vendredi 27 octobre 2017 - par C’est Nabum

La tournée bretonne

Nicole de Brest

Elle les avait invité comme elle aime rencontrer ces drôles de gens qui se lancent dans l’aventure de l’écriture. Sa maison est pleine de livres dédicacés, de fous ayant parcourus le monde à pied pour en tirer le substrat d’un confession publique. Elle raconte ses voyageurs qui sont venus déposés chez elle ce parfum d’exotisme dont elle nourrit son existence.

Pour l’heure, son compagnon est un garçon du même tonneau, vendeur de ses ouvrages sur les marchés ; polars, récit de voyage, son Julien a fait le choix de vivre de sa plume en se faisant colporteur de ses bouquins dans des endroits insolites, loin des librairies et des rayons culturels. Édité à conte d’auteur, c’est en arpentant les foires et les places de village, les super-marché et les maisons de la presse qu’il tire son revenu. Un représentant de commerce livresque en somme qui ne sera pas là pour les rencontrer.

Immédiatement le courant est passé, elle voulait leurs livres afin qu’ils viennent compléter sa curieuse collection, les auteurs en quête d’un hébergement, d’un havre de paix et de quiétude. Elle ne les écoute pas toujours, elle se raconte, évoquant tous ceux qui sont passés dans sa vie. Plus elle parle et plus ils devinent en elle, une envie inassouvie de prendre la plume pour voler de ses propres ailes. Son appétit d’auteurs n’est qu’une gourmandise de substitution.

Ils se retrouvent tous trois devant un plateau de fruit de mer. Il n’est pas envisageable de passer par la Bretagne sans en pincer pour le crabe, sans avaler goulument quelques huîtres, sans étaler du beurre salé sur une tranche de pain pour accompagner une langoustine ou bien des crevettes. Les brulots seront réservés au touriste, ce ligérien qui seul doit être capable de trouver un saveur à ce met caoutchouteux. Pourtant il leur a choisi un vin de Loire pour compléter à merveille les trésors de l’Océan. Il s’amuse qu’on puisse ainsi le ravaler au statut de gogo !

Puis ils rentrent afin que puisse se dérouler ce qui sera le point d’orgue de leur rencontre, le grand numéro, celui que Nicole doit jouer à tous ses hôtes quand elle fait véritablement œuvre littéraire. Elle sort ses cartes de tarot, toute une série de jeux différents qu’elle va mettre en action pour dire la bonne aventure à son amie bretonne. À chaque nouveau jeu, un nouveau rituel, une répartition différentes sur le tapis des cartes que la patiente tire au hasard d’une main gauche porteuse de sa destiné.

Une heure durant, les différents jeux seront prétextes à une épopée magnifique, une histoire d’amour qui se noue dans l’incertitude des aléas de la vie, surmontant les doutes, les tracas du passé qui tardent à se régler, les interrogations présentes qui demandent à être éclaircies. Nicole parle, émet des hypothèses, prend délibérément partie, interfère dans le jeu en glissant ses propres sentiments. Elle multiplie les apartés, livre sa propre histoire, glisse celles d’autres clients qui lui doivent tant.

Le chroniqueur se trouve bien malgré lui emporté par ce tourbillon émotionnel. Il est convoqué par la diseuse de bonne aventure qui a sans aucun doute de la sympathie pour le collègue de sa cliente d’un soir. La cartomancienne rêve d’une grande saga, elle écrit devant eux un roman tumultueux où les couples se défont, les vies se dissolvent dans le désir ardent de vivre pleinement des choix magnifiques dans la conviction que le hasard est en toutes circonstances le maître du jeu.

Que restera-t-il de ses conseils, de ses recommandations, des voies entre-ouvertes et des menaces à peine voilée ? Ils ne le savent ? Les mots d’une destinée sorti de quelques cartes éparses résonneront pourtant longtemps dans leurs têtes. Au petit déjeuner, les propos échangés autour du far breton et des crêpes reviennent forcement sur les prophéties de la veille. Nicole reste persuadé que sa nouvelle amie doive interroger ceux qui sont partis, qui ont quitté cette vallée de larme pour la guider sur sa nouvelle route.

