mardi 27 mars 2007 - par Emile Mourey

Monsieur le Ministre, où est Bibracte ?

Vilipendé hier, aujourd’hui réhabilité, Napoléon III est pour beaucoup dans le renouveau de l’archéologie française. Et pourtant, erreur malencontreuse, quand il se rend sur le site d’Alésia, c’est lui qui décide que l’armée de secours gauloise a lancé son attaque sur l’étroit mont Rhéa alors qu’il ne pouvait échapper à son conseiller et aide de camp responsable des fouilles, le futur colonel Stoffel, et que seule la montagne de Bussy permettait une attaque sur un large front.

Et parce que la rédaction de son ouvrage sur Jules César prenait du retard, c’est encore lui qui pousse un colonel Stoffel hésitant à cautionner la localisation de Bibracte au mont Beuvray alors que "l’installation sur cette montagne défie apparemment toute logique si l’on se réfère aux conditions topographiques et climatiques pour une agglomération qui se veut urbaine" (Revue Gallia 55, 1-140, p. 9).

Et c’est parce que le président Mitterrand avait hâte que soit achevé sur cette hauteur le dernier de ses grands travaux qu’on y a construit le Centre archéologique européen... avant que les fouilles ne livrent leurs résultats.

Bref, les membres de la Société éduenne d’Autun ont fait le mauvais choix car il apparaît aujourd’hui que c’est le Mont-Saint-Vincent qu’il aurait fallu choisir pour de nombreuses raisons, topographiques, climatiques et autres (voir mon article du 14 février : Bibracte, capitale gauloise).

Depuis l’observatoire installé sur l’ancien moulin, au centre de la Bourgogne du sud, ils auraient pu découvrir un vaste horizon, un paysage de collines parsemé de fermes et de villages prospères. Ils auraient pu entendre l’archéologue Henri Parriat leur dire que "les prodigieuses murailles cyclopéennes, qui à l’est supportent les terrasses sur lesquelles s’étagent maisons et jardins, ne sont pas sans rappeler les grandes enceintes fortifiées des âges du bronze et du fer. Qu’au demeurant, il n’est pas croyable que l’homme de ces époques lointaines n’ait pas songé à utiliser les admirables possibilités défensives du site."

Ils se seraient dirigés vers le temple que le rhéteur Eumène dit être consacré à Apollon, à la fin du IIIe siècle de notre ère. Mais levant leurs yeux vers le tympan du porche, ils auraient aperçu un personnage auréolé dans sa mandorle cosmique, levant la main droite comme un juge à l’image du roi Salomon, la main gauche reposant sur un livre de pierre.

A l’entrée de la nef, c’est la chouette gréco-phénicienne qui les aurait accueillis du haut de son chapiteau, puis à l’intérieur, ils auraient découvert une fantastique évocation des fondateurs de la cité. Ces hommes étaient des hommes-lions.

Ensuite, en fouillant le sol, ils auraient pu mettre au jour toutes les preuves archéologiques nécessaires et suffisantes pour comprendre comment cette cité est née et comment elle s’est développée jusqu’à devenir une presque capitale de la Gaule : au pied de la hauteur, de nombreux cimetières et tombes que les archéologues attribuent aux Mérovingiens, je ne sais pas pourquoi. Non loin de là, le fameux trésor de Gourdon aujourd’hui au musée de Saint-Germain-en-Laye que les spécialistes attribuent aux Burgondes "bouffeurs d’ail et d’oignons" selon la description qu’en a donnée Sidoïne Apollinaire. Encore un peu plus loin, les sites des peuplades alliées Blannovices de Blanot et Brannovices de Brançion. En descendant dans la vallée, on leur aurait montré l’endroit de la Saône où ces Eduens ont perdu l’anse d’un vase en bronze à décor de lion, et en continuant sur le trajet de leurs grandes expéditions coloniales, le fantastique vase de Berne, le chaudron en bronze de Hochdorf orné de lions, et d’autres qu’on reconnaît facilement à leurs anses ou à leurs pieds à pattes léonines.


Au moment de terminer cette visite résumée à l’extrême, je pense aux membres de la Société éduenne d’Autun, parce qu’ils sont dépositaires d’une parcelle importante de notre histoire. Ont-ils vraiment conscience des merveilles que leur cathédrale recèle ? A eux, aux responsables de la culture et à mes concitoyens, sans exclusion aucune, il faut dire que c’est une grave erreur que de ne pas conserver le souvenir de ceux qui nous ont précédés sur le sol de la patrie.


Erratum. La statuette retrouvée sur le site est-elle une déesse, une reine ou un roi ? Est-ce une statuette gauloise, phénicienne ou sémite ? Sa coiffure est-elle une couronne ou l’évocation de la muraille oppidumique ?

Le vase du musée de Berne a été trouvé sur un site de La Tène, à Grächwil. J’en ai donné une explication détaillée dans mes ouvrages. On peut en voir une reproduction sur ce site

[->http://www.swissworld.org/eng/history/swissworld.html?siteSect=802&sid=4096415&rubricId=16020].

Le chaudron de Hochdorf faisait partie du mobilier d’une riche tombe princière, près de Stuttgart, datée du premier âge du fer. J’en ai parlé dans mes ouvrages en attirant l’attention sur la taille du prince, réincarnation probable d’Héraclès/Hercule, fondateur de Bibracte et autres lieux, marchant à la tête des armées gauloises. On peut voir une reproduction de ce chaudron sur le site

[->http://www3.iath.virginia.edu/Barbarians/Sites/Hochdorf/Hd_cauldron.html]

La transmission du pouvoir de Bibracte à Autun est une sculpture d’un chapiteau de la cathédrale de la ville éduenne, colonie de l’antique Mont-Saint-Vincent.

E. Mourey

[->http://www.bibracte.com]

Cet article est un extrait de mes ouvrages et une réécriture



79 réactions


  • tvargentine.com lerma 27 mars 2007 10:07

    Bravo et merci


  • LE CHAT LE CHAT 27 mars 2007 10:15

    passionnant comme toujours , Emile smiley je ne connaissait pas les hommes lions gaulois...


  • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 11:08

    « Mais levant leurs yeux vers le tympan du porche, ils auraient aperçu un personnage auréolé dans sa mandorle cosmique, levant la main droite comme un juge à l’image du roi Salomon, la main gauche reposant sur un livre de pierre. »

    Oui, c’est le Christ en gloire qui tient dans sa main gauche le livre de Dieu et qui probablement (la photo est trop petite pour qu’on le distingue nettement) est en train de bénir de sa main droite.

    En France, une des plus anciennes mandorles se trouve sur un sarcophage mérovingien dans la crypte de Jouarre. Pour rappel les Mérovingiens c’est Ve-VIIIe siècle après JC.

    Quel est le rapport avec les Celtes, Bibracte...


    • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 11:18

      Autour du Christ se trouvent les apôtres Pierre et Paul.

      Ici le tympan en entier et en détail ainsi que d’autres photos de cette très belle église romane.

      http://www.romanes.com/Mont-Saint-Vincent/Saint_Vincent_de_Mont_Saint_Vincent_0020.html


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 11:58

      @ Alake

      Il est possible que le personnage de gauche tienne une clef mais pour en être sûr, il faudrait examiner la sculpture de très près car elle est très abimée. Si c’est le cas, tout ce que l’on peut dire , c’est qu’il s’agit - peut-être - de la clef mystique qui permet d’ouvrir la porte du ciel. Qu’on ait attribué par la suite ce symbole à Saint Pierre, dans l’Evangile et dans les sculptures qui ont suivi, il y a là une logique que l’on peut parfaitement comprendre.

      Quant au personnage central, tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il lève sa main droite avec deux doigts dressés. Rien ne dit que cela soit pour bénir comme cela se fera par la suite.


    • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 12:03

      Et qui serait ce personnage central selon vous ?


    • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 12:07

      autre question, de quelle époque daterait ce tympan ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 12:18

      @ Alake

      Très bonne question et question centrale. D’où la nécessité du débat.

      Vu que je situe la Bibracte gauloise à Mont-Saint-Vincent, vu que j’identifie cette église au temple de la cité, vu que je n’y voie à l’intérieur qu’une évocation des fondateurs qui en sont à l’origine, vu que je trouve dans l’architecture de ce temple d’étonnantes ressemblances avec la description que la Bible donne du temple de Salomon construit par les artisans de Tyr, vu que Diodore de Sicile dit qu’Alésia (Mt-St-Vincent/Bibracte) a été fondée par les habitants de Tyr, vu qu’en retraduisant les discours du rhéteur Eumène à la fin du IIIème siècle, j’identifie Augustodunum à Mont-Saint-Vincent et cette église au temple d’Apollon dont il parle, vu que etc... etc... je ne peux identifier le personnage central au Jésus-Christ des évangiles. Ensuite, il faut réfléchir.


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 12:21

      @ Alake

      Il faut réfléchir.


    • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 12:33

      Monsieur,

      je vous laisse toutes les considérations militaires car je n’y connais rien, mais je ne peux pas vous laisser dire de telles choses sur les sculptures du Mont-Saint-Vincent !!! Ce sont des sculptures typiquement romanes ! N’importe quel étudiant en première année d’histoire de l’art vous le dirait...

      Le personnage central est le Christ en gloire, le tympan date de la fin du 11e - début 12e siècle il n’y a pas à réfléchir, à moins que vous ne soyez aussi un spécialiste de sculpture romane...

      Je précise je suis historienne de l’art et pas quelqu’un qui parle sans savoir juste pour le plaisir de vous contredire...


    • (---.---.30.80) 27 mars 2007 13:09

      encore les délires du colonel !

      bon alors vous citez Diodore de Sicile mais il ne dit pas que ce sont les habitants de tyr mais Hercule lui même qui a fondé Alésia livre V. XXIV.

      « Après avoir parlé des îles situées à l’occident, nous croyons à propos de dire un mot des nations voisines de l’Europe, que nous avons omises dans les livres précédents. Jadis régnait, dit-on, un homme célèbre dans la Celtique, qui avait une fille d’une taille et d’une beauté sans pareille. Fière de ces avantages, elle refusa la main de tous les prétendants, n’en croyant aucun digne d’elle. Dans son expédition contre Géryon, Hercule s’arrêta dans la Celtique, et y construisit la ville d’Alésia. Elle y vit Hercule, et, admirant son courage et sa force extraordinaire, elle s’abandonna à lui très volontiers, et aussi avec le consentement de ses parents. De cette union naquit un fils nommé Galatès, qui surpassa de beaucoup ses compatriotes par sa force et son courage. Arrivé à l’âge viril, il hérita du trône de ses pères. Il conquit beaucoup de pays limitrophes, et accomplit de grands exploits guerriers. Enfin, il donna à ses sujets le nom de Galates (Gaulois), desquels tout le pays reçut le nom de Galatie (Gaule) » traduction Ferdinand Hoefer (1851)

      difficile d’être crédible après, non ?

      bref inventez, continuez vos billevesées, ce que toute personne s’interessant à l’art voit comme une sculture romane (fin 11ème début 12ème siècle) vous préférez croire qu’elle a 1000 ans de moins — rien que ça ! uniquement pour tenter d’étayer vos théories fumeuses.

      l’archéologie ne se fait pas dans les ministères, mais ils doivent bien rire tout de même (ou pleurer en voyant vos fans), pourquoi ne pas mettre en évidence toutes les réponses que vous avez obtenues des autorités compétentes ?

      allez Saint Mourey est là dormez bien brave gens, le centre du monde est bien surveillé


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 13:32

      @ Alake

      Il faut réfléchir.


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 13:59

      @ (IP:xxx.x70.30.80)

      Primo. Je ne pense pas qu’on puisse parler d’Hercule dans le texte de Diodore de Sicile comme vous l’affirmez. Hercule est romain. Il faut plutôt, à mon sens, traduire par Héraclès. Or il semble bien qu’avant d’être honoré par le monde grec, Héraclès soit « né » dans le monde phénicien et probablement à Tyr. Il est même très possible qu’il faille faire remonter le mythe jusqu’au Gilgamesh de Sumer. J’aurais même tendance à rapprocher Héraclès du dieu Melquart de Tyr ((Hérodote 2.44).

      Secundo. La citation que vous citez va plutôt dans le sens de mes hypothèses. En outre, vous oubliez de citer un autre passage dans lequel ce même Diodore écrit qu’Alisum aurait été fondé par les habitants de Tyr. Comme vous le savez, les auteurs de cette époque écrivaient souvent en reprenant des informations qui leur venaient de sources diverses et entre lesquelles ils n’établissaient pas toujours un lien.

      Pouvez-vous, s’il vous plaît, me retrouver ce texte, car cela ferait avancer notablement notre débat ? Merci.


    • (---.---.30.80) 27 mars 2007 15:04

      Emile, Diodore de Sicile a écrit sa bibliothèque historique à Rome et donc quand il parle d’Hercule, je crois qu’il sait très bien de qui il parle.

      ensuite non cela ne vas pas dans votre sens puisque vous dites qu’Alesia selon Diodore de Sicile a été créé par les habitants de tyr or ce n’est pas ce qu’il dit !

      mais vous avez raison, il ne faut pas se fier aux auteurs antiques je suis heureux que vous vous en rendiez enfin compte, j’espère alors que vous réviserz vos jugements sur Flavius Joseph


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 15:35

      @ IP:xxx.x70.30.80

      Je pense, bien au contraire, qu’il faut faire confiance aux auteurs anciens. Ces gens-là étaient beaucoup plus instruits qu’on ne pense, d’autant plus qu’ils pouvaient avoir accès à des informations et documents que nous n’avons plus. Voyez, par exemple, la somme d’informations qui a disparu dans l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie.

      En ce qui concerne notre divergence entre Hercule et Héraclès, je note que je ne suis pas le seul à penser qu’il s’agit d’Héraclès. Diodore de Sicile écrivait au Ier siècle avant J.C.. Tout laisse à penser que son oeuvre est, en partie, une oeuvre de compilation. Le souci de ces auteurs était de remonter le plus loin possible dans le temps. Une fondation de Bibracte par un Hercule romain ne s’explique pas dans le contexte historique de l’époque.


  • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 11:33

    De l’auteur

    Je viens d’envoyer à l’instant le e-mail suivant :

    Monsieur le Préfet de la Région Bourgogne, Madame la Directrice de la Direction des Affaires Culturelles de la région Bourgogne, Madame la Sous-directrice de l’Archéologie,

    J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur une question posée à M. le Ministre de la Culture dans l’édition de ce jour du journal citoyen « Agoravox » d’internet.

    Cette question a pour objet la localisation du site de Bibracte.

    Nous ne doutons pas que le Ministre où vous-mêmes allez nous donner votre position en tant que puissance publique chargée notamment de la culture et cela, pour une juste information des citoyens qui s’intéressent à cette question.

    E. Mourey, auteur de la question.


    • La mouche du coche la Mouche du coche 27 mars 2007 13:27

      Je pense sincèrement que M. Mourey est le seul auteur sur ce site dont DW est jaloux. Pour tous les autres, il sent qu’il peut les égaler mais cela ne l’intéresse pas.

      le militaire contre l’artiste. smiley


  • chti (---.---.61.65) 27 mars 2007 13:15

    question a alake je suis du nord, les mérovingiens sont-il descendu autant vers le sud ? question a alake et demian west(entend qu’artiste) peut-on parler d’art roman sous les mérovingiens ?


    • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 13:26

      Je n’ai pas parlé d’art roman pour les Mérovingiens et je n’ai pas dit que les Mérovingiens étaient descendus au sud. J’ai dit qu’en France la première représentation de mandorle remontait aux Mérovingiens donc bien après Bibracte...C’est une iconographie typique du Moyen-Age.

      Je parlais d’art roman pour l’église Saint-Vincent. L’art roman commence au XIe siècle donc l’art mérovingien n’est pas de l’art roman. smiley


  • Antenor (---.---.8.134) 27 mars 2007 13:34

    @ Alake

    Je n’y connais rien en architecture, mais il me semble que les voûtes dites romanes étaient utilisées bien avant le XI ème siècle.


  • chti (---.---.61.65) 27 mars 2007 13:44

    antenor allez sur le site cité par alake.


  • Alake (---.---.251.50) 27 mars 2007 13:50

    La voûte dite romane s’appelle en fait la voûte en berceau. Elle était déjà utilisée dans l’antiquité romaine et dans les édifices paléochrétiens.

    Ce lien permet d’aborder l’architecture romane

    http://www.collegeahuntsic.qc.ca/Pagesdept/Hist_geo/Atelier/Parcours/romane .html


  • Antenor (---.---.8.134) 27 mars 2007 14:06

    @ Alake et Chti merci pour les liens

    Je me garderais bien de tout jugement sur cette église, par contre je fais confiance au Colonel pour la localisation de Bibracte. Je pense que de manière générale il regarde dans la bonne direction en désignant l’Orient comme le déclencheur du développement celte.


  • Zozo (---.---.79.1) 27 mars 2007 14:11

    M.Mourey, j’ai maintenant acquis l’intime conviction que vous prenez vos désirs (délires ?) pour des réalités. Déja le coup du chapiteau aux feuilles druidiques dans votre article précédédent vous avait complètement discrédité, mais là, prendre ce qui n’est « qu’un » christ en mandorle comme on en connait tant d’autres sur les tympans des églises romanes, pour je ne sais quelle figure de temple dédié à Apollon...J’en reste muet.

    Je peux juste vous recommander d’aller faire un tour prochainement aux futurs musée des monuments français qui va réouvrir ses portes en septembre prochain au palais de Tokyo. Vous y verrez plein de choses instructives et aurez l’occasion de revoir vos thèses surréalistes.


    • (---.---.109.12) 27 mars 2007 15:18

      Informez-vous au lieu de critiquer aveuglément : Sa lecture du chapîteau est tout à fait au goût du jour.


    • Spartakus (---.---.235.154) 27 mars 2007 15:34

      Sa lecture d’un chapiteau qui a sans doute été rénové est tout à fait d’actualité.

      Il y a dans une église près de chez moi une gargouille de démon qui est la preuve que Satan a élu domicile dans la maison de Dieu.

      A moins que vous ne vouliez signifier que la lecture de Monsieur Mourey est dans la veine shamano-wiccane qui agite la spiritualité contemporaine ? En ce sens, il y a effectivement actualité.

      J’ai appliqué les méthodes scientifiques explicitée par un des personnages du roman d’Umberto Ecco « Le Pendule de Foucault » et je puis dire sans problème que la Grande Pyramide est en fait un temple celte copié sur les épures de Stonehenge.

      Par la loi des semblances et des affinités tout est symbole de tout.


    • (---.---.109.12) 27 mars 2007 16:16

      Informez vous des actualités archélogiques au lieu de railler.


    • (---.---.30.80) 27 mars 2007 16:29

      ben justement ce n’est pas en lisant Emile que l’on va s’informer des dernières nouvelles archéologiques !!


    • Spartakus (---.---.235.154) 27 mars 2007 16:39

      Pardon, mais en quoi la « lecture » de monsieur Mourey colle-t-elle à l’actualité archéologique ? Auriez-vous les références ainsi que des exemples concrets afin de nous aider, nous pauvres ignorants, à y voir plus clair dans ce débat de « spécialistes » ?

      Il va de soit que l’on ne peut, dans l’absolu, refuser l’influence grecque dans la Gaule pré-romaine : marchands, mercenaires, voyageurs, ... Les mouvements de populatiosn furent, à cette époque, plus riches et denses que ce que l’on veut habituellement le croire. Maintenant, il s’agirait d’apporter des preuves matérielles que cette influence - croisée si j’ai bien compris le propos de monsieur Mourey - ait donné naissance à des villes, des artefacts et autres matériaux utiles à exemplifier, autrement que par l’assertion pure, ces influences.


    • (---.---.219.87) 27 mars 2007 23:15

      Je ne suis pas plus spécialiste que vous, mais sans doute plus curieux. Arte a diffusé un reportage montrant des dernières trouvailles archéologiques sur l’univers celte. Intitulé « Sur la trace des celtes », il est disponible sur artevod.com.

      En 2000 a eu lieu un colloque sur la figuration et l’abstraction dans l’Europe ancienne (http://www.ff.cuni.cz/dok/prednasky/konfFA.htm). Cette page vous donnera une mine de pistes qui vous permettront peut-être de mieux comprendre l’art laténien.

      Les ouvrages de venceslas Kruta vous permettront peut-être également de mieux comprendre l’art figuratif celte.

      On n’est pas obligé d’adhérer aux thèses d’Emile Mourey, mais il y a loins de là a dire qu’elles sont évidemment absurdes, comme vous le faites, ou que sa réflexion ne s’appuie que sur des analogies gratuites.


    • (---.---.219.87) 27 mars 2007 23:16

      Désolé, le lien est mal passé : http://www.ff.cuni.cz/dok/prednasky/konfFA.htm


  • Spartakus (---.---.235.154) 27 mars 2007 14:29

    Mais Monsieur Mourey, réfléchir à quoi ?

    Quels sont vos preuves ? Datations scientifiques des sculptures ? Voulez-vous dire que ces sculptures sont copiées ou inspirées d’autres plus anciennes ?

    Voulez-vous dire que l’art roman de cette église serait une émanation d’une tradition se transmettant au cours des siècles ?

    Voulez-vous dire que cette transmission prouve l’origine de la fondation de la cité ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 15:52

      @ Spartakus

      C’est beaucoup plus simple que vous ne le pensez. En lisant les Commentaires de César sur la guerre des Gaules, je situe Bibracte au Mont-Saint-Vincent (voyez un de mes articles précédents). En retraduisant les discours d’Eumène, je situe un temple dit « d’Apollon », à l’extrémité du horst. J’y vois dans le cul de four le chrisme de Constantin, dans la nef des chapiteaux très archaïques, des pierres et des sculptures usées par le temps comme jamais je n’en ai vu d’aussi « vieilles ».

      Que voulez-vous, je suis plutôt un manuel. Je n’ai pas appris à redresser des vieux murs ou à restaurer un vieil édifice dans les livres mais sur le terrain. Quand je vois les vieilles pierres de Mont-Saint-Vincent là où les textes me disent qu’elles doivent se trouver, cela ne me surprend pas et je ne vois pas pourquoi il faudrait que je dise le contraire de ce que je pense.


    • Spartakus (---.---.235.154) 27 mars 2007 16:05

      Merci pour cette réponse honnête.

      Donc, on pourrait penser que soit ces statues sont d’« époque » soit elles furent taillées sur base d’une influence antérieure. Je ne suis pas un spécialiste de l’archéologie locale mais je préfèrerais intellectuellement la seconde proposition qui laisse la porte ouverte à l’herméneute poétique de votre relecture de l’histoire.

