Lips don’t lie
Scarlett Johansson est décidément une fille épatante.
Non contente de nous éblouir avec sa plastique irréprochable, de nous vamper dans le déjà culte Lost in Translation de Sophia Coppola ou de nous servir ace sur ace de cœur dans le Match Point de Woody Allen, voilà que la divine Scarlett se lance pour de bon dans la chanson.
Un virus qu’elle pourrait bien avoir contracté sur le tournage du premier film de Sophia Coppola, en 2003. Dans la scène du karaoké, elle se montre plutôt à son avantage en reprenant Brass in Pocket des Pretenders.
En 2006, elle renoue avec l’exercice dans l’album caritatif Unexpected Dreams - Songs from the Stars qu’elle enregistre aux côtés de quelques célébrités assez peu universelles.
Plus récemment et à l’image d’une autre sulfureuse aux lèvres rouges, elle pousse la chansonnette en faveur de Barack Obama - a possible future président of the United States - auquel elle déclare sa flamme (politique) rouge baiser.
Mais une actrice, aussi belle que talentueuse, qui pioche dans le répertoire de Tom Waits pour son premier album ne peut laisser de marbre le fan du chanteur à la voix d’outre-gorge que je suis.
Anywhere I Lay my Head est donc sa première livrée (sortie il y a moins d’un mois), un album composé essentiellement de reprises.
Onze titres enregistrés en cinq semaines au Dockside Studios sous la houlette de l’avisé producteur David Sitek, Scarlett se contentant de co-signer un morceau sur les onze proposés. Signalons pour l’anecdote un duo avec David Bowie.
Pour se faire une petite idée de tout cela avant bourse délier, rendez-vous sur la vitrine de la pulpeuse chanteuse ou encore sur le site de la Fnac.
Sur les quelques morceaux qui nous sont proposés à l’écoute, on relève comme un parfum de Sinead O’Connor voire de Marianne Faithfull, le tout étant emballé dans un style pop futuriste un peu hors du temps, mais de Tom Waits, point vraiment.
Oublions vite l’interprétation monocorde et ennuyeuse de Falling Down de Waits, car le reste vaut bien mieux.
L’autre bonne surprise est justement de faire un croche-pied à la vogue du disque d’actrice, tant celui-ci est à bien des égards surprenant et déroutant, loin de l’icône glamour, dans un genre à classer au rayon des curiosités alternative/indie, comme il est dit sur son MySpace personnel. Un album au demeurant assez peu grand public, et qui n’en est du coup que plus attachant.
Pour ma part, j’aurai plaisir à l’écouter en route de nuit plutôt qu’en lounge café.
Pour en revenir à l’univers de Tom Waits, il sera aisé de préférer l’original à la copie, même si la copie a de bien jolis contours, généreux, originaux et sincères à la fois.
Pour cette raison, je me garderai donc de conclure sur un commentaire laconique du genre : rendons-lui hommage de nous avoir fait redécouvrir un chanteur mythique.
En effet, il se pourrait bien que la belle Scarlett ait d’autres arguments à faire valoir avec son registre vocal si particulier.
Ainsi, sa reprise isolée de Summertime (Unexpected Dreams) nous laisse entrevoir d’autres répertoires (jazz notamment) que lui permet un joli timbre dans les graves, plutôt envoûtant.
Une inclinaison immodérée pour les jazzeuses scandinaves me pousse à espérer qu’elle ose demain s’y aventurer un peu plus.
Mais la pureté apparente de sa démarche musicale me dit qu’il faudra la suivre là où elle voudra bien aller.
Et plutôt qu’un "bon sang danois ne saurait mentir", j’ose pour ma part un "lips don’t lie"...
30 réactions
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SANDRO
4 juin 2008 10:34
Une scarlette qui chante ce vieux Tom ne peut pas étre entièrement mauvaise...
Sans doute plus agréable à regarder qu’à entendre, cependant...
Au fait, que devient Sinead O’Connor, que tu cites en référence ? Celle là, elle avait plus que quelque chose.
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SANDRO
4 juin 2008 17:42
Je voulais dire la vraie...
Bon passons du coq ( ?) à l’ane : pour parler de vraie musique, est-ce que tu connais John Hiatt ?
En ce moment, je ré-écoute un vieil album ("Walk on", de 95), et je me demande ce qu’il fait. On l’entend plus , méme dans le milieu un peu musico. Une idée ?
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Olga
4 juin 2008 18:01
Sinead possède trois qualités fondamentales à mes yeux :
- Son rejet de l’église catholique. Avec déchirement de photo papale, pour joindre le geste à la parole.
- Sa voix.
- Sa coupe de cheveux.
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SANDRO
5 juin 2008 09:53
Mi-country mi-blues. Americain d’Indianapolis.
Une sorte de Clapton du pauvre, mais brillant, modeste.
J’aime beaucoup, mais ses CD sont durs à trouver en France. C’est un ami qui m’avait ramené "Walk on " des USA.
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Olga
4 juin 2008 10:34
@Yohan
Je suis moyennement emballée par sa performance vocale. Sa voix semble "artificielle", monocorde, inexpressive... J’apprécie davantage l’actrice, qui sait s’entourer des plus grands. Son rôle dans The Barber des frères Coen, est un vrai délice, aux côtés de Billy bob Thornton, Frances McDormand et James Gandolfini.
Je suis tout de même d’accord avec vous : "il faudra la suivre là où elle voudra bien aller". Son charisme et son talent ne laissent pas indifférent, et son charme scandinave est si rafraîchissant...
