Monsieur Lévi-Strauss a démonté pour nous le préjugé raciste
Claude Lévi Strauss publie en 1952 « Race et histoire » un essai où par l’explication de la diversité des cultures, l’ethnocentrisme, le déroulement historique et la définition il démonte patiemment le racisme et sa théorie pour mieux penser l’humanité.
Claude Lévi-Strauss commence par une vive critique de Joseph Arthur de Gobineau, le père des théories racistes du XIXè siècle qui avait écrit « L’inégalité des races humaines » où il sépare le monde en trois races « blancs, noirs, jaunes ». Lévi-Strauss explique que l’originalité des ethnies n’ai pas du à la constitution anatomique ou physiologiques de celles-ci mais à des circonstances géographiques, historiques et sociologiques et surtout à une diversité culturelle et esthétique qui caractérise la spécification progressive d’une ethnie.
La diversité des cultures selon l’auteur est impossible à inventorier. En effet dans une même culture peut se soustraire des communautés avec des spécifiés différentes. Donc Lévi-Strauss vient à définir la culture comme une donnée qui n’est pas statique mais mouvante car l’émancipation ou l’héritage les font évoluer et rencontrer.
Pour autant l’ethnologue sait que ces faits ne sont pas inée pour certains. C’est pourquoi il poursuit en analysant ce mécanisme réflexe de condamner la différence. Les grecs appelaient « barbares » tout ce qui n’était pas grec. Ainsi ils rejetaient la diversité culturelle par peur de l’accepter et de composer avec. Mais Lévi-Strauss dénonce aussi ceux qui acceptent de reconnaitre la diversité pour mieux la maintenir au dehors de leurs murs. Pour lui ces deux types de personnes poursuivent le même dessein : celui de la sauvagerie. En voulant dénoncer une « sauvagerie » ils ne font que se complaire dans la leur.
Il divise les cultures en trois groupes : celles qui nous sont contemporaines mais géographiquement éloignées, celles qui nous sont antérieures et géographiquement proches, celles qui nous sont antérieures et géographiquement éloignées. Par ce biais il démonte l’engrenage de celui qui trouve inapproprié les habitudes d’une culture qui n’est pas la sienne sans connaître l’histoire et la genèse de celle-ci. Pour Lévi-Strauss c’est une erreur intellectuelle de juger une culture en plaçant le patrimoine historique de la sienne comme référence.
L’anthropologue invite ensuite à une relecture plus prudente du concept de progrès. Effectivement selon lui le progrès n’est pas une ligne grandissant vers un même sens au contraire le progrès change d’orientation suivant les besoins et les attentes. Par conséquent il est inutile de poser sur une frise chronologique les événements et les changements en plaçant la dernière année comme « la plus progressive » car cela relèverait d’un anachronisme. Pour autant il ne faut pas nier la réalité d’un progrès de l’humanité. Par ailleurs Lévi-Strauss explique son idée de progrès pour mettre en garde contre les préjugés faciles. Si c’est une erreur de juger une culture géographiquement éloignée avec son patrimoine historique, c’est aussi une erreur de juger une période historique antérieure avec son patrimoine culturel contemporain.
Claude Lévi-Strauss s’attaque également à la civilisation occidentale. Elle dominerait les autres non pas par choix mais par dépit, il n’y a pas d’adhésion à ce mode de vie spontanée. Il l’explique notamment par l’intérêt occidental des sciences et de la technologie et cette volonté à se séparer du primitif.
L’auteur en vient donc à conclure qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les cultures car elles se développent entre elles pour enrichir un patrimoine commun et que plus les échanges seront grand plus le progrès le sera. Il redéfinit donc le progrès comme résultat de la mise en commun des différences culturelles. Le défi est donc de collaborer sans pour autant avoir un but d’homogénéisation.