jeudi 17 novembre 2022 - par Réflexions du Miroir

Le monde de Marcel Proust

Le 18 novembre 1822 mourrait Marcel Proust des suites d'une pneumonie.

On commémore donc ce 18 novembre, le bicentenaire de sa mort.

Ecrivain français mondain, dont l'œuvre principale est patronnée une suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée entre 1913 à 1927.

"Le Temps retrouvé" sera publié après sa mort.

Reconnues avec des phrases longues, chantantes avec autorité et la Madeleine qui restent dans les mémoires à son sujet.

Je me suis informé sur Proust avec le petit livre d'une cinquantaine de pages "Marcel Proust. L'indifférent".

Préface

"Parue il y a quatre-vingts ans dans une revue éphémère, cette nouvelle de Marcel Proust, oubliée de tous, a été retrouvée par Philip Kolb. Elle avait été publiée en 1896, dans La vie contemporaine. On peut penser qu'elle fut écrite en 1893, alors que Proust avait vingt-deux ans. On retrouvera avec amusement et curiosité, dans cette œuvre de jeunesse, bien des thèmes et des mots proustiens : les crises d'asthme, les cattleyas, l'Opéra, et surtout une étude de la cristallisation de l'amour qui est déjà celle qui sera développée dans Un amour de Swann et dans l'analyse des sentiments que le narrateur de la Recherche porte à la duchesse de Guermantes et à Albertine.

Postface

Il aime les femmes ignobles qu'on ramasse dans la boue et il les aime follement et non seulement il les aime follement, mais il n'aime qu'elles. La femme du monde la plus ravissante, la jeune fille la plus idéale lui est absolument indifférente. Ses motifs sont les charmes, les illusions de l'amour, splendeurs et misères de mondanités, nature fantasmée et nostalgie. 

Extraits 

Un espoir pourtant lui restait qu'il avait menti, que son indifférence était jouée : Madeleine savait par l'unanimité des opinions qu'elle était l'une des plus jolies femmes de Paris, que sa réputation d'intelligence, d'esprit, d'élégance , sa grande situation mondaine ajoutaient un prestige à sa beauté.[...] Dans ma banale vie, je fus un jour exalté de parfums qu'exhalait le monde jusque-là si fade. C'étaient les troublants annonciateurs de l'amour. Dans la langue, tout ce qui est nouveau est obscur.[...] Et comment la langue ne serait-elle pas nouvelle, quand la pensée, quand le sentiment ne sont plus les mêmes ? La langue pour rester vivante doit changer avec la pensée, se prêter à ses besoins nouveaux. N'est-ce pas ce qui est toujours arrivé dans l'histoire de la Philosophie où les systèmes clairs n'ont laissé aucune trace, où des Kant, Spinoza, Hegel aussi obscurs qu'ils sont profonds, ne se laissent pas pénétré sans grandes difficultés.

Chapitre : "Passion malade"

L'indifférent et Avant la nuit sont relié au désir en suivant le point de vue d'une femme amoureuse donnant à voir l'amour dans toute sa durée, dans ses complications et son épaisseur sentimental avec l'élégance de Madeleine de Gouvres car l'amour jette une perspective sur un monde enchanté et bouleversant sur l'être aimé auquel il se voue.

Chapitre : "Contre l'obscurité"

Proust dénonce le Symbolisme, trop coupé de la vie concrète et individuelle. L'amour est une respiration déréglée où s'éprouve l'impossible. (Jérôme Solal

Histoire de Marcel Proust

Issu d'une famille aisée et cultivée, d'origine juive par sa mère, catholique par son père, professeur de médecine à Paris, il est un enfant de santé fragile pendant toute sa vie à cause de graves difficultés respiratoires causées par l'asthme. En 1891, il est étudiant en droit. Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. En 1896, parait son premier livre "Les Plaisirs et les Jours" Il rencontre tour à tour, Oscar WildeAnatole FranceFrançois Mauriac et Maurice Martin du Gard. Il s'amourache de Robert de Flers, de Reynaldo Hahn, de Lucien Daudet, de son chauffeur Alfred Agostinelli... Profitant de sa fortune, il n'a pas d'emploi et entreprend en 1895 un roman qui restera à l'état de fragments jusqu'en 1952, année pendant laquelle il est publié à titre posthume sous le titre Jean SanteuilEn 1896, il se bat en duel avec Jean Lorrain dont les chroniques au vitriol sont goûtées autant que redoutées, alors qu'il l'avait insulté au sujet de son homosexualité. En 1900, il abandonne ses projets d'écriture et voyage à Venise et à Padoue pour découvrir les œuvres d'art, en suivant les pas de John Ruskin, sur qui il publie des articles et traduit ses impressions dans deux livres : La Bible d'Amiens et Sésame et les Lys.

En 1907, il commence l'écriture de son œuvre majeure À la recherche du temps perdu dont les sept tomes sont publiés entre 1913 et 1927.

En 1918, il est frappé d'aphasie partielle mais il publie son deuxième volume, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, dont il obtient le prix Goncourt mais qui fit scandale dès 1919

podcast

.

En 1920, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

En général, il dort le jour et écrit la nuit mais, sentant sa fin proche, il accélère sa production littéraire. Il se met à écrire sans arrêt jour et nuit en s'épuisant d'autant plus vite.

Ses parents, grand-mère, mère et tante ont été ses muses inspirantes et ses protections. 

Il meurt épuisé le 18 novembre 1922 suite à une bronchite mal soignée.

Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d'importance. Les générations suivantes le placent au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire.

En 1927, après sa mort, "Du côté de chez Swann" est publié en partie.

Sa vie personnel a été très différente de ce qu'il a décrit dans ses romans avec le calme olympien de sa chambre d'hôtel ou de son bureau.

