Les Princes de l’entourloupe !
D'un Z qui veut dire Zéro…
Ayez la main sur la presse et les médias et vous ferez les rois et ses bouffons. La recette n'est sans doute pas nouvelle quand grand est le risque de confondre information et propagande. À bien observer les prémices de la prochaine grande bataille des urnes, les faiseurs de roi ont succombé à la tentation.
Il y a cinq ans, ils avaient conçu un produit miracle : propre sur lui, jeune, souriant, charmeur avenant, lisse à souhait et totalement vierge dans l'art de collecter des voix. Cette virginité fit merveille, lui évitant de traîner des casseroles alors qu'il en conserve précieusement les poignées. Le lauréat empocha la mise, faisant naître un fol espoir parmi les gogos, les naïfs, les ambitieux et tous les renégats et dieu sait combien ils sont nombreux dans ce microcosme détestable.
Cette fois, ils vont s'atteler à fabriquer l'exact contraire du Prince de l'esbroufe. Il suffit de prendre point par point les qualificatifs de l'élu pour en tirer l'antonyme le plus proche. Vieux, maussade, provocateur, piquant, rugueux à plaisir : ce sera le candidat idéal pour affronter au second tour le grand manipulateur en chef. Le plan se met sournoisement en place tout en conservant le même élément clef : la virginité politique.
Le premier était un digne représentant des banques et du grand capital, le second viendra des médias et du café du commerce. Pendants pitoyables l'un de l'autre, ils sont les mêmes oripeaux d'une société qui n'a plus d'espérance. Le fric et la démagogie, la roublardise et la haine, le mensonge pour unique partage, les deux feront la paire.
Car c'est l'objectif avoué. Abattre la dame de fer pour réduire à néant le seul risque potentiel de ce scrutin. Les oppositions ayant été réduites au rang de subalternes inaudibles, statut largement amplifié par leurs querelles internes, les ambitions personnelles et le désir d'être de la fête sans même le plus petit espoir de l'emporter, il convenait de mettre en miette la fille du borgne pour dérouler un tapis rouge sous les pieds de Freluquet.
Le repoussoir a été trouvé, une sorte de renard sournois plus que rusé qui avance masqué pour l'instant. Il va faire son marché sur les voix potentielles de la seule qui est à craindre, vendant sans doute mieux qu'elle, l'horrible brouet de la peur de l'autre, de la suspicion et du blanchiment de la nation. C'est en voie de réalisation avec un machiavélisme aussi admirable que lors de la création du successeur de Jupiter.
Les médias évoquent la montée en puissance du candidat putatif, ils font état de sondages encourageants, ils ridiculisent les efforts désordonnés et inutiles des autres sensibilités. Le second tour est programmé à l'avance, cette fois du chapeau des magiciens de l'illusion politique sortira deux lapins, un noir et un blanc pour simplifier le débat.
La victoire ne pourra ainsi échapper à celui pour qui cette habile manœuvre a été pensée. Les manipulateurs de l'opinion brouillent les cartes, soufflent sur les braises, attisent les peurs, fabriquent un héraut de pacotille pour amuser le bon peuple avec un duel joué d'avance. La carte qu'ils viennent de sortir non seulement est minable mais, qui plus est, est à la fois la dernière lettre de l'alphabet tout en étant dans le même temps le premier chiffre.
Vous qui croyez encore en la Démocratie et surtout au débat sur les idées et non cette course à l’échalote pitoyable, n'évoquez jamais le nom de ce triste personnage tout droit sorti de l'imaginaire des communicants et de la Transylvanie. Ce type n'est rien qui vaille tout comme l'autre du reste.
Manipulatoirement leur.