samedi 18 mai 2013 - par C’est Nabum

Un petit billet Fleur Bleue

Hommage à Charles Trenet

JPEGLes anniversaires n'ont d'autre but que de consacrer une journée à ne pas oublier ceux qui sont partis. Charles Trenet aurait eu cent ans, la belle affaire pour ce chanteur dont les chansons seront sans doute éternelles. Il a eu ce don merveilleux de laisser dans nos mémoires des airs simples, des paroles belles ou folles ; douces ou extravagantes qui ont cette politesse si rare, de pouvoir être chantées sous la douche ou bien n'importe où.

Je chante, nous disait le bonhomme, joyeux fou dont le cœur faisait boum. Et pour lui emboîter le pas, parce qu'il y a de la joie en lui, nous reprenons ces petits airs de rien qu'il a laissé sur son chemin. C'est bon et ce n'est pas difficile, c'est un bonheur communicatif, un plaisir qui se partage sans se soucier, autre miracle de Trenet, des barrières générationnelles.

Le soleil a rendez-vous avec la lune, Charles dans ses nuages mène la danse, une sarabande où le diable joue les premiers rôle ou bien une polka du roiQuand le facteur s'envole, il lui porte des messages d'amour. Sur terre, personne ne l'oublie et on lui passe quelques petites incartades. Nul n'est parfait au royaume du microsillon.

Qui préférons-nous ? Le fou et ses chansons absurdes ou bien le poète délicat ? Ils sont même et unique personne, deux facettes d'un talent multiple. Qu'il nous berce avec la mer ou bien qui nous entraîne dans une séance d'orthophonie avec débit de l'eau, débit de lait, qu'il nous prenne par la main sur les routes de notre douce France ou bien qui nous pousse dans les pharmacies, Charles se pique de savoir nous toucher.

Cœur de palmier ou bien fleur bleuec'est si bon de se laisser prendre à toutes ses facéties. Il nous salue de son canotier, ouvre des yeux d'une incroyable intensité et nous entraîne dans ses délires et ses rêves. Nous chantons la romance de Paris un soir de nostalgie, le serpent python pour faire rire les convives, nous savons qu'avec ce formidable manieur de mots et de rimes, de sons et de mélodies, chacun aura un refrain en tête pour reprendre sa rengaine.

J'ai connu de vous que des bonheurs et des instants merveilleux ; merci monsieur Trenet ! Et de ma fenêtre d'en haut, je regarde vers la Lune, c'est là, je ne peux en douter que se perche l'âme des poètes. Au clair de la Lune, mon ami Charles, tu prends une bougie pour éclairer mon âme. Grâce à toi, un rien me fait chanter.

Mes jeunes années ont été bercées par vos romances de Paris ou d'ailleurs. Par votre entremise, j'ai cultivé un jardin extraordinaire. Au coin de ma rueil y avait des arbres où les oiseaux chantaient le dimanche, jour où les enfants s'ennuientet tous les autres jours de la semaine. Même sur les terrasses du grand café, chacun reprenait vos refrains joyeux.

Fidèle, je resterai à vos berceuses comme à la tarentelle de CaruzoVous pouvez passer sans me voir, moi, je vous entends du matin au soir. Je vous vois jouer sur le piano de la plage ou bien dans les pharmaciesLe diable est au village, il vous ressemble étrangement. De cet héritage infernal, nous gardons à tout jamais des centaines de chansons.

Je vous laisse à ce petit exercice sans queue ni tête. La liste de vos titres est bien trop longue pour les retenir tous et les glisser ici. Il suffit de prendre un vieil électrophone et d'y placer vos merveilleuses galettes pour partir à votre poursuite.

Merci Monsieur Trenet, ce que vous nous avez laissé est un don du ciel ou bien du diable que vous avez tant tiré tant de fois par la queue. Je vous salue bien bas et m'offre encore de doux plaisir de fredonner l'une de vos mélodies. Rassurez-vous, je garde pour moi ce plaisir, je n'ai pas votre talent ! Vous oubliez votre cheval, prenez-le pour retourner bien vite au pays des fous chantants. Vous êtes formidable !

Respectueusement votre.

