mercredi 1er août 2007 - par Voris : compte fermé

La légende de Jack

Jack Kerouac, le père de la « beat generation », l’auteur de « Sur la route », n’a suivi qu’une seule route toute sa vie : celle de la Bretagne où il se rendit en 1935, pour y retrouver ses origines. En vain ! Il consacra les dernières années de sa vie à la recherche de ses racines bretonnes et mourut en 1969 sans apprendre que ses racines étaient à Huelgoat (Finistère).

Son père lui disait toujours : "Ti-Jean, n’oublie jamais que tu es breton", mais Jack Kerouac mourut en 1969, sans avoir pu faire un second voyage en Bretagne, sans savoir que son ancêtre avait vécu à Huelgoat, en ce pays de légendes et de mystères... Comme Jack London - cet autre Jack -, dont les récits le bercèrent dans sa jeunesse, Kerouac a-t-il entendu l’appel de la forêt ? La forêt d’Huelgoat en l’occurrence. Les voies de la bretonnitude sont tellement mystérieuses. Mais laissez-moi vous raconter...

Huelgoat et ses légendes :

La forêt de Brocéliande doit son nom aux légendes arthuriennes. Elle fut le témoin de la rencontre de Merlin et de Viviane. Si ce lieu mythique s’est peu à peu restreint à la forêt de Paimpont (Ille-et-Vilaine), la forêt de Huelgoat n’en demeure pas moins un merveilleux vestige aux noms de lieux évocateurs comme la "Grotte du Diable", le "Ménage de la Vierge", la Roche Tremblante", le "Gouffre", le "Camp d’Artus" (nom bas-breton donné ici au roi Arthur), la "Grotte d’Artus" où se serait réfugié le roi Arthur, figure des chevaliers de la Table ronde.

La forêt de Huelgoat abrite un chaos de rochers de granit, galets démesurés qui semblent avoir été jetés là par des géants. Par Gargantua lui-même, affirme une légende. On y trouve la fameuse "roche tremblante" qui pèse 137 tonnes et peut être bougée d’une simple poussée du dos à un endroit bien précis. Un enfant de dix ans peut le faire. Elle fait partie d’un type de pierres autrement appelées "roulées" et les druides voyaient en elles le symbole de la puissance de Dieu.

Quant à la grotte, c’était, paraît-il, le logis du roi Arthur. Selon la légende, elle contenait un fabuleux trésor gardé par des démons, des feux follets, un trésor découvert par le roi Arthur au Val sans Retour grâce à l’enchanteur Merlin.

Dahut habite aussi ces lieux. Il s’agit de la fille du roi breton Gradlon, qui fut le roi de la ville d’Ys et dont la statue trône aujourd’hui tout en haut de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, tournée vers sa cité engloutie par la mer. Dahut aurait étranglé ses amants dans la forêt d’Huelgoat et les aurait précipités dans le "Gouffre".

Quelques liens pour découvrir la forêt d’Huelgoat :

La forêt d’Huelgoat : quelques photos et vidéos sonorisées.

Huelgoat, parcours touristique.

Huelgoat par un passionné, avec illustration nombreuses et légendes.

"Sur la route"... d’Huelgoat !

Cela peut sembler un paradoxe de découvrir que Jack Kerouac, que l’on savait gagné par une vie d’errance perpétuelle, était obsédé par ses racines bretonnes. En fait, il a toujours cherché à savoir d’où il venait. Sans doute aurait-il aimé son ancêtre finistèrien Urbain-François Le Bihan, sieur de Kervoach. Comme lui, Urbain était un aventurier. Il quitta Huelgoat pour traverser l’Atlantique au début du XVIIIe siècle et arpenter le long du Saint-Laurent à la recherche de fourrures. Il aura fallu des années de recherches à la généalogiste Patricia Dagier pour débusquer Urbain, bien caché au fond des archives française et canadiennes.

Cette recherche laborieuse répondait à une demande des quelque 3 000 membres de l’association des Kerouac/Keroack/Kirouac du Canada. Le dimanche 9 juillet 2000, la délégation de l’association des Kerouac d’Amérique s’est réunie à Huelgoat devant l’église à la construction de laquelle a participé leur ancêtre Urbain en 1698. À Huelgoat, Urbain exerça la charge de notaire avant de partir "sur la route"... du large !