Cabourg, sa ville de villégiature où il résidait dans le Grand-Hôtel, il a laissé son empreinte indélébile dans le patrimoine de la ville.

Il est devenu un lieu de pèlerinage pour les amoureux avec sa fameuse Madeleine.

 

Réflexions du Miroir

L'œuvre romanesque de Marcel Proust, devenue légendaire suite à sa vie mouvementée, est une réflexion majeure sur le temps et sa mémoire affective comme sur les fonctions de l'art qui doit proposer ses propres mondes, mais c'est aussi une réflexion sur l'amour et la jalousie, avec un sentiment de l'échec et du vide de l'existence qui colore en gris sa vision où l'homosexualité tient une place importante. 

Qui sait, à notre époque, plus ouverte aux différences sexuelles, lui aurait plu. 

Il aurait pu écrire, aujourd'hui, un blog journal dont il grouperait ses articles pour construire ses idées dans un seul livre.

Une condition préliminaire serait que son blog journal ne permettrait aucun commentaire puisque, austère, susceptible et sensible, il n'aurait pas accepté la critique.

Ses descriptions photographiques avec peu d'actions ne plairaient peut-être plus autant aujourd'hui remplacées par l'image et le cinéma. 

Armelle Barguillet Hauteloire réserve, un dossier complet à Marcel Proust sur son blog. 

Il est dit dans cette vidéo, qu'il vaudrait peut-être mieux écouter lire ses textes à pour ses phrases musicales et imbriquées l'une dans l'autre, que de les lire soi-même dans un livre.

Ce serait alors se mettre dans l'ambiance de l'écrivain et avec la même Madeleine trempée dans le thé pour se mettre.

Le lecteur oral les livres de Proust devrait alors avoir du souffle.

Dans Sodome et Gomorrhe, Marcel Proust a écrit sa plus longue phrase de 823 mots :

Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver ; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée ; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône ; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.

 

Dans les librairies actuelles, ses livres se sont pas en reste pour accompagner cet anniversaire.

Proust1.jpg

Proust2.jpg

Proust3.jpg

Proust4.jpg

Proust5.jpg

Proust6.jpg

 

Une romancière contemporaine de Proust 

Quatre ans avant la naissance de Marcel Proust était publié le livre "Frankenstein ou le Prométhée moderne". Sa romancière Mary Shelleyalors âgée de 20 ansa créé pour son héros, un jeune docteur avide de sciences et de découvertes qui, pour son plus grand malheur, crée la vie. Lui, défiant Dieu, et elle défiant le monde littéraire de son époque, créa, Livre sur Frankenstein, publié pour la première fois en Angleterre le 1er janvier 1818, anonymement, parce consciente qu'elle est face à la difficulté de se faire publier pour une femme qui en plus est un roman d’épouvante.

A cette époque, Galvani avait démontré l’importance de l’électricité dans l’activation des muscles via le système nerveux à l’aide d’expériences sur des cuisses de grenouilles disséquées qu’il faisait se contracter grâce au courant électrique.

L’athéisme faisait partie de nombreuses théories à l’époque. Les intellectuels se tournaient de plus en plus vers les sciences pour expliquer la nature et, leur existence même.

Ce qui a sans doute motivé l’imagination de la jeune Mary Shelley pour écrire un roman, certes parfaitement ancré dans son époque, mais aussi un récit intemporel sur la nature profonde de l’homme. En découleront maintes représentations cinématographiques et théâtrales dont les images sont entrées dans l’imaginaire collectif.

0.jpg

C'est l'heure H, nous sommes le 3 juin 1816 à 23h30, dans la villa Diodati, sur les bords du Lac Léman en Suisse. La jeune Mary Godwin repose les feuillets noircis d’encre qu’elle tenait entre ses mains. Elle lève les yeux et contemple l’assemblée muette qui se tient devant elle et la fixe. Pendant quelques secondes, pas un murmure, pas une respiration ne vient troubler le point final de sa lecture. On n’entend plus que la tempête qui se déchaîne dehors : la pluie claque sur les feuilles des arbres qui entourent la villa et le vent émet un mugissement lugubre en venant s’engouffrer dans la cheminée du salon. Une ambiance toute propice à la lecture de ce récit macabre…

Autour d'elle, il y a le poète Percy Shelleyami de son père qui plus tard, deviendra son époux, Lord Byron, poète fantasque, figure de proue du romantisme britannique qui ne cache pas sa bisexualité, sa belle-sœur, Claire Clairmont, maîtresse de Lord Byron et John Polidori, écrivain et médecin du poète fantasque.

De cette joute littéraire, naît un roman sur Frankenstein, qualifié de précurseur à la science-fiction, grâce à l’insistance de son futur mari Percy et également la nouvelle "The Vampyre" de John Polidori, premier écrit sur le thème du vampirisme. Le mythe de Prométhée qui a défié Zeus, en le bernant au profit des hommes, questionne encore la condition humaine. 

Son histoire est racontée par Jean-Louis Lahay
podcast

podcast

....

Les livres laissent des traces quand ils choquent

0.jpg

Il est visible à cette adresse

Avant sa mort le 23 juin 1959, il fait la révélation suivante "Moi personnellement, j'étais arrivé à ma majorité sous la 3ème République. La 3ème était plus libérale que la 4ème qui était plus libérale que la 5ème. Il est hors de doute que maintenant, je n'aurais même pas eu l'idée de concevoir 'J'irai craché sur vos tombes'. Maintenant, il faut faire marcher le bénitier à tout va et respecter le sabre et 'J'irai cracher sur vos tombes' date d'une époque où on était encore libre".

Que dirait-il aujourd'hui ?  

Allusion,



54 réactions


  • Ostarc Ostarc 17 novembre 2022 18:57

    Proust, 1822 ? Bicentenaire ? 

    Déjà ! Comme le temps passe ! 


