La nicotine, aphrodisiaque virtuel
« Pensez à enlever le patch la nuit, à cause des rêves... ».
La tabacologue m’avait pourtant mis la puce à l’oreille, mais je n’avais pas tiqué. Cela paraissait évident : puisque je ne fumais pas en dormant, mon organisme ne serait pas en manque. Pour les rêves, j’ai juste pensé que la nicotine pourrait perturber mon sommeil. Brave bête obéissante, j’ôtais donc mon patch en me couchant... jusqu’à ce que, un jour, j’oublie. Je n’avais plus, depuis longtemps, fait de rêve érotique.
Au réveil, j’ai voulu comprendre. Le médecin de service du fabricant des patchs m’a répondu que je n’étais pas du tout un cas exceptionnel, qu’il n’y avait qu’à apprécier sans s’inquiéter. Comme il était un peu compliqué d’expliquer le pourquoi du comment au téléphone, j’avais tout intérêt à lire le dossier de Science et Vie sur la drogue et le cerveau (Hors série N° 217), ce que j’ai fait.
Il en ressort que côté plaisir, la nicotine actionne les mêmes mécanismes que ceux observés lors de la consommation de nourriture ou pendant l’acte sexuel. Techniquement, la nicotine agit à différents niveaux dans l’organisme. Dans le cerveau, et par dopamine interposée, elle touche, entre autres, aux centres du plaisir - aire tegmentale centrale et noyau accumbens.
Que s’est-il donc passé pour que m’arrive la délicieuse surprise ? Si je fume une cigarette, mon cerveau comprend que le plaisir qu’il ressent est lié à mon action. Quand je dors, en revanche, il est incapable d’associer l’effet à un contexte donné. Alors il interprète : Mes centres de plaisir sont stimulés ? Voyons ce que j’ai comme référence pour expliquer ça. Et hop.
A priori, l’expérience pourrait aussi concerner les non-fumeurs. Ainsi, quand il n’y aura plus d’ex-fumeur pour acheter leur produit, qu’on en aura fini avec la diabolisation du tabac, les fabricants pourront enfin changer l’indication des patchs... et en vendre à tout le monde.
13 réactions
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Voilà un article important. Il faut demander à ce qu’il soit à la une.
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Mort de rire, je vais immédiatement aller m’acheter une boite ou deux
c’est décidé demain j’arrete de fumer -
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Une seule conclusion... pour arrêter de fumer, faites l’amour à la place d’en griller une (je suis sur que ça marcherait mieux que les patch)...
Merde je fume pas
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zO
22 janvier 2007 20:29
Mais bien sur je comprends pourquoi j’ai arrêté aussi facilement la cigarette ! Il faut toujours un substitut, et cela a bien fonctionné, et pour le fun je vais me convaincre qu’il me faut résister à la cigarette.
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herbe
22 janvier 2007 22:14
Merci ! Si tout ça est prouvé et qu’il n’y a pas d’effet indésirable c’est super, et votre conclusion serait géniale pour tout le monde (modèle économique vertueux ?) !
Je ne suis pas fumeur et ne partage pas leur discours pour défendre une activité qui a manifestement plus d’inconvénients prouvés que d’avantages. Même le discours défenseur d’une liberté me parait douteux concernant la liberté d’un fumeur qui s’oppose manifestement à celle du non fumeur qu’il faut aussi défendre (le tabagisme passif ou subi est une plaie).
Là où je rejoins le fumeur, et seulement là, c’est qu’on lui interdit une réelle béquille pour l’aider à supporter l’enfer de son quotidien sans chercher à supprimer les réelles causes de cet enfer (qui nous touche aussi non fumeur mais on doit être un peu plus maso
Dans ce cas cet article peut être une bonne nouvelle si, bien sur, les effets indésirables du patch ne sont pas plus nombreux que ses avantages.
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Randall
3 février 2007 17:23
Est-ce que cela a été juste une coïncidence occasionnelle ou bien est-ce que cela se répète dans la durée ?
c’est décidé demain j’arrete de fumer