En septembre 1957, c’est d’une autre route dont parlera son descendant Jack Kerouac. Sur la route peinera à trouver un éditeur mais, sitôt publié, fera naître en Amérique une multitude de beatnicks. Tout comme la forêt d’Huelgoat, Jack Kerouac demeure une légende. L’écrivain breton Youenn Gwernig, qui fut sculpteur à Huelgoat (et oui  ! tout se recoupe...), avait émigré aux États-Unis. Là-bas, il se lia d’amitié avec Jack Kerouac. À la mort de ce dernier, il rentra en Bretagne. Il vient de décéder récemment.

Kerouac se sentait donc l’âme celte. D’ailleurs, parmi les écrivains dont il admit l’influence, il y avait le poète gallois Dylan Thomas. Ce poète, qu’un certain Robert Zimmerman, admirait aussi, à tel point qu’il lui emprunta son prénom et devint connu sous le nom de Bob Dylan. Kerouac fut le parrain de ce dernier et de Joan Baez.

En France le chanteur Michel Corringe rendit hommage au "clochard céleste", au "papa des beatniks" avec sa chanson Kerouac Jack. (Écoutez ici). Mais son meilleur hommage à la beatnik attitude reste La Route, véritable hymne à la liberté. Écoutez là !

"The most independent group of noblemen in Europe", dit Kerouac. Quelle plus belle marque d’amitié pouvait-il donner au peuple breton et à ses ancêtres ?

Annexe : Interview en français de Jack Kerouac à Montréal en 1967.



61 réactions


  • Romain de Pescara 1er août 2007 11:21

    @La Taverne

    je vous conseille un ouvrage méconnu de Robert M Pirsig

    Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes

    Un vrai chef d’oeuvre

    Un extrait ici :

    http://www.leconcombre.com/biblio/pirsig/zen01.html

    Kérouac a battu le pavé, quand le béton coulait à flot.

    Après l’avoir lu, je disais mon ami Jack.

    Un écrivain qui avait de la trempe.

    Cordialement

    Romain


    • Romain de Pescara 1er août 2007 15:46

      Cher Furtif

      Le boutchou a eu un sourire pour vous, je l’ai accompagné pour vous remercier.

      J’adore le regarder.

      Amicalement

      Romain


    • herbe herbe 1er août 2007 20:29

      Excellent le traite du zen ...

      Merci pour cette excellente recommandation de lecture.

      Il parait que la traduction française (celle que j’ai) est quand même très perfectible...


  • Francis, agnotologue JL 1er août 2007 11:24

    Bravo La Taverne pour cet article sympathique. Pas facile à suivre, l’interview, avec cet accent canadien que je lui découvre ici. smiley


  • alberto alberto 1er août 2007 11:29

    C’est très agréable, La Taverne, de lire vos jolies histoires de familles teintées d’un zest de légendes bretonnes !

    En plus, cette saga des Kerouac est splendide...Il y aurait même, parait-il, une maman iroquoise dans l’histoire : mais là, je n’en sais pas plus !

    Merci encore.


  • haddock 1er août 2007 11:49

    Kerouac un des plus grands auteurs du 20 ième siècle , un souffle nouveau dans la littérature .

    On the road , Les clochards célestes , des titres de gloire .


  • claude claude 1er août 2007 12:10

    bonjour le poète breton,

    merci pour cette belle ballade parmi les esprits bretons.

    je suis sûre que si on y regarde bien, le soir lorsque les brumes changent le décor, au détour d’un sentier, on peut rencontrer merlin, arthus, et kerouac deviser calmement sur les beautés du monde, et sous un chêne, anne de bretagne et bertrand du gesclin évoquer leur chère bretagne.

    bonne journée,

     smiley


  • frédéric lyon 1er août 2007 12:19

    Ces petits poètes régionalistes, qui sont restés dans leur jus, sont très sympathiques.

    Ils sont comme des Jack Kérouac, dont la famille n’aurait jamais quitté Quimper, et dont le rejeton le plus célèbre n’aurait jamais atteint Big Sur.


    • clairette 1er août 2007 14:50

      @ Demian,

      Je vous trouve très amer sur ce site... une fois de plus...

