vendredi 9 novembre 2007 - par Emile Mourey

Mystère des Peuples de la mer ? Mystère au pays de Canaan ? Mystère des Celtes ?

En étudiant les sédimentations de la mer Morte, des paléobotanistes auraient démontré que c’est une importante sécheresse sévissant dans la partie est de l’espace méditerranéen qui aurait poussé des peuples dits de la mer à débarquer sur les côtes d’Asie mineure puis à redescendre la côte palestinienne par voies de terre et maritime, jusqu’à l’Egypte où le pharaon les vainquit, et sur terre, et sur mer (documentaire d’Arte du 22 septembre).

Des peuples de la mer qui semblent venir de nulle part ?

La fin soudaine de plusieurs civilisations en quelques décennies aux alentours de 1200 avant J.C. a fait naître, en effet, chez de nombreux historiens spécialistes de l’Antiquité, l’hypothèse selon laquelle ces Peuples de la mer cités dans des documents égyptiens auraient été responsables de la fin des Hittites, des Mycéniens et des Mitani. Cette théorie est toutefois mise en doute par Marc Van De Mieroop et Pierre Bonnechère, entre autres. Bonnechère nie jusqu’à l’existence même des Peuples de la mer (cf. Wikipedia).

Après avoir vu ce documentaire, ma première réaction a été d’ouvrir ma Bible pour vérifier si les auteurs du Livre des Juges avaient consigné le fait. Eh bien non ! Pas le moindre indice de peuples envahisseurs qui aurait semé désordres, guerres et désolations dans la région durant cette période. En revanche, des campagnes et des guerres menées par les tribus constituant le peuple d’Israël, oui ! Après la conquête de Josué, ce livre nous relate en détail, pendant de très nombreuses années, la longue et difficile mainmise d’Israël sur la Palestine, sans oublier les retours de fortune et les inévitables conflits de frontières, notamment avec les pays voisins du sud, alliés probables de l’Egypte.

Quand sur sa stèle de Mineptah, le pharaon écrit qu’il a rétabli la paix, en Hatti (l’Anatolie), en Canaan, à Ascalon, à Geser, c’est-à-dire dans toute la Palestine, quand il conclut en disant qu’Israël est détruit et que sa semence n’est plus, cela signifie qu’aux troubles précédents, il en a rajouté d’autres et qu’après sa paix précaire, Israël reprendra le dessus et poursuivra son œuvre.

Quant aux noms et descriptions de ces Peuples de la mer qui nous sont donnés par le temple de Medinet Habou et le papyrus Harris, certains historiens ont très justement fait des rapprochements linguistiques avec des noms de peuples ou tribus installés en Palestine. Les Peleset seraient les Philistins ; les Danua seraient les hommes de la tribu de Dan ; les Shekelesh seraient les hommes de la tribu d’Issacar ; les Weshesh seraient les hommes de la tribu d’Aser ; les Tjekker seraient les hommes de la tribu de Manassé (cf. Wikipedia).

Tout cela contredit la thèse d’une impressionnante onde migratoire qui aurait déferlé, selon le documentaire, par la mer mais aussi par voie terrestre, sur l’Asie mineure et le Proche-Orient, depuis le monde grec ou même, d’après d’autres, depuis le centre de l’Europe. Quant au changement climatique qui aurait provoqué ces mouvements de population, je n’ai rien noté de tel dans la Bible et je ne comprends pas le lien que les paléobotanistes font entre ces supposés mouvements et le climat de la mer Morte.

La difficile cohabitation entre le peuple philistin et le peuple d’Israël est une histoire millénaire qui a commencé bien avant l’épisode dont traite le documentaire. Affirmer que les Philistins seraient arrivés en Palestine portés par cette onde migratoire est en contradiction flagrante avec tout ce que la Bible a écrit concernant ce peuple et ses rois. Le texte de la Genèse les situe déjà à l’emplacement définitif (Gn 21, 32).

Le duel entre Goliath et David illustre ce conflit. Le texte biblique ne présente pas Goliath comme un roi mais comme un champion qui défie l’armée d’Israël. Du fait de sa haute taille, il me fait penser au héros phénicien Melquart ou grec Héraklès, que les Romains appelaient Hercule. On peut faire le rapprochement avec le défi qu’un Gaulois de haute taille avait, lui aussi, lancé à l’armée romaine après le sac de Rome, selon Tite-Live. On peut aussi penser que si le prince celte de Hochdorf a été enterré avec autant de faste, c’est surtout à cause de sa haute taille qui pouvait en faire une réincarnation d’Héraklès. En terrassant le géant Goliath d’un coup de fronde, ne serait-ce pas aussi un mythe phénicien, selon lui païen, que David aurait voulu renverser ?


