vendredi 13 août 2010 - par ZEN

Quand la Chine s’arrêta



- Point d’histoire :
Le jour où la Chine s’est endormie

Le grand bond sur place...ou les chances de l’Angleterre

Un débat qui agite le monde des historiens, relancé par l’étude de K.POMERANZ :

Je l’avoue sans honte, je n’ai pas (encore) lu ce livre, récemment traduit,mais cela ne va pas tarder. Pour ce que j’ai parcouru le concernant , je pense qu’il apporte vraiment du nouveau. La preuve, il sollicite l’intérêt des meilleurs historiens , qui saluent la richesse de ses analyses, tout en n’étant pas tous en accord , du moins totalement, avec ses conclusions. Ma seule ambition est de donner l’envie de s’y plonger, pour y revenir plus tard afin de confronter les points de vue.

On comprend encore assez mal, malgré les études historiques nombreuses, pourquoi la Chine, très en avance sur l’Europe au 18° siècle dans de nombreux domaines, n’ait pas été entraînée dans le sillage du mouvement d’industrialisation qui a caractérisé les nations européennes, notamment l’Angleterre, qui a connu rapidement une révolution exceptionnelle.

-Dans son incontournable Le monde chinois,le grand spécialiste de la Chine Jacques Gernet remet en question certains mythes anciens et encore actuels sur l’histoire complexe et fascinante de la Chine :

« La Chine entre au 18°s dans une ère de prospérité qui est due à un essor agricole, artisanal et commercial sans précédent. Elles devance largement toutes les autres nations pour le volume de ses productions et de ses échanges intérieurs.L’agriculture chinoise atteint son plus haut degré de développement. Par ses techniques,la diversité des espèces cultivées, ses rendements, elle apparaît comme la plus savante et la plus évoluée de l’histoire avant l’apparition de l’agronomie moderne...Par comparaison, l’agriculture de nombreuses régions d’Europe de la même époque peut paraître singulièrement arriérée. Le paysan chinois de l’ère Yongzheng et de la première moitié de l’ère Qianlong est, d’une façon générale, bien mieux nourri et plus à son aise que son homologue français du règne de Louis 15. Il est aussi généralement plus instruit...Cet essor si remarquable de l’agriculture chinoise au 18°s. , stimulé d’ailleurs par l’essor concomitant de la production artisanale et des trafics commerciaux, invite à réviser certains jugements d’aujourd’hui...  »(p 237 sq -ed Agora)

-Il décrit l’extraordinaire développement de la Chine à cette époque, notamment le développement exceptionnel d’une industrie efficace (les cotonnades de Songjiang emploient en permanence 200000 ouvriers, par exemple, aux hauts fourneaux de Hhei travaillent 2000 à 3000personnes). La Chine commerce avec le monde entier.. Le développement démographique est spectaculaire, un service public efficace est en place...Déjà, dit D.Donatien, "Au XIe siècle, la Chine produit environ 120 000 tonnes de fonte de fer, la Grande-Bretagne 70 000 tonnes à la fin du XVIIIe. Le monde doit presque tout à la Chine sur le plan de l’innovation technique, mais aussi au plan des conceptions modernes de l’Etat : les concours de recrutement de fonctionnaires implantant un service de l’Etat centralisé, accompli par des individus révocables et non par des féodaux héréditaires.C’est en élargissant sa sphère de domination vers le sud du Yangzi, au Guangdong, puis au Vietnam que la Chine se dota d’une marine et que les échanges maritimes crûrent en volume. Les expéditions conduisirent à la domination des pays maritimes de la région de Canton, jusqu’à la région de Hué et Da-Nang..."

Comment expliquer alors le fait que la Chine n’ait pas naturellement suivi le modèle européen et notamment la révolution industrielle anglaise dès la fin du 18°siècle, dont le moteur essentiel fut l’exploitation du charbon et le règne de la machine à vapeur, force productive de premier plan, qui a entraîné les conséquences en chaîne que l’on sait ?

Gernet, comme d’autres, pointe l’excès de centralisation, l’Etat vivant au dessus de ses moyens, la corruption, les guerres lointaines, l’assoupissement lié à l’euphorie du développement, un certain essoufflement d’une économie prospère mais routinière , l’insuffisance progressive des terres liée à la croissance démographique, etc...

Mais cette interprétation traditionnelle est aujourd’hui discutée, approfondie et remaniée...