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Yohan
4 juin 2008 10:50
@OLGA
bonjour,
C’est vrai qu’à la première écoute, on est sceptique et la performance vocale semble assez fade. Mais je crois que c’est plutôt un effet du registre musical choisi pour cet album. Sur Summertime, même si l’arrangement aide, il y a une voix. Quant à l’album il possède une ambiance particulière et je pense qu’on l’appréciera mieux en deuxième écoute.
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Olga
4 juin 2008 11:02
J’en prends note. Elle mérite évidemment une deuxième écoute, plus indulgente...
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Lisa SION
4 juin 2008 10:40
...elle se montre plutôt à son avantage en reprenant Brass in Pocket des Pretenders... avez vous cru.
Excusez moi de vous refroidir, mais Chrissie Hynde à l’origine de cette chanson qu’interprète votre protégée dans Karaoké, était hautement irrésistible et bien plus sensuelle dans ses ports de voix lascifs et soutenus jusqu’à cette limite étrange où l’on ne savait plus si elle chantait ou si elle jouissait...réécoutez là avec attention et impartialité. Vous verrez peut-être que nous vivons bien une autre époque.
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Yohan
4 juin 2008 10:53
@ lisa
je suis d’accord mais il faut relativiser car il ne s’agissait pas de performer musicalement. C’est plus un point de départ pour elle, peut être. Ceci dit, j’aimerais en voir d’autres confirmées reprendre ce morceau en karaoké, ce n’est pas évident à faire
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Rousquille
4 juin 2008 11:37
Je n’arrive pas à comprendre cette manie de nous asséner des titres en anglais. En tout cas, je moinsse tous les articles de fats qui croient que mettre du globiche partout leur confère un air intellectuel.
"Des lèvres, ça ne ment pas" / "Les lèvres parlent toujours vrai"/ Ca ne vous pas pas ? Interrogez-vous : etes vous un colonisé culturel ?
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lerma
4 juin 2008 11:41
Vous écrivez "Non contente de nous éblouir avec sa plastique irréprochable"
Oui,ça veut dire que toute les femmes qui ne rentre pas dans "vos critères" sont des femmes indignes ou des "boudins" !
Voila un vrai article de beauf fait en exclusivité pour les beaufs avec le soutien du comité de beauf qui se prétend "de rédaction"
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Yohan
4 juin 2008 12:17
@ Lerma
Est-ce à dire que les "beaufs" sont des personnes indignes ou des gueux et qu’ils n’auraient pas droit à leur petit plaisir tout simple ?
Vous Lerma, c’est vrai que vous êtes le défenseur de la veuve et de l’opprimé et surtout de la bien pensance Sarkosienne.
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sisyphe
4 juin 2008 13:57
Très belle interprétation de Summertime !
La belle a certainement de l’avenir dans la chanson...
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Lisa SION
5 juin 2008 10:16
@ Weinstein,
Je ne vois pas le rapport avec cette chanson de Johnny...
Dites moi, ces fascistes, ne les feriez vous pas marcher au pas pour monter dans un train pour un dernier réquiem...
Ne vous moquez pas de Lerma, il n’a plus de micro, et est juste derrière vous dans certains classements des moinssés...
Datziel, hgo04, polo, sont absent de cette discussion, mais de bons ténors...
Morice est le Pavarotti d’AX, le périscope de notre surveillance internette, le capitaine Haddock de notre aviation, la mémoire de vivante de tous les mouvements suspects sur toutes les cartes satellites du monde entier...
Bulgroz accepte très bien le dialogue, sa trompette est juste bouchée...
Sisyphe bien plus incisif que vous ne l’imaginiez, ne jetez pas la pierre, il en fait des boulets pour son tuba...
Vous avez peut être été le Goldman d’Avx, ou le Johnny de la toile, mais rien ne dure indéfiniment, et même les bonnes choses ont une fin. Si vous craquez, je vous conseille « QUOI MA GUEULE » , ça fait du bien !
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superesistant
4 juin 2008 14:36
bonjour...
bon vu que je scotche pas mal sur elle ( surtout depuis la jeune fille aux perles... ) je me suis enfilé les 4 chansons dispo sur son myspace à elle, et suis assez déçu finalement par la mremière écoute... c’est peut être du aux arrangements trop lourds sur sa voix.. je sais pas...
apparement une deuxième écoute est nécessaire, mais pour ces beaux yeux que ne ferait on pas.. !!!!
en plus si lerma n’aime pas, çà ne me donne que plus envie de tester !!
à propos que pense lerma de la voix de carla S., autre belle qui s’est lancée dans la chanson .. ????
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Yohan
4 juin 2008 16:22
je vous crois assez Superrésistant pour en reprendre un peu, sans vous faire prier
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Francis
4 juin 2008 14:50
"Lips d’ont lie", je ne suis pas certain que le titre soit si bien choisit que cela, au vu de la générosité, qui m’a toujours paru suspecte, des lèvres de la belle ;) ...
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Yohan
4 juin 2008 15:56
@francis
Je suis perduadé qu’elle est tout ce qu’il y a de plus naturel. La petite n’a que 23 ans, et à ces débuts elle avait les mêmes, il me semble, mais sans tous les produits qui les font briller. Où alors les starlettes vont vite lui demander l’adresse de son chirurgien
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Yohan
4 juin 2008 16:20
@ castor
toujours à chercher un petit nid douillet dans un coin bien discret ?
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Yohan
4 juin 2008 19:13
Serait-ce l’homme : http://www.johnhiatt.com/
Pas mal dans le genre roots pour écouter en cadillac décapotable
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Olga
4 juin 2008 20:06
Son site est bien fichu en tout cas. Je suis allée jeter un oeil dans ses lyrics. C’est pas très palpitant :
"It’s like I got two hearts with you baby
Like I’ve got two ears
It goes in one and out the other
Whenever you are near"Mais ça devrait suffire pour une écoute en cadillac décapotable...
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