A la demande du comité de rédaction, voici quelques précisions.

L’histoire antique du Proche-Orient ne peut pas se comprendre, selon moi, si l’on suit la thèse des auteurs de La Bible dévoilée, à savoir qu’Israël et la Bible n’auraient fait vraiment leur apparition dans l’Histoire qu’au VIIe siècle avant J.C., au temps du roi Josias. D’après cette thèse, les textes bibliques fondateurs antérieurs à cette époque ne seraient que des légendes héroïques ou des réécritures à partir de vagues souvenirs perdus dans le temps.

Je pense tout le contraire. Pour beaucoup d’historiens dont je suis, la Bible reste un formidable document pour comprendre l’histoire de la région une fois qu’on a extrait la partie historique de son enrobage religieux et allégorique. Voyez dans mes précédents articles mes explications des textes de la Genèse. En voici un résumé.

Au plus loin qu’on remonte dans le temps, les récits allégoriques d’Adam (4000 ans av. J.C.), d’Abraham, puis du déluge, nous révèlent, à l’ouest, une puissance sémite en perpétuels conflits et en compétition presque constante avec une puissance sumérienne des vallées du Tigre et de l’Euphrate, dont nous connaissons assez bien l’histoire et la culture grâce aux tablettes que les archéologues ont extraites du sol.

Abraham, ancienne colonie sémite en pays sumérien, n’est revenu dans sa patrie sémite d’Harân que pour aussitôt repartir en pays de Canaan pour y maintenir l’ordre égyptien. Ses interventions militaires ne mettent guère plus que quelques centaines d’hommes sur le terrain (Gn 14, 14).

Sa défaite d’Hébron, vers l’an 2028, et son allégeance aux Hittites nous révèlent l’affaiblissement temporaire du protectorat égyptien sur le pays de Canaan et un renforcement de la colonisation hittite qui y introduit peut-être, à ce moment-là, ses langues indo-européennes (Gn 23).

L’Egypte reprend la main sur le pays avec les troupes mercenaires araméennes de Jacob, des troupes très structurées dont les différents éléments, portés et autres, portent des noms d’animaux et combattent en lignes de bataille (Gn 32, 14-22 et 33, 1-11). Troupes mercenaires, elles vont s’emparer du pouvoir en Egypte pendant près de quatre siècles sous le règne des pharaons Hyksos.

Mais vers l’an 1445, après la perte de leur pouvoir, c’est l’exode d’une population très égyptiannisée avec un potentiel combattant important qui quitte l’Egypte, sous le commandement de prêtres particulièrement bien instruits dans l’organisation sociale et dans l’art de la guerre : Moïse.

Lorsque vers l’an 1405, en rupture ou en accord avec le pharaon du moment - question difficile à trancher - Josué se lance à la conquête du pays de Canaan, il peut compter sur des effectifs combattants recensés de l’ordre de 600 000 hommes (Nbr 1, 46 et 2, 32 et 11, 21). C’est évidemment un effectif impossible à mettre en ligne au même endroit et au même moment, mais c’est néanmoins la première fois qu’apparaît dans l’Histoire une organisation militaire de cette ampleur.

Dans sa gigantesque opération de conquête, le génie stratégique de Josué réside dans le fait qu’il a décentralisé son commandement en attribuant des zones qu’on pourrait appeler "de pacification" à ses différentes tribus. Le livre des Juges ne nous relate que peu les opérations militaires conduites par les tribus à l’intérieur de leurs zones respectives, mais surtout celles où le regroupement des forces d’Israël a été rendu nécessaire par le danger commun. Alors que les troupes d’intervention d’Abraham ne dépassaient pas quelques centaines d’hommes, les effectifs engagés au temps des Juges s’élèvent en général à 10 000 hommes et quelquefois à plusieurs dizaines de mille.