  • rosemar rosemar 17 novembre 2022 21:57

    Oh l’erreur grossière ! Proust est décédé en 1922 : on commémore le centenaire de sa disparition.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 09:02

      @rosemar
        Merci pour la correction. C’est impardonnable pour moi. smiley
        C’est corrigé dans ma version finale parue ce matin.
        J’ai aussi divisé ce billet en deux partie qui parlera des autres aspects de l’écriture.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 09:12

      Si vous allez lire mon billet définitif, il y a d’autres points que je développe et il y a une question finale que je pose.
      « La lecture de Proust n’est-elle pas plus destinée aux lecteurs féminins ? »
      Tous ceux qui en parlent avec passion ce sont des femmes.
      Je n’avais rien lu de la prose de Marcel Proust.
      Je ne pouvais évidemment pas prendre une œuvre complète de Proust pour ce centenaire.
      Je n’ai pris que « L’indifférent » en une cinquantaine de pages.
      Moi qui écrit un peu des nouvelles, je ne me permettrait pas d’avoir des phrases de la taille de celles de Proust.
      Un exemple antagoniste, c’est peut-être celui de Amélie Nothomb 


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 09:20

      @Réflexions du Miroir, 
      Correction « je ne me permettrais pas »


    • Fergus Fergus 18 novembre 2022 09:47

      Bonjour, Réflexions du Miroir

      « Un exemple antagoniste, c’est peut-être celui de Amélie Nothomb »

      Très antagoniste ! smiley
      L’écriture de Proust est trop souvent lourde et même indigeste à mes yeux de lecteur.
      Celle de Nothomb est légère et séduisante. Du moins dans ses bons romans car à vouloir en sortir un chaque année, elle tombe parfois dans la facilité et les récurrences.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 10:09

      @Fergus bonjour
       Tout à fait.
       J’ai lu plusieurs livre de Nothomb.
       Cela se lit très vite, jamais un livre de plus de 200-300 pages.
       Je les lis en deux heures maximum.
       Et elle ne publie qu’un livre par an.
       La raison : Elle est aussi une écrivaine ancienne mode qui ne fait pas appel à un traitement de texte et travaille sur manuscrit et par sur ordinateur pour corriger, déplacer un bloc de texte.
       Cela finit toujours par une réécriture.
       Quand j’écris un eBook. C’est le fond qui m’intéresse plus en y mettant de l’action.
       Je n’ai plus ainsi de problème avec la forme finale. 


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 18 novembre 2022 10:20

      @Réflexions du Miroir
       
       ’’Un exemple antagoniste, c’est peut-être celui de Amélie Nothomb’’
       
      J’aurais plutôt cité Céline.
       
       Il parait que pour apprécier Proust, il faut le lire à voix haute. J’ai jamais essayé.


    • eau-mission eau-mission 18 novembre 2022 10:40

      @Francis, agnotologue

      Il y a 15 ans, un monsieur charmant aux cheveux blancs nous racontait, en nous guidait pour la visite d’Illiers-Combray, qu’il était en relation avec des clubs de lecteurs de Proust.
      Récemment, il avait reçu un groupe d’allemands venus voir les lieux depuis lesquels celui qui occupait chez eux, outre forêt noire, des soirées dont chacun portait en soi le souvenir, en autant de couleurs que de teintes sur la mer lors des couchers de soleil de Balbec, .... , tendait un fil qui se révélait une trame reliant les vies d’hommes dont la croyance immédiate, cette manie de ne pas se poser de questions, leur aurait caché l’existence que lui narrateur subtil, limitant sa présence au contact respectueux de la plume et du papier, ... , leur révélait.

      Je vous laisse vérifier si c’est syntaxiquement correct, et transmettre mes excuses aux gens de lettres qui verront de l’irrespect dans cette tentative de pastiche de la part d’un homme qui aime les femmes au delà de leur image.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 18 novembre 2022 10:45

      @eau-mission
       
      ’’Je vous laisse vérifier si c’est syntaxiquement correct’’
      >
       Merci pour cette invitation, mais je n’aurais pas la prétention de le faire correctement.
       
       smiley


    • eau-mission eau-mission 18 novembre 2022 12:09

      @Francis, agnotologue

      Les allemands ont l’habitude d’engranger tous les mots d’une phrase avant que le sens ne s’en révèle ; ça leur facilite la lecture de Proust.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 13:48

      @eau-mission bonjour,
       Cela me rappelle Monsieur Jourdain avec sa déclaration d’amour « D’amour mourir me font belle marquise... »