-Pomeranz, dans son livre récemment traduit en français,remet en cause l’européocentrisme qui a prévalu dans l’explication du « décrochage » de la Chine par rapport à certains pays d’Europe. L’avance industrielle de l’Angleterre ne serait qu’une question de chance, pas de supériorité culturelle.

« Certaines régions d’Asie et d’Europe avaient atteint, à la fin du XVIIIe siècle, un niveau de développement comparable. Comment expliquer alors la distance qui sépara les deux espaces par la suite, et pourquoi la révolution industrielle eut-elle lieu en Grande-Bretagne plutôt qu’en Chine ? Par une sorte de hasard écologique et conjoncturel, répond Pomeranz : la disponibilité des ressources en charbon et l’exploitation du Nouveau Monde sont les deux principaux phénomènes à l’origine de cette « grande divergence ». ...C’est en partant du constat d’un « fossé injustifié entre nos façons de qualifier des phénomènes qui, aux deux extrémités de l’Eurasie, étaient de même nature » que Pomeranz entreprend de démontrer les similitudes et les points de convergence entre certaines « régions-centres » de l’Ancien Monde au XVIIIe siècle. Le delta du Yangzi en Chine, la plaine du Kantô au Japon, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Gujarat en Inde présentaient des « ressemblances étonnantes », en termes démographiques par exemple. La consommation de produits de luxe était « au moins aussi répandue parmi les diverses classes de Chinois et de Japonais que parmi les Européens ». La Chine importait toutes sortes de produits exotiques, perles d’Asie, lorgnons venus d’Occident et fourrures de Russie. En outre, l’Europe semblait moins efficace dans certains domaines considérés traditionnellement comme les facteurs du dynamisme économique, tels l’organisation des marchés et la division du travail. Ces différentes régions avaient donc atteint, à la fin du XVIIIe siècle, des limites comparables : elles étaient toutes « en marche vers un commun cul-de-sac « proto-industriel » où la production (…) parvenait tout juste à devancer la croissance démographique « .Dès lors, pourquoi l’Europe fut-elle le berceau de la révolution industrielle et pas la Chine ? D’abord, selon Pomeranz, la « chance » de la Grande-Bretagne fut de disposer d’importants gisements de charbon à proximité des lieux de l’activité économique, quand les ressources chinoises étaient éloignées des grandes régions de production. Au XIXe siècle, le combustible fossile joua donc le rôle de « substitut de la terre », au moment où on ne parvenait plus à accroître ses rendements. La seconde cause est à chercher dans l’exploitation de l’Amérique coloniale, riche de matières premières, et sans population pour les consommer. Selon lui, la croissance ne fut donc pas seulement endogène, mais rendue possible par des ressources extérieures. Enfin, insiste Pomeranz, ce n’est pas avant le milieu du XIXe siècle que l’Europe « devint cette monstruosité cousue d’or  ».

La divergence fut donc tardive.

Que penser de cette interprétation audacieuse, qui en a séduit beaucoup ? Tous les historiens ne partagent pas , ou pas tout à fait ce point de vue novateur , tout en reconnaissant la richesse des analyses.

"...Ce livre constitue l’un des premiers ouvrages de référence de la global history (histoire globale ou mondiale), programme de recherche séduisant mais dont la mise en oeuvre n’est pas toujours aisée. Pomeranz montre tout l’intérêt de dépasser les cadres nationaux pour mener à bien le travail comparatiste, en choisissant d’étudier des « régions-centres ». Cette optique transnationale invite à considérer un monde décloisonné et une histoire décentrée, qui ne fait ni de l’Europe ni de la Chine le coeur des processus historiques. C’est en abordant une pluralité d’espaces que l’historien met en perspective des réalités jusqu’alors déconnectées. __En refusant de postuler la supériorité des valeurs européennes, et en particulier une « opposition théorique entre souverains tempérés (d’Occident) et absolus (d’Orient) », Pomeranz n’écarte pas pour autant les explications culturelles ou politiques. Mais il balaie définitivement le grand roman d’un Occident éclairé contre le reste du monde obscurantiste et inadapté à la modernité. La thèse, nécessairement simplifiée ici, est d’une infinie richesse, et envisage le processus historique et économique dans toute sa complexité. __Rarement un ouvrage aura provoqué autant d’engouement, y compris chez ceux qui en ont critiqué certains aspects. Depuis sa publication, il y a dix ans, il n’a cessé d’alimenter, à l’échelle de la planète, les échanges intellectuels des historiens et des économistes. Espérons que cette traduction lancera à présent la discussion dans le monde francophone, resté jusqu’alors en marge d’un débat pourtant essentiel. A tous ceux qui regrettent parfois l’incapacité des historiens, de nos jours, à se mesurer à de « grandes questions », voilà en tout cas une oeuvre qui devrait donner une immense satisfaction." (Claire Judde de Larivière)

 



28 réactions


  • brieli67 13 août 2010 10:22

     la global history (histoire globale ou mondiale), programme de recherche séduisant (sic) 

    on n’enseigne l’Histoire aux USA que sous cette forme depuis 3o ans.