      Pour le vieillissement des statues et des pierres, il vaudrait la peine d’analyser leur composition pour en déterminer les possibles érosions précoces mais je vous suis tout à fait dans votre interprétation symbolique du lieu. En cela vous resterez inconciliable avec les académiciens et praticiens de la chose historique. Qu’importe que vous ayez raison en fin de compte, car l’on vend bien des souvenirs à Bethleem là où Christ jamais ne vint au monde.


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 16:33

      @ Spartakus

      Il ne s’agit pas de statues mais de sculptures des chapiteaux. Je pense avoir fait suffisamment de travaux de maçonnerie pour m’apercevoir quand il y a des réagréages ou des reprises. Non, tout cela me semble authentique.

      Bien sûr, le chrisme de Constantin peint dans le cul de four est postérieur et ne date que du début du IVème siècle. Récentes, les deux colonnes massives dont on a entouré les colonnes d’origine, à l’entrée du choeur, pour les consolider.

      On a également rehaussé le sol dans l’absidiole gauche qui, probablement, était un baptistère, à l’origine.

      J’ai bien essayé d’expliquer qu’il devait y avoir probablement une conduite enterrée qui pouvait amener l’eau jusque-là, conduite aujourd’hui bouchée, ce qui pourrait expliquer l’humidité qui pourrit les murs.

      La seule intervention où j’ai l’impression d’avoir été écouté, c’est quand les ouvriers ont commencé à enduire les murs. Heureusement que l’architecte des Bâtiments de France a mis holà, Dieu soit loué !


  • Icks PEY (---.---.232.221) 27 mars 2007 14:38

    Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu ?


    • Spartakus (---.---.235.154) 27 mars 2007 14:48

      La marmotte est une résurgence ouvrieuse celte montagnarde. Preuve s’il en était que l’Atlantide est à situer dans les Alpes suisses.


  • Antenor (---.---.8.134) 27 mars 2007 15:13

    @ Emile

    Y a pas de traces d’un temple d’Appolon au Mont Beuvray ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 16:09

      @ Antenor

      Comme je l’ai expliqué dans mes ouvrages et en partie sur mon site internet, la remise en question qu’il aurait fallu se faire fut lorsque Déchelette mit au jour des poteries boïennes au mont-Beuvray (voir son manuel d’archéologie). C’est à ce moment-là qu’il aurait dû se rendre compte qu’il se trouvait sur l’oppidum boïen dont parle César. Comme César dit par ailleurs qu’il avait installé les Boïens qui avaient participé à l’expédition des Helvètes dans le pays éduen, donc sur le mont Beuvray et que ceux-ci y sont restés un certain temps, on comprend qu’ils s’y soient retranchés, qu’ils y ont construit et notamment un temple dont on a d’ailleurs retrouvé la trace... modeste.

      Rien à voir avec un temple d’Apollon.

      Quant au temple d’Apollon du rhéteur Eumène que les historiens situent à Autun, les archéologues le cherchent encore et ne risquent pas de le trouver.

      La confusion vient du fait qu’au temps du rhéteur Eumène, Bibracte (Mont-Saint-Vincent) et Autun portait le même nom : Augustodunum.


    • Antenor (---.---.8.134) 27 mars 2007 17:14

      Je suppose qu’on a pas de trace écrite mentionnant la date de construction de ce temple d’Apollon, ce serait trop beau. Grâce à Eumène on sait au moins qu’il date d’avant l’an 300. On peut supposer qu’Apollon est la traduction romaine de Lug (avec Mercure). Si c’est le cas, le temple dédié à la principale divinité de la Celtique et situé dans une de ses principales capitale politiques, devait avoir de la gueule. Et pour cette période l’argument disant que les Gaulois ne savaient pas faire tenir un mur debout ne tient plus.


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 17:49

      @ Antenor

      Voilà bien le problème.

      On a fait du mont Beuvray un site de référence alors que la plus grande partie des constructions qui y ont été élevées l’ont été par les Boïens lorsque César les a installés sur le site, et cela dans une situation d’urgence, donc sans beaucoup de soin et sans mortier. Et partant de là, on n’a développé qu’une archéologie de plaine, allant même jusqu’à imaginer Vercingétorix habitant dans une ferme à la campagne, vision absolument irréaliste.

      Bien sûr qu’il n’y a aucun document mentionnant le date de construction de l’édifice. D’ailleurs y en aurait-il eu, inutile de faire des recherches. A la révolution, toutes les archives ont été rassemblées pêle-mêle - Dieu sait s’il devait y en avoir - et les révolutionnaires en ont fait un grand feu.

      Quant au nom d’Apollon, il ne désigne évidemment pas le dieu romain très beau, mais plutôt une sorte de préfiguration du Christ. Mais peut-être n’est-ce qu’un nom de circonstance dans l’esprit de la collaboration romano-gauloise du moment.


  • PIE 3,14 (---.---.175.174) 27 mars 2007 20:44

    Continuez c’est excellent !!


    • roumi (---.---.74.206) 27 mars 2007 21:56

      et vous avez fait de la maconnerie aussi

      c’est du ressentis .aussi . le liens ;http://www.collegeahuntsic.qc.ca/Pagesdept/Hist_geo/Atelier/Parcours/romane .html

      est très riche , il y as réflexion à faire .

      réfléchissons .


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 22:17

      @ Roumi

      J’ai regardé le lien que vous m’avez indiqué concernant le premier âge roman. Par rapport à l’archaïsme de ce qu’on trouve dans l’église du Mont-Saint-Vincent, les édifices présentés me donnent l’impression d’être modernes. Entre les deux types d’édifices, je ne peux pas m’empêcher d’y voir un espace de temps de plusieurs siècles. Il est vrai que j’ai connu cette église de Mont-Saint-Vincent avant que les pierres extérieures soient nettoyées et les joints refaits, n’empêche...


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 22:32

      @ Roumi

      J’ai regardé le lien que vous m’avez indiqué concernant le premier âge roman. Par rapport à l’archaïsme de ce qu’on trouve dans l’église du Mont-Saint-Vincent, les édifices présentés comme étant premiers donnent vraiment l’impression d’être modernes. Entre les deux types d’édifices, je ne peux pas m’empêcher d’y voir un espace de temps de plusieurs siècles. Il est vrai que j’ai connu cette église de Mont-Saint-Vincent avant que les pierres extérieures soient nettoyées et les joints refaits, n’empêche...


    • Emile Mourey Emile Mourey 27 mars 2007 23:20

      @ Roumi

      Pendant les trente ans que j’ai passés pour écrire mes ouvrages, dont un sur les édifices dits romans, vous pensez bien que je me suis penché sur toutes les archives qui auraient pu concerner les édifices que j’ai étudiés. Eh bien, il y a vraiment de quoi être surpris. Des dates d’édification que les spécialistes en Art décident « au pif », sans aucune preuve, sans aucun texte de référence, des erreurs de traduction incroyables, des réparations que l’on prend pour des édifications et j’en passe. C’est du délire. Quelques exemples :

      La construction de la cathédrale d’Autun qu’on date du XII ème siècle en s’appuyant sur un texte de 1146 qui ne parle en réalité que de la construction d’un porche relativement simple devant ce que le scribe appelle « le génie de l’artiste ».

      Autre exemple : l’église Notre-Dame du Port, à Clermont-Ferrand, où un traducteur vraiment incompétent dit que tel évêque a construit une nouvelle église alors qu’il n’a voulu, en réalité, que créer une nouvelle communauté de fidèles(ecclesia). Et ainsi de suite...

      Et puis, se baser sur la déclaration tout ce qu’il y a de plus floue du moine Glabert, pour faire tout d’un coup démarrer la construction de nos églises au XI ème siècle, non tout cela n’est vraiment pas sérieux.

