 25 août 2017 17:40

      @ Cateaufoncel

      Je connais Kufstein et le Tyrol, évidemment autrichiens. Et comme je l’ai indiqué, Franzl Lang est allemand (ou plutôt était car il est décédé en 2015). Ce chanteur et cette chanson n’en sont pas moins considérés comme d’incontournables éléments du patrimoine alpin en Suisse alémanique. Au même titre que le Trio Oesch qui, lui, est bel et bien 100 % suisse.

      Franzl Lang, je l’ai personnellement entendu dans une Wienstube de Lucerne en... 1972 ! Souvenirs... smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 25 août 2017 22:03

      @Fergus
      j’ai des souvenirs amusés de la suisse dite « primitive »...

      des cantons étranges ou quand on avait les cheveux longs, et que l’on rentrait dans un bistrot, il ne fallait pas espérer être servis...
      comme si nous n’existions pas.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 26 août 2017 08:14

      @Fergus
      au sujet des bavarois, 

      ils pratiquent le yodel, (ici)et c’est intéressant de retrouver cette technique dans l’ouest américain ! ici

    • olivier cabanel olivier cabanel 26 août 2017 08:15

      @olivier cabanel
      ou encore ici !!!



    • Fergus Fergus 26 août 2017 08:56

      Bonjour, olivier

      Le yodel a été exporté aux Etats-Unis dans les bagages des immigrés germaniques. Et comme tu le montres, il a été très utilisé dans la musique country.

      Pour ce qui est du yodel alpin, il prend une dimension de carte postale sonore et visuelle lorsqu’il est pratiqué par les chanteurs de schuhplatter en culotte de cuir et plumet sur le chapeau !


    • olivier cabanel olivier cabanel 26 août 2017 11:09

      @Fergus
      re bonjour

      nous avions au sein de notre groupe un membre qui yodlait très bien...
      il en fait une démonstration dans notre second disque (le mouchoir)
      à+

  • soi même 25 août 2017 13:36

    Encore un glissement sémantique entre folklore et folk, la musique folklorique est à rattaché à la sagesse populaire au même titre que les mythes et légendes et le folk qui est a la croisé des chemin du blues, du country du rock et de la pop n’a qu’un lien très tenue avec la musique folklorique.

    encore un article d’un matou vue fouteur de merde individualiste tontiné d’un post soixante huitard décadent qui montre en définitif toute sa superficialité au grand jour de son inculture musicale.


    • Fergus Fergus 25 août 2017 14:00

      Bonjour, soi même

      Je pense que c’est un faux débat : le sens des mots évolue comme le contenu des musiques. Folk avait un sens plus restreint à l’origine, mais l’on peut désormais l’associer à ce que l’on nomme les « musiques du monde » dans des versions revisitées du patrimoine folklorique, ou dans des créations en filiation des précédentes, parfois - et même de plus en plus - métissées,à l’image des musiques folk bretonnes associant des apports corses ou berbères.


    • Fergus Fergus 25 août 2017 20:28

      @ Robert Lavigue

      Je n’ai jamais parlé de « métissage revisité » !!!

      En revanche oui, de tradition revisitée ici, ou de métissage là.

      Cela dit, pour ce qui est de « métissage revisité du yiddish et de la musique tzigane », cela existe, et notamment chez Bratsch  !


    • Fergus Fergus 26 août 2017 09:07

      Bonjour, Robert Lavigue

      Merci pour le lien.

      Ce type de métissage est en réalité pratiqué par la plupart des « klezmorim », autrement dit des musiciens de tradition klezmer.

      Dans l’article sur ce genre musical que j’ai mis en lien dans un commentaire à Olivier Cabanel, j’ai écrit ceci :

      « Née dans les territoires d’Europe de l’Est, la musique klezmer aurait pu se fondre totalement dans les musiques tsiganes et balkaniques au cours du 20e siècle avec l’émergence de métissages de plus en plus audacieux au fil du temps. Au risque d’entraîner la disparition du chant yiddish. Cela n’a pas été le cas, grâce aux grandes vagues de migrations des Juifs en direction des États-Unis » 

      Le yiddish a survécu - et j’en suis ravi -, grâce à la détermination des klezmorim à le perpétuer, mais le fait est que le métissage avec la culture musicale tzigane est devenu une réalité courante.