    • velosolex velosolex 18 novembre 2022 19:27

      @Réflexions du Miroir
      Je doute qu’Amélie Nothomb aura la longévité de Proust, même si elle se couche tôt, elle aussi.. Les phrases courtes, c’est la tendance en ce moment. Une écrivaine qui met sa ponctuation sur sa tête, en forme d’accents circonflexes. Une valse de chapeaux et de titres, se changeant demain peut être en feuilles mortes se ramassant à la pelle.. Tant de grands auteurs disparus. Qui se rappelle de Bourget ? Je ne parle pas de l’aéroport. 
      Avec le ton dithyrambique sur son oeuvre, à l’heure du centenaire, relayé par toutes les chaines, beaucoup vont se ruer sur Proust ; acheter même pourquoi pas toute la collection, de peur que les titres disparaissent comme les pots de moutarde sur les étagères de supermarché. 
      Je dis ça car je me souviens d’une amie qui avait fait ainsi, après que je lui ai parlé de Marcel !. A quoi s’attendait elle ?.. Elle fut en tout cas déçu de l’oeuvre, ne dépassa pas la moitié du premier volume, et me reprocha son acte compulsif.
      Mon enthousiasme critique en fait tenu en fait au moins autant à mon envie de l’éblouir, que de ma passion pour Proust. 
      Mais si je vous dit qu’elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à Ornella Mutti, qui jouait à cette époque dans le film tiré de « Un amour de Swan » on pourra comprendre mon élan littéraire. 
      Je sais pas ce qu’elle est devenue ?. J’espère qu’elle a gardé les volumes. Il faut parfois atttendre pour aimer un livre, ou le vin, pour l’apprécier. On ne rentre pas en Proust comme dans un polar, mais plutôt comme en religion. Il faut sans doute être un peu porté sur la chose, du coté des grands nuages blancs. Quoiqu’il ne faut pas se fier aux apparences. 
      Un passage à Villiers, le Combourg de l’oeuvre, dont il fait la description dans le premier volume de la recherche, laisse dubitatif. Deux ou trois boulangeries, mais peut être davantage maintenant, sur la place du village, vendant les fameuses « madeleine ». Le villages est plutôt morne. Il faut se pincer pour imaginer les buissons d’aubépines, dans cette Beauce dégagée de tout relief. Des cars de Japonais débarquent leurs voyageurs, certains tenant leur volume en mains, comme des pélerins un livre de prières, sur le mont Golgotha. Des touristes du monde entier, sur les traces de Marcel, comme j’imagine, on peut les trouver à Charleville, sur les traces d’Arthur
      N’imaginez pas qu’il faut correspondre à un archétype un peu précieux, entre le bobo, la vieille fille, et le notaire ayant Proust en pleiade reliée cuir, pour apprécier Proust. On y arrive par des chemins balisés par l’université, sans doute. Mais pour moi qui ne les a pas fait, ce fut un chemin de hasard. 
      J’avais été très étonné en lisant une biographie de Jack Kerouac d’apprendre que Neal Cassidy, son démiurge un peu dingue, héros du livre, clone de Jim Morrison et d’elvis Presley, bad boy traversant les states au volant d’une chevrolet poussiéreuse, adorait Marcel Proust. Un auteur qui pour moi sentait la naphtaline et la bourgeoisie. 
      C’est comme ça que je l’ai découvert, donc, à 18ans. Par pure instinct de pause et imitation. J’avais devancé l’armée. Après avoir lu « on the road », et imaginé Neal, ou son pseudo littéraire, Dean Moriarty, lisant « Du coté des jeunes filles en fleurs » allongé sur un capot de Buick, buvant une bière comme je le faisais moi même.
      Tous les livres font office de passeurs l’un vers l’autre. Après l’armée j’ai pris la route des indes, comme ça se faisait à l’époque, avec les quatre premiers tome de Marcel dans mon sac. On lisait beaucoup...Herman Hesse était tendance. Les livres de Proust ont été échange entre Meshad, Kaboul, Madras, et Kathmandu. A l’époque, on se les échangeait entre voyageurs.
      J’ai lu la suite deux ans plus tard. C’est sûr que cette fresque on l’on ne perd jamais son temps vu qu’il le dissout, fait partie des grands monuments. J’y ajouterai « la montagne magique » de Thomas Man, les deux tomes du Don Quichotte de Cervantes, le « Gulliver » de Swift, « Moby Dick » de Melville, "Pinochio de Colodi....,Tant d’autres. 


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 19 novembre 2022 09:06

      @velosolex bonjour

       Bien d’accord avec vous. Amélie Nothomb écrit bien mais ce ne sont que de petites histoires. Elle a fait son succès avec ses connaissances du Japon comme je l’ai écrit dans ce billet
       


    • eau-mission eau-mission 19 novembre 2022 09:51

      @Réflexions du Miroir bonjour,

      Puisque ma phrase vous évoque Molière, admettons. Je n’aurais pas fait ce rapprochement.
      Chez A.Barguillet, j’ai rappelé qu’un mathématicien actuel qui se pose des questions sur la notion de temps (A.Connes) retrouve chez Proust des réflexions de même nature. Je ne retrouve pas sa réponse, c’est assez fouillis sur son site.

      Un rapprochement possible avec un autre auteur : Apolinaire et la « chanson du mal-aimé ». Et puisqu’il s’agit de mémoire, il me revient qu’un jour, parlant de cette « chanson » à une intervenante ici, elle m’a répondu « je ne savais pas qu’Apolinaire était homo ». Ce serait amusant de voir si google supplée ma mémoire sur ce micro-détail. Je ne sais même plus ni de l’époque ni de mon pseudo de l’époque.


    • eau-mission eau-mission 19 novembre 2022 09:52

      @eau-mission

      Je ne me souviens plus ni de ....


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 19 novembre 2022 10:33

      @eau-mission
      Guillaume Apollinaire — Wikipédia a aussi un profil biographique avec une mère qui prend beaucoup de place dans sa vie 
      Lou, alias Louise de Coligny-Châtillon, l’éconduit. Poèmes à Lou avec un surnommé Toutou qui reste en parallèle dans l’ombre.
      La grippe espagnole l’emporte.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 19 novembre 2022 10:38

      J’ai une impression générale que dans les métiers artistiques beaucoup de fantaisies et de fantasmes souvent parallèles à ce qu’on appelle « normal » s’introduisent dans la vie et leur vie bien loin du pragmatisme des profils STEM dont j’ai fait partie.


