vendredi 4 mars 2011 - par Vincent Delaury

Retour sur Annie Girardot (1931-2011)

Alors que c’est aujourd’hui, vendredi 4 mars 2011, qu’est inhumée au Père Lachaise à Paris l’actrice décédée le 28 février dernier à l’âge de 79 ans, profitons-en pour revenir sur le parcours artistique d’Annie Girardot et sur sa vie de femme. De « la Girardot », on se souvient tout d’abord de son franc-parler et de sa voix éraillée, comme abîmée avec le temps par le tabac et les affres des paradis artificiels. On se souvient également de sa déclaration poignante à la cérémonie des César en 1996 pour l’obtention du César de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Les Misérables de Lelouch : « Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français, mais à moi, le cinéma français a manqué follement… éperdument… douloureusement. Et votre témoignage, votre amour, me font penser que peut-être, je dis bien peut-être, je ne suis pas encore tout à fait morte. » Et on se souvient surtout de ses rôles au cinéma, tant dans les films d’auteur que dans le registre commercial.

Si l’on devait jouer au filmologue patenté, genre bouche pincée pour se protéger derrière le bon goût du snobisme, il serait de bon ton de ne retenir d’elle que ses apparitions à l’écran chez des auteurs prestigieux (Visconti, Ferreri, Comencini, Cournot, Blier, Haneke) mais ce ne serait pas tellement lui rendre justice. Car, pour être fidèle à son image d’« actrice populaire », on ne peut passer sous silence son évolution, avec des hauts et des bas, dans le cinéma commercial. Dans cette veine-là, n’en déplaise aux ayatollahs de l’intégrisme cinéphilique, il arrive que de bonnes choses s’y passent ; de même, qu’a contrario, le cinéma dit d’auteur n’est pas toujours à la hauteur, loin s’en faut, des promesses de son appellation. Alors c’est vrai, Annie Girardot n’a pas joué que dans des chefs-d’œuvre, elle a même à son actif un certain nombre de films médiocres, voire de nanars, mais elle avait pour elle, comme un Bébel ou une Romy Schneider, un fort capital sympathie auprès du public. Bref, c’était une nature ; Jean Cocteau ne s’y était d’ailleurs pas trompé lorsqu’il avait dit d’elle à la fin de la générale de sa Machine à écrire : « Tu as le plus beau tempérament dramatique de l’après-guerre ! »

Annie Girardot a été tour à tour une jeune femme séductrice, une Madame Tout-le-Monde et une femme de tête, à poigne, ne se laissant pas dicter sa conduite par les hommes ou par la bonne morale sociétale. Il faut se rappeler d’un temps, celui des années 70, où l’on allait au cinéma pour voir « la Girardot » ; son nom au générique suffisait pour qu’un film puisse se monter financièrement. A défaut d’être une star (à savoir un être dont l’aura la maintient à distance des autres), Girardot était davantage une vedette populaire, accessible et disponible, ne se refusant point à rencontrer son public pour tailler la causette avec lui, en toute simplicité. Si elle a eu de grandes joies professionnelles (un certain nombre de ses films ont obtenu le million d’entrées, voire plus, au box-office français), la vie ne l’a pas épargnée. Aux côtés de ses rôles mémorables qui ont marqué la conscience collective, c’est certainement dans ses souffrances et sa carrière en dents de scie que le public s’est également reconnu. A sa mort, Bertrand Blier, très justement, a déclaré qu’elle était « tellement drôle et douloureuse à la fois. Les Français s’en souviennent comme d’une actrice qui avait joué dans beaucoup de comédies. Elle avait pris un virage très populaire après Rocco et ses frères. Mais elle était pleine d’émotion et de souffrance.  » On savait d’elle deux ou trois choses. Concernant les violences conjugales qu’elle a dû subir de son mari, l’acteur Renato Salvatori, sa dépendance à l’alcool et à la drogue ou encore son ultime combat contre la maladie d’Alzheimer. Irrémédiablement plongée à partir de 2006 dans le silence de l’oubli, on savait d’elle ce que ses proches voulaient bien nous en dire. Sa fille Giulia Salvatori, dans son livre Annie Girardot : la mémoire de l’oubli (2007), avait témoigné sur sa vie au quotidien auprès de sa mère malade. Et, en 2010, dans le cadre de la journée mondiale contre la maladie, elle avait déclaré publiquement que sa mère ne se souvenait même plus d’avoir été actrice : « Si j’ai un message à faire passer, c’est de ne plus essayer de rencontrer Annie Girardot, d’avoir une dernière photo…  » L’actrice est morte le 28 février 2011 à l’hôpital Lariboisière à Paris. Rideau. 