    • Fergus Fergus 26 août 2017 16:47

      @ Robert Lavigue

      Je n’entends pas polémiquer sans fin avec vous sur le sujet, et cela d’autant moins que vous déformez mes propos en me présentant comme une victime du marketing de la world music, ce que je ne suis pas, loin s’en faut.

      Concernant le chant yiddish, mes préférences restent d’ailleurs à des vieux enregistrements d’Aaron Lebedeff, de Naftule Brandwein ou de l’Abe Schwarz Orchestra. Sachez en outre que ce j’ai eu l’occasion d’écrire sur le sujet - musique klezmer et chant yiddish - a été validé par des amis juifs, et notamment par l’un d’eux, ancien membre du groupe Kol Aviv et ami de la chanteuse yiddish Talila qui a toujours dit, en substance, que « la culture yiddish est l’art de mélanger les genres » .

      Enfin, je vous mets là un autre extrait de mon articlé précédemment cité qui vous éclairera peut-être sur les évolutions de la musique klezmer et l’apport qu’elle a évidemment reçu des musiques d’origine tzigane :

      « Certes, le violon, la flûte, la clarinette, le violoncelle, l’accordéon et les percussions sont toujours là, mais sont venus s’y adjoindre dans les formations plus importantes aux allures de fanfare, le banjo, le saxophone, le trombone, et même le soubassophone »

      Je vous souhaite une excellente fin de journée !


  • troletbuse troletbuse 25 août 2017 14:30

    Tiens, encore un marron. Ils sont en avance cette année  smiley


  • nono le simplet 25 août 2017 14:30

    merci pour cet article

    et une pensée particulière pour François et Marcel 
    pour Memphis Slim je l’ai vu dans les années 80 sur une petite scène en Corrèze, une bouteille de whisky cul-sec avant de monter ... mais quel talent !

  •  C BARRATIER C BARRATIER 25 août 2017 17:55

    Je peux témoigner de l’intérêt humain, patrimonial, des musiques et danses folkloriques (ce n’est pas forcément la même chose sue le « folk »

    Avec le groupe « les enfants de la Marche », la Marche etant une zone de la Creuse, j’ai pu constater l’intérêt pour ceux qui travaillaient à Paris de se regrpouper. Mieux ,alors qu’en Creuse ces danses ne se faisaient plus, les Enfants de la Marche, groupe de Paris, ont fait renaître en Creuse, les chants, musiques, danses...Le sabotier creusois THOMAS , lui même musicien a relancé sa fabrication de sabots (les enfants de la marche dansent en sabots. des livrets ont publié des musiques retrouvées et réécrites, des costumes ont été refaits à l’identique....
    La danse est un moyen d’expression et on la vit comme un rapprochement avec les autres, ces danses exprimaient quelque chose, il y a par exemple la danse des maçons (les célèbres maçons de la Creuse".
    J’ai rencontré des portugais à Paris de manière plus sensible, grâce à leur danse.
    Je ne suis pas un adepte des bals de Vienne, mais je pense que les musiques de STRAUSS restent vivantes, c’est aussi du folklore
    J’aimerais bien approfondir le sens de folklore et de folk. Ces mots n’ont pour moi rien de péjoratif, mais transmettent une culture populaire
    Merci pour cette occasion de parler joie et plaisir....


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 25 août 2017 17:57

    Le seul chanteur de folk 100% français et que l’article ne cite même pas, c’est Raoul De Godewarsvelde.

    Qu’un hommage soir rendu à ce grand musicien et poête que ses contemporains n’ont pas su apprécier à sa juste mesure !