      Je n’y comprends plus rien : à mes débuts sur AgoraVox, je vous trouvais drôle et sympathique, émouvant parfois, même dans vos excès... et depuis quelque temps je me pose des questions : si c’est bien toujours le même Demian, ou un avatar ?)

      Je ne suis pas toujours d’accord avec notre homme des Tavernes, mais là encore j’aime bien ce petit article en forme de clin d’oeil, comme dans les contes et légendes ... Chaque terroir, chaque province, chaque pays a les siens...

      Et s’il aime sa Bretagne, pourquoi le lui reprocher ?

      J’adore quand vous parlez de Paris...

      Et j’adore aussi, en bonne compagnie, découvrir Cuba, le mont Athos, Manille ou Borobodür !

      Alors, en route ensemble encore pour de nouveaux voyages et de nouveaux horizons ! Avec autant de bonheur que nous avons eu sur les pas de Jack !


    • Romain de Pescara 1er août 2007 14:54

      Démian

      Parlez de Kérouac ou lieu de faire bivouac dans vos colères.

      C’est un artiste.


    • alberto alberto 1er août 2007 15:03

      Constipé d’un côté, mais logorrhéique de l’autre ?


    • claude claude 1er août 2007 15:45

      Qui ne pête, ni ne rote est voué à l’explosion. lao tseu

       smiley


    • Djanel 1er août 2007 23:21

      CLAUDE

      Lao tseu est l’inventeur du principe des explosifs, 500 avant Jésus Christ. Il avait de l’avance sur son époque.


  • La Taverne des Poètes 1er août 2007 18:32

    Correctif : Kerouac s’est rendu également en Bretagne en 1965, à Brest où il va à la rencontre du libraire-éditeur Pierre Le Bris, avec l’espoir que ce dernier pourra l’aider. Mais les recherches ne donnent rien.

    A cette époque, lorsque les journalistes interrogeaient Kerouac sur sa postérité beatnik et hippie, il répondait : « parlons plutôt de mes ancêtres bretons ».


  • jako 1er août 2007 18:37

    Bonsoir Mr Taverne merci pour ce nouvel article. Quand à la Forêt que je réve de parcourir j’attends ce nouveau voyage que vous ne manquerez pas de nous offrir.... smiley n’oubliez pas les forgerons qui y exercent encore je crois


    • Romain de Pescara 1er août 2007 18:52

      @Jako

      ne s’agit-il pas plutôt de bucherons ?


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 18:55

      La forêt d’Huelgoat (1200 hectares de chênes et de hêtres) fait partie des Monts d’Arrée où l’on trouve encore de vieux métiers. A voir aussi les écomusées. (Maison Cornec de Saint-Rivoal, moulins de Kerouat à Commana).


    • Romain de Pescara 1er août 2007 19:02

      - 1 quand on questionne, quel dommage de punir la curiosité.

      Je ne connais pas la Bretagne, je demande donc.

      Merci de me répondre à celui qui met -1 et qui doit de ce fait savoir.

      A la revoyure !


    • jako 1er août 2007 19:07

      Bonsoir Romain ,(que je ne reconnais pas)... non je parle bien de forgerons caste supérieur autrefois, il existe en Bretagne une sorte de guilde de Forgerons qui travaillent à l’ancienne et sont mondialement connus


    • Romain de Pescara 1er août 2007 19:11

      @Jako

      Merci pour votre réponse. Je ne connaissais pas. J’en suis resté en Bretagne à Brocéliande étant passionné de légendes.

      Jako ici personne ne se connait, c’est pourquoi à l’instar de Kérouac je suis l’un et je suis l’autre smiley


    • masuyer masuyer 1er août 2007 23:26

      La Taverne me permets-tu de rajouter un petit lien qui a à voir avec la forêt du Huelgoat.

      http://gavotteaccordeon.ovh.org/1987.htm

      On y trouve les paroles d’une gavotte, Ar Gorventenn (la Tempête) composée par Valentine Colleter du Huelgoat, suite aux ravages fait par la tempête de 1987 à la forêt domaniale du Huelgoat (et au reste de la Bretagne).

      Et pour les amateurs, sur la même page on peut entendre la sémillante Valentine l’interpréter en compagnie de Christian Rivoalen. Et ce qui ne gate rien vous pourrez lire les paroles en breton et leur traduction en français.

      Nozwezh vat d’an holl !


