mercredi 10 juillet 2013 - par C’est Nabum

Mon aventure estivale

L'Avale-Loire.

Le Bonimenteur se donne en spectacle.

Après bien des hésitations, tergiversations, renoncements et contre-pieds, je prends enfin la Loire en ce mardi matin à bord d'une embarcation de fortune (ou d'infortune de rivière). Un Kayak que m'a gentiment prêté un vieux camarade de classe, natif de Sologne et ligérien de cœur. Mon barda chargé, je vais me lancer dans ma grande « avalaison » comme disent les spécialistes du lexique marinier. Je me contenterai d'aller au fil du courant, à la rencontre des riverains qui me feront l'offrande d'un signe amical.

J'abandonne donc l'idée de la grande plate de Loire. Trop lourde, trop dangereuse pour un homme seul et malhabile. La mésaventure du bec d'Allier m'a remis les idées en place. La raison exige la prudence. Un Kayak peut se mouvoir seul et c'est nécessaire, quand sur la route se dressent des obstacles impropres à la navigation. Nous en reparlerons le moment venu.

Je me laisse porter par les flots qui se dirigent vers le Ponant. La Loire se fera plus accorte au fil de ce parcours qui a eu l'honneur d'être inscrit au Patrimoine immatériel de l'Humanité, au titre des paysages. Je vais y apporter ma modeste touche culturelle en débitant à ceux qui le souhaitent des contes à dormir debout, des fables à se réveiller dans l'eau !

En dépit des mille et une recommandations, j'embarque sans téléphone portable, ce désormais indispensable outil de la sécurité tarifée, ce Sésame de l'humain moderne. Pour me joindre, il faudra en passer par la toile, toute aussi technologique mais beaucoup plus silencieuse. Quitte à naviguer, autant doubler les plaisirs et m'offrir la Loire et la grande vague mondiale.

La grande confrérie des gens de Loire, des mariniers naviguant sur icelle et des amis des « Liger clubs » pourront suivre ce périple en lisant mes billets et répondre aux avis de passage envoyés sur Facebook. À chaque étape, j'espère un accueil chaleureux en échange de quelques récits épiques, d'aventures fabuleuses et de menteries à demi vraies à moins que ce ne soient des vérités pas tout à fait fausses..

Le touriste fluvial se transformant alors en Bonimenteur pour partager quelques histoires de son cru et quelques crus entrés dans le patrimoine ligérien. Il est toujours possible de joindre le futile au buvable à moins que ce ne soit l'utile à l'agréable. J'avoue ne pas savoir faire la différence tant je vais traverser des coteaux prestigieux, des appellations de régime controversé.

Je planterai ma tente dans les terrains de camping qui longent notre rivière et proposerai alors de prolonger la soirée par quelques contes du même tonneau. C'est du moins mon espoir, même s'il n'est pas facile de se présenter ainsi sans être annoncé à grand renfort d'affiches et de dépliants. Je suis un démarcheur de Loire qu'on risque souvent d'éconduire. C'est le risque que j'aime encourir pour mesurer la capacité de spontanéité des professionnels du tourisme.

C'est du moins l'espoir insensé qui est mien. Il se peut parfaitement que je me retrouve seul dans mon coin ou bien pire, attaché en haut d'un arbre et bâillonné. Tout ceci n'est pas très grave, c'est le risque du métier. Quoi qu'il advienne, chaque péripétie, bonne ou mauvaise, alimentera la chronique quotidienne que je dois à ceux qui me feront l'honneur de me suivre au fil de l'eau.

Je sais la prétention à agir ainsi. N'ayez crainte, tout ceci n'est que farce et auto-dérision. Un peu d'ironie dans ce monde si triste, un brin de folie dérisoire. C'est ainsi que j'aime à me mettre en Loire et non en scène, une manière de me jeter à l'eau pour alimenter ce rendez-vous quotidien. Je sais que pour quelques personnes, ce lien constituera une petite fenêtre estivale, une aventure par procuration. Que les autres acceptent de ne pas me trouver vaniteux et prétentieux.

