jeudi 1er octobre 2020 - par JPCiron

La Bible masque les traits ’’Arabes’’ de YHWH et de Son Peuple. Ces traits sont pourtant révélés par les Origines, la Tradition et le Sang

La structure composite de YHWH m'était connue pour le côté Cananéen (concentration sur YHWH des attributs/ exploits des autres divinités cananéennes), mais pas pour sa part ''Arabe''.

Aussi, j'ai essayé d'approfondir cet aspect.

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Évocation de la dure et digne vie des ''Nomades des steppes et des Déserts'' par l'image du rayonnant « Messager Sagittaire », infatigable arpenteur des steppes arides. (Photo JPCiron prise au Parc Animalier de Villars-les-Dombes - France)

 

 

Les informations que j'ai pu trouver et qui me semblent raisonnables, m'amènent à être de l'opinion que les Israélites, quelques siècles avant JC (vers le début du mouvement de prosélytisme Israélite ''tous azimuts'') étaient toujours un des peuples ''Arabes'' indigènes de la ''Palestine''.

En effet :

> La religion Israélite d'alors était assise sur d'antiques fondations cananéennes ('Arabes' donc), qui furent coiffées par un Dieu volcanique 'Arabe', lequel avait suivi un flux migratoire depuis le Hijaz jusqu'au sud de la ''Palestine''.

> Les Israélites d'alors étaient des Cananéens. Ils n'étaient pas antagonistes comme le prétend la Bible. (14) Côté ADN, ils ne présentaient guère de différence notable.

 

Cependant, cet antagonisme ''Israélites / Cananéens) faisait partie du ''Plan'' politico-religieux (attribué au roi Josias, mais probablement pensé par les prêtres, et mis en œuvre plus tard) pour créer ex-nihilo un ''Peuple Hébreu'' (6b) sur un territoire-cible (Nord + Sud).

Les prescriptions religieuses particulières -dont l'endogamie- fabriquant elles-mêmes peu à peu une différenciation culturelle effective.

 

La puissance du ''Plan'' était liée à la qualité de l'imaginaire induit. En outre, le sentiment de faire partie d'un groupe choisi était valorisant et rassurant pour les projets de long terme des prêtres, dans un monde incertain et cruel.

 

 

 

Voici donc le Plan de l'Article :

Comme l'Article est long, j'ai intégré un résumé pour chaque point du Plan de l'Article. L'Article lui-même, plus détaillé, est proposé en suite.

 

En PRÉAMBULE, deux considérations fondamentales :

> Les premiers Israélites sont Cananéens bien que la Bible suggère le contraire pour des raisons de stratégie politico-religieuse (v. VII s.). D'ailleurs, le comparatif d'ADN ancien/récent le confirme.

En outre, la religion Biblique est issue de la religion Israélite qui elle-même vient de la religion Cananéenne.

> L'imaginaire a modelé YHWH et la Bible. Comme dirait élégamment Yuval Noah Hariri, ce ne sont pas des mensonges ; c'est de l'imagination.

 

Le premier tableau présente LES TEMPS ANCIENS : BAAL et les PROTO-ISRAELITES :

1> BAAL, Antique Dieu de l'Orage. Un dieu fondamental qui remonte aux temps lointains de la sédentarisation au Levant. Un dieu très ancien qui ''a fait ses preuves'' : incontournable pour l'agriculture et les récoltes.

2> L'arrivée en Pays de Canaan de nouveaux venus dits ''proto-Israélites'', vers la fin du II e. millénaire av. JC : sédentarisation d'indigènes ? Ou arrivée d'étrangers ? En tout cas, ils adoptent la littérature cananéenne : ces ''proto-Israélites'' n'avaient pas YHWH dans leurs bagages.

 

Listons LES BIZARRERIES AUTOUR DE YHWH :

3> YAHVÉ, un dieu importé en Canaan ? Très probablement ! Car, au second millénaire, aucun toponyme judéen ou israélite ne lui est associé.

Et la Bible confirme que YHWH était encore inconnu des Israélites alors qu'il était déjà le/un dieu des Madianites. Un dieu Arabe donc.

D'ailleurs, ce sont les racines linguistiques Arabes qui permettent le mieux de décrire YHWH.

Et l'archéologie le trouve aussi associé aux steppes et déserts, ce qui le distingue nettement de BAAL.

4> Les traits spécifiquement ''volcaniques'' de YHWH ressortent en maint endroit de la Bible. Les écrits suggèrent la présence de la mémoire d'un témoignage, d'un vécu d'une éruption de type hawaïen.

Or, le Mont Sinaï ne peut géologiquement être ce lieu. Seuls quelques volcans d'Arabie ont connu des éruptions durant les temps historiques.

Les éléments compatibles avec le BAAL Palestinien (nuées, éclairs, grondements, tremblements de terre) sont mis en avant par les exégètes. L'élément volcanique (nécessairement non-Palestinien) est éludé.

La Bible mentionne la présence d'un culte lunaire (*) (2Rois 23:4-5). L'évocation du dieu lunaire Sin sur plusieurs monts/volcans est troublante. (Le dieu Sumérien de la Lune était Su'en, qui devint plus tard le Sîn Akkadien)

 

A ce point, il est temps de faire un PETIT ÉTAT DES LIEUX : ARCHÉOLOGIE et BIBLE... En gardant bien à l'esprit que l'essentiel du Pentateuque a été rédigé entre la fin du VIII et le III ième siècle avant JC. Bien plus tard que les événements décrits par la Tradition.

5> Que disent les sources archéologiques ?

Elles ne permettent pas de valider les récits/ exploits relatifs aux origines, qui ont été inventés par les auteurs du Pentateuque pré et post-Josias.

Les mentions archéologiques de YHWH les plus anciennes (II ième millénaire) sont plutôt associées à une localisation Edom/ Madian/ Syrie.

6> Et à quoi ressemblait le Pays de CANAAN vers le VIII s. av. JC  ?

En ces temps-là, le pays était clairement polythéiste. Étaient principalement vénérés El, Baal, Yahvé, Ashérah, ainsi que d'autres divinités plus ou moins secondaires.

La population était très cosmopolite. La Bible confirme.

C'est l'époque où YHWH a 'absorbé' les traits d'une divinité solaire à Jérusalem. YHWH est bientôt promu dieu suprême de Jérusalem et de Juda (monolâtrie).

 

Se pose le problème des raisons derrière L'INEXPLICABLE ET RAPIDE PROGRESSION DE YHWH.

7> La perplexité est là depuis plus d'un siècle. Il semble en effet que, si les proto-Israélites étaient arrivés en Canaan avec leur(s) dieu(x), ils se seraient vite fondus dans les croyances cananéennes, pour bientôt les abandonner pour un dieu étranger sans ''états de service'' qui, de surcroît les frappe impitoyablement quand il est désobéi !

Mais les Dieux ne se posent pas ''au hasard'' sur tel ou tel lopin de terre ; ils suivent les hommes. C'est donc l'Histoire qui ''guide les pas'' » des dieux.

Ainsi, entre le VII et le IV ième siècle av. JC, YHWH pourrait-il avoir été un dieu autochtone en Juda ?

 

Il convient donc de regarder de plus près LES IMPORTANTS MOUVEMENTS DE POPULATIONS EN PAYS DE CANAAN

8> SAMARIE. Tout change à partir de 722, avec la transformation de la Samarie en Province Assyrienne.

C'est-à-dire déportation des élites et artisans en Assyrie, enrôlement de l'armée vaincue dans l'armée assyrienne, ''déportations croisées'' des peuples : exil des habitants de Samarie, qui sont remplacés par d'autres populations déportées d'autres contrées. En outre, il y a les gens qui auront eu le temps de fuir en Juda.

La Bible suggère un remplacement des populations. Les documents de Sargon II indiquent les noms de nombre de tribus Arabes déportées en Samarie en 715.

Juda considère les Samaritains comme des étrangers, qu'ils sont effectivement pour beaucoup. Pourtant, un syncrétisme religieux se met lentement en place. Néanmoins, dans le Nord, le culte de YHWH est rejeté.

On sait pourtant qu'un ''YHWH de Samarie'' y a pris pied vers le VIII ième siècle. Mais les informations sont rares sur cette période.

9> JUDA. La situation de Juda 'vassal' du voisin du Nord s'arrête en 722.

La pacification Assyrienne relance cependant les trafics caravaniers du Sud de l'Arabie vers Edom, Juda, Gaza, etc. Progressivement, la croissance accélérera et drainera des populations Arabes en Juda.

