vendredi 24 juillet 2009 - par Sandro Ferretti

« Le polar, c’est mort »

La phrase n’est pas de moi : elle émane d’un éclair de lucidité prémonitoire de Jean-Patrick Manchette, le « pape du néo-polar », l’élément le plus brillamment noir du polar français, avant que le crabe ne le sèche par derrière un jour de juin 1995. Depuis, aucune fumée blanche, les mauvaises feuilles mortes prétendument noires se ramassent à la pelle, tant et si bien que sacrifier au traditionnel « marronnier » des polars d’été à emporter sur la plage (et pourquoi à la plage, au fait ?) devient chose bien délicate, mon pauvre Monsieur. Sur le cercueil du polar, qu’on enterra de mémoire, seuls deux ou trois croque-morts tiennent encore la chandelle sous la lune froide, et c’est d’eux que je voudrais vous causer. Avant qu’elle ne ferme pour de bon, cette petite boutique, et qu’il n’y ait plus qu’à « laisser bronzer les cadavres ».

-"L’âge mur et l’âge d’or, c’est ce qui précède nécessairement l’âge pourri"(1) :
 
Par âge d’or de la littérature policière, on n’entendra pas ici les vieux Simenon, José Giovanni, le temps où le polar, comme la vie, était écrit en noir et blanc. Les bons et les méchants. Les policiers bourrus mais malins contre les psychopathes ordinaires. Pas de quartiers, mais pas de demi-mesures. Ce temps est révolu, leurs admirateurs sont morts de leur belle mort, ou presque. Les vieilles couvertures cartonnées noires et jaunes de « la Noire », la collection Gallimard, n’alimentent plus que les bouquinistes sur les quais.
Non, par âge d’or du polar « intelligent » (c’est-à-dire bien écrit), on entend la période de la fin des années 70 à l’orée des années 90. Les Manchette, Prudon, Pagan, et (loin derrière, plusieurs tiroirs en dessous dans la morgue pleine) ADG, Izzo, Vargas.
L’époque du néo-polar, où les artistes Manchette et Prudon, ont décidé d’abandonner cette littérature initialement écrite avec les pieds, destinée à être abandonnée sur la moleskine des trains de banlieue, comme on jette un journal. Lettres de noblesse avec une structure alambiquée, empruntée au nouveau roman (Robbe-Grillet, Butor). Construction en abyme (première et dernière page identique), travelling et fondus enchaînés empruntés au cinéma, allitérations, litotes, tout y passe.
Sur fond de post 68 et de la politisation extrême de l’époque pour la vie et des faits divers.
Hervé Prudon : « C’était le temps naïf et spontané du néo-polar- ainsi appelait-on les coups d’essai d’un groupuscule d’auteurs plus ou moins débraillés qui avaient choisi le genre noir pour prendre leur revanche sur la société 10 ans après mai 68.Héros du peuple et martyrs de la répression, on refaisait le match, et les méchants (acoquinés salauds FN, giscardiens, chiraquiens corrompus et racistes) étaient punis- emballés -pesés à la fin du bouquin. On prenait encore ses désirs pour des réalités. »
Chez Manchette on pouvait lire ceci dans « le petit bleu de la côte Ouest » :
« En ce moment, Porte d4’Ivry, il est 2H30 ou peut être 3H15 du matin et Gerfaut tourne autour de Paris dans sa Mercedes à 145 km/h en écoutant de la musique West Coast, principalement des blues, sur son lecteur de cassettes. Il n’y a pas moyen de dire avec précision comment ça va tourner, les choses, pour Gerfaut. Dans l’ensemble, on voit, mais avec précision, on ne voit pas. Dans l’ensemble, ils vont être détruits, les rapports de production dans lesquels il faut chercher la raison pour laquelle il file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués en écoutant cette musique-là. »
 
- Le crépuscule des imper : la réalité a dépassé la fiction
Mais tout pourrit, les amis.
"L’âge d’or de la grande époque était le soupir de la créature opprimée et le cœur d’un monde sans cœur. Mais à présent , la créature opprimée ne soupire plus, elle incendie les commissariats et tire dans les jambes des étatistes. Du coup, le roman devient une futilité. Quand le monde a cessé d’être frivole, les polars le deviennent." ( JP. Manchette, p 36 de ses Chroniques, en février 1978)
La réalité dépasse la fiction : elle tue donc la fiction.
Même constat lucide pour Hervé Prudon, dans la préface de la réédition de Banquise, son polar de 1981 sur les banlieues.
"J’ai grandi en grande banlieue Sud dans les années 60-70, une banlieue pavillonnaire d’où émergeaient quelques "cités" cubiques que d’aucuns appelaient "cage à lapin". La petite classe moyenne vivait là, mes parents. Personne ne songeait à s’évader. Personne non plus ne semblait heureux ou malheureux, enthousiaste ou révolté. C’était comme un désert glacé aux portes et aux antipodes de Paris.
Il n’y avait pas d’immigrés, et très peu de minorités visibles. J’avais un copain malgache, un voisin algérien (commissaire de Police !). Tout était de bonne tenue, d’une soumission de pauvres propres sur eux. On ne parlait pas d’émeutes, ni de voitures brûlées, ni de CRS casqués (…). La violence, c’était l’ennui. L’ennui d’un parking vide, d’une pelouse pelée, l’ennui quand on attend la vie et qu’on oublie ce qu’on attend. La violence de vivre à coté de la vie, c’est-à-dire dans le couloir de la mort.
La lutte des classes littéraires est morte comme son éponyme de la vie politique et sociale. Les combats subsistent, mais ils sont individuels. Le polar est (était ?) la littérature de la crise. Pas étonnant qu’elle meure avec elle. Comme pour la vie politique, les gens ont compris que leur salut ne viendra ni des partis politiques, communistes ou libéraux, ni de l’appareil policier. Et que les grands malheurs individuels ( cancer, agressions, viols, dépressions et cocufiages) sont étanches à toute socialisation et politiques de la Cité. Ils constatent la décrépitude des idéaux, des idéologies et des gens qui les portent .
 
Dans un monde où on lit de moins en moins sur support papier (tous styles confondus), où la génération SMS-Capote-Coca préfère une bonne scène de viol ou d’agression en direct live sur YouTube à la lecture d’un polar, le genre est à présent confiné dans le tiroir des amateurs éclairés. Un peu comme les collectionneurs de films muets, d’affiches de film peintes, voire de petites culottes.
Manchette encore :
"Le polar, c’est mort. Le polar est quelque chose d’installé sur le marché, avec son appareil de commentaires spécialisés qui y sont installés aussi, et tout ça n’en bougera plus et ne connaîtra plus de changement important. C’est mort. Non pas en ce sens qu’il n’y aura plus de parutions, mais en ce sens que toutes les parutions futures ont d’avance trouvé leur place. J’ai l’air bien sûr de moi. Certes. Il n’y a qu’à voir. La même chose est arrivée aux arts majeurs, finalement elle est arrivée aux sous-arts".( Manchette, avril 1981, p. 213 des "Chroniques").
 
