mardi 31 décembre 2013 - par emmanuel muller

Fées d’hiver : 1 - La mère de la survie

Ça y est, les jours s'allongent.

Le solstice est passé, on le fête sans toujours le savoir, sans toujours se souvenir qu'on brûle sa plus grosse bûche avec les autres, ou qu'on la mange c'est pareil, pour marquer ce passage vers des temps plus doux, même si l’hiver ne fait que commencer.

C'est drôle ce décalage entre ce qui engendre le renouveau et son installation, c'est comme le creux de la vague, le moment le plus difficile en somme.
Le premier jour de l’hiver annonce pourtant bien les jours qui rallongent, donc l'arrivée du printemps, mais chut ! il ne faut pas en parler, pas encore ; le fêter oui, mais l'air de rien, ça va sans dire.

Le dire ne fonctionnerait pas de toute façon, car la raison a ses raisons que l'émotion ignore, elle sait, elle, la raison, que le froid s'installe, elle comprend qu'on se donne du courage parce que ça va être dur, elle a appris la correspondance de l’hiver et de l'arrivée du froid, c'est un fait certain, enseigné, indéniable, elle sait la raison qu'il n'y a pas de quoi se réjouir.

Et pourtant, les jours rallongent.

 

C'est le moment idéal pour se rappeler des histoires tellement incroyables qu'on ne peut les présenter que sous la forme de conte.

Voici le premier, d'autres suivront bientôt.


La mère de la vie :

Il était une fois, il y a bien, bien longtemps, la naissance d'une cellule. Ça se passe il y a si longtemps qu'en ce temps là, la mort elle même n'était pas encore née !

Tous les être vivants n'étaient encore que des cellules, de toutes petites cellules, des cellules vivantes qui ne mourraient donc pas. Enfin si, elles étaient détruites par le hasard ou par d'autres cellules qui les mangeaient, mais si ça n'arrivaient pas, avec un peu de chance, ces cellules pouvaient vivre quasiment éternellement puisqu'elles ne vieillissaient jamais.

Tout conte Fée

Mais la cellule de notre histoire eut un destin bien différent de toutes ses sœurs, car une étrange fée se pencha sur son berceau, enfin sur sa création, et lui infligea la plus insensée des facultés de toute l’histoire de la vie : mourir de vieillesse. Contrairement aux autres, elle n’aurait pas la possibilité de vivre éternellement, non, quelque chose en elle allait faire que forcément, un jour, après avoir suffisamment vécu, elle allait mourir et laisser la place à sa descendance qui allait à son tour hériter de ce mauvais sort.

Quel malheur ! Comment le sort sera-t-il rompu ? C'est bien ce qu'on se demande dans une telle histoire, alors il faut le dire tout de suite, jamais, ce sort ne sera jamais rompu, il en sera ainsi définitivement. Pourtant cette histoire est une histoire merveilleuse, car aussi curieux que ça puisse être, ce n'était pas un mauvais sort !

J’aurais bien aimé vous raconter sa vie plus en détail, mais tout ce que j'en sais c'est qu'elle a eu beaucoup d'enfant. Enfin, qu'elle s'est multipliée, qu'elle a fait plein de petites cellules qui elles aussi mourraient un jour, mais qui elles aussi ont eu plein de petites cellules. Elles ont continué tant et si bien, qu'elle ont appris que c'était aux petites cellules nouvelles de trouver des solutions nouvelles, aux enfants en somme, de trouver les meilleures solutions pour s'adapter.

Ainsi, les enfants, les petites cellules nouvelles étaient plus fortes pour trouver des solutions pour s'adapter à toutes les situations, et c'est pourquoi les descendants de la cellule qui a reçu ce mauvais sort ont évolué et se sont adaptés à des situations toutes plus incroyables les unes que les autres, d’ailleurs l'histoire suivante raconte une de ces situations.
 

Mais avant, sachez que cette histoire est la votre, ou plutôt celle des cellules de nos corps à tous qui sont fait de cellules qui ont, cette capacité de vieillir et de mourir. Les savants d'aujourd'hui appellent ce sort l'apoptose, et il l'ont découvert parce que lorsqu’il ne marche plus on tombe malade, on a un cancer. Ce sort était bel et bien un don du ciel, un sort qui a donné encore plus de vie à la vie elle même, une capacité de sur-vie. Quelle chance, n'est-ce pas ?


 

 

A suivre : 2 - Le père de l’organisme


 

NB : Je mets toutes mes contributions sur agoravox sous licences GFDL et CC-BY-SA, vous pouvez donc les utiliser, les copier, le modifier et les remprendre selon ces conditions.



2 réactions


  • claude-michel claude-michel 1er janvier 2014 09:39

    La mort a toujours existé....dans le chaos de l’univers (bien avant notre venue)...celle des étoiles ou de tout ce qui disparait dans les trous noirs.. ?

    Mais bizarrement...la mort (sa pourriture) donne la vie.. !

    • emmanuel muller emmanuel muller 1er janvier 2014 12:18

       smiley

      Pour disparaître dans un trous noirs il faut un observateur, si non c’est un non sens. La matière qui se transforme n’as une vie et une mort que par ce qu’on lui prête notre propre unité de vie.

      Vous avez donc absolument raison, mais c’est une autre histoire.

       smiley


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