mercredi 11 septembre 2019 - par C’est Nabum

Il y a un loup …

La bête est revenue !

JPEG Le loup frappe plus sûrement l’imaginaire que les petites bergères isolées même s’il est certain qu’il aime à se faire les crocs sur les brebis égarées. Son retour est annoncé ici alors qu’il a été vu par là, il se tapit dans les colonnes des journaux, il bondit dans les reportages télévisuels. Le loup est partout car, à bien y regarder, il n’a jamais abandonné le monde fantasmagorique des humains qui parfois prétendent à juste titre qu’ils sont eux même un loup pour leurs semblables.

Le loup est multiforme et c’est en cela qu’on se rend compte de son importance dans l’imaginaire collectif. Il est de mèche avec le gamin morveux, tandis qu’il accompagne la demoiselle quand elle perd sa naïveté. L’animal nous est servi à toutes les sauces pourvu qu’il fasse peur à ceux qui veulent rester sur leur faim d’aventure.

Le loup aime les petites filles, c’est une évidence même s’il ne crache pas sur la grand-mère surtout si elle est bonne cuisinière. Il est le chiffon rouge que les parents agitent pour remettre les garnements dans le droit chemin, celui de l’obéissance et de la prudence. Il mérite d’intégrer les personnels enseignants tant il est venu fréquemment au secours de pédagogues en mal d’inspiration.

Le loup a toutes les raisons d’être un peu cabot. C’est une vedette incontestée des fables et des contes. Il a toujours la meilleure part dans cette éternelle distribution des rôles selon des canons immuables. Il est Grand tout autant que Méchant, Féroce et Cruel, Impitoyable et Truqueur. Il est si conforme aux caractéristiques humaines que c’en est confondant. Après tout, c’est peut-être lui qui devrait déposer plainte pour plagiat.

Le loup a parsemé notre territoire de lieux-dits célébrant son passage. Il saute, il se pend, il désigne un arbre ou un sentier, il a ses marches, ses buttes, ses sentes. Il est partout à la fois avec une légende qui se racontait encore, il n’y a pas si longtemps avant que Disney et Tex Avery se l'approprient et le caricaturent. Fort heureusement, la littérature enfantine lui a conservé toute sa place, pour le plus grand bonheur des petits enfants qui aiment avoir peur.

Le loup revient à pattes de velours. Au grand jour, sans entendre son compagnon le chien au tournant du crépuscule. Il fait la Une et se retrouve en pleine lumière de manière bien étrange. Quel sort veut-on lui faire subir ? S’il revient ainsi, n’est-ce pas parce que nous ne savons plus réguler la nature ? À moins que ce ne soit notre propension à abandonner des territoires entiers qui facilite sa venue.

Pourtant les véritables loups, les monstres sont bien ceux qui le pointent du doigt et tentent de justifier leur férocité en prétendant que les lois de la nature sont elles aussi impitoyables. Ce sont les mêmes, ces maudits humains qui sont à la fois capables de confier à la Louve le soin de donner le sein aux futurs créateurs de Rome tout en lui donnant dans le même temps le mauvais rôle, faisant d’elle la putain dans son lupanar.

Le loup se prend désormais pour le furet. Il est passé par ici, on l’a aperçu par là, il accourt et il apparaît avant que de disparaître mystérieusement. Il a une faim de lui-même, de notoriété. Il agite à nouveau les vieux fantômes d’une société qui a besoin de son repoussoir absolu. Les louvetiers vont retrouver de l’ouvrage, la bête est revenue.

Étrange coïncidence du reste quand jamais le retour de la bête brune, la véritable, sans pelage mais qui va elle aussi en meute, n’a jamais été aussi proche. Soit par Issy, soit par Ivry, les loups, les véritables loups attendent leur heure pour s’emparer du pouvoir. Alors, laissons donc en paix ces charmants animaux et occupez-vous un peu plus sérieusement de leurs odieux avatars.

Louvement leur.

JPEG



10 réactions


  • Clocel Clocel 11 septembre 2019 13:54

    Avec le calibre qui convient, c’est un animal qui s’apprivoise très bien.


  • juluch juluch 11 septembre 2019 15:27

    Pas mal, belles références en tout genre !

    Le soucis du loup c’est que les troupeaux ne sont plus gardés ou peu.

    Ensuite, les problèmes des ovins c’est que lors d’un danger il se regroupent tous ensemble quitte à s’écrabouiller les uns avec les autres, du coup au lieu d’une brebis tué c’est une soixantaines qui sont perdu.

    pour finir , le loup a la fâcheuse tendance à tuer plusieurs bêtes et en bouffer qu’une.