    COLRE pour ne pas la nommer cette assidue du Bararats est une adepte de ces trouvailles historiciennes. Enfin Reader’s Digest peut se justifier....

    La riflette c’est INTERDIT !
    un marché ? 


    • ZEN ZEN 13 août 2010 12:29

      Bri
      Il faut suivre... smiley
      Nein, kein Schnaps am Morgen !

      global history
      , oui, sans doute la plus passionnante, mais la plus risquée, analogue à l’Ecole des Annales en France( Braudel, Labrousse, etc...)
      Mais il y aussi une école plus traditionnelle de grande qualité (Paxton...)

      (Aparté:Que viennent faire ici les brimbelles ? Reader’s Digest= une propagande us pendant la guerre froide...)


  • alberto alberto 13 août 2010 10:41

    Salut, Zen

    Merci pour l’info : j’irai voir ce livre.

    Ayant fréquenté professionnellement ce pays, je me suis parfois interrogé sur les raisons du décrochage technologique et économique de la Chine à partir du 18 ème siècle.

    Empire égocentrique refermé sur lui-même ? Orgueil de supériorité ? Rivalités intestines dévastatrices ? Élites démobilisées ?

    Sans doute un peu tout ça : mais le bouquin de ce spécialiste devrait apporter quelques lumières.

    Bien à toi.


  • ZEN ZEN 13 août 2010 12:32

    Salut Alberto !
    Les causes culturelles ne sont pas exclues par l’auteur, mais ne lui semblent pas prioritaires
    C’est tout le problème.
    Cordialement


  • Hieronymus Hieronymus 13 août 2010 16:35

    Zen
    cet isolement et passivite de la Chine me semble plus ancien
    des la fin du Moyen Age les chinois maitrisent les memes moyens militaires que les europeens mais sans curieusement decider d’en faire usage
    au XVII siecle les Russes s’emparent progressivement de toute la Siberie en ne rencontrant qu’une resistance tres faible de tribus locales et sans qu’a aucun moment les chinois ne semblent s’inquieter de cette gigantesque expansion ?
    comment ont ils pu laisser passer cela ?
    la Siberie c’est la bordure nord de la Mongolie, ce qui serait l’Hinterland naturel de la Chine ?
    cette absence de reactivite historique chinoise me semble davantage etre qq chose de culturel, comme correspondant a un modele philosophique different ..


    • Rudolph 13 août 2010 16:50

      Oui, ce n’est peut-être d’ailleurs pas un hasard si ce sont les européens qui se sont emparés de l’Amérique quand on constate qu’ils n’ont même pas été foutu de s’emparer de la Sibérie à leurs portes ...

      Peut-être ne sont-ils pas aussi expansionnistes qu’on le croit.
      C’est marrant qu’ils aient préféré s’étendre au Tibet plutôt qu’en Sibérie. Mais leur pôle d’attraction culturel devait être principalement l’Inde (quand on voit comme l’hindouisme a nourri le bouddhisme) donc ils sont plutôt allés chercher le contact avec cette civilisation là. Ils ont dû être bien surpris de voir débarquer les blancs (russes) par le nord !


    • Rudolph 13 août 2010 16:53

      D’ailleurs, les Mongols ont dû longtemps leur bloquer l’accès vers le nord. Jusqu’à l’arrivée des Anglais d’ailleurs, puisque le Grand Moghol dirigeait l’Inde à cette époque. Enfin bon, j’ai une représentation confuse de l’époque.
       
      Donc non, la Sibérie n’était pas destinée à être l’Hinterland naturel de la Chine je dirais.


    • Hieronymus Hieronymus 14 août 2010 17:33

      bon ben le Zen, c’est pas encore ce coup la
      qu’il va arreter de me tirer la tronche ..
      c’est pas cool, pas zen non plus
      pas grave, y a Rudolph smiley


    • Arunah Arunah 15 août 2010 22:49

      Bonjour Hieronymus !

