mercredi 24 décembre 2014 - par C’est Nabum

Contrefaçon

Préambule

Z est un garçon qu'on dit dyspraxique, d'autres le cataloguent comme autiste. Incapable d'écrire à la main, ignorant tout des subtilités de l'orthographe et de la grammaire, il utilise un ordinateur et un logiciel prédicateur d'orthographe pour produire des écrits. Son imagination est foisonnante et pendant 4 heures, sous un simple contrôle de cohérence, il a rédigé cette nouvelle étrange. À vous de découvrir son monde intérieur ...

Contrefaçon

Z

A leur arrivée, l’aéroport de Roissy était bondé. C’était la fin du mois de décembre, ce n’était donc pas étonnant de voir autant de passagers qui désiraient aller en Chine pour leurs emplettes de fin d'année. L'avion était remplis de riches passagers. Léo et ses curieux collègues de travail devaient se dépêcher afin de ne pas manquer le décollage. Une fois à bord, ils soufflèrent et se calmèrent… Quelques heures plus tard il ne restait que peu de temps avant d’atterrir

Léo, était déjà chef de bande alors qu'il n'avait même pas 30 ans. Il devait faire affaire avec son fournisseur de contrefaçons, spécialiste des faux iPhone et iPad. un redoutable trafiquant des environs de Pékin. Leo et ses trois collègues séjournaient dans un appartement au centre-ville de Pékin.

Sitôt ses affaires posées, Léo partit rencontrer monsieur Chang. La ville était bondée et dans la rue, il ne pouvait pas circuler sans recevoir de nombreux coups d’épaules. En cherchant un coin plus calme, il aperçut une échoppe qui proposait les mêmes produits que son fournisseur officiel pour une bouchée de pain !

Léo prit contact avec le commerçant et négocia avec lui, la commande qu'il aurait dû prendre chez monsieur Chang. Il lui acheta 4 000 pièces pour 2 000 000 yens. Le marché fut conclu par une poignée de main et Léo décida de rentrer à son hôtel ...

Pendant ce temps-là les collègues de Léo, inquiets de son absence prolongée partirent chez monsieur Chang pour acheter les 4 000 iPhones convenus pour le prix de 30 000 000 yens .ils rentrèrent à leur hôtel et comprirent alors qu'ils venaient de faire une bêtise.

Quand les quatre compères se retrouvèrent en effet, ils étaient désormais en possession de 8 000 faux iPhones, tous fabriqués en Ukraine ; un stock bien trop grand pour pouvoir prendre l’avion car ils avaient soudoyé des douaniers chinois pour une quantité moitié moindre. Mais le pire c’était qu’ils n’avaient plus assez de liquide pour honorer leur commande initiale : le redoutable monsieur Chang ne pourrait pas être payé …

Nos quatre amis qui allaient avoir la mafia chinoise sur le dos, décidèrent de partir précipitamment de Chine en embarquant sur un cargo avec leur frauduleuse cargaison. En montant sur le bateau, ils croisèrent un chinois malintentionné qui tira par inadvertance une salve de kalachnikov sur les quatre amis. L’un d’eux s’effondra , mortellement touché par une balle dans la tête. Ses camarades, fort peu compatissants, se dirent alors que le partage des bénéfices n’en serait que meilleur à trois plutôt qu’à quatre. Encore fallait-il rester en vie. Léo tira de son manteau une arme de poing avec laquelle il élimina le tireur maladroit. Le voyage se déroula sans autre incident même si Léo eut toujours le sentiment d’être surveillé.

Quand ils arrivèrent en Europe ; ils débarquèrent sur le port d' Istanbul Là, une voiture qui s'avéra piégée, fonça sur eux et écrasa les deux complices de Léo avant d'exploser dans un feu d'artifice final. Léo se retrouva seul avec la promesse d’un juteux trafic uniquement pour son seul bénéfice, à la condition d'arriver en France sans autre incident !