Les prêtres de Juda ont sans doute eu ce projet d'uniformiser les croyances et modes de vie du Nord et du Sud (en impliquant le politique = le roi) grâce à un ''outil'' théologique ad-hoc (initialement = le proto-Deutéronome. Puis le Pentateuque). Les prêtres ont créé le terme ''Peuple Hébreu'' dont les toutes premières mentions apparaissent d'abord dans la Bible, et non dans les contrées qui, selon la Bible, les utilisaient !

Un peuple d'abord imaginé, puis fabriqué ! Voir détail du mécanisme dans l'Article (6b). On ne sait quand intervint effectivement la mise en œuvre des principes évoqués dans la Bible, illustrés dans l'Article.

Mais pourquoi ne pas utiliser le bon vieux BAAL pour cette opération géniale ? Car YHWH était déjà installé en Juda. Cependant, l'étude des tessons de poteries datés de l'époque Perse, en Idumée, présentent des noms Phéniciens, Égyptiens, Israélites, Babyloniens et Perses. Mais, contrairement aux couches archéologiques des époques précédentes, les noms propres sont devenus principalement ''Arabes et Edomites''.

En 597, Nabuchodonosor prend Jérusalem et déporte les élites (pas le peuple).

10>JÉRUSALEM

La découverte d'un ''Livre'' dans un édifice religieux est une tradition égyptienne très ancienne. La découverte du ''Livre'' (préalablement préparé par les prêtres) à Jérusalem permet d'officialiser une première mouture du Deutéronome.

Et fait d'une pierre deux coups (Deut. 12 : 10-11) : D'abord, la ''découverte'' permet de fixer à Jérusalem le lieu unique où ''placer le nom de YHWH''. Et aussi de nommer le pays promis par L’Éternel au peuple saint.

Ensuite, on punit de mort quiconque qui penserait suivre d'autres dieux (Deut. 13:6-18) et on interdit toute représentation/ idole (Deut. 4:25). (note : ce dernier interdit sera vite contourné)

Le tout faisant partie du génial Plan politico-religieux attribué au roi Josias (6b), mis en œuvre bien après lui.

 

 

Notons UNE HYPOTHÈSE ORIGINALE ET TROUBLANTE : 

11> Si cette intéressante hypothèse de Kamal SALIBI « La Bible est née en Arabie  » (23) s’avérait exacte, elle s'insérerait parfaitement à ce point de mon discours. En effet, la terre initialement promise par Yahvé à son peuple d'alors se situerait au Sud de La Mecque.

Et cette promesse aurait été simplement transposée sur la Palestine afin de correspondre au Projet Politique ''du Roi Josias'' d'un grand royaume unifié, dont le peuple suivrait la Loi du même dieu. Projet qui a été finalisé bien après lui.

 

 

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>>> PRÉAMBULE

 

> Les premiers Israélites sont Cananéens

 

La Bible suggère que Cananéens et Israélites sont deux groupes distincts (Genèse 9:25-26). La raison de cette distinction/ opposition dans la Bible est due à l'instauration d'une politique ségrégationniste qui est un des éléments 'nécessaires' pour progressivement construire le fameux Peuple Hébreu (6b).

 

La réalité génétique serait plutôt qu'ils ne forment qu'un Groupe, comme il ressort de l'Article d' ''Alliance'' (14) :

 

«  L'étude, publiée dans ''Cell'' montre que les migrants des lointaines montagnes du Caucase se sont mêlés aux populations natives pour forger la singulière culture cananéenne qui a dominé la région entre l'Égypte et la Mésopotamie pendant l'âge du bronze (environ 3000 avant J.-C. à 1200 avant J.-C.).

Les chercheurs ont également comparé l'ADN ancien à celui des populations modernes et ont constaté que la plupart des groupes arabes et juifs de la région devaient plus de la moitié de leur ADN aux Cananéens et à d'autres peuples qui habitaient l'ancien Proche-Orient - une zone englobant une grande partie du Levant moderne, le Caucase et l'Iran.  »

Le solde ADN provenant très probablement de l' ancienne migration des proto-sémites en provenance d'Afrique (désertification su Sahara) (6a) et de transferts récents d'Europe.

 

Rappelons à nouveau que la Bible A.T. est fondamentalement d'origine Cananéenne : « Il est essentiel de considérer la religion biblique comme un sous-ensemble de la religion Israélite, et la religion Israélite comme un sous-ensemble de la religion Cananéenne. » Michaël D. COOGAN (1) Ce qui n'exclut absolument pas d'autres apports et influences.

 

 

> L'imaginaire a modelé YHWH et la Bible.

 

Le Théologien Thomas RÖMER souligne qu'il faut comprendre l' ''invention'' de YHWH «  comme une construction progressive issue de traditions sédimentées dont l'histoire a bouleversé les strates jusqu'à faire émerger une forme inédite. » Et le discours sur ce dieu est «  une sorte d' ''invention collective'' toujours en réaction à des contextes historiques et sociaux précis. » (18) p. 14

 

Je comprends par là que l'idée de YHWH qui nous est parvenue correspond à l'interaction d'éléments de mémoire venant de différentes époques (parfois lointaines) et de différents lieux et cultures, qui ont été remixés à différents moments pour finalement se cristalliser dans des écrits.

Le discours sur ce dieu qui transparaît dans la Bible se forme en réaction à des défaites (dieu sur-puissant qui punit son peuple par la main de l'ennemi), ou bien par rapport à une stratégie d'unification Nord-Sud (création du 'peuple' Hébreu) (invention d'exploits fictifs en Égypte) (découverte fictive du Livre) (Généalogie et passé glorieux inventés) (conquête militaire fictive)...

 

 

 

>>> LES TEMPS ANCIENS : BAAL et les PROTO-ISRAELITES

 

1 - BAAL, Antique Dieu de l' Orage (tablettes du XIVe s. av. JC)

 

Nombre de tablettes ont été trouvées à Ougarit, tant dans la ''Bibliothèque'' qu'à l' Acropole. Et en particulier des poèmes mythiques liés à l'agriculture, qu'a étudié soigneusement Marguerite YON (2) :

 

Ces tablettes sont du XIVe siècle av. JC, mais nous racontent les temps plus anciens, vers le VI ou VII e. millénaire av. JC, où le monde était déjà formé, mais où la sédentarisation de populations provenant de la Syrie intérieure était encore en cours au Levant.

 

Ces poèmes sont la mémoire du moment du passage d'une société de nomades chasseurs-cueilleurs se nourrissant de prélèvements dans «  la sainte steppe » à une société passant par une économie de production (agriculture et élevage). De la sorte, la nourriture des dieux est d'abord cultivée, puis apportée aux dieux : institution du rituel de l’offrande.

 

Ces poèmes racontent la multiplication des ''dieux gracieux'' ; dieux gloutons et insatiables, apparus avec la sédentarisation.

 

Car à l'augmentation de la population humaine correspond un accroissement du nombre de divinités «  les jeunes dieux sont ceux qui établissent une cité dit le poème, et organisent les cultures (rôle du ''gardien des cultures'') » et améliorent les rendements, développent les techniques et les arts,....

 

Mais tout cela serait vain si les conditions météorologiques n'étaient pas favorables ; « or les forces météorologiques sont dans la main de Baal, (…) le dieu syrien de l'orage et de la pluie. » (2)

 

Son influence est donc devenue primordiale dans cette région côtière du Levant, par rapport à sa région aride d'origine, ou par rapport à une région de culture par irrigation (Mésopotamie).

 

La demeure de Baal est ''le ciel'' où il ''chevauche les nues'', et son ''trône'' est au sommet du Mont Sapon (Jebel al-Aqra alt. 1700 m au nord de Ugarit/ Lattaquié). Baal, symbole de la pluie fécondante, devient aussi le symbole du cycle des saisons (2a) pour l'agriculture : un dieu puissant, essentiel, incontournable.

 

«  Iahvé aurait eu intérêt à assimiler les attributs de la fertilité, afin de rendre manifeste son pouvoir sur l'agriculture, premier intérêt des sédentaires palestiniens. Or, sur ce point, la persistance des traits volcaniques l'a emporté sur le besoin d'assimilation. (…) Les prophètes israélites éprouvèrent les plus grandes difficultés à faire admettre que c'était de Iahvé, et non de Baal, que dépendaient les fruits de la terre. » Jean KOENIG (13)

 

Dans son habit de ''dieu de l'Orage'', YHWH conserve son origine volcanique. Ainsi, en Ougarit, Baal « chevauche les nuées  », tandis que Yahvé circule sur « un char de feu et des chevaux de feu » (2Rois 2 : 11). Voir aussi (2Rois 6 : 17).