    • Fergus Fergus 25 août 2017 19:39


      Bonjour, Jeussey de Sourcesûre

      Cet hommage, je l’ai personnellement rendu en apportant ma modeste contribution à la mémoire de ce chanteur à la voix rauque que j’appréciais et dont j’ai eu plaisir, lors d’un séjour à Wissant, à parler avec des personnes qui l’ont bien connu, du côté d’Audinghen : Raoul de Godewarsvelde, canteux et capenoule (mars 2014).


    • sls0 sls0 25 août 2017 19:59

      @Jeussey de Sourcesûre
      Mon foie se rappelle encore de rencontre avec Raoul c’était un bon vivant.

      Les capenoules c’est quand même ch’ti ce qui n’est pas toute la France. Ca n’enlève rien aux qualités du chanteur.
      A coté de Godewarsvelde il y a Dranouter comme festival folk.
      Au début (années 70) ça se passait dans le bistrot d’Alfred. Lui à la cornemuse, sa femme au violon, Luc au piano et Yves au bandjo. 
       
      La trappiste était très inspirante.
      Mes premières armes dans la sonorisation.
      Ils sont plus agréables et faciles les débuts de festivals en Belgique.
      Au début c’était plutôt celte avec la prise d’importance ça c’est mondialisé.
      Je viens de m’apercevoir que j’ai écrit celte plutôt que celtique, le coin a des origines celtes, celte correspond mieux.

      Maintenant je retrouve cette spontanéïté de musique mais dans les caraïbes, un gallon de rhum au milieu de la campagne et les musiciens arrive et c’est la fête, ils y a de bons musiciens et c’est naturel chez eux.


    • olivier cabanel olivier cabanel 25 août 2017 22:06

      @Jeussey de Sourcesûre
      merci de votre intervention,

      je dois avouer à mon grand désarroi que je n’ai jamais entendu parler de ce Raoul !
      je vais me renseigner...
       smiley

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 26 août 2017 18:17

      @olivier cabanel

      il était cool, Raoul !

    • olivier cabanel olivier cabanel 26 août 2017 19:59

      @Jeussey de Sourcesûre
      oui, c’est l’impression qu’il donne.

       smiley

    • jmdest62 jmdest62 28 août 2017 12:09

      @olivier cabanel

      Salut
      « quand la mer monte ..j’ai honte , j’ai honte
      Quand elle descend ...je l’attends
      A marée basse elle est partie hélas
      A marée haute avec un au au...tre » 
      °
      Avec des moules , des frites et une bonne Geuze ambrée ...ça passe tout seul
      Bientôt la braderie de Lille ...annulée l’année dernière à cause des risques d’attentats ...autorisée cette année parce qu’on finit par s’habituer...faut croire !!!
      @+
      °
      @+

  • Henry Canant Henry Canant 26 août 2017 00:09

    Mon pauvre chanteur compositeur qui se voit interdire même les parkings pour exprimer son art qu’il en vient à polluer un des rares sites citoyen


    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ein_Heller_und_ein_Batzen

    Et écoute, juste une chanson à boire.


    C’est une belle chanson folk, est-ce parce qu’elle a été chantée par la wermach que l’on doit la bannir ?

  • troletbuse troletbuse 26 août 2017 11:26

    Comme personne ne l’a fait, je termine :
    Et vous trouvez ça beau ... de cheval  smiley smiley


  • bob de lyon 27 août 2017 15:00

    Aristide Padigros ! tiens tiens , cela me dit quelque chose !

    Mes trois potes et moi c’étaient les « Folkways » et nous étions dans les années 1965 ! Donc vos ancêtres !

    Ma Norman c’est un de mes petits fils qui s’escrime dessus et l’électrique, elle roupille dans mon garage…

    Comme l’arthrite vous mange les articulations… les accords de sixte et les neuvièmes augmentés, hélas aujourd’hui…

    Aussi quelques souvenirs de Nyon, notamment d’un James Brown déchaîné et bien sûr des disciples de Khrishna qui distribuaient des confiseries - « t’en veux ?... »
    - et du riz au petit matin !

    Bon sang ça fait peur !


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