    • velosolex velosolex 20 novembre 2022 18:29

      @Réflexions du Miroir
      Beaucoup de talents surfaits, de prix prestigieux donnés aux bons élèves, les fayots, et ceux qui sont bien introduits. Comme à l’école. Je n’épiloguerai pas sur Ernaux. D’autres l’ont fait pour moi. J’ai entendu à la radio qu’elle va publier son carnet de notes de sixième, pour compléter la ressortie d’une ouvrage déjà édité...
      Je me souviens que les miens partaient au feu dés le mois de Juin. 
      Un premier succés lié aux hasard, et aux amis, vous ouvre en grand la consécration, pour les décénnies à venir, comme pour Delern, et « sa première gorgée de bière.... ». 
      La répétition d’un thème obsessionnel est alors reconnu comme un talent. Ecrire, ce n’est rien. Mais vendre, voilà l’affaire ! 
      Plutôt que Nothomb, agréable à lire, mais bien mineure, s’intéresser au Japon, comme vous le faites. La littérature Japonaise a donné comme sa filmographie bien des chefs d’oeuvre, à coté desquels Nothom, même avec un chapeau fait figure de bonzaÏ. Je lis beaucoup, me laissant davantage convaincre par mon flair, que par l’avis des critiques, prévilégiant l’ancien à la mode. Je me ravitaille beaucoup à la ressourcerie. Tombé sur un chef d’oeuvre que j’ai commencé hier. « La corimante », de Marcella Cioni. Editions Metaillé. Un succés en Italie dans les années 90. Mais pas un avis sur Babelio, dont j’aime compléter les critiques. J’en mettrai un avis quand je l’aurai fini. Comment se fait il que personne n’ai pas commenté ce diamant brut ? 
      « Ma peau s’était hérissée d’orties, et mes dents avaient grincé de haine, quand j’avais hurlé que je ne voulais pas partir, et d’ailleurs je ne connaissais pas encore les herbes et les signes qui guérissent ! »
      « Non Ione, il faut toujours croire qu’on peut comprendre. C’est un devoir que de comprendre, de discuter, de raisonner. Il faut toujours avoir foi en la parole. Toujours. Car autrement rien n’a de sens. Et tout ne serait qu’injustice, jungle...La moralité consiste à construire cette espérance et à faire des mots la limite raisonnable de la vie en société, mais pas un exil...pas un pouvoir »


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 21 novembre 2022 16:24

      @velosolex bonsoir,
       J’ai plussé votre commentaire.
       Nous sommes à une époque pendant laquelle la solidarité est de mise. Il faut faire partie d’un groupe, d’un parti à prendre et éjecter ce qui n’en fait pas partie.
       J’ai parfois eu des conversation très dures avec ce genre de personne.
       Dernièrement, ce fut, une nouvelle fois (une troisième même), avec Don Quichotte qui fut un collègue que j’avais très peu connu en direct, mais en différé par l’intermédiaire de quelqu’un qui a travaillé pour moi et que je lui avais délégué.
       Ce billet « La prise de bec » en témoigne. 
       J’ai écrit ensuite pour terminer la trilogie par Ode à la liberté.
       Quand je l’ai informé. Sa réponse fut « je fais de la propagande » alors que je suis éclectique.
       La question reste : ne fait-on pas tous de la propagande de ce qu’on aime ?
       En dehors de cela, on apprend quand on n’est pas bouché.
       smiley


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 novembre 2022 09:36

    J’ai essayé Marcel Proust. Mais j’avoue que ses longueurs narcicisantes et sopôrifique ne m’ont jamais attirées. Un peu comme si on dégustais une Madelaine trois heures durants. So, écriture était son « espace de respiration ». Entouré de femmes, il était asthamtique.... Si un enfants élevé par deux femmes, et est asthamatique, faut pas chercher plus loin..... Je préfère alors Mallarmé, Nerval, Breton, Queneau ou Valéry (lui aussi souffrait d’asthme mais a fait une curte psychanalytique). Que l’on prend plaisir à entrevoir dans LES FLEURS BLEUES...


    • Fergus Fergus 18 novembre 2022 09:44

      Bonjour, Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Je partage votre avis sur l’écriture de Proust. Ce matin sur France Inter, un auditeur a parlé de « pompeux ». Je trouve ce mot assez juste.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 09:48

      @Fergus
       C’est un mondain qui n’a jamais révélé son homosexualité.
       L’amour, c’est une chose.
       Le sexe c’est une autre.
       Cela peut-être complémentaire ou antagoniste. 


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 novembre 2022 09:50

      @Fergus Pompeux correspond assez bien. Il devait « pomper » pour" respirer...


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 09:55

      Pendant l’exercice de ma profession, j’ai eu dans mon équipe, une jeune femme.
      Je ne l’ai pas engagée.
      Elle était présente avant mon arrivée avec une autre qui est très vite partie.
      Il faut peut-être lire cette annonce et le livre associé pour le comprendre
      J’ai engagé plusieurs hommes jeunes qui souvent, venaient faire leur formation. 


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 novembre 2022 10:03

      @Réflexions du Miroir Pas étonnant que Dave ait repris : du côté de chez Swann. Je me rappelle une réflexion de Dave. Aussi homo. Le mariage homme c’est formidable. Les enfants qui ont manqué de père, cette fois an auront deux. Encore un qui n’a rien compris à la psychologie. C’est la différence sexuelle entre l’homme et la femme qui crée, si je puis dire : une ouverture, un questionnement.....un espace d’air.... qui dans le meilleur des cas aboutit à l’épistémophilie, l’analogie et la sublimation. Proust fétichise les mots dont il se délecte comme d’un d’un bonbon. Il le savoure, en extrait le meilleur. Mais ne nous apprend rien. Juste une autosatisfaction narcissiquue et masturbatoire. Le lecteur se sent exclu de l’échange et est juste bercé par la musique nonchalante des mots.  « Connaissez-vous M.P. ? Je vous avouerai pour moi qu’il me déplaît un peu, avec ses grands élans perpétuels, son air affairé, ses grandes passions et ses adjectifs. Surtout il me paraît très fou ou très faux. Jugez-en. C’est ce que j’appellerai un homme à déclaration. Au bout de huit jours il vous laisse entendre qu’il a pour vous une affection considérable et sous prétexte d’aimer un camarade comme un père, il l’aime comme une femme. Il va le voir, crie partout sa grande affection, ne le perd pas un instant de vue. Les causeries sont trop peu. Il lui faut le mystère de la régularité des rendez-vous. Il vous écrit des lettres… fiévreuses. Sous couleur de se moquer, de faire des phrases, des pastiches, il vous laisse entendre que vos yeux sont divins et que vos lèvres le tentent. Le fâcheux (…) c’est qu’en quittant B qu’il a choyé, il va cajoler D, qu’il laisse bientôt pour se mettre aux pieds de E et tout de suite après sur les genoux de F. Est-ce une p…, est-ce un fou, est-ce un fumiste, est-ce un imbécile ? M’est d’avis que nous n’en serons jamais rien. »


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 10:11

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
       Je parle ici, erronément de Boris Vian.
        Il a une très bonne chanson qui définit Proust
        « Je suis snob ».