 

 

Notons en passant que le poème raconte aussi la péripétie de l'impuissance momentanée du Grand Dieu El (qui est le père de tous les dieux/ déesses). Ce qui préparait alors, peut-être, le futur passage de Baal sur la première marche.

 

 

 

2 - L'arrivée de PROTO-ISRAÉLITES en Pays de Canaan ?

 

Les proto-israélites pourraient avoir été des semi-nomades indigènes qui se sédentarisent. Ou bien, selon Mario LIVERANI, vers la fin du II e millénaires av. JC, des tribus nomades de différentes origines (y compris tribus Touraniennes et Koushites ?) se coalisant pour investir, puis progressivement pour s'installer dans les ''hautes terres centrales'' du Pays de Canaan et dans la vallée du Jourdain. Le vécu d'une partie de ces ''nouveaux venus'' sera bien plus tard intégré dans ce qui sera décrit dans les sources écrites. La fraction des ''nouveaux venus'' qui nous intéressent ici sont les ''proto-Israélites'' dont parle Liverani. (3)

 

Ces tribus ''proto-Israélites'' avaient certaines coutumes très proches de celles des autres populations sémites : Phéniciens, Babyloniens et Arabes, Araméens, Cananéens. Un exemple typique est celui du «  sacrifice consumé » qu'ils avaient tous en commun. (4) Mais aspect particulier : ils ne mangeaient pas de porc.

 

Néanmoins, A.F.P. LODS soutient que «  les traditions patriarcales israélites auraient pour fond historique l'expansion progressive en Asie occidentale d'une religion lunaire, à peu près monothéiste, issue d'Our.  » et rappelle l' « influence directe de la vieille littérature cananéenne sur celle que les Israélites commencèrent à se constituer (…) et qui allait, avec les prophètes du VIII e siècle, prendre une individualité encore plus marquée. » (4) Ces 'individualités' comprennent nombre de récits inventés par lesdits prophètes et autres prêtres.

 

On remarquera par exemple que la plupart des tribus correspondant à la descendance de Abraham (Genèse 25 : 13-15) n'apparaissent dans les archives Assyriennes que bien postérieurement au IX ième siécle av. JC. Ce sont : Nebajoth, Kédar, Adbeel, Mibsam, Mischma, Duma, Massa, Hadad, Théma, Jethur, Naphisch et Kedma. Ce qui suggère que [les hypothétiques] Abraham et Ismaël auraient vécu à une époque bien plus récente que celle suggérée par la Tradition.

 

Il semblerait que «  la recherche archéologique a établi que l'émergence des Israélites résulte d'une évolution interne de la société cananéenne de l'âge du bronze. La majorité des Israélites est originaire de Canaan. Ceux-ci n'ont donc pas amené le culte de Yahweh depuis l’extérieur de la Palestine. Par contre, le culte de Yahweh a pu être introduit par des marchands appartenant à des groupes qénites ou madianites. Il a pu se répandre à partir des routes commerciales passant au sud et à l'est de la Palestine. » (15)

Ce qui n'est pas ce que l'on nous a appris.

 

 

>>> LES BIZARRERIES AUTOUR DE YHWH

 

3 - YAHVÉ : un Dieu importé en Canaan ?

 

Les noms de lieux sont très souvent associés à des divinités. Or « «  Yhwh n’est pas attesté dans des toponymes judéens ou israélites du IIe millénaire avant notre ère. » (…) « Ces toponymes attestent des divinités telles que anat (anatot, Jr 1), baal (baal-Perazim, 2 s 5 ), dagan (beth-dagan, Jos 15,41 : dans le territoire de Juda), el (beth-el, gn 28), Yariḥu (Jéricho, Jos 6), shalimu (Jérusalem), shemesh (beth-shemesh, 1 s 6,12). Ces noms attestent la vénération de toute une série de divinités qui sont liées à la fertilité, aux moissons et aux récoltes. » (5)

 

La Bible ne semble pas contredire ce qui vient d'être dit :

Tout d'abord, Moïse fait la connaissance de Yahvé alors qu'il séjourne chez les Madianites et travaille comme berger pour son beau-père Jéthro. « Selon le texte hébreu (…) cette rencontre entre Moïse et Jéthro se termine donc par un sacrifice pour Yhwh fait par le prêtre de Madian. » (Exode 18:12) (5)

YHWH était donc déjà le/un dieu des Madianites, alors que les Israélites ne ne le connaissaient pas encore.

 

Plus tard, Yahvé à choisi Israël, et ''s'est fait connaître'' à eux dans le pays d’Égypte. Après être sortis d’Égypte (Ex. 19:1) Yahvé proposa une Alliance au « désert de Sinaï » (Ex. 19 : 5) qui fut acceptée par le peuple (Ex 19:8).

Le peuple d'Israël n'a donc pas toujours été le peuple choisi par YHWH. Comme une épouse, le peuple pourrait-il être répudié/ renvoyé ?

…................

 

YHWH est très probablement un dieu originaire du ''grand sud'' : un dieu Arabe. En effet, ce sont les racines linguistiques Arabes qui permettent le mieux d'évoquer les traits prêtés à YHWH : (il aide) (il protège) Voir à ce propos la fresque proposée dans mon Article sur L'Énigme des Hébreux (6a) et noter sur la fresque les deux mains venant du Ciel. Il y a aussi d'autres racines Arabes (Souffler) (qui fait tomber la pluie) (qui fait les éclairs) (qui fait souffler).

Ces traits ''Arabes'' de Yahvé seront rapprochés de certains traits Cananéens de l'antique dieu Baal, afin de pouvoir préparer la fusion des deux entités.

….................

 

Cependant, au Pays de Canaan, « à bien des égards, YHWH ne présentait pas de différences sensibles, dans ses accès de furie, avec les autres divinités voisines. (…) Cependant, ces convergences ne doivent pas faire oublier certaines spécificités propres au dieu des Hébreux. Né dans les montagnes et enrichi par les représentations propres aux peuples nomades, YHWH est, à l'origine, un dieu des steppes et des déserts. (…) C'est sans doute par ses origines que YHWH se distingue le plus de Ba'al, son principal rival du panthéon ougarito-cananéen » Daniel FAIVRE (9)

 

Thomas RÖMER considère lui aussi que « Yahweh est également peut-être originellement un dieu des steppes célébré comme un type de « maître des animaux » comme le suggère l'iconographie sigillaire du X e et IX e siècles av. J.-C. trouvée dans le Néguev et en Juda (sceaux en forme de scarabées représentant Yahweh qui dompte des autruches). » (5)

 

 

4 - Les traits spécifiquement ''volcaniques'' de YHWH

 

La Bible associe implicitement Yahvé à un volcan de type hawaïen. Nombre de volcans de ce type, périodiquement actifs depuis des millions d'années, parsèment la zone entre Médine et le pays de Madian. « (...) Le feu marche devant lui (...) La terre le voit et tremble (...) Les montagnes se fondent comme la cire devant l'Éternel, Devant le Seigneur de toute la terre.(...) Tous les dieux se prosternent devant lui. (...). » (Psaume 97)

 

Certains versets sont frappants de réalisme et laissent à penser qu'il s'agit de la mémoire du vécu d'une véritable éruption volcanique : «  Car voici, l'Éternel sort de sa demeure, Il descend, il marche sur les hauteurs de la terre. Sous lui les montagnes se fondent, Les vallées s'entr'ouvent, Comme la cire devant le feu, Comme l'eau qui coule sur une pente. » (Michée 1:3-4)

« Vous vous approchâtes et vous vous tîntes au pied de la montagne. La montagne était embrasée, et les flammes s'élevaient jusqu'au milieu du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, de l'obscurité. Et l'Éternel vous parla du milieu du feu (…) » (Deut. 4:11-12)

Géologiquement, le Mont Sinaï de la Bible ne peut pas être celui que décrit la Bible.

 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour la position du véritable Mont Sinaï. Je mentionne ici celle de Jean KOENIG du CNRS : ce serait le Bedr, au Sud-Est du pays de Madian. Koenig nous dit que « les Bédouins qui hantent ses environs (...) savent que la montagne a vomi '' jadis'' des flammes et des pierres. (…) ils tiennent tout le territoire de la montagne et de ses environs pour sacré et en interdisent l'accès à quiconque » (12)

 

« (…) la colonne de nuée [volcanique], par les analogies qu'elle présente avec une nuée orageuse, a préparé la voie à l'assimilation de croyances et de formules issues du milieu des cultivateurs sédentaires cananéens. (…) et «  si le volcanisme est inconnu en Palestine, les séismes y sont fréquents et parfois très violents. L'ébranlement des montagnes, comme la nuée, les éclairs et les grondements, facilitent le passage du volcanisme a des phénomènes palestiniens. ». (11)

 

L'évocation d'éléments liés au volcanisme dans la Bible ne pose pas de problèmes aux exégètes « mais à condition que ce volcanisme ne soit pas lié à une expérience faite par les Israélites eux-mêmes. » Car, en effet, l'autre hypothèse serait d'admettre que « les éléments volcaniques étaient parvenus aux Israélites par emprunt à un autre milieu historique. » (13) Ce qui est pourtant le cas.