      Si les Russes n’ont rencontré qu’une faible résistance en Sibérie, c’est qu’il se sont d’abord présentés en marchands de fourrures pour commercer ( les missionnaires, les soldats et administrateurs ne sont arrivés que plus tard ), que la zone était très peu peuplée et que les Russes avaient un argument imparable... ils possédaient des bâtons de feu... les tribus locales, elles utilisaient des arcs et des flèches... y a pas photo... 
      Cela étant, la conquête n’a pas été pour autant une partie de plaisir... climat éprouvant, nourriture rare, distances énormes... et tout de même quelques tribus rétives à l’évangélisation...

      Et les Chinois, toujours très sino-centrés et dédaigneux du reste du monde puisqu’ils étaient les meilleurs n’accordaient aucun intérêt à tous ces Barbares... Il y a bien eu quelques tentatives de conquêtes maritimes mais tout cela a très vite tourné court...
      L’agitation de ces insectes barbares ne pouvaient en aucun cas concerner l’Empire du Milieu... Error fatal !



    • ZEN ZEN 16 août 2010 08:12

      Bonjour Arunah, Rudolf et Hiéro
      J’ai dû m’absenter souvent
      Merci pour votre éclairage sur cet aspect de la Chine et son isolationnisme
      Il est vrai que le sinocentrisme a joué un rôle culturel majeur, mais peut-être pas dans la période de haut développement économique que décrit Pomeranz, où les échanges étaient multiples avec le reste du monde connu.
      J’aimerais avoir l’avis d’un sinologue sur cette période pour mieux comprendre le paradoxe d"une Chine qui a manqué de chance historique.Même si elle avait été tentée par la Sibérie, elle n’aurait pas pu dégager les ressources comparables à celles que l’Angleterre et les autres grandes puissances ont pu obtenir par la colonisation des contrées riches en matières premières et suffisamment peuplées pour exporter leurs surplus, ce qui favorisera le développement de l’industrie, par le capital accumulé et la disponibilité de main d’oeuvre locale...
       Gernet ne semble pas avoir relevé le problème. C’est la tèse de Pomeranz
      Comme je le formulais :Comment expliquer alors le fait que la Chine n’ait pas naturellement suivi le modèle européen et notamment la révolution industrielle anglaise dès la fin du 18°siècle, dont le moteur essentiel fut l’exploitation du charbon et le règne de la machine à vapeur, force productive de premier plan, qui a entraîné les conséquences en chaîne que l’on sait ?
      Les facteurs culturels, utiles à prendre en compte, me semblent insuffisants.


    • vilistia 16 août 2010 10:03

      La conquète de la Sibérie fut entreprise par une famille de paysans, les Stroganov et le cosaque Ermark en 1558 juste après la reddition des Tatars à Kazan en 1552. C’est la région de Kama qui fut le point d’ancrage pour conquérir la La conquète de la Sibérie fut entreprise par une famille de paysans, les Stroganov et le cosaque Ermark en 1558 juste après la reddition des Tatars à Kazan en 1552 ; mais pour l’obtenir, il fallut se battre contre les Khans de Sibérie...
      Partie difficile pour les Stroganov qui firent appel à Ermark et ses cosaques. La Russie s’implanta progressivement aux abords de la Chine, Kamtchakka. On connait trop le fleuve Amour à ce sujet.....Il y eut un traité en 1689 russo- chinois pour mettre fin à la tentative de la Chine pour accéder à la Sibérie à l’initiative de jésuites, comme intermédiaires.

      Il fallut aussi s’entendre avec les trois émirats d’Asie Centrale : Boukhara, Khiva, Koland qui touchaient la Perse, Afghanistan, l’Inde et la Chine.

      on oublie trop souvent que l’Angleterre passait par une route commerciale en Russie des Pays baltes pour se rendre en Chine et Inde.
      Ce fut d’ailleurs la cause de rupture de l’accord de Tilsit et du fameux blocus continental....
      La Russie dans son élan alla en Alaska même en Californie pour s’y installer peu longtemps en construisant un Fort « Le Fort Ross » qui devint San Fransisco. Il repartirent car plus d’argent dans les caisses de la Russie et revendirent aux américains l’Alaska...

      Quant à la dénomination de certains peuples de « Barbares » me fait rire....Encore des ragots de garçon de café.....


    • vilistia 16 août 2010 10:39

      On peut y préciser que les fameux émirats maintenant les pays d’Asie Centrale furent jusqu’à la révolution de 1917 des protectorats russes et par la suite annexés par l’URSS.