      On ferait beaucoup mieux de se remettre à raisonner à partir des chartes. Relire également Sidoïne Apollinaire qui se lamente sur les églises laissées sans entretien, sur les temples qui deviennent églises ou le contraire.

      Que l’on relise également les décrets des empereurs romains concernant la fermeture de certains édifices, les interdictions puis les autorisations de pratiquer les sacrifices, de jour ou de nuit. Il fallait bien que cela se fasse dans des bâtiments.


    • Alake (---.---.251.50) 28 mars 2007 10:06

      Attention Monsieur Mourey va nous refaire toute l’histoire de l’architecture romane parce que lui seul voit la vérité...Nous avons tous hâte de lire votre ouvrage sur le sujet.

      Taxer les recherches des historiens de l’art de délire c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité....

      La connaissance de l’architecture romane a beaucoup évolué depuis le 19e siècle. Aujourd’hui nous savons différencier les restaurations, les modifications et les différentes phases de constructions grâce à l’analyse des pierres. Et nous ne prenons pas pour argent comptant tout ce qui est écrit dans les textes. Tous les historiens savent que les écrits du moine Glabert sont sujets à caution, tout comme les historiens de l’art savent que Vasari,bien qu’étant un formidable outil pour l’étude des artistes de la Renaissance italienne, a fait beaucoup d’erreurs dans ses écrits. L’histoire de l’art, tout comme l’histoire, se construit sur le recoupement de plusieurs faits et pas seulement sur l’étude des textes... smiley

      « La construction de la cathédrale d’Autun qu’on date du XII ème siècle en s’appuyant sur un texte de 1146 qui ne parle en réalité que de la construction d’un porche relativement simple devant ce que le scribe appelle »le génie de l’artiste"

      Le porche est le dernier élément construit de la cathédrale qui a été consacrée par le pape Innocent II en 1130.


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 10:54

      A Alake

      D’abord merci d’avoir bien voulu entrer dans ce débat.

      Le texte concernant la cathédrale d’Autun est le suivant : « ecclesiam que in honore beati martyris dedicata et consecrata per manum domini Innocentii, apostolicae sedis ministri fuerat. » Ce texte dit seulement que l’église a été consacrée au bienheureux martyr... Lazare, mais il ne parle pas de construction.

      Les historiens « affirment » : La construction de la cathédrale Saint Lazare d’Autun a été décidée au XIIe siècle (vers 1120) par l’évêque de la ville, Etienne de Bagé. Non ! Il n’y a aucun texte précis. Affirmation entièrement gratuite.

      La réalité des consécrations, c’est comme l’histoire des reliques. Quand la population n’est plus satisfaite du saint sous la protection duquel elle s’est placée, plutôt que d’insister, le prélat consacre l’église à un nouveau patron plus populaire - plus à la mode ou qui a fait ses preuves ailleurs -. J’appelle cela de l’intelligence politique.

      En 1120, quelle est l’autorité qui aurait eu les moyens financiers pour construire un tel monument ? Aucun !

      La cathédrale d’Autun est une basilique. Elle a été édifiée sous l’autorité du César Constance-Chlore, père de Constantin, alors qu’il régnait sur la Gaule et qu’il avait son siège à Augustodunum. C’est sous ses prédécesseurs et sous son administration que la ville d’Autun a connu une véritable reconstruction... avec l’aide des légions, avec l’aide des prisonniers barbares que Constance-Chlore avait ramenés de ses campagnes victorieuses... et avec l’argent des impôts qu’il faisait rentrer dans les caisses publiques (le rhéteur Eumène était un collecteur d’impôts).


  • borneo (---.---.149.75) 28 mars 2007 04:55

    Je viens de parcourir votre site de Bibracte.

    C’est un savant mélange d’une érudition certaine, de recherches souvent sérieuses, et d’un bric à brac ésotérique lui, bien « traditionel ». Je me garderais cependant de négliger son intérêt.

    Voici donc ma version de la lettre au ministre

    Monsieur le ministre, contrairement au Canada, les théses unniversitaires, pourtant financées par le contribuable (Unniversités d’Etat et études gratuites, enseignants fonctionnaires ...) ne sont toujours pas mises en ligne à la disposition du public. Toutes les mauvaises raisons sont tour à tour invoquées Cette frilosité du monde des clercs est préjudiciable.

    Les bulletins et ouvrages des sociétés savantes de nos villages et départements sont vendues au mieux sur le comptoir de la maison de la presse locales les rendants difficiles d’accés aux historiens quand elles devraient de la même façon faire l’objet d’une aide à la mise en ligne.

    En conséquence L’internet se trouve de plus en plus envahis par les oeuvres des chercheurs en rétro-fictions et pseudos histoires, qui mélent à une grande érudition, les arcanes du gai délire et de la sainte imagination.

    Nous voilà dans la position de ne connaitre d’Origéne que ce qu’en professe Eusébe.

    Veuillez agréer, Mr le Ministre ...


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 11:10

      @ Bornéo

      Nous sommes tout à fait d’accord. Et pour commencer, puisque c’est là l’objet de ce fil, que les services du ministère de la Culture nous donnent sur ce fil les arguments et les preuves qui les autorisent à dire que Bibracte se trouve au mont Beuvray.

      Les contribuables ont droit à la transparence et à la vérité.

      En ce qui me concerne, je me trouve tout à fait à l’aise dans le cadre de la charte d’Agoravox. Agoravox me permet, en tant que citoyen, d’interpeller le pouvoir. Mon interpellation est un cas d’école. Si l’homme politique prétend qu’il est à l’écoute du citoyen, qu’il le prouve dans ce cas concret caractéristique. Qu’il réponde à cette simple question :« Monsieur le Ministre de la Culture, où est Bibracte ? »

      Quant aux accusations d’ésotérisme que vous portez contre moi, c’est de la pure calomnie.


    • borneo (---.---.149.75) 28 mars 2007 14:51

      En évoquant l’ésotérisme, bien loin de moi l’idée, ne vous connaissant pas, de vous préter autre chose que ce recours à des procédés comme la loi des similitudes en chaine, qui permet ainsi de déduire la patte d’Oie du ballon de Rugby. Sport dont l’aire de diffusion semble souligner un passé celtique, si vous m’avez bien suivi.


    • borneo (---.---.149.75) 28 mars 2007 14:53

      et vice versa (= : :=)


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 10:38

      @ Antenor

      Votre remarque est très pertinente car, justement dans le cas de Vence, j’ai présenté un indice qui va dans le sens d’une fondation coloniale thessalienne donc grecque et donc, apparemment pas d’Héraclès venu de Tyr.

      La conclusion, c’est qu’il faut éviter les généralisations hâtives et appréhender le phénomène dans sa complexité, l’implantation grecque étant plus présente dans le sud, côté Golfe de Gênes, l’implantation phénicienne plus présente en Espagne (voir Strabon) et au centre de la Gaule.


  • Horemheb (---.---.223.104) 28 mars 2007 09:53

    Merci aux spécialistes des différents sujets évoqués par E. Mourey, comme Alake et Coprolithe, d’avoir patiemment et pédagogiquement démonté les affirmations extraordinaires de l’auteur tout au long de ses multiples articles.

    L’oeuvre d’E. Mourey aurait pu être de la science-fiction, avec le millénaire qu’il ôte allègrement de tant de données historiques ou archéologiques, de Petra la nabatéenne datant du IVe s d’avant notre ère (XIIIe s ante selon E. Mourey), à la citadelle du Crest du XIVe s (Gergovie, avant le Ier siècle ante pour le même auteur), en passant aujourd’hui par l’église Saint-Vincent du XIe s (avant le Ier siècle ante pour l’inénarrable).