-La confusion des genres : l’univers du polar est devenu celui du roman tout court :
Bon, je vous vois venir d’ici, drapé dans votre bannière étoilée et votre dignité outragée : et les américains, alors ? Eh bien , même combat, ou presque
 
 
Par ailleurs il est notable que le roman classique a dérivé vers le polar, par les thèmes comme le style narratif. Le luxueux Cormac Mc Carthy, avec des bijoux comme "The road" ou "No country for the old man" ne lorgne-t-il pas vers le polar, tout en étant un des trois plus grands romanciers vivants ? On peut presque en dire autant de Faulkner, de Bukowski, de Fante, de Brautigan. Ces lascars brillants ont pillé le polar, et ont contribué à sa mort. Enterrés Chandler, Mc Coy, Elroy et Mc Bain, drapés dans leur dignité outragée et leur bannière étoilée.
 
Même chose en France. Le "Voyage au bout de la nuit" , de Céline, n’est-il pas un ancêtre insurpassable du polar français ? Plus récemment, des petites pépites stylistiques comme "la femme riche" de Patrick Besson, ou les trois premiers Djian, sont-ils des clins d’œil, des hommages d’écrivain, ou les vautours qui dépècent ce qui reste du cadavre ?
Prudon, autre exemple de confusion des genres, le dit lui-même :
" J’ai le cul entre deux chaises -la chaise électrique et la chaise à porteurs- et n’en choisi aucune. Je n’écris pas de romans noirs ni de romans blancs, je suis pour le métissage littéraire, et préfère les teintes grisées incertaines, le desesperanto. Le genre noir est gribouillé au stylo feutre sur la vraie peinture, qui pose la vraie, l’effarée, l’éternelle question : Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Qui les a punis, bannis, qui les a encagés dans ces territoires de non-vie ?"
 
-"Laissez bronzer les cadavres (2)" :
 
Bon, j’en reviens à mon propos initial ( croyez pas que je digresse, je reste lucide de mon œil encore ouvert, j’affranchis tout de suite) : qu’emporter sur la plage pour ne pas bronzer idiot ?
 
 Je laisserai de côté les questions liminaires comme "faut-il nécessairement bronzer ?", "qu’est-ce que bronzer intelligent ? " ou encore "qu’ont donc tous ces caves à ne se préoccuper de littérature noire qu’au moment des vacances ?".
C’est pas de la désinvolture, croyez pas, mais Jeff vient de ranger la Buick devant Agoravox , avec l’air sombre qu’il a quand il sent que le temps est aux cons et que le vent les pousse. Dans ces cas-là, j’ai appris qu’il fallait faire bref, surtout quand il ne lui reste qu’une Craven A dans le paquet et que son rictus le reprend sur la lèvre inférieure.
 
Donc, je réponds à la question que vous n’avez pas posé : si c’est mort, que lire encore ?
 
=A tout seigneur, tout honneur, Jean-Patrick Manchette d’abord :
Dans sa première période plus narrative, moins construite au plan de la structure et des jeux de mots :
- L’affaire N’Gustro ( 1971)
- O dingos, O châteaux ( 1972)
- Nada ( 1974)
- Folle à tuer (1973)
Pour son apogée, celle du néo-polar, à la construction empruntée au nouveau roman :
-Le petit Bleu de la côte Ouest ( 1976)
-La position du tireur couché (1981), son chef-d’œuvre, jamais égalé ni approché.
Tous ces ouvrages sont publiés par la Série Noire de Gallimard.
 
=Hughes Pagan, ensuite.
Inspecteur Divisionnaire de Police plus noir que noir, doté d’une plume et d’un cerveau, et pratiquant lui aussi le désperanto. J’ai déjà dit le bien que je pensais de cette plume-scalpel de praticien des morgues. (Article " Hughes Pagan, une lueur dans la nuit du polar français", Agoravox le 23/06/2008 )
 
Il est urgent de lire :
-La mort dans une voiture solitaire (1992)
-Dernière station avant l’autoroute (1997)
-Boulevard des allongés (1984), tous trois chez Rivages Noir.
 
 
=Hervé Prudon, enfin.
Prudon, chirurgien du mot et de malheur, obsédé textuel, n’est pas qu’un "polareux", loin s’en faut. Il a écrit plusieurs merveilles qui n’en relèvent pas, comme "les hommes s’en vont", chez Grasset.
Mais il s’est fait connaître et remarquer dès 1978 à la Série Noire avec "Mardi gris", puis avec "Banquise", récemment réédité.
Il fut un des rares qui eut l’heur de plaire à Manchette, d’ordinaire avare de compliments :
" Prudon est une exception. Toutes les réussites que la presse attribue à des incapables, à des faiseurs et à toutes espèces de débutants maladroits, Prudon les atteint et les possède pleinement . Un style remarquablement travaillé. La furia avec la maestria, c’est assez notable. J’ai de la considération pour cet homme, car il œuvre avec passion et capacité". ( Manchette, dans "Chroniques", chez Rivages noir).
 
-Mardi gris ( 1978 , Série Noire Gallimard)
-Tarzan malade (1997, même éditeur)
-Banquise (1981, réédité en 2009 à La table ronde)
-Nadine Mouque (1995, Série Noire)
-Ouarzazate et mourir (1996, collection "le poulpe", Ed. Baleine)
-La langue chienne ( 2008) ( Gallimard)
 
On retrouvera aussi mon article récent sur "le cas Prudon" : "Hervé Prudon : les hommes s’en vont, leur stylo reste", Agoravox le 10/07/2009)
 
Bonnes vacances. Tentez de bronzer. Loin des cadavres.
 
__________________________________________________________________________
 
Notes :
-(1) Pierre Desproges , dans "Vivons heureux en attendant la mort".
-(2) "Laissez bronzer les cadavres" est un des premiers romans de J.P Manchette
 
 


63 réactions


  • tonton raoul 24 juillet 2009 10:19

    héééé oui.... même la nostalgie, ça n’est plus comme avant ....

    tout fout l’ camp, mon bon monsieur ...



  • jakback jakback 24 juillet 2009 10:25

    A mes yeux, un oubli majeur concernant le polar US, Georges Pelecanos le seigneur de Washington DC et de ses conflits sociaux et communautaires.
    Un blanc chez les noirs, a qui l’on doit cette phrase « si vous avez peur des noirs, vous n’avez rien a faire a Washington DC »

    Dans un tout autre genre, puisque Français, Laurent Chalumeau, décrit avec justesse, beaucoup d’humour et de dérision, un monde qu’il connait bien, de par son passé a canal+ & rock n’ folck, celui des « pipoles » et du show biz. Il y a chez lui du Audiard matiné d’Alphonse Bourdard, autre grand auteur de polar du XX eme siècle.


  • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 10:58

    On observe du reste le même glissement et la méme agonie du film noir, ou du polar.
    Sans parler des vieux Duvivier ou des Gabin/ Ventura/Blier /Audiard, l’age d’or du polar à l’écran fut aussi les années 70/80 ( entre autres parce que les films étaient tirés de romans noirs qui foisonaient).
    Ce fut l’époque des Deray, des Melville, des Corneau.
    Depuis, la banalisation (ou le rejet/dégout) des faits divers, la multiplication -jusqu’à l’écoeurement- des séries policières télévisées visant le réalisme quotidien des enquètes ont tué le « vrai polar ».

    Et par ailleurs, comme pour le roman, les films classiques se sont tournés presque exclusivement vers des scenarii et des modes de dialogues empruntés au polar, sans étre des polars (« Fargo », Regarde les hommes tomber« , ou plus récement »ne le dit à personne", pour parler des français, et tant d’autres encore).
    Mais ceux-ci sont davantage tournés vers le glissement psychologique vers la violence, l’aliénation, le destin d’anti-héros amenés à tuer pour échapper à de smachinations qui ne les concernaient pas, etc).


  • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 11:20

    Faute de place, je n’ai pas cité ce qui fut longtemps « le manifeste de la Série Noire », écrit en 1948 par Marcel Duhamel. Il est resté très longtemps d’actualité et procédait alors d’une vraie novation, mais qui s’essouffle un peu à présent. Le voici :

    « Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la Série Noire ne peuvent pas sans danger étre mis entre toutes mains.L’amateur d’énigmes à la Sherlock Holmes n’y trouvera pas souvent son compte. L’optimiste systématique non plus. L’immoralité admise en général dans ce genre d’ouvrages uniquement pour servir de repoussoir à la moralité conventionnelle, y est chez elle tout autant que les beaux sentiments, voire l’amoralité tout court. L’esprit en est rarement conformiste.
    On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu’ils poursuivent. Le détective sympathique-quand il existe- ne résout pas toujours le mystère. Parfois il n’y a pas de mystère. Et quelque fois méme, pas de détective du tout. Mais alors ? (...) »


  • Yohan Yohan 24 juillet 2009 12:29

    L’erreur des Polars serait peut-être de rester dans un certain conformisme, héritage du polar US. Il y aurait peut-être certainement des choses à faire en racontant des histoires qui se passent dans nos banlieues par exemple. Un lectorat nouveau à conquérir.

    PS : message bien reçu. Merci
    Quand Christine Lagarde annonçait en 2008 la destruction prévisible de 90.000 emplois en 2009, on est loin du compte. Il faut multiplier par dix. Mensonge ou incompétence, peu importe, c’est une toujours une faute de prendre les gens pour des cons


  • elric 24 juillet 2009 12:39

    Je me méfie des discours type,« le polar c’est mort »,la première fois que j’ai lut un article dans ce sens,ça remonte à 25 ans au moins.Je pense que c’est prématurée de prononcer son oraison funêbre.Le polar comme tout type de littérarure évolue avec le temps,en bien ou en mal,mais c’est un autre débat


  • Olga Olga 24 juillet 2009 12:51

    C’est mort pour cet été... Il va falloir plusieurs mois de bronzette pour lire tout ça. 
    Et en plus j’arrive très difficilement à rester concentrée quand j’essaie de lire au grand air. : -) 


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 13:25

      Soyez prudente : le cagnard tape plus dur sur certains crânes que sur d’autres.
      Décidement, les « casquettes » ont remplacé la lutte des classes.


    • Olga Olga 24 juillet 2009 15:07

      @SANDRO
      Vous me dites cela en raison de ma chevelure taillée au millimètre près, qui ne remplirait plus son office de protection rapprochée, face aux attaques sournoises et répétées d’un astre un peu trop brillant, qui aurait, paraît-il, inventé l’eau chaude ? 

      Je vous rassure tout de suite, les heures d’exposition sont comptées et se limitent à des matinées ou des soirées triées sur le volet. 

      Sinon, je suis curieuse de savoir si d’autres que moi ont également ce « problème » pour lire à l’extérieur. C’est-à-dire que je ne retiens quasiment rien de ce que je suis en train de lire. Trop facilement distraite certainement. Alors qu’entre quatre murs les sources de distraction (visuelles ou sonores) sont « contrôlables ». Peut-être qu’on se laisse plus facilement prendre par le récit quand on lit dans un endroit clos, familier, sécurisant... 
      Tout ça pour dire que lire face à l’océan, c’est mort.


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 15:18

      Ben , c’est que vous n’avez pas compris.
      C’est l’océan qu’est mort.
      La mer est démontée.
      Le resac est dans le sac. On l’enterre demain. De mémoire.
      (cf. « la mémoire et la mer » , du grand Léo).


    • tonton raoul 24 juillet 2009 15:26

      C’est p’têt qu’il y a des mecs qui défilent à la Aldo Maccione entre madame Olga et l’océan...

      C’est pas l’idéal pour la concentration

    • Olga Olga 24 juillet 2009 15:44

      Mince alors ! 
      Merci de me prévenir pour l’enterrement. 
      Pourtant il avait l’air en grande forme l’Haut Séant à Tlantique, le week-end dernier. Une forme éclaboussante, si j’ose dire. Il s’agitait dans tous les sens, en offrant des tasses et des bouillons sans ménager sa peine. C’était donc le chant du cygne... On le croyait indestructible, alors qu’il était au creux de la vague, certainement effrayé d’avoir à punir toutes ces falaises innocentes... 


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 15:49

      « On voyait les chevaux de la mer
      Qui foncaient la tête la première
      Et qui fracassaient leur crinière
      Devant le Casino désert »

      Ferré , « Comme à Ostende ».


    • Olga Olga 24 juillet 2009 17:08

      @tonton
      C’est parce que je dois faire partie des filles du bord de mer qui ont du mal à se concentrer... : -) 

      Je me souviens du bord de mer avec ses filles au ton si clair 
      Elles avaient l’âme hospitalière c’était pas fait pour me déplaire 
      Naïves autant qu’elles étaient belles on pouvait lire dans leurs prunelles 
      Qu’elles voulaient pratiquer le sport pour garder une belle ligne de corps 
      Et encore, et encore, z’auraient pu danser la java 

      Z’étaient chouettes les filles du bord de mer 
      Choin, choin, choin 
      Z’étaient faites pour qui savait y faire 
      Choin, choin, choin 
      ....


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 13:49

      Ave, Furtif
      Oui, assez d’accord avec ce constat, pour la littérature en général. Pour le polar, il existe néanmoins des raisons spécifiques, dont certaines que j’évoque dans l’article. Et d’autres encore, en particulier le risque d’écrire « daté », par le sujet ou le style, et de se préter dès lors à l’obsolescence.

      PS : en vieil observateur du site, tu observeras que ce dernier ne fait pas exception à la régle.
      Bien qu’un de nos « confrère » ait récement publié une enquète d’où il ressortait que les Avoxiens étaient des « gens cultivés », écrire un article sous rubrique « culture » ( et pire encore « extraits d’ouvrages »), c’est se condamner à 15/20 commentaires (-30/40 il y a 2 ans quand le site avait du trafic-)
      Le mot de la fin ira à Desproges, lui aussi mort et non-remplacé :
      « Je serais pas été plus avancé si j’aurais lu tous les livres ».

      Amis du Coca, du SMS et de l’Ipod, des Sakoseries/ modemerie/ cours du brut, bonnes vacances.


  • Albat 24 juillet 2009 13:13

    Tout un article sur le Polar - et surtout sur le Néo-Polar - sans évoquer une seule fois Frédéric H. FAJARDIE !?

    Si Manchette fut parfois surnommé « pape du néo-polar », Fajardie a été considéré comme le « maître du néo-polar ». Auteur de près de 40 romans noirs et plus grand auteur de nouvelles du XXe siècle, cet écrivain mérite amplement sa place dans cet article.