Ce danger commun, il vient surtout des pays du sud derrière lesquels se devine la puissance encore bien présente de l’Egypte. La stèle du pharaon Mineptah (vers 1200) devrait correspondre à la période où Israël se dit opprimé avant que Jephté la libère (Jug 10, 6-18). En revanche, du côté du nord, la puissance hittite n’est plus une menace. Les fils d’Israël sont au Liban et vivent au milieu des Hittites dont ils épousent les filles. Les derniers rois hittites vivent leurs derniers jours (Jug 3, 3-6).

Mais le plus important à comprendre sont les conséquences de cette "pacification" ; d’une part des populations entières qui fuient les combats, les massacres, les corvées, l’enrôlement de force, d’autre part la montée en puissance militaire du pays en dépit de certains troubles intérieurs et autres renversements d’alliances occasionnels (exemple : David servant chez les Philistins, 1 Sam 27 et 28).

Suivant mon raisonnement militaire, ces populations qui fuient vers le nord s’ajoutent aux populations d’Asie mineure, déstabilisant la région et amplifiant, par répercussion, un vaste mouvement migratoire en direction du continent européen d’où naîtra le monde celte. A noter que cette expansion démographique de type colonial et militaire ne pouvait se faire qu’au nord, le sud étant verrouillé par la puissance égyptienne.

Ainsi pourrait s’expliquer l’origine apparemment indo-européenne de la langue celte ainsi que le faux mystère des Peuples de la mer.

Car le Livre des Juges est très instructif. "Dan, pourquoi séjourne-t-il sur des vaisseaux ! Azer reste sur le littoral des mers et dans ses ports, il demeure (Jug 5,17)." Qu’Israël ait envoyé ses vaisseaux pour dévaster les côtes égyptiennes alors qu’il était menacé sur terre par les alliés de l’Egypte me semble une explication beaucoup plus logique qu’une attaque venue d’un monde grec.

Vers l’an 965, la flotte de Salomon parcourt les mers (1Rs 9, 26-28). Le règne de ce roi réputé pour son sens de la justice marque le retour au calme... et à l’alliance égyptienne. C’est sous son règne que je fais arriver au Mont-Saint-Vincent une colonie cananéenne (cf. mon article : "Monsieur le Ministre, où est Bibracte ?").

Faut-il faire un rapprochement entre les casques gaulois à cornes dont parle Diodore de Sicile, ceux qui figurent sur les bas-reliefs du temple de Medinet-Habou et l’annonce prophétique du texte biblique ?

Premier-né du Taureau, à lui la splendeur !
Cornes de buffle, ses cornes !
Avec elles, il heurtera les peuples tous ensemble jusqu’aux confins de la terre. (Deut 33, 17)



125 réactions


    • La mouche du coche La mouche du coche 11 novembre 2007 19:45

      Longue vie à M. Mourey ! Que tous soient comme lui !


    • Emile Mourey Emile Mourey 11 novembre 2007 20:40

      Rectificatif : Ce goût pour les phrases longues avec des propositions à n’en plus finir qui donnent au raisonnement toute son ampleur, je l’ai encore.


    • Emile Mourey Emile Mourey 11 novembre 2007 21:33

      @ Ægidius REX

      Je m’aperçois que je n’ai pas répondu clairement à votre proposition de m’aider occasionnellement dans mes traductions. Ma réponse est évidemment oui.

      Comme je vous l’ai dit précédemment, le plus important serait d’abord de peser dans le grand projet du parc archéologique d’Alésia. Le président du Conseil général, Louis de Broissia, qui est pilote du projet, est bien disposé à mon égard mais, c’est un peu triste à dire, pour ne pas semer la confusion et, probablement pour des questions d’attribution de subventions, il joue le jeu du comité scientifique d’archéologues dont certains membres se prétendent latinistes. Professeur au Collège de France, Christian Goudineau a confirmé dans un ouvrage l’exacte traduction du texte de César faite en 1926 par le professeur Constans. Cette situation est sérieuse car le risque est de dépenser l’argent du contribuable dans des reconstitutions erronées tout en donnant aux touristes, notamment étrangers, une idée désastreuse de la bataille.

      Je n’ai aucun intérêt dans cette affaire mais votre soutien ou votre intervention auprès de M. Louis de Broissia serait, j’en suis sûr, d’un poids déterminant.