Alors, bonnes vacances à tous ! Que ceux qui se trouvent sur la rive n'oublient pas de me faire un signe de la main. Je ne sais si je pourrai leur répondre, ma légendaire épicondylite que les mauvaises langues attribuent à un tout autre geste, c'est vous dire si les gens sont mesquins, me handicape lourdement et l'usage excessif de la pagaie n'arrangera sans doute rien !

À bientôt sur la rive ou sur le net et que vos vacances soient belles !

Navigateurement vôtre.

L’Avale-Loire : le programme théorique si tout va bien

Réservez-moi un bon accueil et n’hésitez pas à réclamer une halte ou (et) quelques histoires

 

Mardi 9 juillet

Départ Sully sur Loire quai des mariniers

Arrivée à Jargeau

 

Mercredi 10 juillet

Jargeau - Orléans

 

Jeudi 11 juillet

Orléans - Beaugency

 

Vendredi 12 juillet

Beaugency - Blois

 

Samedi 13 juillet

Blois - Chaumont sur Loire

 

Dimanche 14 juillet

Chaumont - Amboise

 

Lundi 15 juillet

Amboise - Tours

 

Mardi 16 juillet

Tours - Langeais

 

Mercredi 17 juillet

Langeais - Chouzé

 

Jeudi 18 juillet

Chouzé - Saumur

 

Vendredi 19 juillet

Saumur - Le Thoureil

 

Samedi 20 juillet

Le Thoureil - Pont de Cé

 

Dimanche 21 juillet

Le Thouriel - La Possonnière

 

Lundi 22 juillet

La Possonnière - Montjéan

 

Mardi 23 juillet

Montjéan - Saint Florent le Vieil

 

Mercredi 24 juillet

Saint Florent - Mauves sur Loire

 



11 réactions


  • Vipère Vipère 10 juillet 2013 11:58

    Bonjour l’aventurier

     

    Vous voilà parti canoter, quelle aventure !

    La probabilité que vous rencontriez un ours dangereux, des crocodiles, un loup est quasi nulle, vous n’êtes pas en milieu hostile.

    Un long fleuve tranquille, j’espère. smiley

     Sans remous, ni de rencontre de bipèdes irracibles, voilà tout ce que je vous souhaite.

    Si vous campez, un auteur Patrice DEMI a mis dans un article récent, toutes les recommandations utiles.

     


  • Vipère Vipère 10 juillet 2013 12:03

    En fait, les véritables risques que l’on prend parfois, par manque de prudence, sont lors de voyage à l’étranger.

    Le guide du routard indique aux voyages les différents pièges qui menacent les touristes, peu avertis.

    Bref, ne passez pas « de l’autre côté de la rive » !


  • Vipère Vipère 10 juillet 2013 12:08

    Rétrospectivement, si c’était à refaire, je ne prendrais plus d’auto-stopeurs, comme je l’ai fait lors d’un voyage en Turquie, durant lequel j’ai loué sur place une bagnole, ni dormir chez des turcs que je ne connaissais ni d’Eve, ni d’Adam.

    D’accord, je ne voyageais pas seule, mais la prudence aurait requis que je ne fasse rien de tout ce que j’ai évoqué ! smiley


  • Vipère Vipère 10 juillet 2013 12:09

     aux voyageurs (of course)

     


  • Shawford42 10 juillet 2013 13:31

    Vivement votre récit bout en train de Bou, et votre jargon de Jargeau pour commencer.


    Et diantre : vous avez donc le geste qui sauvera la viticulture française : bravo smiley

  • Prudence Gayant Prudence Gayant 10 juillet 2013 15:05

    Avez-vous pensé à mettre une planche à lessiver dans votre sac à dos ? Sinon le même jean pendant 3 semaines aura lui aussi beaucoup à raconter.
    Récit d’un jean embarqué à l’insu de son plein gré, quelle belle histoire de rentrée scolaire, comme celle qu’il fallait raconter à chaque rentrée comme devoir de « rédaction ».
    Bonne virée sur la Loire. Espérons que le soleil ne soit pas trop cuisant.


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 10 juillet 2013 19:42

    Un kayak ...pfff ....rien ne vaut une pirogue à balancier ,ou l’on peut tendre un filet ,qui sert à transporter bagages et sert de matelas pour dormir à la belle ... smiley
    Bonne bourre Nabum ,à vous lire .


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