jeudi 25 août 2005 - par citoyen

Les bijoux de la Castafiore et l’Aga Khan

A peine le dernier album des aventures de Tintin sorti - Tintin en Irak - voilà le remake des bijoux de la Castafiore version gang organisé et discret : la malédiction de l’Aga Khan. De quoi s’agit-il ?

D’un vol de bijoux bien sûr. Les bijoux de la fille d’un prince indien. Mais pas de n’importe quel prince indien. Du prince Karim Aga Khan, milliardaire. Ca ne vous dit rien ... ? Ne vous inquiétez pas, on vous dévoile tout ...

En sa qualité de Grand Commandeur de la communauté ismaélienne, le prince Aga Khan IV est un descendant direct du Prophète Mahomet, par son cousin Ali, le premier Imam, et sa femme Fatima, la fille de Mahomet.

Mais les bijoux ? Ah oui, sa fille, Zahra, laquelle vit dans les environs de Chantilly, dans une propriété de son père, s’est vu dérober des bijoux. Oui, mais pour une valeur de 4,09 millions ? ! Là on se dit que les voleurs ont eu le nez fin. Les enquêteurs ont confirmé que pour l’instant les pierres précieuses sont toujours dans la nature. Le vol a eu lieu au mois de juin.

Un jeune homme a été arrêté. En effet, ce dernier se trouvait en possession d’un ordinateur dérobé en même temps que les bijoux de la " Castafiore ". Mais pour l’instant, il n’a pas été possible de remonter plus loin. Il s’agirait d’un simple receleur. Il faut dire que la fille du prince avait laissé ses bijoux dans un attaché-case à l’entrée de la propriété. Toute la question est de savoir comment les voleurs ont pu opérer alors que la propriété est sous vidéo-surveillance.

La famille Aga Khan n’en est pas à son premier vol subi. Celui-ci ressemble étrangement au vol des bijoux de la Bégum sur la Côte d’Azur, il y a 50 ans, braquée à l’époque dans sa cadillac par un gang mafieux en traction avant. A l’époque le fameux diamant de la marquise, d’une valeur de 60 millions de francs de l’époque, avait disparu.

Mais pourquoi cette affaire risque de faire quelques vagues ?

Le prince Aga Khan a quasiment le rang de chef d’Etat. C’est donc d’une affaire d’Etat dont on parle.

Karim Aga Khan est le leader de la communauté ismaélienne et vit à Genève depuis sa naissance. Sa Majesté le Prince Karim Aga Khan IV est né en 1936, fils du Prince Aly Khan et de la Princesse Tajudaulah, fille elle-même de Lord Churston.

L’histoire ismaélienne débute à la fin de l’Empire fatimide, au XIème siècle. Les Ismaéliens s’attachent au développement des arts et de la culture et comptent de nombreux érudits. La communauté réside d’abord au Caire, puis en Perse. Avec l’invasion mongole au XIIIème siècle, les Ismaéliens se dispersent partout dans le monde.

Pour en savoir plus sur la communauté ismaélienne, nous vous recommandons de lire : "La Convocation d’Alamût" de Nasîroddîn Tûsî, homme politique, astronome et mathématicien persan (1201 - 1274) auquel il faut joindre le présent traité, Rawdat al-taslîm, littéralement « le jardin de la soumission », soumission à la vraie foi, c’est-à-dire au Résurrecteur proclamé par la communauté ismaélienne. Cet ouvrage constitue le témoignage essentiel le plus complet sur l’événement « messianique » d’Alamût. Après la prise d’Alamût par les Mongols, puis celle de Bagdad par Hûlâgû Khân (1258), Nasîroddîn Tûsî devint le plus grand des intellectuels du chiisme duodécimain de son temps, fondant le Kalâm shî’ite et fusionnant l’avicennisme, la gnose illuminative de Sohravardî, et l’enseignement dogmatique du shî’isme.

Voilà l’idée d’un joli scénario ...

Pour en savoir plus sur : Aga Khan




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