Curieuse rencontre que celle de cette dame qui trouve dans les cartes l’occasion de rêver le destin des autres, de le façonner parfois à la couleur de ses convictions, de sa propre manière de vivre. Elle est libre, émancipée, libertine sans doute, dénuée de tout complexe, allant toujours vers de nouvelles aventures pour donner à sa vie une allure d’épopée intime. Ils sont troublés par ce personnage qui semble tout droit sorti de leur roman, ils prennent plaisir à la laisser parler ainsi …

La journée continuera vers d’autres aventures qu’ils ne manqueront pas de vous narrer. La Bretagne s’est habillée de gris et de brume, de crachin et de grand vent. Ils n’iront pas baguenauder sur la côte mais chercheront à découvrir l’âme de ce pays.

Cartemancièrement sienne.



18 réactions


  • Fergus Fergus 27 octobre 2017 11:30

    Bonjour, C’est Nabum

    Vous semblez fatigué ! Une fois n’est pas coutume, il y a pas mal de fautes d’orthographe dans cet opus breton (entre autres conte d’auteur ou brulots pour bulots). Serait-ce la faute du whisky local ? Ou d’un « kig ha farz » particulièrement roboratif qui vous est resté sur l’estomac ? Je me perds en conjectures. smiley


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 octobre 2017 15:23

    Nabum, vous êtes un homme heureux, qui ne le savait pas. 


  • Henry Canant Henry Canant 27 octobre 2017 21:07

    Nabum,

    Je suis en souffrance à la lecture de ton texte. Réduire la Bretagne à un plat de fruits de mer sans bulot est indigne de toutes les espérances que l’on attendait de notre Guide spirituel.
    Sache que les bretons ont toujours considéré les bulots comme seulement des appâts à mettre au bout d’un hameçon pour pêcher la dorade.
    À croire que tu sois en Bretagne et de surcroît à Brest sans parler de Recouvrance, j’en doute.
    Nous aurez tu trompé sur ton messianisme ?

    J’ai honte de t’avoir suivi dans ce qui me semble que délires de mytho.

  • Bernie 2 Bernie 2 27 octobre 2017 21:46

    Et le kig sal ? même pas une krampouezh, juste frite 30 sec par face dans du beurre salé.

    Triste à voir. C’est treut ! Pour info, l’araignée est bien meilleure que le tourteau, pareil pour les bulots auxquels les bigorneaux sont sans comparaison.

    Vous êtes sur d’être allé plus loin qu’Orléans ouest ?


    • Fergus Fergus 27 octobre 2017 23:22

      Bonsoir, Bernie 2

      Ah, voilà une petite faute de breton : « une krampouezh ». Krampouzh (crêpes ou galettes) est le pluriel de krampouzhenn (crêpe ou galette). smiley


  • Henry Canant Henry Canant 27 octobre 2017 22:27

    L’abbé Fergus qui s’attaque à Maître Nabum, lui reprochant des fautes alors que ce sont que des jeux de mots, Rosemar dans ses platitudes et Chalot avec sa CNAFAL qui se montre discret pour une République Islamique en France, Agoravox semble péniblement pédaler dans la choucroute merguez.


    Il est temps que l’on redresse le cap et que l’on revienne à l’essence d’agoravox, le Grand Remplacement. 

  • velosolex velosolex 27 octobre 2017 22:47

    Bonjour. Et bon appétit. Pourquoi ne pas passer par la forêt légendaire d’Huelgoat, où actuellement les champignons font rappliquer toutes sortes de gnomes, arpentant les feuillus et les prairies dans les brumes du matin. Il y a du coté du camp d’artus une bien belle librairie « l’autre rive » en pleine forêt, sise au milieu de ces rochers étonnants qui inspirèrent tant Segalen, un enfant du pays, auteur d’un livre rare « les immémoriaux » ! Le cher homme était venu là pour se ressourcer. N’y voyez là aucun risque. Ces sont de lieux si tranquilles que les anglais y viennent pour entendre l’herbe pousser in french language 