 

«  Bedr représente l'arabe littéraire badr(un), et ce mot désigne la pleine lune. Or, on sait que le nom du Sinaï dérive, selon toute vraisemblance, du nom du dieu de la lune, Sin, bien connu à haute époque, par les textes cunéiformes. Primitivement, le Sinaï aurait été la montagne du dieu Sin (…). Si le nom ancien a été traduit en arabe, c'est qu'il était encore compris comme une allusion à la lune. » (11)

Note : le dieu Sumérien de la Lune Su'en est devenu Sîn en Akkadien. Les prêtres Israélites se sont activés à en faire cesser le culte, en même temps que d'autres divinités. Ref. : (*) (2Rois 23 : 4-5)

 

>>> PETIT ÉTAT DES LIEUX : ARCHÉOLOGIE et BIBLE

 

5 - Que disent les sources archéologiques ?

 

L'essentiel du Pentateuque a été rédigé entre la fin du VIII ième et le III ième siècle avant JC. https://fr.wikipedia.org/wiki/Datation_de_la_Bible

C'est-à dire bien plus tardivement que ne le dit la tradition.

En gros, la rédaction des premiers textes sont donc produits entre l'an 700 et l'an 300 avant JC. L'Article « L'énigme des Hébreux » présente une explication de l'origine des Hébreux : https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-d-ou-viennent-225205

 

C'est-à-dire que tout ce qui est raconté sur les origines a été inventé par les auteurs du Pentateuque durant l'époque pré et post-Josias pour être éventuellement retouché/ modifié jusqu'au III ième siècle av. JC..

 

Ces inventions comprennent la révélation du nom de YHWH à Moïse, alors que le nom du dieu Yahvé circule déjà depuis des siècles, sous différentes orthographes.

 

Les plus anciennes mentions de lieux auxquelles se rapportent les inscriptions mentionnant YHWH se situent hors de la « Zone Palestine ». Et ce n'est qu'à partir du VIII e. s. av. JC que l'on voit associés YHWH avec la Samarie et Judah. Voici une sélection d'inscriptions représentatives :

 

>> Celles sans localisation assez précise du lieu auquel se réfère l'inscription. La plupart des auteurs suggèrent néanmoins que ce lieu pourrait être Edom, Madian, ou la Syrie :

Prof. Delitzsch (XVIII e. s. av. JC) mentions : « Yahvé est Dieu ». C'est la plus ancienne, qui n'est que très rarement mentionnée. Alors, je joins une ''Annexe'' à son sujet, avec quelques commentaires, photos et références.

Amenhotep III (XIV e. s.) mention : « Yahu en terre de Shasou »

Ramsès II (XIV e s.) même mention : « Yahu en terre de Shasou »

Kuntilet Ajrud (VIII e. s.) mention : « Yhwh de Teman »

 

>> Celles avec localisation du lieu auquel se réfère l'inscription :

Kuntilet Ajrud (VIII e. s.) mention : « par Yhwh de Shomron/ Samarie »

Khirbet el-Qom (Hébron) (VIII e s.) mention sur tombeau « Béni soit Ouriyahou par Yhwh »

 

 

6 - A quoi ressemblait le Pays de CANAAN vers le VIII s. av. JC

 

Les Dieux ne se posent pas ''au hasard'' sur tel ou tel lopin de terre ; ils suivent les hommes. C'est donc l'Histoire qui ''guide les pas'' » des dieux.

 

Différentes équipes d'archéologues de différent pays ont mis en évidence que le polythéisme de type majoritairement cananéen a été largement répandu géographiquement et a été présent durant de nombreux siècles. Ainsi, l'archéologie a mis en évidence qu'au VIII siècle avant JC, à Kuntillet Ajrud (Est du Sinaï) et à Khirbet elQôm (région Hébron) étaient vénérés El, Baal, Yahvé, Asherah, et bien d'autres divinités mineures, dont Bes/Bisu l'égyptien, protecteur de la famille.

 

La Bible nous confirme que la population de Juda était polythéiste  : « Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda ! Et autant Jérusalem a de rues, Autant vous avez dressé d'autels aux idoles, D'autels pour offrir de l'encens à Baal.. » (Jérémie 11:13) 

 

Bref, sur bien des siècles, le résultat de tous les mouvements commerciaux, armés et culturels ont fait que le Pays de Canaan était devenu très cosmopolite : « (…) Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan ; ton père était un Amoréen, et ta mère une Héthienne. » (Ezéchiel 16:3) « (...) en nous alliant à des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays. (...). » (Esdras 10:2)

 

Selon Thomas RÖMER, « Yhwh, qui a d’abord été vénéré à côté du dieu El et d’un dieu solaire, a sans doute repris les traits et les fonctions du dieu solaire avec lequel il cohabitait d’abord à Jérusalem. » Puis, « Yhwh s’est substitué à la divinité solaire et s’est affirmé non seulement comme le dieu suprême de Jérusalem, mais aussi de Juda. » (10) Différents sceaux solaires mentionnant YHWH ont été retrouvés, datés du VIII e. s. av. JC.

Préalablement à cette substitution/ absorption, il convenait de faire cesser le culte du dieu solaire : ref. (*) (Ezéchiel 8:14-16) (2Rois 23:11)

 

>>> L'INEXPLICABLE ET RAPIDE PROGRESSION DE YHWH 

 

7 – La perplexité est là depuis plus d'un siècle

Il semble en effet que, même si les proto-Israélites étaient arrivés en Canaan avec leur(s) dieu(x), ils se sont en tout cas vite fondus dans les croyances cananéennes, pour bientôt les abandonner pour un dieu étranger ?

 

Voici par exemple les réflexions du Théologien et Pasteur Alexandre WESTPHAL :

«  Je ne m'imagine pas (...) que si le culte de Jéhovah avait été rencontré par Israël dans quelque vallée étrangère, ou si même Jéhovah avait été le dieu, de Jéthro, ces raisons eussent paru suffisantes aux Hébreux pour abandonner leur Elohim protecteur, et se vouer à une divinité inconnue et formidable qui ne paraît guère, au premier jour, que pour leur imposer des châtiments. » (…) «  Car enfin, le propre de Jéhovah, dès son apparition, c'est de commander et de frapper impitoyablement quand il est désobéi. Étrange entrée en matière, pour une divinité sans états de service, qui cherche à se substituer aux vieux théraphim d'Israël.

Si Jéhovah est un dieu d'emprunt, je ne m'explique ni les débuts de son culte, ni le zèle du patriote qui le prêche, ni la crédulité du peuple qui lui consacre des autels. » (16)

Sans doute Westphal n'a-t-il pas tort : il y a là matière à réflexion.

 

L'hypothèse implicite de Westphal est que YHWH est un dieu emprunté à un autre peuple. Mais est-ce bien le cas ? Je disais plus haut que les Dieux ne se posent pas ''au hasard'' sur tel ou tel lopin de terre ; ils suivent les hommes. C'est donc l'Histoire qui ''guide les pas'' des dieux.

 

Cette hypothèse tient-elle la route pour le 'royaume' de Juda ? Je le crois. Pour le Nord/ Samarie, c'est arrivé pour d'autres raisons..

 

Rappelons que l'Ancien Testament a commencé à être rédigé vers mi/fin du VIII ième s. av. JC, pour continuer à être modifié jusqu'au III ième s. av. JC. (17) Ce qui signifie que les écrits que l'on pense contemporains de l'action qu'ils décrivent ont souvent été rédigés a posteriori, en fonction d'un contexte réel ou imaginaire.

 

Les sources orales de l' A.T. pourraient être très antérieures aux premières formes du Judaïsme monothéiste datables du IV ième ou III ième siècle av. JC. (18) p. 20. Sources pouvant aussi provenir d'autres peuples adorant d'autres dieux.

 

 

>>> LES IMPORTANTS MOUVEMENTS DE POPULATION EN PAYS DE CANAAN. 

 

8 - >>> SAMARIE

 

La donne en ''Palestine'' change du tout au tout en 722 av. JC, avec la transformation de la Samarie en Province Assyrienne.