      Pour le moment - et c’est un bon signe - il n’est pas fait mention, dans le projet détaillé, des modalités concernant la reconstitution des retranchements et du déroulement des combats (http://www.aupaysdalesia.com)


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 novembre 2007 10:03

      Aegidius Rex

      Votre idée d’article sur la compréhension du latin par les Latins m’intéresse... Vous auriez au moins un lecteur attentif (car j’ai moi aussi « une formation de latiniste », 7 ans mon cher !) et j’ai toujours été intéressé par cette langue. Hélas, trop de temps passé à ne pas latiniser, et mes occupations m’empêchent de m’y remettre aujourd’hui. Je ne sais même plus où est passé mon Gaffiot !


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2007 19:36

      @ La mouche du coche

      Merci pour votre soutien. Dommage que j’ai fait une faute d’orthographe dans la phrase que vous avez remarquée.


    • La mouche du coche La mouche du coche 16 novembre 2007 20:12

      Pas grave. Il y a aussi des fautes d’orthographe dans les longues phrases de Proust et personne ne les remarque.


  • Arthur 11 novembre 2007 14:27

    "... Philou,

    Il ne vous suffit pas de vous adresser à moi, pour vous donner un air compétent.

    Il faut encore que le texte suive...".

    Où est-il votre texte, monsieur le con pétant ?


  • Emile Mourey Emile Mourey 11 novembre 2007 20:26

    @ Pie 3,14, @ Icks Pey, @ Zen, @ Philippe Vassé, @ Jl Rennes

    copie @ Cotcodec et @ Antenor

    Suivant le souhait de plusieurs lecteurs qui souhaiteraient connaître votre argumentation, je vous demande de bien vouloir répondre à mon commentaire de 10h23 que je rappelle ci-après.

    ... c’est grâce à des commentaires comme ceux d’Antenor que le débat peut avancer. Voilà le problème qu’il pose. La thèse des archéologues/auteurs de « La Bible dévoilée » s’appuie sur le fait qu’il n’y aurait pas concordance entre les vestiges archéologiques qu’ils mettent au jour et les événements rapportés par la Bible - exode, conquête de Josué, livre des juges - événements qui se seraient passés au XIII ème siècle avant J.C. d’après certains biblistes. Or, Antenor me fait remarquer que je situe ces événements au XV ème siècle et me demande des explications. En effet, il est bien évident que si ces événements se sont passés au XV ème, c’est tout le raisonnement archéologique des auteurs qui s’écroule.

    Première constatation. Les auteurs reconnaissent (page 96 et suivantes) que la Bible situe ces événements au XV ème. En effet, les Chroniques de Salomon nous disent que le roi commença à bâtir la maison de Yahwé le second mois de la quatrième année de son règne, c’est-à-dire en l’an 965 avant J.C. et le Livre des rois (1RS 6,1) nous précise qu’au moment où fut édifié ce temple, il y avait 480 ans que les fils d’Israël étaient sortis d’Egypte. On en déduit la date de la sortie d’Egypte (965 + 480) : 1445 av.J.C.

    Deuxième constatation. Les auteurs contestent ces dates pour les raisons suivantes : que le mot Ramsès donné à une ville par le texte biblique est « inconcevable » au XVème siècle et que la première mention d’Israël hors Bible n’apparaît que sur une stèle du XIII ème siècle.

    Confirmez-vous qu’on puisse bâtir toute une thèse sur des arguments aussi fragiles qui peuvent s’expliquer bien autrement ? Ou alors, donnez-nous d’autres arguments.

    E. Mourey


    • Pie 3,14 11 novembre 2007 22:30

      Monsieur Mourey

      L’exégèse biblique existe depuis l’invention du monothéisme et l’exégèse scientifique historique depuis la fin du dixneuvième siècle. La thèse de Finkelstein fait partie du débat actuel , elle est étudiée et critiquée par les spécialistes du monde entier.

      N’étant pas spécialiste des questions bibliques , je n’ai pas la prétention d’apporter des réponses , je me contente de suivre les débats et les différentes argumentations.

      Vous pourriez faire la même chose et fournir au site d’honnêtes synthèses mais vous préférez découvrir des « mystères ».

      Pensez-vous sincèrement que votre petit argument chronologique suffit à invalider 20 années de recherches par deux des meilleurs archéologues israèliens ; travaux analysés et discutés par la communauté scientifique depuis dix ans ?

      J’en doute fort surtout depuis que vous avez expliqué vos méthodes sur ce fil (commentaire du 9/11 à 16h58 auquel j’ai répondu le 10/11 à 10h45).

      Vous utilisez la Bible comme une « bible », de même « la guerre des gaules » comme une sorte de dictionnaire qui contiendrait toutes les réponses.

