mardi 14 juillet 2020 - par C’est Nabum

Sully-sur-Loire

Suivez le guide

 

 

C'est un village lové au creux de ce Fleuve impétueux que j'ai toujours chéri. Un Château fort qui s'est paré de la délicatesse d'une renaissance discrète, célèbre la Loire en s'en protégeant par des douves paisibles. Un pont qui ne fut pas le mien, remplace son prédécesseur, suspendu au- dessus de l'eau jusqu'à un jour de trop grand gel !

La belle demeure de Maximilien, le Duc de ces lieux, héberge chaque année un festival de musique prisé du mélomane. Le lundi, le canton se presse sur les foirails pour un marché foisonnant, grand Capharnaüm de tissus, de bibelots et de nourritures variées. Rien n'empêcherait les gens du Sullias de se rendre à ce rendez-vous inscrit dans les gènes locaux.

Le village est devenu petite ville, il a grandi autour de cet ovale enserré par ces boulevards et sa grande rue commerçante. Le Château et son parc constituèrent l'échappée sage des autochtones en mal de sortie. La Loire se réservait les plus aventureux, son amont y est sauvage, inquiétant et le plus souvent abandonné des hommes.

Porte d'une Sologne toute proche et d'un Berry pas si éloigné, il ouvre le bal à ce Val langoureux qui vous conduira par Saint Benoît et Germigny des Prés jusqu'au plus lointain de notre passé médiéval. La levée se dresse, fierté de ce Ministre Royal qui prit le nom de sa bonne ville, elle protège des colères de ces crues soudaines et violentes, elle accueille maintenant le cycliste itinérant, sur un terrain si plat, que le grand vent de galerne devient col infranchissable.

Il ne faut pourtant pas lui tourner le dos. Vous apercevriez alors de vilaines tours crachant la fumée d'une fission nécessaire à une modernité qui a, en ses premiers temps, mis nos mariniers à quai. De trop rares fûtreaux lancent la grand voile carrée pour commémorer la lenteur d'un Monde allant encore à son pas.

J'ai grandi au cœur de ce village, avec une fois par mois par les cris stridents des cochons qu'on négoce. Souvent, c'était la cardeuse paternelle qui réveillait le voisinage pour qu'avant le soir, le matelas de laine puisse accueillir le sommeil des siens. Je n'imaginais pas alors devoir quitter ce bonheur simple, ce village où le temps prenait la vie à l'endroit.

Depuis, j'ai intégré celle qui était alors l'austère Cenabum. Cette préfecture souvent inhospitalière aux nouveaux venus se rêve encore capitale d'un royaume déchu. La Loire y est prisonnière des exigences commerciales, un dhui détourne son cours, un canal s'enfuit vers la capitale réelle, un chemin de fer confus, termine sa voie au cœur des embouteillages inextricables.

En mon village, le dimanche était jour d'activité, de commerce ou de messe. La ville s'éveillait et jusqu'à l'heure apéritive, elle bruissait des conversations, des rencontres espérées ou des plus occasionnelles. Les gens s'y mélangeaient sans souci des couches sociales, des fonctions ou des origines qui n'étaient pas encore barrières infranchissables.

En notre grande ville, le dimanche est jour de morosité, un désert dépressif balayé par le vent qui s'engouffre jusqu'à la cathédrale. On ne discute pas, on ne se rencontre pas, on ne se mélange pas. Chacun chez soi ; Dieu reconnaîtra les siens et brûlera les autres ! Même l'héroïne inévitable de ce lieu figé à jamais en son passé glorieux eut droit à ce traitement fâcheux !

Je ne suis pas certain que mon village d'antan soit demeuré le même. Je redoute que la belle harmonie de notre enfance ne soit plus. Pourtant mon cœur bat toujours pour ce village d'en-France et ceux qui partagèrent alors mes émois.

Sulliassement vôtre.