    A cette confusion dans les chiffres s’ajoute un manque total de repères en iconographie et style artistique. Il prend ici le pharaon pour un prêtre, là Jésus en gloire pour une divinité païenne, ou encore plus loin un fronton et des colonnes grecques pour de l’architecture hébraïque du temps de Moïse.

    L’auteur ne sait pas lire non plus, ou plutôt il ne lit que les passages qui conviennent à son interprétation, les tordant, en changeant le sens quand cela l’arrange (bien sûr Appollon n’est pas Appollon pour E. Mourey, alors que le Moïse de Flavius Josèphe est qualifié de prêtre d’Osiris par le seul Mourey également, l’Atlantide est en Gaule, etc).

    Ce n’est plus de la science-fiction, ou alors de la série Z, c’est du foutage de gueule. Ou alors, ces grandes bouffées délirantes sont, comme ont voulu le faire remarquer avec complaisance certains commentateurs, une forme de poésie, si l’on se sent fasciné par l’esthétisme étrange de la folie.

    C’est là qu’on aimerait faire appel à un autre type de spécialiste, pour lui demander s’il est meilleur de combattre la folie par la raison, ou s’il n’y a vraiment rien à faire, et autant laisser la folie s’exprimer.

    Bref, comme pourrait dire Pie 3.14, un article de plus à ranger éventuellement dans une catégorie « loisirs », mais certainement pas dans une catégorie « culture », et encore moins « sciences ».


    • Alake (---.---.251.50) 28 mars 2007 10:15

      Je suis parfaitement d’accord.

      Ces articles devraient se trouver dans la catégorie tribune libre. Monsieur Mourey est libre de penser ce qu’il veut. D’ailleurs certains de ses textes sont écrits avec poésie. Je pense notamment à la lecture du Printemps de Botticelli sur son site.

      ( @ Mr Mourey je constate que vous n’avez pas modifié la partie parlant du portrait de Laurent le Magnifique.)


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 11:16

      @ Alake

      Exact. Il faut que je fasse une rectification concernant le tableau de Laurent de Médicis peint par Vasari. Mais je n’arrive pas à comprendre le pourquoi de ce tableau. Est-ce un hommage posthume ? Qui l’a inspiré ? Ses descendants ? Ou est-ce tout simplement Vasari ? La critique du goupillon est assez féroce.


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 11:18

      @ Horemheb

      Vous n’avez rien démonté du tout. Dites seulement que vous restez sur vos positions et vos croyances.


    • Spartakus (---.---.235.154) 28 mars 2007 12:28

      Je crois qu’Horemheb ne prétend pas qu’il a prouvé quelque chose...

      Je crois également que Monsieur Mourey a le droit d’exprimer librement ses convictions quant aux résultats de ses recherches, même si cela ne plaît pas et ne cadre pas avec l’officielle science. Cependant, je tenderais également à placer ses articles dans Tribune libre car il s’agit ici d’hypothèses.

      Le débat tournant autour de l’âge des édifices romans est un peu pénible à la longue. Les archéologues et historiens savent aussi que ces bâtiments (églises, etc) furent souvent construits sur les restes (plus ou moins importants) de temples et lieux cultuels antérieurs. Parfois l’ancien et le nouveau sont unis et l’on peut ainsi retrouver des vestiges plus anciens que l’âge officiel de l’église étudiée. Je crois, enfin j’ose croire, que Monsieur Mourey tend à la même position et qu’il ne soutient pas que les bâtiments qu’il étudie soient véritablement d’origine antérieure à l’ère contemporaine.


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 12:46

      @ Spartacus

      Peut-être que tribune libre serait mieux adapté... quoique Agoravox est dans son principe « une tribune libre ». Si les rédacteurs ne viennent là que pour répéter ce que tout le monde sait ou, en se contentant de servir des « plats réchauffés », où est l’intérêt pour le lecteur ?

      Si je viens et si je peux justement venir sur Agoravox, sans trop risquer la censure, c’est bien parce que je ne suis pas d’accord avec ce qui se dit. Et quand je dis que la cathédrale d’Autun a été édifié au temps de Constance-Chlore et l’église/temple de Mont-Saint-Vincent plusieurs siècles avant J.C., il est bien certain que je ne suis pas dans le consensus ambiant.


    • Spartakus (---.---.235.154) 28 mars 2007 16:11

      Le droit à la liberté de dire son opinion est inaliénable - à mon sens du moins. Donc, il me semble que vos articles peuvent y avoir droit de citer (sous réserve qu’ils soient acceptés par le commité de lecture).

      Le problème entre vous et certains « scientifiques » ou lecteurs d’Agoravox vient justement de votre style littéraire - oserais-je hagiographique ? Vous remettez en cause - avec raison car l’histoire doit être remise en question (regardons les événements de Dresde...) - des idées consensuelles. Que vous ayez « raison » ou « tort » le temps le dira. Mais se questionner est important.


    • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 17:55

      @ Spartacus

      Vous dites : « hagiographique ».

      Citation Wikipedia : Les critiques de biographies modernes qualifient, par extension, des textes d’hagiographies lorsqu’ils détectent des passages trop élogieux ou peu critiques.

      Ma réponse : bonne question. Lorsque j’ai commencé mes recherches, on m’a effectivement conseillé de les présenter sous forme de thèses et de les soutenir devant un jury en suivant la voie classique et universitaire. Je n’ai pas fait ce choix pour plusieurs raisons.

      D’abord, parce que je ne voyais pas pourquoi je devais expliquer un raisonnement et une interprétation militaires des textes anciens à des universitaires qui étaient moins compétents que moi dans ce domaine.

      Ensuite parce que lorsque j’ai demandé à être entendu par mes pairs, malgré un avis favorable du Ministre de la Défense - Charles Millon - cela n’a pas eu lieu, je devine pourquoi. Il ne me restait qu’une solution : publier.

      Ensuite, parce que je ne suis pas d’accord sur la façon perpétuellement repentante et critique dont on relate et dont on enseigne l’Histoire. Je suis persuadé qu’on ne peut pas comprendre correctement les événements du passé si on n’essaie pas tant soit peu de se remettre dans l’esprit de ceux dont on prétend vouloir raconter l’histoire.

      Quand je mets en exergue le génie et « la classe » de Jules César, cela ne veut pas dire que je passe sous silence son manque de réaction lors du massacre de la population d’Avaricum/Bourges. Lorsque je mets également en exergue le génie et « la classe » de Vercingétorix, cela ne veut pas dire que je passe sous silence les ordres qu’il a donnés pour crever les yeux de ses opposants politiques ou pour « depopulare » le territoire d’une cité réticente. Mais je prends soin chaque fois de citer mes sources et de donner mes références, ce que la plupart des historiens ne font pas. Donc, on ne peut pas dire que je trompe le lecteur.

      En ce qui concerne les croyances religieuses de cette époque lointaine,pourquoi voudrait-on que je me conduise en censeur ? J’ai écrit suffisamment de commentaires sur des ouvrages récents de philosophes connus pour que l’on sache qui je suis.


    • ZEN zen 29 mars 2007 15:19

      @ Horemheb

      Sur les Celtes, je ne peux me prononcer, faute de connaissances, mais sur Moïse et l’Atlantide, cela m’a bien amusé...

      Et dire que Mr Mourey va nous publier toutes ses oeuvres sur Avox !..On en a encore pour quelques années...


  • Emile Mourey Emile Mourey 28 mars 2007 20:26

    @ Spartacus

    Vous dites : « hagiographique ».

    Je cite Wikipedia : Les critiques de biographies modernes qualifient, par extension, des textes d’hagiographies lorsqu’ils détectent des passages trop élogieux ou peu critiques.