Un autre véhicule : un gros 4x4, faisant une embardée après avoir roulé sur les corps des malheureux complices de Léo, finit sa course folle au fond de la mer. L'arrivée en Europe se présentait fort mal. Léo pensait pouvoir être enfin tranquille quand la police turque, alertée par le vacarme, arriva sur les lieux de la scène.

Pendant que la police interrogeait Léo pour comprendre le drame qui venait de se dérouler sous ses yeux, sur le cargo, de mystérieuses ombres s’agitaient autour du conteneur des téléphones. Quand Léo en eut terminé avec les formalités policières, son trésor de guerre avait disparu !

Leo s'enquit auprès des membres d’équipage de ce qui avait bien pu se passer en son absence. Ceux-ci lui donnèrent de drôles d’explications : des lutins seraient à l’origine du vol de son conteneur. Pour le capitaine du navire, il s’agirait des complices d’un vieillard à grande barbe blanche et à la pelisse rouge. Celui-ci aurait l’exclusivité mondiale de la distribution de jouets en fin d’année.

Soucieuse de rentabilité et toujours à la recherche du moindre coût financier, l’organisation du 24 décembre préférerait voler sa marchandise plutôt que l’acheter ou même de la faire fabriquer en Asie par une main d'œuvre d'enfants sous-payés. Elle s’était faite la spécialiste de la rapine dans les ports et les aéroports recevant des marchandises venant de Chine.

Léo ne désarma pas, bien décidé à retrouver sa marchandise et à éliminer ce vieillard indélicat qui utilisait des lutins comme livreurs ultra rapides et qui profitait du manque d'éthique du commerce international. Léo appela alors d'autres membres de sa bande, restés en France afin qu’ils trouvent des informations plus précises sur cet étrange voleur cacochyme.

Rapidement il reçut le message suivant : « Notre vieillard cleptomane a trouvé refuge dans le grand nord gelé. Il se cache avec des lutins et des gnomes qui sont ses complices. Ils se déplacent mystérieusement en utilisant des rennes qui courent dans les étoiles ». Léo décida de se rendre au nord de l’Europe pour mener des recherches. C'est en Finlande qu'il demanda à sept de ses collègues de se joindre à lui pour régler le problème et récupérer ses téléphones.

Léo prit l’avion pour Helsinki et retrouva à l'aéroport trois de ses complices. Les autres étaient déjà partis à la recherche du voleur à la barbe blanche et l'avaient localisé grâce à un grand informaticien, un spécialiste du piratage numérique et de l’espionnage industriel, qui avait activé à distance, le système de géolocalisation d’un iPhone volé à Istanbul. Le vieillard se cachait à Rovaniemi, au milieu d’une grande forêt, plus étendue qu'un département français.

Les renseignements se précisent ; les hommes dans la forêt envoient un message de confirmation : « Le vieux se déplace effectivement en lévitation grâce à des rennes dont un qui a le nez rouge. Il transporte le fruit de ses larcins dans un traîneau en prétendant en faire cadeau à deux milliards d’enfants un certain soir de décembre. Il utilise les nains comme main- d'œuvre gratuite. Nous sommes sur la piste d’une grosse escroquerie planétaire et d'un scandale humanitaire sans précédents. »

Léo demande à ses collèges de venir avec des armes factices pour éliminer ce concurrent déloyal qui se fait le jouet d'une société consumériste. Le vieux voleur, blanchi sous le harnais et sa bande de lilliputiens, ont élu domicile au niveau du cercle polaire arctique en un lieu magique et bizarre. Pour y accéder, il faut mettre en œuvre de gros moyens techniques.

Compte tenu des difficultés logistiques, il est plus prudent de vérifier l’information en envoyant sur zone un drone équipé d’une caméra. Ce n'est qu'après qu'il conviendra de se rendre sur place en hélicoptère. Pour l'heure, Léo a vraiment les boules !