La stratégie de conquête des Assyriens repose sur la politique de ''déportations croisées'' de populations conquises. Les Babyloniens déportent les élites et artisans spécialisés qui seront intégrées chez eux. Pour le 'peuple', il y aura enrôlement de l'armée vaincue dans l'armée Assyrienne, déplacements massifs de populations, et importation de populations de remplacement. Une partie de la population de Samarie aura sans doute quand même pu se sauver vers Jérusalem et Juda.

Et à nouveau vers -720, les armées de Sargon sont revenues et ont dévasté le royaume d’Israël. Tous ces événements ont conduit nombre d'habitants à fuir vers le Sud, en direction du royaume de Juda.

 

La Bible indique les différents endroits de déportation de Samarie en Babylonie (2R 17:6) et précise la provenance de ceux qui «  prirent possession de Samarie et habitèrent dans ses villes à la place des enfants d’Israël » (2R 17:24).

Mario LIVERANI nous rapporte que l'on sait, par les documents de Sargon II que nombre de tribus Arabes furent déportées en Samarie vers 715 : « Les Tamoudes, Ibadides, Marsimans, Khayapa, Arabes lointains du désert » En effet, il était important de vite peupler cette nouvelle province car « le but final est une assimilation linguistique, culturelle, politique, la plus complète possible, au point de transformer les vaincus en Assyriens » (3) Et d'exploiter la province devenue ''Assyrienne''. Des surveillants Assyriens sont nommés, capables de leur enseigner la langue Assyrienne ainsi que « la crainte de dieu [Assur] et du roi. »

 

Au niveau religieux, c'est un syncrétisme qui se mit lentement en place, centré sur les dieux des lieux d'origine des populations déplacées en Samarie (2R 17 :29-32) auquel s'est rajouté l’Éternel (2R 17:33). Mais cela ne satisfera pas le clergé de Juda (2R 17 : 34-40) qui considère alors les Samaritains comme gens ''d'autres nations'' : des étrangers donc. (2Rois 17:41)

 

«  Le culte de Yhwh dans le nord est d’emblée considéré comme idolâtrique et contraire à la volonté divine. » (10) Mais l'inscription de Kuntilet Ajrud semble indiquer une pratique établie d'un culte de YHWH en Samarie, au VIII e siècle. Provenait-il du Sud, ou bien de l'Est ? En tout cas, le culte pratiqué par Jéroboam n'était pas ce qu'il devait être selon les canons de Juda (1Rois 12 : 28-33). Ce qui permit aux rédacteurs de la Bible d'affirmer que Dieu a puni collectivement Israël en le livrant à l'ennemi « à cause des péchés que jéroboam a commis » (1Rois 14:16).

 

Pour ce qui se passa effectivement 'sur le terrain' « Nous n’avons presque aucune information sur la situation religieuse en Samarie jusqu’à l’époque perse. » Thomas RÖMER (10)

 

 

9 - >>> JUDA

 

« Jusqu’à 722, le petit royaume de Juda se trouvait constamment dans l’ombre du grand frère du nord. » (5) On dirait 'vassal' aujourd'hui. Tout a changé en 722 : Une 'fenêtre' s'ouvrait pour Juda qui allait prendre une initiative ambitieuse.

 

La longue histoire mouvementée du pays de Canaan explique que sa population a toujours eu des origines très variées. Dans l' Article « l’Énigme des Hébreux » (19) j'essaie de montrer qu'on ne trouvait pas l'origine géographique de ce 'peuple' par des sources datables car le ''peuple Hébreu'' a été initialement conçu comme une ''création'' Politique utilisant un ''instrument'' Théologique ad hoc visant à homogénéiser les croyances et les modes de vie de certains groupes de populations hétéroclites/ cosmopolites, afin de les amener à participer à la mise en œuvre du Projet Politique fédérateur du Roi Josias (et de ses théologiens), sur certains territoires (Nord + Sud). Un peuple imaginé puis ''fabriqué'' en quelque sorte.

 

Mais pourquoi ce Projet ambitieux s'appuie-t-il sur le ''nouveau'' Dieu YHWH ? Car l'option la plus facile semblait être d'utiliser BAAL, le Dieu traditionnel en Pays de Canaan. Aussi, mon hypothèse est que YHWH était alors probablement déjà le dieu dominant en Juda.

 

Le fait que le Théologien Thomas RÖMER (18 p. 90) écrive que « Peut-être Juda lui-même fut-il à l'origine une de ces tribus arabes installées dans le Sud et liées aux Madianites, Qénites et Edomites. » m'a incité à faire quelques recherches :

 

Des milliers de tessons de poterie prélevés en Idumée (zone entre Nord-Neguev et Sud des Monts de Judée), datés de la période Perse, présentaient des noms propres qui ont pu être déchiffrés. On y a bien sûr trouvé des noms Phéniciens, Égyptiens, Israélites, Babyloniens et Perses. Cependant, contrairement aux tessons datés d'époques antérieures, les noms propres retrouvés étaient devenus principalement Arabes et Édomites. Ce changement venant donc d'un afflux de populations Arabe et Edomite avant & durant l'époque Perse. Ces thèmes sont très bien étudiés dans plusieurs chapitres de l'ouvrage « Men on the Rock » (20)

 

En effet, après 722, Juda bénéficia de la pacification imposée par l'Assyrie : «  les riches trafics caravaniers provenant de l'Arabie du Sud contribuèrent à la croissance et à la richesse d'Edom et des autres États alignés le long de la ''voie royale'' » parallèle à la mer rouge. La croissance économique en Juda draina aussi des populations Arabes d'Arabie. (3)

 

Le nombre de sites occupés en Idumée augmenta de façon considérable avant et pendant la période perse. Cet accroissement de la population répond au développement des opportunités économiques et à l'immigration de populations venant du sud et de l'est.

…................

 

La prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, en -587, fit aussi beaucoup de morts israélites, et fut l'occasion de nouvelles déportations des (seules) élites, vers la Babylonie. Et ce fut sans doute à nouveau l'occasion de populations fuyant la région.

 

«  Accueillante, l’Égypte le fut aussi envers les Hébreux chassés par l'invasion de Nabuchodonosor. On sait comment, après le meurtre de Godolyas et le massacre de la garnison babylonienne, des Judéens pris de peur s'enfuirent en Égypte, entraînant avec eux le prophète Jérémie. C'est probablement à cette époque qu'un groupe de réfugiés s'installa à Éléphantine. » François DAUMAS (21) p. 184

 

Thomas RÖMER confesse que « Nous ne savons que peu de choses sur la vie de la population restée dans le pays. Les sources babyloniennes n’en parlent pas. » (10)

 

 

>>> JÉRUSALEM

10 – > La découverte du ''Livre'' par le roi Josias

 

Sur ce sujet, l' analyse d’Édouard NAVILLE est très instructive. Il nous parle d'une antique tradition égyptienne par laquelle un ''livre'' était souvent placé dans le mur de fondation d'un sanctuaire. Ainsi, Thoutmès III (v. 1450 av. JC) qui faisait réparer un temple, trouva un ''livre'' sur peau de chèvre datant de Pépi (v. 2200 av. JC). Dans un autre exemple, le ''livre'' était de briques d'albâtre. Naville parle « d' un grand nombre d'inscriptions dans lesquelles un roi, et surtout un jeune roi, montant sur le trône, raconte qu'il a réparé ou, comme il le dit, renouvelé un ou plusieurs édifices sacrés qui menaçaient ruine. » Ceci lui permettrait d'espérer «  se concilier la faveur du dieu dont il améliorait l'habitation. » (22)

 

Édouard Naville fait un lien direct avec l'histoire racontée dans la Bible. Et il ajoute sans détour : «  Pour arriver à la réforme désirée par les prêtres, il faut jouer le roi ; c'est à cela que sert le livre que l'on compose dans cette intention.  »

Beaucoup considèrent que ce ''livre'' était le Deutéronome. D'autres pensent que ce ''livre'' ne couvrait que les chapitres 12 à 26. En tout cas, une première mouture du ''livre'' aura été finalisée à ce moment-là.

 

«  L’idée que Yhwh est le seul dieu à vénérer et Jérusalem le seul sanctuaire légitime n’est pas une idée ancienne, mais un concept qui naît au plus tôt au VIIe siècle avant notre ère. » (5) Sur ce sujet brûlant, « dans tout le livre il n' est pas fait une seule allusion au temple de Jérusalem ; il n'est jamais parlé que du ''lieu que Jahveh votre Dieu choisira parmi toutes vos tribus pour y placer son nom'' » (Deut. 12:5)

 

De la sorte, avec la 'découverte' du ''livre'' (2Rois 22) à Jérusalem dans la ''maison de l’Éternel'', l'affaire sera dans le sac ! Retors, ces prêtres !

….................