    Ma réponse : bonne question. Lorsque j’ai commencé mes recherches, on m’a effectivement conseillé de les présenter sous forme de thèses et de les soutenir devant un jury en suivant la voie classique et universitaire. Je n’ai pas fait ce choix pour plusieurs raisons.

    D’abord, parce que je ne voyais pas pourquoi je devais expliquer un raisonnement et une interprétation militaires des textes anciens à des universitaires qui ne sont pas instruits de la chose militaire.

    Ensuite parce que lorsque j’ai demandé à être entendu par mes pairs, malgré un avis favorable du Ministre de la Défense - Charles Millon - cela n’a pas eu lieu, je pense savoir pourquoi. Il ne me restait qu’une solution : publier.

    Ensuite, parce que je ne suis pas d’accord sur la façon repentante et critique dont on relate et dont on enseigne l’Histoire. Je suis persuadé qu’on ne peut pas comprendre correctement les événements du passé si on n’essaie pas tant soit peu de se remettre dans l’esprit de ceux dont on prétend vouloir raconter l’histoire.

    Quand je mets en exergue le génie et « la classe » de Jules César, cela ne veut pas dire que je passe sous silence son manque de réaction lors du massacre de la population d’Avaricum/Bourges. Lorsque je mets également en exergue le génie et « la classe » de Vercingétorix, cela ne veut pas dire que je passe sous silence les ordres qu’il a donnés pour crever les yeux de ses opposants politiques ou pour « depopulare » le territoire d’une cité réticente. Mais je prends soin chaque fois de citer mes sources et de donner mes références, ce que la plupart des historiens ne font pas. Donc, on ne peut pas dire que je trompe le lecteur.

    En ce qui concerne les croyances religieuses de cette époque lointaine, pourquoi voudrait-on que je me conduise en juge ? J’ai écrit suffisamment de commentaires sur des ouvrages récents de philosophes connus pour que l’on sache qui je suis.


    • Horemheb (---.---.223.104) 29 mars 2007 03:09

      E. Mourey dixit : « D’abord, parce que je ne voyais pas pourquoi je devais expliquer un raisonnement et une interprétation militaires des textes anciens à des universitaires qui ne sont pas instruits de la chose militaire. »

      Quel raisonnement simpliste !

      Avec les mêmes principes, nous ne devrions pas accepter l’incursion des militaires dans la philologie, parce qu’ils ne sont pas instruits des textes anciens (d’ailleurs la lecture de vos articles pourrait servir pour justifier ce genre d’ostracisme que je ne partage pas).

      Avec le même esprit d’exagération, on pourrait d’ailleurs rajouter que les militaires français ne sont même pas bien instruits de la chose militaire, n’ayant gagné aucune guerre depuis 1870.

      Avec la même subjectivité, je pourrais dire que pratiquement tous les militaires que j’ai rencontré lors de mon service national (eh oui, j’ai eu une formation militaire...) étaient soit des sadiques incompétents, soit des idéalistes déprimés broyés par le système, ce qui pourrait d’ailleurs être votre cas et expliquer bien des choses.


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 13:04

      @ Horemheb

      Je suis très surpris de la violence de votre réaction.

      Dans ma réponse à Spartacus, j’ai seulement voulu expliquer l’histoire de ma démarche. En disant que j’ai fait le choix de ne pas présenter une thèse universitaire, je ne dis pas que j’ai eu raison ou tort, c’est un fait.

      Que je n’ai pas réussi à convaincre le professeur Le Gall de mon explication de la bataille d’Alésia lorsqu’on m’a invité sur le mont Auxois, c’est un fait. Et ce n’est pour cela que je ne reconnais pas le grand mérite de son travail universitaire et des efforts qu’il a déployés pour sauvegarder le site. (Voyez le journal Le monde du 11.11.81 où il est écrit que j’ai pris fermement position en faveur du site d’Alise-Sainte-Reine).

      Que j’ai rencontré beaucoup de difficultés à faire comprendre mes explications militaires à des archéologues, c’est un fait, mais ce n’est pas pour cela que je mésestime leurs travaux.

      Quant à ma personne, je ne vois pas pourquoi vous perdez votre temps à fantasmer à mon sujet. Cela n’intéresse personne. Comme je l’ai écrit dans un texte de mon site internet, il est vrai que j’ai le défaut d’avoir souvent tendance à être contre, mais jamais contre l’Armée qui est pour moi quelque chose de sacré.


  • Antenor (---.---.153.177) 29 mars 2007 09:59

    Sur votre site, vous démontrez dans l’article « L’oppidum de Vence » que celui-ci a été fondé par des colons Thessaliens. Vous avez une idée aussi précise de l’identité de cet Herakles/Hercules fondateur de Bibracte ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 10:49

      @ Antenor

      Votre remarque est très intéressante car, justement dans le cas de Vence, j’ai présenté un indice qui va dans le sens d’une fondation coloniale thessalienne donc grecque et donc, apparemment pas d’Héraclès venu de Tyr.

      La conclusion, c’est qu’il faut éviter les généralisations hâtives et appréhender le phénomène dans sa complexité, l’implantation grecque étant plus présente dans le sud, côté Golfe de Gênes, l’implantation phénicienne plus présente en Espagne (voir Strabon) et au centre de la Gaule.


  • Antenor (---.---.123.224) 29 mars 2007 14:56

    @ Emile

    Je continue de penser que la civilisation celtique est née avec le Bronze Final et les Champs d’urnes. Car si la culture de Hallstatt a connu une évolution importante en -800 (Fer, oppidum, tombes de cavaliers) puis une autre avec La Tène en -450, elle n’en est pas moins apparue en -1350. Le problème est qu’on ne sait pas d’où elle sort...


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 15:34

      @ Antenor

      Comme je l’ai écrit dans mes ouvrages et dans mon site internet, je daterais la construction du temple/église de Mont-Saint-Vincent, donc de Bibracte (si on accepte mon raisonnement), un peu après la construction du temple de Salomon, puisque je vois entre les deux édifices des points de ressemblance et que je pense que des Phéniciens de Tyr ont contribué à la construction de ces deux édifices.

      Au point de vue dates, cela pourrait s’accorder avec ce que les archéologues ont observé au bronze final et au début de l’âge de fer, mais je ne suis pas spécialiste et assez instruit dans ce domaine. Je pense que les colonies qui se sont installées au Mont-Saint-Vincent et au Crest ont eu une influence déterminante, mais je ne sais pas ce qu’il y avait avant.

      En revanche, bien que cela ne remette pas en cause mes interprétations, je n’ai pas retrouvé dans Diodore de Sicile le passage où je pensais qu’il avait dit textuellement que les habitants de Tyr avaient fondé un Alisum. Il faudrait que je relise tout Diodore, à condition que je trouve ses ouvrages dans la bibliothèque de ma ville et je ne sais pas quand je pourrai le faire.


  • Antenor (---.---.158.148) 29 mars 2007 17:11

    @ Emile

    « je daterais la construction du temple/église de Mont-Saint-Vincent, donc de Bibracte (si on accepte mon raisonnement) »

    Les exemples de Corent et de Chassey nous montrent que les sites importants ont été occuppés sur plusieurs millénaires, peut-être en a-t-il été ainsi de Mont-Saint-Vincent. Par rapport aux mythes, tout dépend de ce qu’on met dans le terme ’fondation d’une ville’. On a retrouvé des vestiges Celtes à Marseille et Lyon antérieurs aux Grecs et aux Romains.


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 mars 2007 17:36

      @ Antenor

      Tout à fait d’accord.

      Pour ma part, je ne peux comprendre les vestiges néolithiques de Chassey-le-Camp que si cette position protégeait l’itinéraire allant au Mont-Saint-Vincent. D’ailleurs dans ma traduction des textes du rhéteur Eumène, je traduis le mot « portas » par porte de territoire et non par portes de forteresses comme on l’a traduit jusque-là.

