Jésus de Nazareth, Le ZÉLOTE
« Si vous êtes croyant, vous ne perdrez pas la foi, mais vous apprendrez beaucoup. Si vous êtes athée, vous ne serez pas touché par la grâce, mais vous percerez les secrets d'une histoire millénaire. » : C'est l'avertissement du Los Angeles Times au sujet de ce livre.
Reza ASLAN, historien Américain (né en Iran) nous a gratifié là d'un livre passionnant, qui nous enrichira tous : « Le Zélote » (1), fruit de vingt ans de de recherches académiques qui commencèrent dès ses cours d'Histoire des Religions à l'Université aux USA.
La méthode de Reza Aslan est intéressante : il ne rejette pas le texte quand il constate que la Bible fourmille d'inexactitudes et de contradictions. Au contraire : il va chercher à comprendre le pourquoi de l'apparition de ces différences-divergences.
Sa formation d'historien et ses recherches lui ont permis de gérer une masse d'informations provenant d'une grande variété de sources. Et d'en extraire - déduire les logiques qui sont à l'origine de l'apparition de ces différences. Son parcours universitaire aux USA est remarquable : https://fr.wikipedia.org/wiki/Reza_Aslan
Arrivé à cinq ans aux USA, il se convertit au Christianisme évangélique, pour plus tard revenir à l'Islam. Il est marié à une Chrétienne.
Son parcours hors normes lui a permis de saisir la substance de « Jésus-Christ », le ''Jésus des Évangiles.'' En s'intéressant au « Jésus de Nazareth », le ''Jésus historique'' des origines, il met en évidence les mécanismes de la métamorphose de l'un en l'autre, pour les Chrétiens.
On ne peut synthétiser la richesse des 350 pages du livre en un article. Aussi, je me contenterai ici de brosser un portrait succinct de nos deux ''Jésus''.
Voici le plan de l'Article :
> La Palestine du temps des Romains
> Jésus de Nazareth
> Jésus-Christ
>>> LA PALESTINE DU TEMPS DES ROMAINS
Il y a deux millénaires, la Palestine vivait sous l'oppression romaine. Or, le Dieu des Juifs ne tolérait aucune présence étrangère sur cette terre réservée à son peuple élu.(Deut. 20 : 16-17). Rome contrôlait le Temple (donc le Grand Prêtre) et s'appuyait sur les élites juives pour s'imposer et prélever les impôts.
Par ailleurs, pour une variété de raisons, les paysans étaient souvent en difficulté, et ils s'endettaient... et, ne pouvant rembourser, ils perdaient leurs terres au profit des grands propriétaires terriens. Le ressentiment était grand envers les Romains et envers l'élite des ''collaborateurs'' Juifs.
Bientôt, des bandes organisèrent des coups de mains armés et dirigèrent leur zèle tant contre des collaborateurs juifs que les agents romains. Ces révoltés étaient des héros pour la masse des Juifs. Ces héros se considéraient être la main de la punition de Dieu, et pensaient contribuer à la restauration du Royaume de Dieu sur leur terre.
Pour les Romains, par contre, ils 'étaient des gens qui s'opposaient à l'ordre romain : des agitateurs, des insurgés, des rebelles. Ces séditieux étaient appelés ''lestaï'' en Grec. C'est-à-dire : des brigands (bien plus tard, ce terme grec fut parfois traduit par ''voleurs''). Pour la sédition, c'était la mort par décapitation, ou bien par crucifiement. Exécutions toujours réalisées bien en vue de la population. Tous les criminels mis en croix par les romains l'ont été pour un motif, lequel faisait l'objet d'une inscription spécifique posée sur la croix. « Roi des Juifs » était le type de sédition dont Jésus était coupable. En se présentant comme ''Roi des Juifs'', il contestait en effet le pouvoir de Rome sur ce territoire.
C'est donc bien une inscription technique, et non pas ironique. Tous ceux condamnés pour sédition furent mis en croix, pour un motif spécifique. On pense qu'il y en eut des milliers au fil du temps.
>>> JÉSUS DE NAZARETH
Jésus est né peu après la mort de Hérode le Grand (Juif de mère Arabe). A cette époque, la population de Palestine était très hétérogène : Juifs, Grecs, Samaritains, Syriens, Arabes,...
Jérusalem comptait alors environ cent mille âmes. C'était le « Centre de toutes les nations » pour le Prophète Ézéchiel. Pour Cicéron, c'était un « trou perdu ». Et Nazareth était un obscur village des collines de Galilée, regroupant une centaine de familles, sans bâtiments publics ni synagogue. L'habitat y était essentiellement de maisons de terre sèche et de briques, avec quelques poutres de bois. Nazareth n'apparaîtra sur les cartes juives qu'au troisième siècle de notre ère...