    Merci


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 13:33

      @ Albat
      Tout à fait d’accord avec vous. Fajardie, mort récement , était un maitre, qui formait une sorte de couple maudit avec J.P.M ( attraction/ brouilles).
      Je lui avais consacré un paragraphe dans la version initiale de l’article, trop long. J’ai dû le couper (comme Yahoo, qui publie cet article, a du le couper encore plus ).
      160 lignes, coco, comme on disait dans les rédactions.
      Merci de ce commentaire pertinent.


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 14:28

      Salut Had,
      Pour te remercier d’étre passé, et puisque c’est la séquence nostalgie, ce petit pastiche des polars des années 60 dont tu te souviens sans doute ( qui avait quand méme fait plus de 226 réactions -OTempus, O Mores...)

      http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/parodie/article/du-riffifi-dans-la-parodie-35767

      L’air était plus pur, à l’époque, mon bon Monsieur.
      Nestor, du bon pour Had.


  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 24 juillet 2009 15:02

    @ Sandro ;


    Avec la quantité de gens qu’on tue, le nombre incroyable de figurants qu’on laisse mourir pour créer l’ambiance et, surtout, l’absence de suspense - car tous les bons comme les mauvais sont tôt ou tard refroidis - il est clair qu’il faut monter d’un cran. Le grand polar, qui reste a écrire, montrera comment on a tué une civilisation. 

    En attendant, voyez grato ce petit polar rigolo sur comment tuer un pays. Un classique. Attentat, séduction, torture, motards au grand coeur, politiciens équivoques, des Américains ambigus et, pour faire réaliste, la corruption partout. Tout ça au pays des bébé phoques... Ceci n’est pas une pub smiley

    Le polar, c’est « le printemps de Libertad ». Ne vous écartez pas, il y a des textes plus dangereux..


    Pierre JC Allard





    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 15:23

      Bonjour, PJCA

      Oui, comme disait l’Amiral Argo, dans une de ses dernières apparitions sur le site ( NB : Salute, si tu nous lis depuis une ile déserte ou un cargo fantôme) :

      « L’offre d’agonies excède terriblement la demande. C’est un constat bien pénible ».
      Il nous manque, cet Argo.


  • Gazi BORAT 24 juillet 2009 15:42

    Le polar est mort ?

    La production française en cette matière n’est pas folichonne.. mais il s’est écrit de bonnes choses à l’étranger depuis la mort de Manchette.

    Les premiers qui me viennent à l’esprit ?

    Aux Etats Unis, l’excellent James Ellroy ne produit plus trop... mais Georges Pelecanos s’en tire très bien.

    En Angleterre, Michael Kerr est sa trilogie berlinoise et son inspecteur de la KriPo de l’Alexanderplatz puis détective à son compte qui traverse les années sombres de l’Allemagne.

    En Turquie, Murat Mehmet Somer et son héro à la double vie, informaticien le jour et la nuit travesti gérant d’une discothèque à Istanbul...


    gAZi bORAt


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 15:53

      Oui (pour Ellroy du moins)
      Mais, comme je l’écrivais en concluant un article sur Hughes Pagan il y plus d’un an :
      « Ce n’est pas parce qu’on a vu une lueur que c’est pas quand méme la nuit »...

      Et puis ce titre est une phrase célèbre (pour les initiés) de Manchette, et je tenais à lui rendre hommage , sans pour autant lui consacrer un article dédié, (il y en a tant eu ici ou là.)


  • armand armand 24 juillet 2009 16:19

    Bonjour Sandro,

    Vaste sujet que le polar - surtout qu’on le met à toutes les sauces depuis quelque temps. C’est la rançon de tout genre (ou sous-genre) qui accède à une grande popularité, il y a une formule de base qu’on applique un peu partout. Et les puristes pourront alors crier à la dilution - et donc à l’épuisement - de la formule d’origine. Le polar c’est comme le roman historique et la SF - il se nourrit des découvertes de la science et des perspectives nouvelles. A l’heure actuelle, on abuse de la médecine légale et des apports technologiques (souvent d’ailleurs ça se confond) comblant à la fois la fascination qu’éprouve un certain public devant les mutations infligées ou naturelles du corps humain, et l’enthousiasme pour toutes les sciences d’information.
    On peut se demander, effectivement , ce que fait le bon vieux détective avec son flair, son obstination et son franc-parler, là-dedans. La télé qui a réponse à tout à trouvé la solution, on les associe - d’où l’équipe de l’Agent spécial Booth et de la sémillante ’Bones’ Brennan, dont on trouvera un curieux reflet dans l’étrange série canadienne des Murdoch, qui se déroule en 1900.
    Ce qui m’amène à un autre sous-genre, les polars historiques. Je suis d’ailleurs juge et partie, car j’en écris.
    Là, à mon sens, le problème est autre. Parfois la trinité incontournable du polat : crime-enquête-détective n’est qu’une formalité au milieu du véritable propos, ressusciter une époque disparue. Et là on peut buter sur des invraisemblances - psse encore pour le lieutenant de police Le Floch, mais des détectives au Moeyn Age (pourtant j’aime beaucoup les Cadfael) ? Dans la Chine antique ? Mieux encore un détective amateur libraire de son état dans les Claude Izner ? Guère plus invraisemblable, néanmoins, que des chefs de guerre de l’An Mil qui écrivent leurs mémoires dans certains romans historiques.
    On aura compris que le détective c’est la clé pour rentrer chez les gens et se confronter à toutes les turpiudes de la société. C’est d’ailleurs le sujet d’un intéressant petit article du Courrier de La Rochelle que j’ai consulté en documentation pour une histoire se déroulant dans cette ville, en 1905 - on y proclame que la tenue la plus utile et la plus intéressante est celle de commissaire de police, car elle permet justement d’aller partout et de fouiller les secrets les plus sombres !


  • Fergus fergus 24 juillet 2009 17:02

    Personnellement, je ne crois pas que le polar soit mort. Parmi la soixantaine de livres que je lis chaque année, il m’arrive encore de lire d’excellents romans policiers dont malheureusement je ne garde ni le souvenir de l’auteur ni celui du titre.
    La plupart sont des traductions de bouquins étrangers. Et si je ne suis pas un fan des auteurs américains, trop enclins à verser désormais dans le gore, il m’arrive de lire d’excellents polars britanniques souvent traités avec une pointe d’humour.
    C’est précisément le cas du bouquin d’Ann Granger (Cimetière à vendre) que je suis en train de terminer ou de cet autre que j’ai lu récemment (Le clarinettiste manquant) et dont j’ai déjà oublié le nom de l’auteur.
    Ah, au fait : j’apprécie beaucoup les bouquins de Vargas (en particulier les premiers) pour l’ambiance et les caractères.


  • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 17:11

    @ Armand
    Je n’ai pas de connaissance des « polars historiques », mais j’imagine qu’ils échappent, non pas aux erreurs et incongruités, mais au moins à l’obsolescence, contrairement aux « vrais » polars, qui au départ ne sont pas datés, socialement ou stylistiquement, mais qui le deviennent très vite ( Prudon et Manchette l’admettent/ l’admettait).