  • haddock 1er août 2007 19:09

    Trouvé sur un forum Evène

    Message de Friducha à Jack Kerouac

    Ô Jack, pape des beatnicks, roi des paumés, je suis ta fille perdue qui hurle dans le vent froid du Nord et dans l’indifférence générale que tu n’es pas mort. Ton âme de vagabond hante encore les ruelles sales et tes anges désolés, mais réchauffés de ta présence, errent toujours de par le monde sur tes traces, mon amour. Tes semelles de vent crissent encore dans ce monde abandonné de tout, et si triste que seule ta lumière nous donne un peu d’espoir. Je t’aime, Jack, et tant que je vivrai tu vivras avec moi. Ta Friducha


  • nat.faure 1er août 2007 19:10

    Magnifiques légendes. Mais la culture Celte du reculer à cause des Romains, Comme d’habitude !


    • Romain de Pescara 1er août 2007 19:13

      @Nat.Faure

      Arrétez je me sens visé smiley smiley

      Au fait le petit poème sur la rose était pour vous.

      Le maître vous ayant oublié, j’ai osé.

      Cordialement

      Et puis c’est les vacances smiley


  • haddock 1er août 2007 19:15

    On the road again par Bernard Lavilliers On the road again

    Musique : Bernard Lavilliers

    Nous étions jeunes et larges d’épaules

    Bandits joyeux, insolents et drôles

    On attendait que la mort nous frôle

    On the road again, again

    On the road again, again

    Au petit jour on quittait l’Irlande

    Et derrière nous s’éclairait la lande

    Il fallait bien un jour qu’on nous pende

    On the road again, again

    On the road again, again

    La mer revient toujours au rivage

    Dans les blés mûrs y a des fleurs sauvages

    On the road again, again

    On the road again, again

    Nous étions jeunes et larges d’épaules

    On attendait que la mort nous frôle

    Elle nous a pris les beaux et les drôles

    On the road again, again

    On the road again, again

    Ami sais-tu que les mots d’amour

    Voyagent mal de nos jours

    Tu partiras encore plus lourd

    On the road again, again

    On the road again, again

    On the road again, again

    On the road again, again

    On the road again


  • nat.faure 1er août 2007 19:24

    A romain de Pescara...Alors je vous remercie, j’aime aussi la poésie.


    • Romain de Pescara 1er août 2007 20:10

      @Nat.Faure

      Vous avez raison. D’ailleurs il manque une rubrique poésie sur ce site.


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 20:13

      Romain : vous avez remarqué aussi ? smiley


    • Romain de Pescara 1er août 2007 20:15

      Plus que jamais La Taverne, je ne sais pas où écrire smiley


    • Romain de Pescara 1er août 2007 20:25

      Tiens pour la peine La Taverne je mets le dernier smiley

      EVIDENCE

      A l’abri du temps sans conséquence

      J’attends ton amour avec évidence

      Loin du tumulte des cœurs incertains

      Je crois encore à l’amour comme destin

      Au cœur des précipices passionnés

      Je te retrouve pour mieux t’aimer

      Et cet horizon qui se dessine de couleurs

      Soigne les plus profondes blessures du cœur

      Et si je rêve parfois, il est une évidence

      Qui m’accompagne en résonnance

      Celle qui fait de toi sur ce chemin

      Un amour riche de tous ces lendemains

      Évidence simplissime c’est ainsi que s’écrit

      Au jour de nos jours l’amour que l’on vit

      Évidence perpétuelle c’est ainsi que raisonne

      Ces passions qui parfois nous déraisonnent

      Si parfois j’ai vécu sans lendemain

      C’est que tu ne t’écrivais pas de mes mains

      Si désormais je vibre à l’unisson

      C’est d’enfin connaître ton prénom.

      Et si je rêve parfois, il est une évidence

      Qui m’accompagne en raisonnance

      Celle qui fait de toi sur ce chemin

      Un amour riche de tous ces lendemains

      Je fais de chaque jour qu’il nous reste à vivre

      L’attente et l’espoir mystérieux de tes sourires

      J’emporte secrètement mes peines et mes silences

      Que tu effaces à chaque seconde de ta présence

      Évidence certaine que l’amour est notre clé

      Qu’elle ouvre nos cœurs comme une rose en été

      Et si je mourrais en souffrance de toi aujourd’hui

      C’est de n’avoir pas compris d’évidence que tu es ma vie.

