Michael Jackson : « Nouvelle Star » !
Alors que moult aficionados, adeptes du « messianisme jacksonien », annonçaient sa résurrection pour le jour de Pâques (les rumeurs les plus folles courent sur Internet et autres pour nous confirmer que Michael Jackson est vivant !), on peut aisément constater que, depuis sa mort, le King of Pop a comme redoré son blason, archi-doublé sa veste de vison et acquis un nouveau public, d’où les ventes incroyables de ses disques (plus de trente et un millions d’albums vendus depuis le 25 juin 2009) et le contrat en or signé par Sony Music : 250 millions de $ aux ayants droit de Michael pour exploiter la « franchise Jackson », une dizaine de sorties d’albums étant prévues, mâtinant reprises et inédits ; « nous et Sony pensons que l’avenir est sans limite pour Michael Jackson », dixit John Branca, exécuteur testamentaire et avocat de la star. Michael Jackpot, autre nom possible pour Bambi.
Ce « nouveau public », contrairement à nous (enfants du rock nés dans les années 60 ou 70 ou même avant - 73 pour ma part), n’a pas connu la puissance de déflagration phénoménale du King of Pop de son vivant, je vous parle surtout du génie des eighties (Thriller, Bad), associé au non moins fameux Mister Q, aka Quincy Jones. A cette époque, les rockeux chevelus, encore accros à leurs Stones et Beatles beaux comme Bowie, en avaient pris un coup. Sa grâce féline, issue de la soul Motown et de la funk attitude de James Brown, en ringardisait plus d’un. Malgré sa mort, Michael est plus présent que jamais. Il n’a jamais été aussi vivant depuis qu’il est mort ! Ces temps-ci, passez au rayon musique de
« Cette saison, Jackson a été une source d’inspiration pour les candidats de la " Nouvelle Star ". Il y a un nouveau public pour lui, c’est indiscutable. », déclare le critique rock aux lunettes noires Philippe Manœuvre dans VSD (n°1700, mars 2010), juré de l’émission phare de M6. Etant fan du King of Pop, et étant tombé tout petit dans le chaudron magique de la jacksonmania, je ne peux que m’en réjouir car les hommages que rendent tous ces djeun’s au mythe Jackson ne cessent de prouver à quel point la star était unique, hors normes. On ne l’a que trop réduit à ses pas de danse, en oubliant à quel point il pouvait se montrer compositeur de talent et interprète exceptionnel ; sa voix solaire pouvant passer, dans une même plage, d’un chant lyrique à des halètements de chat écorché. C’est très dur de chanter Billie Jean, de chanter Bad ou Jam, il faut varier le ton, être doté d’une amplitude vocale redoutable et suivre une rythmique adepte des grands écarts. On le voit bien avec les nombreux candidats de
Faut-il pour autant se moquer de ces hommages maladroits ? Que nenni ! Car au-delà du risible, c’est également touchant : on le sait, MJ a toujours embrassé un public très large, et ces expressions populaires, à ne pas confondre avec populistes, sont le signe manifeste que, plus de dix mois après sa mort, la superstar est toujours, plus que jamais, un catalyseur bigger than life suscitant une multitude de réactions en chaîne, des plus pointues aux plus innocentes, et c’est très bien ainsi. Ces « copies » ou épigones*, dans leur difficulté éprouvée à atteindre les cimes du Maestro Pop, ne cessent de mettre en valeur l’original alors pourquoi s’en plaindre !
* 2ième photo extraite de la série des sosies de Michael Jackson, par la photographe plasticienne Valérie Belin, 2003.