      Ces émirats ont vraiment empêché l’accès de la Chine à la Sibérie......Les petits vilains !


    • Rudolph 16 août 2010 10:41

      pour ma part je suis bien intéressé par la lecture de ce livre donc je pense que l’article a fait mouche malgré mes commentaires légers


    • brieli67 16 août 2010 10:51

      aH que le monde est cruel !

      ni Marcel, ni Professeur mais Zen va faire la une du Bararats dans quelques jours à la rentrée !!
      pris la main dans le sac pour story-telling !
      Faire causette d’un ouvrage qu’il n’a pas lu !
      ça rappelle d’autres « agents ago-cybox
      Bravo ! mes sincères.....

      L’enseignement d’ Histoire classique »prétend « 
      1) la France a envoyé des jésuites formés au mandarin en Chine qui ont participé à la vie » universitaire"
      2) l’Angleterre a mis en place tout un réseau d’Alcool ( comme
      avec les Indiens d’Amérique) et d’opium. La consommation des dérivés du pavot avant leur prise en mains était plus que négligeable.
      Le vainqueur est ???

      Une colonisation ratée
      mais les £££ et $$$ sont quand même là

      NB : le cas Müller interesting, very very....
      story-telling et la responsabilité noyée dans le colonialisme/mondialisation de la World Global History.

      Publié par chez nous : DESHIMA au moins aussi distrayant que la machine à vapeur et la fée électricité en Chine.


    • ZEN ZEN 16 août 2010 11:59

      Bri
      qui ne lit pas...

      "Je l’avoue sans honte, je n’ai pas (encore) lu ce livre, récemment traduit,mais cela ne va pas tarder. Pour ce que j’ai parcouru le concernant , je pense qu’il apporte vraiment du nouveau. La preuve, il sollicite l’intérêt des meilleurs historiens , qui saluent la richesse de ses analyses, tout en n’étant pas tous en accord , du moins totalement, avec ses conclusions. Ma seule ambition est de donner l’envie de s’y plonger, pour y revenir plus tard afin de confronter les points de vue..."

      L’opium, c’était après...

      Gewürz !

      Encore une mirabelle ?


    • brieli67 16 août 2010 13:05

      Es langt !


      De tes assertions ethyl ok ?
      Même niveau que les petit gars autour de la Triplette de Mon_Pet et Don Pastèque du Poitou !!

      reconnait qd même que c’est pas fute fute de présenter un livre qui n’est pas encore en gondole. 

      Une compagnie anglaise créée en 1600, la Compagnie des Indes Orientales, réussit à survivre à diverses crises grâce à l’instauration, en 1773, d’un monopole officiel sur la production d’opium. Elle intensifie le commerce de cette drogue avec la Chine. En soixante ans (1770-1830), la vente de ce produit passe de 1,3 tonnes à 1275 tonnes par année ; cela représente les 2/3 des recettes indiennes de la compagnie et, pour l’Angleterre, le 1/7 des revenus totaux en provenance des Indes.

      jésuites en chine


      Pour l’après : evidemment



  • Tiberius Tiberius 13 août 2010 23:38

    Aucune civilisation n’a jamais dû sa richesse et sa réussite au hasard. 

    Ces Occidentaux qui se demandent pourquoi la révolution industrielle a eu lieu en Europe plutôt qu’en Chine et qui envisagent bêtement que cela ait pu finalement ne tenir qu’au hasard, sont manifestement dans l’ignorance de ce à quoi leurs pays doivent aujourd’hui encore leur richesse.

    Et ça, c’est du plus mauvais augure pour eux (et l’avenir de leurs enfants).

    Je ne vois donc rien d’intéressant à ce livre, sinon peut-être de fournir une énième preuve de la décadence occidentale.


  • ZEN ZEN 14 août 2010 07:53

    Tiberius
    Vous faites un magnifique contre-sens sur ce qui fait la spécificité de l’étude de Pomeranz, dont le livre sorti depuis 10 ans , mais récemment traduit en français, est à mille lieues de ce que vous croyez y lire.
    Une étude historique comme celle-là n’est porteuse d’aucun jugement de valeur, ni d’aucune philosophie globale. Ce n’est pas Toynbee...
    Lisez-le, vous verrez...


    • Tiberius Tiberius 14 août 2010 11:36

      NON, aucun contre-sens !