 

Le sanctuaire unique de YHWH est un axe fort de la réforme des prêtres, qui justifie d'abandonner à leur sort les Israélites d’Éléphantine qui demandaient une aide :

Comme on l'a vu plus haut, tous les événements qui sont intervenus après 724, tant au Nord qu'au Sud, ont induit, outre les déportations, de forts mouvements de populations vers Jérusalem et Juda... et au-delà vers l’Égypte, à Éléphantine. Là, le groupe d'Israélites qui a été accueilli par les locaux, a souhaité poursuivre ses sacrifices d'agneaux mâles. Or, pour les locaux, le dieu Khnoum est le potier qui façonna les êtres vivants et aussi le gardien des eaux du Nil. Et il est représenté par un bélier. C'est dire que la pratique des nouveaux-venus est épouvantable pour les locaux. D'où des tensions qui ont duré très longtemps.

Les Israélites d’Éléphantine ont finalement demandé aux autorités de Juda de les soutenir auprès du Roi Perse pour que ce dernier (alors maître en Égypte) les autorise officiellement à pratiquer leurs rites en Égypte. Mais Juda n'a pas donné suite à cette demande, qui allait à l'encontre de la volonté des prêtres de Juda de fixer le lieu unique, à Jérusalem, où placer le nom de YHWH.

Il semble que, localement, l'histoire se soit fort mal terminée.

…................

 

Le ''Livre'' découvert permet aussi de rappeler le pays promis par L’Éternel au peuple saint. Ensuite, on punit de mort qui penserait suivre d'autres dieux (Deut. 13:6-18) et on interdit toute représentation/ idole (Deut. 4:25). Le tout faisant partie du génial plan politico-religieux attribué à Josias (6b), mis en œuvre bien après lui.

 

Cependant, «  Après que l’interdit des images se fut imposé, d’autres substitutions se mirent en place comme la « gloire » de Yhwh [Exode 24:17 et nombreux autres versets] ou le chandelier [Zacharie 4]. Mais la substitution la plus importante fut le rouleau de la Torah qui, par la mise par écrit de la relation entre Yhwh et Israël, rendait « visible » la parole du Dieu désormais invisible. » (10)

 

 

>>> UNE HYPOTHÈSE ORIGINALE ET TROUBLANTE :

 

La présentation résumée du livre de Kamal SALIBI est déroutante :

« La terre que Dieu donna à Abraham et à son peuple se trouverait-elle non en Palestine, comme on l'a toujours cru, mais en Arabie, près des côtes fertiles qui s'étendent au sud de la Mecque ? C'est la thèse défendue par Kamal Salibi, chef du département d'histoire et d'archéologie de l'université américaine de Beyrouth. Thèse révolutionnaire, mais scientifiquement fondée sur des travaux linguistiques et géographiques minutieux, qui pourrait bouleverser une des pages essentielles de l'histoire du monde. »

Voir aussi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kamal_Salibi

 

Si cette intéressante hypothèse de Kamal SALIBI « La Bible est née en Arabie  » (23) s’avérait exacte, elle s'insérerait parfaitement à ce point de mon discours. En effet, la terre initialement promise par Yahvé à son peuple d'alors se situerait au Sud de La Mecque. Et cette promesse aurait été simplement transposée sur la Palestine afin de correspondre au Projet Politique ''du Roi Josias'' de constitution d'un grand royaume unifié (Nord + Sud) qui suivrait la Loi du même dieu. Projet qui a été finalisé bien après lui. (Voir à ce sujet l' Article «  L'énigme des Hébreux » : https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-d-ou-viennent-225205 )

 

 

 

CONCLUSION ?

 

Les informations que j'ai pu trouver et qui me semblent raisonnables, m'amènent à être de l'opinion que les Israélites, quelques siècles avant JC (vers le début du mouvement de prosélytisme Israélite ''tous azimuts'') étaient toujours un des peuples ''Arabes'' indigènes de la ''Palestine''.

En effet :

> La religion Israélite d'alors était assise sur d'antiques fondations cananéennes ('Arabes'), qui furent coiffées par un Dieu volcanique 'Arabe', lequel avait suivi un flux migratoire depuis le Hijaz jusqu'au sud de la ''Palestine''.

> Les Israélites d'alors et les Cananéens étaient étroitement liés, et n'étaient pas antagonistes comme le prétend la Bible. (14) Côté ADN, ils ne présentaient guère de différence notable.

 

Cependant, cet antagonisme faisait partie du ''Plan'' politico-religieux (attribué au roi Josias, mais probablement pensé par les prêtres, et mis en œuvre plus tard) pour créer ex-nihilo un ''Peuple Hébreu'' (6b) sur un territoire-cible (Nord + Sud).

Les prescriptions religieuses particulières -dont l'endogamie- fabriquant elles-mêmes peu à peu une différenciation culturelle effective.

 

La puissance du ''Plan'' était liée à la qualité de l'imaginaire induit. En outre, le sentiment de faire partie d'un groupe choisi était valorisant et rassurant pour les projets de long terme des prêtres, dans un monde incertain et cruel.

 

 

 

JPCiron

 

 

 :: :: :: :: :: :: :: :: : NOTES :: :: :: :: :: :: ::

 

.. (*) - Traduction de la Bible par Louis SEGOND 1910

(Ezechiel 8:14-16) « Et il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison de l'Éternel, du côté du septentrion. Et voici, il y avait là des femmes assises, qui pleuraient Thammuz. [dieu solaire Sumérien] Et il me dit : Vois-tu, fils de l'homme ? Tu verras encore d'autres abominations plus grandes que celles-là. Et il me conduisit dans le parvis intérieur de la maison de l'Éternel. Et voici, à l'entrée du temple de l'Éternel, entre le portique et l'autel, il y avait environ vingt-cinq hommes, tournant le dos au temple de l'Éternel et le visage vers l'orient ; et ils se prosternaient à l'orient devant le soleil. »

(2Rois 23:11) « Il fit disparaître de l'entrée de la maison de l'Éternel les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil, près de la chambre de l'eunuque Nethan Mélec, qui demeurait dans le faubourg ; et il brûla au feu les chars du soleil. »

(2Rois 23:4-5) « Le roi ordonna à Hilkija, le souverain sacrificateur, aux sacrificateurs du second ordre, et à ceux qui gardaient le seuil, de sortir du temple de l'Éternel tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, pour Astarté, et pour toute l'armée des cieux ; et il les brûla hors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et en fit porter la poussière à Béthel. Il chassa les prêtres des idoles, établis par les rois de Juda pour brûler des parfums sur les hauts lieux dans les villes de Juda et aux environs de Jérusalem, et ceux qui offraient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, au zodiaque et à toute l'armée des cieux. »

 

.. (1) - Michael D. COOGAN – « Canaanite Origins and Lineage : Reflections on the Religion of Ancient Israel – in Ancient Israelite Religion : essays in Honor of Frank Moore Cross » – ed. Patrick D. Miller, Jr, Paul D. Hanson, and S. Dean McBride (Philadelphia : Fortress – 1987 – p. 115. Cité dans A History of Israel – John Bright – 2000. p. 477

Michael Coogan tersely concludes from the artifactual and comparative data that « it is essential to consider biblical religion as a subset of Israelite religion and Israelite religion as a subset of Canaanite religion. »

 

.. (2) – Article « Réalités agraires et mythologie d'Ougarit. » par Marguerite YON - In : Rites et rythmes agraires. Séminaire de recherche sous la direction de Marie-Claire Cauvin. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1991. pp. 53-68. (Travaux de la Maison de l'Orient, 20) ; https://www.persee.fr/doc/mom_0766-0510_1991_sem_20_1_1775

 

.. (2a) - Le poème de ''Baal et Mot'' du ''Cycle de Baal'' évoque la saison sèche : Baal a soif, et accepte la proposition de Mot : descendre dans ''la demeure de réclusion souterraine''. A la surface, hommes et dieux se désespèrent de la mort du puissant Baal. Mais la mère de Baal (parèdre de El) part à sa recherche, massacre Mot, ce qui permet le retour de Baal, symbole de la pluie fécondante.