    Finalement tous le monde s" y retrouve vu que les bêtes sont remboursées et que certains en profitent pour faire du profit facilement…..faut le savoir.

    Avec la multiplication des espaces naturels protégés, le loup qui avait disparu reviens de façon NATURELLE, il reprends les territoires qu’il a perdu il y a longtemps.


  • xana 13 septembre 2019 10:37

    Bonjour C’est Nabun, et merci pour cet article.

    Merci aussi à Juluch pour son commentaire.

    Quand on lit a presse à sensation, on a l’impression que les loups (criminellement réintroduits dans notre beau pays) vont de nouveau nous envahir, massacrant (évidemment) nos troupeaux ainsi que de jolies bergères.

    Il suffit de tomber une fois sur un article de « Ouragan » pour vous donner froid dans le dos...

    Sauf... Sauf que tout cela n’est que de la paranoïa.

    Les loups, les ours : Voila des (boucs ?) émissaires bien faciles à dénoncer. Certains ne s’en privent pas. Surtout pour les assurances, bien sûr.

    Et pourtant... A deux milles kilomètres vers l’Est, se trouve un grand pays avec de nombreuses forêts et montagnes, fort propice pour les loups et les ours. On estime ces derniers à 7 ou 8 mille individus, et je peux vous dire qu’il n’est pas rare d’en rencontrer la nuit sur des routes dans les collines. Ce pays est aussi un grand producteur de moutons, parce que ces collines boisées ont un sol trop pauvre pour l’agriculture intensive. Nous en mangeons peu, car les Roumains préfèrent le porc, à la différence des Français, de souche ou pas. Nous les exportons vers la Turquie et d’autres pays musulmans.

    Or il se trouve qu’en Roumanie personne ne se plaint des dégâts causés par les bêtes sauvages. On entend parler parfois d’un touriste défiguré par la gifle d’un ours, mais ici les bergers savent bien que le principal ennemi du mouton, ce sont les chiens. Chiens de troupeau. la plupart du temps, qui se servent sur le troupeau voisin. Chiens abandonnés aussi, dangeureux en bande. Le loup ? Parfois, mais rarement. Les loups chassent le gibier sauvage, et évitent autant que se peut de faire parler d’eux, ils savent fort bien ce qu’il en coûte. Quant aux ours... Cela peut arriver s’ils rencontrent une brebis isolée, qui n’a alors aucune chance. Mais l’ours est méfiant, et craint l’homme. Les bergers en rencontrent parfois. N’étant armés que d’un bâton, ils ne cherchent pas la bagarre et les ours non plus. On s’évite, et cela dans un pays où il y a des milliers d’ours !

    Alors, pourquoi les dégât « dûs aux loups et aux ours » sont-ils si nombreux en France ? La réponse est dans le remboursement des bêtes soi-disant « abattues » par les bêtes sauvages. Une brebis disparue dans un fourré sera automatiquement portée sur le compte des loups ou de l’ours s’il y en a un dans le département. Quel inspecteur se déplacera pour aller voir le cadavre ? On concluera à des morsures par un canidé, donc par le loup, tout en sachant parfaitement qu’il n’existe aucun moyen de différencier la morsure par un chien de berger. Voire même celle de chiens charognards. Mais les morsures de chien ne se remboursent pas, contrairement à celles du loup !

    Jean Xana


    • JC_Lavau JC_Lavau 13 septembre 2019 12:02

      @xana. Quand le système monétaire sera écroulé, et l’appareil d’état avec, des indemnités, il n’y en aura plus, mais le loup restera, lui, efficacement réintroduit. Le WWF ne cache pas son but : tuer le plus de gens possible.


  • cevennevive cevennevive 13 septembre 2019 11:17

    Bonjour Nabum,

     « les véritables loups attendent leur heure pour s’emparer du pouvoir »

    Et comme écrivait La Fontaine : « la raison du plus fort est toujours la meilleure »

    Etant donné que les fables de la Fontaine se servait des animaux pour montrer les travers des humains, je trouve que cette phrase est bien d’actualité.

    (Je ne pouvais pas laisser passer un tel article, vu mon avatar...)

    Merci Nabum, et Xana, et d’autres, pour défendre ainsi la vie d’un animal, ni plus mauvais, ni plus féroce qu’un autre.

    Que pensent les adversaires du loup sur la multiplication du frelon asiatique ?



    • @cevennevive

      Bonjour, que -s’ils ont une conscience digne de CE non- l’un dans l’autre, ça leur permettrait de traverser pour de bon la Porte du Ciel (je parle bien de celle de Zhangiajie dans le Hunan -aussi !^^ Photo publiée à l’instant sur mon Twitter @ Shawford)

      Bonne journée !


Réagir