      Des dizaines d’intervenants ont tenté de vous expliquer que l’Histoire ne se fabrique pas ainsi ,au gré de vos articles surréalistes, qu’il existe une méthode qui fonde la scientificité d’un travail historique que vous n’appliquez pas.

      Vous relatez sans cesse l’ostracisme dont vous seriez la victime ( DRAC, archéologues, universitaires etc...) parce que vos thèses seraient trop avant-gardistes. Elles ne peuvent en réalité même pas discutées sur le plan historique tant elles bafouent le minimun de règles exigibles.

      Je sais que mes mots ne vous toucheront pas , vous êtes imperméable à toute remise en question et vivez votre passion comme un gentil délire monomaniaque et ce n’est pas bien grave.

      Vous faites partie du folklore d’Agoravox , cela ne me gêne pas du tout , mais il ne faudrait pas que ceux qui vous aiment bien, prennent pour argent comptant vos élucubrations.


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 novembre 2007 00:10

      @ Pie 3,14

      Vous ne répondez pas à la question : « confirmez-vous qu’on puisse bâtir toute une thèse sur des arguments aussi fragiles qui peuvent s’expliquer bien autrement ? Ou alors, donnez-nous d’autres arguments. »

      Vous ne voulez pas donner votre avis sous prétexte que vous n’êtes pas spécialiste. Vu votre virulence, je pensais que vous aviez au moins quelques idées d’arguments.

      Quant au reste de votre discours, je le trouve un peu confus et contradictoire. Où avez-vous lu que je me posais en victime, que je serais avant-gardiste. Je croyais plutôt que c’était la nouvelle archéologie dite scientifique qui revendiquait ce qualificatif.

      Bref, comme vous le dites, vous ne voulez pas discuter sur le plan historique sous prétexte que je bafouerais le minimum de règles exigibles. Dans le langage militaire, cela s’appelle une retraite.


    • Icks PEY Icks PEY 13 novembre 2007 11:13

      vous dites « Ou alors, donnez-nous d’autres arguments »

      Vous vous trompez Mourey. Sous prétexte que des non sachants ne peuvent pas vous donner tort, vous pensez avoir raison !

      Ahahahahaha ...

      S’il suffisait de ne pas se faire démentir par une poignée d’individus non spécialistes pour avoir raison, il y aurait bcp de vérités en circulation !!

      C’est à vous qu’il vous appartient de convaincre au moins une personne duement reconnue dans les domaines que vous abordez pour donner un minimum de crédibilité dans vos propos et non à nous de vous contredire.

      Icks PEY


  • moebius 11 novembre 2007 21:13

    ..mais que viennent foutre les celtes et leur casque a cornes dans ce bordel de citations qui sont l’habituel rideau de fumée qui termine le débats sur votre article ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 11 novembre 2007 21:49

      @ Moebius

      Ce n’est pourtant pas bien difficile à comprendre. Je regrette seulement de n’avoir pas retrouvé la fresque du temple de Medinet Habou où, en grand et en plein centre d’une scène de bataille, figure un casque à cornes pratiquement identique aux casques celtes qui figurent en bas de mon article.

      La question qu’il faut donc se poser est plutôt celle-ci : « Mais que viennent foutre dans le monde celte ces casques à cornes des peuples de la mer du pays de Canaan ? »


    • Antenor Antenor 11 novembre 2007 23:17

      On voit les guerriers casqués sur cette page, y a un gros et un petit mais pas de moustaches.

      http://www.reshafim.org.il/ad/egypt/sea_peoples.htm

      J’ignore s’ils sont à l’origine de la civilisation celtique mais j’ai l’impression que les Lukka (Lyciens ?) se sont pas mal balladés en Méditerranée si j’en juge par la toponymie : Lucentum en Espagne ; Leucate et le Luc en France ; la Lucanie (la Petite Lycie ?), Lecce, Lucca et Leuca en Italie ; Lucch en Cyrénaïque, région censée être une base arrière des Peuples de la Mer d’après certains historiens. Il y a également Leukosia (Nicosie) à Chypre, appelée à l’époque Alasya (suivez mon regard), on sait par les textes qu’elle a eu des problèmes avec les Lukka. On trouve aussi sur cette île la ville de Kyrenia dont je ne serais guère étonné qu’elle ait un lien étymologique avec la Cyrénaïque.