      Et si je rêve parfois, il est une évidence

      Qui m’accompagne en raisonnance

      Celle qui fait de toi sur ce chemin

      Un amour riche de tous ces lendemains

      J’ai sauté sur l’occasion La Taverne qui doit avoir un prénom smiley


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 20:26

      Il manque aussi une rubrique « faire-parts et annonces personnelles » (« citoyennes » : pas des annonces de rencontres intimes !).Pour contourner ce manque, j’avais mis l’annonce de la soirée de Pont-Aven dans mon C.V mais cela reste du bricolage. En attendant, rien n’interdit d’utiliser le C.V pour y insérer un poème.


    • Romain de Pescara 1er août 2007 20:28

      Trop tard La Taverne je me suis jeté dessus smiley


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 20:28

      Romain : « raisonnance » ? N’est-ce pas plutôt « résonance » ? Ai-je bien raisonné ? smiley


    • Romain de Pescara 1er août 2007 20:34

      @La Taverne

      je sais j’essayais de donner une raison à l’écho smiley


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 20:39

      Ce qu’il y a de bien avec l’écho c’est qu’il n’est pas contrariant : il répète exactement ce que l’on lui dit. Il y a aussi l’écho graphie.


    • Romain de Pescara 1er août 2007 20:46

      L’échographie j’en sors dirait mon fils smiley


  • La Taverne des Poètes 1er août 2007 20:12

    Le site de la famille Kerouac, très bien fait et évidemment complet :

    http://www.genealogie.org/famille/kirouac/


  • L'enfoiré L’enfoiré 1er août 2007 20:58

    Salut Poète des Tavernes,

    Comme tu as pu le lire chez moi, trouver les origines des langues parlées sur l’endroit où l’on nait, n’est pas des plus facile.

    Un jour, il faudra que tu expliques la provenance de tous ces suffixes en « -ac » (Kerouac/Keroack/Kirouac, Cognac...). Un cornac (dérivé du mot indien cornaca) serait-il breton ? Cela croasse ferme chez vous... smiley


    • Romain de Pescara 1er août 2007 21:00

      Parfois les corbeaux se posent à Cognac, et il disent couac smiley smiley


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 21:44

      Salut Guy, les terminaisons en « ac » ne sont pas bretonnes. On en trouve plutôt dans le sud-ouest de la France. En Bretagne, c’est des « ec » (comme Caradec) ou de « ic ». Bon ! il y a des exceptions comme Carnac, Milizac (près de Brest). Sinon c’est plutôt des « ac’h » comme le footballeur Guivarc’h (prononcer comme le « ach » allemand), Comme Gouesnac’h où habitait Tabarly (tout près de Quimper)

      Tiens, exemple en rapport avec l’article, Michel Corringe tenait un restaurant à l’Aber Wrac’h.

      Je reparlerai de la Bretagne mais pas tout de suite sinon il y aura saturation. Mais je crois que les Français aiment bien la bretagne...


    • Romain de Pescara 1er août 2007 21:48

      Sous mer d’Iroise est mon village englouti....

      J’ai adoré Caradec, il est parti trop tôt !


    • pixel pixel 1er août 2007 22:03

      Il date de quand Corringe ?


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 22:27

      Voir ici :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Corringe

      A noter que Corringe a enregistré son unique album à Brest.


    • La Taverne des Poètes 1er août 2007 22:28

      Romain, « mon village englouti » serait peut-être une référence à la légende bretonne de la ville d’Ys.


    • pixel pixel 1er août 2007 22:36

      Merci : J’aime bien la fin de l’article : mélange entre Lavilliers et Joe Dassin.Ils ont le sens du coktail.


    • Romain de Pescara 1er août 2007 22:41

      @La Taverne

      J’ai cette chanson en mémoire. comme beaucoup d’autres que j’entendais grâce à mon père.

      Je ne sais. Mais j’aime ces chansons.

      Ce fût un poète. Il chante encore mon enfance. Merci Papa.

      J’ai lu votre billet sue Caradec. Je n’ai pas trouvé de mots à cet instant. mais j’acclame ce chanteur, oublié.

      Sa poésie a bercé mes rêves d’enfant.

      Il a bon goût le fruit mur que croquons à pleine dent....

