jeudi 22 janvier 2009 - par Fergus

Le Nègre des lumières

Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un nouvel article sur Obama. Le « Nègre des lumières », c’est ainsi qu’Alain Guédé nomme l’étonnant, le séduisant, le talentueux Joseph Boulogne, chevalier de Saint-Georges, dans la passionnante biographie qu’il lui a consacrée aux éditions Actes Sud. Compositeur, violoniste, escrimeur, bourreau des cœurs, sportif émérite, le chevalier fut tout cela à la fois. Il fut également le premier officier noir de l’armée française.

Celui qui allait devenir « le brillant mulâtre » nait le 25 décembre 1745 à la Guadeloupe des amours d’un riche colon, Georges Boulogne de Saint-Georges, et d’une esclave d’origine sénégalaise, la belle Nanon.

Né esclave, Joseph aurait dû le rester, comme les nombreux autres bâtards dans son cas. Son père en décida autrement : avec l’accord de son épouse, il reconnait le petit métis et lui fait donner une éducation digne des meilleurs héritiers. Le garçon y fera merveille tout au long de son enfance, particulièrement en équitation, en escrime et en musique, disciplines qui allaient marquer sa vie et lui valoir une renommée internationale.

Joseph quitte les Antilles pour Bordeaux puis Paris en 1753 ; il a 14 ans et accompagne Elisabeth Boulogne, l’épouse de son père, qui lui porte un profond attachement. Deux ans plus tard, en 1755, Georges Boulogne et Nanon les rejoignent dans la capitale. L’année suivante, Joseph entre à l’Académie Royale du maître d’armes et homme de lettres Nicolas Texier de la Boëssière pour se préparer au métier d’officier en compagnie de fils d’aristocrates. Grâce à cet enseignement le jeune homme peut, dès l’âge de 18 ans, intégrer le prestigieux corps des gendarmes du Roi où, nommé « Ecuyer, conseiller du Roi », il acquiert très vite une grande notoriété, tant pour ses exploits d’escrimeur que pour sa virtuosité au violon. Saint-Georges occupera cette charge durant onze ans.

Un art du violon qui, entretemps, lui est enseigné par le trop méconnu Jean-Marie Leclair. Durant la même période, le jeune homme étudie la composition avec un autre grand de la musique, le futur compositeur officiel de la Révolution, François-Joseph Gossec. Joseph commence dès lors à composer, tout en continuant à se consacrer aux activités sportives et aux dames auprès desquelles son charme naturel et sa couleur métissée lui valent un grand succès. 

Le Mozart noir

Des activités sportives dans lesquelles le chevalier excelle, que ce soit en équitation, au pistolet, en patinage et en natation, témoin cette traversée de la Seine un bras attaché dans le dos ! Mais c’est grâce à l’escrime que la réputation de Joseph atteint des sommets. En battant à Rouen le chevronné maître d’armes Picard, puis en faisant jeu égal avec l’italien Faldoni, considéré comme le meilleur escrimeur d’Europe, le chevalier de Saint-Georges démontre qu’il est au faîte de cet art. Henri Angelo, maître d’armes à Londres le surnommera plus tard « Le Dieu des armes » !

Ce goût pour le sport en général et l’escrime en particulier n’empêche pas Joseph de travailler la musique. Et là aussi, il ne tarde pas à acquérir une solide réputation d’interprète pour ses talents de violoniste. A tel point que les meilleurs compositeurs de la Cour lui confient l’exécution de leurs œuvres. En 1769, il participe avec Gossec à la création du Concert des Amateurs (70 musiciens amateurs émérites et professionnels de l’Académie royale de musique) dont il devient rapidement le premier violon avant d’en prendre la tête à 28 ans.

Manifestement doué pour la musique, le chevalier a, entretemps, composé des sonates et des quatuors, genre dont il est le précurseur en France avec Gossec. Suivent des symphonies, des concertos et des symphonies concertantes dont la richesse mélodique et la structure rappellent Haydn et Mozart. Ses œuvres sont exécutées par le Concert des Amateurs qui passe, dès 1775, pour le meilleur orchestre d’Europe.

Saint-Georges postule alors pour la direction de l’Académie Royale de Musique, mais il se heurte à une cabale menée par la première danseuse de l’Opéra, Marie-Madeleine Guimard. Louis XVI, partisan du chevalier, ne veut pas heurter ces dames : il ne nomme finalement personne.