    Je n’ai jamais eu le moindre intéret pour les polars « à la Papa », les Agatha Christie, voire méme les Simenon, qui reposent sur une « intrigue », une sorte de découverte / rebus du coupable, qui n’interessent aujourd’hui que des « seniors », amateurs de rébus ou de mots fléchés sur la plage.
    Ceux qui veulent uniquement savoir si « à la fin, le héros y meurt » ou qui est le coupable.
    On s’en fout, et en général ces livres étaient écrits dans un français correct , mais sans plus, sans recherche stylistique ni structurelle. ( c’est encore le cas de beaucoup de polars americains, du reste).
    Non, ce qui est dommageable dans la fin du « polar intelligent » des années 80/90, ce n’est pas la fin de l’époque dont ils témoignaient / rendaient compte, non, c’est que ces néo-polar émanaient, (la plupart du temps et du moins pour ceux que je cite dans l’article), de plumes habiles, de constructions en abyme, en l’absence de héros, l’absence parfois d’intrigue rélle. Sysyphe sur son rocher. Ni bien ni mal, tous pourris puisque hommes, chacun avec son Tchernobyl intérieur avant que ca ferme pour de bon.
    Bref, l’inverse des polar pour « mémère à caniche », le bien le mal, les méchants, etc.

    Or, stylistiquement, Manchette mort, je ne vois point que Manchette fut remplacé.
    Pagan a apparement décidé depuis presque 10 ans de vivre de scenarii pour la TV, plus rémunérateurs.
    Et Prudon nous éclair eencore de temps en temps, mais via la littérature « classique ».

    C’est en c


  • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 17:14

    Je termine ( puisque ca a coupé, comme on dit au téléphone).

    C’est en ce sens que je dis avec Manchette que « le polar c’est mort ». Ce polar-là.
    Bien sur qu’il en aura - il y en a - d’autres. Bien sur qu’on en verra certains écrits avec les pieds, ou méme faisant ressurgir le bien et le mal, les bons et les méchants, mais à la sauce 2010 du politiquement correct.
    C’est méme à craindre.


  • Imhotep Imhotep 24 juillet 2009 17:35

    Il y a un auteur que j’ai découvert récemment et qui ne doit absolument pas entrer dans une quelconque liste d’auteurs cultes de roman noir, ; mais qui me comble d’aise. Elle est américaine et s’appelle Martha Grimes mais n’écrit pas de douloureux contes pour faux enfants.


    En revanche je n’ai jamais compris l’admiration pour Simenon homme aussi pourri que je trouve inintéressant ses livres. De même que ce fameux voyage au bout de la nuit qui ne m’a jamais plu ni par le style, ni par l’histoire ni par rien mais qui semble fasciner tant de personnes et dont l’auteur n’est pas loin d’être une ordure absolue.

    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 17:52

      @Imhotep :
      Pour citer Fajardie, dont un intervenant me rappellait opportunément qu’il manquait dans ma liste de courses :
      « Peu importe qu’un écrivain soit réactionaire ou conservateur, dès lors qu’il me donne du plaisir , c’est fondamental ».
      On ne saurait mieux dire. Comme je le disais à Armand sur un autre article, dire en 2009 que Céline écrit mal parce qu’il a eu des sympathies coupables il y a 50 ans, c’est aussi pathétique que de dire : « X écrit remarquablement bien. Dommage qu’il soit juif ». 

      Tout passer au crible de la vision Politique (au sens de la Cité) est à mon sens une naiveté d’adolescent , elle méme terriblement datée.La morale et l’art, voire simplement le bel artisanat, ca ne couche pas ensemble. Et le plus souvent, c’est tant mieux.


    • Imhotep Imhotep 24 juillet 2009 18:15

      Tout d’abord je n’ai pas dit que je n’aimais pas parce que l’auteur était immoral ou pourri j’ai dit que ni le style, ni l’histoire ni le contenu ne faisait pour moi de Céline un écrivain de génie. Tout comme les oulipistes ou les Robe Grillet et Cie, le nouveau roman, l’écriture automatique. Ce qui a un attrait intellectuel, d’expérimentation n’en a pas forcément dans la systémisation et la durée.


      Ensuite on peut avoir deux vues distinctes des artistes : ils sont indépendants de leurs œuvres ou leur œuvres sont indépendantes d’eux ou il y a un lien intime et un beau salaud qui écrit bien est-il exempté d’être jugé comme un écrivain salaud ? Ce qui peut être différent pour un peintre, un sculpteur, un musicien est fondamentalement différent pour un écrivain. La beauté absolue d’une écriture qui ferait passer un message immonde mérite-t-elle d’être élevée au rang d’œuvre d’art absolue en évacuant son auteur. Je n’ai pas assez de place ici pour en débattre, mais je crois que c’est un peu facile d’évacuer le débat en traitant d’attardés adolescents ceux qui peuvent imaginer que le lien auteur/écrit n’est pas sans conséquence.

    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 18:31

      Mais Imothep, vous vous enferrez :
      « un beau salaud qui écrit bien est-il exempté d’étre jugé comme un écrivain-salaud ? » ;

      Mais justement.. on ne juge pas un écrivain-salaud . On juge un salaud si ses actes sont pénalement réprehensibles, comme on juge un violeur, pas un arabe-violeur , un braqueur et pas un black-braqueur.
      Et pour le reste, on lit un écrivain ( ou un écrit-vain, c’est selon...) , point barre.
      Pour prendre un exemple qui vous parlera plus que la littérature ( qui est et reste une technique, pour ceux qui s’y adonnent ou en vivent) :
      au moemnt d’aller voter, savoir si Bayrou pue de spieds m’est indifférent.
      Si en revanche, je devais partager , par le plus grand des hasards, la méme salle de bain, c’est à prendre en considération, et plus que son éventuelle stature d’homme d’état.


    • armand armand 24 juillet 2009 18:36

      Sandro,

      Là vous m’inquiétez : dire ’il écrit bien, dommage qu’il ait des idées nauséabondes’ ce n’est pas la même chose que ’il écrit bien, dommage qu’il soit juif’.
      On peut faire abstraction de son appartenance religieuse (ou ethnique) dans ces écrits - et cette appartenance n’a rien de représensible. On est né avec. Ce n’est pas pareil pour les idées, que l’on choisit, et qui sont bien plus susceptibles de s’infiltrer dans les créations littéraires.

      Et en plus, je rectifie - j’ai bien dit que je n’aimais, chez Céline, ni son style, ni ses idées.


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 21:19

      En fait, ce « débat » est révélateur d’un syndrome assez connu en matière de littérature (et j’imagine en peinture, mais je n’y connais presque rien).
      Ce que j’appelle le « syndrome de la midinette » (qui frappe des gens qui n’ont rien de midinettes).
      C’est à dire ceux qui lisent les livres en disant « j’aime, ou j’aime pas ».
      Comme ils disent « quel super acteur , j’adore ses yeux verts ». « Céline, pouhah, il écrit mal, il parait qu’il était anti-sémiste ».
      Moi, j’admire d’autant plus les bons acteurs qu’ils « n’avaient pas les armes au départ » : les Jean Bouise, les Roland Blanche.Ceux qui ne pouvaient se contenter de ramener leur geule pour que « ça le fasse »

      La littérature, c’est une technique. Seul quelqu’un qui écrit (ou au minimum quelqu’un qui a passé quelques années de sa jeunesse à désosser le moteur pour voir la carcasse et le chassis) peut juger (indépendament de savoir si l’histoire est belle, plait ou non, si l’auteur est chauve ou gros) si « c’est du bon boulot »ou pas.
      Bizzarement, les gens comme moi qui n’y connaissent rien en maçonnerie , se contentent de dire d’un mur : ça a l’air droit, ou « c’est lisse » ou non. Pas si c’est solide ni si c’est construit dans les règles de l’art.
      Mais en littérature, tout le monde a son avis, sans seulement reconnaitre une litote, une alitération, une abyme, un appel/ contre appel. 
      Tant mieux pour les libraires, ou ce qu’il en reste.