Nous, de toute évidence, on ne l’oubliera pas pour certains rôles marquants. Il faut revoir Annie Girardot, belle et séductrice, dans l’admirable Rocco et ses frères (1960, Luchino Visconti). Depuis un certain temps, on gardait d’elle l’image d’une vieille femme au visage abîmé et flétri par la vie mais il faut vraiment la revoir frémissante de vie, de désir et de fraîcheur dans ce mélodrame poignant. En quelque sorte, elle a eu la trajectoire physique d’une Simone Signoret : avec le temps, un aspect râpeux a succédé à la beauté de sa jeunesse. Rocco et ses frères, film charnière pour Visconti entre le néoréalisme de ses débuts et le pessimisme dostoïevskien du Guépard, montre une Nadia (A. Girardot), prostituée de son état, qui doit subir, dans une société créée par les hommes, la trajectoire égoïste de destins masculins menant jusqu’à la désintégration inéluctable d’une famille pauvre de l’Italie du Sud. Elle y joue une femme sacrificielle, se résignant à subir son sort, histoire de répondre aux diktats de la tradition familiale, consistant notamment à respecter le frère aîné, quoiqu’il arrive. Ballottée entre Simone (Renato Salvatori) et Rocco (Alain Delon), Annie Girardot est inoubliable dans la scène où, face à un Simone désespéré, elle se met en croix pour se laisser poignarder : « (…) quand Simone s’avance pour la poignarder, c’est un geste de résignation, de quelqu’un qui a compris que de toute façon il ne s’en sortira plus, que c’est là sa route. Et en fait c’est sa fin. Elle ne se rebelle pas devant le meurtre, le geste de Simone, au contraire elle s’offre comme une sorte de Carmen, en un sens. Simone a été sa vie, mais sera aussi sa mort. » (Visconti, in Luchino Visconti cinéaste, par A. Sanzio et P-L. Thirard, éd. Persona, 1984). On n’oubliera pas non plus Girardot dans un autre film d’auteur, La Pianiste (2001), de Michael Haneke. Elle y interprète avec brio une mère acariâtre et possessive. Les scènes en vase clos dans lesquelles elle insulte sa fille Erika, remarquablement interprétée par une Isabelle Huppert toute en cérébralité, laissent des marques. Encore une fois, il s’agit d’un film sur l’envers du décor familial. La famille comme terrain privilégié pour laisser advenir toutes sortes de résignations, de frustrations et d’aigreurs. Attention : La Pianiste, film sans concession, à ne pas mettre entre toutes les mains. Chose curieuse, et c’est certainement ici le signe flagrant d’une grande actrice à l’œuvre, c’est surtout dans le hors-cadre – on entend beaucoup sa voix off – qu’Annie Girardot manifeste sa présence (étouffante) dans La Pianiste. Précisons que sa prestation remarquée dans ce film dramatique lui vaudra en 2002 le César de la Meilleure actrice dans un second rôle puis, en 2005, la conduira à jouer de nouveau une mère, quelque peu à l’identique, dans le troublant Caché (2005), toujours du même auteur.

Enfin, Annie Girardot n’était pas seulement à l’aise dans le drame, mais également dans la bouffonnerie. Et c’était aussi pour ça qu’on l’aimait : pour son abattage et sa gouaille. Pour preuve, parmi moult prestations comiques, dans La Zizanie (1978, Claude Zidi), son rôle de femme passionnée d’horticulture face à un mari industriel ayant fermement décidé d’installer ses machines dans leur maison. Face à un Louis de Funès survolté, « la Girardot », en même temps qu’elle (s’)amuse, manifeste un tempérament féministe qui vient parler des seventies. Ce film, bien que mineur, résiste bien aux multiples rediffusions télévisuelles, il doit cela certainement, moins à son scénario, plutôt poussif, qu’à la présence d’un duo d’acteurs pétaradant. Bref, Annie Girardot, que ce soit en mode mineur ou majeur, on ne l’oubliera pas de si tôt. 

Photo 1 de l’auteur (polaroid ©, portrait d'Annie Girardot, Paris, 2003).


Rocco et ses frères, Annie Girardot (Nadia) - L. Visconti - extrait par AgoraVoxFrance 

 


Les Misérables, Annie Girardot (bande annonce) - Claude Lelouch par AgoraVoxFrance 

 


Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause... , Annie Girardot - bande annonce - Michel Audiard par AgoraVoxFrance 

 

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Annie Girardot - Alain Delon


11 réactions


  • Le Gros Caillou Le Gros Caillou 4 mars 2011 10:28

    Annie, avait été une des plus belle femme du cinéma français -

    Dans Rocco et ses frères, elle est rayonnante, gouaille et voix cassée - tragique et merveilleuse.

