vendredi 16 octobre 2009 - par Didi

Palais Ujumbe inscrit sur la liste du Patrimoine mondial

 

 

Les occasions pour nous réjouir sont rares, surtout en ces temps de crise multiforme pour les Comores ; cependant, ce mardi 6 octobre nous offre une exception : en effet, ce jour-là, à New York, à Madison avenue, le président de la World Monument Fund, le Fond des Monuments du Monde a annoncé officiellement devant la presse internationale, l’inscription du palais « Ujumbe » d’Anjouan dans la liste de World Watch Monuments. Il s’agit là d’un évènement que j’oserai qualifier d’ historique.
Je veux tout d’abord exprimer ici toute ma joie et mon bonheur que je sais partagés par nombreux d’entre vous. C’est comme si un être cher qu’on croyait perdu revenait à la vie ; car pour la 1ère fois de notre jeune histoire contemporaine, un monument historique de notre pays gagnait la reconnaissance du monde, en tant que composante du patrimoine culturel universel.
Certes, il s’agit d’un monument en péril mais son inscription sur la liste de la World Watch Monuments de 2010 démontre qu’à l’instar des autres monuments du monde qui y sont inscrits, Ujumbe mérite l’intérêt de la communauté internationale et sa contribution pour le sauver de la disparition.
C’est donc un sujet de joie et de fierté que nous ne pouvons et ne devons bouder.
Car au-delà de Ujumbe c’est tout le patrimoine culturel et historique des Comores qui est valorisé et ce sont toutes les Iles Comores qui sont ainsi honorées.
Ce premier succès est à mettre au crédit de toute l’équipe du Collectif du Patrimoine des Comores et de sa présidente Fatima Boyer née Sitty Fatima Chahalane, qui s’y consacre corps et âme, et qui sait grâce à son enthousiasme et sa joie contagieuse, fédérer les bonnes volontés de tous horizons pour œuvrer pour la défense et la préservation du patrimoine culturel des Comores.
Parmi ces bonnes volontés, se sont illustrées des personnalités amies de la culture des Comores notamment Monsieur Pierre Blondin, l’expert du Collectif, mesdames Suzane Hirschi et Chérazade Nafa appartenant à l’Ecole Nationale de l’Architecture de Lille et Nadia Moussa, architecte comorien à Moroni dont chacun peut trouver les précieuses contributions sur le site du collectif.
Moment de réjouissance sans conteste, mais aussi moment de se poser la question qu’il faut : et maintenant ?
Car bien sûr, c’est un début, et un début important comme peuvent l’être les débuts d’une grande œuvre mais cela reste quand même un début.
Ce qui va changer c’est l’image et la visibilité de notre culture. De ce fait, nous ne sommes plus voués à nous battre tout seuls dans l’ombre et dans l’isolement : le projet de la sauvegarde de l’Ujumbe est désormais disponible sur l’arène internationale et diffusé par les outils de vulgarisation de WMF et sous la garantie et le sceau de cet organisme international attitré, conditions indispensables pour gagner la confiance de mécènes d’état ou privés. Cette inscription de l’Ujumbé sur la liste de la WMF va également contribuer à faire avancer le dossier de classement des sites des Comores au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Mais il est clair qu’on n’aide que ceux qui se prennent en charge eux-mêmes, et c’est pour cela que ce premier succès doit devenir le point de déclenchement : qu’il permette que les Comoriens se réconcilient avec leur culture et relèvent le défi de la défense, de la protection, de la sauvegarde et de la préservation des richesses culturelles de leur pays et qu’il donne un nouvel essor à l’espoir et à la volonté de servir la culture de notre pays.
Voilà un joyau de notre culture et de notre histoire, témoin de la splendeur et du rayonnement de nos sultanats, témoin des relations de nos rois avec les grands de ce monde menacé d’être rayé de l’existence, menacé d’une disparition de façon quasi irrémédiable, sans la volonté et la constance de quelques irréductibles,
Si une telle tragédie peut être évitée grâce au concours de quelques-uns, que ne peut-on faire au profit de notre patrimoine avec le trésor de compétences que recèle notre pays ?
Aujourd’hui nous avons raison de nous sentir moins orphelins et de nous sentir fiers dans notre combat pour sortir notre patrimoine de l’oubli, de l’indifférence et de la mort annoncée.
Reprenons confiance et soutenons la mobilisation pour la culture, notamment autour du Collectif du Patrimoine des Comores pour qu’ensemble nous puissions faire avancer le dossier d’inscription de notre patrimoine culturel au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Kamaroudine ABDALLAH PAUNE
Membre du Collectif du patrimoine des Comores

Site Collectif : http://www.patrimoinecomores.org
Site WMW : aller sur http://www.wmf.org/watch/project-map (cliquer sur Comoros et project page pour Ujumbe

Source facebook : Actu comores
 
http://roinaka.skyrock.com/
 



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