      Nous vivons si peu qu’il nous faut vivre un instant.....


  • arturh 1er août 2007 22:06

    Kerouac obsédé par ses racines bretonnes, il fallait oser.


  • armand armand 2 août 2007 09:20

    Tout article qui permet de reparler de Kerouac est un régal. Quant à ses origines... Kerouac se voulait avant tout américain, et il jugeait sévèrement ses copains beat comme Ginsberg qui s’en prenaient au drapeau U.S. au début des années 60, car il estimait que le pays avait été bon pour sa famille d’immigrés. D’ailleurs la célébration des paysages majestueux de l’Amérique et, surtout, sa fixation sur son grand ami aux allures de cow-boy, Neal Cassady (Dean Moriarty dans ’On the Road’) correspondent bien au regard de l’immigré qu’il était sur son pays d’accueil.

    On a souvent tendance à confondre Kerouac (Sal Paradise dans le livre) avec Dean, plus expansif, à l’aise avec les filles, les collectionnant d’ailleurs, bougeant sans arrêt. Contrairement au mythe, Kerouac était timide et inhibé, savait à peine conduire et était bien plus casanier qu’on ne l’imagine.

    C’est aussi un poète urbain - ceux qui connaissent New York pourront le retrouver dans les rues du Village où il fréquentait les nombreux bars (lien personnel - dans l’un d’eux, le’ Kettle of Fish’, dont on voit l’enseigne derrière K. sur sa photo la plus célèbre, on a célébré mon deuxième anniversaire...) ou bien au coin de la 21ème rue et 7ème avenue, où se trouvait le loft où il a tapé la première version de ’On the Road’ - l’immeuble est encore là, mais pas même une plaque...

    Enfin, pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, méfiez-vous de la traduction française - on ne retrouve pas la vraie cadence et la sonorité de ses phrases, et il y a des erreurs, comme quand l’allusion à leur copain junkie Hassel « derrière les barreaux sur l’île de Rikers » devient « fréquenter les bars de Rikers » (Rikers pouvant être aussi bien une prison qu’une chaine de cafet’s bon marché)...

    Mais ce n’est qu’un détail !


    • La Taverne des Poètes 2 août 2007 09:58

      Armand, on voit que vous êtes un passionné. Merci pour ces précisions.


    • armand armand 2 août 2007 11:58

      Difficile d’y échapper ! Celui que Kerouac appelle ’Rémi Boncoeur’, dans ’On the Road’ (celui qui le loge en Californie et travaille ensuite dans la marine marchande), s’appelait en réalité Henri Cru et c’était un très bon ami de mon père.


  • Bonjour,

    Merci pour votre collaboration à perpétuer la Mémoire de Jack Kerouac ou pour nous, Jean-Louis Kirouac tel qu’il a été baptisé.

    Bien qu’il soit décédé en 1969, l’Association des familles Kirouac inc. continue d’écrire l’histoire post-mortem de Jack, tout comme celle de sa fille Janet-Michele Kerouac, décédée malheureusement trop jeune il y a onze ans et que certains s’efforcent d’occulter.

    À nos yeux, la meilleure biographie de Jack demeurera fort probablement Memory Babe par Gerald Nicosia. Il est le seul à avoir pris en compte l’attachement obsessif de Jack pour ses racines canadiennes-françaises et bretonnes.

    Nous respectons la mémoire de Jack et notre mission n’est pas le révisionnisme et l’angélisation du personnage. Faut-il donc préciser que l’Association n’est aucunement concernée ou avantagée financièrement par l’exploitation commercial des oeuvres de Jack Kerouac et sa succession.

    J.A. Michel Bornais Secrétaire Association des familles Kirouac inc. Québec, Canada

    P.S. Nous vous invitons à visiter notre site Internet à : http://www.genealogie.org/famille/kirouac Vos commentaires et vos questions seront les bienvenus.

    jamb


  • La Taverne des Poètes 3 août 2007 00:17

    A Jamb de l’ASSOCIATION DES FAMILLES KIROUAC : C’est moi qui vous remercie pour votre message qui vient rappeler au passage « l’attachement obsessif de Jack pour ses racines canadiennes-françaises et bretonnes ». Respectons la mémoire de l’écrivain, sa famille et son état-civil ! Encore merci.


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