Comme la quasi totalité des paysans de Palestine, le jeune Jésus était certainement inculte et analphabète. Brillant cependant. L'hébreu était langue des scribes et des érudits. Jésus parlait araméen.
A un jour de marche du village se trouvait Sepphoris, l'opulente capitale de Galilée. C'est certainement là que des charpentiers pouvaient avoir l'occasion d'exercer leur métier. Jésus a sûrement passé une partie de son adolescence dans cette ville aux multiples peuples et religions, imbibée de culture grecque. Le fossé riches-pauvres lui a certainement sauté aux yeux.
Après le mort de Hérode, apparaît un quatrième mouvement (en plus des pharisiens, sadducéens et esséniens). Leur trait saillant, c'est « la volonté inébranlable de libérer Israël du joug étranger (…) jusqu'à la mort au besoin, de ne servir d'autre seigneur que le Seul Dieu. » (1) C'est donc bien une adhésion stricte à la Torah, qui rejette le tribut payé au seigneur Romain, qui refuse le recensement Romain, qui condamne la collusion du Grand Prêtre avec l'occupant, laquelle souille le pays. Ces brigands, ce sont les zélotes.
A cette époque abondaient donc les prêcheurs, prophètes, brigands et autres messies auto-proclamés, qui arpentaient la Terre Sainte. Le concept de Messie d'alors décrivait celui qui venait pour libérer la terre du joug de l'occupant et pour établir le Royaume de Dieu à Jérusalem. Il s'agit donc bien du Messie des Juifs. Ce Messie Juif ne pouvant être le vrai Messie que s'il parvenait effectivement à libérer le pays et à établir le royaume de Dieu sur terre. Ponce Pilate fit crucifier plusieurs milliers de ces différentes sortes de ''criminels'' séditieux.
Jésus de Nazareth a certainement parcouru les collines et prêché en araméen auprès des Juifs de Palestine. Sans s'approcher des grands centres où il aurait été remarqué (sans quoi les archives romaines en auraient parlé). Puis il a décidé d'intervenir à Jérusalem.
On connaît la suite.
Comme tous les condamnés, Jésus porta sa poutre lui-même. Le Jésus qui, sur la croix, s'adresse (en Araméen) à son Dieu de la Torah, c'est Jésus de Nazareth : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné, Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? » (Ps. 22:2)
Jésus de Nazareth n'a donc pas libéré le pays du seigneur étranger, et n'a donc pas établi le Royaume de Dieu sur terre. Ce n'est donc pas le Messie attendu par les Juifs.
>>> JÉSUS – CHRIST
C'est alors que, progressivement, l’Église primitive « décida en toute connaissance de cause de modifier les critères messianiques. » Elle décida ainsi de rejeter l'attente messianique des Juifs, et d'en concocter une autre : « Un Fils de l'homme divin, céleste, prédéterminé et préexistant, dont le ''royaume'' n'était pas de ce monde. » (1) Ainsi, le Messie se transmute : de prêcheur nationaliste, il devient un prêcheur pacifique du bien.
Et il est bien le Sauveur !
Comment faire pour inscrire cela dans le marbre ? Reza Aslan fait judicieusement remarquer que, « pour les rédacteurs des Évangiles, l'histoire n'avait pas pour objet de dévoiler des faits, mais de révéler des vérités. » Nous allons voir la nuance.
> Ce qui est à César...
C'est monté sur un âne que Jésus entra à Jérusalem, exactement comme l'annonçait la prophétie juive (Zacharie 9:9)
Les Évangiles ont été écrites après l'an 70 de notre ère. Elles racontent que le lendemain de son arrivée, dans la cour des gentils du Temple, Jésus s'en prend aux changeurs de monnaie et aux marchands, et il libère les animaux préparés pour être vendus en vue des sacrifices. Toutes ces activités sont pourtant conformes aux rites Juifs, et faisait vivre la noblesse sacerdotale, contribuant donc à soutenir leur paisible collaboration avec l'occupant Romain. Ces initiatives de Jésus, qui nuisent aux prêtres nuisent donc aussi à la paix romaine, et sont donc passibles de mort.
« L'important dans cet épisode (…) c'est la nature flagrante et irrécusablement zélote des actes de Jésus au Temple. » (1)
Les Évangiles racontent que les prêtres cherchent à piéger Jésus là-dessus en le questionnant : « Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? » (Luc 20:22) Jésus fit remarquer que les pièces en question étaient à l'effigie de César, et répondit finement « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Luc 20:25) En clair, pour les Juifs, Jésus de Nazareth affirmait que l'argent était à César car c'était sa monnaie, et que le pays devait être libéré car c'était le pays de Dieu.