 

C’est mon pays d'en France

 

C'est mon pays d'en France

Petit coin de bonheur

Berceau de mon enfance

À jamais dans mon cœur

Au creux de son château

Monument de l’histoire

Se reflète en ses eaux

Notre divine Loire

 

De ses tours majestueuses

On découvre le Val

Lumières somptueuses

Pour écrin médiéval

Ce gardien précieux

Pour Sologne voisine

Et Berry mystérieux

Au-delà des collines

 

Un très grand du Royaume

A illustré son nom

Après qu'un enfant des chaumes

Lui octroya son renom

Le Duc Maximilien

Aménagea les levées

Maurice le bon chrétien

En sera la fierté

 

Dans le creux de ses douves

Se lovent les amants

Entre chien et louve

Admirent ce diamant

Forteresse éternelle

Conserve leurs secrets

Caché dans ses tunnels

Tel un trésor discret

 

Un ciel aux mille couleurs

L'inonde de ses nuances

Qu’un soleil enchanteur

Lui donna en créance

Quand ses pierres blanches

Se font tendre reflet

C'est une douce revanche

Pour un somptueux ballet

 

Ici est un château

Le joyau de Sully

Au milieu de l'eau

Perle de mon beau pays

Dans mon village d'en France

Petit coin de bonheur

Berceau de mon enfance

À jamais dans mon cœur

 

 

 

Mardi 14 juillet

 

Vous êtes tous les bienvenus

 

C’’Nabum au récit

&

Gégé à l'harmonica

 

à Sully-sur-Loire

Balade contée

 

départ 16 h entre le château et la Loire

Chemin de la salle verte

 

 

16 h – 18 h

Contes à la sauvette

 

Itinéraire

Sully

Château – pont routier

Saint-Père

croix saint Nicolas – Cale du passeur – Passerelle

Sully

Quartier des mariniers Saint Germain - Château

 

 

Pour la sortie du livre

 

Pour la réédition prochaine de

Règlement de Conte sur la Loire

Qui se déroule en grande partie dans le sullias

 

en attendant la sortie prochaine de

 

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18 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 14 juillet 2020 14:17

    Eh oui, on est passés de « labourage et pâturage » à « boursicotage et co-voiturage »

    Nous souffrons tous un jour ou l’autre d’hélépathie : hélépathie notre jeunesse.


  • Baron de Risitas Mélusine ou le pantalon d’argent 14 juillet 2020 14:39

    J’aime bien le contraste entre la photo du château et les deux tours de la centrale nucléaire , ça va péter  smiley


  • 77777 14 juillet 2020 17:07

    Sully sur Loire que de beaux souvenirs


  • martinez 14 juillet 2020 19:29

    J’avoue mon ignorance : qu’est-ce qu’un « dhui » ? Et je préfère une explication de l’auteur plutôt qu’une définition de type dictionnaire. Merci C’est Nabum !


    • C'est Nabum C’est Nabum 14 juillet 2020 19:33

      @martinez

      C’est une digue longitudinale qui permet de canaliser le fleuve, pour forcer son cours vers une rive plutôt qu’une autre afin d’établir un chenal


    • C'est Nabum C’est Nabum 14 juillet 2020 19:35

      @martinez

      C’est une digue longitudinale construite par l’homme pour canaliser le cours d’une rivière afin d’établir un chenal sur une rive au détriment de l’autre


    • Clark Kent Séraphin Lampion 14 juillet 2020 21:16

      @C’est Nabum

      je ne voudrais pas chipoter, mais jusqu’à maintenant j’avais rencontré pour ce mot l’orthographe « duit », du verbe « duire  » (qui a donné aussi « conduire », mener ensemble), pour désigner une digue submersible à l’embouchure d’un cours d’eau destinée à arrêter le poisson lors du reflux ou un lit artificiel destiné à la régulation d’un cours d’eau, cette dernière acception correspondant à ce que le texte décrit.


    • C'est Nabum C’est Nabum 15 juillet 2020 07:34

      @Séraphin Lampion

      Ce mot s’écrit de deux façons


    • Clark Kent Séraphin Lampion 15 juillet 2020 09:45

      @C’est Nabum

      Eau fête, sa veu dir koi kan cé pa soulignai an rouges dan Word ?


    • C'est Nabum C’est Nabum 15 juillet 2020 13:04

      @Séraphin Lampion

      Word se noie dans les détails


  • martinez 14 juillet 2020 21:09

    Merci !

    PS : je suis prof de géo ! (le niveau baisse !)


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