    Très bon article, merci ! smiley


  • patdu49 patdu49 4 mars 2011 12:24

    c’etait mon actrice préférée ..

    j’adorais cette femme.

    amitié à ses proches, et merci aussi pour les beaux moment filmés, même quand la maladie commençait à fouttre la merde ... elle etait rayonnante quand même ... un je ne sais quoi de magnétique ou je sais pas quoi ... qui faisait qu’on l’aimai beaucoup... je l’oublierai jamais, y a des personnalités comme ça ...


  • easy easy 4 mars 2011 13:26

    Actrice valable ou non (pour moi c’est clairement oui) c’est un paramètre qui n’est fondé que sur notre ego personnel.

    Alors au-delà du cinéma et de l’actrice, il y a surtout le fait qu’Annie Girardot était une personne, une femme, dont je connaissais un peu la vie par le biais des medias, dont je connaissais quelques éclats de pensée. C’est cette petite connaissance de ses turpitudes et de ses déclamations à coeur ouvert, toujours centrées sur la volonté d’aimer, n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment, qui me l’a fait progressivement aimer par fraternité et compassion. Pareil que pour Edith Piaf.

    Elle restera une soeur de coeur.


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 4 mars 2011 15:47

    et mon commentaire a été censuré ... direct, en 2 coups de cuiller a pot .... fallait pas écrire qu’Annie Girardot a oublié l’adresse du Pere Lachaise .. on doit encenser et pleurer, faire une belle rédaction pour entrer au Pantheon des cireurs de pompes mortuaires

    et pourtant, cette actrice aurait pu avoir le plaisir de voir a son enterrement plus de gens qu’elle n’a pu en voir ces 20 dernières années, et pas à cause de sa maladie ! Simplement parce que le monde du cinéma est un monde sans foi ni loi, Has been, elle est revenue au premier plan le moment d’un enterrement ... qu’elle a aussitot oublié, je persiste et signe !


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 4 mars 2011 16:38

      Mersi Musima, bon développement, j’oserai bien un « richard gère »


    • cevennevive cevennevive 4 mars 2011 17:29

      Bonjour musima,

      C’est si vrai !!! « les prêtres de la télé les adoubent ou pas, c’est selon... » (les radios, les journaux, les magazines aussi).

      Les médias m’ont rendue peu à peu cinéphobe. Je n’en peux plus des publicités dithyrambiques sur tel ou tel film des Césars. C’est dommage car il y en a sûrement de très bons, mais personnellement je n’ai pas envie de les voir, j’en entends trop parler et le sujet et les acteurs se perdent dans les limbes tortueux de la publicité, du consumérisme, de la « bien pensance »...

      Alors, oui Annie Girardot et toutes ses consoeurs de l’époque, les films que l’on allait voir sans savoir « combien, qui, quoi, quel salaire, quelle somme, » etc...

      Si l’on désirait le savoir, il fallait lire les critiques de cinéma.

      On aimait ou non, voilà tout !

      Les médias pourissent tout.

      Une pensée tendre pour Annie Girardot.

      Il me vient un doute : aurait-elle tourné autant de films, aujourd’hui, avec son physique « normal » (quand je dis normal, je dis qu’elle ressemblait à chacune d’entre nous) ?

      Et pourtant, quel talent !

      Et que de mièvreries aujourd’hui derrière les écrans parfois !




  • goc goc 4 mars 2011 18:11

    Lâchez-nous avec ça !!

    ce jour il y a eu des dizaines d’enterrement de gens qui ont certainement bien plus de mérites que d’avoir été saltimbanque.
    il y a peut-être des résistants de la dernière guerre (vous savez ceux qui nous ont permis de vivre libre), des ouvriers qui ont trimé toute leur vie pour des salaires de misère, des médecins qui ont sauvé des centaines de vie, et j’en passe

    il y en a marre de la pipolisation de notre société donnant autant d’importance à des gens qui ont eu pour seul mérite de nous avoir distrait et dans un domaine (cinéma-musique) qui représente largement moins de 1% de notre PIB mais qui occupe plus de 50% du temps sur nos télé et nos radios. (et je ne parle pas de la publicité gratuite et autres promos)

    Il y en a marre de nous imposer des génériques dont on n’a rien a foutre, des noms d’assistantes dont on sait à quoi elles est due leur fonction, du 4éme accessoiriste, du nom du magasin qui a fourni la table basse du décors et j’en passe.

    Je suis désolé mais quand j’achète une voiture, je n’ai pas la liste des gens qui l’ont fabriqué, et pourtant je trouve qu’ils sont largement plus méritants que la starlette_qui_couche_avec_le_producteur

    quand à cette dame, elle est certainement honorable, mais bon il faut arrêter de nous pomper le mou avec sa vie_son_œuvre dont le seul mérite a été de bien répéter ce que d’autres ont imaginé et écrit.


    • flesh flesh 4 mars 2011 19:42

      Il y en a marre aussi de voir des shtroumpfs grognons dans votre genre polluer de leur fiel un bel hommage sur une grande dame que nous aimions tous. 


