lundi 10 août 2015 - par Bernard Dugué

Les vétérans de Delirium ont encore la pêche !

Il n’y a pas que les vétérans américains qui ont combattu au Viêt-Nam. Le rock aussi a ses vétérans, ceux qui se sont « battus » pour diffuser du très bon rock et qui parfois reviennent sur scène. On a vu les anciens du Deep revenir jouer du Smoke on the water. Hawkwind continue à tourner et parmi les légendes du prog, quelques formations non seulement tournent mais aussi enregistrent des albums avec de nouvelles compositions. C’est le cas de Delirium, l’une des figures du prog italien, moins connue que PFM mais très prisée par les fans italiens dans les seventies et qui depuis quelques années tourne à nouveau avec une line-up recomposée en 2007 autour de trois membres de la formation originale. Il était naturel que Delirium enregistre un album. C’est chose faite. « L’era della menzogna » vient de sortir sur le label Black Widow. Plus de cinquante minutes de musique déclinées en neuf morceaux dont le dernier dépasse les dix minutes.

De la formation originale, il ne reste en 2015 que Martin Grice qui officie aux cuivres, ainsi que Ettore Vigo aux claviers. Le bassiste Fabio Chigini a été intégré depuis 2007 et a participé à l’enregistrement du quatrième album de Delirium en 2009. Sur le cinquième album qui vient juste de sortir figurent de nouvelles têtes et notamment Alessandro Corvaglia, le chanteur de Maschera di Cera, puis Michele Cusato à la guitare et enfin aux percussions Alfredo Vandesi. Six membres pour une line-up percutante dont on peut attendre de très belles réalisations.

L’écoute ne déçoit pas. Le premier morceau nous amène dans un tempo énergique avec un style progressif et efficace ; des breaks, des solos se succédant, une voix rocailleuse comme on les aime et quelques réminiscences rappelant des choses entendues dans les seventies. Cette première écoute donne une impression d’entendre les premières compositions de Le Orme, légende du prog italien avec PFM et Banco. On se laisse bercer par la flûte de Martin Grice. Au final, on a l’impression d’une musique apparemment facile mais qui est parsemée de subtilités. Si l’on n’est pas dans un registre hyper baroque que l’on connaît avec la sphère symphoniste du prog, ce CD s’écoute néanmoins sans ennui et dévoile ses subtilités tout en égayant le quotidien. Une musique à servir le soir en dégustant un rosé face à la Méditerranée. Je sais, c’est un peu cliché mais c’est l’impression qui se dégage en écoutant ces pièces musicales parsemées de subtiles arabesques et exécutées dans un style vintage avec une flûte qui rappelle parfois le Tull de la belle époque. Avec également des ambiances jazzy et parfois légèrement teintées de folk italien. Grice joue du saxophone avec une élégance affirmée et parfois se déchaîne comme le fait Jackson du Van der Graaf dont le theme one est souvent repris sur scène par Delirium.

Delirium n’a rien perdu de son énergie ni de son talent et ce cinquième album réalisé plus de quarante ans après les débuts s’avère même meilleur que les deux premiers albums de ce groupe issu de Gênes et qui s’affirme comme une figure marquante du prog contemporain italien aux côtés de Maschera di Cera et d’autres formations comme Cerchio d’Oro.


TRACK LIST :

L’INGANNO DEL POTERE

IL NODO

L’ANGELO DEL FANGO

FUORILEGGE

LA DERIVA

L’ERA DELLA MENZOGNA

LA VOCE DELL’ANIMA

BASTA

IL CASTELLO DEL MAGO MERLINO (Come un Tempo)


Alessandro Corvaglia : Vocals

Ettore Vigo : Keyboards

Martin Grice : Saxophone, Flute

Fabio Chighini : Bass Guitar

Alfredo Vandresi : Drums

Michele Cusato : Electric Guitar


Delirium live mai 2015



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