 

.. (3) – Ouvrage « La Bible et l'invention de l'histoire » par Mario LIVERANI – Bayard – 2008

 

.. (4) – Article « Quelques remarques sur les poèmes mythologiques de Ras Chamra et leurs rapports avec l'Ancien Testament. » par Adolphe François Paul LODS - In : Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 16e année n°2, Mars-avril 1936. pp. 101-130 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhpr.1936.2960 https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1936_num_16_2_2960

(base de l'étude = Tablettes trouvées à Ras Chamra/ Ougarit datées du XIV ième siècle av. JC)

 

.. (5) – Article «  Milieux bibliques  » par Thomas RÖMER ''Le dieu Yhwh : ses origines, ses cultes, sa transformation en dieu unique, P1'' - L’annuaire du Collège de France [En ligne], 111 | 2012, mis en ligne le 22 novembre 2013 - URL : http://journals.openedition.org/annuaire-cdf/1506 ; DOI : https://doi.org/10.4000/annuaire-cdf.1506

 

.. (6a) – Article « l'Enigme des Hébreux , Habirous et Shasous »

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-sont-ils-un-225148

.. (6b) -  : Autre Article «  L'Enigme des Hébreux, d'où viennent-ils ? »

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-d-ou-viennent-225205

.. (7) – Ouvrage « Babel and Bible » par Friedrich DELITZSCH – ed C. H. W. Johns – Cambridge University Press – 1903

« (…) through the kindness of the Head of the Department of Assyrian and Egyptian antiquities at the British Museum, I am able to give a representation of three small clay-tablets (…) they can be dated with certainty, they belong to the age of Hammurabi, one in particular to the reign of his father Sin-muballit. (...)  » -

 

.. (8) – Ouvrage « The religion of Babylonia and Assyria especially in its relations to Israel  » par Robert William ROGERS – 1908 – voir p. 91 : https://archive.org/stream/religionofbabyl00roge/religionofbabyl00roge#page/91/mode/1up

 

.. (9) – Article « YHWH, le dieu au "nez brûlant" » par Daniel FAIVRE - In : La colère et le sacré. Recherches franco-brésiliennes. Besançon : Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, 2000. pp. 141-168. (Collection « ISTA », 755) ; https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2000_ant_755_1_1621

 

.. (10) – Article «  Milieux bibliques  » par Thomas RÖMER - L’annuaire du Collège de France [En ligne], 112 | 2013, mis en ligne le 22 novembre 2013 - URL : http://journals.openedition.org/annuaire-cdf/1024&nbsp ;- DOI : https://doi.org/10.4000/annuaire-cdf.1024

 

.. (11) – Article « La Localisation du Sinaï et les Traditions des Scribes, I.  » par Jean KOENIG/ CNRS - In : Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 43e année n°1,1963. pp. 2-31 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhpr.1963.3725

https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1963_num_43_1_3725

 

.. (12) – Article «  Le Sinaï, montagne de feu dans un désert de ténèbres » par Jean KOENIG/ CNRS - In : Revue de l'histoire des religions, tome 167, n°2, 1965. pp. 129-155 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhr.1965.8161 https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1965_num_167_2_8161

Voir aussi :

https://en.wikipedia.org/wiki/Hala-%27l_Badr

http://eric.kvaalen.com/Sinai/Hala_l_Badr.html

 

.. (13) – Article «  La localisation du Sinaï et les traditions des scribes, II.  » par Jean KOENIG/ CNRS - In : Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 44e année n°3,1964. pp. 200-235 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhpr.1964.3773 https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_1964_num_44_3_3773

 

.. (14) - Article Alliance « Le patrimoine génétique des Cananéens survit chez les Arabes et Juifs » par Claudine DOUILLET – mai 2020 - http://www1.alliancefr.com/actualites/le-patrimoine-genetique-des-cananeens-survit-chez-les-arabes-et-juifs-6086844

Basé sur étude génétique ''Cell'' : https://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(20)30487-6

 

.. (15) – Point 2.2 : « L'Hypothèse Qénite » - https://fr.wikipedia.org/wiki/Yahweh

 

..... (16) – Ouvrage «  Jéhovah, les étapes de la Révélation dans l'histoire du peuple d'Israël » par Alexandre WESTPHAL – Hachette Livre BNF – 1903 – Mis en ligne en 2009 par la Bibliothèque nationale de France (Domaine Public).

 

.. (17) – Datation de la Bible : https://fr.wikipedia.org/wiki/Datation_de_la_Bible

 

.. (18) - Ouvrage «  L'invention de Dieu  » par Thomas RÖMER – Seuil – 2017

« On ne peut parler de juif ou de judaïsme avant l'époque perse,voire avant l'époque hellénistique, car c'est seulement vers le IV ième ou III ième siècle [avant JC] que se met en place un système religieux qui ressemble à ce que l'on désigne aujourd'hui sous le nom de judaïsme. » 

 

.. (19) – Article « L’ÉNIGME des HÉBREUX : D’où viennent-ils ? Comment sont-ils apparus ? Que leur devons-nous ? » par JPCiron 

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-d-ou-viennent-225205

 

.. (20) - Ouvrage «  Men on the Rocks : The Formation of Nabataean Petra  » par M. Mouton, S.G. Schmid (editors) – Logos – 2011 (Books.Google)

«  Archaeological evidence suggests that the Edomite penetration of the Beersheba valley in the eastern Negev had taken place by the 7th & 6th centuries BC (Beit-Ariech 2009) , so a more extensive spread of Edomites into southern Palestine in the persian period seems reasonable. »

 

.. (21) – Ouvrage « La Civilisation de Égypte Pharaonique  » par François DAUMAS – Arthaud – 1965

 

.. (22) – Article « La découverte de la loi sous le roi Josias. Une interprétation égyptienne d'un texte biblique. » par Édouard NAVILLE - In : Mémoires de l'Institut national de France, tome 38, 2ᵉ partie, 1911. pp. 137-170 ; doi : https://doi.org/10.3406/minf.1911.1591 https://www.persee.fr/doc/minf_0398-3609_1911_num_38_2_1591

 

.. (23) – Ouvrage «  La Bible est née en Arabie » par Kamal SALIBI – Grasset – 1986

 

 

 :: :: :: :: :: :: :: :: ANNEXE :: :: :: :: :: :

 

Le Prof. Friedrich Delitzsch est un éminent Assyriologue ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Delitzsch ). Durant une présentation à l'Empereur Germanique, il parla de l’occurrence supposée du monothéisme en Babylonie. A l'appui de ses dires, il mentionna trois tablettes obtenues grâce à la gentillesse du Responsable du Département des Antiquités Assyriennes & Égyptiennes du British Museum. Ces tablettes portant des textes en écriture cunéiformes sont datées de [vers l'an 1740 avant JC], à l'époque du roi Sin-muballit, père du fameux roi Hammurabi.

Les traductions complètes de ces tablettes auraient été traduites dès 1898 par l'Assyriologue et linguiste Rev. Archibald Henry SAYCE. Je ne les ai pas trouvées.

 

image des trois tablettes - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_religion_of_Babylonia_and_Assyria_especially_in_its_relations_to_Israel_(1908)_(14595895458).jpgSource : https://www.flickr.com/photos/internetarchivebookimages/14595895458/ - Author : Internet Archive Book Images / No restrictions - No known copyright restrictions -

 

 

L' image de ces trois tablettes est représentée dans l' ouvrage de Friedrich DELITZSCH intitulé « Babel and Bible  » (7) p. 71 en même temps que le schéma des extraits montrant les trois manières d'écrire « Yahvé est Dieu » :

 

L'image d'extrait du texte ainsi que les trois tablettes sont aussi repris dans l'ouvrage de R. W. ROGERS « The religion of Babylonia and Assyria especially in its relations to Israel  » (8) p. 91 – Domaine public - No known copyright restrictions -

 

Rappelons qu'on lit souvent que le nom du dieu YHWH s'écrirait, selon les endroits/ époques, de diverses autres manières : Ya , Yah , Yahu , El , Elohim , ...

 

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116 réactions


  • Jean Keim Jean Keim 2 octobre 2020 20:51

    Il n’y a d’arabes, de juifs, de gaulois ou de germains, sans oublier les hottentots, les bretons et les bougnats que ceux à qui enfants on a dit un jour quoi ils étaient et qu’ils ont cru, jusqu’à le revendiquer haut et fort et en faire une question de fierté et d’honneur.


    • JPCiron JPCiron 2 octobre 2020 21:18

      @Jean Keim

      Les ’’Arabes’’ dont je parle dans l’Article sont clairement ceux à peu près contemporains des récits de la Bible de l’A.T.

      Quand le Bougnat rencontrait le Breton (et même si on ne leur avait jamais dit avant qu’ils étaient Bougnat et Breton) ils se sont vite rendu compte qu’ils ne se comprenaient pas, ne mangeaient pas les mêmes choses, s’habillaient autrement, et ne croyaient pas en les mêmes choses. 
      Mais -et on se demande bien pourquoi-  ils préféraient généralement être respectivement Bougnat et Breton.

