lundi 1er octobre 2012 - par Theothea.com

Sister Act à Mogador en compagnie de Whoopi Goldberg

Ainsi, le jeudi 20 septembre se déroulait au Théâtre Mogador la générale de « Sister Act » en soirée de Gala rassemblant le tout Paris, alors qu’une série d’avant-premières avait rodé cette nouvelle création francophone.

Parmi les premières impressions, la notion d’énergie s’impose d’emblée à l’esprit du spectateur ayant pu déjà apprécier les précédentes réalisations, avec orchestre live, de Stage Entertainment à Paris, à savoir « Cabaret », « Le Roi Lion », « Mamma Mia » et « Zorro ».

En second, il s’avère que ce spectacle particulièrement vivant est, avant tout, une aventure conjuguée au féminin pluriel car ce sont bien elles, toutes ensembles, ces héroïnes d’une histoire où les hommes joueraient, dans le meilleur des cas, à être leur faire-valoir ou, au pire, ressembleraient, à s’y méprendre, à une sympathique bande de Pieds-nickelés.

Enfin, si le concept artistique de vie monacale a si bien réussi à « Des hommes et des dieux », pourquoi ne sourirait-il pas à ces religieuses, d’un troisième type tellement chargé d’adrénaline et fonctionnant au feeling ?

D’ailleurs, même si le ton irrévérencieux est omniprésent dans l’adaptation française truffée de calembours et de jeux de mots redoutables, celui-ci ne fait florès qu’accompagné de ce « bon esprit » dont la culture catholique traditionnelle ne pourrait que tirer profit.

Bref, tous les ingrédients semblent avoir été réunis pour susciter l’engouement déjà bien palpable sur les réseaux sociaux alors que, d’emblée, la présence légendaire de Whoopi Goldberg lors de cette Première festive venait symboliquement frapper les trois coups tellement significatifs dans l’univers du Théâtre.

Ce passage de relais entre Whoopi et Kania s’est effectué sous les meilleures auspices comme dans un jeu de miroirs où l’échange d’influx se transmet en héritage dans l’entrecroisement des regards.

C’est, donc, une Dolorès van Cartier pleine de fougue et de convictions qui s’empare désormais chaque soir du plateau de Mogador, assurant le leadership de la troupe en véritable meneuse de revue… mais corrigée néanmoins pour respecter les règles internes au couvent !

Cependant, qu’on ne s’y méprenne point, une star pourrait en cacher une autre, voire deux et pourquoi pas davantage si affinités…

En effet, dans la distribution est également apparue au cours de l’été, Aurélie Konaté, loin d’être une inconnue pour la planète du musical, qui jouera en alternance ce même rôle de Dolorès.

Et puis, discrète parce que telle est sa fonction dans le synopsis, voici une révélation en bonus mais non la moindre, se présentant en véritable novice de la congrégation, nous avons nommé Sarah Manesse qui compose une Sœur Marie-Robert tellement réservée que la surprise est totale lorsqu’éclate sur scène l’expression de ses multiples talents.

Ceci dit, c’est bien l’ensemble du chœur des femmes qui se trouve au top niveau du chant, de la danse et même de la pantomime spécifique à chaque portrait.

Chez les hommes, Christian Bujeau compose un savoureux Monseigneur pendant que l’ensemble de ses collègues se trouve en situation, il faut le dire, de jouer aux « mariolles » de circonstances ; ce qui bien entendu nécessite beaucoup de maîtrise et de justesse pour se rendre crédible.

Cette création scénique de « Sister Act » est issue directement du film d’Emile Ardolino, sorti vingt années auparavant, à ceci près qu’Alan Menken a recomposé, pour cette occasion, l’ensemble des chansons du musical alors que, de son côté, Glenn Slater s’attelait à l’écriture des paroles.

C’est donc un « Sister Act » flambant neuf, qui plus est en langue française, qui débute présentement sa carrière parisienne alors que se termine celle de Londres au bout de trois saisons et se poursuit, allégrement, celle de Broadway, après une année.

Comme le bon vin, Sister Act France va assurément bien progresser car, d’emblée, cette comédie musicale semble s’inscrire dans l’air du temps hexagonal où le désir collectif est d’apaiser les enjeux religieux bien compris au profit du respect d’une laïcité pragmatique.

C’est pourquoi, en entrant dans les ordres, le Théâtre Mogador se donne, donc, la mission de divertir le public en pratiquant l’humour décalé mais sans l’once d’une provocation.

 

Photos © Theothea.com

 

SISTER ACT - ***. Theothea.com - musique : Alan Menken - paroles chansons : Glenn Slater - livret : Cheri Steinkellner & Bill Steinkellner - mise en scène : Carline Brouwer - avec Kania, Carmen Ferlan, Christian Bujeau, Aurélie Konaté, Thierry Picaut, Barry Johnson, Sarah Manesse, Valériane de Villeneuve, Lola Ces, Keny Bran, David Sollazzo & Franck Vincent.... - Théâtre Mogador




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