    • Imhotep Imhotep 24 juillet 2009 21:20

      Comme je l’ai dit l’espace est trop court pour un long débat. En revanche je vois que les procès d’intention vont bon train et que les comparaisons sont douces, mais pas à mon avantage. J’ai simplement dit qu’il était trop facile d’évacuer le débat en parlant d’adolescents attardés - et je ne pense pas que c’était là un beau compliment - comme si une seule pensée était une vérité absolue.


      Ensuite j’ai posé des question et non donné des réponses.

      Enfin je n’ai réclamé ici jusqu’à preuve du contraire aucune tête.

      De plus il me semble qu’éliminer très vite toute idée qu’une idée destructrice du moment qu’elle est « bien écrite » mérite louanges sachant que son influence peut être tragiquement néfaste est allé un peu vite en besogne et je peux alors renvoyer comme un miroir la balle du stalinisme qui veut imposer ses vues les considérant comme les meilleures et les seules possibles avec comme seul argument que la partie adverse serait (et on sait d’où sort cette affirmation) une sorte de grenouille de bénitier.

    • Imhotep Imhotep 24 juillet 2009 21:43

      Avant de s’aventurer sur le terrain des midinettes il faudrait peut-être connaître le parcours universitaire des intervenants qui pourrait révéler des surprises et peut-être des capacités un peu plus étendues que le simple j’aime/j’aime pas de l’imbécile béat qui ne saurait juger. Et à ce propos je vous renvoie avec bonheur à un livre qui en apprendra à tous ces intellectuels qui eux savent lire avec leurs bons outils et leur finesse, d’un maître dans l’art d’analyser la littérature, il s’appelle John Cowper Powys et a écrit : les plaisirs de la littérature.


      PS : lisez-mieux je n’ai jamais écrit que je n’aimais pas Céline parce qu’il était anti-sémite, mais il est vrai que chez les francophones il y a des mythes auxquels il est interdit de toucher, les Malraux, les Duras, les Céline etc, ou même les Sartre. Dire que la correspondance entre Simone de Beauvoir et Sartre est d’une affligeante bêtise est un crime de lèse pensée universelle.

      PS2 : je vous trouve finalement sur le coup très pontifiant et très méprisant bien que j’aie aimé votre texte et envié votre culture.

    • Imhotep Imhotep 25 juillet 2009 07:29

      Au Furtif : le second des deux derniers messages s’adressait à l’auteur et non à vous. Quant à Sagan je vous suis parfaitement. Un de mes livres cultes est un orage immobile.


      Et je suis pour le débat mais pas quand il y a un dogmatisme qui décrit une vérité éternelle et que celle-là seule est admissible.

      Je trouve très péremptoire et sacrément culotté de dire que certains issus d’une élite ont le droit et le savoir de juger à partir d’outils qu’ils maîtriseraient. Qui leur a conférés cette magnificence et cette superbe ? Qui décide que leur méthode de jugement est la seule voix de jugement de la littérature avec un tel mépris des autres jugements ? Et c’est la raison pour laquelle j’ai cité John Cowper Powys, homme d’une érudition à faire pâlir Léonard de Vinci, un critique littéraire à une réputation, à son époque, internationale, qui remplissait ses salles de conférencier plus qu’un œuf, un amoureux des livres qui renvoie dans leurs cordes ces critiques-là à la vérité absolue. Pour lui la lecture est une formidable énergie qui l’a sauvé bien des fois de déprimes mortelles. Et quoi que savant, érudit, et expert littéraire pour lui la valeur d’un livre était dans le simple fait qu’il procure un plaisir à un lecteur. Avec ce simple actiome sa vision de la littérature est toute autre que celle de Sandro exposée ici dans un commentaire avec tant d’aplomb.

      Et si j’avais le temps je développerais que cette théorie qui sépare l’homme de l’œuvre, sépare l’essence du sens se trouve en porte-à-faux avec tout simplement la stylistique car deux des outils majeurs du style et de la langue-même sont la métonymie et la métaphore qui ne vivent que par le sens. Il serait alors bon de réfléchir à ces deux éléments qui ne sont pas des détails pour alors s’apercevoir que tout n’est pas si simple.

    • Sandro Ferretti SANDRO 25 juillet 2009 09:28

      @ Furtif

      Te voilà d’une infinie sagesse, qui fera de toi (je le dis sans ironie, mais tu ne vas pas me croire...) un ...excellent modérateur.
      Pour clore cette incise sur la confusion des genres, voire la confusion mentale de la porosité entre art et morale, je dirais ceci :
      On nous a donné un cerveau qui a de nombreux territoires, dédiés et étanches. Par ailleurs, nous sommes français, donc prétenduement cartésiens.
       En 2009, il est donc grand temps de pouvoir déclarer aimer l’écrivain Céline TECHNIQUEMENT sans étre taxé d’anti-sémitisme par les biens-pensants de permanence, d’apprécier Noir Désir sans étre suspecter de tabasser sa femme, d’admirer Alain Bashung sans étre atteint d’un cancer du poumon ou avoir été abandonné par ses parents dans la petite enfance, etc, etc.
      Les gouts et dégouts littéraires fondés sur le communautarisme sont une impasse, voire une régression de la pensée. Par exemple, je revendique le droit d’élever mes enfants sans leur dire « ma fille, si tu vois un boche, change de trottoir, c’est peut étre le fils ou le petit-fils d’un salaud. »
      Messieurs les censeurs, bonsoir.
      Revenons au polar.Merci


    • Sandro Ferretti SANDRO 25 juillet 2009 13:44

      Furtif,
      Je voulais dire « ferait de toi un excellent modérateur », mais mon clavier a fourché.
      C’était un conditionnel.
      Et l’obligation de remplir une condition n’est criminalisable qu’en droit pénal.


  • Gazi BORAT 24 juillet 2009 17:39

    Pour en revenir à Jean Patrick Manchette, son style date terriblement aujourd’hui et reste très « seventies ». Je l’ai adoré en son époque dans laquelle il s’inscrivait parfaitement.

    Marqué très nettement à gauche, il reste cependant agréable à lire, ce qui n’est guère le cas des Patrick Raynal, Jean Claude Izzo et de la série des « Poulpes » où une certaine volonté pédagogique de bien différencier les « bons » des méchants« rend les récits extrèmement lourds, pour ne pas dire »chiants« .

    Le roman policier, bien écrit, offre à son lecteur une vision du monde souvent pessimiste et le message de son auteur doit être déduit, et non pas induit sans finesse par l’auteur.

    Jean Patrick Manchette évoqua les pans sombres de l’autonomisme breton, l’impasse de la voie terroriste ( »Nada« ), la Françafrique (L’affaire N’Gustro) et son anti-héro Eugène Tarpon, Gendarme mobile rayé des effectifs pour devenir un privé fauché, la mentalité policière propre à cette époque.

    Les adaptations de ses romans, voire ses collaborations avec des pointures de la bande dessinée furent d’incontestables réussites.

    Pour une liste non exhaustive et de mémoire »Nada« réalisé par Claude Chabrol et le superbe »Griffu« , dessiné par Jacques Tardi, sont des petits bijoux.