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 10:17

      Une autre chanson de lui qui pourrait être une réponse à mon billet « La prise de bec » :  
      quand on écrit :
      On n’est pas là pour se faire engueuler 


    • Laconique Laconique 18 novembre 2022 12:59

      @Fergus

      « Je partage votre avis sur l’écriture de Proust. Ce matin sur France Inter, un auditeur a parlé de « pompeux ». Je trouve ce mot assez juste. »

      Franchement, ce genre de commentaire est l’illustration de ce que l’on trouve de pire sur internet. C’est à cause de ce genre de commentaires que les forums ont mauvaise réputation. Démolir une œuvre de plusieurs milliers de pages en un mot, « pompeux », pour donner sa petite opinion et se mettre en valeur. Avec un contresens flagrant en prime, « pompeux » signifie, d’après le dictionnaire, « qui affecte une solennité plus ou moins ridicule ». Or Proust n’est jamais dans le solennel, il est toujours dans le quotidien, il est tarabiscoté, chichiteux, tout ce que vous voulez, mais pas pompeux. Quand on ne connaît pas un sujet, le mieux est encore de se taire. Bref, je suis désolé de le dire, mais c’est là un pur commentaire de boomer, avec tout ce que l’on reproche aux boomers : la suffisance, le contentement de soi, la bêtise aussi, le fait de piétiner l’héritage du passé pour se mettre en avant, etc. À cela, une réponse est devenue proverbiale : « Ok boomer… »


    • Fergus Fergus 18 novembre 2022 16:28

      Bonjour, Laconique

      A ce détail près, ne vous en déplaise, que j’ai lu près de la moitié de « La recherche... » avant d’abandonner définitivement par lassitude.
      Je sais donc un peu de quoi je parle et je l’affirme sans détour : vous me faites un mauvais procès  !
      Cela dit, je reconnais que le mot « pompeux » n’est peut-être pas le plus adapté. Réflexion faite, je dirais plutôt « affecté » ! Et désolé si mon ressenti de cette oeuvre n’est pas la vôtre. 

      Je donnerai tout Proust pour un dixième de Zola ou de Maupassant
      , auteurs dont j’ai lu la quasi totalité de l’oeuvre !!!


    • velosolex velosolex 18 novembre 2022 20:35

      @Laconique
      Pompeux....Un mot qui en dit plus sur celui qu’il l’emet, que l’oeuvre en elle même. Avant de tirer la conclusion si péremptoire, il faut tenter au moins de se justifier. La réthorique, c’est le sel de la vie. 


    • velosolex velosolex 18 novembre 2022 20:51

      @Fergus
      Néanmoins, en dehors de nos opinions personnelles, il faut bien faire le constat que si l’oeuvre ne nous a pas plu, elle doit avoir quelques qualités, qui nous ont échappées, pour que tant de gens, de tous temps, et de tous pays, crient au génie. 

      Personne ne viendra échanger vos images Panini, de Marcel Proust, milieu Parisien bien léché, contre celles de Maupassant , le gardien du but bocage Normand, ou de Zola, le formidable arrière Italien, défendant du Prolétaire international. 

      Toutes ces oeuvres ne se soustraient pas, à mon avis, elles s’additionnent. Les avis négatifs qu’on peut avoir contre l’une ou l’autre, ne sont que temporelles. Car si nous les lisons dans leur intégralité, au temps choisi, elles distilleront une sensibilité qui nous a échappé. Peut être parfois ne vivons nous pas assez longtemps pour trouver ce kairos, moment parfait .
      Enfin, je suppose, ne me refusant pas pour autant d’envoyer ballader de temps en temps un soit disant chef d’oeuvre à la poubelle. 


    • Laconique Laconique 18 novembre 2022 20:55

      @velosolex

      Bah, ne dites pas de mal de Fergus. Je me suis emporté, mais au fond je l’aime bien. J’ai de l’estime pour lui. Même s’il a ses côtés agaçants.


    • Fergus Fergus 19 novembre 2022 09:08

      Bonjour, velosolex

      Je suis d’accord avec votre commentaire de 20 h 51.
      Loin de moi la volonté de décrier ceux qui apprécient l’oeuvre de Proust, laquelle ne manque évidemment pas de qualités, même si globalement je n’accroche pas (malgré ma persévérance smiley ) au style de littérature de cet auteur.


