vendredi 7 octobre 2005 - par Cioran

Les poncifs de l’échangisme

Cela pourrait s’appeler « Madeleine s’ennuie, William aussi... » ou encore « Et si nous nous couchions avec nos voisins ? ». On peut le voir sur les écrans français et cela s’appelle « Peindre ou faire l’amour »...

Devant tant de vacuité scénaristique, le spectateur se sent mal à l’aise. D’autant plus qu’on lui propose une suite d’images poussives, auprès desquelles la soirée d’anniversaire du gamin, filmé au caméscope par un papa éméché se découvrant le talent d’Orson Welles, paraît un chef d’œuvre de mise en scène.

Décidément, le tableau de cette noce chez les petits-bourgeois sent le déjà vu et le convenu. Les réalisateurs ne semblent pas suffisamment flamboyants, en tout cas, pour manier l’érotisme et l’insolence. Leur conformisme soigné les tire malheureusement vers l’insignifiance.

Ce genre de sujet tendance aurait pu faire simplement l’objet d’une soirée thématique sur Arte. Un téléfilm pédant, avec des acteurs chics et introvertis, suivi d’un débat animé par Laure Adler, la papesse de la grivoiserie audiovisuelle. On en a fait un mauvais film avec de bons acteurs. C’est dommage.

D’ailleurs Sabine Azéma et Daniel Auteuil semblent attendre la fin du film comme on guette un taxi. De bons comédiens, dans une mise en scène aussi vaine, c’est presque du gâchis. Autant confier à Sarah Bernhardt le rôle de l’horloge parlante.




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