mercredi 27 janvier 2010 - par rikiki

Les mauvaises herbes ça n’existe pas

Page clef symbolique importante invitant humains et autres êtres à coopérer pour vivre en osmose, et ne pas diviser comme les sociétés dites civilisées le font. Ça urge, et le temps est enfin venu de se débarrasser de tout considérer comme des marchandises monnayables, y compris la soi-disant « propriété intellectuelle ».

The Queen’s hidden garden (Le jardin secret de la Reine), tel est le titre d’un beau livre, bien écrit et joliment illustré, de David Bellamy, botaniste et autorité internationalement reconnue sur la vie des plantes et l’environnement. Ce « jardin secret » se compose de la multitude des plantes qui auraient été normalement rejetées en tant que « mauvaises herbes ». Il suffit au lecteur de parcourir ce livre d’un œil rapide pour se rendre compte du trésor de beauté que recèlent ces prétendues mauvaises herbes. Bien que ces « mauvaises herbes » fassent tout autant partie de la vie végétale que les autres plantes qui sont plus en faveur auprès des hommes, on les appelle « mauvaises » soit parce qu’elles poussent sans être cultivées, soit parce qu’elles surgissent au mauvais endroit. Un rosier au milieu d’un champ de maïs est une mauvaise herbe, une graminée dans un parterre de fleurs est une mauvaise herbe, maïs il n’en va pas de même sur un gazon. En d’autres termes, une herbe n’est mauvaise que parce qu’elle contrarie les plans de l’homme. Il n’y a pas de mauvaises herbes en un lieu sauvage ou dans un bois où les desseins et les façons de faire de la nature s’imposent sans être contrariés par l’homme.
 
Les descriptions et les illustrations contenues dans le livre font voir que les mauvaises herbes sont aussi belles que les plantes cultivées. Et pourtant, elles sont rejetées comme rebut quand on les considère du point de vue de l’utilitarisme. L’appréciation de la beauté est totalement ou partiellement faussée quand on la subordonne à des facteurs qui lui sont étrangers comme la grosseur, la possibilité de vendre, et ainsi de suite. En conséquence, une grosse rose reçoit plus d’admiration qu’une petite, et une nouvelle variété, bien qu’en fin de compte elle soit de couleur bizarre, est plus recherchée qu’une autre connue depuis longtemps. La beauté des « mauvaises herbes » ne trouve pas place dans un système commercial ou artificiel.
Dans le règne humain aussi, il y a abondance de « mauvaises herbes ». Les sujets « cultivés » ne sont pas nécessairement plus beaux parce que la culture implique souvent un vernis extérieur qui s’écaille facilement dans l’épreuve. Trop souvent, la culture dissimule le caractère artificiel et la ruse qui conduit à la réussite dans la compétition. Ce sont les sujets qui sont susceptibles de mépriser les « mauvaises herbes », surtout quand celles-ci ont tendance à surgir aux mauvais endroits et à contretemps. Les pauvres surgissent là où l’on ne veut pas d’eux et ont même quelquefois la témérité de faire connaître leurs besoins, ainsi que le montrent les récits frappants de Charles Dickens, Même encore maintenant, la situation n’est pas très différente dans le Tiers Monde et peut-être ailleurs. Les « grands » de ce monde, la plupart du temps, ne reçoivent pas cette épithète à cause de leur vertu ou de la douceur de leur vie, mais à cause de leur réussite et de leur puissance.
Le temps est venu d’examiner la valeur des « mauvaises herbes » de la terre. Peut-être n’y a-t-il pas de mauvaises herbes mais seulement des « jardins secrets ».

Radha Burnier - The Theosophist - Juillet 1985

Page issue de mon site : http://www.fangpo1.com/ja/content/view/642/2/


9 réactions


  • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 27 janvier 2010 12:39

    Article un peu court mais très utile, et un exemple très pertinant d’un des symptomes de cette société, malade d’être ignorante.

    Pour rappel 2 plantes considérée comme « mauvaises herbes » invasive aux USA, et qui on provoqué l’abandon de centaines de milliers d’hectares de terres arables sont l’amarante et le kudzu, 2 plantes comestibles, particuliérement interessantes gustativement, nutritivement.


  • Fergus Fergus 27 janvier 2010 13:45

    Une mauvaise herbe est une herbe dont on n’a pas encore compris l’intérêt décoratif, nutritif ou sanitaire !

    Bravo et merci pour cet article, Rikiki.
    Bonne journée.


  • sissy972 27 janvier 2010 14:05

    Bonjour Rikiki
    Je suis allée lire vos articles précédents qui sont aussi excellents que celui-ci. Comment ai-je pu passer à côté d’eux lors de leur publication ?
    J’ai relevé les titres de livres, de site que vous avez mis.
    Je vais pouvoir faire ce que j’aime, apprendre.
    A vous lire prochainement,
    Sissy


    • Lapa Lapa 27 janvier 2010 16:28

      Comment ai-je pu passer à côté d’eux lors de leur publication ?

      simple : parce que ce genre d’article n’est pas mis en avant sur AV, au contraire d’autres. plus polémiques, plus futiles, meilleurs pour le trafic.

      Merci à l’auteur.


  • sobriquet 27 janvier 2010 14:34

    Exercice d’application :

    Le dictionnaire (CNRTL) définit une plante <b>adventice</b> comme : une plante<i>« qui croît sur les terres de culture indépendamment de tout ensemencement par l’homme »</i>. Remplacez « mauvaise herbe » par « adventice » dans toutes vos phrases.


  • Lapa Lapa 27 janvier 2010 16:30

    A l’auteur : L’aquarelle est de vous ? auriez vous d’autres œuvres visibles ?


  • rikiki 27 janvier 2010 19:10

    A lapa. Oui l’aquarelle est de ma main. D’autres aqua sont visibles sur mon blog, menu Aquarelles. Merci.

    Pas compris le html de SPIP, j’avais pourtant copié/collé une seule image et le système m’en colle deux dont la balance qui n’a rien a voir avec l’article. Mystère de l’informatique...


  • herbe herbe 27 janvier 2010 19:55

    Lu et approuvé bien sûr !

    Bon « pseudo » ne saurait mentir smiley


  • ASINUS 27 janvier 2010 22:18

    yep , asinus jardinier qui se coucheras moins « con » ce soir m ’enfin faudrais voir a ce qu elles m ’envahissent pas le potager


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