samedi 6 décembre 2014 - par Gilles SONDEREGGER

Pour qui roule le Festival du film de Venise ?

Nikita MIKHALKOV, grand acteur russe devenu le plus grand des réalisateurs russes, paie très cher son amitié avec Vladimir POUTINE.

En effet, bien que primé à 2 reprises au « Festival de Venise » avant la nouvelle « guerre froide » que les USA imposent à l’Europe contre Fédération de Russie, la direction dudit festival n’a toujours pas donné suite à la candidature du dernier film de N. Mikhalkov, qu’il voulait pourtant être la consécration de sa carrière.

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Bizarre, non ? Passe-t-on du jour au lendemain, au gré des caprices du « Club de Rome » ou du « Bilderberg », du statut d’icône, à celui de renégat ? Les jurys européens devraient subir et accepter une censure de ce film, qui n’est pourtant que la retranscription cinématographique d’un prix Nobel de littérature (Bounine) ?

Au delà des « Lyon d’or » de Venise et autres « Grand prix du jury » du festival de Cannes déjà décernés à Nikita MIKHALKOV, ce film a-t-il a minima fait l’objet d’un visionnage ? Ou sa censure était-elle déjà décidée en très hauts lieux, en représailles des activités russes en Ukraine ? De l’asile accordé à SNOWDEN…ou à Gérard DEPARDIEU ?

Le cinéma serait-il tout simplement un jouet, un outil du politique ?

ET L'ART ?

Nikita MIKHALKOV avait pourtant rassemblé tous les ingrédients pour un film d’anthologie, comparable aux plus grands succès de l’Histoire du cinéma tels que « Autant en emporte le vent » ou « Les oiseaux se cachent pour mourir ». Il a fait ce que les américains ne savent plus faire depuis longtemps.

Tourné quasiment sans effets spéciaux, dans plusieurs pays, sur plus de 2 ans, avec plusieurs milliers de figurants (plus de 300 rien que pour les scènes tournées en France et en Suisse) et 2 jeunes acteurs absolument magnifiques, SUNSTROKE est, pour ce très grand réalisateur au cœur tendre, LE film de sa vie. Peut-être de la nôtre.

Rien à voir avec les lourdeurs du cinéma américain, aucune violence gratuite : juste ce romantisme exacerbé qui habite le cœur des russes, juste un zeste de nostalgie d’une Russie du début des années 1900, d’une Russie de l’époque de l’alliance franco-russe, voire peut-être même un appel à ses frères européens, vous, nous, moi.

Que fera le comité du Festival de Cannes du souvenir de cette belle amitié, à laquelle le magnifique "Pont Alexandre III", au coeur de Paris, reste un hommage ? Que fera la France de cette main tendue, de cette offrande, qui dévoile sans fausse pudeur la fragilité et la nostalgie russe ? Va-t-on aussi boycotter Tchaïkovski, Stravinski, Tchékov, Tourgueniev, Dostoïevski, Noureev, Nabokov, et j’en passe des dizaines d’autres, qui ont bercé nos études de l’adolescence jusqu’au baccalauréat ?

Que fera la France des 25 millions des siens que la Russie a offerts dans sa lutte contre le nazisme, alors même que les commanditaires nordaméricains de cette censure n'en perdaient "que" 500.000 ?

Sunstroke, à voir absolument, d’autant plus que si certains essaient de nous empêcher de le faire, c’est qu’il ont des raisons que nous aimerions vraiment connaître !

Gilles SONDEREGGER




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