A la fin des années 70, Joseph est au sommet de sa carrière musicale. Publié, joué, adulé, on le surnomme même « Le Mozart noir ». Un qualificatif que le musicologue De Lerma trouve emprunt de préjugé : les deux hommes s’étant mutuellement influencés, pourquoi ne pas dire de Mozart qu’il fut le Saint-Georges blanc ? Porté par son talent de musicien, Joseph devient même un proche de la Reine Marie-Antoinette.

Cela ne va pas sans susciter des jalousies chez les courtisans : en avril 1779, le chevalier tombe dans une embuscade dont il se tire sans trop de dommages grâce au renfort de Louis de Lespinasse, gouverneur de Carcassonne, qui habite à proximité.

Dix ans s’écoulent sans évènement notable, à l’exception toutefois d’un voyage à Londres (1787) au cours duquel Saint-Georges croise le fer devant le prince de Galles avec un autre personnage éclectique et étonnant, le mystérieux chevalier d’Eon. Peu après, Saint-Georges exécute à la tête du Concert de la Loge Olympique les « symphonies parisiennes  » de Joseph Haydn en une série de soirées triomphales.

Le colonel Saint-Georges

Lorsque la Révolution éclate, Saint-Georges s’engage dans la Garde Civile avant de devenir l’aide de camp du général De Houx, commandant la place forte de Lille. En 1791, l’Assemblée accepte la création d’un corps constitué d’hommes de couleur. Composée d’un millier de fantassins et de cavaliers, la « Légion franche de cavalerie des Américains et du Midi » est placée sous le commandement du colonel Saint-Georges. Parmi ses chefs d’escadron figure Thomas Alexandre Davy-Dumas de la Pailleterie (le père d’Alexandre Dumas). Devenue le 3e régiment de chasseurs à cheval, la Légion parvient à repousser les assauts des Autrichiens sur la ville de Lille. C’est alors qu’intervient la trahison des généraux Dumouriez et Miaczinski visant à livrer la ville aux Autrichiens puis à leur permettre de marcher sur Paris. Grâce à Saint-Georges et Dumas, la manœuvre échoue : Miaczinski est arrêté et Dumouriez s’enfuit. La République est sauve et le chevalier un héros.

Cela ne dure toutefois pas. On reproche à Saint-Georges ses amitiés dans l’aristocratie, et notamment ses liens avec le Duc d’Orléans. Arrêté à Château-Thierry le 4 mai 1793, il est jeté en prison et ne doit son salut qu’à la chute de Robespierre. Peu après, le Comité de sûreté générale reconnaît l’innocence du chevalier et le délivre. Son commandement ne lui est toutefois pas rendu. Quelques mois plus tard, Saint-Georges part pour Saint-Domingue où l’on prétend qu’il rencontre l’héroïque Toussaint Louverture, héros de la lutte pour l’émancipation des esclaves.

En 1797, le chevalier est de retour à Paris où il prend la direction, au Palais-Royal, d’un nouvel orchestre à succès, le Cercle de l’Harmonie. Deux ans s’écoulent. Atteint d’une grave affection de la vessie, Saint-Georges décède le 10 juin 1799. Le Grand Orient de France perd l’un de ses maçons les plus étonnants.

Entretemps, l’esclavage a été aboli par la Convention le 4 février 1794. Pas pour longtemps : le Premier Consul Bonaparte le rétablit le 20 mai 1802 et fait détruire toutes les œuvres de Saint-Georges. Puis il envoie des troupes aux Antilles afin de mater les rebelles sous le commandement du général Richepance. Dans le même temps, Dumas, devenu général, est destitué ainsi que tous les officiers de couleur. Saint-Georges, officier noir et homme libre, meurt une deuxième fois.

Il faudra attendre 1848 pour que l’esclavage soit définitivement aboli sous l’impulsion de Victor Schoelcher. Et le 4 février 2002 pour que la mairie de Paris débaptise la rue Richepance pour lui donner le nom de Saint-Georges. Juste retour des choses.

Une œuvre digne des plus grands

Injustement oublié, le chevalier de Saint-Georges est sorti de l’ombre dans les années 70, grâce à la maison de disques Arion qui a édité, en 33T, une superbe interprétation des sonates pour clavecin et violon obligé du compositeur guadeloupéen par Brigitte Haudebourg et Jean-Jacques Kantorow qu’il m’arrive encore d’écouter avec un vif plaisir.

