vendredi 25 juin 2010 - par Theothea.com

« Mission Florimont » en ambassade estivale au Théâtre Michel

Difficile d’échapper à la Mission Florimont à moins de vouloir s’empêcher de rire au théâtre, ce qui reste une option légitime si l’on considère l’addiction de certains spectateurs qui, depuis « Le tour du monde en 80 jours » en passant par « Les caprices de Marianne », suivent aveuglement l’auteur Sébastien Azzopardi du Café de la Gare au Lucernaire tout en contaminant le Tristan Bernard avant de se rendre au théâtre Le Temple et maintenant au Théâtre Michel.

Et ce n’est pas parce qu’à la faveur de l’avant-dernier déménagement, Aurélie Konate s’est substituée à Julie Victor auprès des quatre garçons qu’une nomination aux Molières 2010 a pu leur être évitée, tant leur mission ne peut parvenir à se soustraire aux gages de la facétie.

Ces cinq comédiens, parmi lesquels l’auteur a réussi récemment à s’infiltrer, sont donc obligés de composer avec le buzz hilarant qu’un public friand de chevauchée dans l’anachronisme, fomente à l’insu de leur image de marque.

Voilà donc que François 1er, sous la pression belliqueuse et toute germanique de Charles Quint, se trouve contraint de négocier avec Soliman le magnifique pour obtenir le renfort de l’Empire Ottoman.

Cependant tous les émissaires du Roi de France ont successivement échoué dans cette requête diplomatique. Il n’en reste qu’un seul à envisager ; c’est incontestablement le plus incompétent du lot à disposition mais, en dernier recours, Florimont de La Courneuve va donc partir en ambassade, accompagné d’une espionne que le Vatican va, subrepticement, lui coller aux basques.

Les péripéties que le couple improbable va subir, au cours d’un itinéraire farfelu censé le mener du Louvre à Constantinople, sous les assauts inconsidérés d’un trio de Branquignols élevés au Monty Python show, s’affiche résolument, sans queue ni tête.

Et c’est précisément ce qui fait son charme et produit cette extrême séduction dont le public raffole, pourvu qu’on accepte de lâcher les baskets à l’Histoire toute faite, enseignée depuis Charlemagne.

Ainsi, entre blagues de potache et croche-pieds aux idéologies politiques, l’entente cordiale entre la Turquie et la France va se trouver mise à contribution d’une malice autorisant un exutoire du plus bel acabit.

Que vive la Mission Florimont !….

Visuel affiche 

MISSION FLORIMONT - Theothea.com *** - de Sébastien Azzopardi & Sacha Danino - mise en scène : Sébastien Azzopardi - avec en alternance : Aurélie Konate, Sébastien Azzopardi, Guillaume Bouchède, Erwan Creignou, Franck Desmedt, Gilles-Vincent Kapps, Olivier Solivères & Rodolphe Sand - Théâtre Michel




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