Le drone filme un étrange environnement : les arbres sont rouges et blancs et couverts de guirlandes lumineuses, le terrain est habité par ce qui ressemble étrangement à des petits enfants. Il règne sur place une activité intense notamment au service de réception et d’emballage des jouets. Soudain, le drone perd de l’altitude et ne transmet plus d’images …

Un de ces lutins a repéré le drone et lui a jeté une boule de neige. L’avion miniature, déstabilisé par ce simple projectile, s’est écrasé un peu plus loin. L'effet de surprise est éventé, chez le trafiquant de jouets, l’alerte est donnée. Leur repaire ayant été découvert, tous vont se replier dans une grotte fortifié là où s'est réfugié un couple d'immigrants clandestins dont la femme est sur le point d'accoucher.

Léo et sa troupe, conscients des risques qu'ils vont prendre, sont déjà en route vers la terre promise. Ils se posent à peu de distance de l'endroit où le drone a été abattu. Ils sont accueillis par des tirs de pistolets factices, des armes envoyant des cartouches de peinture. Ces tirs proviennent du bunker ; on cherche à les décourager. Un des assiégeants riposte avec un arc et fait feu de tous bois.

Les deux camps se font face à face, chacun cherchant à se protéger des projectiles de ses adversaires. Un long siège commence alors que nous somme le 23 décembre … Dans le camp des assiégés, une grande fébrilité se fait sentir car ils ont une échéance très importante qui se présente à eux le lendemain. Ils n'ont jamais manqué ce rendez-vous qui est l'essence même de leur existence, leur raison de vivre et de croire encore en leur vénérable chef.

Alors que les adversaires sont sur le pied de guerre d'opérette, dans le ciel un avion-cargo de la poste survole le secteur et se met en vol circulaire juste au-dessus du repaire des voleurs. Une trappe s’ouvre et des millions de lettres d'enfants tombent du ciel. Un des compères de Léo tire sur l’avion avec un rayon laser. L’avion est en difficulté …

Il perd de l’altitude et se pose en urgence sans grand dommage sur un immense lac gelé. Le pilote et son équipage sortent de l’appareil et préviennent l’armée de l’air finlandaise, pensant avoir été attaqués par des forces étrangères.

La querelle est en train de se transformer en grave crise internationale. Déjà des reporters des plus grands médias internationaux arrivent pour couvrir l’évènement. Les enfants du monde entier découvrent, effarés, des images du repaire du père Noël tandis que leurs parents comprennent que les jouets qui arrivent chez eux cette mystérieuse nuit du 24 au 25 décembre sont en fait des objets volés. C'est la fin du rêve et d'une belle légende.

La communauté internationale s’indigne d’une telle révélation. Des voix s’élèvent déjà pour réclamer l’interdiction de l’utilisation de l’image du père Noël, ce personnage interlope au parcours historique douteux D'autres réclament la destruction de son repaire et de tout ce qu’il contient. L’ONU décide d’utiliser l’OTAN pour arrêter ce voleur et le faire juger par un tribunal international. Ils emploieront des bombes à fragmentation pour tout raser. On ne s'amuse pas en haut lieu.

Voyant la tournure dramatique de l’aventure, Léo et sa bande s’éclipsent discrètement sans demander leur reste. Ils disent adieu à leurs téléphones portables, ainsi qu’à leurs rêves d’enfants. Ils ne sont pas les seuls ; depuis ce jour nécessaire entre tous, le père Noël a été remplacé par saint Nicolas qui a repris un service qu'il n'aurait jamais dû confier à cet usurpateur postiche.

C’est désormais le 6 décembre que les enfants sages, reçoivent leurs cadeaux tandis que les autres ont droit à la visite du père Fouettard. Finalement les parents sont heureux du retour de cette vieille tradition qui récompense uniquement les enfants qui le méritent. Il se dit que le commerce des jouets a considérablement diminué car les enfants méritants sont de plus en plus rares !