C'est ici qu'intervient un virage interprétatif de la parole de Jésus : Pour les Chrétiens en devenir, la réponse de Jésus signifiait qu'il convenait plutôt de bien distinguer le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Un changement de cap spirituel décisif pour Jésus-Christ.
C'est une interprétation très volontariste car il est retenu que Jésus dit à Pilate (Jean 18:36) : « Mon royaume n'est pas de ce monde … » Cependant, le texte grec ne voulait pas dire que « le royaume de Dieu ne se situe pas ici-bas, mais qu'il ne ressemble à aucun type de gouvernement sur terre. » (1)
> ''Si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine...''
(1Corinthiens 15:17)
En effet, un homme pendu sur croix « est un objet de malédiction auprès de Dieu. » (Deut. 21:23). La solution à ce problème insoluble est que Jésus ne soit pas vraiment mort. Car alors, la malédiction se transforme en victoire.
N'oublions pas qu'à ces débuts, les disciples de Jésus étaient tous Juifs.
Jésus n'étant pas mort, les espérances du Royaume Céleste de Dieu restaient vives.
Ordinairement, les corps des criminels crucifiés étaient abandonnés aux becs des charognards du Golgotha... mais ce paysan de Nazareth « reçut un traitement extra-ordinaire : il a été descendu de la croix et placé dans un tombeau d'un luxe exorbitant creusé dans la roche, de ceux réservés aux hommes les plus riches de Judée. » (1)
Et beaucoup des compagnons de route de Jésus assurent avoir été témoins du retour à la vie de Jésus, en chair et en os, trois jours plus tard.
Le concept de résurrection d'entre les morts existait depuis plusieurs poignées de siècles, sous différentes formes, chez les Égyptiens et chez les Perses. Mais ce concept de résurrection était absent du judaïsme. Une nouvelle voie s'ouvrait.
> Jean-Baptiste s'efface...
Les Évangiles s'accordent pour dire que Jésus de Nazareth quitta son village et vint en Judée pour se faire baptiser par Jean, sur les rives du Jourdain. Cet épisode revient clairement à admettre la primauté de Jean, que ce soit pour la rémission des péchés (Marc 1:4), ou que ce soit pour se soumettre à un rite initiatique en tant qu'adepte de Jean (Flavius Josèphe). Ce qui serait fâcheux.
Jésus-Christ devait donc prendre le pas sur Jean !...
Au début du premier Évangile (Marc), le texte introduit Jean en prophète et maître de Jésus. Dans le dernier Évangile (Jean), le Baptiste apparaît n'avoir comme raison d'être que d'attester la divinité de Jésus.
Entre ces deux points, vint Matthieu qui, vingt ans après Marc, répare une omission (Jean parlant de Jésus, anticipe : « Lui il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. ») (Matthieu 3:11)
Ensuite, Luc ne s'étend pas sur le baptême de Jésus et ne mentionne pas même l'action de Jean : « Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé... » (Luc 3:21)
Mais il y avait les disciples de Jean : il convenait de les amener à suivre Jésus. Aussi, la naissance de Jean, enfanté miraculeusement par une femme stérile, cède -et de loin- à la naissance de Jésus enfanté par une femme vierge.
Finalement, Jean lui-même se met ''spontanément'' en retrait : « ... Il faut qu'il croisse et que je diminue. »(Jean 3:28-30) Sans doute la retraite dans le désert fut-elle une période de formation de Jésus auprès de Jean et de ses disciples.
> l'idée de ''Prochain''
Jésus de Nazareth était avant tout Juif. Il s'inquiétait exclusivement du sort des Juifs. « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. » (Matthieu 15:24). Canaan avait été maudit par Dieu. Et aider une petite fille cananéenne, c'était « prendre le pain des enfants, et le jeter aux petits chiens. » (2)
La Loi distinguait clairement les rapports des Juifs entre eux, et les rapports entre Juifs et étrangers. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lév. 19:18) s'appliquait uniquement aux rapports internes au sein du peuple de Dieu, la nation sainte.
Et la parabole du Bon Samaritain (Luc 10:25-37) va tout changer : Le Prochain chrétien sera de toutes les nations.
A l'époque, « les Juifs tenaient les Samaritains pour le peuple le plus impur, le plus vil de toute la Palestine » (1) Ce qui n'est guère étonnant : quelques siècles plus tôt, les Assyriens prenaient et pillaient la Samarie. Les hommes valides furent enrôlés de force dans l'armée Assyrienne, et le reste de la population a fait l'objet d'une déportation croisée. Les archives assyriennes ont gardé la liste des tribus Arabes importées en Samarie.