      Tout le monde il est gentil, et tous y sont égaux.
      Mais néanmoins, mon dernier prix c’est deux Bougnats pour un Breton !
       smiley


    • Jean Keim Jean Keim 3 octobre 2020 08:38

      @JPCiron

      Si respectivement un individu né en Bretagne et l’autre né en Auvergne se rencontrent, suivant qu’ils ignorent ou revendiquent leur origine, ne se côtoieront pas de la même façon, que l’un mange de la cotriade et l’autre de la truffade et quand trinquant ils ne se disent pas « à ta santé » avec les mêmes mots ne change rien à notre affaire.

      Le fait de dire que tout le monde est gentil et de même valeur ou pas est également une autre façon d’adhérer à une croyance.

      Quand aux livres d’histoire, suivant « l’origine » du rédacteur, ils ne racontent pas toujours la même chose.


    • Jean Keim Jean Keim 3 octobre 2020 08:48

      << Mais -et on se demande bien pourquoi- ils préféraient généralement être respectivement Bougnat et Breton. >>

      La réponse à votre question est dans votre commentaire lui-même, nos croyances nous dictent nos faits et gestes, cela s’appelle le conditionnement, nous ne pouvons croire (et son contraire qui est le même mouvement) que suivant le contenu de nos savoirs.


    • JPCiron JPCiron 3 octobre 2020 09:08

      @Jean Keim

      Quand aux livres d’histoire,(...) ils ne racontent pas toujours la même chose.>

      C’est vrai : les faits connus qui n’auront pas été écartés seront habillés par les croyances conscientes ou non.
      L’ensemble change de look, de visage, de sens.
      .


    • JPCiron JPCiron 3 octobre 2020 09:11

      @Jean Keim

       nos croyances nous dictent nos faits et gestes, cela s’appelle le conditionnement, nous ne pouvons croire (et son contraire qui est le même mouvement) que suivant le contenu de nos savoirs.>

      Très juste !
      Dans les ’’savoirs’’ il faut inclure les mythes et nos inclinations.
      .
      Vive le Libre-Arbitre !
      .


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 12:01

    Je rappelle que mes commentaires ne sont que des hypothèses de réflexions. Revenons à Abraham, Patri« arche » des trois religions. Un fait me semble très importent dans l’histoire. Abram venait de la région de « UR » qui pratiquait le culte lunaire (fusion à la mère-signe du cancer, un brin bisounours.... Dieu lui demande de quitter cette région et adopter la circoncision pour précrée (interdit de l’inceste, il faut quitter maman) . Introduction du « H » (Abraham). Simple parenthèse (la circoncision se pratique le Huitième jour), et dans le développement de l’enfant, le huitième mois correspond à ce que les psys appellent : l’angoisse du huitième mois qui correspond à l’intégration d’un étranger (en général le père). Google : https://www.eveiletconseil.fr/langoisse-du-8eme-mois/# : :text=neon%20city%20Votre%20Mini%20est,la%20peur%20de%20l’%C3%A9tranger.. Il est dit que l’ajout du « H » signifie que Abraham mettre au mondes des NATIONS (séparation). Saraï sa femme est stérile (encore trop attachée à sa mère). A l’oppose du signe du cancer (maternel, la lune, le féminin, mais aussi les fesses, je n’en dirai pas plus et ramène à LOTH). A l’opposé du signe du cancer se trouve le signe de la castration (SatURne) qui châtra son père UR-anus (le signe du verseau est aussi lié à l’arc-en-ciel tous égaux et frères-alliance pour tous). Ismaêl est conçu avec la servante (soumission) mais reconnu par Abraham (en désaccord avec sa fémme légitime. Saraï doit attendre de devenir Sarah (celle qui va vers l’étranger, le père) pour accoucher d’Isaac. Bon, je vais à ma conférence sur les cryptes dans la psycho-généalogie...Signalons juste que l’épisode Covid se passe alors que de nombreuses planètes transitent dans le signe du capricorne. L’heure est à la division. Fini le maternage,...Saturne, c’est Satan. Mais reste un dieu bon : celui qui éprouve (épreuve de la quarantaine de Jésus) pour mûrir. A suivre...


    • Gollum Gollum 3 octobre 2020 14:06

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Introduction du « H » (Abraham). Simple parenthèse (la circoncision se pratique le Huitième jour), et dans le développement de l’enfant, le huitième mois correspond à ce que les psys appellent : l’angoisse du huitième mois qui correspond à l’intégration d’un étranger (en général le père).

      Non mais vous faites comme l’autre qui déjà se permettait de faire de la numérologie sur Yahvé en utilisant l’alphabet occidental.

      Le fameux H est bien en position 8 dans l’alphabet occidental mais il s’agit ici de la lettre Hé qui, elle, est en position 5 et non pas 8.

      Du coup toute votre prose part à vau-l’eau.. (comme d’hab..) smiley


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 14:44

      @Gollum Ecrivez à Fethi Bensalma. C’est la traduction qui compte. ABRAM DEVIENT ABRAHAM Gn 17,1-5 Abram signifie père d’Aram, son pays d’origine, « araméen errant… » C’est aussi père élevé, père exalté, nom donné comme en compensation à cet homme désespéré de n’avoir pas d’enfant. Quand Dieu introduit la lettre H dans son nom, il introduit la lettre de la création, du souffle de la création. Abraham est créé de nouveau et il va pouvoir devenir père, et même « père d’une multitude ». Cela sera montré par un signe, la circoncision. L’alphabet hébreux a un second alphabet voilé. ABRAM DEVIENT ABRAHAM Gn 17,1-5 Abram signifie père d’Aram, son pays d’origine, « araméen errant… » C’est aussi père élevé, père exalté, nom donné comme en compensation à cet homme désespéré de n’avoir pas d’enfant. Quand Dieu introduit la lettre H dans son nom, il introduit la lettre de la création, du souffle de la création. Abraham est créé de nouveau et il va pouvoir devenir père, et même « père d’une multitude ». Cela sera montré par un signe, la circoncision.

      ABRAM DEVIENT ABRAHAM Gn 17,1-5 Abram signifie père d’Aram, son pays d’origine, « araméen errant… » C’est aussi père élevé, père exalté, nom donné comme en compensation à cet homme désespéré de n’avoir pas d’enfant. Quand Dieu introduit la lettre H dans son nom, il introduit la lettre de la création, du souffle de la création. Abraham est créé de nouveau et il va pouvoir devenir père, et même « père d’une multitude ». Cela sera montré par un signe, la circoncision.


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 14:59

      Alphabet hébreux caché dans le « MAGEN DAVID. Et ma prose comme vous dite reste une »H« ypothèse. dieu est bien une qustion de souffle. Le »H« étant dit aspire. On dit aussi que les ast »h"matiques (Proust) souffrent de l’angoisse du huitième mois. La crise aurait pour fonction de mettre du père dans la trop grande fusion avec la mère. Elle étouffe son enfant. Tiens, un autre asthmatique célèbre : Le prêtre roux : VIVALDI. Pour info : nous avons un gouvernement en Belgique : La ou (le) VIVALDI. Nous verrons si cette fois ils seront capables d’accorder leur orgu’astHme. J’entends déjà les dissonances,...


    • Gollum Gollum 3 octobre 2020 15:06

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      J’sais pas qui c’est Bensalma...

      C’est la traduction qui compte. 

       smiley Quel culot ! C’est bien évidemment l’original qui compte. smiley Traduire c’est trahir.

      Et une fois de plus aucune acceptation de votre part que vous vous seriez trompée. On a l’habitude...

      Et on tente de noyer le poisson sous une avalanche de lignes destinées à faire diversion...

      Et si c’est la traduction qui compte qu’advient-il de votre Abraham traduit en chinois ? smiley smiley


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 12:04

    lire : quitter sa mère pour procréer et générer les NATIONS. Le communisme comme le nazisme furent des internationalismes....moins les juifs « circoncis »....Bon, les arabes le sont aussi,... 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 15:59

    Cette vidéo est très claire. Ce n’est pas la circoncision seule qui définit la judaïcité (comme pour les musulmans), mais l’élévation morale sans dénier le désir et son accomplissement (Malkhut). C’est ce qu’exprime clairement le nombre huit. Si nous avons atteint le sommet de l’éthique (arbre séphirotique) nous devons redescendre remonter vers le haut dans un mouvement infini. EXPIR et INSPIR. Vie et mort. Dit autrement, Seul la connaissance du « mal » permet de s’élever vers le bien.  La victoire est d’autant plus belle que la difficulté de surmonter est plus grande. 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 16:12

    https://massorti.com/Symbole-du-huit. Huitième jour de PTAH, le forgeron. 


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2020 16:34

    Le mal absolu : « H »itler, nous avons bien mérité le Kether (couronne-corona). A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.....


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