lundi 24 juin 2019 - par Sylvain Rakotoarison

Mickael Jackson, l’enfant-roi de la scène mondiale

« C’est elle que j’étudiais, sa façon de bouger, sa façon de chanter, sa façon d’être, tout simplement. Et après, je lui disais : "Je veux être exactement comme toi, Diana [Ross]". » (Michael Jackson).



Il y a dix ans, le 25 juin 2009 à Los Angeles, le "roi de la pop" Michael Jackson est mort à l’âge de 50 ans (né le 29 août 1958), foudroyé à son domicile par une overdose médicamenteuse. Un corps pourtant en bonne santé bien qu’un peu maigre, mais un corps devenu une véritable armoire à pharmacie avec son stock de médicaments, de calmants et d’excitants en pagaille. Son médecin a été condamné à quatre ans de prison pour homicide involontaire le 7 novembre 2011 par la cour supérieure de Los Angeles. Le médecin avait eu l’indécence d’évoquer l’hypothèse du suicide alors que le chanteur préparait son grand retour sur scène le 13 juillet 2009 à Londres, départ d’une nouvelle série de concerts prévue jusqu’au 6 mars 2010.

La chanteuse Diana Ross (75 ans), sa marraine artistique, l’a présenté aux médias en août 1969. Après avoir chanté avec ses frères pendant une dizaine d’années, Michael Jackson est devenu une véritable star avec la sortie de son sixième album "Thriller", le 30 novembre 1982, coproduit par Quincy Jones. Dès la première année, 10 millions d’exemplaires furent vendus, et plus de 66 millions d’exemplaires en tout, faisant de ce disque le plus vendu de tous les temps. Il contient plusieurs tubes très connus (dont "Billie Jean" et "Beat It").

Michael Jackson n’était pas du même calibre que Johnny Hallyday. Les Américains voient toujours tout en grand ! Lui valait plusieurs milliards de dollars à sa mort. Troisième, avec 350 millions d’exemplaires, sur le podium de plus grand nombre de disques vendus de tous les temps, après les Beatles et Elvis Presley, et auteur du disque le plus vendu au monde. Tout est gigantesque avec lui. Même les dettes, paradoxalement. Il avait un train de vie à tenir.

Il faut imaginer ce qu’il se passe dans la tête de quelqu’un qui est devenu une star mondiale, durable, et ultrariche. On ne pourrait plus être normal, même si on en avait la volonté. Il y a un nombre de zéros qui fait qu’on sort des réalités matérielles et psychologiques d’une société. Mégalomanie ? Toutes les stars sont mégalos. Mais Michael Jackson l’était particulièrement : il se faisait même tailler des costumes de véritables chefs d’État, ou de généraux d’opérette.

L’exemple est frappant avec sa rencontre à la Maison-Blanche le 14 mai 1984 : le Président Ronald Reagan, ancien acteur mais avant tout, un Président qui a redonné fierté aux Américains (après l’humiliation du Vietnam et de la prise d’otages à Téhéran), l’a reçu avec son épouse Nancy Reagan en véritable chef d’État. Toujours une main dans son gant blanc à paillettes (l’un de ces gants a été vendu aux enchères pour 325 000 dollars à un oligarque chinois !).

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La folie, ce qu’il a fait de son corps ? Vouloir se décolorer pour être plus "blanc" que "noir" ? Renier son origine ethnique ? Malgré une fratrie aussi artistique que lui. C’est difficile de comprendre, sauf si l’on sait qu’il a eu très tôt une maladie de peau qui l’a dépigmentée de manière peu uniforme. Dès lors, on peut comprendre un médecin qui lui a conseillé de rendre le reste uniforme aussi, surtout dans un contexte professionnel où l’apparence corporelle est essentielle.

On peut aussi comprendre l’horrible perruque des dernières années, cachant une calvitie naissante (et peut-être aussi les cicatrices dues à un incendie le 27 janvier 1984 qui lui brûla les cheveux, il a eu des greffes du cuir chevelu), mais il est plus difficile de comprendre les charcutrisations multiples de son nez. Ainsi, l’évolution du visage de la fin des années 1970 (il avait une vingtaine d’années) à la fin de sa vie a été énorme, comme s’il était une sorte de robot, une sorte de Frankenstein de la chirurgie plastique.

Des polémiques et des scandales, Michael Jackson en a eu beaucoup. Les principaux, ce furent les accusations de pédophilie. Les deux seules affaires qui sont sorties officiellement, rendues publiques respectivement le 17 août 1993 et le 18 novembre 2003, n’ont jamais rien prouvé dans un sens ou dans un autre, et se sont terminées, comme souvent aux États-Unis, par une transaction (transaction du 25 janvier 1994, et classement sans suite par la justice le 22 septembre 1994, et acquittement le 13 juin 2005 pour la deuxième affaire).

Il est vrai que la tentation était forte, pour des proches, de vouloir bénéficier d’une part du gros gâteau financier dont bénéficiait le chanteur (en clair, de devenir maître chanteur pour extorquer des fonds au chanteur). Plus récemment, dans un documentaire diffusé le 25 janvier 2019, donc bien après sa mort, deux hommes ont porté des accusations d’agressions sexuelles lorsqu’ils étaient enfants. Mais que dire d’accusations portées après sa mort, et donc, dans l’incapacité de se défendre ?

Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas été l’auteur de ce qu’on lui a reproché et il serait certainement impossible de savoir un jour la réalité. Il est probable que Michael Jackson avait une fascination pour les enfants, car c’était un âge qu’il n’a pas vraiment connu (il a commencé à chanter publiquement à l’âge de 6 ans). Le succès rapide l’a probablement figé dans une psychologie d’adolescent. A-t-il toujours respecté les enfants et les adolescents qu’il fréquentait ? La justice ne l’a en tout cas jamais condamné. Le père de l’enfant qui était à l’origine de la première affaire, étouffée par une transaction, s’est suicidé quelques mois après la mort du chanteur et après la révélation non confirmée que son enfant aurait menti en 1993.

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Marié deux fois (dont la fille d’Elvis Presley), la star a eu trois enfants, dont le dernier fut engendré par GPA. Le 19 novembre 2002, en déplacement à Berlin, Michael Jackson scandalisa beaucoup de monde en montrant aux journalistes son troisième enfant, alors âgé de neuf mois, en le suspendant quelques secondes dans le vide depuis son balcon au quatrième étage. Une imprudence que le chanteur lui-même regretta par la suite. Mentalité d’adolescent ?

Parallèlement à ces scandales (auxquels on pourrait ajouter quelques "plagiats" dans ses chansons), Michael Jackson s’est beaucoup investi dans les œuvres de charité, notamment en coécrivant la célèbre chanson "We are the World" qui fut enregistrée par la réunion de quarante-quatre stars internationale le 28 janvier 1985 pour faire des appels aux dons contre la famine en Éthiopie. Sorti le 7 mars 1985, le disque fut vendu à plus de 20 millions d’exemplaires et a apporté plus de 60 millions de dollars à l’aide humanitaire. Cette chanson fut chantée en son hommage le 7 juillet 2009 lors de ses funérailles retransmises à la télévision et suivies par des centaines de millions de téléspectateurs.

Bien entendu, le génie artistique ne peut excuser, compenser ou encore admettre des infractions à la loi le cas échéant, surtout s’il s’agit d’abus auprès de mineurs, mais les rumeurs jamais prouvées et les brouillages médiatiques existant autour de la personnalité très controversée de Michael Jackson ne doivent pas faire oublier la raison de cette hypermédiatisation. Car s’il a eu, à l’évidence, le génie du marketing commercial, son succès planétaire n’est pas venu de nulle part,mais de son propre mérite.

Des chansons qui sont devenues de "tubes" internationaux, accompagnées de clips vidéos (au début des années 1980, c’était très innovant) et surtout, d’une chorégraphie déconcertante. Je parlais de robot pour son visage, mais on pourrait en dire autant pour sa manière de danser.

Le mieux, c’est de ne pas en écrire plus, mais de l’écouter et de le regarder. Je propose ici six échantillons, parmi les plus célèbres, de son répertoire.


1. "Billie Jean" sortie le 2 janvier 1983.









2. "Beat It" sortie le 2 février 1983.









3. "Wannna Be Startin’ Something" sortie le 8 mai 1983.






4. "Thriller" sortie le 2 novembre 1983.









5. "Bad" sortie le 7 septembre 1987.









6. "Smooth Criminal" sortie le 5 octobre 1988.






Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 juin 2019)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Michael Jackson.
Zizi Jeanmaire.
Michel Legrand.
Ennio Morricone.
Francis Lai.
Leonard Bernstein.
Jean-Michel Jarre.
Barbara Hannigan.
Micheline Presle.
Boris Vian : le Déserteur.
Maurice Druon : le Chant des Partisans.
Jacques Brel.
Charles Aznavour.
Maurice Chevalier.
Annie Cordy.
Johnny Hallyday.
Serge Gainsbourg.
Claude François.
Henri Salvador.
Barbara chantée par Depardieu.
Georges Brassens.
Léo Ferré.
Christina Grimmie.
Abd Al Malik.
Yves Montand.
Daniel Balavoine.
Édith Piaf.
Jean Cocteau.
Charles Trenet.

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5 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 24 juin 2019 16:48

    Enfant-roi ou roi pédophile. Le profil de Rako est de plus en plus écoeurant. Et cela défend l’affaire Vincent Lambert. Pourtant on achève bien les chevaux. Nos sentiment envers les humains seraient-ils empreint d’une forme de sadisme ???? A méditer.


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 24 juin 2019 21:06

    L’ auteur n’ aime que la réussite. Sans distances...


  • machin 25 juin 2019 08:01

    Quand je vois les larmes de certains à la mort d’un taré qu’ils n’ont jamais rencontré, j’ai peine à imaginer leur désespoir à la mort de leur maman...


  • ZenZoe ZenZoe 25 juin 2019 10:35

    Plus généralement, on voit les désastres psychologiques du star system à l’américaine sur des enfants poussés très jeunes sur la scène par leurs parents cupides et mégalos (un père très violent et incestueux même dans le cas Jackson). Pendant que d’autres parents poussent eux leurs gamins vers des stars dévoyées et ensuite leur collent un procès. Même quand ces stars sont mortes depuis des années.

    Michael Jackson, complètement barré (Wacko Jacko) et sans doute en grande souffrance, est le produit « phare » et parfaitement illustratif de ce système que personnellement je trouve dégueulasse, et je me réjouis de savoir qu’en France, les enfants sont bien mieux protégés.

    PS : ceci dit, le bonhomme était réellement un génie musical et un danseur hors-pair. Il avait au moins cette carte-là dans la vie, et il l’a jouée à fond.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 25 juin 2019 10:52

    Rako, macroniste dévoile son vrai visage. Voir article sur Brigitte et Macron,...L’horreur de l’euthanasie est déviée perversement vers l’acception de l’ignoble,...


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