Nicolassement sien 



7 réactions


  • L'enfoiré L’enfoiré 24 décembre 2014 14:37

    Bonjour nabum, Voulez-vous connaitre les ancêtres du Père Noël C’est ici. En résumé :Fêter la naissance du Christ, pas faux, mais largement incomplet. 
    - 3000 : L’hiver la grande inquiétude des humains... Il faut se rassurer... 
    Le solstice d’hiver tombe le 21 décembre dans l’hémisphère nord. Mais ce n’est que quelques jours plus tard que la nuit perd du terrain sur le jour. Même idée : se rassurer.
    - 100 : Les saturnales du 17 au 24 décembre sont fêtées par les Romains de manière festive. Une période pendant laquelle tout est inversé et en finale, un Romain est sacrifié.
    Au Nord, de grands feux étaient allumés pour conjurer la nuit encore plus longue en hiver. Période magique de renaissance de la nature.
    Le 25 décembre est pour les Romains la naissance du dieu Mitra et l’empereur Constantin impose cette date de manière stratégique.
    Le christianisme s’en mêle alors. Le 25 mars comme date de départ et neuf mois plus tard, la naissance....
    Moyen-age : Noël est une fête religieuse, politique entre des festivités païennes.. Inversion des normes sociales. On peut tout faire. On boit et on mange et on rit.
    Saint Nicolas devient l’ancêtre du Père Noël trois semaines avant avec le père Fouettard.
    - En 1520 : la Réforme protestante et Luther n’en veulent plus. Plus de saints. Pas d’entremise. C’est sous forme de bébé que Jésus est représenté. Un bébé qui n’a pas la force d’apporter des cadeaux. C’est aux Pays bas que Saint Nicolas est le plus requis dans cette fonction d’évaluateur des bienfaits de chacun.
    - Au 17ème siècle ; Sa survie, pourtant dépend de son départ vers les Etats Unis et surtout, vers New York sous le pseudo de Sinter Klaas. Le rationalisme protestant sous Cromwell menace l’existence même de l’idée de Noël.
    - 1821 : Avec le poème de Clement Moore, Santa Claus naît à l’américaine sous la forme de Père Noêl que nous connaissons aujourd’hui. Il voyage sur un traîneau tiré par huit rennes et descend par la cheminée pour apporter les cadeaux. 
    - 1880 : l’idée est reprise en le rendant encore plus sympathique. Il vient du Pôle Nord, endroit éloigné des enfants et le froid.
    Noël est ainsi sauvé aux Etats Unis.
    L’orgie de consumérisme va de paire avec la reconnaissance des enfants qui ne sont plus des hommes en miniature que l’on met au travail. 
    Charles Dickens va faire exploser Noël en Angleterre.
    Le Père Noël va prendre plusieurs formes en Europe. Porteur de jouets, accompagnant les Rois Mages pour fêter et entrer dans l’année nouvelle.
    1931 : Les traditions vont faire le reste, aidées par les chansons des crooners. La firme Coca Cola va reprendre l’idée sous forme commerciale, tout en émerveillant les grands, les parents. Eux, désormais, veulent aussi recevoir leurs cadeaux par le Père Noël dans l’esprit familial.
    Les rennes sont remplacés par un train et le Père Noël retrouve son origine païenne que les plus religieux vont brûler un jour de Noël à Dijon.
    Mais le Père Noël va réapparaître plus fort que jamais au delà des religions et de la nature qui apporte le changement de saison du printemps. 


  • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 24 décembre 2014 18:57

    Bonsoir,

    devinette de Noël.

    Vous connaissez la différence entre Jésus et le plombier ?

    Pendant que vous cherchez, j’apporte un indice corroborant à votre fable, Nabum : lien (comme dirait Cabanel). On ne dit pas si les coupables sont chinois. Les jouets surement, en tous cas.


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