      Ce ne sont pas les conclusions du livres qui m’inspirent ce jugement (je ne les connais pas), ce sont ses prémisses. Celui qui peut trouver étrange que la révolution industrielle se soit produite en Europe plutôt qu’en Chine, ignore de toute évidence à quoi il doit de vivre dans un pays riche. Ce qui fait de son ouvrage et de ses interrogations une preuve de la décadence occidentale

      C’est cette ignorance INVRAISEMBLABLE qui conduit aujourd’hui certains à prôner la décroissance, sans même réaliser qu’ils détruiraient ainsi cette originalité à laquelle l’Europe doit son succès. Car avant que l’Occident n’impose son modèle capitaliste, une société ne pouvait se développer qu’aux dépens des autres. Un empire conquérant ne pouvait croître qu’en réduisant l’espace vital ou économique d’un autre.

      Et puis est apparu en Occident cette idée révolutionnaire que l’on pouvait conquérir à l’infini de nouveaux marchés en inventant à l’infini de nouvelles marchandises. Dans un monde aux limites finies, l’Occident pouvait alors rêver d’une croissance infinie. Et c’est comme cela que sont nées les trains, les voitures, les avions, les téléphones, les radios, les ordinateurs : Ils sont les fruits de cette conquête incessante de nouveaux marchés, le résultat d’une croissance qui ne s’impose d’autres limites que celle de l’imagination humaine. Car dans ce système la science est au service de la conquête économique. Même la quête de nouvelles énergies prétend obéir à cette règle. Cette révolution du capitalisme en Occident a ramené le capitalisme chinois dans la préhistoire.

      Mais aujourd’hui les Occidentaux ne savent même plus cela. Ils sont comme les lointains savants Egyptiens qui à la fin de leur empire regardaient ébahis les pyramides sans comprendre comment leurs ancêtres avaient pu les bâtir.

      Mais les Chinois, eux, savent aujourd’hui pertinemment ce qui a fait le succès de l’Occident et ils avancent au pas de charge. Ils conquièrent de nouveaux marchés à mesure que l’Occident décline. Ils progressent plus vite que nous, ce n’est pas un rééquilibrage comme on le dit, c’est un déclin.


  • ZEN ZEN 14 août 2010 17:00

    Hors-sujet
    Achetez le livre


  • Tiberius Tiberius 14 août 2010 20:12

    Votre réponse me contrarie car je réalise tout à coup combien j’ai été stupide de tenir un tel discours à un individu qui vante un livre qu’il n’a pas lu...


  • ZEN ZEN 14 août 2010 20:18

    J’ai annoncé la couleur clairement (puisque le livre vient seulement d’être traduit (relisez le début de l’article), et j’ai donné des liens assez nombreux et explicites, pour que vous puissiez vous former un avis assez informé sur le coeur du sujet...qui manifestement vous a échappé


    • Tiberius Tiberius 15 août 2010 00:07

      Oh ce que vous êtes lourd !

      Quand je vous dis me sentir stupide de vous avoir adressé ce discours, à vous qui êtes capable de vanter un livre dont vous ne connaissez que le sujet, vous devez comprendre que je m’en veux de n’avoir pas deviné plus rapidement que je m’adressais à un sot. Car il faut être indéniablement sot pour recommander un ouvrage que l’on a pas lu.

      Et c’est d’ailleurs pourquoi je m’entête à vous dire que je ne juge pas le livre, j’explique simplement pourquoi son sujet ne m’intéresse pas.


  • ZEN ZEN 15 août 2010 08:31

    son sujet ne m’intéresse pas.

    Lourd et demi !
    Qu’êtes venu faire alors dans cette galère ?
    J’ai commencé la lecture du livre sur la base des études livrées en liens
    J’y reviendrai, comme promis plus haut. C’était juste une invitation
    Et si vous lisiez tout l’article et tous les liens avant de répondre...à côté ?


  • samir 16 août 2010 10:45

    Une reponse comme ca au hasard :

    le systeme bancaire occidental a peut etre fait la differrence ----> capacité d’investissement et donc de se projeter dans l’avenir plus grande


  • brieli67 16 août 2010 14:16

    à compléter par le Professeur



    et voir discussions :
    For the baseline comparison is very useful : David S. Landes : « Why Europe and the West ? Why Not China ? », Journal of Economic Perspectives, Volume 20, Number 2, Spring 2006,


  • ZEN ZEN 16 août 2010 15:02

    Le Foreign Office ?
    Very interesting ! Merci !
    On comprend pourquoi...


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