mardi 29 novembre 2011 - par Paulette de My museum

« Pour le plaisir » à Barbizon !

Comme le dit le poète, l’automne c’est monotone ! Raison de plus pour sortir s’aérer en forêt et profiter des derniers rayons du soleil. Pour ma part, j’ai fait un petit tour à Barbizon.

Barbizon c’est un village au pied de la forêt de Fontainebleau. Ce fut aussi le lieu de passage de nombreux peintres pré-impressionnistes venus trouver l’inspiration dans la campagne du pays de Bière (et non pas de la bière comme je l’ai cru un instant !). Barbizon c’est donc une très bonne idée de ballade entre nature, culture et… bonne bouffe.

Car attention, à Barbizon, ce n’est pas l’atmosphère supposément artistique du village qui étonne tout d’abord. Non ! La première chose qui m’a frappée ce sont les étalages de l’épicier, du boulanger, les devantures de restaurant. C’est beau et ça sent bon !

On n’est donc pas étonné de découvrir que les artistes du XIXe siècle aimaient venir à Barbizon pour festoyer à l’Auberge de la famille Ganne. Attirés par la nature et l’esprit de camaraderie, Corot, Rousseau, Diaz de la Pena… quittaient leurs ateliers parisiens pour y loger.

 


Aujourd’hui l’Auberge abrite le musée de l’Ecole de Barbizon et a été très bien restaurée. Dans la salle à manger les artistes de l’Europe toute entière venaient s’amuser, discuter et comparer leurs oeuvres. Et, en attendant que la pluie cesse, ils s’adonnaient à leur art en peignant les meubles et les murs ! On imagine très bien l’ambiance tapageuse et festive qui y régnait.

A quelques pas de l’Auberge Ganne vivait aussi un très grand peintre.

Ce peintre c’est Jean-François Millet. Il a quitté sa Normandie natale pour atterrir à Barbizon où il a passé les 26 dernières années de sa vie. C’est ici qu’il a peint l’Angélus, les Glaneuses, le Semeur, qui sont parmi les tableaux les plus connus au monde.

Il faut préciser que jusqu’à Millet, la peinture de paysage était un genre mineur. Millet, Rousseau, Daubigny… ont crée une rupture. En décidant de quitter les villes à l’industrialisation naissante, en peignant sur le motif et en magnifiant la campagne, ces artistes ont inspiré les impressionnistes.

A Barbizon on peut visiter l’atelier de Millet. Je vous le recommande ! C’est émouvant d’imaginer Millet, sa femme et ses neufs enfants dans ce lieu qui est resté intact.

Cerise sur le gâteau, (ou plutôt devrais-je dire rillettes sur le bon pain), le jour de ma visite de Barbizon, le boulanger et le charcutier de la Grande-Rue se sont associés pour offrir aux visiteurs : beaujolais, cochonnailles et pains à se damner ! On se serait cru à l’Auberge Ganne. Il ne manquait plus que les artistes… car il faut quand même le dire, les temps ont changé. Aujourd’hui à Barbizon, en fait d’artistes, il n’y a plus que … Herbert Léonard (pour les fans : il y habite) !

N’empêche, comme vous l’aurez compris, la ballade vaut le détour. Vous pourrez ainsi constater que la forêt de Fontainebleau a fini par ressembler aux tableaux des peintres de Barbizon … et que l’automne a encore de beaux jours devant lui.

PS : pour ceux qui l’ignoreraient, « Pour le plaisir » est le titre d’une célèbre chanson d’Herbert Léonard !

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter mon blog : http://www.loeilpop.com/le_blog_de_Paulette/



3 réactions


  • Fergus Fergus 29 novembre 2011 18:00

    Bonjour, Paulette.

    Barbizon, c’est au printemps et plus encore en automne qu’il faut y aller. Pour se plonger dans l’atmosphère des peintres, pour déjeuner éventuellement dans un auberge, pour visiter l’atelier de Millet, pour se dégourdir les jambes, à un kilomètre de là, en montant du Bas-Bréau vers la grotte des voleurs, ou en se lançant dans une randonnée plus ambitieuse vers les gorges et les platière d’Apremont, via les grandes allées ou les sentiers Denecourt-Collinet tracés au 19e siècle par deux sylvains de cette ancienne forêt de Bierre, superbe et unique. A déguster sans modération !

    Cordialement.


  • Jason Jason 29 novembre 2011 18:15

    Nous avons bien besoin d’un peu d’air frais et de faire l’école buissonnière par ces temps maussades.

    Tiens, je me trouve par hasard en train de lire le journal de Delacroix. Il passait du temps dans sa maison de Champrosay, près de la forêt de Sénart, donc pas si loin de Barbizon.

    Pour ma part je trouve Millet un peu triste et compassé. Je préfère la palette de Delacroix, et sa fougue ainsi que ce qu’il a ramené de son voyage au Maroc.


  • clostra 29 novembre 2011 20:40

    L’école de Barbizon a fait des petits, une en particulier qui fait encore jaillir la merveille dans ses tableaux, aujourd’hui !

    Bouveret

    Belle idée que d’associer l’automne au clair-obscure...


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