    Je me suis replongé il y a quelques mois dans »Manchette« déjà lu autrefois »Le petit bleu de la côte ouest« et je me répetrai : tout celà a terriblement vieilli..

    Mais peut-être faudra-t-il attendre quelques années pour l’apprécier à sa juste valeur.

    Le temps a des effets curieux : Léo Malet m’emm.. et, en le lisant, on se trouve étonné des relents xénophobes de l’auteur dont les critiques modernes n’ont bien souvent retenu que ses flirts de jeunesse avec l’anarchisme.

    Par contre, André Hena, qui écrivit à la même époque mais fut longtemps traité d’auteur »mineur« du genre, s’est bonifié comme un grand cru..

    http://membres.lycos.fr/bernadac/portrHelena.html

    Une mention particulière pour ses livres traitant de la période de l’occupation, avec ses personnages de résistants par hasard et d’ex-collabos passés in extremis dans les rangs des épurateurs zêlés - description trop rare dans la production d’une époque marquée par le résistancialisme bon teint du général..

    Dans mon panthéon des auteurs français, Joseph Bialot et son humour noir.. qui trouva dans l’écriture de romans policiers un exorcisme à sa déportation à Auschwitz..

    A lire :

     »186 marches vers les nuages« 

    qui évoque, comme départ d’une intriqgue policière l’épisode monstrueux du »Cap Arcona« , où s’ajoutèrent un des derniers épisode de la barbarie nazie et un crime de guerre britannique jamais jugé..

    Et ses romans autobiographiques :

     »La station St Martin est fermée au public« 

     »C’est en hiver que les jours rallongent"

    gAZi bORAt


    • armand armand 24 juillet 2009 18:39

      Gazi,

      Je partage votre avis sur Léo Malet - et pourtant je suis un fan de la série télévisée avec Guy Marchand - enfin, les premières années, quand il y avait de la fantaisie, de l’absurde parfois, et de très belles nanas.


    • Gazi BORAT 24 juillet 2009 18:46

      @ ARMAND

      J’insiste..

      Les récits autobio de Bialot sont excellents..

      On est loin de Primo Levi.. mais Bialot n’arrive pas à se débarrasser de son humour, même quand il raconte ses souvenirs d’Auschwitz...

      Il a écrit un polar extrèmement mauvais (j’ai oublié le titre) mais qui est sauvé par des vannes désopilantes sur les Allemands en général.. et quand ils sont touristes en Espagne en particulier..

      Drôle de personnage, que j’aurais bien aimé rencontrer.. Il dit que l’écriture de ses romans l’a sauvé de la folie..

      gAZi bORAt


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 22:10

      @ Gazi
      Si vous avez « le petit bleu de l » sous la main , comparez les deux premières et les deux dernières pages , et ne me dites pas que , parce que c’est « daté », ça n’est pas le belle ouvrage.
      Pour les autres, quelques extraits :
      « Et il arrivait parfois ce qui arrive à présent : Georges Gerfaut est en train de rouler sur le périphérique extérieur. (...) Plusieurs conducteurs sont ivres. C’est le cas de Gerfaut. Il a bu cinq verres de bourdon 4 roses. D’autes part, il a absorbé, voici environ trois heures de temps, deux comprimés d’un barbiturique puissant. L’ensemble n’a pas provoqué chez lui le sommeil, mais une euphorie tendue qui menace à chaque instant de se changer en colère ou bien en une espèce de mélancolie vaguement tchékovienne et principalement amère, qui n’est pas un sentiment très valeureux ni interessant. Gerfaut roule à 145 km/h.

      Gerfaut est un homme de moins de 40 ans. Sa voiture est une Mercedes gris acier. Le cuir des sièges est acajou, et de méme l’ensemble des décorations intérieures de l’automobile. L’intérieur de Georges gerfaut est sombre et confus, on y distingue vaguement des idées de gauche.Au tableau de bord, au dessus des cadrans, se voit une petite plaque métallique mate où sont gravés le nom de Georges, son adresse, son groupe sanguin, et une représentation merdeuse de St Christophe.(...)

      La raison pour laquelle Georges file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués et en écoutant cette musique là, il faut la chercher surtout dans les rapports de production. Le fait que Georges ait tué au moins deux hommes au cours de l’année n’entre pas en ligne de compte. Ce qui arrive à présent arrivait parfois auparavant. »

      Pas beau le travelling ? Je préfère à Claude Sautet, personnellement.


  • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 18:02

    @ Gazi
    Assez d’accord avec tout cela.
    Ce n’est pas pour rien que je citais un passage du « Petit bleu.. » sur les rapports de production.
    Reste chez Manchette une recherche exceptionnelle du style (parfois très dépouillé et ascétique, et c’est le plus dur à faire).
    « La position du tireur couché » reste un joyau indémodable et jamais surpassé (et je ne suis pas le seul à le penser). Seules les marques de voitures ont vieilli...
    Mais structurellement , « le petit bleu... » est un cas d’école à étudier en khagne.


    PS : pas d’accord avec vous sur les adaptations cinéma des romans de Manchette( pour Delon), qui furent toutes désastreuses, hormis Nada par Chabrol.
    Mais Manchette avait besion de fric, et malade d’un premier cancer du poumon six ans avant le pancréas fatal « n’en avait plus rien à battre de rien », selon ses termes à l’époque de la sortie de ces films.


    • Gazi BORAT 24 juillet 2009 18:20

      @ Sandro

      J’ai évité de citer les adaptations de Manchette utilisées pour servir la soupe à un Delon au pire de son cabotinage..

      Mais, parmi les versions cinéma, une petite mention pour « Folle à tuer » de Boisset, surtout pour le numéro de Victor Lanoux racontant ses sinistres exploits de violeur des grands ensembles..

      « Oh nooon ! Pas sur la moquette ! »

      gAZi bORAt


  • snoopy86 24 juillet 2009 18:14

    Bonsoir et merci Sandro...

    Mais parler de Manchette et oublier ADG c’est scandaleux !


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 18:21

      Bonjour Snoopy,

      Tu m’as lu trop vite. Dès le deuxième paragraphe, je le cite, mais dans ceux qui suivent « bien plus bas dans les tiroirs de la morgue pleine ».
      C’est jugement que je revendique, mais qu’on peut bien sur discuter.
      C’est bien , mais ça boxe moins lourd que Manchette/ Prudon/Pagan ou Fajardie.


    • Gazi BORAT 24 juillet 2009 18:23

      Ah, ah !

      ADG, dit « le Pépère »..

      Un grand problème pour les critiques de polars du début des années quatre vingt, obligés d’encenser un écrivain affichant des idées royalistes et des plus réactionnaires. On en faisait à l’époque un « anti-Manchette », tout en reconnaissant le plaisir que pouvaient procurer ses écrits..

      gAZi bORAt


    • snoopy86 24 juillet 2009 18:28

      Au temps pour moi il figure dans ton texte, trop briévement à mon goût....

      Je l’avais rencontré au Liban, un type fascinant.

      Mais pour rassurer Gazi, Manchette m’a aussi passionné.

      Et pour le provoquer un peu j’ajouterai qu’on peut avoir du génie tout en étant communiste et pédéraste...