      Enfin le dieu de l’orage a le même nom, Tarchunt, chez les Lyciens et les Etrusques. Selon Hérodote ces derniers sont originaires de Lydie (voisine de la Lycie).

      Ahlala si les Celtes avaient écrit, on en serait pas là !


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 novembre 2007 09:15

      @ Antenor

      Voici un copié/collé extrait du site en français que vous m’avez indiqué :

      Homère parlent des ’Pélasges’ dans son Odyssée. Leur ancêtre mythique serait ’Teutamos’. Où l’on reconnait la racine ’teuta-’, attesté en illyrien, en osco-ombrien, en celtique, en germanique et en balte avec le sens de « peuple, communauté », que l’on retrouve dans le nom du dieu gaulois Teutatès, dans celui des Teutons, dans le mot breton dud,etc...

      « Hippothoos conduisait les tribus des Pélasges aux javelots furieux, ceux qui habitent Larissa la fertile, ceux à qui commandaient Hippothoos et Pylée rejeton d’Arès, tous deux fils du Pélasge Léthos, lui-même fils de Teutamos. » Iliade, II, 840-843.

      Il s’agit là d’un fil intéressant, parmi d’autres, pour comprendre les origines de la pensée des Celtes. Comme je l’ai dit, il ne faut faire l’erreur de croire que Salomon régnait sur une population homogène de religion hébraïque. Quelques tribus dominantes seulement. Quant au fond des populations, que cela soit en Palestine ou au-delà, du côté des Hittites, c’était probablement un ancien fond de croyances sémito-sumériennes. C’est pour cela que j’ai préféré les qualifier de croyances « cananéennes » .

      Quant à la fresque dont je vous ai parlé, je ne l’ai toujours pas retrouvée.


    • Antenor Antenor 12 novembre 2007 12:23

      Cet article du Monde va dans le sens de la localisation de la Guerre de Troie à Issarlik vers -1260 :

      http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-781732,36-944974@51-944078,0.html

      Ce site sur l’archéologie des Alpes du Nord est très instructif et très bien écrit. Dommage que la mise en page gêne parfois la lecture.

      http://bocqueta.club.fr/alp00.htm


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 novembre 2007 14:14

      @ Antenor

      Cet article du monde est très intéressant et demande réflexion.

      D’après la stèle de Mineptah, en 1200, il me semble que les tribus hébraïques n’avaient pas encore, à cette date, la maîtrise du territoire qu’elles auront au temps de Salomon et que par conséquent, elles ne devaient pas encore menacer l’empire hittite et les cités voisines, vassales ou non.

      Une datation de la guerre de Troie vers les années 1260, alors que les rois hittites sont encore puissants, est intéressante.

      Les tribus hébraïques du nord ont-elles joué un rôle dans le conflit ?


    • Antenor Antenor 13 novembre 2007 10:44

      @ Emile sur vos deux commentaires précédents.

      La diffusion de ces noms s’explique très probablement par celle des langues indo-européennes. A mon avis, la culture matérielle qui correspond le mieux à leur arrivée en Europe est celle du Bronze Finale/Champs d’urnes. Or celle-ci débute dès le 14ème siècle et comme vous le soulignez, les Israëlites n’étaient pas en mesure de mener des expéditions coloniales à cette époque ; alors que les Grecs étaient présents en Occident depuis au moins le 17ème siècle. Par contre, la civilisation de Hallstatt née dans un contexte de forte colonisation phénicienne à la fin du 9ème siècle, a très bien pu recevoir des éléments judaïques.

      Concernant la Guerre de Troie, il se peut que l’évènement majeur de l’Iliade ne soit pas tant la chute d’Ilion que la mort de Sarpédon, le souverain lycien. D’après les textes anciens, on devine que les Lukkas étaient les principaux vassaux des Hittites en Anatolie et que bien qu’ils se soient parfois faits la guerre, ils étaient alliés aux batailles décisives comme à Kadesh. Il n’est pas impossible que la mort de Sarpédon ait complètement destabilisé l’Anatolie entrainant la chute des souverains d’Hattussa.

      Dans votre article vous citez les Shekelesh et les Danuna que certains historiens rattachent aux tribus hébraïques, d’autres les font venir de Sagalassos et d’Adana.