 



15 réactions


  • Phi ka Sō Nathael Dunevy 18 mai 2013 09:20

    Nabum
    .
    Votre manière est la plus belle,
    à côté la mienne me rend pitre.
    Avant tout de l’avant suite,
    sachez ceci à l’éternel :
    .
    Des mots démo, des mots lisseurs,
    Duc L’ouïe d’obus son a plein son pupitre,
    et plains la fausse note sur la partition
    de cette symphonie inachevée.
    .
    Cette note infâme cette horreur,
    cette croche décochée d’une mouche mal élevée.
    .
    Les autres mots, les mots doux
    les mots doudou ceux qu’y viennent
    de je sais où, le mots là ces mots de Vienne,
    au bal démasqué de jolis mots, ces petits sous
    qui étaient, sont, seront toujours pour vous.
    .
    M’accorderiez-vous une dernière danse,
    m’accompagnerez-vous jusqu’à la potence ?


    • C'est Nabum C’est Nabum 18 mai 2013 09:51

      Nathanaël


      N’oubliez pas que Villon fut grâcié quand ses compagnons ont taté le gibet !

      Méfiez-vous des beaux parleurs ...

  • Kookaburra Kookaburra 18 mai 2013 12:02

    Comment apprendre une langue étrangère ? Les chansons offrent une possibilité d’apprendre un peu de vocabulaire de façon agréable. Arrivé en France, j’ai découvert Brassens. Vocabulaire difficile mais délicieux. Barbara bien sûr. Et Charles Trenet. Quel talent ! Quel génie ! Quel magnifique timbre de voix ! J’aime particulièrement la voix humaine, aussi dans la musique classique, et je ne me lasse pas de ces trois grands noms de la chanson française.


    • C'est Nabum C’est Nabum 18 mai 2013 12:24

      Kookaburra


      Nous avons les mêmes passions

      La chanson m’a nourri l’esprit ; je lui suis redevable de ce qui est ma culture.
      Je sais que c’est bien peu mais c’est ainsi que je me suis construit.

      Merci à vous

  • Kookaburra Kookaburra 18 mai 2013 12:05

    J’ai oublié : Merci Charles et merci Nabum pour cet hommage !


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 18 mai 2013 17:59

    Je tâte André à la porte du garage , au volant de ma superbe auto .



    Quand d’ autres se précipitent Charles Trenet .

    Nous avions le temps .

  • bakerstreet bakerstreet 19 mai 2013 01:50

    Un cri dans la nuit d’hiver,
    Ma fenêtre est de travers.
    Je la ferme de mon mieux
    Je vois la couleur des cieux :
    Ils sont noirs,
    Il y a du vent,
    Vent d’autan
    Ou vent d’antan.
    Le manteau des cheminées
    Recommence à frissonner.
    Sur la route, j’aperçois
    Un bien étrange bourgeois.
    Où donc l’ai-je déjà vu
    Pieds fourchus
    Et front cornu ?
    C’est le diable… ou le docteur,
    Qui me font mourir de peur,
    Ou bien mon ange gardien ?
    Je ne sais plus,
    Je ne sais rien !.....

    Premier couplet du revenant, magnifique texte qui se conjugue avec le passé de trenet, la maison de Narbonne qu’il faut visiter....
    C’est ennervant de ne dire que du bien de quelqu’un.
     Trenet avait sans doute lui aussi sa part d’ombre, mais je la laisse aux autres.
    Et peut être que le texte du soleil qui a rendez vous avec la lune est elle plus équivoque qu’il n’y parait.
    Les monstres de Trenet sont étonnants. Ils se pendent en rigolant, et font la nique aux flics du haut du ciel.
    Pour moi, voilà quelqu’un qui aide à transformer la vie, à nous rendre heureux. Mon dieu qu’il est dure de dire autre chose que des banalités.


    • C'est Nabum C’est Nabum 19 mai 2013 07:55

      Bakerstreet


      Nous n’avons évoqué que son œuvre et c’est bien la seule chose que nous ayons à faire.

      L’homme se débrouilla avec ce qu’il était, ll eu l’élégance de nous laisser des centaines de chansons qui continuent de vivre dans nos têtes et nos cœurs. C’est bien là le plus important.

  • Phi ka Sō Nathael Dunevy 19 mai 2013 16:15

    Douce France cher Charles Trenet, très fort m’entendez-vous ?

    (Louis d’Aubusson)


  • Phi ka Sō Nathael Dunevy 19 mai 2013 22:47

    C’est Nabum
    .
    Point de chanson, une phrase homophone en son hommage.


  • Phi ka Sō Nathael Dunevy 20 mai 2013 13:02

     C’est Nabum

    D’où ce franc, ce cher char, le trait net réforme, en temps dévoue.

    .

    (L’ouïe d’obus son)


Réagir