D’autres vinyles puis des CD ont suivi cette première mondiale. A cet égard, le meilleur site pour découvrir la discographie des œuvres du chevalier me semble être celui de l’association des Amis de Saint-Georges.

Il reste encore à faire pour connaître dans sa globalité l’œuvre du « Mozart noir ». On doit en effet à Saint-Georges : 7 opéras, 3 symphonies, 10 symphonies concertantes, majoritairement pour 1 ou 2 violons, de nombreux concertos dont 12 pour le violon et 1 pour le basson, 12 quatuors à cordes et 10 sonates (les 3 précitées + 6 sonates pour deux violons et 1 sonate pour flûte et harpe).

Nul doute que la plupart des ces œuvres seront tôt ou tard gravées tant l’intérêt porté au chevalier grandit, à juste titre, d’année en année. Il est vrai que sa musique est brillante et simple, expressive et élégante. De quoi ravir les mélomanes les plus exigeants. A déguster sans modération en lisant son étonnante biographie.



31 réactions


  • La Taverne des Poètes 22 janvier 2009 11:13

    Et pourquoi pas plutôt le "Joseph noir", par référence à Joseph Haydn ? Haydn était un très grand contemporain de Mozart, sans doute le seul que le génie de Wolfgang Amdeus n’a pas surclassé (c’est dire...). D’ailleurs, Haydn et Mozart s’estimaient et s’inspiraient réciproquement.

    En tous cas, voilà une belle histoire racontée avec talent.


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 11:57

      Merci pour ce commentaire, La Taverne.
      Vous avez raison concernant Haydn. Personnellement, je le considère quasiment comme l’égal de Mozart.


  • Bois-Guisbert 22 janvier 2009 11:34

    Le cirque actuel rappelle furieusement les années 25... L’engouement pour la Revue nègre, Joséphine Baker, sa ceinture de bananes, le charleston.

    Ca a fait son temps et c’est tombé, comme tout ce qui est à la mode... Et aujourd’hui, ça fait sourire les induslgents et rire les cyniques.


    • La Taverne des Poètes 22 janvier 2009 11:43

      "ça fait rire les oiseaux",
      ça fait tomber les bananes.
      ça fait des super héros
      qui se prennent pour Obaman !


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 16:20

      A Bois-Guibert.
      Je peux vous assurer que je ne cède à aucune mode : Saint-Georges m’a toujours passionné depuis que j’ai découvert son existence grâce à la directrice artistique d’Arion, Ariane Ségal, et à sa décision de publier en première mondiale dans les années 70 les sonates du chevalier.
      Il se trouve que je m’intéresse actuellement de très près à Gossec et à Devienne. Leur proximité avec le chevalier et le rôle qu’a joué Gossec dans sa formation me l’ont remis en mémoire et m’ont donné l’idée de cet article.
      N’y voyez aucun lien avec l’actualité.


    • Alex 22 janvier 2009 16:51

      Gilles, en fait ce qui vous troue le cul (pardon...) c’est de voir votre "beau" rêve de paradis aryen vous filer entre les doigts.
      Aujourd’hui la France est une nation aux diverses origines ethniques et ce n’est pas le délire de quelques..."gaulois", je veux dire de tarés congénitaux qui va changer la donne.
      Car le miroir ne vous sera d’aucune utilité, votre problème est bien plus profond, c’est le refus de cette réalité, fut-elle basique, ce qui vous fera préférer votre soeur à votre voisine.

      La vie est continuité,
      pour les racistes congénitaux, ça pue la mort et la fin de race, c’est le bout de la ligne pour eux.

      Bien à vous.

      P. S. Pas mal votre couplet avec le violon mais vous l’avez tellement ressassé ici que nous connaissons désormais le refrain par coeur, faudrait veiller de temps en temps à changer la musique smiley


    • Bois-Guisbert 22 janvier 2009 16:59

      Je peux vous assurer que je ne cède à aucune mode : Saint-Georges m’a toujours passionné depuis que j’ai découvert son existence

      Je vous crois volontiers, et vous ne devriez pas vous sentir personnellement visé

      Je m’en prenais à l’air du temps, parce qu’il est dans ma nature d’être hérissé par tout ce qui est mode, mouvement grégaire, toquades collectives, baudruches médiatiques, foules hystériques...

      Je pense même que vous avez raison de mettre à profit le goût du jour pour faire la promotion d’une passion plus ancienne... Et qui durera beaucoup plus longtemps que l’actuelle fureur de la pigmentation.