[note JPCiron : sans doute ces 'immigrés'' vénéraient-ils déjà un des différents Yahvé connus à l'époque, car, en Samarie, ils ne voulaient pas céder aux Juifs de Judée et ont conservé, par exemple, leur propre Temple sur le mont Garizim. Ce qui est contraire à l' Écriture.]
Autant le nouveau concept de Prochain témoigne de Jésus-Christ, autant le mépris pour les deux prêtres Juifs correspond à Jésus de Nazareth, le zélote. (3)
> C'est la faute aux Juifs !
Avec la destruction du Temple, en l'an 70, la population de Jérusalem a été chassée hors de Jérusalem. Elle s'est donc trouvée ''exilée'' en Palestine !
Peu à peu, le mouvement Chrétien s'est étendu ''naturellement'' dans les villes gréco-romaines de Méditerranée : Alexandrie, Corinthe, Éphèse, Damas, Antioche, Rome,...
Là, le public n'était plus guère Juif. Mais surtout, pour être accepté par ce vaste public-là, « il fallait gommer toute trace de zèle révolutionnaire dans la vie de Jésus, et dégager les Romains de toute responsabilité dans sa mort. C'étaient les Juifs qui avaient tué le messie. » (1) Et Pilate avait même essayé de le sauver... Mais les Juifs réclamaient du sang... Il a dû céder... (Matthieu 27 : 1-26)
« L'important était la christologie, non la réalité historique. » Le procès devant Ponce Pilate a sûrement été inventé, tout comme la Cène, la trahison de Judas, le récit de l'arrestation, la comparution devant le Grand Prêtre, la mise au tombeau, la résurrection,... « Cette séquence étant conçue à des fins strictement liturgiques. » (1)
S'est donc ensuivi une série de récits sur Jésus, concoctés par Luc, Jean, Marc... qui ont progressivement formé une argumentation théologique, qui s'est construite dans le temps, un évangile complétant l'autre. Ces récits cernaient-précisaient, touche après touche « la nature et la fonction de Jésus en tant que Christ , ils ne composaient pas la biographie historique d'un être humain. » (1)
L'invention touchait parfois à l'absurde. Ainsi, le Grand Prêtre ne siège pas de nuit, ni pendant la Pâque, ni la veille de sabbat... et la règle veut que le Grand Prêtre commence par exposer pourquoi l'accusé est innocent avant de donner la parole aux témoins. Il est vrai que le public visé n'était pas Juif...
Néanmoins, le texte constituait un tout qui semblait cohérent et permettait de se dissocier clairement du judaïsme. Quand, de par l'expansion des christianismes, les populations deviendront plus mélangées en termes de croyances, le récit chrétien formera aussi un socle ''solide'' pour l'antisémitisme.
> Vers un semblant d'unité Chrétienne
Les disciples de Jésus ne tardèrent pas à exprimer des divergences sur nombre de sujets. Les uns s'exprimant en Grec, les autres en Araméen. Certains considèrent que l'observation de la Loi juive est impérative pour le salut. D'autres non.
Ainsi, Paul prêchera aux païens, se coupant de ses frères Juifs. Quant à Jacques ''le Juste'', frère de Jésus, il disparut quasiment du Nouveau Testament, entre autres raisons pour motif de virginité perpétuelle de Marie.
Après la destruction de Jérusalem, les liens distendus entre Jérusalem et la Diaspora se sont finalement rompus.
Au fil des siècles, de nombreuses controverses et discordes firent jour entre Chrétiens. Finalement, en 325, l'Empereur Constantin ordonna aux différents courants du christianisme de parvenir à un consensus sur la doctrine. C'est le Concile de Nicée (actuelle Turquie).
Deux millénaires après la destruction de Jérusalem , « le Christ créé par Paul a entièrement subsumé le Jésus de l'histoire. » (1)
JPCiron
°°°°°°°°°°°°° NOTES °°°°°°°°°°°°
….. (1) – Ouvrage « Le Zélote » par Reza Aslan – Les Arènes - 2014
….. (2) – (Matthieu 15 : 21-28)
Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon.
Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s'approchèrent, et lui dirent avec insistance : Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Il répondit : Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.
Mais elle vint se prosterner devant lui, disant : Seigneur, secours-moi ! Il répondit : Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus lui dit : Femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.
….. (3) – (Luc 10:25-37)
« Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Qu'est-il écrit dans la loi ? Qu'y lis-tu ? Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même.
Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras.
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Jésus reprit la parole, et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort. Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.
Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même. »
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