    • Gazi BORAT 24 juillet 2009 18:40

      @ SNOOPY

      Puisque l’on parle de communistes et à propos de « Nada », évoqué plus haut.

      Dans une interview, Jean Patrick Manchette avait déclaré que dans Nada figurait une sorte de vengeance contre Roger Vaillant, écrivain qu’il admirait et qui l’agaçait tout à la fois..

      C’est le personnage d’Epaulard, le vieux révolutionnaire donneur de leçons.. Manchette le fait impuissant.

      Dans la version gfilmée par Chabrol, l’acteur choisi pour incarner « Epaulard » (j’ai oublié son nom) ressemble furieusement à Roger Vailland.

      Roger Vailland, un dandy libertin de droite encarté au Parti..

      Sa trilogie sur la Résistance

      « Les mauvais coups »
      « Drôle de jeu »
      « Bon pied bon oeil »

      gagnent aujourd’hui à être relus..

      gAZi bORAt


  • pierrem pierrem 24 juillet 2009 18:43

    Izzo 25 tiroirs sous manchette ? :o
    .
    ...et même pas mention de benacquista ? :-B
    .
    et évidemment rien pour vian... :(
    .
    bah... l’auteur de cet article a probablement dû mourir avant d’y avoir accès smiley


  • pierrem pierrem 24 juillet 2009 18:52

    Je pense même que l’auteur devait classer Philip K Dick dans une catégorie SF soigneusement séparée par un grand imperméable... :-B
    .
    Mais s’il vivait encore, il verrait qu’aujourd’hui les genres s’entremêlent pour ne finalement former plus que deux groupes : les bons et les autres... tout comme les critiques smiley


  • pierrem pierrem 24 juillet 2009 18:53

    ps : excusez-moi pour vous avoir « tuer » - c’est irrésistible, vous le savez bien  smiley


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 19:38

      J’aime bien K Dick, surtout quand c’est le grand Bashung qui lui rendait hommage dans « Etrange été » ou « Bombez ».
      Pour me tuer, repassez quand vous écrirez en français.
      Si, si, vous pouvez le faire.


    • pierrem pierrem 24 juillet 2009 20:10

      houlà ! « Pivot » m’a « tuer » ! smiley


  • kitamissa kitamissa 24 juillet 2009 19:10

    il ne faudrait pas oublier les James Hadley Chase qui ont fait le bonheur des amateurs de polars ....( la petite vertu....trop petit mon ami ...) deux beaux standards que j’ai réussi à conserver ...

    également dans la Série Noire l’auteur Michael Collins ( la nuit des crapauds...) à lire et relire .......

    un auteur du temps des presses de la Cité ..Mario Ropp ( le tueur triste ..)....

    dommage,l’ambiance n’y est plus ,comme celle que l’on trouvait dans tous les films noirs de l’âge d’or du genre .....

    le dernier vrai polard cinématographique ( qui aurait dû être tourné en noir et blanc ) c’est le Cercle Rouge .....

    j’avoue à ma grande honte ne pas connaitre Patrick Manchette ,mais l’article m’a donné envie de m’y intéresser ,le talent et le bon goût de Sandro m’y invitent.

    Kitamissa ex Maxim ..







  • kitamissa kitamissa 24 juillet 2009 20:49

    salut Furtif....


    la Toison de Monolecte ...

    ....tel qu’Ulysse,je m’y suis rendu,pas pour la conquérir hélas ....mais nous étions entre gens de bonne compagnie ...


    • kitamissa kitamissa 24 juillet 2009 22:42

      ah bon ?......et en quel sens ?


    • kitamissa kitamissa 24 juillet 2009 23:45

      excuse.....,j’avais mal formulé ma question ...

      j’y suis allé et j’approuve tout à fait ....

      cordialement .


  • fonduaunoir fonduaunoir 24 juillet 2009 22:33

    Il souffre mais il n’est pas mort !
    Ça bouge encore. Seulement, faut fouiner. Aller chercher des Marignac, DOA, tâter du Harry Crews ou du Tim Dorsey, se pencher sur Pascal Garnier ou François Muratet, ne surtout pas passer à côté d’Hafed Benotman... et oui bien sûr, Michael Collins ! Les avez-vous lus pour faire ce constat ?

    Eventuellement relire Simenon, car "Je n’ai jamais eu le moindre intéret pour les polars « à la Papa », les Agatha Christie, voire méme les Simenon, qui reposent sur une « intrigue », une sorte de découverte / rebus du coupable, qui n’interessent aujourd’hui que des « seniors », amateurs de rébus ou de mots fléchés sur la plage." ... ça ressemble à une idée reçue.


    • Sandro Ferretti SANDRO 24 juillet 2009 22:41

      Bonsoir,
      Oui, quelques noms qui sonnent bien dans votre 1er paragraphe, pour les deux que j’ai lu.

      Sur Simenon/ Christie et le club du troisième age « qui a tué qui, aqueue à la fin le héros y meurt », désolé , mais je ne change pas une virgule. Et bien sur, j’ai dû en lire pour dire cela..
      Mais je ne cherche pas en dégoutter les autres....


  • jakback jakback 25 juillet 2009 00:44

    j’ai découvert récemment, Caryl Ferey, qui je dois dire m’a enchanté, je n’ai lu que Utu, Zulu, Haka, la trilogie de l’hémisphère sud, remarquable en tout points, intrigue, personnages, rythme, description, bref du bon, du beau polar.


  • Sandro Ferretti SANDRO 25 juillet 2009 13:51

    Furtif,
    Oui, assez d’accord.
    Je reviens un instant sur ton post plus haut relatif aux traducteur, horlogers de l’ombre sous payés.
    C’est exact, et leur rôle est d’autant plus important et délicat pour ceux qui se donnent la peine d’écrire de façon construite et / ou ludique et technique.
    Pour revenir à Prudon, comment traduire en anglais une petite pépite comme :
     « primé, puis déprimé, voilà toute ma vie ». ?
    « Rewarded, then depressed » ou la mention « nervous breakdown » fait perdre le jeu de mot et la sonorité. Ou bien on traduit mot à mot, et le travail de l’auteur est perdu, ou bien on crée un autre jeu de mot dans la langue de parution, mais c’est alors le sens qui est perdu.

    Par exemple, comment traduire un « appel/ contre appel », comme j’en fait un dans la deuxième phrase de chapeau en gras de l’article ?
    ( la mention du « pape » qui amène « la fumée blanche », qui amène« les feuilles mortes » ( et le double sens de « feuilles » ) ,qui amène le « marronier », etc, etc)

    Tu as raison, c’est un vrai métier, et il faut bien du courage à l’auteur qui a passé quelques nuits blanches sur ses manuscrits pour les confier à un traducteur...


  • Sandro Ferretti SANDRO 26 juillet 2009 10:52

    J’ajoute que parfois, même le titre est quasi-intraduisible, lorsqu’il constitue un jeu de mot à lui seul :
    Pour rester chez Prudon, comment traduire :

    « Ouarzzazate et mourir »

    « Mardi gris » (et le jeu de mots avec « mardi gras »)

    Dans le premier cas, si on traduit en allemand, par exemple, il faut trouver une ville allemande dont la sonorité est proche de « gesehen ». Dans le deuxième, si on traduit en anglais mardi gris par « Grey Tuesday », il n’y a plus de jeu de mots avec « Mardi gras ».
    Pas simple.


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