      Allez acheter votre bagnole et foutez-nous la paix.

  • Proudhon Proudhon 4 mars 2011 19:41

    N’en déplaise à Goc, j’aimais bien cette actrice en tant qu’actrice. Mais j’avais aussi l’impression que c’était quelqu’un de bien. J’aimais bien aussi JP Donnadieu, Ronnie James Dio etc...

    Mais j’aime bien aussi mes collègues de boulot, ouvriers comme moi. J’aime ceux qui font le monde avec leurs mains et sans qui rien n’existerait ou si peu.

    Paix à ton âme Annie Girardot.


    • goc goc 5 mars 2011 05:07

      @prudhon

      je n’ai pas dit que je n’aime pas cette actrice, mais de là à nommer « une grande dame » quelqu’un qui a juste passé son temps à faire l’actrice, c’est un peu n’importe quoi.

      Autant on peut parler de grande dame à propos de quelqu’un qui a construit, ou qui a changé les choses (en bien) mais quelqu’un qui nous a juste distrait (moyennant quelques euros), c’est largement exagéré. Il faut remettre les choses à leur place et respecter un minimum les vraies valeurs

      un saltimbanque n’a jamais été un grand homme (sauf peut-etre coluche pour ses restos du cœur), et surtout ce n’est pas parce qu’il passe à la tv ou au ciné qu’il prend de la valeur humaine (juste de la valeur financière).

      c’est à cause de ce genre de déviance qu’on se retrouve avec des neuneus de la « nouvelle star académie » érigés au rang de personnages importants, voir de vedette, et des flesh pour les admirer.

      Moi cette dame, je ne la connais pas, j’ai vu ses films mais c’est tout, elle ne fait pas parti de ma famille, et je ne fais pas parti de la sienne (même si je l’ai fait vivre en payant pour la voir), donc respect pour une personne morte, mais ni plus ni moins que pour les autres morts.

      et quand je vois des réactions débiles comme celle de flesh, je me dis que le « système » est efficace et que le vedettariat est bien une pollution destinée à nous détourner des vraies valeurs en enfermant notre société dans l’éternelle tactique dite « du pain et des jeux », surtout que coté pain, c’est de plus en plus difficile, alors il ne reste plus que les jeux.

      En ce moment il se passe des choses bien plus importantes que le décès d’une actrice de cinéma, et pourtant on nous gave à la tv du communautarisme médiatique avec représentation de « has-been » en mal de notoriétés se découvrant d’un seul coup, une amitié « ancienne » avec la chère disparue.

      Et je ne parle pas des applaudissements en sortie de l’église, comme si ces gens-là se croyant supérieurs au commun des mortels, devaient être traités différemment. Je suis désolé mais pour moi ces gens là sont comme les autres et doivent être traité comme les autres. Là on frise le ridicule !

      c’est comme la prise des otages français. Il y en a que pour les deux journalistes parce qu’ils travaillent à la télé. Pourquoi eux, on cite leur nom et pas les autres ?. Ils sont plus importants ?. 
      Et encore on parle des 7 autres otages depuis peu, avant seuls existaient les deux journalistes, avec photo, spectacle, émission spéciale etc...
      Et pendant ce temps-là 7 otages inconnus risquent leur vie, vie qui ne vaut pas grand chose, car étant aux yeux des français, des victimes annexes et inconnues. Et ne parlez pas de tactiques, parce que franchement aux yeux des ravisseurs que l’otage soit journaliste ou plombier, c’est pareil, ca vaut la même chose, par contre voir qu’en France certains otages ont plus de valeur que d’autres, ca peut changer les choses, et pas en bien pour les moins connus

      voila où nous mènent les dérives du vedettariat.


  • kitamissa kitamissa 6 mars 2011 13:49

    c’est toujours quand les gens cassent leur pipe qu’on dit d’eux « c’était le meilleur le plus beau,le plus talentueux etc....etc..... » la presse écrite et les médias en font leurs choux gras pendant une semaine,on repasse quelques films en hommage,et puis ça y’est ...aux oubliettes comme tout le monde !


    quand j’ai vu pour la première fois Rocco et ses frères,vous étiez bien belle Madame Girardot, dérangeante,sensuelle,provocante ...vous étiez la femme que tous les hommes rêvent d’avoir comme maîtresse ! et puis vous avez cumulé les bons films,les navetons également car il faut bien bouffer et payer ses impôts même quand on est saltimbanque !...

    et manque de bol quand on vieillit, le corps change et se fragilise,les gens vous oublient,et puis un jour ou l’autre c’est le grand voyage vers l’inconnu ! on ira tous de toute façon ! alors si jamais là haut il y a quelque chose,redevenez celle qui jouait dans Rocco pour nous recevoir dans votre boudoir !

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