    L’Autre Rive / Un café une histoire / Gastronomie / Bretagne.com ...
    Les immémoriaux est l’’exemple type d’ouvrage qu’on trouve dans cette librairie :: :Étonnante dénonciation avant l’heure des ravages de la colonisation, et dirons nous de la mondialisation, du gommage des différences....Victor Segalen mourut là au pied d’un chêne, dans des circonstances qui restent à éclaircir...Chute d’un rocher ? Ou alors un coup de la fée mélusine après un abus de chouchen ?...Mais l’homme était bien marqué par la guerre de 14. ! Pendant quatre longues années l’ankou s’était délocalisée plus à l’est , et jouait de la mitrailleuse lourde plutôt que de la faux traditionnelle...Les madelons avaient pris la place des fières bigoudenes et des pen sardines plus désalées .Le phare de la jument et celui du créarc’h n’éclairaient plus ses crimes les plus sanglants. 
    Chaque fois que je me promène en ces lieux habités, je pense à Segalen et quand j’approche du lieu du crime nimbé d’or dans la lumière du soir, instinctivement, je cherche des yeux son épée Excalibur., ou du moins son crayon, tombé sans doute au milieu des bolets et des coulemelles..
    C’était tout de même une époque bénie pour les écrivains. La plus belle sans doute, comme les années 60 le furent pour le rock and roll...J’ai lu dernièrement un article sur la complainte des bouquinistes en bordure de Seine.
     Ils ont le blues comme dans un poème d’Apollinaire. Leur chiffre d’affaire n’est plus du tout en cru, et ils en sont à vendre des chinoiseries pour survivre.
    Ray Bradbury n’avait pas prévu cela dans Farenheit 451. C’est plutôt le froid glaciaire qui menace les livres que la chaleur des fours. Que faire ? Ecrire un nouvel « Harry Potter » pour une germination nouvelle de futures lecteurs ?...Gloire donc aux nouveaux apôtres de la parole livresque. Ca et là s’organisent des noyaux de lecteurs e d’écrivains têtus face aux écrans et aux histoires formatées. C’est une sorte de chorale, mais en sourdine, dans le texte. Comme une prière païenne !....La Bretagne est une bonne terre d’imaginaire et de résistance. Car quand on est au bord du monde, pen ar bed, on ne peut plus s’enfuir nulle part. Alors il faut combattre..... Comme dirait Youenn Gwernig. 
    Les bouquinistes du bord de seine, Gwernig, cela me fait penser à son copain Jack Kerouac, venu en bretagne, à la recherche de ses origines. Il s’enivra à Brest, et ne trouva rien d’autre que des copains de beuverie, du coté de recouvrance. Lui aussi cherchait Barbara dans une ville plus tout à fait en ruine. Comment aurait il pu se douter que ses ancêtres se trouvaient à Huelgoat ? « Nous arrivons enfin à Brest ; c’est le terminus, le bout de la terre (...). Elle est là, avec ce brouillard sinistre qui tombe en crachin, ces visages inconnus qui regardent descendre les rares voyageurs, la sirène lointaine d’un bateau, et un café lugubre en face où, Seigneur, je n’aurai aucune sympathie, je suis arrivé à la trappe de la Bretagne »

  • Henry Canant Henry Canant 28 octobre 2017 22:32

    Nabum,

    Après la gifle reçue par les Bretons après les avoir l’insutés, je te suggére de te faire oublier voire de disparaître, ainsi tu retourneras dans ton égout d’où tu aurais jamais dû t’en d’extraire.


  • Henry Canant Henry Canant 29 octobre 2017 00:20

    Nabum,

    Fais nous vite un article sur la mère de Nicole, sinon tu perdrais toutes crédibilités sur ta tournée bretonne.
    As tu pu lui refourguer ton merveilleux livre sans les frais d’envoi « 3€ » et « 15€ pour le livre » ?

     J’ai l’impression que ton livre a du mal à se diffuser, qu’ il soit payant ou gratuit. Personne n’en veut, il ne te reste plus qu’ Agoravox pour en faire la promo, malgré ses statuts qur, interdisent toutes pubs.




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