      P.S. - En d’autres occasions (mobilisation anti-Haider en Autriche, manifestations contre la deuxième guerre d’Irak, notamment), j’ai pu constater que ce type d’entichement perd 90 % de ses activistes toutes les quatre semaines.

      Ce qui fait qu’aux environs de l’échéance symbolique des cent jours, 99,9 % des fans et groupies enthousiastes d’Obama se seront transformés en supporters passifs, voire blasés, entièrement retournés à leurs problèmes quotidiens, petits et grands.

      Parce qu’on ne l’imagine pas recourant à des procédés goebbelso-speeriens pour entretenir l’adhésion frénétique des masses... Encore que, à la réflexion...


    • Bois-Guisbert 22 janvier 2009 17:17

      Aujourd’hui la France est une nation aux diverses origines ethniques et ce n’est pas le délire de quelques..."gaulois",

      Je comprends mal qu’on puisse s’en réjouir.

      La France qui était le pays de Molière, de Fantin-Latour, de Claude-Nicolas Ledoux, de Debussy, de Balzac, de Boulle, de Rodin, d’Escoffier, de Cézanne, est devenue un foutoir inculte, où prolifèrent des surplus de populations affluant de trois continents, qui sont eux-mêmes sinistrés du fait de la médiocrité de leurs ressources humaines.

      Mais enfin bon, des Français de souche qui haïssent la terre de leurs ancêtres, au point de la fourguer à des nuées de traîne-patins plus ou moins exotiques, ça existe aussi...

      je veux dire de tarés congénitaux qui va changer la donne.

      Tarés congénitaux ? Bien moins que les Finlandais qui se comptent trois cent mille et dont les performances scolaires laissent très loin derrière elles les petits génies polyethniques d’"Entre les murs"
       smiley


    • Hola 22 janvier 2009 22:30

      La France a toujours eu des origines ethniques diverses, n’en déplaise aux quelques gaulois irréductibles. Elle est également le pays de Césaire, Condé ou Damas...


    • sisyphe sisyphe 23 janvier 2009 02:50

      par Bois-Guisbert (IP:xxx.x17.150.199) le 22 janvier 2009 à 15H09

      .

      Cela dit, je persiste et signe, la vogue actuelle du bipède exotique

      Evidemment signalé comme abus raciste. 
      Le bipède mongoloide Bois bidule a suffisamment sévi là-dessus avec son racisme permanent : il serait temps que la direction d’AgoraVox lui adresse un ultime avertissement, avant son exclusion définitive, en cas de récidive. 
      Je rappelle à la direction que le racisme est puni par la loi : faudra-t-il finir par déposer une plainte pour faire taire l’engeance raciste ? 


    • Bois-Guisbert 23 janvier 2009 09:31

      Puis-je rappeler que le bipède exotique ne se signale pas par une race particulière - d’autant plus que les races n’existent pas, hein dis sisyphe ? - et qu’il se situe dans un éventail de couleur de peau compris entre blanc clair et noir foncé.

      Tout à fait comme les cafeteurs, mouchards, balances et cafards, la délation n^’étant pas une affaire de races - qui n’existent pas, hein dis sisypjhe ? - mais de (sinistre) mentalité.

      Pauvre type ! Si tu crois que ce sont des lois liberticides à la con qui vont rendre l’invasion supportable, tu vas tomber de ton haut !


    • Bois-Guisbert 23 janvier 2009 09:41
      La France a toujours eu des origines ethniques diverses...

      Fondamentalement des indo-européens, nos proches cousins du double point de vue de la civilisation et de la culture.

      Elle est également le pays de Césaire, Condé ou Damas...

      Disons par alliance, et il serait aussi ridicule de les entendre dire Nos ancêtres les Gaulois qu’il était inepte de l’enseigner aux gosses des colonies.

      D’ailleurs, Français, Aimé Césaire a mis crument les choses au point dans un livre d’entretien, daté de 2005, et intitulé Nègre je suis, nègre je resterai (éd. Albin Michel)

      Ce qui est tout à son honneur et nous change très heureusement de ces pitoyables Français blancs ayant honte de ce qu’ils sont.

  • snoopy86 22 janvier 2009 12:12

    Passionnant...

    Merci Fergus...


    • Sandro Ferretti SANDRO 22 janvier 2009 12:21

      Bonjour, Snoopy
      A propos de lumières, nous avions perdus la tienne. Trop de Gevrey-Chambertin pas assez chambré, ou trop de chambrages voxiens ?


