samedi 26 juin 2021 - par Sylvain Rakotoarison

You Are My World !

« L’intérieur de mon âme désormais est à toi (…)
Alors le bonheur est à nous pour toujours
Je te suivrai jusqu’à la fin des temps
Je serai le sang qui coule dans tes veines
Je parcourrai avec toi jusqu’au bout du chemin
Tu seras mon tout, mon monde
Tu es, tu es, tu es, tu es, oh mec,
Tu es mon monde ! »

_yartiSomervilleJimmy01

Celui qui chante ces paroles d’amour "You Are My World" (en anglais évidemment), c’est Jimmy Somerville qui fête son 60e anniversaire ce mardi 22 juin 2021. Déjà 60 ans ! alors que le chanteur qui se lâchait ici était un p’tit jeune dandy, au look d’un Tintin au sourire un peu naïf et assumant, revendiquant même son homosexualité, ce qui, en 1985, n’était pas une chose très facile.

Cette sorte d’adolescent à la houppette qui se tortillait et dansait comme s’il avait envie d’aller aux toilettes a une voix extraordinaire qui lui permet d’utiliser plusieurs registres, chanter même du Gershwin ou du Gainsbourg.

En 1985, le chanteur anglais a créé avec Richard Coles un groupe qu’ils ont appelé "The Communards", en souvenir bien sûr de la Commune de Paris, un copain leur avait montré le mur des Fédérés au Père-Lachaise à Paris (un massacre qui a eu lieu il y a cent cinquante ans et un mois). Jimmy Somerville n’hésite pas non plus à revendiquer son "socialisme" et à se dire "rouge".

_yartiSomervilleJimmy02

Ce n’est pas du tout mon cas mais cela n’empêche pas que j’adore les premières chansons des Communards. Je me rends même compte que j’ai dû les écouter dès leur sortie, et au-delà de leur qualité, elles représentent aussi une part de mon contexte de vie de l’époque, comme c’est le cas pour de nombreux "tubes", et donc font place à une certaine nostalgie.

Le groupe n’a pas duré très longtemps, seulement de 1985 à 1988 avec deux albums seulement ("Communards" et "Red"). Chacun a repris sa liberté, Jimmy Somerville a repris une carrière en solo. Le premier tube des Communards, la chanson mise en avant ici, "You Are My World" est sortie le 12 octobre 1985. Quand je prends conscience de cette date, je suis terrifié à l’idée que j’ai vraiment dû l’écouter à sa sortie (merci Internet), à quelques jours près (dans mon esprit, c’était au début d’octobre 1985 !).


1. "You Are My World" (12 octobre 1985)






Très curieusement, le succès fut très mitigé au Royaume-Uni. En revanche, elle a bien pris en France et plus généralement en Europe. Ce sera le cas aussi les autres chansons. Les Communards ont eu un grand succès lors de leur passage à l’Olympia le 28 avril 1986, mais les salles étaient à moitié vides lors de leur tournée en Grande-Bretagne le mois suivant. Ce n’est qu’avec "Don’t Leave Me This Way", sorti le 2 août 1986, que le groupe a enfin trouvé le succès et son public dans son pays d’origine. Les Communards ont fait une nouvelle tournée en Europe en 1987 qui s’est terminé par six soirées à très grand succès à l’Olympia de Paris.


2. "Don’t Leave Me This Way" (2 août 1986)






L’engagement militant s’est aussi traduit à la suite d’un drame, avec la mort des suites du sida, le 11 février 1987, de l’ami qui avait fait découvrir à Jimmy Somerville et Richard Coles le mur des Fédérés, à savoir Mark Ashton, qui n’avait que 26 ans, militant des droits des homosexuels (LGBT) et membre du parti communiste britannique. Son militantisme a contribué à une prise de conscience au sein du parti travailliste. Cela a donné la chanson "For a Friend" sortie le 17 octobre 1987.


3. "For a Friend" (17 octobre 1987)






Intéressant aussi, le groupe voulait promouvoir l’émancipation des femmes et Jimmy Somerville, Richard Coles ainsi que Sarah-Jane Morris qui les a rejoints en décembre 1985, ont recruté pour leurs concerts une dizaines de musiciennes (femmes) afin de promouvoir les femmes dans ce milieu de la musique particulièrement machiste à l’époque et montrer que les femmes étaient aussi compétentes que les hommes dans ce domaine.

Au-delà des premières vidéos, je propose ici d’autres vidéos des tubes des Communards ainsi que deux concerts en "live" de 1986 (à Hanovre et à Turin), plus une série plus générale des œuvres de Jimmy Somerville avant, pendant et après les Communards.


4. "Disenchanted" (24 mai 1986)






5. "So Cold The Night" (2 août 1986)






6. "Tomorrow" (12 septembre 1987)






7. "Never Can Say Goodbye" (17 octobre 1987)






8. "There’s More To Love" (17 octobre 1987)






9. Concert à Hanovre le 2 octobre 1986






10. Concert à Turin en 1986






11. Rétrospective Jimmy Somerville






Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (19 juin 2021)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Jimmy Somerville.
Ella Fitzgerald.
Serge Gainsbourg.
Fernandel.
Eddie Barclay.
Daniel Balavoine.
Jean Ferrat.
John Lennon.
Kim Wilde.



8 réactions


  • Clocel Clocel 26 juin 2021 10:13

    Prout...


  • adeline 26 juin 2021 10:51

    Salarié par georges ?


  • vesjem vesjem 26 juin 2021 11:16

    roko ta raison divague : la sodomie est-elle notre avenir ?


  • Berkano Othala 26 juin 2021 16:35

    Excellent article, vous auriez pu parler des Bronski Beat ,et leur superbe album

    « the age of consent ». Comme vous êtes un spécialiste des nécrologie, j’espère que Jimmy Sommerville n’est pas mort ,et que cet article n’est pas son oraison funèbre ? 


  • ETTORE ETTORE 26 juin 2021 21:19

    RakotO....

    Vous devriez faire un choix !!!!!!

    Soit vous vous occupez des faire parts....

    Soit vous vous occupez des vivants !

    Non que je vous dénie le droit de l’un ou l’autre, ....Mais faut comprendre, que le déséquilibre que VOUS avez instauré, entre Oraison Funèbre, et Oh Raison de la vie.....Ne joue pas en faveur du second !

    Si bien, qu’a la lecture du titre, la seule question qui pointe, est :

    « Est il mort, lui aussi ? »

    RakotO, il faut rester dans les pages nécrologie.....(Vous y êtes Un Roc Eclair-é)

    Au risque d’avoir l’étiquette de « Dodo de mauvais augure ».

    Et vous , en tant qu’AUGURE.....Bah.....

    Il n’y a pas de quoi lire dans les entrailles d’un canidé du chenil LaREM !


  • zygzornifle zygzornifle 28 juin 2021 13:19

    L’intérieur de mon âme ou de mon colon ? 


Réagir