Les mafias les plus puissantes du monde
Tour d’horizon de la criminalité organisée.
Changeons un peu d’air grâce à Foreign Policy pour un billet insolite, veine que je continuerai si cela vous plait. Je découvre à l’instant dans la revue non pas un billet sur Schumpeter (promis, il viendra) mais un autre sur "The world’s most powerful crime syndicate" :
Les Yakusa, ces mafias japonaises, ont une large part dans ce classement. Principale famille, les Yamaguchi-gumi et leurs 39.000 membres sont installés à Kobe et se développent par une stratégie bien huilée de rachats d’entreprises sous la main de fer du parrain Kenichi Shinoda : un joyeux drille qui dirige la famille de sa cellule de prison, un lieu qu’il connaît bien pour l’avoir fréquenté dans les années 1970 après avoir découpé un rival en rondelles avec son épée... Trait caractéristique des Yakusa ? Ils ont pignon sur rue, avec un siège officiel, cartes de visites et tutti quanti ! Ajoutez un zeste de romance avec les costumes dernier cri, les tatouages disctinctifs et quelques doigts en moins (punition en cas de manquement).
Petits joueurs ces japonais malgré tout, face à leurs voisins russes : On estime qu’ils possèdent 10% du territoire et contrôlent un quart de l’économie grâce à leur 300.000 membres. S’ils sont plus éclatés que les Nippons, ils sont aussi plus liés au gouvernement : Vladimir Nikolayev par exemple, membre du parti de Vladimir Poutine et à la tête d’un empire des crustacés. Il est devenu maire de Vladivostok quand son opposant est tombé par mégarde sur une grenade qui avait atterrie devant son bureau... Plus violents que les Yakusa, ils estiment que rien ne doit leur résister, y compris au sommet de l’Etat.
Parmi les plus efficaces on retrouve évidemment les Italiens, immortalisés à travers de nombreux films. S’ils consolidaient leurs comptes, ils seraient une des plus grosses sociétés italiennes avec des revenus de 50 milliards de dollars... Surprise sur le marché cependant, Cosa Nostra n’est plus ce qu’elle était et se fait doubler par Calabria’s ‘Ndrangheta, plus gros, plus fort et plus violent.. Malgré l’omerta dont ils sont les spécialistes, les Italiens souffrent et sont aux abois : arrestation de Bernardo Provenzano, le cappo di tutti capi, arrestation de 24 parrains locaux dans la foulée, les équipes se dégarnissent...
Les grands gagnants de l’effondrement des trafiquants colombiens sont les Mexicains. Proches des Etats-Unis, ils en profitent avec la multiplication de gangs souvent violents. Le cartel de Sinaloa ou celui de Gulf rivalisent avec un troisième mineur à Tijuana. Là encore, tout est géré de prisons où sont enfermés les trois chefs des cartels. Bien organisés, ils gèrent ça au mieux, de la production délocalisée en Chine aux canaux de distribution de la cocaïne ou des amphétamines aux US. Trait caractéristique, ils adorent utiliser Youtube pour faire passer leurs menaces aux concurrents... Je vous laisse imaginer les vidéos.
Enfin, Marlon Brando s’en retournerait dans sa tombe, la mafia italo-américaine a perdu de sa superbe et n’est qu’un pâle reflet de son passé. Ils sont concentrés sur New York et Chicago et les cinq familles de NYC (Gambino, Genovese, Lucchese, Colombo, and Bonanno) n’ont plus de parrain fameux à leur tête après des décénnies de poursuites judiciaires sans relâche. La famille n’est plus ce qu’elle était et l’omerta ne suffit plus à garantir le silence d’indics qui ont balancé un grand nombre de mafieux à la police. Une fin proche ?