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 13:03

      Content que cet article vous ait intéressé, Snoopy. Sans soute sera-t-il suivi de petits frères : j’envisage en effet d’en écrire d’autres sur des compositeurs méconnus comme Leclair, Devienne ou le Branbançon Gossec.


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 13:04

      Mille excuses : lire Brabançon.


  • Marsupilami Marsupilami 22 janvier 2009 12:27

     @ Fergus

    Très bon papier sur un très grand musicien. On peut entendre des extraits musicaux de ses œuvres sur ce site.


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 12:55

      Merci pour votre commentaire et pour ce lien, Marsupilami ; j’y ai retrouvé quelques-uns de mes renregistrements favoris.


  • médy... médy... 22 janvier 2009 14:01

    Article étonnant mais très interessant ; "Le Grand Orient de France perd l’un de ses maçons les plus étonnants." Vous sous-entendez les rapports Obama-comission trilatérale ?


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 15:21

      Merci, Médy, d’avoir trouvé un intérêt à cette lecture.
      Cela dit, je crains de ne pas comprendre le sens de votre question ; pourriez-vous la préciser ?

      Petite précision en ce qui concerne la maçonnerie : Saint-Georges a plus précisément appartenu à la Loge des Neuf Sœurs (les Neuf muses) vouée aux sciences, aux lettres et aux arts. Les plus illustres de ses 150 membres en ont été Voltaire et Mirabeau. Saint-Georges y a également côtoyé Franklin et Montglofier, ainsi que le... docteur Guillotin. Comme quoi, la défense des valeurs humanistes mène à tout. Il est vrai qu’en inventant la "guillotine", ce bon docteur souhaitait supprimer la souffrance des exécutions.


  • maxim maxim 22 janvier 2009 14:13

    j’avais lu sur un Historia ,il y a ................des lustres ! l’histoire de ce chevalier noir ,mais pas si détaillée que l’article ,il n’était question que de l’attrait qu’il avait auprès des Dames ,et de sa maestria à l’épée .....

    article instructif et bien tourné !


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 15:34

      Merci pour votre commentaire, Maxim.
      Il est exact que le chevalier s’est taillé de vrais succès féminins. Saint-Georges plaisait aux femmes par sa prestance, ses qualités athlétiques, son adresse à l’escrime ou sa virtuosité au violon. En revanche il ne lui a pas été possible, malgré les sympathies dont il disposait à la Cour, d’épouser une femme de son rang, forcément aristocrate blanche, ce type de mariage mixte étant alors interdit.


    • Le Marquis Le Marquis 23 janvier 2009 10:02

      Ce que vous dites est faux Fergus. Un de mes ancêtres à épousé, en seconde noce une princesse Syrienne, lorsqu’il était croisé en terre sainte (sous le règne de Boudouin le Lépreux) Le plus important dans une union entre aristocrates est le nombre de quartiers de noblesse.


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 17:41

      Merci à vous, Léon.
      Concernant la musique de Saint-Georges, sachez en confidence que je me suis laissé emporter en écrivant en intertitre "Une oeuvre digne des plus grands". Le "plus" est en effet de trop mais j’ai oublié de le supprimer avant de valider l’article.
      Cela dit, la musique du chevalier est des plus plaisantes à écouter et n’a rien à envier à celle des ses maîtres Leclair et Gossec, pas plus qu’à celle de Le Duc (par ailleurs le premier éditeur de Saint-Georges).
      Elle n’en est pas moins en retrait par rapport à celle de Devienne, pour moi le meilleur compositeur français de cette époque. Mais comme vous l’avez dit : les goûts et les couleurs...


  • Yohan Yohan 22 janvier 2009 23:00

    merci Fergus
    Un très intéressant article qui nous instruit et qui nous permet d’échapper à l’infâme brouet avoxien de ces jours


    • Fergus fergus 23 janvier 2009 09:36

      Salut Johan et merci.
      Concernant le "brouet", je ne l’ai pas perçu ainsi, mais je reconnais que les sommaires ont été très (trop ?) centrés sur Obama. Cela dit, pouvait-il en aller autrement ?


  • La Taverne des Poètes 22 janvier 2009 23:00

    Pourquoi ne pas créer sur Agoravox un "portail de la musique classique" avec cet article, ceux de Léon sur les instruments bizarres et le piano, les miens et quelques autres ? D’un seul clic, on aurait accès sur un plateau à des papiers riches d’information. Avec une présentation attrayante, ce serait bien.


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