    • velosolex velosolex 20 novembre 2022 18:51

      @Fergus
      Il n’y a rien de pire que de condamner les autres, pour ne pas avoir nos gouts. Qui même pour nous sont tendanciels et capricieux. Il arrive que certains films ou des livres que nous avons lus, et qui nous ont émerveillé, nous apparaissent fat, et soporifique à la relecture. Et inversement. 
      Je ne dirai pas pour mon compte que tout est éblouissant dans Proust. C’est comme de prendre une route avec des passages d’ennui et de calme plat, semblables à cette Beauce, autour d’Illiers. Mais tout à coup, le paysage s’illumine, et vous en met plein les yeux. Métaphores, digressions, Proust à même beaucoup d’humour. Pas seulement quand il évoque le salon des Verdurin, avec « la patronne » qui fait la loi, exclut, ou introduit de nouveaux membres, comme dans un agora...
      A notre époque, néanmoins, même si je n’en fait pas une marque d’excellence, il faut avouer qu’il faut une qualité de patiente dans la lecture qui rmanque beaucoup à nos contemporains, ne supportant pas les grandes plages où ils ne voient guère de relief. Ils prendraient l’avion pour aller au supermarché. 
      La faute sans doute à l’infomatique, aux réseaux, que déjà la grand tante Léontine ’ (si je me souviens bien) de Proust critiquait, quand elle se faisait « sonner » au téléphone, comme une domestique, alors que le téléphone commençait tout juste à apparaitre. 
      Mais Marcel est lui furieusement moderne, et donne ses première impressions sur le combiné...”Comme nous tous maintenant, je ne trouvais pas assez rapide à mon gré, dans ses brusques changements, l’admirable féerie à laquelle quelques instants suffisent pour qu’apparaisse près de nous, invisible mais présent, l’être à qui nous voulions parler et qui, restant à sa table, dans la ville qu’il habite, sous un ciel différent du nôtre, par un temps qui n’est pas forcément le même, au milieu de circonstances et de préoccupations que nous ignorons et que cet être va nous dire, se trouve tout à coup transporté à des centaines de lieues près de notre oreille au moment où notre caprice l’a ordonné.”


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 18 novembre 2022 09:37

    lire : soporifique. On peut vraiment parler d’écriture féminine.....et asthmatique...


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 09:46

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
       Comme je le dis dans mon billet : J’ai essayé de lire ce texte à voix haute avec un peu d’expression comme j l’ai fait pour d’autres textes. Je n’y suis pas parvenu. Je sentais que je m’égarais que je n’étais pas dans l’ambiance. Aujourd’hui, la littérature a complètement changé de forme plus sexuellement vôtre. Ce sont les phrases courtes avec un sujet, un verbe et des compléments qui sont préconisés. 
      Les proustophiles se retrouvent plus chez femmes sensibles.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 10:28

      Comme je l’ai écrit plus haut, j’ai voulu aller trop vite en introduisant dans cet article des pommes et des poires.
      Marcel Proust, Mary Shelley, Boris Vian.
      Je reprendrai ces derniers dans un autre billet.


    • velosolex velosolex 18 novembre 2022 20:40

      @Réflexions du Miroir
      Un sujet, un verbe, un complément.
      C’est le repas à 10 euros au resto routier du coin.
      On peut avoir d’autres ambitions, tout de même, que d’écrire un nouveau code de la route.
      On remarquera qu’ils s’appelaient « guide Rousseau », un type qui savait manier tout de même lui aussi la phrase, et qui savait se faire électricien, à l’époque des lumières.
      Qu’est ce que c’est que ce délire sur les « femmes sensibles » s’éclairant à la bougie. 
      On dirait du Frederic D’ Hard ! 


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 19 novembre 2022 09:20

      @velosolex
       Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi des couples hétérosexuels, ont des enfants et se séparent un jour parce que l’un des membres se rend compte de son homosexuel. Le film « Loin du paradis » en parle 


  • PascalDemoriane 18 novembre 2022 11:21

    @l’auteur...
    Je veux pas être désagréable mais franchement, et modestement, cet article a beaucoup de faiblesses de fond et de formes, massacre la langue française, et fait bien piètre hommage à Proust l’esthète comme à la littérature !
    Beaucoup trop de fautes de rédaction, des mots qui manquent, des contre-emplois sémantiques, des concordances de temps mal articulées, un style déplorable. Mince !

    ex. « dont l’œuvre principale est patronnée une suite romanesque » (? ???)

    ex. le paragraphe suivant c’est grammaticalement n’importe quoi :

    « Qui sait, à notre époque, plus ouverte aux différences sexuelles, lui aurait plu. (? ???)
    Il aurait pu écrire, aujourd’hui, un blog journal dont il grouperait (? ?) ses articles pour construire ses idées dans un seul livre.
    Une condition préliminaire serait (aurait été ) que son blog journal ne permettrait (ne permette) aucun commentaire puisque, austère, susceptible et sensible, il n’aurait pas accepté la critique (qui ? Le blog ?).
    Ses descriptions photographiques avec peu d’actions ne plairaient peut-être plus autant aujourd’hui remplacées (? ?) par l’image et le cinéma. »

    On se moque des copies au Bac des jeunes lycéens, mais on les excuse en lisant leur ainés !

    Sur le fond, j’ai cru comprendre que vous vouliez parler d’un auteur et d’une œuvre que vous déclarez n’avoir pas lu et visiblement pas « vécu » littérairement ni affectivement. Quel intérêt ?
    Vous me faites penser à ces gens de bon ton genre France-culture qui vous enjoigne de « relire Proust », en réalité cet auteur que tout bobo prétend relire sans l’avoir en fait jamais vraiment lu.

    Après, mettre Shelley, Vian, Gainsbourg... en contrepoint à une évocation de Proust, pourquoi pas, c’est un choix subjectif incongru, mais on craint trop d’y voir un étalage de confiture hors sujet pour masquer que le pot est vide !

    Votre article, sans doute pas même relu, oui c’est bien une vaine recherche du temps perdu ! Dommage.

    Ah oui, j’oubliais la madeleine ? oui mais sans majuscule svp, sinon çà n’a pas de sens !


