vendredi 26 novembre 2010 - par Theothea.com

« Les confessions de Rousseau » signées S.R. au Palace

Sur la scène du Palace, les initiales « SR » trônent comme un aveu de talents à focaliser dans un one man show pour conquérir, à nouveau, Paris.

« S » & « R » bien entendu, comme Stéphane Rousseau, ce comédien qui, débarquant du Québec en 2001 au Bataclan, s’octroyait d’emblée une réputation de jeune premier doué à tous les étages de la performance.

Vinrent ensuite la comédie musicale « Chicago » et le film « Les invasions barbares » qui confirmèrent tout le bien attendu de cette personnalité artistique francophone éduquée au sein des cultures nord américaines.

A l’affiche aujourd’hui de la salle mythique façonnée aux prestigieuses soirées d’antan, par la suite relookée aux valeurs branchées du spectacle vivant, le jeune homme de 44 ans y remplit la jauge des festivités 2010-11.

En prenant le risque d’intituler son show, « Les confessions de Rousseau », l’artiste prend date avec la renommée de son patronyme à partager au mieux puisque de Jean-Jacques à Stéphane, plus qu’un Océan et trois siècles à franchir, il y a surtout, désormais, un prénom à confesser.

En effet, à l’instar du philosophe des Lumières, l’acteur, pareillement, affronte le défi autobiographique, mais son angle d’attaque privilégié s’inscrit, délibérément, en schéma d’autodérision.

Bardé d’un physique « irréprochable », avec lequel néanmoins il se force à composer, l’objectif serait de s’emparer des aléas douloureux, heureux ou même banalisés que la vie lui a fait traverser dans un passé récent, pour en extraire un matériau scénique qu’il aura su échafauder de A à Z.

Pour la première fois, metteur en scène à part entière de son spectacle, l’auteur reconstruit le quotidien relationnel à l’aune de la fiction esthétisée aux néons scintillants d’une ducasse universelle et tapageuse.

Des chaussures achetées en pointures inadaptées jusqu’aux truculences hospitalières lors du trépassement paternel, en passant par le stress délirant d’une naissance prématurée, la sincérité du propos n’aura d’égale que sa mise à distance des affects pour n’en conserver que matière à rire face à la malignité adverse.

Cependant, l’énergie communicative de l’artiste prend résolument l’ascendant sur toutes velléités de laisser transparaître les contrecoups des fêlures afin de ne pas submerger sa sensibilité personnelle qui, paradoxalement, éprouve le besoin de se confier au public.

Macho jusqu’au bout du fantasme, le personnage extraverti de la bande dessinée rentre, alors, dans sa coquille scénographique pour en fustiger, ouvertement, les artifices… tout en imitant avec brio, une prestation rock de David Bowie.

De la belle ouvrage digne d’un palace réhabilité au goût du jour.

 

photo © Theothea.com 
 

LES CONFESSIONS DE ROUSSEAU - ***.  Theothea.com - de, par & avec Stéphane Rousseau - Le Palace

 




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