lundi 18 avril 2016 - par C’est Nabum

Suivez le guide 1

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Des dames du Tarn et Garonne

Partie 1

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N’étant pas ambassadeur, je me suis contenté de faire le guide ligérien, gracieusement, pour des dames du Tarn-et-Garonne. Elles voulaient découvrir la Loire, celle d’ici, celle de ce curieux personnage qui était venu raconter sa rivière à des gens de la Garonne. Elles avaient été touchées par sa passion ; elles voulaient comprendre cette fièvre qui est souvent celle des amoureux de la dame Liger. Elles désiraient s’imprégner de ce décor que ne cessent de chanter les poètes, les romanciers, les photographes, les artistes de cette lointaine rivière septentrionale.

J’avais délicate mission d’autant que les dames avaient l’accent qui roule. Il me fallait leur faire sentir l’âme d’une rivière, le cœur d’un pays qui a toujours battu au fil des aventures et des folies de la Loire. Comment transmettre l’émotion et la tradition, l’histoire et les légendes, la magie et le mystère ? La partie n’était pas gagnée d’avance.

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La Loire s’est montrée compatissante : elle s’est parée de ses couleurs de majesté. Un ciel bleu, chargé de nuages tourmentés, de ceux qui donnent à notre paysage sa puissance et sa grandeur. Un temps à se laisser porter par la douceur de vivre, celle qui n’est jamais aussi sensible que lorsqu’on se laisser aller à voyager en Loire angevine. Mais nous jouissons aussi, dans notre Val d’Or, de ces instants extraordinaires, de ce sentiment de quiétude et d’exaltation.

La Loire c’est une invitation à la contemplation, c’est un voyage dans l’histoire de France, c’est un parcours qui fut l'axe vital et commercial du Royaume, c’est un mode de vie qui a construit une culture et façonné un territoire. La Loire c’est, encore et surtout, ma passion et ma raison de vivre. Tout cela, je voulais le faire comprendre à mes visiteuses au travers de visites, de rencontres et de quelques histoires de mon cru.

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Ainsi fut fait ; même au-delà de mes espérances. Le port de Mantelot nous a permis d'imaginer la rudesse de ce que fut la marine de Loire, ses dangers, ses heures de gloire. En ce lieu qui ne se dévoile qu’au travers du récit qu’il en faut faire, on ne peut qu’être admiratif pour les hommes qui osaient affronter le courant, se lancer dans une traversée folle avec des bateaux de canal, pas du tout faits pour les flots tumultueux d’une rivière toujours imprévisible. Je regrette qu'il y manque un effort d’explication pour faire apprécier pleinement aux touriste la force symbolique de ce site.

Briare nous a enchantés. Le pont-canal et la balade avec la Capitaine, certes, mais aussi ce musée magnifique dont je devrais un jour chanter les mérites tant il m’a enthousiasmé. Le port de plaisance prend toujours plus d’importance : cet endroit devient une plaque incontournable du tourisme fluvial et je vous invite tous à vous y rendre. Vous aurez dans le même instant les charmes de la rivière avec les joie de la navigation et le sentiment de dépaysement qu’apportent tous les ports et les variations de dame Liger.

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Gien nous a permis de mettre les petits plats dans la grande tradition de la faïence. Le musée est à visiter, c’est indiscutable. Je regrette un peu la réception franchement sèche et l’impossibilité d’avoir pu obtenir une visite guidée. Les prix appliqués en cet endroit m’ont permis de comprendre que cette maison n’est pas destinée à des gens simples. Comme le luxe n’est pas dans mon logiciel, même si le travail accompli y est remarquable, je suis sorti de l’endroit en me demandant si j’avais bien fait d’y inviter les dames du musée de la faïence d’Auvillar : un musée bien plus authentique et simple que celui-ci !

Sully fut notre port d’attache. J’y ai retrouvé mon enfance avec une émotion non feinte et j'ai même passé la nuit dans la rue de ma naissance. En effet, l'hôtel Henry IV nous reçut comme des rois avec une gentillesse et une disponibilité rares. Ce fut la vie de château, avec le tour de la forteresse, de ses douves et de la petite ville lovée contre la citadelle du Baron. J’avais tant à raconter en cette cité que j’ai craint de fatiguer mes visiteuses. Je ne me lassais pas de faire le tour de la ville suivant le rituel qui était le mien quand j’étais enfant.

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La Loire, ce fut encore Bouteille et son paysage majestueux, le moulin de ma première fable, la croix Tibi, les bîmes et les récits de pêche de Maurice Genevoix. Se promener en bord de rivière, c’est sans cesse convoquer les poètes et les écrivains qui l’ont chantée. Je n’eus de cesse que de m’incliner devant Ronsard, Max Jacob, Rabelais, Du Bellay , Charles d’Orléans et autres. Mes petits contes s’invitant maladroitement à côtés de ces géants. Je pris pourtant plaisir à dire mes pauvres vers, mes petites chansons qui résonnent si bien dans ce décor féerique.

 

À suivrement vôtre.

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