      De même, je ne peux comprendre l’occupation néolithique du plateau de Corent que si la position du Crest était tenue. Et puis, il faut voir cette position sur le plan miltaire. C’est absolument extraordinaire, et en plus, il y avait une source abondante. N’importe quel homme préhistorique plus ou moins demeuré était capable de comprendre l’intérêt d’un tel site.

      Quant au problème de fondation, l’Histoire nous donne maints exemples où ceux qui se présentent comme fondateurs ne sont en réalité que des « refondateurs ». Dans la logique d’une situation de concurrence entre cités, on comprend facilement qu’on allait chercher des alliés au plus près ou au plus loin.

      Encore au temps de César, les Eduens ont appelé les Helvètes à venir s’installer sur leur territoire et les Arvernes et les Séquanes ont fait appel aux Germains pour reconquérir la suprématie face aux Eduens.

      Avez-vous vu mon article de ce jour sur Géricault ?


  • Antenor (---.---.255.78) 31 mars 2007 18:09

    @ Emile

    Apparemment à l’époque de Géricault, la France avait déjà des problèmes d’identité nationale. C’est peut-être pour ça qu’on a décidé de garder les rois en limitant la durée de leur règne à 7 puis à 5 ans.

    Saviez-vous que les plus anciennes murailles de Rome sont datées de la deuxième moitié du 8ème siècle ? Et qui plus est, elles se trouvent sur le Palatin comme dans la légende de Romulus. Ca donne à réfléchir. Le roi Latinos, fils d’Ulysse et de Circé puis beau-père d’Enée à l’air d’avoir été un personnage-clé. D’après César, Eduens et Arvernes se targuaient d’origine troyennes. A votre avis, c’était une mode ou il pourrait y avoir un petit fond de vérité ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 1er avril 2007 20:01

      @ Antenor

      Je sais qu’à Besançon, César disait à ses troupes que si les Eduens avaient mordu la poussière face aux Germains, c’était parce qu’ils n’avaient pas la chance d’être Romains. Mais il est vrai aussi que les Eduens se disaient frères de sang des Romains à cause d’une antique origine (les Troyens qui après leur défaite contre les Grecs de Grèce, auraient émigré en Italie et en Gaule, donc en Occident).

      Mais qui étaient ces Troyens ? Faut-il les intégrer dans la pression phénicienne qui s’exerçait sur la Grèce, surtout quand on sait que même le territoire de la Grèce n’a pas échappé à la colonisation phénicienne ?

      On pourrait donc imaginer après une première pression colonisatrice phénicienne venue de Tyr, une deuxième pression colonisatrice phénicienne s’exerçant depuis l’actuelle Turquie.

      Je pense que ces légendes peuvent très bien avoir un fond de vérité mais qu’elles transposent une réalité historique beaucoup plus vaste qu’on ne se l’imagine.

      Je ne sais pas si la guerre de Troie a vraiment eu lieu - littéralement - comme Homère le raconte, mais un conflit généralisé sous forme de concurrence du type colonial, c’est probable car c’est dans la logique de l’Histoire.


  • Antenor (---.---.249.49) 2 avril 2007 11:12

    @ Emile

    Les Cimmeriens (porteurs de casques à cimier ?) de l’Odyssée pourraient-ils êtres des Celtes ?


    • Antenor (---.---.249.49) 2 avril 2007 11:16

      pourraient-t-ils êtrent ? pourrèt-ils hêtres ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 3 avril 2007 11:36

      @ Antenor

      C’est très possible. Il faut reprendre tous les textes anciens qui évoquent les Cimmériens, en ayant à l’esprit :

      1. La poussée expansionniste et nataliste sémito/sumérienne/phénicienne/hittite, partie depuis les rivages est de la Méditerranée (actuelle Turquie, Liban, pays de Canaan). C’est « la conquête de l’Ouest ou la marche vers l’ouest ».

      2. Les résistances des autochtones et des premiers installés face à cette pression migratoire continue ou sporadique (exemple : Grecs contre Phéniciens). Egalement concurrence coloniale entre ces deux « impérialismes ».

      3.L’antiquité de Bibracte au Mont-Saint-Vincent, cité mal connue des auteurs grecs car lointaine et donc mystérieuse (les champs élyséens etc...). Son opposition (culture phénicienne/sémite) à Athènes puis à Rome (culture grecque).

      4.L’influence, notamment culturelle que cette cité a pu exercer en retour (exemple : le lien que j’ai établi entre les chapiteaux de Gourdon et de Mont-Saint-Vincent avec le chaudron de Gundestrup retrouvé sur le territoire de la cité des Cimbres-> Cimbres-> Cimmériens.)

      5. Et enfin, la chute de l’empire culturel phénicien : Carthage en l’an -146, Gergovie en l’an -121, Bibracte en l’an -52 à Alésia.

      6. Mais finalement, c’est la pensée sémite de Bibracte qui l’a emporté sur le Jupiter romain.


  • Antenor (---.---.152.86) 3 avril 2007 16:35

    @ Emile

    Sur votre site internet vous dites que le pouvoir éduen était partagé entre Châlon-sur-Saône, la capitale économique et Bibracte, la capitale politique. Il semble que les Ségusiaves étaient organisés de façon identique avec Lyon (là encore présence humaine depuis le Néolithique) et Feurs. Ce modèle est-il valable pour toute la Gaule selon vous ?

    Au sujet de Lyon, César n’en parle pas dans ses Commentaires. Est-ce parce que la ville était d’importance mineure ou plutôt parce qu’il a pensé qu’attaquer un éventuel oppidum au sommet de Fourvière aurait vraiment été très mauvais pour la santé de ses légionnaires vu le pourcentage des pentes...surtout avec la Saône dans le dos et 10 kilos de ferraille sur les épaules. La position des Ségusiaves coincés entre Eduens, Arvernes et Romains devait être assez inconfortable. Je me demande si Lyon ne servait pas déjà de terrain neutre pour les rencontres diplomatiques entre peuples celtes avant la conquête romaine. Sinon pourquoi les Romains auraient choisi cette ville ?


  • Emile Mourey Emile Mourey 3 avril 2007 21:37

    @ Antenor

    Mon idée est plutôt celle d’une cité double.

    La logique est facile à comprendre : d’abord la petite ville fortifiée sur sa position défensive qui, ensuite, fonde sa colonie dans une région plutôt agricole, laquelle colonie deviendra la ville nourricière ; les deux agglomérations constituant la cité sont complémentaires.

    Ce schéma se retrouve en Auvergne avec ce que j’appelle la cité double d’Augustonemetum (Gergovie + Tallende dans un premier temps, Gergovie + Clermont-Ferrand par la suite), avec la cité double d’Augustodunum/Bibracte (Mt-St-Vincent + Autun) et probablement aussi pour la cité des Ségusiaves (Lyon + Feurs).

    Dans ce dernier cas, c’est dans la colonie/ville que les Ségusiaves ont transféré leur capitale/gouvernement alors qu’il se trouvait très certainement à Lyon auparavant, sur la colline de Fourvières.

    En ce qui concerne Chalon, Strabon dit très clairement que Mont-Saint-Vincent était la forteresse (arx) et Chalon-sur-Saône, la cité, c’est à dire, la région nourricière, une région nourricière, et non une ville.

    Tout cela, je l’ai expliqué en détails dans mes ouvrages.


  • Antenor (---.---.53.95) 5 avril 2007 10:55

    @ Emile

    Merci pour les précisions sur l’organisation territoriale. Les Cimmériens historiques ont l’air d’avoir été les Galates de la civilisation de Hallstatt.


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