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 15:44

      @PascalDemoriane bonjour,
        Je n’ai pas une formation littéraire. C’est peut-être la raison principale.
        Comme je l’ai écrit prédécèdent. Une nullité en rédaction et en dissertation quand j’étais pressé par le temps d’un examen.
        Attention, ce qui est écrit en italique, n’a pas été écrit par moi.
        Pour compléter mon billet au sujet de Proust, je l’ai puisé dans Wikipédia.
        De plus, comme je l’ai mentionné, pour avoir une meilleure connaissance du sujet, il faut aller lire les différents articles du blog interligne d’ Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE - Grâce au pouvoir des mots, une invitation à voyager sur les lignes et interlignes. (over-blog.com)
        Je corrige ce qui est à moi dans mon billet sur Réflexions du Miroir
        Ici, c’est impossible.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 16:07

      @PascalDemoriane
       Je tiens à vous remercier pour vos remarques.
       Je viens de corriger, les erreurs de syntaxe mentionnées.
       Quant à mon ajoute des autres auteurs Shelley, Vian, Gainsbourg, c’est une autre erreur.
       Qui trop embrasse mal étreint.
        Je reprendrai le flambeau au sujet de ces autres écrivains dans un autre billet. 

      « vous déclarez n’avoir pas lu et visiblement pas « vécu » littérairement ni affectivement. Quel intérêt ?
      Vous me faites penser à ces gens de bon ton genre France-culture qui vous enjoigne de « relire Proust », en réalité cet auteur que tout bobo prétend relire sans l’avoir en fait jamais vraiment lu. »

      C’est exact. Même si je ne fais pas partie de France-culture, j’aime en apprendre plus sur des gens que je ne connais pas.
      Sinon, je ne serais pas sur ce forum dans lequel on rencontre toutes les opinions et les formations intellectuelles..   


    • PascalDemoriane 18 novembre 2022 16:40

      @Réflexions du Miroir
      OK, encore une fois je ne voulais vous être désagréable, juste demander de respecter la beauté de la langue comme on respecte une femme, une mère, une épouse. (je fais aussi plein d’erreur)
      Juste un truc puisque vous aimez Boris Vian
       la chanson « je suis snob » peint un portrait caricatural succulent des années 50, qui pourrait à la rigueur être rétrogradé aux années 30 par certains cotés, mais absolument pas à l’époque de Proust, ni encore moins se rapporter à lui. Proust n’est pas snob du tout, ne joue pas un rôle, son éventuelle « homosexualité » esthétique, affective ou gestuelle n’est pas du tout celle que le snob ultérieur singe comme code bourgeois décadent. Elle n’est pas affectée ni outrancière.

      En ce sens quelqu’un ici à proposé Céline comme antithèse littéraire de Proust, c’est je crois très juste. Voilà un thème pour les prof de lettres qui rédigent sur AVox, çà leur éviteraient d’écrire des conneries sur Poutine.
      Bien cordialement


    • Fergus Fergus 18 novembre 2022 17:07

      Bonjour, PascalDemoriane

      Houla ! Que Proust n’ait pas été snob, je vous le concède volontiers.
      Mais affirmer que le snobisme n’existait pas à son époque est évidemment erroné, même s’il prenait des formes différentes de celles que l’on connaît de nos jours. Feydeau, parfait contemporain de Proust, a dépeint des snobs. Et il n’était pas le premier : c’est William Thackeray  l’auteur des Mémoires de Barry Lyndon  qui, le premier, a décrit cette espèces d’humains au milieu du 19e siècle dans Le livre des snobs.
      J’ajoute qu’il y a eu pléthore de snobs dès le Directoire mais on ne les nommait pas encore ainsi.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 18 novembre 2022 18:07

      @Fergus & PascalDemoriane,
        D’où vient le mot « snob » cela vient du latin ’sine nobilitate".
        S’il n’a pas de noblesse, il était mondain, mais il avait ce qu’il faut comme moyens financiers pour vivre dans un grand hôtel.
        J’ai tenté de lire à haurte voix le texte de 823 mots du texte de Sodome et Gomorrhe 
        Mais comme j’ai toujours un coin pour l’humour, Mélusine m’a envoyé et je l’ai ajouté un autre Proust, un moderne, Gaspard Proust.
        Désolé pour ceux qui aimaient Marcel  smiley


    • PascalDemoriane 19 novembre 2022 10:22

      @Fergus et Cie
      C’est vrai, vous avez raison, je me suis trompé dans mon affirmation hâtive bien que connaissant l’origine tant du mot latin que du différentiel de classe qu’il pointe à différentes époques. J’ai souvent du mal à envisager un phénomène comme celui-là (snobisme) à rebours de son évolution historique, l’origine des choses, je m’en méfie, trop sûrement !

      Le phénomène perdure mais les modalités et leur perception changent beaucoup (du XIXe à B.Vian ou J.Chazot), notamment du fait du brouillage des codes et des différentiels de classe.

      Je ne sais plus quel penseur (d’Amérique latine, je crois) observait le « contre-snobisme » jeuniste contemporain de représentants de l’hyperclasse anglo-saxonne apatride qui consiste à s’indifférencier par le vêtement standard (jean & tee-shirt & basquettes) précisément pour hypocritement masquer au prolo l’extrême différence de classe et les rapports pervers de domination.
      Bon, comme quoi cet article aura embrayé un dialogue intéressant. 


    • troletbuse troletbuse 19 novembre 2022 10:26

      @PascalDemoriane
      Ah voilà la raison pourquoi je n’avais rien compris : vous vous êtes trompé !
      Quoique c’est pas plus clair maintenant
      Mais Fergus va m’expliquer  smiley


  • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 19 novembre 2022 10:42

    Bonjour à tous,

      Je remercie pour vos commentaires qui ont cette fois, été très intéressants.

      Comme je l’ai écrit plus haut, j’ai fait une erreur en ajoutant d’autres éléments à mon billet sur Avox, j’ai supprimé sur « Réflexions du Miroir »

     Je reprendrez ces ajoutes complémentées dans 15 jours après un autre anniversaire plus musical. 


Réagir