      Un autre bon site en anglais détaillant les hypothèses sur chaque peuple. Seule l’identification des Lukkas est à peu près assurée, il semble que la Lycie Homèrique ait été beaucoup plus vaste que le petit royaume de la période classique.

      http://www.courses.psu.edu/cams/cams400w_aek11/www/

      Au sujet de Melkart/Herakles, je pense que c’est au départ une armée grecque (sa première profession est berger) ayant réalisée un certain nombre d’exploits mais qu’une fois devenue mythique, on lui a attribué d’autres exploits réalisés par d’autres. Une sorte de porte-manteaux mythologique. Le texte de référence doit resté celui d’Homère.


    • Emile Mourey Emile Mourey 15 novembre 2007 23:44

      @ Antenor

      Concernant mon article du 27 mars « Monsieur le ministre, où est Bibracte », j’ai émis l’hypothèse de voir dans Mont-Saint-Vincent une colonie cananéenne et dans le linteau de son temple/église une représentation du roi Salomon rendant la justice. Compte tenu du style des sculptures qui ornent les chapiteaux, je ne pense par qu’on puisse parler de style israélite ou hébraïque, mais plutôt de style sémito/sumérien. C’est pour cela que j’ai préféré parler de colonie cananéenne, d’autant plus que s’il est vrai que les scribes de la Bible présente Salomon comme un roi du peuple élu, on peut penser qu’il était plutôt un souverain de « rassemblement » comme on dit aujourd’hui.

      Il ne fait pas doute, selon moi, que la Gaule a attiré des colons qui y ont fondé des colonies, et cela depuis probablement des temps reculés. Il ne fait pas de doute que les événements du Proche-Orient ne sont pas étrangers à cette poussée migratoire. Cette colonisation a été diverse. Cela est d’ailleurs prouvé pour l’histoire la plus récente avec l’implantation de colonies romaines après la défaite arverne de 121 avant J.C., lesquelles avaient été précédées par l’implantation de colonies grecques notamment sur la côte méditerranéenne, lesquelles avaient été probablement précédées par l’implantation de colonies phéniciennes (attestées en Espagne par Strabon).

      En ce qui concerne la guerre de Troie, cela demande réflexion.


    • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2007 11:01

      @ Antenor

      Concernant la guerre de Troie, c’est une bonne idée d’essayer de la comprendre à partir de la mort de Sarpedon. Toute cette mythologie n’est pas qu’invention mais évoque des événements réels. Sarpedon évoque une oligarchie crétoise forcée à l’exil qui s’en va dans la région de Troie y fonder des colonies et un royaume et Minos l’oligarchie restée au pouvoir en Crète. Dans un de mes ouvrages non publié, c’est ainsi que je propose de comprendre la légende du minotaure, l’histoire d’Ariane etc...

      L’explication des origines de la guerre de Troie est évidente. Il s’agit d’un conflit entre une cité-mère et sa colonie ou ses colonies. La belle Hélène est, en réalité, une troupe militaire que Paris ait allé recruter à Sparte, probablement la troupe d’élite du roi Ménélas, ce que celui-ci n’a pas apprécié.

      J’ai pensé, un moment, faire un article sur ce sujet, mais vu les commentaires négatifs où l’on m’accuse chaque fois d’élucubrations chaque fois que je dis que ces héros mythiques sont en réalité des conseils ou des oligarchies, je n’ai pas voulu ouvrir un nouveau front.

      Cordialement


  • Philou017 Philou017 11 novembre 2007 22:20

    Mr mourey Que pensez-vous de la découverte en 2005 par Eilat Mazar de vestiges qui correpondraient au palais du roi David , ce qui infirmerait la théorie de Finkelstein, au moins sur ce sujet précis ?

    J’ai tendance à penser que dans cette région si riche d’histoire ancienne, tous les sites de l’antiquité n’ont pas été découverts.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_David

    http://bible.archeologie.free.fr/palaisdavid.html

    Que pensez vous egalement de la decouverte des manuscrits de la mer morte à Qumrân ? Certains disent que des manuscrits auraient été detruits ou qu’on les ait laissés s’abimer, parce que trop genants pour l’eglise catholique. C’etait l’ecole biblique de jerusalem qui s’etait auto-chargée de la traduction, dans des conditions discutables. Nous serions alors privés d’une source de renseignements tres importante...

    Je me demande si cette censure qui ne date pas de cette affaire pourrait être une explicartion de certaines incoherences relevées dans la bible (l’eglise préfererait des textes plus discutables plutôt que des originaux gênants).


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